Chapitre 24

-Mais à quoi pensais-tu Freeza! Cette enfant aurait dû être éliminée il y a des mois de cela! As-tu la moindre idée de ce qu'elle aurait pu te faire si je n'avais pas été là! explosa Kooler dès qu'ils se retrouvèrent seuls dans ses appartements.

Bien malgré lui Freeza se devait d'écouter le sermon bien mérité de son frère. Il détestait être repris de la sorte par son aîné et s'il y avait une chose qui lui était encore plus insupportable, c'était bien d'être forcé d'admettre ses erreurs… et Bra devait bien être l'une des plus grosses qu'il ait jamais faite! Mais comment était-il supposé savoir qu'elle possédait une si grande force cachée?

Heureusement, Zarbon avait eu la présence d'esprit de retrouver le collier qui avait fonctionné comme un charme! Pendant une seconde, il avait craint que la puissance de la fillette soit trop grande pour lui, mais son précieux bijou avait fini par avoir raison d'elle. Maintenant, il n'avait plus rien à craindre, Bra était sous contrôle et probablement toujours inconsciente dans l'un des cachots où les gardes l'avaient menée dès leur arrivée sur le vaisseau de Kooler.

Lorqu'elle s'était évanouie, Freeza aurait facilement pu choisir de la laisser sombrer avec son vaisseau vers la mort, mais après tout ce qu'elle venait de lui faire subir, il était hors de question qu'elle connaisse une mort aussi douce. Cette sale petite peste allait lui payer au centuple les blessures qu'elle lui avait infligées, sans parler de l'humiliation de devoir la vie à son frère!

Ses précieux Saiyans ne perdaient rien pour attendre! Ces sales vermines… Dès que Bra s'éveillerait, il se ferait un plaisir de faire voler en éclat la planète Végéta sous ses yeux. Cette vision mis un baume sur son orgueil blessé et Freeza put de nouveau prêter attention au discours de son frère.

-Il y a longtemps que père et moi te le répétons, les Saiyans doivent être éliminés! Tu vois où t'a conduit ton entêtement!

-Je sais tout ça, pas besoin de me le rappeler! maugréa Freeza.

Il tourna le dos à son frère afin de mieux contempler la planète Végéta. Ses habitants pouvaient-il encore ignorer les événements des dernières heures? Cela semblait improbable. Kooler, qui avait suivit le regard de son cadet, ajouta :

-Les Saiyans ont profité de ton combat pour évacuer une partie de leur population. J'aurais bien envoyé quelques-unes de mes troupes y mettre un terme, mais j'avais besoin d'eux pour sauver ta peau.

-Nous les retrouverons. L'univers n'est pas assez grand pour m'échapper. Je les tuerai jusqu'aux derniers, affirma tranquillement Freeza.

-Bien sûr, tu es conscient que cela inclut à la fois la demi-Saiyan et le prince Végéta, n'est-ce pas?

Végéta! Avec tout cela, il l'avait presque oublié! Le petit prince devait justement être en train d'accomplir la mission qu'il lui avait confiée. Il en reviendrait vainqueur, Freeza n'en doutait pas un instant. Le tuer serait un tel gâchis! Sans parler de tous les plans qu'il avait élaborés pour lui tomberaient à l'eau. Il était si différent de la fillette, pouvait-il les mettre dans le même panier? D'un autre côté, il ne pouvait pas non plus ignorer la menace qu'il représentait.

-Mêle-toi de ce qui te regarde, Kooler!

-Freeza, est-ce que je dois te rappeler que c'est moi qui t'ai sauvé des griffes d'une enfant saiyan de cinq ans? Cette affaire me concerne, que cela te plaise ou non!

-Bra est une exception. Elle n'est pas comme les autres Saiyans et n'a certainement rien à voir avec Végéta!

-Une exception de trop! Ouvre les yeux enfin, nous avons eu affaire à une Super Saiyan!

-Quoi!

Bra, une Super Saiyan ? Mais c'était impossible, les Super Saiyans n'existaient que dans les légendes. Du moins, c'est ce qu'il avait toujours cru…

-Kooler, qu'est-ce qui te fait croire que c'est là l'explication à sa puissance ?

-Cette enfant a cinq ans. Cinq ans! appuya Kooler. Qu'est-ce qu'il te faut de plus pour te convaincre ?

-Personne n'a jamais vu de Super Saiyan.

-Le Saiyan que j'ai abattu sur ton vaisseau l'a reconnue pour ce qu'elle était et l'a confirmé à Zarbon. Je connais la réputation du prince Végéta, même s'il n'est encore qu'un enfant, il doit être éliminé avec le reste de son peuple. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de me retrouver face à un autre guerrier doré. Je n'ose même pas imaginer ce qui serait arrivé si nous avions eu affaire à un adulte!

Ces paroles trouvèrent un écho en Freeza qui, involontairement, se figea. Il se rappelait très bien des paroles de la fillette lors de leur première rencontre : « Mon père est des milliards de fois plus fort que toi ! ». Se pourrait-il que… Et lorsqu'elle lui avait remis ce satané dessin, n'avait-elle pas affirmé que son frère avait en réalité les cheveux lavande, mais qu'ils devenaient parfois blonds ? Blonds, ou plutôt dorés, comme elle aujourd'hui… Kooler, qui avait remarqué l'expression de son frère mit un terme à ses réflexions.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Elle m'a dit… Elle n'est pas la seule! réalisa Freeza avec effroi.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? Elle n'est pas la seule quoi ?

-Super Saiyan! Son père et son frère le sont sûrement aussi!

-Son père et son frère! Freeza, tu nous a dit que cette enfant était orpheline! s'emporta Kooler. Dois-je comprendre que tu nous as menti ? D'où vient-elle et où sont ses parents ?

-Je ne l'ai jamais su!

-Vraiment Freeza, je ne sais pas ce qui te prend! Père nous a pourtant appris à être plus méticuleux dans ce genre de situation! Tu n'as donc pas interrogé cette enfant ?

-Bien sûr que si! se défendit Freeza

-On dirait plutôt que tu as bâclé la tâche.

Freeza serra les poings et n'ajouta rien. La perspective d'avoir affaire à deux autres guerriers encore plus puissants que Bra lui faisait ravaler sa colère à l'égard de son frère. Mais comment ces deux autres Saiyans avaient-ils pu parcourir l'univers sans qu'il en entende parler ? Ce genre de puissance ne passait pas inaperçue bien longtemps. Il leur fallait absolument débusquer la famille de la demi-Saiyan avant que ces derniers ne se décident à venir la chercher eux-mêmes. Mais seule Bra pouvait leur fournir les informations qui leur manquaient. Kooler devait être du même avis, car il convoqua l'un de ses gardes.

-La fillette s'est-elle réveillée ?

-Pas encore, messires.

-Emmenez-la nous dès qu'elle reprendra ses esprits. Si elle refuse de répondre à nos questions, la torture saura bien lui délier la langue!


Ce fut sa respiration suffocante qui tira Bra de sa léthargie. Prise d'une violente quinte de toux, elle s'efforça à prendre de lentes et profondes inspirations tout en reprenant peu à peu ses esprits. Lorsque la crise fut passée, elle se risqua à ouvrir les yeux, pour les refermer aussitôt, aveuglée par la lumière de la pièce. Où était-elle ? D'après ce qu'elle venait d'entrevoir, elle se trouvait dans une petite pièce grise dépourvue de meubles. Cela lui rappelait… la pièce où on l'avait enfermée pendant des jours après sa capture sur la base de Freeza. Dès que le nom de son ennemi effleura son esprit, les souvenirs des récents événements déferlèrent sur sa conscience et Bra sentit son cœur s'emballer. Freeza… Où était-il? Elle se redressa d'un coup, mais tous les muscles de son corps protestèrent et Bra n'eut d'autre choix que de se laisser retomber sur le froid plancher de sa cellule. Pourquoi ses mouvements étaient-ils si pénibles? Ni son père, ni son frère n'avaient jamais évoqué un tel inconfort après leur transformation. À moins que ce ne soit dû à autre chose… quelque chose que Freeza lui aurait fait. Le collier lui revient alors en mémoire. Se pourrait-il qu'il soit la cause de sa perte de contrôle? Il n'y avait qu'un seul moyen d'en avoir le cœur net… Bra prit une profonde inspiration et augmenta légèrement son énergie. La réaction ne se fit pas attendre, elle fut soudainement privée de son énergie et un léger choc la parcourut de la tête aux pieds. Plus de doute possible, ce collier était bien responsable de son échec.

Tout en faisant attention à ne pas faire de gestes brusques, Bra prit appuie sur le mur et parvint à se mettre en position assise. Il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle trouve une solution. Si seulement elle avait écouté Bardock et tué Freeza lorsqu'elle le tenait en son pouvoir, elle n'en serait pas là! Bardock! Où était-il? Elle se souvenait vaguement l'avoir aperçu alors qu'elle combattait Kooler, mais elle ignorait s'il était mort ou blessé. Un élan de culpabilité l'étreignit. Pourquoi s'était-elle laisser emporter par son arrogance ? Elle était bien la fille de son père! C'était tellement bête! Elle qui avait caressé l'espoir de changer les choses, qu'avait-elle accompli?

Bra ramena ses genoux contre elle et y posa le menton. Son grand-père était mort, Bardock l'était sûrement aussi. Quant à la planète Végéta, elle ne voyait pas ce qui aurait pu empêcher Freeza de mener à bien sa menace. Finalement, peut-être aurait-elle dû écouter son grand-père et rentrer chez elle lorsqu'il le lui avait ordonné. Chez elle… même si elle rentrait maintenant, elle ne serait pas d'une grande utilité à sa famille avec ce collier!

Ce qu'elle n'arrivait pas à comprendre, c'est pourquoi Freeza ne l'avait pas tuée alors qu'il en avait la chance. Cela n'avait absolument aucun sens, pourquoi l'aurait-il épargnée? Plus Bra réfléchissait à la question et moins elle comprenait. Son père lui avait confié que les Super Saiyan incarnaient la terreur de Freeza, alors pourquoi était-elle toujours en vie?

L'angoisse commençait à prendre le dessus et Bra ne pouvait pas se laisser aller à la panique. Si elle réfléchissait calmement, elle trouverait une solution. Mais la seule chose que Bra souhaitait vraiment, c'était rentrer chez elle et oublier ce cauchemar. Rentrer chez elle? Mais oui, elle pouvait rentrer chez elle, réalisa Bra. Dire qu'elle avait complètement oublié qu'elle tenait la clef de sa liberté au fond de sa poche! Mais si elle acceptait de s'enfuir de la sorte, cela faisait-il d'elle une lâche? Son débat intérieur ne dura pas longtemps ; au souvenir de la cruauté de Freeza, sa décision fut prise et Bra plongea la main dans sa poche… pour la découvrir vide. S'exhortant au calme, Bra fouilla ses poches l'une après l'autre, mais sans rien y trouver. Son médaillon et sa capsule avaient disparu! Elle devait les avoir perdus en combattant Freeza, constat-elle et pour la première fois depuis son arrivée dans le passé, la panique s'empara de Bra. Sans sa capsule, elle était prisonnière de cette époque et n'avait plus aucun moyen de s'échapper! Pire, elle ne reverrait jamais sa famille! Non, elle ne devait pas penser ça, mais comment pourrait-elle échapper à Freeza maintenant? Il la tuerait, ça elle en était sûre! Prise d'une crise d'angoisse, Bra se mordit le poing afin de s'empêcher de laisser libre cours à ses larmes. Elle n'aurait jamais dû s'attaquer à Freeza et rentrer chez elle lorsqu'elle en avait l'occasion!


Le réveil de Bra n'était pas passé inaperçu. Dans la salle de contrôle, les hommes de Kooler ainsi que Zarbon suivaient attentivement ses moindres gestes tout en discutant de ce qui leur semblait être la plus importante ennemie de leurs maîtres.

-C'est pas normal qu'elle soit aussi forte, même pour une Saiyan, commenta l'un d'eux.

-Est-ce qu'elle est vraiment Saiyan, elle ne ressemble à aucun de leurs gamins, ajouta un autre.

Un silence s'en suivit et chacun se plongea dans l'observation de la petite demi-Saiyan. En la voyant palper le collier, une seule pensée les unit : pourvu que le collier tienne le coup ! Maintenant qu'ils avaient quitté l'atmosphère de la planète, aucun d'entre eux ne voulait imaginer ce qu'il adviendrait si elle venait à se défaire du collier qui emprisonnait sa puissance.

-Qu'est-ce que vous pensez qu'ils vont en faire ? souleva un nouveau garde. Ni Freeza, ni Kooler n'ont l'habitude de garder des prisonniers bien longtemps.

-Je ne sais pas, ils vont peut-être la vendre.

-Imbécile, à qui voudrais-tu qu'ils vendent une guerrière aussi puissante ?

-Tant qu'elle porte ce collier, elle n'est pas très dangereuse. Et puis, une enfant de cet âge… je parie qu'elle rapporterait un joli paquet d'argent sur le marché !

-Une chose est sûre, il n'est pas question que je joue les bonnes d'enfants, c'est pas dans mon contrat !

Cette déclaration déclencha l'hilarité parmi les hommes de Kooler, mais exaspéra Zarbon. Lui qui jusqu'alors avait gardé le silence ne put contenir son irritation davantage.

-Ils devraient la tuer, et le plus tôt sera le mieux !

-Ne me dis pas que tu crois encore à cette histoire de Super Saiyan !

-Ce n'est qu'une légende!

-Je sais ce que j'ai vu ! n'en démordit pas Zarbon.

Refusant de perdre son temps avec eux, Zarbon quitta la pièce. Les hommes de Kooler… Ils avaient beau être plus forts que lui, ils n'avaient pas beaucoup de cervelle. Comment pouvaient-ils rire du danger que représentait Bra ? Il est vrai qu'ils n'avaient jamais côtoyé de Saiyans. Ils connaissaient leur réputation, mais ne les avaient jamais affrontés. Ils n'avaient pas idée de leur potentiel, ou de leur endurance.

Au moins, il pouvait se rassurer en sachant que Freeza n'était pas aussi naïf et quelque chose disait à Zarbon que son aîné ne se laisserait pas duper par l'apparence inoffensive de Bra. Bien que Zarbon n'aie jamais entendu parler de Kooler, il avait vécu tant de situations impossibles depuis le début de la soirée qu'il était disposé à tout accepter sans discuter. La puissance de ses patrons était tout de même bien au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer. Gare à ceux qui oseraient se mettre en travers de leur chemin, avec leur pouvoir combiné, ils ne tarderaient pas à avoir l'univers sous leur coupe. D'autant plus qu'ils étaient tous deux dans leurs formes finales…

Dire que l'idée de départ avait été d'impressionner Bra en se dévoilant à elle sous sa deuxième forme, jamais Freeza n'aurait cru devoir se battre ! Même Zarbon, qui s'était douté que la capture de la demi-Saiyan ne serait pas aisée, n'aurait pu prévoir la tournure des événements et la savoir prisonnière dans le donjon allégeait à peine son inquiétude. Bra était intelligente, beaucoup plus que la plupart des enfants de son âge et Zarbon savait qu'elle ne devait pas être sous-estimée. Plus il y réfléchissait, plus il lui tardait d'en avoir terminé avec toute cette histoire. Une fois que Freeza aurait éliminé les Saiyans, tous les Saiyans, il respirerait mieux. En fait, il n'expliquait pas pourquoi il n'avait pas encore détruit la planète. Sa seule hypothèse était que son maître avait sûrement l'intention de se livrer à un autre de ses célèbres actes de cruauté, en l'occurrence, détruire la planète devant la demi-Saiyan. Zarbon espérait secrètement que ce n'était pas là le plan de Freeza, il ne lui apparaissait pas très sage de provoquer Bra, qu'elle porte le collier ou non.


Kooler ressassait depuis la dernière heure le peu d'informations que Freeza était parvenu à recueillir sur Bra au cours des derniers mois, ce qui n'était pas grand-chose. Le seul point sur lequel ils revenaient sans cesse était la réaction incongrue du roi Végéta face à la mort imminente de la petite demi-Saiyan. Cela ne ressemblait tout simplement pas au comportement d'un Saiyan et aucun des deux frères n'arrivaient à y trouver une explication satisfaisante.

-Si ce n'était de sa puissance dérisoire, j'aurais été porté à croire qu'il était son père…

-Végéta? Impossible, il n'était rien d'autre qu'un insecte face à toi.

-Mais elle me rappelle quelqu'un! insista Freeza.

-Je ne vois pas qui cela pourrait être, elle ne ressemble à aucun Saiyan.

-Ce n'est pas dans son apparence, mais autre chose…

Avant que Freeza n'ait pu analyser plus avant cette impression, le capitaine de Kooler vint faire son rapport.

-Comme vous nous l'avez ordonné, nous avons détruit toutes les capsules et vaisseaux saiyans qui tentaient encore de s'échapper. J'ai cependant peur que nombre d'entre eux aient eu le temps de fuir avant notre intervention.

-Qu'importe. Envoyez un message à toutes les planètes et bases de l'empire. Qu'ils rapportent l'arrivée ou le passage de Saiyans sous peine d'être chargés de trahison, ordonna Kooler. Autre chose?

-Oui messires, la petite demi-Saiyan s'est réveillée.

-Excellent! Emmenez-la nous immédiatement.

-Et ses effets personnels? interrogea le soldat. Voulez-vous qu'ils vous soient remis ou devons-nous en disposer?

-Qu'est-ce qu'elle avait en sa possession?

-Oh, peu de choses, un médaillon et une babiole dont nous ignorons la fonction.

Freeza lança un coup d'œil à son frère qui comprit son message silencieux. Deux objets, aussi insignifiants qu'ils puissent paraître, étaient peut-être tout ce qu'il leur fallait pour se lancer sur la piste de la famille de Bra.

-Laissez l'enfant dans sa cellule et remettez-nous ces objets. Nous la verrons plus tard.

Le garde s'exécuta et sans un mot, Freeza rejoignit son frère afin de mieux juger leurs dernières trouvailles. Le premier objet n'était qu'un simple médaillon en or dont Freeza se désintéressa bien vite, laissant à Kooler le soin de l'examiner. Le second en revanche l'intriguait. En apparence, ce n'était qu'un petit cylindre en métal orné d'un logo qui ne lui était pas familier. Freeza s'en empara et le retourna sous toutes ses coutures. Si Bra avait pris la peine de le conserver, c'est qu'il devait bien avoir son utilité. En l'étudiant plus attentivement, Freeza remarqua que l'une des extrémités du cylindre ressemblait à un bouton.

-Freeza, je crois que tu devrais venir jeter un coup d'œil à ce médaillon, l'interrompit Kooler.

Malgré l'urgence qu'il perçut dans la voix de son aîné, Freeza leva à peine les yeux du petit objet et lui répondit distraitement :

-Tu as trouvé un indice?

-Oh oui, mais j'ai hâte de voir ce que tu en penseras, répliqua Kooler au moment même où Freeza prit la décision d'appuyer sur le bouton.

Sur le coup, rien ne se produisit. Puis, alors que Freeza était sur le point de laisser libre cours à sa frustration, l'objet lui explosa entre les mains. Par réflexe, il lâcha prise et recula précipitamment. Bien lui en prit, constata-t-il par la suite, car là il se tenait une seconde auparavant se dressait maintenant une machine telle qu'il n'en avait jamais vue.

-Apparemment, je ne suis pas le seul à faire des découvertes inattendues! s'exclama Kooler en considérant la machine avec stupéfaction.

Non moins choqué par l'apparition de l'engin que son frère, Freeza enchaîna :

-Comment une si petite chose pouvait-elle dissimuler une si grosse machine? Elle n'avait pas exagéré le génie de sa mère, quelle technologie! Je me demande ce que c'est…

Sans lui répondre, Kooler s'approcha de la machine, bientôt imité par Freeza. Ils en firent le tour à quelques reprises, en palpèrent la surface et en étudièrent l'intérieur avant de se prononcer.

-On dirait une sorte de vaisseau… Il n'a rien à voir avec aucun de nos modèles… conclut Kooler.

-Cette sale petite menteuse m'avait parlé d'une machine que sa mère aurait conçue, mais elle m'avait assuré qu'elle était restée chez elle. Comment aurais-je pu deviner qu'elle pouvait l'avoir cachée sur elle!

Kooler s'arrêta devant le logo de Capsule Corporation et le scruta sans parvenir à le déchiffrer.

-Je crois que c'est de l'écriture, mais reste à savoir ce que cela signifie.

-Ton département de science pourra peut-être nous en dire plus, lui conseilla Freeza tout en poursuivant son inspection.

Son frère l'approuva d'un hochement de tête et s'apprêtait à appeler ses scientifiques lorsqu'un vacarme d'enfer provenant du couloir interrompit son geste.

-Qu'est-ce que cela signifie! siffla Kooler en colère.

-La fillette ne peut tout de même pas s'être échappée!

Mais lorsque les deux frères quittèrent leurs appartements pour trouver la source de ce raffut, ils découvrirent des gardes traînant un jeune Saiyan à leur suite, suivit de Zarbon.

-Lâchez-moi espèce de sales bâtards! vociférait l'enfant en se débattant en vain.

-Mais que faites-vous! tonna Kooler

Ses hommes, qui ne les avaient pas entendus approcher, s'inclinèrent jusqu'à terre, entraînant malgré lui le jeune Saiyan dans leur mouvement.

-Pardonnez cette intrusion, messires, mais nous venons de capturer ce Saiyan.

-Et qu'attendez-vous pour le tuer? s'impatienta Freeza que cette histoire ennuyait déjà au plus haut point.

-Qu'est-ce que vous avez fait à Cereja, lâches! cria Aciano dès qu'il comprit à qui il avait affaire.

Il n'eut pas la chance de poursuivre davantage, Zarbon le bâillonna avant qu'il n'ait eu la chance d'insulter Freeza et Kooler tout son saoul.

-Cet enfant connaît notre petite peste? interrogea doucement Freeza tout en considérant Aciano avec un intérêt renouvelé.

-Non seulement il la connaît, mais il est son fiancé officiel, les renseigna Zarbon. Étant donné les circonstances, je pensais que cette information pourrait vous être utile.

-Son fiancé? Et il est venu jusqu'ici dans l'intention de la libérer? N'est-ce pas mignon! s'enthousiasma Kooler. Qu'en dis-tu Freeza?

Ce dernier fixa Aciano en silence pendant ce qui lui semblait être une éternité avant de le gratifier d'un sourire à lui glacer le sang.

-Il peut rester en vie… pour l'instant. Enfermez-le et veillez bien à ce que rien ne lui arrive, j'ai le pressentiment qu'il nous sera très utile.


Bra fixait la caméra qui filmait le moindre de ses mouvements tout en tentant de cacher son angoisse. Peu importe ce que ces monstres avaient en tête, elle refusait de leur donner la satisfaction de la voir pleurer, du moins elle espérait en avoir la force.

Personne n'était venu la voir depuis son réveil et Bra n'arrivait pas à décider si c'était pour le mieux. Combien de temps s'était écoulé depuis son arrivée dans cette cellule, ça elle l'ignorait, mais son estomac lui disait que cela faisait trop longtemps. Bien entendu, jamais elle n'aurait ouvert la bouche pour réclamer quoi que ce soit de ses geôliers, mais malheureusement, son estomac n'était pas du même avis. Et si Freeza avait décidé de la laisser mourir de faim? Non, Bra écarta vite cette idée. Peu importe le sort qu'il lui réservait, quelque chose lui disait qu'il n'avait pas l'intention de la laisser moisir dans ce donjon. Il était sûrement en train de lui préparer un sale coup.

Depuis qu'elle était parvenue à contrôler les tremblements de ses mains, Bra s'était appliquée à palper son collier à la recherche d'une faille dans le mécanisme. Ses efforts n'avaient pas été récompensés, Bra ne trouva rien lui permettant de le retirer. Tous ses espoirs n'étaient cependant pas perdus ; elle avait découvert que, si l'engin détectait la montée progressive de son énergie, il n'en allait pas de même pour celle qu'elle n'amassait que pour une fraction de secondes. C'était un peu le même défaut que leurs détecteurs d'énergie. Ce n'était pas beaucoup, mais Bra s'en contenterait. Elle pourrait utiliser cette information à son avantage lors de son évasion, car elle entendait bien sortir de là. Le collier ne lui faciliterait pas la tâche, mais elle avait bon espoir de rouler ses gardiens. Contrairement à Freeza et Kooler, ils n'étaient pas très futés et commettraient facilement des erreurs. Pour l'instant, Bra préférait oublier qu'elle était prisonnière, non seulement du vaisseau de ses ennemis, mais du passé. Elle y penserait plus tard, lorsqu'elle serait en sécurité loin d'ici.

Bra en était à évaluer sa prison en prévision de sa fuite lorsque des voix dans le couloir se firent entendre. Venaient-ils pour elle ? Bra dressa l'oreille et reconnut la voix de Zarbon ainsi que celle… d'Aciano ?

-Tu vas te tenir tranquille à la fin ! Sale gosse, si Freeza ne te voulait pas en un seul morceau, je te ferais la peau !

-Qu'est-ce que vous avez fait à Cereja !

Glacée d'effroi, Bra n'osa pas intervenir. Comment Aciano pouvait-il être ici alors qu'elle le croyait sur la planète Végéta! Y avait-il d'autres Saiyans dans ce donjon? Elle l'entendit à nouveau proférer des menaces à l'encontre des gardes, ce qui déclencha leur hilarité et fit frémir Bra. Ne comprenait-il pas le danger dans lequel il se trouvait? De toute évidence, il s'en moquait car cela ne l'empêcha d'insulter copieusement les soldats qui le retenaient prisonnier. Heureusement, ces derniers se contentèrent de ricaner avant de le pousser dans la cellule attenante à celle de Bra. Dès le départ des gardes, Aciano manifesta son mécontentement d'un grand coup de pied porté à sa porte.

-Aciano? l'appela-t-elle d'une voix rauque.

Sa gorge la brûlait toujours et Bra dut s'y reprendre à quelques reprises avant que son jeune compagnon d'infortune ne l'entende.

-Cereja! Je savais qu'ils ne pouvaient pas t'avoir tuée! Tu es blessée?

-Qu'est-ce que tu fais ici Aciano? Je croyais que tu étais allé voir le conseil!

Un long silence s'en suivit et mille images plus horrifiantes les unes que les autres traversèrent l'esprit de Bra. Freeza avait-il profité de son évanouissement pour passer sa colère sur les Saiyans?

-Aciano, s'il te plaît, réponds-moi! Comment es-tu arrivé ici? Et les autres… Freeza ne les a tout de même pas…

-Tués? Non, pas encore, mais il ne devrait plus tarder à le faire. J'ai été prévenir le conseil et si Freeza détruit la planète Végéta, les Saiyans ne disparaîtront pas.

-Ils ont eu le temps d'évacuer la planète?

-Pas au complet, mais en partie. La plupart des enfants ont eu le temps de partir avant que les hommes de Freeza pensent à descendre les capsules.

Bra poussa un discret soupir de soulagement. Ses efforts n'avaient pas été vains, les Saiyans avaient une chance d'échapper à Freeza. Cela n'expliquait cependant pas pourquoi celui-ci n'avait toujours pas détruit la planète. Lorsque Bra s'en ouvrit à Aciano, il lui répondit :

-Peut-être qu'il a trop peur de toi. Après ce qui s'est passé sur son vaisseau…

-Freeza? Peur de moi?

Bra eut un petit rire sans joie.

-Je ne compterais pas trop là-dessus à ta place.

-Mais Cereja sur son vaisseau tu… Je sais que c'était toi! J'ai senti ta puissance, tu étais bien plus forte que Freeza, même s'il s'est transformé!

Se faire rappeler l'étendue de la puissance qu'elle possédait il n'y avait pas si longtemps ne fit qu'abattre le moral de Bra.

-Aciano, je ne peux plus me battre.

-Tu es blessée? Ne t'inquiète pas, avec un peu de chance, tu auras hérité de la vitalité des Saiyans. Une fois remise sur pied, tu seras encore plus puissante qu'avant et Freeza ne fera pas le poids.

Bra ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Comment lui expliquer la situation dans laquelle elle se trouvait? Il fallait pourtant lui dire quelque chose, Aciano ne devait pas compter sur elle pour se sortir de là.

-Tu ne comprends pas Aciano, j'ai gaffé, reprit doucement Bra.

-Qu'est-ce que tu veux dire?

-J'aurais pu tuer Freeza et je… je ne l'ai pas fait et maintenant, ils m'ont mis un collier bizarre qui m'empêche de me battre.

-Tu n'as pas tué Freeza? Ne me dis pas que tu l'as pris en pitié!

-Non, c'est pire que ça! J'ai été trop orgueilleuse.

Avouer sa faute à Aciano enflamma les joues de Bra. Elle aurait pu lui éviter le sort que Freeza lui réservait si elle avait fait preuve d'un peu moins de fierté! Mais Bra se morfondait à tort car elle entendit distinctement Aciano s'esclaffer.

-Ne t'en fais pas pour ça Cereja, la plupart des Saiyans succombent à leur fierté un jour où l'autre, c'est l'un de nos plus grands défauts, tu ne le savais pas? Tu es en vie et c'est tout ce qui compte. La prochaine fois, tu n'hésiteras pas.

-Mais Aciano, je suis coincée dans ce cachot! Et avec ce collier, je ne pourrai jamais battre Freeza!

-Cereja, si je suis venu jusqu'ici, ce n'est pas pour me faire tuer par Freeza, mais parce que je savais que tu aurais besoin de mon aide. Tu as peut-être un collier qui t'empêche de combattre, mais pas moi. On sortira d'ici, c'est juré!

Mais sortir des cachots de Kooler s'avéra plus compliqué que prévu. En effet, malgré toute la bonne volonté d'Aciano et l'imagination de Bra, les heures s'écoulèrent sans qu'aucun de leur plan ne se concrétise. Tout aurait été beaucoup plus simple si leur cellule avait été munie d'un dispositif d'ouverture que Bra aurait facilement décodé, mais elles en étaient dépourvues. De toute évidence, Freeza était loin d'être un imbécile. Ils avaient aussi tenté d'attirer l'attention d'un garde assez bête pour ouvrir la porte de leur cellule, mais soit on leur avait interdit de leur répondre, soit ils ne les entendaient pas.

-C'était un plan stupide de toute façon, grommela Aciano après avoir déclaré forfait.

-Papa avait raison, des plans comme ça, ça fonctionna juste au cinéma, ajouta Bra dans un soupir.

-Tu veux bien m'expliquer cette histoire de cinéma, c'est toujours pas clair. C'est une formation que vous donner aux agents secrets ?

Bra aurait peut-être trouvé la force d'esquisser un sourire à cette idée si elle n'avait pas senti plusieurs gardes approcher. Sans perdre un instant, elle prévint Aciano et tout deux se turent, dressant l'oreille à l'affût d'une parole pouvant les renseigner sur leurs intentions. Quelques murmures parvinrent à Bra, mais sans plus. Puis la porte de sa cellule s'ouvrit sur Zarbon. Combattant tant bien que mal son instinct qui lui dictait de se réfugier au fond de sa cellule, Bra le dévisagea en silence. Étrangement, à cet instant elle était incapable de se souvenir pourquoi elle l'avait épargné lors de leur combat. Et de toute évidence, il ne lui en était pas reconnaissant. En effet, Zarbon avait tout l'air de vouloir la tuer sur place ; il ne devait pas avoir digéré sa défaite face à elle. Après l'avoir détaillée de la tête aux pieds, il laissa échapper un soupir impatienté.

-Viens ! lui ordonna-t-il sans préambule.

Mais Bra fit mine de ne pas l'avoir entendu, laissant son regard dériver derrière lui. Cette crapule de Freeza semblait avoir prévu à toutes les éventualités, envoyant un véritable escadron la chercher. Se doutait-il du défaut de sa petite merveille ?

-Tu tiens vraiment à ce que je vienne te chercher ? reprit Zarbon.

Mais malgré le ton menaçant de Zarbon, Bra ne se laissa pas intimider. La menace ne viendrait pas de lui et elle le savait. Elle préféra laisser s'écouler quelques secondes, le temps nécessaire pour que Zarbon réalise qu'il ne l'impressionnait pas. Face à ce rejet de son autorité, celui-ci s'empourpra violemment et juste alors qu'il était sur le point de laisser libre cours à sa colère, Bra s'avança vers lui. Tête haute et affichant une indifférence qu'elle était loin de ressentir, elle quitta sa cellule et chercha à repérer Aciano que l'on avait aussi libéré. Ils échangèrent un regard et se comprirent sans qu'aucune parole ne soit nécessaire : ce n'était pas le moment d'agir, la situation n'était pas à leur avantage. Il est vrai que la plupart des hommes de Kooler n'étaient pas très forts, mais trois d'entre eux attirèrent l'attention de Bra. Après une rapide estimation, elle en vint à la conclusion qu'ils étaient du même acabit que le capitaine Guiny et donc des hommes auxquels il faudrait éviter de se frotter… pour l'instant. Sourdes aux insultes qui pleuvaient sur elle, Bra fit mine de vouloir rejoindre Aciano, lorsque Zarbon l'empoigna et la retint auprès de lui.

-Tu me prends pour un idiot ou quoi ? siffla-t-il tout bas. N'imagine pas une seconde que je te laisserai une occasion de filer avec ton petit ami. Maintenant suis-moi sans faire d'histoire, sinon…

Bra ne broncha pas, mais fixa la main qui la retenait avant de relever la tête vers Zarbon.

-Ne me touche pas.

Et sur ce, elle se libéra de sa poigne. Comme Bra s'y attendait, son geste n'avait pas été détecté par son collier, mais à voir l'expression de Zarbon, elle avait réussi à ébranler sa confiance en l'appareil. Puis, la tension qu'elle avait établie fut rompue par les autres gardes qui n'avaient rien perdu de leur échange.

-Qu'est-ce qui ne va pas Zarbon ? Ne me dis pas que c'est la petite qui t'effraie !

-Tu ne devrais pas la sous-estimer, se défendit-il.

-Ne me fais pas rire, elle est aussi inoffensive qu'un chaton !

Et pour prouver ses dires, le garde repoussa Bra d'un coup de pied qui la fit tomber à genoux sous une avalanche de rires.

-Laissez-la tranquille ! s'emporta Aciano.

Mais aucun garde ne fit attention à lui. Bra serra les dents et se remit difficilement sur pied, tentant d'ignorer la douleur qu'avait ravivée le coup dans ses jambes.

-C'est ça la puissance d'un Super Saiyan ? Quelle farce ! les entendit-elle railler.

-J'espère que Kooler va nous laisser de nous amuser un peu avec elle avant de la tuer. J'aimerais bien pouvoir me vanter d'avoir eu le privilège de me battre contre le légendaire Super Saiyan !

-Une heure dans une salle d'entraînement avec elle et nous trouverons bien quelques nouveaux trucs à enseigner à ce singe.

Ces plaisanteries douteuses mirent Bra à bout. Refusant de se borner davantage au silence, elle leur répondit :

-Vous n'êtes que des lâches ! Même si vous le vouliez, vous n'arriveriez même pas à la cheville d'un guerrier saiyan, bande de clowns !

-Comment tu nous as appelés ?

Sous l'insulte, quelques gardes firent un pas menaçant dans sa direction, mais Zarbon les arrêta en s'interposant entre eux et Bra.

-Ça suffit. Ni Kooler, ni Freeza n'ont encore décidé du sort de la Saiyan. Voulez-vous vraiment risquer leur colère en la blessant inutilement ? Nous avons déjà assez perdu de temps, il serait stupide de mettre leur patience plus à l'épreuve !


Freeza n'avait encore jamais connu une situation pareille. Plus il rassemblait des informations sur Bra et moins il parvenait à saisir l'identité de son ennemie. Quant à Kooler, même s'il n'en laissait rien paraître, il le devinait aussi perplexe que lui.

Tout en faisant glisser distraitement le médaillon entre ses doigts, Freeza ne perdait aucun geste de ses scientifiques alors que ces derniers s'affairaient autour de l'étrange machine qu'il avait découverte. Il avait enfin comprit comment Bra était arrivé à sa base, il ne lui restait maintenant plus qu'à découvrir d'où elle venait, car depuis que Kooler avait découvert cette fascinante photo dissimulée dans le médaillon, c'était la seule chose à laquelle ils pensaient. Le médaillon ne leur fournissait pas beaucoup d'indices sur sa planète d'origine, mais il renfermait des informations tout aussi importantes. Ainsi, comme Freeza le suspectait, la petite appartenait à la famille royale, mais à quelle branche, alors ça ils étaient bien incapables de le dire. En effet, Freeza avait toujours eu l'impression que les membres de la famille royale n'avaient qu'un héritier afin d'éviter tout litige lors de la succession, mais le père de Bra ressemblait tellement au roi qu'il ne savait plus que penser.

D'un geste impatient, Freeza ouvrit le médaillon et étudia à nouveau la photo, portant un intérêt particulier à l'adolescent qui y figurait. C'était sans doute le frère de Bra, un Saiyan de sang royale aux yeux bleus… cela se rapprochait dangereusement de la prophétie du Laïkzmen. Ni Kooler, ni lui n'avaient encore osé aborder la question, mais Freeza savait que son frère avait aussi fait le lien, c'était inévitable. Il leur fallait détruire cette famille le plus tôt possible et pour cela, il ne leur manquait qu'une coordonnée, qu'une toute petite coordonnée. Heureusement ils l'obtiendraient bientôt, songea Freeza en entendant Zarbon s'annoncer, très bientôt, se corrigea-t-il en accueillant Bra d'un sourire glacial.

Contrairement à Zarbon et les autres gardes qui s'inclinèrent devant son frère et lui, elle inspecta la pièce sans démontrer un grand intérêt. Son jeune fiancé, quant à lui, leur lança un regard terrible avant d'essayer en vain de capter l'attention de Bra. Freeza absorba tous ces menus détails et s'en réjouit avant de faire signe à Zarbon d'amener la petite auprès d'eux. Dans quelques instants, ils assisteraient à une délicieuse scène qu'il n'était pas prêt d'oublier.


Bra contempla le laboratoire où Zarbon les avait emmenés avec étonnement. S'il y avait bien un endroit où elle ne s'attendait pas à revoir Freeza, c'était bien dans un laboratoire! Sans compter que celui-ci était plutôt encombré par des mètres de câbles électriques ainsi que des pièces de métal autour desquelles un groupe de scientifiques s'extasiaient. Tout ce va-et-vient lui donnait une bonne raison pour ne pas immédiatement lever les yeux vers ses deux ennemis qui eux, elle ne le savait que trop, n'avaient d'œil que pour elle. Ce fut Zarbon qui interrompit son inspection de la pièce lorsqu'il la poussa au-devant des deux frères. Dans son élan, Bra enjamba un dernier câble et c'est alors que quelque chose accrocha son regard, un symbole qu'elle ne connaissait que trop bien : l'emblème de Capsule Corporation. Pendant un bref instant, Bra crut que son cœur avait cessé de battre, puis combattant un malaise, elle regarda plus attentivement le fouillis qui l'entourait et réalisa avec horreur que ce qu'elle avait prit pour un amoncellement de pièces détachées était en réalité sa machine à remonter le temps. Alors qu'elle s'efforçait d'accepter la réalité de ce qu'elle voyait, un nœud se forma dans sa gorge et Bra sentit ses mains devenir moites d'appréhension. Il lui fallut puiser jusqu'au fond d'elle-même pour rassembler le courage de regarder Freeza en face. Comme elle s'y attendait, il la surveillait d'un regard qui ne lui disait rien qui vaille. Ce fut cependant son aîné qui prit la parole en premier.

-Nous t'attendions avec impatience, Bra.

-Comme tu peux le constater, nous avons été assez occupés pendant ton sommeil, continua aimablement Freeza.

Leur amabilité hypocrite dégoûta Bra. C'était leur moyen de lui faire sentir leur supériorité et elle ne les en détesta que davantage.

-Tu nous as fait une sacrée peur un peu plus tôt, reprit Kooler.

-Je ne m'attendais pas à ce que mon petit présent ait un tel effet sur toi. J'ai cru que la décharge t'avais tuée, ce qui aurait été très ennuyeux, n'est-ce pas, Kooler? renchérit Freeza.

-Assurément! Qui pourrait nous expliquer le fonctionnement de cette technologie si tu étais morte? Car je suis forcé d'admettre que nous n'avons jamais vu un mécanisme aussi complexe dans nos laboratoires. Le chef de ma division avait très hâte de te rencontrer. Il espère, tout comme nous d'ailleurs, que tu lui livreras gentiment tous les secrets de cette machine, n'est-ce pas Dartie?

Un homme se détacha alors du groupe de scientifiques pour mieux détailler Bra sans chercher à dissimuler son enthousiasme.

-Oh oui, votre grandeur. Il me tarde tant de rencontrer votre mère, quel génie à en juger par son œuvre!

-Rencontrer ma mère? murmura faiblement Bra sans comprendre.

Il ne pouvait pas être sérieux, comment comptait-il la rencontrer maintenant qu'ils avaient réduit son unique moyen de rentrer chez elle en morceaux? Mais cela ne semblait pas préoccuper le scientifique outre mesure puisqu'il acquiesça joyeusement.

-Votre illustre mère sera un apport important pour l'empire. À la seconde où j'ai été témoin de votre spectaculaire et très utile mode de rangement, j'ai su-

-L'encapsulation? l'interrompit Bra quelque peu abasourdie.

-Encapsulation! s'exclama le scientifique. C'est tout simplement brillant! Tellement brillant d'ailleurs que personne n'avait jamais songé à développer une telle invention. C'est à cela que l'on reconnaît les vrais génies. Quand je pense au temps que vous nous avez fait perdre en cachant ces merveilles!

Bra lui aurait bien dit de se taire, mais tout aussi agacé qu'elle par ce flot de paroles, Kooler s'en chargea.

-Dartie, taisez-vous et reprenez le travail! le rabroua-t-il.

De peur de provoquer la célèbre colère de son employeur, le scientifique se tut et reprit position parmi ses collègues qui semblaient tout aussi emballés que lui par leurs découvertes.

-Assez discuter comme ça! Il est temps de passer aux choses sérieuses. Le fonctionnement de cette machine, quoique très complexe, je dois l'avouer, ne nous intéresse pas dans l'immédiat. Ce que nous cherchons et ce que tu vas nous donner, ce sont les coordonnées de tes origines.

-Quelles coordonnées? demanda stupidement Bra.

-Ne fais pas l'idiote! Nous savons ce qu'est cette machine et comment tu es atterrie ici grâce à elle. Maintenant donne-nous ces coordonnées sans faire d'histoires, exigea Freeza.

Face à cette révélation, Bra resta béate d'étonnement. Elle savait les scientifiques de leur empire brillants, mais pas au point de comprendre le fonctionnement d'une machine à remonter le temps en quelques heures à peine. En les voyant s'impatienter de son silence, Bra ne s'attarda pas plus longtemps sur ce détail et chercha plutôt à leur fournir une réponse qui pourrait satisfaire leurs exigences. Le seul problème, c'est qu'elle ignorait elle-même ce qu'ils lui demandaient. En effet, pendant toute la durée de son séjour sur la planète Végéta, elle n'avait jamais pris le temps d'étudier la machine de sa mère, sûre que le moment venu, elle saurait comment rentrer chez elle. De plus, elle n'avait pas voulu courir le risque d'être découverte par les Saiyans.

-Freeza, ton petit monstre n'est pas très coopératif, se renfrogna Kooler en réaction au silence prolongé de Bra.

-Un trait de caractère typiquement saiyan, j'en ai peur, lui répondit son frère. Ça finira par lui passer et la connaissant, ça lui passera très vite.

Freeza lui adressa alors un sourire mielleux avant de quitter les côtés de son frère et s'avancer vers Bra qui se raidit. Mais à sa grande surprise, le tyran passa à côté d'elle en se contentant d'effleurer ses cheveux et poursuivit sa route. Déconfite, Bra le suivit du regard et comprit enfin ses intentions : elle n'était pas sa cible, Aciano l'était!

-Laisse-le tranquille ! s'écria-t-elle, effrayée.

Mais Freeza ignora sa demande et tandis que deux gardes maintenaient Aciano en place, il se pencha vers lui.

-Voyons voir combien de temps ta petite fiancée tiendra avant de me dire ce que je veux savoir.

-Je ne connais pas les coordonnées ! s'empressa d'avouer Bra.

-Mauvaise réponse.

Aciano eut à peine le temps de serrer les dents avant que Freeza ne lui transperce la jambe d'un rayon de ki. Il ne poussa pas un cri, mais se courba en deux sous l'effet de la douleur. Aussitôt, les gardes le redressèrent d'un coup si sec qu'ils lui déboîtèrent l'épaule droite.

-Faites un peu attention, les réprimanda Freeza. Vous allez me le tuer avant que j'aie obtenu ce que je veux !

-Laisse-le tranquille ! S'il te plaît, je ne les connais pas, je le jure ! supplia Bra

-Dans ce cas, il va falloir te rafraîchir la mémoire.

Il se saisit alors des cheveux d'Aciano et lui renversa la tête vers l'arrière. Pointant son doigt vers sa gorge, Freeza se retourna vers Bra.

-C'est ta dernière chance de sauver le Saiyan. Dis-moi la vérité, sinon il mourra par ta faute.

-Je… Je-

-Ne lui dis rien Cereja ! Ça n'en vaut pas la peine, il me tuera de toute façon ! articula péniblement Aciano.

-Tu es courageux, gamin, mais de toute évidence complètement stupide, commenta froidement Freeza. Tu devrais pourtant savoir que j'ai le pouvoir de te tuer rapidement ou au contraire, très lentement. Alors Bra, que décides-tu ?

Muette de terreur, Bra n'arrivait plus à réfléchir avec cohérence. Contre toute attente, ce fut Kooler qui intercéda en sa faveur.

-Freeza, quelque chose me dit qu'elle ne ment pas. Je ne crois pas qu'elle connaisse ces coordonnées. Ne tue pas le gamin, il nous sera utile plus tard.

Bra pria silencieusement pour que Freeza suive le conseil de son frère et lorsque enfin ce dernier relâcha Aciano, elle poussa un discret soupir de soulagement qui ne dura qu'un bref instant.

-Si ce que tu dis es vrai Kooler, alors nous avons un sérieux problème, lui rappela Freeza. Il nous faut ces coordonnées.

-Lord Freeza, si je puis me permettre, s'avança Zarbon, elle possède les informations que vous cherchez, elle a envoyé une esclave sur sa planète natale, j'en suis témoin.

-Eh bien petit, on peut dire que ta fiancée ne tient pas beaucoup à toi ! commenta Kooler.

-Je n'ai pas envoyé Lymnia à la maison ! Comment j'aurais pu de toute manière avec une capsule ! se défendit Bra.

C'est alors qu'elle réalisa ce que Zarbon venait de dire et qu'elle se sentit pâlir. Il avait parlé d'une planète natale et non d'un espace-temps… ils ignoraient donc toujours d'où elle venait réellement. En jetant un regard autour d'elle, elle vit l'étonnement des scientifiques à sa réponse et les regards intrigués qu'échangèrent les soldats. Seuls les deux empereurs demeurèrent de glace face à cette bride d'information pour le moins inattendue. De longues secondes s'écoulèrent dans un silence parfait avant que Kooler ne prenne son frère à part.

-Pourquoi n'aurait-elle pas pu utiliser une capsule pour rentrer chez elle? Ça n'a aucun sens! raisonna-t-il.

-Sa planète natale ne peut pas être si éloignée que ça! Jamais un Saiyan n'aurait pu l'atteindre dans ce cas, ajouta Freeza.

-Tu crois qu'elle se moque de nous?

-Non, je ne pense pas. Sa réponse était trop spontanée pour être un mensonge. Nous pourrons sans doute trouver les coordonnées que nous cherchons lorsque tes scientifiques auront décodé son vaisseau. Pour l'instant, je crois que nous devrions nous concentrer sur son père.

Kooler approuva d'un hochement de tête de tout deux se retournèrent vers Bra qui attendait la suite avec anxiété.

-Bra, dis-nous plutôt ce qu'il en est de ton père.

-Mon père…?

-Oui, comment a-t-il pu parvenir jusqu'à ta planète natale si aucune de nos capsules n'en est capable?

Bra se mordilla nerveusement les lèvres avant de jeter un coup d'œil à Aciano. Cette fois, si elle ne leur répondait pas, ils le tueraient et elle ne pouvait pas les laisser faire une chose pareille. Elle prit donc une profonde inspiration et choisit ses mots avec soin avant de répondre :

-Mon père… n'a pas eu besoin de capsules pour atteindre ma planète natale.


Aciano ne pouvait que prêter une oreille attentive à l'échange qui se déroulait entre Cereja et Freeza, c'était sa vie qui était en jeu après tout. Il ne comprenait pas à quoi rimait cet interrogatoire ni ce que les deux lézards cherchaient à découvrir, mais il n'aimait pas ça du tout. Non, se força-t-il à admettre, ce qu'il n'aimait pas, c'était les réponses de Cereja. Elles le mettaient mal à l'aise. Il avait envie de lui hurler de se taire, mais il savait bien qu'elle essayait de lui faire gagner un peu de temps, de trouver une solution pour les sauver tous les deux. Pourtant, il ne voyait pas comment ils sortiraient de cette situation. Dès que Freeza et son frère auraient obtenu tout ce qu'ils désiraient, ils les tueraient sans autre forme de procès. À moins qu'ils ne décident de garder Cereja en vie pendant quelque temps… D'une façon ou d'une autre, il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre.

Toute la concentration qu'exigeait la situation et la perte de sang que lui avait occasionné sa blessure lui donnaient le tournis. Ainsi, lorsque le garde resserra sa poigne autour de son épaule blessée, Aciano ne put réprimer un gémissement.

-La ferme ! lui murmura le garde, alarmé.

Aciano eut envie de lui rire en plein visage. S'il laissait échapper une exclamation de douleur, Cereja serait distraite et Freeza le leur ferait payer. Mais la douleur commençait vraiment à être insupportable. Aciano avait beau se rappeler qu'il avait sans doute connu pire sur les champs de bataille, cela ne faisait pas disparaître la douleur pour autant. C'est à peine s'il entendit Freeza interroger Cereja sur l'identité de son père. Que voulait-il savoir à la fin ? Et pourquoi Cereja ne leur disait-elle pas tout simplement que son père était Teoloe, presque tout le monde était au courant, à quoi bon le cacher plus longtemps ? Distrait par toutes ces pensées, Aciano n'entendit pas la réponse de Cereja, mais cette dernière causa un tel remous parmi les gardes qu'il fut tiré de sa rêverie.

-Qu'est-ce que tu as dit, comment s'appelle ton père ? l'interrogea à nouveau Kooler.

L'incrédulité de tous laissa Aciano perplexe, jusqu'à ce que Bra répète sa réponse d'une voix tremblotante.

-Le nom de mon père est Végéta.

Elle aurait pu annoncer que son père était un dieu et Aciano n'aurait pas été plus surpris. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu encore inventer ? Freeza et Kooler ne croiraient jamais de telles sottises ! Pourquoi ne leur disait-elle pas la vérité ?

-Putain, alors le roi Végéta était son père après tout, murmura quelqu'un non loin de lui

Pour une raison qu'il ignorait, Aciano se sentit brûler de rage à cette idée. Le roi Végéta n'était pas son père, il ne pouvait tout simplement pas l'être, elle le lui aurait dit !

-Le roi n'est pas ton père ! À quoi tu joues, Cereja ! Dis leur qui il est, mais n'invente pas d'histoires, s'entendit-il hurler.

-Ton petit fiancé semble insinué que tu nous aurais menti. Dit-il la vérité, ou bien le roi est vraiment ton père ?

Aciano réussit à capter le regard de Cereja et y lit une infinie tristesse. Lentement, elle secoua la tête.

-Le roi… n'est pas mon père.

Mais… Aucun Saiyan n'avait le droit de porter le nom de leur planète, si ce n'était de roi et de son héritier, ce que Freeza et Kooler savaient probablement. Et si le roi n'était pas son père alors qui…


Dartie interrompit son travail quelques seconde pour contempler la scène qui se jouait pratiquement à côté de lui et secoua la tête, désapprobateur. Qu'est-ce que les enfants pouvaient être impertinents ! Personnellement, il ne les aimait pas beaucoup. Il était un scientifique après tout et il n'avait pas de temps à perdre avec de pareils enfantillages. Et dire que tout ce qui l'empêchait de rencontrer l'un des plus grands esprits de leur ère était cette gamine entêtée… S'il en avait la force, il lui donnerait la raclée qu'elle méritait. Quand donc les gens comprendront-ils qu'il était préférable d'obéir à Freeza et Kooler ? Qu'y avait-il à gagner en s'opposant aux être les plus puissants de l'univers, sauf un allé direct vers l'au-delà ? Dartie, pour sa part, était très satisfait de sa position au sein de leur empire.

La petite était si peu coopérative que Dartie en vain à craindre pour sa vie. Il se fichait éperdument du sort de la demi-Saiyan, mais la mère de l'enfant ne serait sûrement pas du même avis et il aimerait tant qu'elle accepte de son propre gré de travailler dans son département. Ce serait dommage de l'y contraindre, cela brimerait à jamais son esprit créateur… Et quelle perte cela serait, pensa Dartie en se penchant vers le tableau de bord. Il en étudia les entrées et les sortis ainsi que l'enchevêtrement de fils qui le liait au reste du vaisseau. Ce qu'il n'arrivait pas à comprendre, c'était comment cette machine pouvait voyager dans l'espace ; il n'y avait aucun régénérateur d'oxygène et même s'il y avait un moteur, pas la moindre trace d'un projecteur… C'était pour le moins étrange. Oh, il ne doutait pas un instant qu'il s'agisse d'un vaisseau, mais un vaisseau pour le moins étrange. Dartie se promit d'étudier tout cela en détail plus tard, il aurait amplement le temps de satisfaire sa curiosité. Pour l'instant, ce n'était pas ce qui intéressait ses maîtres et il comptait bien faire honneur à son intellect légendaire en découvrant les coordonnées qu'ils désiraient tant.

Quelques secondes à étudier le tableau de bord le rassurèrent. Malgré la complexité du mécanisme de l'appareil, son fonctionnement était en réalité fort simple. Sûr de lui, Dartie choisit un bouton et fut récompensé de son audace lorsque divers symboles se mirent à clignoter dans les cadrans. Il ne comprenait peut-être pas le système de codification employé par la mère de la petite demi-Saiyan, mais il parvint à déduire que les coordonnées du haut correspondaient à celles du départ et celles du bas, d'arrivée. Il les interchangea donc. C'était un bon départ, mais il était encore trop tôt pour crier victoire et attirer l'attention sur sa découverte puisqu'il n'avait pas encore traduit lesdites coordonnées. Ce n'est qu'après avoir bien observé le réseau d'embranchement que Dartie choisit un autre bouton qu'il enfonça. Rien ne se produisit, comme il s'y attendait, d'ailleurs, mais il note tout de même le résultat dans son cahier. Une jeune recrut, qui avait suivi ses progrès s'approcha avec enthousiasme.

-Je crois que cela fonctionnerait mieux si ce fils était branché, proposa-t-il avant de s'exécuter.

-Imbécile, mais qu'est-ce-, glapit Dartie

Un grondement infernal couvrit le reste de sa phrase et avant que Dartie n'ait la présence d'esprit d'arracher le câble conducteur, une violente explosion se produisit, enveloppant la pièce d'une lumière aveuglante. Dartie ouvrit la bouche pour hurler, mais toute l'air de ses poumons fut aspirée. Puis, il sentit le sol se dérober sous lui et il plongea dans le vide. Tout c'était passé si vite qu'il n'eut même pas le temps d'avoir peur. Ce n'est que lorsqu'une vague aussi brûlante que du feu déferla sur lui qu'il ferma les yeux et comprit qu'il allait mourir.


Le carrelage était dur et froid contre son front et c'est ce qui permit à Dartie de savoir qu'il n'était pas mort après tout. Son soulagement fut tel qu'il s'entendit pousser un petit rire hystérique. Autour de lui il entendait les grognements douloureux de ses collègues et plus inquiétant encore, le chapelet de jurons de ses maîtres. Cette gaffe monumentale lui coûterait cher, peut-être même la vie, pensa Dartie tout en entrouvrant les yeux. Le laboratoire était plongé dans une semi-obscurité et l'explosion avait fait des dommages considérables, remarqua-t-il en apercevant des morceaux de plâtres étalés au plancher. Mais pourquoi l'éclairage d'urgence ne s'enclenchait-il pas, s'interrogeait-il distraitement en se remettant sur pied. Ils étaient pourtant trop loin pour que le générateur ait été touché… Prenant appuie sur une table, il inspectait la pièce afin d'en évaluer l'étendue des dégâts lorsqu'il réalisa que quelque chose clochait. Lentement, il abaissa les yeux vers la table et l'étudia plus attentivement. Maintenant qu'il y pensait, il était à peu près sûr qu'elle ne s'y trouvait pas avant l'explosion… Et depuis quand leur vaisseau était-il fait de plâtre… ?

-Dartie !

La voix de Kooler claqua dans le silence anxieux de la pièce et le scientifique poussa gémissement effrayé en devinant la question qu'il s'apprêtait à lui poser et à laquelle il ne saurait répondre.

-Qu'est-ce que c'est que cet endroit ! demanda Kooler tout en le transperçant du regard.

Dartie s'entendit bégayer une vague excuse qui ne fit qu'exacerber la fureur des deux tyrans. Au moment même où il sentait sa dernière heure arrivée, une voix calme s'éleva et le sauva.

-C'est le laboratoire de ma mère.

Aussitôt, tous les regards se rivèrent sur Bra.

-Qu'est-ce que tu as dit ? glapit Freeza.

-Je suis rentrée à la maison, murmura-t-elle sans leur accorder un regard.

NA: Bon, voici le dernier chapitre de la deuxième partie de la Saga de Bra, j'espère que l'attente en a vallu la peine (beaucoup plus longue que prévu, mais les virus ont souvent cet effet). Comme je vous l'ai dit, la troisième partie ne devrait pas être beaucoup plus longue que la première. Merci de prendre le temps de laisser des commentaires, ils sont toujours très appréciés!