Mrrs Weasley et Mr Padfoot sont honorés de vous présenter leur nouveau chapitre, et profondément désolé que vous ayez dû tant attendre.
Fred & George aimeraient ajouter qu'il y a déjà fort longtemps qu'ils harcèlent Maître Padfoot pour avoir un nouveau chapitre corriger à vous mettre sous la dent mais que, malheureusement, cet étrange chien a une audition sélective. Vous nous voyez désolés.
Mr Padfoot voudrait souligner qu'il a heureusement pensé à conserver précieusement les dernières versions des chapitres sur son ordinateur, où qu'il aille...
Mrrs Fred & George signalent que ce n'est pas de leur faute si Mr Padfoot joue dans les chapitres pour en changer l'ordre.
Mr Padfoot proteste que l'ordre des chapitres a toujours été le fruit d'un commun labeur, et déplore la tête de linotte de ses plus jeunes confrères.
Si Mr Padfoot n'avait pas mit autant de temps avant de corriger un nouveau chapitre, peut–être que ses jeunes, vigoureux et joyeux confrères n'auraient pas eut le temps d'oublier.
Mr Padfoot va grommeler et refuser d'admettre sa faute jusqu'à ce que ses jeunes et joyeux confrères récupèrent leur inspiration. ;)
Mrrs Fred & George veulent bien admettre qu'ils sont en manque d'inspiration mais cela vient principalement du fait que Mr Padfoot a cruellement privé Esteban de son frère, son meilleur ami, son âme… Arnaud. Snif…
hum... Mrrs Weasley et Padfoot vont maintenant laisser leur lecteur à la... lecture de ce nouveau chapitre, et regretter ensemble leurs inspirations respectives...
Avec une dernière chose, cependant. Mr Padfoot devient un sacré rabat–joie en vieillissant ! Bonne lecture :)

Et une semaine plus tard à cause du boycott des – devant les dialogues. Vive grmf…

Promenade avec un Loup–garou

Par Padfoot et Les Jumeaux Weasley

Chapitre 6 – Il n'est pire potion que potion qui dort

Hélas, ce cours commun était une fatalité. Le mercredi matin suivant, Lily se réveilla avec un sentiment d'appréhension, mais davantage par rapport au cours de vol lui–même que par rapport aux Serpentard.

En bonne élève, cependant, elle ne laissa pas cette appréhension la distraire des cours du matin… l'attitude odieuse de Spite s'en chargeait. Elle fulminait encore contre lui lorsqu'elle entra dans la salle de cours de Flitwick et lorsqu'elle arriva dans le Grand Hall pour le repas de midi.

– On ne devrait pas laisser des gens comme ça enseigner, souligna–t–elle d'un air grognon en s'asseyant à côté de James.

– Je vois que les charmes d'Ouverture t'ont beaucoup marqués, plaisanta Remus en se servant à manger. Flitwick t'inspire donc une telle révulsion ? Moi, je l'aime bien, il est gentil.

– Tu sais parfaitement de qui je parle ! Comment peux–tu supporter ça ? Il n'arrête pas de te chercher, il est parfaitement partial.

– Je m'y habitue, répondit–il en haussant les épaules.

Sur ce, il regarda avec dégoût le ciel. Il faisait gris, terriblement gris, avec un vent violent qui fouettait les nuages avec une vitesse hallucinante vers la table des professeurs, dans un défilé interminable de masse informe et incolore.

– Ca va être un sacré cours de vol, dit James avec un grand sourire. On va se faire ballotter dans tous les sens !

Spite sortit aussitôt des pensées de Lily et une vague d'appréhension lui passa dessus comme une vague d'eau froide. James, Sirius et Cathy avait l'air de trouver amusant et exaltant le fait de se faire tremper, de voler dans un vent pareil, à risquer de tomber ou de se faire emporter au loin.

Étonnamment, Lily s'adaptait très bien au monde de la magie. Au bout de quelques jours, plusieurs choses lui semblaient presque naturelles : les sorts et les transformations, même si elle n'avait pas encore eu l'occasion d'en appliquer beaucoup, les potions, et l'Astronomie, et même les personnages vivants des tableaux sur les murs, elle s'était rapidement fait à tout cela. Mais certaines choses semblaient avoir du mal à pénétrer sa compréhension. La notion de vol sur balai, en particulier, elle ne parvenait pas à se faire à cette idée. Un balai, tel que les sorciers l'envisageaient, ne manquait certes pas d'aérodynamisme dans la forme, tel un javelot qui volera quelques mètres… mais voler des heures entières sans toucher le sol ? Non, pour cela, il fallait des ailes d'oiseau !

Seul Peter dans le groupe semblait partager plus ou moins son appréhension. Sirius, James et Cathy, évidemment, n'attendaient que la fin du repas pour se précipiter dehors. Remus gardait une façade calme et impassible, comme à son habitude, et Lily laissa pour une fois pointer l'exaspération sous l'affection inquiète qu'elle avait pour son ami.

Vint enfin l'heure du cours. Des rangées de balais scrupuleusement alignés au sol, tous dans le même sens, à la même distance l'un de l'autre… Cela en était presque effrayant. Les trois jeunes fans de Quidditch se mirent évidemment à discuter de la qualité des balais présents, jusqu'à ce que le professeur arrive. C'était une femme d'âge mûr, avec des yeux et un sourire de rapace. Elle sourit lorsqu'elle vit les groupes bien distincts des Gryffondor et des Serpentard, et elle sourit à Lily et à Peter, et à certains autres élèves, et elle sourit encore en se présentant. Elle leur demanda de se placer chacun à gauche d'un balai, et passa entre eux.

– Bien, maintenant, levez la main au–dessus du balai et dites "debout!"

Les élèves s'exécutèrent. James eut son balai dans la main pratiquement la seconde même où il levait la main, aussi aisément que s'il l'avait fait sa vie entière – ce qui était probablement le cas, d'après ce qui se disait sur sa famille. Cathy et Sirius n'eurent pas plus de problèmes, et Remus se fit obéir au bout de quelques secondes aussi. Le balai de Peter, par contre, resta obstinément inerte.

Lily regarda son balai, qui, au moment où elle avait parlé, s'était mis à monter lentement, centimètres par centimètres. Il était maintenant à mi–chemin, et ne montrait aucun signe d'accélération.

"A cette vitesse–là," songea–t–elle, "je ne pense pas que voler me pose trop de problèmes."

Mais la lenteur finissant par l'énerver, elle répéta la commande d'un ton autoritaire et le balai fit le reste du chemin d'un seul bond précis pour venir se caler au creux de sa main. La jeune fille poussa un soupir de soulagement. Tout n'allait pas si mal. Si l'on ne tenait pas compte de la fine pluie qui les avait déjà trempés, et du vent qu'ils voyaient fouetter les arbres les plus hauts de la Forêt Interdite.

– C'est le moment d'enfourcher vos balais, annonça Mme Bibine. Allez, hop, plus vite que ça.

Lily s'exécuta avec un soupir résigné. Après tout, il adviendrait ce qui devait arriver. Le professeur leur montra comment se tenir et ce fut le moment de décoller.

La sensation inhabituelle de voler, d'être suspendue, sans protection, à une hauteur incroyable, rendait Lily nauséeuse, et elle n'osait pas vraiment fermer les yeux, de peur de perdre l'équilibre, mais elle n'osait pas plus regarder autre part que droit devant elle. Bientôt, suspendue entre le ciel et la terre, à moitié pétrifiée de terreur, elle restait immobile, à observer les autres avec un sentiment entre l'admiration envieuse et l'horreur hébétée.

James et Cathy se poursuivaient l'un l'autre avec une grande aisance, et une habileté hors du commun, enchaînant virages et accélération d'une manière terrifiante. Sirius tentait de les suivre, mais, moins doué, sans pour autant être maladroit, il avait un peu de mal et devait recourir à la ruse plus qu'à la vitesse, prévoyant les trajectoires de ses amis. Tout cela bien au–delà de ce que Madame Bibine demandait de faire, mais elle ignorait délibérément ces excès de zèle, et parfois leur accordait quelques conseils avant de passer à d'autres élèves qui avaient plus de mal.

Lily se fatigua d'observer ces trois–là. Ils finiraient par lui donner le tournis. Remus, dans son coin, était plus calme, ne volant vraiment que lorsque le professeur le regardait, regardant le sol avec envie le reste du temps. Il volait avec aisance et confiance, mais sans enthousiasme.

Peter flottait encore plus bas qu'elle, et, crispé sur son balai, restait parfaitement immobile. Ils échangèrent un faible sourire, avant que Lily ne décide d'essayer encore de se déplacer.

– Tu es crispée.

Elle fit un bond sur son balai et se pencha en avant en serrant le manche plus fort pour ne pas tomber. Une fois, et seulement une fois qu'elle fut stabilisée, elle tourna lentement la tête. James se tenait derrière elle, avec une attitude parfaitement détendue sur son balai, mais un air un peu coupable.

– Désolé si je t'ai fait peur.

– Tu peux, murmura–t–elle entre ses dents.

Il se mit à côté d'elle et elle put mieux le voir sans faire des acrobaties de la plus haute imprudence. Il avait une lueur excitée dans le regard, ses cheveux étaient plus ébouriffés que jamais malgré la pluie, et ses joues étaient rougies par le vent et l'effort. Il mit sa main sur les siennes.

– Tiens ton manche un peu plus près de toi… tu seras plus à l'aise…

– Et moins stable !

– Au contraire. Regarde, redresse–toi. C'est mieux, non ?

– Mouais.

Il s'autorisa un petit rire avant de continuer.

– Maintenant, tu pourrais peut–être… monter un peu ?

Ils regardèrent tous les deux vers le sol, moins de deux mètres plus bas.

– Mouais, répéta Lily, peu convaincue. Mme Bibine a dit qu'il fallait rester bas si on ne voulait pas être gênés par le vent.

– On a encore une dizaine de mètres de liberté en hauteur avant que ça ne devienne vraiment incontrôlable.

Elle le regarda avec suspicion. Incontrôlable pour qui ? Ce qui était incontrôlable pour elle était un jeu d'enfant pour lui. S'en rendait–il seulement compte ?

– Bon, si tu le dis. Mais si je tombe…

– Tu ne tomberas pas. Lève le manche du balai… doucement.

Ils montèrent ensemble et, doucement, James montra à la jeune fille les rudiments du vol sur balai.

Lily commençait à prendre confiance, et même à prendre plaisir au vol lorsqu'une trombe passa devant eux, les frôlant de si près qu'elle fut déséquilibrée.

James, furieux, aurait pu poursuivre Rogue, dont il avait parfaitement eu le temps de voir le sourire narquois, s'il n'avait pas eu Lily qui s'accrochait à lui pour ne pas tomber. Il rougit un peu et aida la jeune fille à reprendre sa place sur le balai en grommelant.

Remus et Cathy arrivèrent près d'eux à ce moment–là.

– Quelle plaie, celui–là ! s'exclama la jeune White, une main sur les hanches en regardant Rogue voler au loin. Je vais aller lui apprendre à bien se conduire, tiens.

Mais Remus l'empêcha de mettre ses menaces à exécution en retenant la queue de son balai.

– Je te rappelle que nous sommes en présence d'un professeur.

– Ouais, ouais. Ben, joue avec moi, alors. James aide Lily et Sirius aide Peter, moi, je m'ennuie. Essaye donc de m'attraper !

Remus prit un air fatigué.

– Cathy… Non seulement je n'y arriverais jamais, mais je n'ai pas envie. Le plus tôt je serais au sol, le mieux ce sera.

– Oh, allez ! Ne me dis pas que tu ne prends pas plaisir à voler ?

– Non ! Pas du tout ! Enfin, si on était fait pour voler, on aurait des ailes !

– Mais on a des balais, c'est tout comme.

– Oui, enfin… évidemment, quand on est pratiquement né avec un balai greffé comme toi et James…

Le James en question rougit alors que Cathy et Remus s'éloignaient, sans cesser d'argumenter de cette manière. Cathy était têtue et tenace, mais Remus avait la voix de la raison, et il savait rester calme et patient. Ils n'interrompirent pas une seule fois leur discussion avant la fin du cours.

Lily descendit de son balai avec un grand soulagement, qu'elle cacha de son mieux pour ne pas décevoir James. Après tout, avec un professeur particulier comme lui, ça n'avait pas été si désagréable.

Malgré cela, les cours de vol sur balai n'étaient pas l'événement de la semaine qu'elle attendait avec le plus d'impatience. Ce qui ne les empêcha pas, doucement, d'entrer dans sa routine.

Les classes se poursuivirent avec une certaine monotonie, le passage de la théorie à la pratique passant presque inaperçu. Le mois d'octobre devint froid très vite, et très vite, le château s'assombrit, et des courants d'air froid se mirent à parcourir les couloirs, faisant vaciller les torches, projetant une lumière inquiétante. Chaque cheminée disponible dans le château se voyait garnir en abondance de bûches pour entretenir un peu de chaleur. Les premières années apprirent vite à allumer des feux de cheminée eux–mêmes, et Lily, qui se révéla douée en Sortilèges, trouva et maîtrisa très vite toutes sortes de manières de conjurer des flammes aux propriétés multiples : résistantes à l'eau, brûlant sans combustible, transportables dans sa poche et discrètes. Les autres ne lui en étaient jamais assez reconnaissants.

Au début d'Octobre, Remus disparut une fois de plus, prétextant à son retour que sa mère avait été malade et qu'il était allé la voir.

Malgré l'humeur joviale du professeur Daniel, l'ambiance ne s'améliorait pas en cours de Potions. Les Serpentard et les Gryffondor n'étaient sans doute pas fait pour s'entendre, et donnaient dans un cours commun un mélange plus explosif que les potions les plus dangereuses de leur professeur. Si Marie et Véronique, deux camarades de chambre de Lily et Cathy, les ignoraient simplement, la très–silencieuse et très–discrète Kristine avait été remarquée en train de jeter un regard noir du côté des Serpentard.

La tension se renforça encore en ce mardi matin de fin d'octobre. La Potion sur laquelle Jacques Daniel leur demandait de travailler réclamait un travail particulièrement ardu, et la concentration, à son comble, rendait le silence plutôt pesant.

Sirius discutait à voix basse avec James sur la difficile question de l'intérêt de couper les limaces en longueur ou en travers, lorsque le professeur passa donner des feuilles de Napel à chaque table de travail.

– Mlle Evans, laissez ces limaces à M. Lupin, et venez couper le Napel. Vous le rajouterez dans le chaudron quand la potion commencera à bouillir, juste après les limaces.

Les deux étudiants firent le changement sans protester, et Daniel passa à la table de James et Sirius. Ce dernier posa discrètement son flacon de sang de dragon, et, feignant un soudain intérêt pour le travail de Cathy derrière lui, recula pour échapper à l'haleine alcoolisée du professeur.

– Paul, ne touche pas à ça ! siffla Cathy du bout des lèvres.

Peter posa les limaces et s'empara du verre doseur avec un sourire d'excuse, mais Sirius fronça les sourcils.

– Tu n'as pas la mémoire des noms, Catichou ?

La jeune fille se contenta de hausser les épaules, et ne sourit même pas au compliment que le professeur lui fit sur le bel aspect de sa potion.

– Tu n'as pas l'air de la meilleure humeur, douce Cathy, dit James sans se retourner, les yeux fixés sur son chaudron.

– Comment pourrais–je avoir le sourire avec Monsieur Mauvaise–Haleine dans le coin ? répondit–elle en pointant le pouce vers Rogue par dessus son épaule.

– Je suis très impressionné, claironna Daniel en regardant le chaudron de Rogue. On trouve de très bonnes potions dans votre classe, cette année. Quand vous aurez ajouté le sang de dragon, laissez donc bouillonner quelques minutes, et profitez–en pour nettoyer vos instruments, vous en aurez besoin pour la deuxième partie.

Rogue passa à côté de Cathy avec un sourire narquois.

– Je pense plutôt que Mlle White craint la concurrence.

Cathy laissa tomber son couteau sur la table avec un bruit métallique. Elle prit une profonde inspiration, mais ne répondit pas et évita soigneusement le regard de Rogue en vérifiant le feu sous son chaudron. Sirius leva un sourcil, et retourna sans rien dire à sa table de travail. Cela ne faisait pas longtemps qu'il connaissait Cathy, mais elle ne l'avait pas particulièrement frappé comme le type de fille contrôlée. Peut–être était–elle en train de s'assagir au contact de Remus ?

– Maintenant, ajoutez lentement la bile d'Erumpent, disait le professeur en notant les proportions au tableau.

Sirius prit le verre doseur que James lui tendit et versa l'épais liquide noir dans le chaudron, à petites doses. Juste comme la dernière goutte y tombait, il y eut une déflagration qui fit bondir le garçon.

Il reprit vite ses esprits, cependant, et regarda autour de lui avec des yeux ronds. Mis à part Cathy, qui continuait à verser lentement sa bile d'Erumpent, tous les élèves avaient les yeux fixés sur Rogue, dont le chaudron fumait encore. Seulement, il était vide, et la table à côté était aspergée d'une cendre noire. Severus Rogue se tenait encore debout, comme en état de choc, le verre à la main. Daniel le rejoignit en quelques grandes enjambées et lui arracha le verre des mains.

– Mais enfin, il y a des crins de licorne là–dedans ! Vous ne pouvez pas faire un peu attention à ne pas mélanger vos ingrédients pour Potions ? C'est une matière où il faut être rangé et précis.

Rogue restait sans voix, mais son expression était passée de la stupéfaction à la colère, et il nettoya plutôt brusquement sa table de travail, jetant des regards irrités du côté de Cathy.

Sirius laissa échapper un sifflement d'admiration.

– C'est toi qui as fait ça ? chuchota–t–il. Cool !

Cathy haussa les épaules, sans lever les yeux de sa potion.

– Tu devrais faire attention, chuchota James sans se tourner, mais en jetant un coup d'œil à Severus. Rogue est plutôt du genre rancunier.

– M. Black, veuillez éviter de discuter pendant le cours, je vous prie.

Sirius se retourna vers ses limaces avec un grand sourire innocent au professeur Daniel. James avait un don pour discuter sans se faire attraper : il prit note mentalement de penser à lui demander son secret. Heureusement que le professeur de Potions n'était pas trop sévère.

Sirius fut le témoin de plusieurs scènes étranges durant la fin du cours. Entre autres, cet étrange manie que semblait avoir soudain acquis Cathy de repousser la main de Rogue à chaque fois qu'elle passait trop près de son chaudron. Il la vit aussi démêler les lacets de ses chaussures qui s'étaient – inexplicablement – attachés entre eux. Plus la confection des potions avançaient, plus Cathy avaient de ces étranges gestes et plus Rogue avait l'air, tout aussi étrangement, de mauvaise humeur.

Arrivèrent les cinq dernières minutes du cours. Cathy surveillait Peter d'un regard d'aigle alors qu'il remuait lentement la potion.

– Ceux qui ne sont pas occupés à la potion peuvent venir chercher le dernier ingrédient à mon bureau, claironna Daniel.

Sirius, Cathy et Remus se levèrent pour chercher les poils de Demiguise, discutant doucement en attendant leur tour.

– Cathy, tu y as peut–être été un peu fort, tu ne crois pas ?

– Il m'a provoqué, Remus…

– Je ne suis pas sûr que…

Mais le garçon s'interrompit et renifla bruyamment. Cathy se retourna et poussa un cri de fureur en voyant son chaudron dégager une épaisse fumée rouge vif et dense qui coulait du chaudron comme un liquide épais. Bientôt, tous les élèves se retrouvèrent dans la fumée jusqu'aux genoux. De petites volutes plus légères montaient tout de même vers le plafond, dégageant une odeur âcre, tandis que la lumière pauvrement dispensée par les flambeaux prenait une teinte sanguine.

– Ne respirez pas, chuchota Cathy.

– T'en a de bonnes ! commença Sirius.

Avant qu'il puisse en dire davantage, cependant, des rires avaient commencé à retentir dans la salle. Le pauvre Peter, tout à côté du chaudron, riait tellement qu'il en avait du mal à respirer. Le professeur Daniel riait légèrement, tout en gardant, extraordinairement, un air sévère.

– Un gaz hilarant ? s'étonna Remus, alors qu'un sourire commençait à naître sur ses lèvres, bien malgré lui.

– Ca, je parie que c'est Rogue… Je ne peux vraiment rien laisser sous la surveillance de Paul, hein ?

Sirius riait déjà trop pour réprimander la sévérité de Cathy.

Finalement, après quelques minutes de flottement et de confusion, tous les élèves se retrouvèrent dehors, en route pour leur prochain cours, avec l'assurance de Daniel que leurs rires s'arrêteraient définitivement avant le dîner.

Le déjeuner fut impressionant. C'est à peine si Sirius put manger, tant les effets du gaz étaient persistants chez lui. Cathy assura gentiment à Peter, entre deux fous rires, qu'elle ne lui en voulait pas du tout, qu'elle n'en voulait qu'à Rogue. Remus était encore le moins touché, mais ça ne faisait pas moins plaisir aux autres de le voir un peu plus heureux et ouvert que d'habitude.

– Au moins, Rogue a un certain sens de l'humour, fit–il remarquer en riant.

– Même pas, gloussa Cathy. A ce stade–là de la potion, c'était le seul effet un peu impressionant qu'il pouvait obtenir.

Sirius eut un nouvel éclat de rire. Peter, assis en face de lui, se retrouva aspergé de jus de citrouille.

– On devrait peut–être l'emmener à l'infirmerie, tout de même, non ? demanda Lily en s'essuyant les yeux.

– Mais non, je suis sûr que McGonagall sera enchanté de le voir, répondit James.

Remus dut taper dans le dos du jeune Black qui s'étouffait.

Les professeurs de leur après–midi de cours ne semblèrent pas très enthousiastes en effet, mais ne dirent rien. Daniel devait les avoir prévenus. Les Serdaigles, par contre, avec qui ils avaient cours cet après–midi–là, pour les cours de Sortilèges et de Métamorphoses, commencèrent par les regarder de travers.

Cependant, les longs éclats de rire de Sirius se révèlèrent plutôt communicatifs, ce qui n'aida personne, mais fournit une assez bonne ambiance.

Les effets du gaz faiblirent, néanmoins, au cours de l'après–midi, et ce fut une ambiance orageuse dans la salle commune de Gryffondor, ce soir–là.

– Ca ne se passera pas comme ça, fulminait Cathy. Il se croit malin, on verra bien. Je vais faire plonger cette ordure, il atteindra les plus bas des cachots et je l'obligerais à creuser plus bas encore ! Il se croit malin et drôle, hein ? Il va voir ça. Je vous jure qu'il va payer !

– J'aime te voir combative comme ça, Catichou, dit Sirius en réprimant un ricanement.

– Je ne rigole pas, Sirius.

– Mais moi non plus… enfin, presque plus. Vraiment, Cathy, je t'assure que je te comprends, mais je n'ai pas ton niveau en potions pour rivaliser avec Rogue.

– Oh, mais on peut l'avoir sur un autre terrain que celui des potions, nous, dit James avec une lueur d'amusement dans les yeux. Un simple sort d'attache sur ses lacets…

Lily et Remus échangèrent un regard presque désespéré avant de retourner à un devoir épineux de Métamorphoses, mais un sourire identique s'inscrivit sur les visages de Cathy et Sirius.

Et ainsi commença une série "d'incidents" regrettables.
Pendant quelques semaines, des chaudrons explosèrent ou des potions prenaient soudain une tout autre fonction que celle désirée.

Ils durent cependant mettre un terme à ces facéties lorsque le professeur Daniel entra dans une colère noire. Jamais ils n'avaient rien vu d'aussi impressionant.

Cathy et Rogue cessèrent de saboter les potions l'un de l'autre, mais se lancèrent dans un véritable concours de la meilleure potion. Le professeur n'avait plus de compliments assez grands pour ces deux élèves particulier, plus de notes assez hautes pour traduire leurs efforts et leur assiduité.

Au rythme des facéties jouées par James et Sirius à l'encontre de Rogue, et de ses cours de potions, les semaines passèrent à grande vitesse, et le match de Quidditch arriva sans que Cathy ou James aient pu se morfondre de leur sport favori.

Lily avait espéré – grandement espéré – qu'elle pourrait dormir longtemps ce samedi matin. Pas de cours, tous les devoirs finis depuis un moment (bien que Peter lui avait fait promettre de lui expliquer celui de Sortilèges), et la dernière semaine avait été épuisante. Oh, elle avait vraiment besoin de cette grasse matinée.

C'était sans compter le match de Quidditch, et l'enthousiasme délirant de Cathy pour ce sport dont Lily n'avait pas encore compris les règles les plus élémentaires.

Lily se retrouva brusquement arrachée de son sommeil par ce qui semblait être l'effondrement de son lit. Elle ouvrit les yeux pour trouver Cathy à genoux à côté d'elle, un sourire presque dément sur le visage, tenant à peine en place.

– Debout, Lily jolie ! Le soleil est déjà levé !

La jeune fille grogna et regarda en direction de la fenêtre la plus proche. En effet, le soleil était levé… depuis quelques secondes. Le ciel avait encore un bleu sombre tirant vers l'azur à l'ouest, et, par la fenêtre de l'autre côté du dortoir, on pouvait voir que tout le côté est était un magnifique mélange de chaudes couleurs entremêlées dans les fins nuages d'un matin d'octobre.

– Tu veux sûrement dire : le soleil est à peine levé ? Cathy, franchement…

– Oh, allez, lève–toi, il y a un match de Quidditch ce matin !

– Pas avant onze heures ! En plus, Gryffondor ne joue même pas !

– Lily ! s'indigna Cathy. Une des principales raisons pour laquelle je mourrais d'envie de venir ici, c'est que tu peux voir six matches de Quidditch par an, et gratuitement ! Allez, je suis sûre que les garçons sont déjà sur le terrain !

– Certainement pas ! Il n'est que sept heures !

Mais Cathy avait déjà bondit du lit et tirait sur le bras de Lily comme un tout petit enfant avec une moue déçue.

Elle dut finalement se plier à la volonté de son amie, en baillant et en lançant un dernier regard mélancolique à son lit, alors que Cathy la tirait vers la Grande Salle pour le petit déjeuner en babillant sur le Quidditch d'une manière excitée.

Les garçons n'étaient effectivement pas encore sur le terrain, mais ils étaient bien dans la Grande Salle, et quelques–uns des rares élèves à y être, aussi. Sirius et James avaient une discussion plutôt enthousiaste, dont Lily devinait trop bien le sujet et à laquelle Cathy se joignit aussitôt. La jeune Evans se contenta de plonger dans un siège à côté de Remus, en face de Peter et de partager le deuil de leurs grasses matinées.

– Vous croyez qu'ils nous remarqueraient, si on remontait se recoucher ? demanda Lily en étouffant un baillement.

– Probablement pas, répondit Remus en levant le nez d'au dessus de sa tasse, avant de hausser les épaules en regardant ses amis discuter. Mais de toute façon, maintenant qu'on est réveillé… autant le rester…

– Et puis, dit Peter en engloutissant ses œufs au bacon, je ne voudrais pas partir avant d'avoir fini mon déjeuner.

Remus et Lily eurent un petit rire, et se servirent à leur tour, discutant doucement de tout et n'importe quoi.

Il y avait vraiment très peu d'élèves, dans la grande salle, mais ceux qui étaient là étaient principalement assis aux tables de Serdaigle et de Poufsouffle. Elle remarqua même quelques uns habillés aux couleurs de leur maison – les élèves faisant partie des équipes, à ce que Remus lui dit – l'air plutôt malade et inquiet, jouant avec leur nourriture en discutant à voix basse.

En fait, ce que Lily n'avoua pas, c'est qu'elle se laissa prendre dans l'enthousiasme de ses amis, et ne vit pas la matinée passer. En un rien de temps, ils étaient dans les gradins, avec un magnifique point de vue sur le stade de Quidditch – Sirius, Cathy et James les ayant entraînés là une heure à l'avance pour avoir de bonnes places.

A cinq minutes du match, Remus essayait encore de lui expliquer le rôle des Cognards, et Lily tentait de toutes ses forces d'avoir l'air de comprendre, mais ne pouvait s'empêcher de poser des questions qui montraient qu'elle n'avait rien compris.

– Laisse tomber, dit–elle avec un sourire à quelques minutes du match, alors que l'effervescence commençait à être assourdissante. Je crois que je suis irrécupérable.

Le garçon lui fit un sourire un peu réprobateur, l'air de dire qu'elle racontait n'importe quoi, mais n'insista pas : le commentateur, Jason Martin, un Gryffondor de cinquième année, venait de prendre le haut–parleur magique.

– Bonjour et bienvenue au premier match de la saison, clama la voix enthousiaste qui, magiquement amplifiée, semblait emplir le stade plutôt que de provenir de la petite tribune où Martin se tenait avec McGonagall et quelques professeurs.

Lily écouta à peine le commentateur dans les minutes qui suivirent. Les joueurs firent irruption sur le terrain et elle tenta de tirer un sens de cette danse tourbillonnante bleue et jaune.

– Les joueurs sont entrés sur le terrain, annonça le commentateur. L'équipe des Serdaigle, en bleu, avec pour Poursuiveurs : Grasp, merveilleuse capitaine, Summerfield et Katch, une jeune fille prometteuse, pour Batteurs : Welling et McSinner, Gardien : Alex Campbell, et enfin l'Attrapeur Tim "Clock" Ticker.

Chaque joueur salua à l'appel de son nom, et un torrent d'applaudissement salua l'Attrapeur.

– En jaune, continua Martin, les Poufsouffle, avec Barthold, Catmild et Govan en Poursuiveurs, Santer et Diggory, capitaine, comme Batteurs, Diford en gardien et Jonathan Denson pour Attrapeur.

– Ils commencent par s'échauffer, dit Remus à l'oreille de la jeune fille. Puis ils vont se poser et attendre que l'arbitre siffle le début du match.

– Et voilà Mme Bibine, qui arbitre ce match, comme à l'accoutumée…

Les joueurs se posèrent en effet autour du professeur qui venait d'arriver au centre du terrain, une caisse sous un bras, un balai sur l'autre. Elle pointa les deux équipes et dit quelque chose que, dans la distance, Lily ne put entendre, mais deux des joueurs s'approchèrent l'un de l'autre.

– Les capitaines se serrent la main ! proclama Martin. Les voilà qui montent leurs balais, et… ILS ONT DÉCOLLÉ !

Les acclamations de la foule redoublèrent, alors que les 14 joueurs décollaient, suspendus quelques instants au–dessus du centre du terrain le temps que Bibine ouvre la caisse d'un solide coup de pied, libérant les balles.

Ce que vit Lily d'abord fut une sorte de mélange de couleurs comme les joueurs partaient en tous sens. Elle vit bien cependant un joueur bleu plonger plus aveuglément et plus vite que tous les autres, mais n'eut pas le temps de voir qui ni quel rôle il jouait. Martin répondit à ses interrogations silencieuses au milieu des cris et des applaudissements.

– Wow ! Ticker a tenté un début de saison fulgurant, en plongeant vers le Vif au moment où il était libéré. Dommage ! "Clock" Ticker a beau être un fantastique Attrapeur… Ah, mais il a mis la pagaille dans la mêlée, faisant perdre l'avantage à son équipe. Le Souaffle en possession des Poufsouffles, avec Fabian Catmild… il passe à Govan, qui feinte vers Barthold… oh, le coup classique, Barthold était visé par un Cognard, joli revers de Cognard par Welling, en fait. Le Souaffle de retour à Catmild, qui fonce vers les buts en tremblante de Woollongong…

Lily ne comprenait abolument rien au discours de Martin, ni aux commentaires de James juste à côté d'elle. De l'autre côté, Remus avait eu l'air de vouloir expliquer quelque chose, mais, alors que le long discours fluide de Martin continuait à une vitesse étourdissante, il referma la bouche sans dire un mot, abandonnant apparemment l'idée d'expliquer les termes techniques.

Mais au fur et à mesure que le match avançait, le jeu devenait plus clair à Lily : au lieu de voir un troupeau de quatorze joueurs, elle commença à trouver un motif au jeu. Elle pouvait désormais nettement voir le groupe informe des six Poursuiveurs, autour desquels tournaient comme des satellites les quatre Batteurs et que traversaient les Cognards. Aux extrémités, les deux Gardiens, et loin, là–haut, comme des aigles au regard perçant, les Attrapeurs. Elle commençait même à comprendre qui avait l'avantage, Poufsouffle en possession vers les buts de Serdaigle, mais chaque fois qu'elle tentait de comprendre Martin, James ou Cathy, tout se troublait à nouveau.

Elle prit un instant pour avoir une mauvaise pensée envers Martin qui s'amusait à rajouter dans son discours des termes de sports Moldus, la troublant plus qu'il ne l'aidait.

– BARTHOLD MARQUE ! Les premiers points de la saison reviennent à Poufsouffle, 10 à zéro. Campbell dormait–il donc sur son balai ?

La partie des tribunes où s'étalait la bannière de Poufsouffle explosa en acclamations. A côté de Lily, James et Cathy échangeaient des commentaires.

– Je suis sûr que Campbell aurait pu l'arrêter…

– Bien sûr, il suffisait d'une Étoile de mer…

– Mais il avait aussi le temps de plonger, n'est–ce pas ?

– Sûr… les cognards n'étaient même pas dans cette partie du terrain

Il y avait quelque chose dans les discussions de Cathy et James qui exaspérait Lily d'avantage que le discours de Martin, sans qu'elle sut quoi. Dès qu'il s'agissait de Quidditch, ces deux–là pouvaient discuter des heures sans interruption, en désaccord seulement sur leurs équipes et leurs joueurs préférés.

Mais Lily eut à peine le temps de leur lancer un regard exaspéré, qu'ils ne remarquèrent pas alors que le match reprenait presque immédiatement.

– Le Souaffle est à nouveau aux Poufsouffle, aux mains de la talentueuse Govan, qui passe à Catmild avant d'éviter un Cognard… ma parole, les Poufsouffle sont en forme !

Et en effet, moins de quelques minutes plus tard, les bannières jaunes se levèrent au milieu d'acclamations

– 20–0 ! Mais que font les Serdaigle ? Oh, Denson plonge… aurait–il vu le Vif ?

Devant les gradins juste devant Lily, l'Attrapeur des Poufsouffle plongea, bientôt suivi, à une vitesse vertigineuse, par Ticker. La jeune fille se pencha soudainement au–dessus de la rambarde, les mains crispées dessus, pour suivre les deux joueurs des yeux, très pâle. Ils allaient forcément s'écraser au sol, à cette vitesse… elle ne voyait pas comment ils pourraient en réchapper.

A ce moment, deux mains la prirent par les épaules et la tirèrent légèrement en arrière, exactement au moment où un Cognard coupa la route aux Attrapeurs, les forçant à remonter en vrille tandis que le Vif d'Or disparaissait.

Remus et James regardaient Lily avec un léger sourire.

– Ca aurait été dommage que tu fasses la même chose sans balai, je pense, remarqua James.

– Mais… oh, je n'ai pas entendu Martin… qui a lancé le Cognard ?

Cathy éclata de rire de l'autre côté de James.

– Amos Diggory, répondit–elle néanmoins. Il n'est pas bête, il a bien vu que son Attrapeur ne le ferait jamais. C'est un remarquable Batteur, tout de même.

– Arrête de baver dessus, grogna Sirius, ils ont repris le match.

Serdaigle se reprenait enfin, menant finalement la vie dure aux Poufsouffle et la bataille fit rage. Lily se trouva subjuguée par le jeu, incapable de détourner l'attention, alors qu'ils jouaient tous à tombeau ouvert, volant trop vite, trop dangereusement à son goût, bien qu'elle ne pouvait dénier qu'elle trouvait un certain charme au jeu.

Bientôt, les trois Attrapeurs de Serdaigle volèrent en triangle, à une vitesse folle vers les buts de Poufsouffle, le chemin ouvert à coups de Cognard…

– Premier but des Serdaigle ! 20 à 10 ! Ca promet d'être un long match à cette allure. Mais Barthold a repris le Souaffle et semble décidé à maintenir l'avance de son équipe.

Le match dura, selon la promesse de Jason Martin, et on ne vit pas le Vif pendant un long moment. Le score progressa laborieusement à 40–30, les Poufsouffle gardant un avance de dix points tout au long, et stagna un moment, mais les échanges empêchaient Lily de penser à la faim qui commençait à creuser son estomac, deux heures après le début du jeu. Jusqu'à ce que…

A nouveau, les deux Attrapeurs se lancèrent dans une course infernale, attirant immédiatement l'attention du stade entier, y compris les autres joueurs. Lily retint son souffle, mais il y en avait à peine le besoin : Ticker, qui avait une bonne avance, n'eut aucune difficulté à refermer son poing sur la petite balle.

– CLOCK TICKER ATTRAPE LE VIF ! hurla Martin au–dessus des acclamations des Serdaigle. Et remporte le premier match de la saison 1971–1972 ! Il est finalement parvenu à ses fins ! Serdaigle a un bon départ cette année, et avec l'équipe que Jolly Grasps a réunie, on peut s'attendre à d'excellents matchs… remarquez qu'ils doivent encore affronter les Gryffondor…

Mais plus personne n'écoutait le commentateur. Les Serdaigle avaient envahi le terrain pour porter leur équipe en triomphe, les autres spectateurs sortaient des tribunes en discutant du match avec agitation, et personne ne remarqua que McGonagall avait arraché le haut–parleur sur ces derniers mots.

Le petit groupe d'amis se tinrent silencieux le temps de sortir du stade. Lorsqu'ils se retrouvèrent sur le chemin du château, cependant, Lily ne put pas tenir plus longtemps, et explosa avant même que Cathy et James puissent reprendre leur discussion sur les tactiques de Ticker, à leur grande surprise, d'ailleurs.

– C'était fantastique ! Tous ces joueurs sur leurs balais, ils allaient si vite ! Ils volaient tellement bien ! Et Ticker, à la fin, pour attraper le… le…

Les autres, la première surprise passée face à la volubilité de Lily, s'amusaient énormément.

– Le Vif d'Or ? proposa James.

– C'est ça ! Et son adversaire, l'autre… euh..

– Attrapeur ?

– Voilà ! Ils volaient à tombeau ouvert ! C'est extrêmement dangereux ! Et les… balles noires…

– Les Cognards ?

– Oui ! Elles pourraient tuer quelqu'un ! Vous avez vu la violence ? Heureusement que les… les… non, laisse–moi chercher, James… les Batteurs ! Heureusement que les Batteurs sont là ! Et qu'est–ce qu'ils doivent être habiles ! Vous avez vu… euh… Diggory ? C'est ça, Diggory !

Lily continua à disserter quelques temps sur le match qu'ils venaient de voir, sans parvenir cependant à rendre clair son avis. Elle n'arrivait pas à décider si ce sport était trop dangereux, ou s'il lui plaisait. En tout cas, elle avait passé un très bon moment, même si la hardiesse des joueurs l'avait fait frémir.

Revenus à la salle commune de la tour Gryffondor, cependant, Lily fut la première à retourner à ses livres, affirmant qu'elle voulait prendre de l'avance. Peter la rejoignit très vite, lui rappelant sa promesse de l'aider dans ses devoirs, et Remus ne résista pas longtemps non plus.

Seuls Cathy, Sirius et James continuèrent à discuter avidement de Quidditch, pas loin de l'équipe de Gryffondor qui commentait la tactique à prendre lors du prochain match.