Sympathy for the devil

Auteur : Toujours la même barge qui a trente-douze fics sur le feu !

Disclaimer : Rien n'est à moi, sauf l'histoire. Les personnages appartiennent à la talentueuse JKR.

Résume : Que faire lorsque votre pire ennemi depuis sept ans se meurt lentement sous vos yeux ? Les fermer ou les ouvrir en grand ?

Couple : HP/DM (WAOW ! QUELLE SURPRISE, N'EST-CE PAS ? )

Genre : Mini-fic (Pas plus de 4 chapitres, je pense). Pour le moment, PG, ensuite, on verra…

Note de l'auteur : Serais-je en train de devenir une fan obsessionnelle de ce couple et des slashs, lol ? Le problème, c'est que pour l'instant, je n'ai envie d'écrire rien d'autre ! Ah, au fait, le titre vient d'une chanson des Rolling Stones, que j'aime beaucoup.

Sinon, j'espère que vous me pardonnerez, mais en ce moment, j'ai eu envie de faire une pause avec « Le mari de Narcissa et l'épouse de Lucius » et « A menteur, menteur et demi ». Rassurez-vous, ce n'est pas pour autant que je les abandonne !

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1

POV Harry

Je n'aurais pas du, je le sais, mais je m'inquiétais. De plus en plus. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me faisais autant de souci pour lui ? Il était mon pire ennemi depuis longtemps déjà.

Sept ans. Sept années d'insultes, de rejet, de colère.

Pourquoi fallait-il que tout d'un coup, je m'angoisse à ce point ?

A cause de moi, son père pourrissait à Azkaban. Sa tante, Bellatrix, avait tué mon parrain, Sirius.

Le seul sentiment qui nous lierait jamais, lui et moi, c'était la haine. Une haine mutuelle, féroce, acharnée.

Quelquefois je me disais que je voulais par-dessus tout le tuer, déchiqueter ce beau visage à belles dents, détruire tant de beauté, de perfection, et d'insolence.

Mais voilà, d'insolence, plus aucune trace…

Il avait l'air malade. Sa peau pâle, ses mains décharnées, ses cheveux fillasses, sans la moindre trace de gel, témoignaient tous de la souffrance qui le rongeait. Il avait perdu une bonne dizaine de kilos. Et cela depuis près de trois mois…

L'autre jour, j'avais entendu Rogue parler avec Poppy Pomfresh. Tous deux se faisaient énormément de bile pour lui. Ils n'étaient pas les seuls, d'ailleurs. J'avais vu les regards que Parkinson, Zabini, Crabbe et Goyle lui lançaient quand ils croyaient que personne ne les remarquait.

Au début, je me réjouissais de le voir dans cet état. J'espérais même, quelque part, que l'emprisonnement de son père l'abattrait au point d'en crever. Oui, je l'avais haï à ce point.

Je le haïssais encore.

Parfois…

Mais il y avait désormais ce sentiment, avec qui il fallait compter. Ce sentiment de sourde angoisse qui me poussait à aller vers lui, à le provoquer. Malheureusement, il ne répondait même plus à mes provocations.

J'avais beau m'acharner, avec un zèle que Mione et Ron commençaient à trouver suspect, il m'ignorait. Son regard gris se posait sur moi comme si j'étais transparent. J'aurais pu tout aussi bien ne pas exister.

Et j'enrageais ! Oui, j'enrageais ! Car s'il y avait bien une chose que moi, Harry Potter, j'avais en commun avec lui, Draco Malfoy, c'était de ne pas supporter que mes ennemis m'ignorent.

Mes amis, mes « fans », comme le disait si bien Colin Crivey, j'aurais parfois souhaité qu'ils m'oublient.

Mais mes ennemis, eux, non. Je voulais les voir s'étouffer en prononçant mon nom honni.

Au fil des semaines, je ne pouvais pas empêcher cette inquiétude de grandir en moi. Draco Malfoy, pour je ne sais quelle obscure raison, dépérissait à vue d'œil. Et je me sentais impuissant.

Le désespoir qui émanait de toute sa personne était si puissant, si profondément ancré dans sa chair pâle, que j'en étais venu à éprouver de la sympathie pour lui.

De la compassion pour le diable…

Bah ! Il fallait que j'arrête de ressasser sans fin les mêmes rengaines. Ça ne me servait à rien et ne m'aiderait pas à percer ce mystère.

« Demain est un autre jour », dit le proverbe… Peut-être une bonne nuit de sommeil me permettrait-elle d'y voir plus clair ?

Minuit avait sonné depuis longtemps déjà lorsqu'un bruit de voix devant ma porte me réveilla en sursaut.

Ron Weasley et Hermione Granger, mes deux meilleurs amis, entrèrent en trombe dans ma chambre de préfet en chef des Gryffondors, ne se souciant guère de me tirer des bras de Morphée.

- Harry ! hurla Ron, surexcité. Tu as loupé quelque chose !

Hermione lui jeta un regard excédé avant de se tourner vers moi.

- Ron, calme-toi ! Harry, c'est à propos de Malfoy…

Je dressais l'oreille, immédiatement réveillé. Que se passait-il encore avec ma Némésis ?

- Il a essayé de se jeter de la tour d'Astronomie, il y a une heure ! lâcha mon rouquin préféré d'une seule traite.

- Fort heureusement, Parkinson le suivait, reprit Hermione, encore sous le choc. C'est elle qui a donné l'alerte.

- Merlin, t'aurais vu ça ! Il a fallu que Crabbe et Goyle s'y mettent à deux pour le retenir ! Il hurlait qu'il voulait en finir ! Heureusement qu'ils le tenaient solidement !

Je sentis ma gorge se nouer.

- Où est-il, maintenant ? demandai-je, me rendant parfaitement compte que ma voix tremblait.

Hermione me jeta un de ces coups d'œil pénétrants dont elle avait le secret, mais ne fit aucun commentaire.

- A l'infirmerie. Pomfresh lui a donné de la potion de sommeil sans rêve. Harry, il est vraiment au bout du rouleau…

Bizarrement, mes deux meilleurs amis semblaient aussi émus que moi de savoir leur pire ennemi dans cet état. Mais je n'avais pas le temps de m'interroger la-dessus.

- C'est étrange, continua Hermione, pensive. Il a crié qu'il se méprisait pour avoir fait un tel choix. Il a hurlé qu'il préférait mourir plutôt que continuer comme ça…

- Mais de quoi pouvait-il bien parler ? dis-je à mi-voix.

- Je n'en sais rien, fit-elle en haussant les épaules. Il n'a pas voulu s'expliquer auprès de Parkinson. Pourtant, elle a vraiment essayé de lui tirer les vers du nez !

- Même Pompom s'est mis de la partie, expliqua Ron. Mais Malfoy est resté muet comme une carpe.

Je leur jetai un coup d'œil soupçonneux. Comment pouvaient-ils être au courant de tout ça ? Leurs visages rougissant sous mon air scrutateur me donna la réponse.

- Vous étiez à la tour d'Astronomie pour vous bécoter, tous les deux, hein ?

- Heu… oui, mais c'est pas le sujet, Harry ! fit Ron, pressé de noyer le poisson. Toujours est-il que nous, on a suivi le mouvement et qu'on s'est retrouvé à l'infirmerie avec Pompom, Parkinson, Crabbe et Goyle.

- Mais rien à faire ! Draco refuse de parler à qui que ce soit…

Ma décision fut prise en un éclair. Il me parlerait, à moi. Et au besoin, je lui ferai cracher tous ses secrets un par un.

Ma détermination dut se lire sur mon visage, car Mione posa une main apaisante sur mon épaule.

- Pour l'instant, on ne peut rien faire, Harry. Il dort profondément. Mais je pense que tu pourras le voir demain matin.

Je vis qu'elle échangeait un discret coup d'œil avec Ron. Tous deux semblaient extrêmement gênés. Comme s'ils hésitaient à poursuivre la conversation.

- Harry, fit Ron, se décidant brusquement. On se fait du souci, Herm et moi. Est-ce qu'on peut te parler franchement ?

- N'est-ce pas ce que vous avez toujours fait ? ironisai-je.

Ils sourirent. Dieu ce que je pouvais les aimer, tous les deux ! Ils avaient toujours été la pour moi aux moments les plus importants.

- On se demande juste… en fait… heu… Oh, mince, j'y arrive pas ! Vas-y, toi, Mione !

L'intellectuelle de notre petit groupe ne se dégonfla pas, elle.

- Quels sont exactement tes sentiments pour Malfoy ? me demanda-t-elle avec douceur.

Oops ! Glups ! vous pouvez répéter la question ?

La, il y eut comme un blanc.

Mes sentiments pour la fouine ? Complexes, très complexes, assurément. Qu'éprouvais-je exactement pour lui ?

De la haine ? Sans aucun doute.

De la pitié ? Peut-être.

De l'amour… ?

Non, ce n'était pas possible. Ce n'était pas moi qui venait de penser ça…

Mon visage dut refléter mes sentiments plus clairement que des mots, car Mione et Ron se levèrent du lit ou ils s'étaient posés le temps de notre discussion.

- Tu devrais y réfléchir avant de lui parler, demain matin, Harry.

Sur cette bonne parole, mon rouquin prit congé, suivi de près par sa petite amie.

Me laissant en proie à un tumulte d'émotions, toutes plus gênantes et contradictoire les une que les autres…

°°°

A suivre… POV Draco.