Titre : En flammes
Personnages principaux : Faramir, Eowyn, Aragorn, Imrahil
Résumé : Un pan entier de la vie de Faramir a été détruit par les flammes, faisant place à des horizons nouveaux. Mais si l'histoire se répétait ?
Note : Au cas où certains en douteraient, je ne suis pas Tolkien, et je ne possède donc pas l'univers du Seigneur des Anneaux. Je ne fais qu'emprunter ce monde et ces personnages si inspirants afin de traduire mes rêves en mots et faire partager le résultat à ceux qui le souhaitent, pour leur divertissement et le mien.
Proloque
Note préalable :
Tolkien nous relate la scène suivante dans les maisons de guérison :
« Aragorn s'agenouilla alors au chevet de Faramir et posa une main sur son front. Et ceux qui observaient sentirent qu'une grande lutte se déroulait. Car le visage d'Aragorn devint gris de fatigue et de temps en temps il prononçait le nom de Faramir, mais chaque fois de façon moins audible, (..) »
JRR Tolkien – Le Seigneur des Anneaux, 3 : Le Retour du Roi - traduction de F.Ledoux
Que s'est-il vraiment passé ? Ce prologue a pour but de répondre à cette question. Ce texte va vous paraître probablement totalement banal, mais j'ai besoin de cette scène pour la suite de mon histoire…
***
Aragorn s'approcha du lit de Faramir, qui semblait plongé dans une profonde torpeur. Il s'agenouilla, posa une main sur le front du malade, et fut aussitôt plongé dans le songe de ce dernier.
Et c'était un songe d'une terrible augure car tout autour de lui s'étendait à présent une obscurité profonde et envoûtante. Un sentiment de désespoir s'empara bientôt du cœur d'Aragorn, car le fils de Denethor n'était visible nulle part dans ce lugubre paysage.
Pourtant, il refusait d'abandonner ainsi Faramir au monde des morts, comme il avait dû auparavant laisser partir son frère Boromir.
Faramir… appela-t-il doucement.
Faramir…
Faramir…
Son appel ne fut bientôt plus qu'un simple souffle étouffé par une atmosphère qui devenait de plus en plus oppressante.
Et, pourtant, Aragorn continua à avancer avec détermination dans les méandres de ces ténèbres toujours davantage impénétrables. A nouveau il prononça le nom de Faramir, et put finalement percevoir une présence non loin de lui. C'était un murmure presque inaudible, effacé. En s'approchant, il aperçut un très jeune garçon agenouillé sur le sol, la tête dans ses mains, le corps secoué par des pleurs silencieux. En le voyant, Aragorn fut pris de pitié pour cet enfant, et, se penchant vers lui, posa délicatement la main sur son épaule pour le réconforter. « Es-tu seul, mon enfant ? » demanda-t-il.
« Mère… Mère est morte… elle est morte… » bredouilla le petit garçon entre deux sanglots, et Aragorn réalisa qu'il s'agissait de Faramir, et qu'il parlait de Finduilas de Dol Amroth. A la pensée de cette dernière, le cœur d'Aragorn se resserra, car il avait bien connu la jeune femme. Il servait alors, sous le nom de Thorongil, l'intendant de Gondor Ecthelion, père de Denethor.
« Viens, mon garçon. Viens avec moi, » dit Aragorn à Faramir en lui prenant le bras. Mais aussitôt que l'enfant se fût levé, il se tourna vers l'autre homme et lui sourit : « Je meurs. Je vais rejoindre ma mère, » dit-il, puis il disparut, et Aragorn se retrouva à nouveau seul.
Faramir ! Non !
Il ne devait pas abandonner. Jamais. Il le devait à Boromir.
Boromir…
Il sembla à Aragorn, tandis qu'il repensait à son camarade tombé quelques jours plus tôt sous les lames des Orcs, que celui-ci se tenait effectivement en face de lui. Oui, il pouvait distinguer clairement son sourire confiant, ses yeux pétillant de fierté, ses cheveux légèrement bouclés qui retombaient en désordre sur son large front.
« Boromir ! » s'écria une voix derrière lui. Aragorn se retourna : c'était Faramir, mais il avait à présent la taille et la voix d'un adulte. Il se précipita dans les bras de son frère, et le serra fortement. « Nous voici à nouveau réunis, mon frère, » dit-il à Boromir.
Ce dernier lui répondit d'abord par un sourire, puis secoua la tête : « Non, Faramir. Ton heure n'est pas encore venue. Un jour, nous nous retrouverons, mais pour l'instant, tu dois retourner vers la lumière, le Gondor a besoin de toi. Va, ne crains rien, car le Roi est revenu à Minas Tirith. Suis ton destin, et accomplis ton devoir. Adieu, mon frère…» Et sur ces mots la silhouette de Boromir s'effaça, aussi vite qu'elle était apparue auparavant.
Les yeux de Faramir s'emplirent alors de larmes, et il tomba à genoux. « Boromir ! Boromir, reviens ! Ne me laisse pas seul dans les ombres ! Ne me laisse pas seul!» cria-t-il. Un désespoir déchirant transpirait de ses mots, de sa voix, de sa personne toute entière.
Mais Aragorn s'avança et lui tendit la main : « Tu n'es pas seul, Faramir, fils de Denethor. Ta cité et ton Roi t'appellent. Sors de ce songe obscur, et marche vers la lumière. Je te le demande. »
Quelque chose changea alors en Faramir, comme si une lueur qui était au bord de s'éteindre se retrouvait soudainement animée d'un nouvel éclat. Il prit en souriant la main que lui tendait son Roi, et ce dernier, comprenant qu'il avait remporté cette lutte, sortit du songe.
A peine quelques secondes s'écoulèrent avant que Bergil n'entre dans la pièce, apportant l'athelas. Et Aragorn eut alors la certitude que son futur intendant était hors de danger. Mais tandis que la précieuse herbe agissait et que Faramir reprenait ses esprits, Aragorn soupira. Il avait pu ressentir toute l'étendue du chagrin qui affectait l'autre homme, et savait que ses plaies intérieures seraient longues et difficiles à guérir…
« Soudain, Faramir bougea il ouvrit les yeux et regarda Aragorn qui se penchait sur lui une lueur de reconnaissance et d'amour était dans ses yeux, et il parla doucement : - Vous m'avez appelé, mon seigneur. Je viens. Qu'ordonne le Roi ?
- Ne marchez plus dans les ombres, mais réveillez-vous ! dit Aragorn. Vous êtes fatigué. Reposez-vous un moment, prenez quelque nourriture et soyez prêt pour mon retour. »
JRR Tolkien – Le Seigneur des Anneaux, 3 : Le Retour du Roi - traduction de F.Ledoux