Bienvenu à vous tous, attiré par ce nouveau OS ! Au gré de son énorme retard, si l'on peut encore appeler sept mois un retard, il est enfin possible de le lire. Je suis heureuse et en même temps gêner de le poster après une si longue attente; l'inspiration et mon état d'esprit ne m'as pas permis de le terminer au moment où je le voulais.

Mais maintenant, le voilà ! Spécialement créer pour une ami. Sans elle, cet OS n'aurait jamais pris vie. C'est donc en partie à elle que vous devez ce moment de détente et rigole – du moins, je l'espère – Pour les curieux - qui s'y intéresserait - il fait 53 page, hors note auteur.

Disclamer : Je ne possède nullement les personnages de D Gray Man, les droits appartiennent toujours à Katsura Hoshino.

Je vous souhaite une très bonne lecture à tous ^^ ( surtout toi Miguya-chan ! )


Garder une Kamelot n'est jamais facile

La matriarche de la famille Kamelot jeta un regard exaspéré à la forme pitoyable qui siégeait, accroupi, à côté d'elle, se demandant ce qui avait bien pu aboutir à ça : son mari versant des litres de larmes en fixant intensément une photo de leur fille. Entouré de paquets de mouchoirs et deux corbeilles surchargées de ces derniers usagés à ses pieds.

-C-c-comment pourrions-nous laisser notre petite princesse en compagnie d-de-de ces boutonneux ! Elle va penser que nous l'abandonnons ! Nous ferions mieux d'annuler ce voyage, Se lamenta, pour ce qui devait être la vingtième fois depuis son réveil, l'homme piteusement.

Déposant sa brosse sur la coiffeuse, la jeune femme se contorsionna de sorte à faire face à son mari, ses yeux verts brillant d'une lueur sévère.

-Combien de temps comptes-tu encore débiter ce non-sens !

Sheryl se figea, sa main suspendue à quelques centimètres d'une nouvelle boîte. Lentement, sa tête pivota vers elle, ses yeux écarquillés la fixant abasourdi.

-Mais-mais...Tricia c-

Sa femme ne lui laissa pas le temps de dire autre chose :

-Écoute-moi attentivement : nous avions prévu ce voyage depuis un an déjà, il est hors de question que nous l'annulions simplement parce que le baby-sitter de notre fille est un garçon ! Tout comme je refuse de te voir plus longtemps en cette loque humaine ! (Sa voix s'intensifiait à mesure qu'elle parlait ) Alors tu vas me faire le plaisir de te ressaisir, bon sang !

Sa tirade eut l'effet de laisser l'homme complètement sous le choc. Jamais sa femme n'avait élevé la voix sur lui, ni personne d'autre d'ailleurs. Celle-ci poursuivit d'une voix plus douce :

-Ses vacances pourraient nous faire du bien à tous les deux, je le pense sincèrement. (Elle leva une main, faisant refermer la bouche à son homme) Allen sera parfaitement capable, avec l'aide de mon cousin, de s'occuper d'elle pour ces deux semaines.

Sheryl hocha bêtement la tête, faisant ainsi sourire sa bien-aimée avant qu'elle ne se détourne pour reprendre son activité matinale.

~ La mâtiné avance, ailleurs ~

Déposant son sac et cartable à l'entrée, l'adolescent de quinze ans se retourna afin de faire face à son tuteur. Il lui tendit une liste seulement pour que ce dernier le fixe. Soupirant silencieusement, il déposa le papier sur le meuble avant de commencer à énoncer :

-Je serais absent deux semaines. J'ai cependant fait suffisamment de plats pour que tu tiennes un mois, facile. J'ai marqué les jours sur les tupperwares. Fais attention à ne pas consommer trop d'alcool, je ne serais pas là pour te ramener au lit et ne gaspille pas ton argent à-

Cross le coupa, l'agacement scintillant dans son œil couleur vin.

-Je ne suis pas ton putain d'enfant, sale morveux (Il renifla dédaigneusement, commençant à partir pour le salon) va-t-en déjà que je ne vois plus ta tête d'abruti, Grogna-t-il bourru.

Le jeune garçon parut imperturbable aux mots du rouquin, soupirant simplement tout en levant les yeux au ciel.

-Moi aussi, tu vas me manquer, maître, Murmura-t-il pour lui-même.

Se raclant la gorge, il éleva suffisamment la voix pour que son tuteur puisse l'entendre.

-Toutes mes instructions sont marquées sur la feuille, lis-la, s'il te plaît !

Un gentil « casse-toi morveux ingrat ! » fut la seule réponse qu'il avait besoin pour savoir que l'autre le ferait. Il devait maintenant partir d'ici avant que son sympathique tuteur décide qu'il a besoin d'aide.

~ Une heure et demie plus tard ~

À peine eut-il sonné que la porte s'ouvrit à la volée, une forme plus petite se jetant sur lui en criant son prénom avec excitation et s'accrochant à sa taille dans une prise serrée.

L'adolescent cligna des yeux plusieurs fois avant de sourire doucement, ébouriffant affectueusement les mèches rebelles de la petite fille d'une dizaine d'années.

-Bonjour Road, c-

Il ne put finir sa phrase que la dénommée Road l'interrompit :

-Dis, dis : est-ce que tu vas vraiment me garder jusqu'à ce que maman et papa reviennent de leurs vacances en amoureux ?! L'interrogea-t-elle impatiente, ses grand yeux violets brillant d'espoir.

-Road ! (Elle resserra son étreinte, son visage figé dans une expression fautive) Combien de fois dois-je te répéter de ne pas répondre à la porte, Gronda la nouvelle venue, sa voix douce détenant un bord mécontent.

La mère de famille regardait avec un air réprobateur sa fille, puis tourna son attention sur le jeune garçon toujours sur le seuil. Elle lui sourit avec bienveillance.

-Je suis heureuse de te voir Allen. (Faisant un pas de côté, elle ouvrit plus grand la porte ) Je t'en prie entre.

-Bonjour Tricia.

Il se pencha pour décrocher sa protégé et ainsi la prendre dans ses bras, sachant déjà par expérience qu'elle refuserait de se séparer de lui autrement, afin d'entrer à l'intérieur.

En atteignant le salon, il aperçut le père de famille assis à table, écrivant frénétiquement sur une feuille, en train de marmonner des choses incompréhensibles.

Face à sa confusion son épouse se pencha près de lui, murmurant gentiment, bien qu'une pointe d'exaspération pût être entendu dans sa voix :

-Il dresse une liste des coordonnées de personne à appeler en cas d'urgence.

La reconnaissance s'alluma dans ses orbes argentés. Il baissa les yeux en entendant le léger gloussement que sa charge avait lâché. Elle lui sourit innocemment.

-Papa a parlé d'ajouter celui d'un chef cuisiner parce qu'il a dit, je cite « ce boutonneux ne sait sûrement pas faire de la nourriture décente, encore moins digne de ma petite princesse ! », Lui chuchota-t-elle joyeusement.

Allen sentit une goutte de sueur se former à l'arrière de sa tête, son sourire se crispant sur les bords.

Combien de temps compte-t-il encore m'appeler ainsi...je n'ai même pas d'acnés pour commencer ! Pensa-t-il malheureux.

-Veux-tu boire quelque chose ? Un chocolat chaud peut-être ? Lui proposa Tricia.

Hochant la tête en la remerciant de sa proposition, il partit s'installer près de l'homme, la fillette reposant sur ces genoux.

La curiosité étant un défaut qu'il avait malheureusement, il se pencha sur le côté afin de jeter un coup d'œil à la liste que l'autre continuait de remplir, presque religieusement.

Ses yeux s'écarquillèrent largement quand il remarqua qu'il n'y en avait pas une mais six, dont la blancheur n'était presque plus visible tant elle était couverte par l'encre du stylo-plume. Voyait-il bien le numéro personnel d'un chef de l'armée sur la maudite feuille en cours ?!

-Alors, vas-tu être celui qui me garde ou pas ? L'interrogea encore Road, l'impatiente colorant son ton.

Baissant les yeux sur sa charge, il lui ébouriffa tendrement ses courtes mèches rebelles, la tendresse se lisant dans ses orbes argentés. Pour lui, elle était la petite sœur qu'il n'a jamais eue.

-C'est vrai, je m'occuperais de toi ( un large sourire étira les lèvres de la jeune Kamelot, ses yeux améthyste brillant d'une joie immense.) Je ferais en sorte qu-

Road n'écoutait déjà plus ce que son baby-sitter, le meilleur du monde si vous vouliez son avis, lui expliquait. Elle n'avait retenu qu'une seule chose : il allait rester avec elle pour une durée de deux semaines.

Ne pouvant plus tenir, elle bondit hors des genoux de son, bientôt, gardien temporaire et sauta de partout en s'écriant, pleine d'excitation, qu'elle allait rester avec celui qu'elle aimait le plus.

Tricia revint à ce moment dans le salon, un plateau où une tasse de chocolat chaud, un bol de céréales, un verre de jus de fruit et deux de thé reposait. Elle fixa avec désapprobation son enfant, mais un petit sourire prenait place sur ces lèvres. Elle était si heureuse que sa fille ne soit pas triste qu'ils ne l'emmènent pas avec eux en voyage.

Posant la tasse devant le jeune garçon, ce dernier la remerciant chaleureusement, elle jeta un coup d'œil à son mari et ne put s'empêcher de ressentir de la sympathie à son encontre : les crie de Road avait sorti Sheryl de sa frénésie d'écriture.

Il l'observait comme si elle venait de lui avouer qu'il serait beau-père, sa bouche s'ouvrant et se fermant de manière à imiter un poisson rouge en fin de vie, durant de très longues secondes.

Reprenant ses esprits, il fouetta sa tête en direction de l'albinos et, entourer d'un miasme noir violet, rétrécit ses yeux d'une manière extrêmement menaçante, ses doigts atteignant lentement le cou du sale boutonneux. Un doux sourire malade fit son chemin sur le visage du quarantenaire.

-Comment oses-tu me voler l'amour de mon adorable petite fille chérie, Susurra-t-il d'une voix où sa fureur était partout.

Allen se figea, incapable de bouger le moindre de ses muscles. Le patriarche de la famille Kamelot ressemblait à un psychopathe, assoiffé de sang. Son sang.

Heureusement pour lui, la femme du cinglé intervint rapidement : elle le frappa à la tête avec le plateau, préalablement débarrasser, suffisamment fort pour qu'une bosse s'y forme.

L'homme foudroya la personne qui avait osé l'interrompre dans un meurtre, qu'il avait juré de rendre le plus douloureux et sanglant possible, simplement pour revenir à la normal quand il rencontra le regard sévère de sa chère et tendre épouse.

-Mais Tricia, il me vole l'amour de notre petit ange, Pleurnicha-t-il en usant de la technique des yeux de chiot battu à coups de matraque.

-Nous en avons déjà parlé. (Elle soupira, secouant sa tête d'exaspération) ne confond pas l'affection qu'elle porte à Allen et celui qu'elle te porte. ( Ses traits s'adoucirent considérablement ) Tu es son père et personne ne pourra changer ce qu'elle ressent pour toi, Lui murmura-t-elle tendrement à l'oreille.

Ragaillardie par ses mots, Sheryl jeta un regard dédaigneux au baby-sitter, soulager que son assassinat a été éviter, avant de rayonner de fierté en bombant le torse. C'était vrai, il était le père de ce trésor criant et son amour n'était que pour lui. Son père.

La mère de famille envoya un regard d'excuse à l'albinos. S'asseyant au côté de son époux, elle prit une gorgée de son thé.

-Road ! Calme-toi et viens donc t'asseoir, L'appela-t-elle en désignant la chaise à côté d'elle.

La fillette arrêta de sautiller partout et courut pratiquement vers le siège. Une fois assise, elle balança ses jambes d'avant en arrière en fredonnant doucement un air que l'adolescent jugeait d'assez effrayant pour une raison qui lui échappait complètement.

-Allen, nous aurons un membre de notre famille ( Tricia ignora le marmonnement de son mari, disant que cette chose déficiente du cerveau n'était certainement pas de sa famille, pour poursuivre ) qui t'aidera à la gérer.

La surprise fulgura un instant dans les orbes argentés, bientôt remplacer par la compréhension. Il acquiesça et regarda Sheryl quand celui-ci prit la parole :

-Cet abru- (Il toussa en recevant le regard réprobateur de sa douce moitié) ce brave garçon (Il grinça des dents sur le mot. Clairement, il n'était pas heureux qu'un autre homme soit près de sa fille) à dix-huit ans et devrait arriver dans l'après-midi, Déclara-t-il sérieux.

-Si cela ne te dérange pas, j'aimerais lui donner ton numéro de téléphone. (Elle prit une autre gorgée de son thé) M'autorises-tu à le faire ?

Allen réfléchit quelques secondes à cette suggestion, n'étant pas totalement à l'aise qu'un étranger puisse l'appeler. Mais c'était un membre de la famille des Kamelot et il allait de toute façon passer deux semaines en sa compagnie, alors...

-Je crois que c'est une bonne idée, je pourrais ainsi savoir quand il arrivera, Accepta-t-il poliment.

Road fredonna plus fort sa chanson, gagnant la réprobation de sa mère qui ne dit pourtant rien. Elle n'aimait pas savoir qu'un intrus, Allen ne comptait pas, allait s'incruster dans la maison de ses parents.

~ Plus tard ~

-...et n'oublie pas que ton papa t'aime de tout son cœur ! Je t'appellerais tous les jours et DEUX fois ! Tu n'as pas besoin de t'inquiéter, ton papa pensera en tout temps à toi !

Allen était incertain de la chose à faire : d'un côté, il voulait sortir sa protégé des griffes de l'homme qui devait sûrement l'asphyxier aux vues de l'étreinte d'ours qu'il lui donnait, et de l'autre, il désirait rester le plus loin possible de celui-ci au risque d'en subir les foudres.

Fort heureusement pour lui, l'épouse entra en action : elle décrocha aisément son mari de sa fille et l'entraîna avec elle au seuil de la porte.

Versant toujours des litres de larmes, Sheryl tourna suffisamment la tête pour le fixer.

-S'il arrive quoique ce soit à ma princesse, je te jure que toi et ce dégénéré regretteraient le jour de votre venue au monde ! Proféra-t-il dans une voix qui se voulait menaçante, mais qui suscitait plus la pitié qu'autre chose.

Le couple descendit les marches, la femme réprimandant gentiment l'homme pour sa menace, puis entrèrent dans le taxi qui les attendait, leurs valises déjà ranger dans le coffre. Sheryl se colla immédiatement à la vitre et alterna entre chérir du regard sa fille et envoyer des poignards à son baby-sitter .

Road les salua avec énergie jusqu'à ce que le taxi disparaisse de son champ de vision, fermant ensuite la porte. Elle se détourna pour regarder son gardien affliger.

-Né, Allen, pourrions-nous aller au parc aujourd'hui ? Lui demanda-t-elle, espérant une réponse positive.

Reprenant ses esprits, il sourit d'excuse en s'agenouillant pour être à sa hauteur.

-Nous ne pouvons pas quitter la maison tant que le cousin de ta maman arrive, Dit-il malheureusement.

Fronçant les sourcils, Road croisa les bras contre sa poitrine inexistante et gonfla ses joues, faisant la moue. Ce soi-disant membre de la famille n'était même pas encore là qu'il gâchait déjà son temps de qualité avec sa figure de grand frère.

-Mais en l'attendant, nous pouvons aussi bien jouer à ce que tu veux, Dit-il sur un ton suggestif.

Les yeux écarquillés, elle décroisa les bras et le fixa d'un mélange d'espoir et excitation.

-Pouvons-nous vraiment jouer à tout ce que je veux ?!

Il acquiesça en réponse. Road manifesta sa joie en sautant autour de lui et énumérant d'une voix chantante ce qu'ils feront.

~ Quelques heures plus tard ~

Coupant l'eau chaude, l'adolescent fit quelques pas en arrière afin d'avoir une vue sur la fille des Kamelot, dessinant silencieusement sur la table du salon, et sourit face à ce rare moment de calme.

Il avait presque fini de ranger la vaisselle lorsque son téléphone sonna, lui donnant un sursaut de surprise. Rapidement, il le pêcha de son pantalon et ouvrit le clapet en appuyant sur la touche verte sans prendre la peine de regarder le numéro qui s'affichait sur l'écran du haut.

-Pitié, dis-moi que tu n'as pas mis le feu à la maison en voulant faire réchauffer la nourriture, Dit-il anxieux.

De l'autre côté de la ligne, la personne suait en se rappelant d'un accident correspondant. Le silence suivant la déclaration de l'albinos l'intimait à croire qu'il avait visé juste. Horrifié, il agrippa fortement son téléphone.

-Cross ?!

Un toussotement retentit, rapidement suivis par une voix hésitante. Une voix qui n'était définitivement pas celle de son tuteur.

-Errhh, bonjour ?

Un blanc de quelques secondes se déroula, l'albinos essayant de traiter qu'un inconnu avait son numéro de téléphone jusqu'à ce que la mémoire de ce dernier se remît en marche.

-Oh ! Vous devez être le membre de famille dont Tricia ma parl-

L'inconnu le coupa, sa voix sonnant extatique :

-C'est bien moi ! Vous a-elle dit quelque chose à mon sujet ? Mon charme naturel, peut-être ? Où encore ma beauté frappante ?!...

Allen écoutait silencieusement sans pour autant en croire ses oreilles. Allait-il vraiment passer deux semaines avec un homme qui semblait avoir un grave problème d'ego ?

Soupirant, fatigué d'avance, il attendit patiemment que l'autre termine ses éloges envers lui-même pour parler :

-pourrais-je savoir vers quelle heure vous pensez arriver ici ? L'interrogea-t-il calmement.

Un gloussement retentit à l'autre bout de la ligne, le laissant quelque peu confus. Qu'avait-il donc dit de drôle ? Comme si lisant dans ses pensées, celui-ci répondit :

-Je trouve ça marrant qu'à ton âge – quinze ans ma dit Tricia – tu fasses preuve d'une telle politesse. Je ne suis, après tout, ton aînée que de trois ans.

Il haussa les épaules, oubliant que son interlocuteur ne le voyait pas.

-Monsieur Sheryl me l'a déjà dit. (Quelques marmonnements incompréhensibles quittèrent les lèvres de l'autre.) Excusez-moi ?

-Mhh, rien. En fait, je suis déjà en ville. Le problème c'est que je ne sais pas comment me rendre à l'adresse que m'a donnée le cingl- (Il toussota soudainement) mari de ma très chère cousine.

-Mais je pensais que vous deviez arriver dans l'après-midi, Dit-il surpris.

Son interlocuteur éclata de rire, sa gaieté palpable à travers, le confondant davantage par le son familier que pour la raison derrière.

À l'autre bout du fil, l'adolescent plus âgé essuya prestement une larme d'humour en souriant largement.

-Un ami m'a gentiment suggéré de partir plus tôt, Dit-il joyeusement.

Mais qu'est-ce que tu fous encore ici, putain ! Casse-toi enfin t'occuper de la saloperie de gamine que je n'ai plus à voir ta sale gueule de lapin dégénérer, Lui avait si '' gentiment suggéré '' le Japonais en dégainant sa précieuse épée, répondant au nom de Mugen, pour le lui foutre à la gorge.

Du Yûu tout craché !

Ses menaces de mort avaient depuis longtemps été traitées comme une plaisanterie. Chose qui énervait sans fin l'adolescent aux longs cheveux minuit, s'il prêtait même attention au redoublement d'efforts que celui-ci faisait pour l'étriper et aux vociférations à son encontre.

~ Un peu plus tard ~

Parfaitement debout le rouquin observait son environnement de son perchoir, une statue représentant un homme en uniforme chevauchant un cheval cambré sur ses pattes arrière, son épée brandit dans un signe d'attaque, ignorant les murmures des gens qui le dévisageaient en bas.

Mettant une main devant ses yeux, s'offrant ainsi une protection contre les rayons éblouissant du soleil, il essaya de trouver une personne en particulier. Son appel avait servi puisque l'adolescent plus jeune s'était proposé de venir le chercher. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait grimper sur la statue de cinq mètres en premier lieu.

L'époux de sa cousine avait parler du baby-sitter comme étant un boutonneux, il cherchait donc un adolescent traversant sa phase de puberté et ayant de l'acné assez important.

Il plissa les yeux, regardant en direction d'un adolescent correspondant à cette description, se dirigeant vers un groupe d'ados. Le bonus : la fille âgée d'une dizaine d'années qui l'accompagnait.

Son observation dura une demi-minute, temps suffisant pour lui faire savoir qu'ils n'étaient pas ceux qu'il attendait, puis retourna à ce qu'il faisait auparavant : c'est-à-dire scruter la partie du parc qu'il voyait.

Ce parc n'était pas très grand, faisant à peine 15 km de pavé pour 20 km de végétation, il était cependant connu pour son impressionnante possession de statue. Là où un parc disposait d'une fontaine et parfois une statue, celui-ci comptait deuxfontaines et pas moins d'une dizaine de statue.

De mémoire, il savait que l'artisan créateur de ces chefs-d'œuvre était un déserteur de l'armée qui était parvenu à réchapper à la mort.

Ce qui n'était pas connu du grand public c'était que cet homme, en tout point admirable, n'avait jamais fui son Pays, ni abandonner ses camarades. Ce grand homme du nom de Pascal Abelist était parvenu, par une chance scandaleuse, à infiltrer le camp ennemi, récupérer les emplacements de chaque bataillon ennemie, point de ravitaillement...et les rapporter à son commandant tout en ayant saboté quelques chars et poser un mouchard dans la tente du général en charge des opérations ennemie.

Son infiltration avait dénombré d'énormes avantages, autant pour les ressources que pour ses camarades, dont celui leur permettant d'anéantir plus de la moitié des forces adverses.

Malheureusement, un supérieur arrogant et cupide s'attribua les mérites de l'opération solo qu'avait faite le jeune soldat, tout en l'accusant d'un crime qu'il n'avait pas commis.

Obligé de fuir les soldats de son propre pays, il s'était réfugié dans un atelier de tailleur où il s'évertua à retranscrire au sein de la pierre des hommes qui avaient fait preuve d'un courage et d'une détermination hors du commun.

-Raah ! ( Frottant énergiquement le haut de son crâne, gâchant davantage ses cheveux indomptables.) Pourquoi même loin du vieux panda, je passe en revue l'histoire d'un lieu ! Souffla-t-il frustrer.

Une voix particulièrement aiguë retentit en dessous, ses premiers mots lui apprenant que c'était à son attention que la personne criait. Il baissa immédiatement les yeux, s'accroupissant pour mieux voir celui qui l'interpellait.

Oh merde !

-m'écoutez ?! Jeune homme, descendez immédiatement de cette statue !

Une expression compatissante prit place sur son visage à la vue du couple grimaçant en s'éloignant rapidement de l'homme de loi, sa voix déjà incroyablement aiguë ayant monté d'une dizaine de décibels au-dessus.

Eh ben, il a une bonne paire de poumons. Mais toute de même, je n'ai jamais vu un policier avec une dégaine pareil, ne put-il de s'empêcher de penser, insensible aux cri incessants de ce dernier.

Il possédait des cheveux orange aux reflets roses et détenait quelques accessoires distinctifs sur son uniforme bleu – deux petites têtes de citrouille orange suspendue de chaque côté de sa casquette, une ceinture rose au lieu de noire et...un manche de parapluie de la même couleur attaché à l'horizontale sur son dos.

une dizaine de mètres de là ~

-Né, tu penses que ce policier se rend compte qu'il a une voix en tout point irritante ? Demanda innocemment Road, malgré la grimace qui ornait ses traits de poupée.

Sa figure de frère ne répondit pas, son attention concentrer sur la personne accroupie de manière précaire entre le cavalier de pierre et son cheval.

Pourquoi les cheveux roux en batailles et le bandana vert lui semblaient si familiers ?

-Allen, on ne devrait pas s'éloigner de ce gugusse ? (Elle leva un doigt en l'air, fermant les yeux, et parla comme si elle citait une leçon ) Papa dit toujours qu'il ne faut pas rester près d'homme qui semble suspect. (Elle rouvrit les yeux, le fixant toujours innocemment, et pointa l'orangé-rose d'un doigt ) Celui-ci est super louche.

-Je devrais sans doute appeler pour...

Road n'écoutait déjà plus son baby-sitter, préférant à la place attraper son bras et commencer à le tirer loin de l'énergumène en uniforme.

Allen soupira, laissant malgré tout sa charge le traîner loin de l'homme vocaliste. De sa main libre, il récupéra son téléphone de sa poche et appela le dernier numéro enregistrer.

Au moment où l'autre décrocha, il s'attendait à ce qu'il lui demande où ils étaient, pas...

-Hé, vous êtes déjà arrivé ? S'écria-t-il avec excitation.

En fond, on pouvait parfaitement entendre ce que hurlait un certain policier.

-Non, mais vous vous croyez où ! Raccrocher immédiatement jeune homme et descendez de cette foutue statue sur-le-champ !

S'arrêtant net dans ses pas, la couleur désertant son visage, il déglutit bruyamment.

-Allen, pourquoi on s'arrête ? Gémit piteusement Road.

Le manque de réponse la fit se retourner, confuse. Elle se rapprocha de son gardien pâle avec inquiétude.

-Allen ? Ça ne va pas ?

Il la fixa d'un air vide alors qu'il raccrochait au nez de son interlocuteur et rangeait son téléphone, s'interrogeant mentalement sur pourquoi les gens qu'il rencontrait était tous fou. Parce qu'il fallait se le dire : qui dans son bon sens parlait joyeusement au téléphone en haut d'un édifice de pierre quand un policier lui hurlait dessus ?

Je vais devoir passer deux semaines avec un homme narcissique et fou... (il pleura mentalement) Mais qu'est-ce que j'ai faits pour mériter ça ?!

À l'extérieur, il s'efforça de sourire en la prenant par la main afin de reprendre leur marche. En direction de la source des hurlements de l'orangette.

-Pourquoi on s'approche de ce casse-pieds ? L'interrogea-t-elle confuse.

Son sourire s'élargit dans une fausse gaieté tandis qu'il répondait gentiment à sa charge, ignorant celle-ci quand elle s'écria un « quoi ? C'est ce rouquin sourd comme un pot mon cousin ?! Pas possible ! »

Road grimaça quand ils furent assez proches pour que leurs oreilles souffrent véritablement, elle jeta un coup d'œil à son baby-sitter, souriant de manière crisper, et sut qu'il s'adresserait d'abord à l'agent dans l'espoir de régler les problèmes que causait actuellement le rouquin.

Hors de question qu'on perde plus de temps ici !

Lâchant la main de l'albinos, elle courut les quelques mètres de distance qui restait et prit une grande inspiration avant que... :

-Hé, abruti de cousin ! DESCEND AVANT DE CAUSER DES ENNUIES A ALLEN ! Hurla-t-elle du haut de ses poumons.

L'homme de loi se tut, la dévisageant intensément avant qu'il ne se concentre sur l'adolescent aux cheveux enneiger quand celui-ci l'aborda poliment en s'excusant du comportement du rouquin à la seconde où il eut son attention.

Road ne prêta aucune attention à ce que racontait son gardien, son regard ne quittant pas la silhouette de l'homme qui partageait son sang. Ce dernier semblait pour le moins surpris, focalisé sur l'adolescent plus jeune.

Fronçant les sourcils, ses mains tenant ses hanches, elle claqua sa langue agacée d'être ignoré :

-Tu comptes descendre ou bien rester percher là-haut comme un abruti ?

Il cligna plusieurs fois son unique œil, un cache-oeil noir couvrant le droit, couleur émeraude avant de glousser. Il descendit hors de son perchoir, un sac de sport et un cartable maintenant sur son épaule.

-Bonjour, tu dois être ma petite-cousine ? (Elle renifla en marmonnant que c'était un idiot s'il ne l'avait pas déjà compris, ce qu'il ignora royalement en poursuivant ) enchanté d'enfin te rencontrer : Je suis Lavi Bookman Jr, ton cousin du côté de ta mère et je suis ravi de passer les deux prochaines semaines avec toi et ton baby-sitter.

Il avait tout dit d'une traite et avec un grand sourire plaqué sur son visage, son œil scintillant de plaisir. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'irritation à son encontre et rétorquer sèchement :

-Ce ne sera pas un plaisir de les passer avec un dégénéré dans ton genre, mais une véritable torture, je te prierais donc d'exister le moins possible.

Lavi dévisagea la fillette comme un poisson hors de l'eau, incapable de trouver quoi répondre face à cette déclaration de guerre qu'il ne comprenait pas. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour tenter de désamorcer la situation avec une plaisanterie, ses oreilles ramassèrent les mots « postes de police » et « Amande » prononcer par un certain agent.

Il se redressa immédiatement, se faisant presque le cou du lapin en fixant soudainement l'adulte étrange. Un hoquet ressemblant à un rire étrangler s'échappa du fond de sa gorge.

-Heu, excusez-moi : ( Ayant le regard de tous sur lui, il sourit en fermant les yeux. Une goutte de sueur faisait lentement son apparition sur son front ) Pourrions-nous régler ce petit malentendu sans passer par...

Sentant le regard noir du flic qui s'était égosillé de descendre, il s'inclina profondément devant lui en s'écriant :

-Je vous présente mes plus sincères excuses pour tout ceci. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête (puis baissant soudainement la voix, mais toujours assez fort pour qu'on l'entende, se parlant affliger)sans doute l'oublie de ces maudits cachets, à prendre à midi pile, contre mes hallucinations est la cause. J'aurais dû écouter mon pauvre grand-père mourant et mettre une alarme.

Relevant légèrement la tête, il loucha pour avoir un aperçu de l'homme de loi et dut retenir un sourire quand il vit ce dernier pâlir à vue d'œil.

-R-r-re-relevez-vous, voyons !

Gardant son visage proche d'une personne mal à l'aise et coupable, il se redressa délibérément lent. Il serra son sac jusqu'à ce que ces phalanges blanchissent.

-Monsieur ? ( Il fit sa voix petite et incertaine ) Vais-je aller en prison pou-

Paniquer, l'agent secoua sauvagement la tête en mettant ses bras en forme de croix devant lui.

-A-a-a-a-attendez !Vousm'avezl'aird'êtreunjeunehommetoutàfaitbien,ilsuffitjustedenejamaisrecommencer ! Hurla-t-il d'une traite, ses yeux évitant de croiser les siens.

Son unique œil s'illumina et une expression plus sincère, un mélange de reconnaissance et de soulagement, prit place sur son visage.

-Je vous remercie et vous promets de ne plus jamais recommencer.

L'homme hocha la tête et partit sans dire autre chose qu'un « j'espère bien, jeune homme » bafouiller. Bientôt, il fut hors de vue.

Lavi gloussa doucement avant d'éclater d'un franc éclat de rire, lâchant dans le processus son sac de sport pour se tenir les côtes, sous les regards méduser d'un certain albinos et mécontent d'une enfant.

Lorsqu'il eut fini, il essuya une larme traîtresse et s'avança pour tendre sa main à l'autre adolescent hébété.

-Salut, je me présente : Lavi Bookman Jr, le cousin de Tricia. ( Il inclina la tête, une lueur curieuse dans son œil ) puis-je savoir avec qui passerais-je les prochaines semaines ?

Fixant quelques secondes la main tendue puis le visage souriant du rouquin, l'albinos lui tendit la sienne que l'autre serra avec entrain.

-Enchanté, je m'appelle Allen Walker et je sui-

Il vit l'œil de son interlocuteur s'agrandir comiquement avant qu'un sourire douloureusement grand ne fasse son chemin sur son visage. Il ne put demander ce soudain changement qu'il fut pris dans une étreinte.

-Mais qu'est-ce que vous faites, lâchez-moi !/Je savais que je t'avais déjà vu quelque part, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on était ami, il y a des années, S'écrièrent-ils en même temps; l'un paniqué et l'autre extatique.

Le visage de porcelaine de Road se rembrunit, lançant un regard mortel au borgne.

-Quoi ?! Mais lâchez-moi !

Elle rejoignit les deux garçons et attrapa le bras de son cousin, tirant sur sa manche. Surpris, il lâcha sa prise et se tourna à moitié vers elle. Elle ne perdit pas de temps pour lui asséner, avec tout ce qu'elle avait, un coup de pied dans le milieu.

Moins d'une seconde après, il était agenouillé par terre en inspirant brusquement, ses mains fermement pressées contre son entre-jambe.

Satisfaite de la douleur qu'elle pouvait voir irradier de l'idiot, elle se tourna vers sa figure de grand frère grimaçant et pâle pour le regarder avec gravité.

-S'il t'embête durant son séjour, n'hésite pas à me le dire et je m'occuperais de son cas comme papa me l'a appris, Déclara-t-elle mature.

Allen frissonna violemment, combattant l'envie de faire quelques pas loin de sa charge effrayante.

~ Une heure plus tard ~

Confortablement installer autour de la table du salon, Allen alternait entre regarder la petite fille dessiner tranquillement et le rouquin assis devant la table basse. Ce dernier semblait concentrer sur des devoirs, sans doute pour l'université ou la fac.

Le silence paisible qui régnait dans la grande pièce fut brusquement perturbé par la sonnerie du téléphone fixe, faisant lever la tête du borgne de ses révisions.

-Je vais répondre.

Allen se leva, se dirigeant vers le meuble où trônait l'appareil, il attrapa le combiné et décrocha.

-Ici la maison des Ka-

Il fut prestement coupé par son interlocuteur, parlant à peine au-dessus d'un chuchotement, familier :

-Passe-moi le dé-cousin de ma femme, (Un grincement audible de dent fut entendu) s'il te plaît. Je dois lui parler !

Levant ses sourcils en l'air, il acquiesça inconsciemment avant de se rappeler que l'adulte ne pouvait pas le voir.

-Bien sûr, Monsieur, je vous le passe dans un instant.

Un autre grincement, plus fort, retentit tandis qu'un remerciement échappait à l'homme. Ignorant ce fait, – il se doutait l'effort qu'il faisait en étant poli – il s'approcha du rouquin, le fixant curieux.

Mettant une main sur le téléphone, étouffant ainsi ce qu'il dirait par la suite, il déclara à voix basse :

-monsieur Kamelot désire te parler, ce qui revient à dire te menacer de mort.

Pouffant de rire, l'adolescent plus âgé secoua la tête, un petit sourire aux lèvres.

-Tu as une belle imagination, mon p'tit Allen. Il appelle sans doute pour m'interroger sur mon voyage jusqu'ici.

Une veine fit son apparition sur sa tempe, ses paupières se contractant. Lui lançant un regard noir, il lui fourra le téléphone dans les mains et retourna s'asseoir.

Le déplacement de l'éborgné, quelques minutes plus tard, attira son attention. La satisfaction envahit son être en prenant la mine effrayée et incrédule qu'il portait.

-Puis-je demander de quoi il voulait te parler ?

Un violent frisson secoua le corps du rouquin, sa tête pivotant vers lui. Il déglutit avant de répondre d'une voix légèrement tremblante :

-Ah, il voulait juste m'expliquer en détail ce qu'il me ferait si jamais il arrivait quelque chose à ma petite-cousine ( il ria nerveusement ) et où il cacherait mon cadavre pourrissant.

La sympathie s'empara de lui, ainsi qu'un morceau de confusion : Sheryl n'avait pas été descriptive dans sa menace, qu'est-ce qui pouvait donc le pousser a...ça ?

-Né, Allen...

Road le regardait avec interrogation. Il poussa toutes ses pensées loin et lui sourit gentiment.

-Oui ?

-Je m'ennuie ; on peut jouer.

Une réflexion rapide sur tous les jeux de société se trouvant dans la maison, il en trouva un qui pourrait convenir.

-Que dirais-tu qu'on fasse un 1000 bornes ? Suggérait-il tranquillement.

La fillette hocha vivement la tête. Elle bondit hors de sa chaise et courut récupérer le jeu en question, laissant les deux seuls.

-Veux-tu jouer avec nous ? Lui proposa-t-il poliment.

Remis de sa conversation, il accepta en rigolant. Il s'installa sur une chaise, proche de l'albinos, et entama une discussion joyeuse avec.

Road revint au bout de cinq minutes, environ, sa trouvaille en main. En voyant l'autre à table, elle se renfrogna subitement.

-Allen, il ne va tout de même pas jouer avec nous ?! Grogna-t-elle en le pointant du doigt.

Ses épaules se voûtèrent quand elle reçut un regard désapprobateur de sa figure de frère.

-Road...commença-t-il, les sourcils froncés.

Elle marmonna des excuses vides, lui remit la boîte et se plaça sur la chaise qu'elle occupait précédemment.

Secouant la tête d'exaspération, il lança un regard penaud au rouquin, qui se contenta de rire nerveusement en haussant les épaules, avant d'ouvrir le paquet.

-Nous jouerons dans le sens des aiguilles d'une montre, Dit-il en mélangeant les cartes comme un professionnel.

Durant l'heure et demie qui suivit, Lavi découvrit l'ampleur de la haine que lui vouait la fillette. Chaque carte contraignante – pneus crevé, feu rouge etc – qu'elle piochait était pour sa pomme. Le pire s'était qu'elle avait tout pour gagner.

Ils avaient arrêté de jouer quand ils comprirent que Road ne faisait que s'acharner sur son cousin, la victoire ne l'intéressant évidemment pas. Pour sa mauvaise foi, elle avait eu le droit à un sermon de l'albinos.

~ Quelques heures plus tard ~

Baillant à s'en décrocher la mâchoire, le rouquin s'étira jusqu'à faire craquer ses os. Contenu, il observa son ami rassurer sa cousine, au téléphone.

-Ne vous inquiétez pas, on veillera à ce qu'elle aille à l'école sans rechigner, Dit-il doucement.

Il hocha la tête, écoutant attentivement les dernières recommandations de la femme plus âgée avant que celle-ci ne raccroche.

Soupirant doucement, il reposa le combiné à sa place et se tourna dans sa direction.

-La chambre d'ami-

Il l'interrompit en venant draper son bras sur ses épaules :

-Dis-moi : tu n'as vraiment aucun souvenir de moi ? Demanda-t-il d'un ton aéré, mais son œil brillait de curiosité.

Se soustrayant à son emprise, il s'éloigna de quelques pas afin d'avoir une vue d'ensemble du rouquin. Plissant les yeux, il le scanna de la tête aux pieds, il secoua la tête négativement.

L'étudiant soupira fortement, il semblait abattu. Il se détourna afin de commencer à nettoyer la table basse de toutes ses affaires, les rangeant méthodiquement dans son sac.

-On devrait partir se coucher maintenant si l'on doit se bagarrer pour que Road aille à l'école, tu ne crois pas ?

-Tu as raison. La chambre d'amis possède un lit superposer – ne me demande pas pourquoi – si tu veux donc bien me suivre.

La paire monta l'escalier en silence, jetant d'abord un coup d'œil dans la chambre de Road, pour voir celle-ci dormant paisiblement, avant de rejoindre la pièce qu'ils partageront durant deux semaines.

La pièce était assez spacieuse pour comporter une armoire, un bureau, une table basse ainsi que le fameux lit superposer. Les murs peint en beige donnaient un peu de chaleur et la fenêtre, une très belle vue sur la cour-arrière.

Déposant ses sacs contre le bureau, il fit volte-face brusquement et joignit ses mains devant lui. Donnant un look « chiot battu » à l'albinos, il supplia d'une voix basse et plus aiguë que la normale :

-Je peux prendre celui du haut, s'il te plaît (voyant l'hésitation de son cadet, il fit évoluer son regard au niveau « un faon, la patte prise dans un piège, faisant face à des chasseurs » ) J'ai toujours rêvé de dormir en hau-

-D'accord, tu peux l'avoir, Soupira l'albinos exaspéré.

Un grand sourire s'étala sur son visage, son œil scintillant comme le vieux sorcier des livres Harry Potter. Il se jeta dans ses bras et l'étreignit avec force, ignorant la façon dont il virait lentement au bleu ainsi que ses luttes pour se libérer.

Un coup bien placé dans les côtes assura sa libération immédiate, le rouquin se plaignant de son traitement brutal.

En quelques minutes, les deux étaient vêtus de leurs pyjamas et confortablement installer dans leur couche.

-Bonne nuit, Lavi.

-Toi aussi, Moyashi.

Aussitôt, de doux ronflements pouvaient être entendus de la couche de haut. Son colocataire temporaire s'en étonna, n'ayant jamais vu quelqu'un s'endormir en moins de trente secondes.

~ En début de mâtiner ~

La sonnerie stridente d'un téléphone retentit soudainement dans la chambre, réveillant l'un de ses occupants en sursaut.

Les yeux frénétiques pendant quelques secondes, son cœur battant à un rythme anormalement rapide, l'adolescent jeta les couvertures de sa silhouette et bondit hors du lit. Il lui fallut qu'une trentaine de secondes pour récupérer de sa peur et quasi-crise cardiaque.

Au bonheur de ses oreilles, la sonnerie s'arrêta, laissant le silence envahir à nouveau la pièc- . Son œil gauche tressaillit, ses oreilles se crispant imperceptiblement d'où elles captaient un ronflement continuent.

La vision du rouquin dormant, un filet de bave décorant son menton, avec un sourire béat collé au visage le contraria au plus haut point.

Comment ose-t-il rester joyeusement inconscient quand il est responsable de mon retour désagréable au monde ! Pensa-t-il sombrement.

Sa partie d'esprit sombre réclamait vengeance et, pour une fois, il était entièrement en phase avec elle. Ça tombait bien, il avait une agréable idée pour aider le borgne à revenir parmi les vivants.

Un sourire sournois fit lentement son chemin sur son visage pâle. Prenant le téléphone de Lavi, il désactiva l'alarme avant de le placer sur le bureau. Il allait d'abord s'habiller et préparez le petit déjeuné avant de mettre son idée en action.

~ Cinq minutes plus tard ~

Rangeant le récipient dans le congélateur, il ricana comme un certain jumeau – j'ai le droit à la référence, nah ! – avant de se mettre à fredonner un air guilleret. Il n'avait maintenant plus qu'à faire des cookies aux pépites de chocolat.

Habitué d'en faire, il n'eut même pas besoin d'avoir la recette sous les yeux pour réaliser ceci, et y réussir à la perfection. Bien assez tôt, deux fournées cuisait dans le four moderne, l'odeur alléchante flottant paresseusement dans la cuisine.

Lorsque la dernière plaque fut sortie en toute sécurité de l'appareil, ce dernier rapidement éteint, il récupéra ce qu'il avait mis dans le congèle – qu'il avait sorti plus tôt - ainsi qu'autre chose du frigo, puis se dirigea à l'étage.

Entrant dans leur chambre commune, il grimpa à l'échelle pour ensuite ramper à pas de loup sur le matelas. Une fois près de la tête du dormeur, il s'assit et dévissa le bouchon des bouteilles, souriant machiavélique tout le temps, avant de tenir ses bras au-dessus du corps.

La prochaine fois, tu y réfléchiras à deux fois avant de mettre ton réveil de l'enfer !

D'un geste vif du poignet, il les inclina jusqu'à ce qu'elle soit à l'envers, leurs contenus se déversant sans pitié sur l'être en-dessous.

~ Dans la chambre de Road ~

La fillette sursauta au hurlement soudain, sa tête claquant vers la porte. Elle se précipita sur elle, l'ouvrant brutalement, et vola pratiquement dans le couloir pour rejoindre la chambre d'amis.

-Allen ! Est-ce que tu va-

Elle se coupa en prenant enfin la scène dans son ensemble : sa figure de frère tenait deux bouteilles vides dans les airs, l'air satisfait, tandis que l'écervelée criait des mots incompréhensibles en grelottant de froid. Son apparence ressemblant plus à quelqu'un ayant été pris dans une averse qu'à une personne venant juste de se réveiller.

Tournant lentement la tête vers elle, l'albinos lui accorda un sourire radieux et une vague enthousiaste d'une main :

-Bon matin, je suis content que tu sois déjà réveillé ! Il y a des cookies tout chaud qui nous attend en bas, si tu veux bien aller te préparer pour l'école, je suis sûr que nous pourrions les déguster encore chauds, Pépia-t-il guilleret.

Clignant plusieurs fois des yeux comme un hibou, elle finit par quitter la pièce en s'esclaffant de rire. Sa journée commençait d'une manière qu'elle n'aurait pu qu'imaginer dans ses rêves.

Elle se retrouva dans la cuisine en un temps-record, sa douche prise et son cartable préparé, sautant dans les bras de son gardien en voyant les assiettes pleines de cookies.

-Tu es le meilleur grand frère du monde ! S'exclama-t-elle aux anges.

Les joues saupoudrées de rouges, il lui rendit son accolade puis la poussa vers la table.

-Mange pendant que c'est encore chaud, Lui conseilla-t-il tendrement.

Hochant vivement la tête, elle s'empara d'une assiette puis bondis sur une chaise. Elle soupira de pur bonheur, les cookies étaient ultra-moelleux et les pépites de chocolat fondaient tout simplement dans sa bouche.

Elle était tellement pris dans son plaisir qu'elle ne remarqua même pas la descente du parasite, ce dernier se plaignant de son réveil inhumain. Elle n'entendit pas non plus leur argument qui suivit sur ce sujet, encore moins les exclamations surpris du borgne quand il eut goûté un cookie.

La sonnerie du combiné ferma efficacement la chamaillerie des adolescents, le plus jeune soupirant en se rendant déjà à son emplacement. Il décrocha et l'éloigna aussitôt de lui lorsqu'une voix douloureusement forte s'en échappa.

-Road ?! C'est papa, comment vas-t-

Rapide comme l'éclair, le garçon se retrouva au côté de la fillette, lui fourrant le combiné en main avant de s'en éloigner. Cette dernière haussa les épaules, tenant elle-même l'appareil loin de sa personne tout en continuant de se nourrir des biscuits.

Revenant à côté du rouquin, il répondit impassiblement :

-je l'es souvent garder le matin et si tu veux rester en sécurité, il vaut mieux lui passer le téléphone dès que monsieur Sheryl appelle.

Lavi cligna son œil plusieurs fois, grignotant joyeusement comme un hamster les pâtisseries chaudes. Il ne fallait pas lui en vouloir, ces cookies étaient meilleurs que toutes pâtisseries confondues qu'il n'est jamais mangé.

~ Une demi-heure plus tard ~

-Tu nous attends devant le portail si nous sommes en retard, surtout ne pense pas à rentrer à la maison sans nous, d'accord ? Réexpliqua pour la dixième fois l'albinos, mort sérieux.

Levant les yeux au ciel, elle souffla en croisant ses bras contre sa poitrine. Le rouquin faisait de même à l'arrière, mais cela passa inaperçu pour Allen, étant accroupi devant sa jeune charge.

-Road, promets-le-moi, s'il te plaît ! Tu devras nous atten-

Elle le coupa brusquement, tapant du pied, sa voix sonnant grave :

-j'ai parfaitement compris, tu n'as pas besoin de me le redire encore une fois ( puis prenant une position d'enfant boudeur, elle se plaignit lourdement ) pourquoi tu ne peux pas me faire confiance pour obéir ? Je ne suis plus un bébé.

-Veux-tu que je te rappelle toutes les fois où tu n'as pas attendu quand ta mère, où moi, sommes arrivés en retard, Lui dit-il l'air interdit.

Une goutte de sueur se forma sur son front, ses traits se crispant dans une expression « je ne sais pas absolument pas de quoi tu parles... Oh, je n'avais jamais remarqué que la grille de l'école était aussi intéressante »

-Je devrais peut-être y aller, ce serait dommage si je rate les premières minutes de cours, tu ne crois pas ? Fit-elle innocemment.

Sans laisser le temps à son gardien de répondre, elle l'embrassa sur la joue, lui souhaita une bonne journée, et fila à toute vitesse rejoindre l'attroupement d'enfants à l'intérieur de la cour.

-Elle sera notre mort à tous les deux, j'en suis convaincu maintenant, Gémit-t-il malheureux.

Une main se posa sur son épaule, le faisant regarder en arrière où Lavi le fixait avec doute. Il se releva et lui fit face.

-Tu me croiras bien assez tôt quand Sheryl débarquera aux moindres faux pas qu'ont fera, Lui assura-t-il solennel.

-Je ne comprendrais jamais pourquoi tu flippes tant envers le mari de ma très chère cousine. ( il secoua la tête, ses cheveux suivant le mouvement ) bon, okay, il est un peu fou sur les bords, mais il n'est pas non plus un monstre assoiffé de sang, Dit-il, en faisant ce qu'il pense être un clin d'œil.

Pas n'importe lequel...notre sang, Se dit-il malheureux.

Frappant ses mains ensemble, le sortant ainsi efficacement de toute pensée sombre qui s'apprêtait à l'envahir, il balança son bras sur ses épaules, le rapprochant de lui.

-Que dirais-tu d'une journée films et pop-corn ? On pourrait sortir au cinéma où le faire à la maison, qu'en dis-tu ? Suggéra-t-il avec un sourire lumineux.

Ne prenant même pas la peine d'enlever le bras parasitaire, il acquiesça simplement en soupirant. Il aurait préféré passer sa journée à réviser ses cours, n'ayant pas de lycée pour une période d'un mois sous prétexte d'une grève des professeurs.

-Rooh, allez ne sois pas comme ça, on va bien s'éclater !

~ Une autre demi-heure plus tard ~

-C'est pas vrai ! Pourquoi il n'y a que des films en noir et blanc et des Disney, Se plaignit le rouquin, jetant un regard sale à tous les DVD entreposé dans la vitrine du salon.

Sortant de la cuisine, un énorme saladier rempli de pop-corn sucré, l'adolescent plus jeune haussa les épaules en déposant son attirail sur la table basse.

-Peut-être parce que c'est le genre de films que préfère le couple Kamelot, et que Road est encore une enfant, Lui répondit-il pour toute utilité.

Lavi marmonna dans sa barbe inexistante, avant de se résoudre à choisir quelques titres dans la collection pour enfants. Il s'avança vers son cadet pour lui montrer ce qu'il avait choisi. À son regard « tu es sérieux ? », il reprit son geste de tout à l'heure en haussant les épaules.

-Tu préfère qu'on se mate des vieux films réaliser à l'époque antérieure à Mary Poppins ?

Il se détourna en soupirant, lui laissant ainsi le soin d'allumer la télé et mettre le disque dans le lecteur.

S'installant sur le canapé, jambes croisées, il mit en route la séquence tout en piochant déjà dans le saladier, spécialement entreposé entre-eux pour l'occasion. Le plus jeune soupira imperceptiblement dès que ça commença.

Qu'est-ce que j'ai faits pour mériter de me coltiner la collection des Disney, Se dit-il las.

Les quinze premières minutes passèrent dans un silence de mort, chacun regardant la télé avec un degré d'attention divers : Lavi semblait complètement aspiré par Blanche Neige, tandis qu'Allen somnolait presque.

Au moment où ils montraient les sept nains, claironnant leur chanson, le rouquin se redressa et applaudit bruyamment, son visage montrant une excitation enfantine.

-Oh mec ! Regarde-les : la barbe de dormeur fait sans aucun doute la même taille que celle de Gandalf, et leur bonnet sont sûrement de la fabrication – mais en couleur – du Grand Schtroumpf ( voyant la surprise de l'albinos, il prit une posture qui criait « Je suis un imminent savant, écoute- moi attentivement » ) Seul le Grand Schtroumpf connaît l'art ancestral de ces bonnets, il est donc hautement probable qu'ils l'ont rencontré dans la forêt et lui ont passé commande.

L'albinos se mordit l'intérieur de la joue pour contenir le rire naissant qui voulait s'échapper, regardant fixement l'écran en ignorant le plus âgé.

Lavi observait du coin de l'œil son cadet, fronçant les sourcils face à son manque de réaction, son esprit se fixant un objectif à atteindre avant la fin du conte.

Quand les nains découvrirent la présence d'un intrus dans leur modeste demeure, il s'exclama :

-c'est le fantôme d'un farfadet démoniaque, s'étant uni avec un dragon, venue tuée sept pauvres nains reclus pour leur inconscience de la valeur des pierres précieuses !

Mis à part le sursaut du plus jeune, celui-ci le dévisageant grandement, il n'eut toujours pas la réaction tant recherchée.

Durant le lavage obligatoire des petits hommes, Lavi récita la chanson d'une voix profonde en entonnant parfois des mots plus bas que les autres, en imitant Timide.

Allen pouffa quelques secondes avant de finalement éclater de rire, ses yeux brillant d'amusement, au grand bonheur de son compagnon.

Mission accomplit !

~ Deux autres Disney plus tard ~

Essuyant une larme d'humour, il pris plusieurs respirations afin de reprendre son souffle. Il ignora la moue boudeuse du rouquin et se leva pour enlever le DVD et le ranger dans son boîtier.

-Nous n'avons plus le temps pour ça, il faut préparer à manger et récupérer Road. Si l'on poursuit la lecture, nous serons en retard pour aller la chercher et je ne veux pas que ça arrive, Raisonna Allen, exaspéré.

-Okay, je capitule. (Il soupira, les mains levées en reddition) Sinon, je pourrais très bien cuisin- (Il referma aussitôt la bouche, prit un air réfléchi avant de grimacer ) en fait, non, ce serait infecte...Mais je suis parfaitement capable d'aller chercher notre petite diablesse, Dit-il avec un sourire éclatant.

Un regard sceptique lui fut lancé, le faisant haleter dramatiquement en posant une main à l'emplacement de son cœur et l'autre sur son front.

-Ton manque de confiance m'attriste profondément, je crois même que mon petit cœur ne s'en remettra jamais, S'exclama-t-il théâtralement.

Levant les yeux au ciel, exaspéré, l'adolescent plus jeune se positionna telle une mère prête à gronder son enfant pour une bêtise.

-Lavi, arrête ton cinéma, je ne doute pas de ta capacité à ramener une fillette de douze ans chez elle, mais plutôt de ton souci avec cette dernière.

-Pardon ? Je crois plutôt que tu veux dire que c'est elle qui as un problème avec moi. Elle m'a tout de même frappé dans...( Il fit un geste vers son entre-jambe, faisant grimacer de sympathie le garçon ) sans raison, et ne parlons pas des regards noirs qu'elle me lance à tout bout de champ ! Se défendit-il véhément.

Allen devait avouer que la petite Kamelot n'était pas des plus tendre avec son cousin, le détestant visiblement pour une raison qu'il ignorait tout bonnement.

-Peux-être qu'en allant la récupéré tout seul, elle te sera moins..., Il fit une pause à la recherche d'un mot pour décrire son comportement.

-Hostile ? Proposa immédiatement son colocataire.

Acquiesçant, il ramassa le saladier vide et se dirigea dans la cuisine pendant que Lavi remettait ses baskets.

La grille de l'école s'ouvrit, déversant une marée d'enfants affamées sur leurs géniteurs et nounous, un surveillant se postant à côté en grommelant dans sa barbe et regardant ennuyer la « marmaille » .

Adossé contre le mur du bâtiment, les mains dans les poches, Lavi scrutait la foule de nains à la recherche d'un indice de cheveux bleu-violet parmi les couleurs standard, en faisant habilement abstraction des regards soupçonneux que beaucoup de mère lui donnaient.

Les matriarches se trouvant au plus près de lui murmuraient d'un ton feutré, tout en lui jetant des regards pas très discrets :

(C'est la première fois que je le vois, Déclara une femme à sa voisine ) (Nous devrions peut-être appeler la police ; il a l'air suspect, Répondit celle-ci ) ( C'est peut-être un pervers...pire, un kidnappeur, Chuchota une autre)

Un halètement collectif traversa les deux compères à cette accusation, leur regard devenant plus insistant.

L'adolescent se retint de lever les yeux au ciel, secouant simplement la tête avec un soupir à fendre l'âme.

Je me demande comment Allen peut gérer les commères de ses vieilles mégères. Elles doivent se régaler avec son physique « suspect », Pensa-t-il en sympathie.

À son soulagement, de courte durée, il aperçut sa petite-cousine franchir le portail en discutant avec un garçon aux cheveux brun et portant un bandana rayé sur le front.

-Road ! Par ici !

La fillette tourna la tête dans sa direction, fronçant les sourcils, son visage se renfrognant en le voyant. Elle attrapa son copain par le bras, le tirant avec elle vers lui en ignorant ses plaintes du traitement.

S'arrêtant à un mètre de lui, elle lâcha enfin le garçon et croisa les bras contre sa poitrine. Elle plissa les yeux comme si elle voyait une chose qui lui déplaisait.

-Qu'est-ce que tu fiches là ? Où est Allen ? Exigea-t-elle durement.

Il dut retenir un sourire lorsque son petit ami lui administra un coup de coude, attirant ainsi son attention sur lui.

-C'était pourquoi ça, Timothy ? Siffla-t-elle, son front comportant un plie.

-Me traîne pas dans tes affaires de famille étrange, Road, Gémit-il en chuchotant.

Elle souffla en décroisant les bras.

-Très bien. ( Elle reporta son attention sur sa personne, sourcils toujours froncées ) Tu ne m'as toujours pas répondu : où est Allen ? Redemanda-t-elle, plus civilement cette fois.

Souriant joyeusement en fermant son seul œil valide, il se poussa du mur pour se tenir parfaitement droit.

-Il est à la maison, nous préparant un bon petit plat. Nous devrions d'ailleurs y aller avant qu'il ne s'inquiète inutilement, Répondit-il gaiement.

Le fameux Timothy applaudit bruyamment, un énorme sourire plaqué sur son jeune visage, en faisant face à Road.

-Super ! On va se régaler ! S'écria-t-il au bord de l'euphorie.

L'expression du borgne fut remplacer par la confusion, n'ayant jamais su que le gamin était au programme. De l'expression narquoise de sa petite-cousine, il sut qu'elle l'avait décidé pendant la mâtiné.

Qu'est-ce que je fais ? Si j'annule, il est certain que notre relation ne prendra pas un meilleur tournant, mais en même temps, je ne vais pas accepter cette mini-rébellion...

Son dilemme intérieur se termina brutalement quand le garçon tira sa manche pour le ramener parmi eux. Sous son regard curieux, il pointa simplement la fillette en train de partir sans eux.

-Eh bien merde. ( Il se mit en marche, le nain à ses côtés ) On ne devrait pas d'abord demander à ta mère si elle est d'accord ? Le questionna-t-il hésitant.

Timothy plaça ses mains derrière sa tête, une expression désinvolte prenant place sur son visage autrefois radieux.

-C'est pas la première fois que Road m'invite à l'improviste, ma mère est donc habituée à recevoir un appel de Tricia pour la prévenir.

Hochant la tête compréhensive, il continua d'avancer pendant quelques minutes avant que son œil ne s'agrandisse comiquement à une pensée soudaine. Il pêcha son téléphone de sa poche et appela le dernier numéro enregistrer.

Quelques anneaux sonnèrent avant que son correspondant ne décroche. Il espérait juste que l'albinos ne lui en veuille pas de ramener un gamin en plus pour déjeuner, non qu'il est vraiment eu son mot à dire sur cette invitation surprise.

Le trajet se déroula merveilleusement bien : les enfants discutant entre eux, quelques mètres devant lui, comme s'il n'existait tout simplement pas.

Timothy se précipita dans la cuisine d'où provenait la voix de l'albinos, criant avec excitation des « Allen, devine quoi ! » sans aucune forme de bonjour. Pendant que Road se déchargeait de son cartable à l'entrée du salon, Lavi se laissa guider par la bonne odeur qui se dégageait de la cuisine, se demandant ce que pouvait bien être le repas de ce midi.

En entrant, il assista à une scène assez particulière : le gosse s'agrippait au cuisinier temporaire à la manière d'un singe, et babillait bruyamment au sujet d'un projet d'école à quelques centimètres de son visage.

Allen le repéra et lui lança un regard « pitié, débarrasse-moi de cette créature juvénile avant qu'elle ne me rende sourde » qu'il fit semblant de ne pas remarquer au profit de faire un tour vers la casserole et poêle reposant sur la gazinière.

Il voulut retirer le couvercle afin d'y jeter un coup d'œil, mais abandonna aussitôt l'idée lorsqu'une cuillère en bois frappa celui-ci en signe d'avertissement à ce qu'il se passera s'il essayait même.

-Ce n'est pas encore tout à fait prêt ( Tapotant gentiment la tête de la sangsue, devenu muet à l'instant où l'ustensile était dans sa main, il lui adressa un doux sourire ) pourrais-tu mettre la table avec Road, s'il te plaît.

Hochant la tête frénétiquement, il lâcha prise et sprinta hors de la pièce en hurlant pour la fillette, une tâche extrêmement importante – du moins de son avis – leur ayant été confié.

Le rouquin partit s'installer sur un tabouret haut, tandis que le second soulevait le couvercle afin de remuer son contenu.

-Avant que tu ne demandes, ton espoir d'une bonne entente entre elle et moi se trouve au point mort. (Il se vautra sur son siège, une expression misérable sur le visage) Je ne comprends pas ce qui la pousse à être désagréable avec moi...

L'albinos écouta distraitement, son attention principalement focalisé sur la cuisson de ses plats, ne donnant son avis sur la question qu'une fois l'autre silencieux :

-Il faut peut-être que deux ou trois jours s'écoulent pour qu'elle cesse toute hostilité envers toi.

Un gémissement de souffrance échappa à son aîné, acquiesçant néanmoins en accord. Il espérait sincèrement que ça deviennent le cas au risque de trouver ces semaines très, mais alors trèèèèsss, longues.

L'albinos se tourna vers lui, mains appuyer sur ses hanches, un regard contemplatif entrant sur son visage. Il secoua finalement la tête et retourna à sa tâche.

-Peux-tu prendre la bouteille d'eau, le sel et le gruyère, s'il te plaît, Lui demanda-t-il poliment.

-D'accord.

Lavi se leva et suivit les instructions du maudit pour trouver les ingrédients cités, quittant l'havre de paix qu'était la cuisine afin de rejoindre ce qu'il voyait comme des bourreaux inconscients.

Il n'avait pas fait un pas dans le séjour que sa charmante petite-cousine lui lança un regard noir, son expression heureuse s'éclipsant pour une mine des plus renfrognés.

-Hé bien au moins, tu as enfin décidé de servir à quelque chose, Renifla-t-elle dédaigneuse.

-Road, arrête ça ! Siffla le brun, déposant le dernier verre sur la table.

Les orbes violets se rétrécirent de colère, un message pouvant facilement être décrypté du regard qu'elle lui donnait « tu me le payeras »

Mentalement il pleurait d'une injustice totale. Extérieurement, il arqua un sourcil et lui offrit un sourire éclatant de fausseté en fermant son seul œil valide.

Assis à table, le trio attendait avec impatiente l'arrivée du dernier occupant pour une raison complètement différente : les enfants voulaient manger la nourriture délicieuse, tandis que l'adolescent ne désirait rien de plus que la présence du garçon afin de ne plus être seuls avec eux.

Il relâcha un discret soupir de soulagement quand, enfin, Allen franchit le seuil en équilibrant parfaitement une casserole et une poêle dans ses mains, munis de mitaines à four.

Les plats déposé sur la table, il resta debout le temps de servir tout le monde, lui inclus, puis s'assit finalement en conseillant les enfants de bien souffler sur leur nourriture au risque de se brûler.

-Bonne appétit ! S'exclamèrent la paire, enthousiaste.

Un léger rire fit le tour de la table quand Timothy, ayant visiblement déjà oublié l'avertissement de l'albinos, engloutit une bonne bouchée de bœuf bourguignon : il imita aussitôt un petit chien, ses yeux larmoyants, pour tenter d'apaiser la brûlure dans sa bouche.

-Franchement Tim, tu pourrais au moins prêter plus d'attention à mes avertissements, Souffla l'adolescent aux cheveux blancs, exaspéré, en lui remettant son verre maintenant rempli.

Le jeune garçon l'accepta avec gratitude, vidant son contenu rafraîchissant en trois grandes gorgées.

-Tu es vraiment stupide ~ Rigola la seule fille.

Timothy lui tira la langue avant de se remettre à manger, cette fois en soufflant au préalable dessus, ignorant la seconde remarque qu'elle lui fit pour cet acte.

Le repas se déroula de manière assez animée et étrange : les enfants discutaient de ce qu'ils feront pour leur projet d'école, incluant de temps à autre l'albinos, alors que Lavi se joignait de lui-même avec quelques blagues.

À peine eurent-ils terminé le désert – une mousse au chocolat – que l'heure de retourner à l'école s'imposait pour les plus jeunes ; Le rouquin se retrouva à nouveau délégué à cette mission particulière, qu'il accepta avec un soupir.

-Dépêchez-vous les nains où vous arriverez en retard ! S'écria-t-il en attrapant leur sac à son passage.

-Ne nous appelles pas comme ça, espèce d'abr-. On n'est pas des nains, finit-elle par crier énerver.

Allen mit fin à l'étreinte du garçon, le poussant ainsi que la fillette vers la porte d'entrée où attendait Lavi.

-À bientôt Timothy ; la prochaine fois que tu viendras, je ferais des brownies. ( Le visage du brun s'illumina à cette mention, le faisant applaudir bruyamment ) Et toi, Road, travaille bien à l'école et n'oublie pas d'attendre Lavi, Lui rappela-t-il soucieux.

-Mais pourquoi c'est lui qui-

Il ne lui laissa pas le temps de gémir, leur faisant traverser la porte ouverte et souhaitant bonne chance au borgne, celui-ci acquiesçant rapidement en sortant à son tour.

-Allez les lilliputiens ! On va se dégourdir un peu les jambes dans un footing, ce sera amusant ! Applaudit-il d'une voix joyeuse.

Allen voulait rire en voyant les enfants courir après la tête rousse : Road lui hurlait dessus en promettant de le faire souffrir si elle le rattrapait, tandis que Timothy se plaignait avec autant d'énergie en tendant le bras pour essayer d'attraper un bout du tee-shirt de l'adolescent.

Il pouffa de rire en referma la porte, dans sa tête la phrase « Une mémé de soixante-dix ans courrait plus vite avec son déambulateur que vous ! » résonnait encore.

~ Dans la soirée, quelque part à Hawaï ~

Avachis sur le comptoir, la tête reposant contre la surface lisse, l'homme ne leva les yeux que lorsque le barman se rapprocha de lui. Il devança l'employer en avançant son verre dans sa direction, ne gagnant qu'un sourcil arqué de sa part alors qu'il s'exécutait à le remplir du liquide ambré.

-Franche-franchement, j'comprends pas pourquoi gé dû laisser ma- ( un reniflement pitoyable lui échappa ) ma petite princesse à ses deux incapables...

La femme assise à côté de lui ne fit que fredonner en sirotant sa boisson, ses yeux noisette ne quittant pas sa forme pitoyable. Elle avait passé la demi-heure à l'écouter se lamenter à ce sujet, sans jamais donner son opinion personnelle dessus. Mais maintenant, elle sentait que c'était le bon moment.

-Si vous éprouvez autant de réticence à laisser votre fille à la garde de ses deux adolescents, pourquoi ne contactez-vous pas quelqu'un en qui vous auriez confiance pour s'en occuper à leur place ?

-Je ne peux pas : ce serait revenir à dire que je n'ai pas confiance dans les choix de ma femme, Dit-il d'une voix souffrante.

Elle se moqua et claqua ses mains sur le comptoir, provoquant le redressement de son compagnon, ainsi qu'un regard surpris.

-Vous êtes un homme, non ? ( Il hocha bêtement la tête, ses yeux ouverts comme un hibou ) Eh bien, imposez-vous maintenant dessus : N'écoutez pas votre femme et appelez quelqu'un, bonté divine !

Sheryl la dévisagea intensément. Quand il reprit ces esprits, il acquiesça farouchement et sauta de son siège, téléphone déjà en main. Il s'éloigna passer son appel dehors, ne remarquant pas l'air satisfait de sa voisine qui se retourna finalement pour redemander un autre verre au barman.

Secouant la tête, il lança un regard exaspéré à la blonde qui tendit simplement son verre.

-Vraiment, il faudrait que vous cessiez de vous immiscer dans les problèmes des clients comme ça, patron, ça va venir par nous retomber sur la tête, Soupira le jeune homme en la resservant.

Klaud renifla dédaigneusement en savourant sa boisson, une lueur presque amusée dansant dans son regard.

-Il faut bien que quelqu'un secoue ces bougres ( Elle poussa sa mèche de cheveux loin de son visage, effleurant au passage sa cicatrice de brûlure ) où ils ne feraient que squatter le bar ; avec mon intervention, il y a moins d'hommes et de femmes complètement ivres qui colmatent hors de leur chambre, Lui rappela-t-elle sardonique.

De longues minutes s'ensuivirent dans un silence plutôt relatif, les seuls bruits étant des conversations feutrées par la musique entraînante qui passait à la radio, l'homme de plutôt revenant au bar avec un large sourire étaler ses traits.

-C'est bon ! J'ai réussi à le convaincre de se rendre là-bas et de s'occuper de mon petit ange à la place des deux gigolos, S'écria-t-il de pur bonheur.

Klaud envoya un regard « Tu vois, qu'est-ce que je disais » à son employé. Elle déchanta vite cependant quand elle le vit se rasseoir à côté d'elle, finir son verre intact pour en commander un autre.

Elle soupira de lassitude et, le regard maussade, vida son verre d'une traite.

Ce n'est pas efficace à tous les coups...faudrait que je pense à envoyer quelqu'un pour ramener ce crétin béat à sa chambre.

~ Retour aux résidents de la maison Kamelot ~

Grimpant en haut à l'aide de l'échelle le rouquin se figea soudainement, redescendant immédiatement pour se planter à côté de son cadet.

-Rassure-moi : tu ne me réveilleras pas demain comme tu l'as ce matin, hein, Demanda-t-il d'une voix où la nervosité primait sur la note nonchalante qu'il essayait d'instiller.

Sans détourner son attention du cours qu'il tentait d'apprendre, il répondit honnêtement :

-Il n'y a aucune crainte à avoir à ce sujet ( l'étudiant se détendit ) si tu veille à ce que ton réveil ne dérange pas mon cycle de sommeil.

Déglutissant de manière audible, il essaya de rire seulement pour que ça ressemble à des croassements cassés. Face à sa tentative ratée, il se racla la gorge en tirant sur son col de chemise.

-C'est promis.

D'un pas raide, il éteignit la lumière et partit s'installer dans sa couche. Il fit de même avec son téléphone afin d'être certain qu'aucun incident ne survienne à sa personne en conséquence.

Seul la douce lumière de la lampe illuminait la pièce. Les ronflements du plus vieux ne tardèrent pas à retentir et ainsi devenir la seule source de bruit. Nullement déranger, Allen poursuivait à étudier les cours qu'on lui avait envoyé par e-mail.

Deux heures s'écoulèrent avant qu'il ne décide que s'en était assez pour ce soir, rangeant son manuel dans le tiroir du bureau et se préparant à se coucher.

~ Saut de temps ~

-Lâche-moi la grappe, espèce de débile mental ! (Elle pénétra comme une furie dans sa chambre, pivota pour lui jeter en pleine face son cartable et claquer la porte le plus fort possible.) Je le déteste, murmura-t-elle doucement, ses sourcils froncées dans une mine maussade.

Elle se laissa tomber sur son lit, ses bras écarter de part et d'autre à ses côtés, son regard noir enraciner sur le plafond. Elle haïssait véritablement le rouquin ; il ne faisait que gâcher les moments qu'elle pourrait passer avec sa figure de frère, s'incrustant dans la plupart de leurs conversations et éloignant son attention d'elle.

Pendant sa réflexion interne, Allen montait l'escalier en essuyant ses mains dans un torchon propre. Le jeune garçon écarquilla les yeux en voyant le borgne assis contre le mur, une main tenant son nez ensanglanté.

-Lavi, tu vas bien ? Demanda-t-il avec inquiétude.

Il ne reçut qu'un simple haussement d'épaule de sa part, de son corps se dégageait des miasmes sombres, le faisant alors froncer les sourcils mécontents. Il était à nouveau dans un état qui s'ensuivait généralement dès que la petite fille s'en allait après lui avoir parler.

-Ça suffit ! ( Il s'accroupit, força l'autre à lever haut la tête, et appliqua le torchon sous son nez pour tenter d'endiguer le saignement ) tiens ça et maintient la pression.

Le rouquin s'exécuta, acceptant la main tendue de son cadet pour l'aider à se relever. Marmonnant une phrase à peine compréhensible, il s'éloigna. Disparaissant dans l'escalier, il laissa seul l'albinos.

Allen ramassa le cartable et, sans prendre la peine de frapper, pénétra dans la chambre. Balayant la pièce du regard, il s'arrêta sur la silhouette couchée sur le lit. Il le contourna puis se pencha de sorte à être vu à l'envers par la fillette.

Elle cligna plusieurs fois des yeux, surprise, puis se rembrunit en prenant l'expression contrariée qu'il arborait. Elle croisa les bras contre sa poitrine et attendit la remontrance qui allait suivre.

-Road, pourquoi agis-tu ainsi avec Lavi ? ( Elle resta silencieuse ) Tu sais ce que je crois : tu es vexé que ta mère ne te fait pas confiance au point où elle doit te faire garder non pas par une, mais deux personnes. Mais pour t'en prendre à Lavi c'est inadmissible...

Elle n'écoutait déjà plus le reste, connaissant l'essentiel de la suite ayant déjà écopé d'une dizaine de réprimande au cours de la semaine. Cependant, celle-ci était la première où il donnait une raison à son comportement.

Les mots du garçon faisaient toujours naître une légère part de culpabilité, vite réduit à néant en repensant à tous les moments géniaux qu'avait gâchés son cousin. Elle voulait seulement passer du temps de qualité avec sa figure de grand frère, sans personne pour gêner, pourquoi était-ce si difficile à comprendre.

~ Le lendemain ~

Le téléphone en main, l'adolescent songea un instant à ce que dirait Tricia lorsqu'elle découvrira ce qu'il est sur le point de faire, relâchant un long soupire de souffrance avant d'appuyer sur la touche verte.

-Le secrétariat de l'école primaire Berthaudière, que puis-je faire pour vous, Demanda son interlocutrice poliment.

-Bonjour, je vous appelais pour prévenir que Road Kamelot n'ira pas à l'école aujourd'hui; elle a de la fièvre et un mal de gorge rugueux, Déclara-t-il en paraissant soucieux.

Un griffonnement rapide retentit dans le combiné, la femme murmurant doucement le nom de l'élève malade.

-C'est noter. Vous devriez l'emmener chez le médecin pour savoir ce qu'elle couve, j'espère que ce ne sera rien de trop grave, Lui dit-elle avec une pointe de sympathie dans son ton courtois.

Il tourna la tête en entendant quelqu'un descendre l'escalier, son aînée baillant à s'en décrocher la mâchoire et frottant sa paupière dans la fatigue. Terminant rapidement la conversation avec la secrétaire, il raccrocha au moment où l'autre s'assit lourdement dans une chaise.

-S'il te plaît, dis-moi que le taré n'a pas eu la brillante idée d'appeler plus tôt. Je ne pourrais pas supporter ces menaces sitôt le matin, gémit-il ennuyer.

Ah les menaces. Ils avaient chacun le droit à un lot tous les matins et soirs de la part de Sheryl, depuis une semaine entière. La nervosité et l'inquiétude qu'elles engendraient au début n'étaient plus qu'un lointain souvenir; ils s'y étaient habitués.

-Ce n'était pas lui ( Il s'agita dans son siège, le malaise transparaissant sur ses traits. Cela eut pour effet d'éveiller la curiosité du rouquin ) J'ai...(Il se racla la gorge ) passer un coup de fil à l'école de Road et déclarer malade, finit-il, rougissant de gêne.

Le garçon fixa avec incrédulité son cadet, il ne put s'empêcher de s'exclamer :

-Pourquoi diable as-tu fait ça ?!

-Je veux que Road cesse son attitude désobligeante à ton égard. (Il enchaîna rapidement en voyant qu'il allait protester, son expression frôlant la sévérité) N'ose pas dire que tu t'en fiche où même qu'il n'y a aucun espoir qu'elle change; elle manquera cette semaine et vous passerez du temps de qualité ensemble !

Le borgne marmonna dans sa barbe inexistante un bon moment, exhalant un souffle vaincu peu après. Il passa une main dans ses cheveux sauvages, tentant inutilement de les apprivoiser.

-Qu'est-ce qu'on a au petit déj ?

Allen sourit, lui permettant de changer de sujet ayant sa coopération pour cette affaire, en lui énumérant tout ce qu'il avait eu le temps de préparer depuis son réveil.

Au moment où Road descendait la table était peuplée de nombreuses pâtisseries, toutes à la senteur divine, son cousin dévorant une brioche aux pépites de chocolat comme s'il n'y avait pas de lendemain.

Comme à son habitude, elle l'ignora royalement en s'asseyant à sa place autoproclamer. Se frottant les yeux d'un air endormi, elle marmonna un bonjour à l'encontre de l'albinos puis se servit de ce qui lui faisait envie.

Réprobateur, Allen retint un soupir. Il remplit les verres de tout le monde avec le jus d'orange qu'il avait pressé, obtenant des remerciements et signe de tête de chacun.

-Road...( Elle tourna la tête vers lui, un bâillement lui échappant ) Tu n'iras pas à l'école cette semaine, ( Toute trace de sommeil disparu pour être remplacé par l'excitation pur et simple ) je te demanderais cependant d'éviter d'en parler à ton père quand il appellera, Lui exposa-t-il quelque peu nerveux.

Débordante d'énergie soudaine, Road l'étreignit avec une force qu'on ne lui penserait pas et criant pratiquement des remerciements à son oreille, puis le lâcha pour rebondir de partout dans le salon.

Lorsque le combiné sonna, elle se jeta pratiquement dessus pour répondre. Son babillage heureux semblait rendre son géniteur euphorique si l'on en croyait les cries audibles.

~ À dix heures et demies ~

Allen ferma les yeux et soupira inaudible, il n'en pouvait plus de cette vue pourtant si familière depuis son installation dans la résidence Kamelot : Road fusillait silencieusement du regard le rouquin, ses lèvres se retroussant dans une ligne moqueuse.

Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour qu'une situation miraculeuse survienne et règle le conflit incompréhensible qui demeurait chez la plus jeune. Il en priait pratiquement chaque soir alors qu'il n'était même pas croyant.

La sonnerie de son téléphone lui fit lâcher son jeu et l'obtenir en un temps-record alors qu'il sprintait dans la cuisine. Il appuya sur le bouton vert à l'instant où il traversa le seuil.

-Pitié, dis-moi que la maison est toujours debout, Gémit-il anxieux.

Le reniflement dédaigneux de son interlocuteur était sûrement accompagné d'un roulement d'yeux.

-Pour qui tu me prends, putain de gamin, je sais foutrement bien me tenir, Grogna le rouquin.

-Pourquoi diable appelles-tu alors ?! Cracha-t-il furieux.

-Excuse-moi ! ( Il imaginait sans mal l'œil couleur vin dangereusement rétrécit ) Je trouve que tu as vite oublié ce qu'est le respect, Siffla l'homme d'un ton doucereux.

Un besoin crucial de parler de tout ce qui se passait ici lui vint à l'esprit, et ce fut sans pouvoir refouler cette idée qu'il se mit à parler. Dans un rare moment de politesse, son tuteur ne l'interrompit pas une seule fois.

Quand il eut enfin terminé, il se sentait presque plus léger, un long silence s'ensuivit. Il se mordit la lèvre, incertain à ce qu'il devait ce silence. Si ce n'était pas pour l'entente de la respiration calme, il aurait pensé qu'il avait abandonné le combiné quelque part.

-Ramène-ton cul à la maison et emportent les deux abrutis congénitaux avec toi. Tu as une heure, Déclara-t-il étrangement calme.

Sans lui laisser le temps, ne serait-ce que d'ouvrir la bouche, il raccrocha. Regardant d'un air vide la table, il recensa ce qu'il venait d'entendre, puis...

-Et merde !

Il sprinta dans le séjour pour passer à du footing sur place, les regards étonnés et confus qu'il recevait de la paire lui importaient peu.

-Changement de programme : on va rendre visite à mon gardien. S'il vous plaît allez vous préparer, on part dans cinq minutes chrono ! Expliqua-t-il à la va-vite.

Il n'attendit aucune sorte de réponse en se mettant à débarrasser la table de tout ce qu'elle contenait et de retourner, les bras charger, d'où il venait au pas de course.

Membre de la même famille fixa un instant le nuage de fumée imaginaire qu'avait laissé l'albinos, ne se bougeant qu'après être rappelé à l'ordre par un poli « Faite ce que je vous dis où débrouillez-vous pour cuisiner jusqu'à la fin de semaine ».

Autant dire que les concerner était habillée et aux gardes à vous devant la porte bien avant que la dernière minute ne s'écoule.

~ Plus tard ~

À peine la porte d'entrée fut-elle ouverte qu'une lourde odeur de tabac vint agresser ses sens. Il soupira, lançant un « Je suis de retour » avec peu de conviction.

-J'ai l'impression de goûter à du goudron, Marmonna le rouquin, une grimace rebutée sur ses traits.

La fillette renifla dédaigneusement.

-On voit que tu as déjà dû y goûter, Ricana-t-elle de derrière sa main.

Pour son déplaisir, elle n'obtint aucune réponse de lui. La crispation de sa mâchoire était la seule indication qu'il était agacé par sa remarque.

La paire suivit leur « guide » jusque dans le salon où un homme occupait une chaise près de la fenêtre, un mince nuage de fumée l'enveloppant . L'albinos jeta un regard circulaire autour de lui, le découragement clair à mesure qu'il dénombrait le chaos – selon ses normes – qui régnait.

Oubliant complètement l'existence de tous, il commença à rassembler verre et cendrier surcharger pour y déposer dans la cuisine. Quand il revint, il était muni d'une éponge et d'un balai.

Pendant qu'il faisait son ménage en toute apathie, la paire familiale connaissait un malaise sans nom : l'adulte semblait les disséquer du regard, ne prenant nullement la peine de reconnaître les présentations maladroites qu'ils avaient fournies.

De longues minutes s'écoulèrent sans qu'ils n'osent parler ; Road déplaçait son poids d'une jambe à l'autre, ses mains détenus derrière son dos. Lavi s'était engagé dans un match de regard avec l'adulte; il gardait difficilement le contact visuel.

Une sorte d'appréhension mêlée à du soulagement déferla sur la paire lorsque enfin l'adulte ouvrit la bouche pour aboyer :

-Oï stupide apprentie, va m'acheter des clopes !

Le jeune garçon se redressa, un air outré figurant dans son expression. Il posa ses mains sur ses hanches.

-Pourquoi devrais-je faire ton garçon de course, stupide maître, Dit-il, mécontent.

Le rouquin grogna et lui lança un regard rétréci, faisant déglutir le trio.

-Parce que je te le dis.

Cette simple phrase dite sur un ton glacial eut vite fait de persuader sa charge que c'était une bonne idée s'y hâter.

La porte se refermant sonnait comme une condamnation aux oreilles de la paire, leur bourreau devait forcément être l'adulte.

Cross éteignit ce qui restait de sa cigarette sur le cendrier restant. Il prolongea de quelques secondes le silence juste pour le plaisir de les voir gigoter sous son regard perçant.

-Mon stupide apprenti m'a parlé du stress qu'une certaine mioche lui occasionne avec son attitude envers son cousin, qui lui, semble être un crétin incapable de la remettre à sa place...( Un sourire peu avenant fit lentement son chemin sur son visage) Alors dites-moi : quelle est la chose à faire maintenant, Leur exposa-t-il d'une voix traînante.

Ils étaient certains que se rendre chez le tuteur de l'albinos valait largement l'effort pour sa cuisine divine. Mais maintenant...

Quand Allen revint ce fut pour découvrir la paire recroqueviller derrière le canapé, se tenant pour la vie chère. Leur expression mortifié pendant qu'ils dévisageaient l'adulte fumant une autre clope laissa un indice sur la façon dont il devait se comporter.

-Maître, si vous n'avez besoin de rien, nous allons partir, Dit-il d'une voix douce.

Cross renifla moqueur, tendant une main en attente. Allen s'empressa de remettre les trois paquets de cigarettes qu'il avait acheté, remarquant au passage que Jugement – l'arme que l'homme portait toujours – semblait moins bien ranger dans sa gaine qu'habituellement.

Cousin et cousine suivirent docilement l'adolescent hors de la maison, jetant un regard anxieux derrière eux. Ils déglutirent en voyant l'homme leur faire signe de la fenêtre, un sourire malveillant aux lèvres et le pistolet blanc dans la main qui ne tenait pas sa clope.

Il articula quelque chose et agita paresseusement son arme bien dans leur ligne de mire. Nul doute qu'il les menace.

D'un commun accord, ils embarquèrent chacun un bras du garçon et l'obligèrent dans une course folle tout en ignorant ostensiblement ses cries.

~ Mercredi matin ~

Les choses avaient pris un tournant complètement différent de la semaine passée, laissant le baby-sitter perplexe comme pas possible et indubitablement heureux. En à peine vingt-quatre heures, il avait fait pas moins d'une trentaine de pâtisseries et gâterie en tout genres ; allant du gâteau au chocolat jusqu'aux entremets à toutes les saveurs, des cookies moelleux aux sablés croquants...

Les repas et les jeux de société devinrent ces moments favoris, l'esprit familial étant parfaitement au rendez-vous depuis que Road avait cesser son traitement injuste contre son deuxième gardien.

Ils jouaient à nouveau au mille borne quand la sonnette retentit. Le responsable officielle s'occupa d'aller enquêter avec ses cartes bien en main, voulant éviter tout coup d'œil à son jeu pendant son absence.

La personne qui attendait patiemment à l'entrée semblait familier au garçon. Pourtant, il ne pouvait pas placer d'où il l'avait déjà vu.

-Bonjour, puis-je vous-

Il poussa un cri paniqué et tenta d'empêcher l'homme d'entrée à l'intérieur, ne réussissant qu'à le ralentir de peu. En moins d'une dizaine de secondes, Lavi accourut du salon pour prendre la situation et attraper fermement le bras de l'inconnu pour essayer de le repousser dehors.

-Putain, lâchez-moi les morveux !

-Sortez immédiatement ou nous appelons la police, Menaça Lavi sérieux.

Quelques cris et menace volèrent dans les deux sens, les adolescents empêchant difficilement l'adulte furieux de pénétrer encore plus dans la maison.

Malgré les ordres que lui avait donnés son cousin, Road sortit la tête du salon pour avoir une vue sur l'intrus, sa voix lui semblant familière.

Elle dévisagea un instant l'individu puis se jeta sur lui, s'accrochant pour sa vie à lui lorsque le jeune adolescent lui cria dessus en essayant de la décrocher.

-C'EST MON ONCLE !

Cette seule phrase qu'elle répéta en hurlant eut pour effet de figer les garçons, le choc clairement inscrit sur leurs traits. Quant à l'individu, il cessa de se débattre, la respiration un peu laborieuse de sa lutte.

Elle ouvrit un œil incertain, regardant ses soignants devenir pâle et dévisager son oncle. Son cousin se redressa de toute sa hauteur.

-Pourquoi diable n'avez-vous pas dit qui vous étiez au lieu d'essayer d'entrer de force comme un psychopathe ! Accusa-t-il incrédule.

Le Portugais lui donna un sale regard, une main enfoncé dans sa poche et l'autre fermement serrer en poings à ses côtés.

-Tu oses m'accuser alors que la seule raison pour laquelle je suis ici, c'est vous (il les pointa du doigt à tour de rôle) et votre incapacité à pouvoir gérer ma foutue nièce comme des grands, Cracha-t-il furieusement.

Une vague de réalisation traversa la fillette ; elle lâcha prise, disparut dans le salon pour ensuite revenir avec un paquet. Elle le lui fourra en main et recula pour s'agripper au bras de ses tuteurs.

~ Un quart-d'heure plus tard ~

-Vous êtes en train de nous dire que Sheryl vous as appelé complètement bourrer pour vous supplier de venir vous occuper de Road parce que « nous » étions des dégénérés incompétents, c'est bien ça ? Récapitula Allen calmement.

Tyki acquiesça en s'enfonçant davantage dans la chaise, inspirant profondément sa cigarette afin que le plus de nicotine possible puisse entrer dans son système nerveux.

-À l'origine j'étais juste agacé de me déplacer, sauf qu'en me rendant à l'école de Road pour la ramener, j'ai appris qu'elle était malade. ( Il la fixa avec détachement ) cette nouvelle, couplé avec la diatribe de mon stupide frère m'a fait croire que vous étiez réellement inapte.

Les garçons se regarda avec désarroi. Le manque de confiance que semblait leur porter le patriarche Kamelot était un peu blessant, et l'était d'autant plus que l'assurance de sa propre femme ne lui suffisait pas.

Lavi pensa à sa pauvre cousine, obliger de se le coltiner tous les jours. Il compatissait sincèrement et l'admirait même pour son amour qui ne faiblissait pas.

-Vous comptez rester ici jusqu'au retour des Kamelot ? Questionna le plus jeune curieux.

Tyki haussa les épaules,

-Ça ne me dérange pas. Je vous préviens cependant : je ne fais pas la cuisine.

Il haussa un sourcil aux déclarations rapides des enfants :

-je m'occupe des repas, Déclara l'albinos d'un ton rassurant.

-Heureusement ! Je ne voudrais pas être privé de la nourriture divine d'Allen, S'exclama la fillette extatique.

-Croyez-moi vous vous rendrez vite compte que c'est pour le mieux, Assura le rouquin tout sourire.

Une légère rougeur colorait les joues du garçon, sa posture reflétant la satisfaction que lui procuraient ses éloges.

-J'ai hâte de goûter à ta cuisine, Shônen...

Un froncement de sourcil vint gâcher ses traits, le surnom sonnait familier sans qu'il puisse placer d'où il aurait pu l'entendre.

Il tourna son attention sur le rouquin quand celui-ci ricana dans sa barbe, le faisant d'autant plus méfiant de sa signification. Quand il s'apprêtait à questionner l'adulte dessus, Road rebondit du fauteuil pour se jeter sur son oncle blasé.

-Né Tyki, (Il arqua un sourcil lorsqu'elle lui fit son plus beau sourire innocent, battant des cils pour de l'effet ) pourrais-tu nous emmener dans un parc aquatique, s'il te plaît ?

Pour appuyer sa demande, elle lui fit des yeux de chiots abattus avec quelques larmes sur le point de tomber, rendant son regard poignant.

Un long soupir de souffrance échappa au Portugais. Il ne pouvait pas refuser quelque chose quand il n'avait pas vu sa nièce depuis des lustres, et encore moins lorsqu'elle sortait ce sale tour de sa manche.

-Allez chercher vos affaires, nous partons dans quinze minutes.

Elle hurla de joie, le faisant grimacer dû à sa proximité, le louant à profusion en l'étranglant dans une prise serrer. L'albinos du intervenir pour la décrocher avant qu'elle ne l'étouffe à mort, il semblait même à deux doigts d'appeler le SAMU tant la couleur qu'avait prise sa peau l'inquiétait.

La fillette ne s'inquiéta pas de l'état de son oncle, préférant partager ses plans avec un rouquin tout aussi excité qu'elle. Les deux enfants – dont un seulement dans le mental – coururent en haut afin de récupérer les choses dont ils auraient besoin.

Tyki cligna des yeux surpris lorsqu'il vit le garçon plus jeune quitter la pièce en faveur de se rendre dans la cuisine. Un peu curieux, il le suivit. Il l'observa silencieusement sortir une glacière d'un placard, la déposant sur la table pour ensuite se diriger au frigo.

-Que désirez-vous pour un sandwich ? Lui demanda-t-il, le regardant en attente d'une réponse.

S'appuyant contre le bar, il fit un geste vague avec sa main, son expression incarnant la nonchalance.

-Ne te casse pas la tête; je vous payerais quelque chose en route. ( Il pointa du doigt la glacière) par contre, tu devrais prendre des boissons si tu ne veux pas que Road sois insupportable durant le trajet, Lui conseilla-t-il tranquillement.

-Vous savez, vous n'êtes pas obligé de nous payer à manger-

-Non-sens. (Il leva les yeux au ciel ) Dis-toi que c'est pour m'excuser d'être rentré comme un forcené.

Allen ne poursuivit pas cette conversation après l'avoir remercié, préparant ce qu'il lui avait conseillé ainsi que quelques petites collations.

Tyki se désintéressa du garçon en faveur de se concentrer sur la recherche du parc aquatique le plus proche d'ici. Une grimace fit son chemin sur son visage quand il vit les résultats afficher sur son téléphone, se frottant de lassitude les yeux.

Je sens que ce trajet en voiture risque d'être une pure torture, que Dieu est pitié de moi...

~ Plus tard, dans la voiture de Tyki ~

Road siégeait sur la banquette arrière en compagnie du plus jeune garçon, tandis que le borgne se tenait à l'avant. L'excitation bouillonnait littéralement sous la peau de la cadette; elle allait pouvoir passer du temps de qualité avec sa figure de frère, son cousin et même son oncle. Elle ne pouvait pas être plus heureuse !

-Nous allons d'abord nous arrêter à un fast-food. (Il démarra, régla son rétroviseur et sortit enfin de l'allée) Si quelqu'un ne supporte pas la voiture, j'ai des cachetons anti-nausée dans la boîte à gants, mais qu'il me le dise.

Aux réponses négatif, bruyante et poli, qu'il reçut en cœur, il se détendit minutieusement dans son siège. Il n'aurait pas bien réagi si l'un d'eux vomissait dans son SUV.

La fillette se pencha en avant, sa tête dépassant de l'espace entre les sièges passagers, regardant son oncle avec curiosité.

-Road rassis-toi correctement, S'écria l'albinos paniqué.

Elle l'ignora, s'accrochant juste sur l'appuie-tête quand il tenta de l'attirer en arrière, spéculant joyeusement sur l'endroit où ils les prendrait pour la nourriture. Mc Do fut prononcer une bonne douzaine de fois au moins.

Tyki ne prit pas la peine de lui jeter ne serait-ce qu'un regard, son attention uniquement concentrer sur la route. Cependant, il repoussa son visage d'une main afin de l'obliger à se rasseoir. Il soupira lorsqu'elle comprit le message et le fit en s'indignant de son geste.

Lavi et elle-même célébrèrent par des cris la vue du Mc Do, des remerciements et louanges lui étant donné pour son choix de fast-food.

À la hauteur de l'interphone du drive, l'adulte se contorsionna de sorte qu'il est une vu parfait sur sa nièce et toujours un œil sur son voisin.

-Faite-moi le plaisir de vous comporter le temps qu'on commande. ( Il leva une main pour empêcher les protestations de Road ) et si vous restez tranquille jusqu'au parc, j'ajouterais une journée d'activité extérieure de votre choix, S'engagea-t-il sérieusement.

La paire s'enthousiasma tandis que l'albinos dévisagea l'adulte, un regard de celui-ci calmant d'ailleurs les zigotos joyeux dans une excitation silencieuse.

-Excusez-moi, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de leur promettre ce genre de chose, Se pencha Allen de sorte à lui murmurer près de l'oreille.

Tyki haussa les épaules et appuya sur le bouton de la machine, répondant en retour :

-si c'est le prix à payer pour que notre voyage se déroule sans les jacassements incessants de ces deux-là-

La voix grésillante l'interrompit; il s'inclina vers la machine, salua poliment la femme et interrogea le trio pour ce qu'ils désiraient, le répétant ensuite en ajoutant sa propre commande.

Il avança jusqu'à la fenêtre et paya en carte bancaire, passant à la suivante pour récupérer les sacs seulement pour qu'ils lui soient arracher des mains par un rouquin affamé et une petite fille impatiente.

-Faite attention à ne rien renverser, sinon je vous fais nettoyer la voiture, Menaça-t-il grave.

Les sandwichs et frites/potatos furent récupérer et équilibrer avec prudence, son voisin prenant même grand soin de déposer sa boisson entre ces jambes.

Allen distribua le triple cheeseburger, préalablement déballer, au conducteur tandis que Lavi calait le gobelet comme il l'avait fait avec le sien.

-Merci. (Il fixa l'arrière via le rétroviseur ) Road, fais-moi le plaisir de manger tes frites dans le sac, je ne veux aucune miette sur les sièges et par terre.

Elle souffla, mais obéit.

-Tyki, on arrivera quand là-bas ? Demanda-t-elle curieuse.

-En début d'après-midi ( Il ignora ses plaintes pour continuer ) voilà pourquoi nous dormirons à l'hôtel ce soir. À moins que vous ne vouliez rentrer à la maison et ainsi faire une croix sur une journée en plein air, Expliqua-t-il d'un air posé.

-Quoi ?! Pas question/jamais de la vie...

~ Saut de temps ~

Jetant un regard soucieux à son téléphone, il fronça les sourcils quand il vit qu'il n'avait toujours aucun appel ou message manqué. Grinçant des dents, il rangea son téléphone et regarda sa femme sortir de la salle de bain.

Il se leva pour venir l'enlacer, gagnant ainsi un rire mélodieux d'elle. Il lui sourit tendrement, l'amour se reflétant dans ses orbes bleu sombre.

-Tu es tellement magnifique que je ne cesse de me dire que je suis l'homme le plus chanceux du monde. (Il s'éloigna juste assez pour laisser un baiser délicat sur le dos de sa main ) J'ai épousé une déesse incarner.

Ses joues s'époussetèrent d'un rose profond et son sourire se fit plus chaleureux, elle laissa échapper un rire léger en recouvrant sa bouche d'une main.

-Que puis-je donc dire de ma chance. (Elle le fixa d'un air rêveur ) un bel homme, gentleman, qui m'a offert un trésor inestimable : une petite fille merveilleuse.

Le couple s'admira avec un amour inconditionnel, le monde autour d'eux n'avait plus aucune importance. Ils n'étaient plus que tous les deux.

De nombreuses minutes s'écoulèrent avant qu'ils ne puissent se quitter des yeux, et un peu plus pour récupérer leurs effets et quitter leur chambre. À la sortie de l'hôtel, il déposa sa veste sur les frêles épaules de sa femme, obtenant un remerciement et un doux sourire.

~ Une heure plus tard ~

-C'est une soirée magnifique.

Sheryl acquiesça distraitement, il louchait actuellement sur son téléphone toujours aussi exempt de notification qu'il y a une heure.

Tricia détourna les yeux du ciel, couleur bleu roi consteller d'une quinzaine d'étoiles brillantes et où une pleine lune trônait fièrement dans toute sa splendeur opalescente, son sourire devenant significativement petit en voyant le visage de son époux.

Elle déposa une main sur son épaule, attirant ainsi son attention, le regardant avec une étincelle d'inquiétude.

-Tu n'as toujours aucune nouvelle ? Lui demanda-t-elle d'une voix douce.

Il secoua la tête, massant l'arrête de son nez dans un signe de lassitude.

-J'ai tenté de les joindre à plusieurs reprises, sans succès...( Il soupira et marmonna dans sa barbe )et s'il y a eu un cambriolage et que notre fille adorée a été blesser à cause de leur incompétence...

La mère de famille s'apprêtait à lui assurer le contraire, mais un doute l'assaillant lui fit changer d'avis.

-Nous devrions appeler la police locale; ils pourraient peut-être aller jeter un coup d'œil pour s'assurer que tout va bien, suggéra-t-elle avec hésitation.

Sheryl redressa son dos, la fixant avec un mélange de choc et d'inquiétude vicieuse. Pour qu'elle ne tente pas de le rassurer, c'était vraiment qu'il ne réagissait pas inutilement.

-Tu as raison ! Je vais même le faire sur-le-champ ! S'écria-t-il.

Il bondit sur ses pieds, composant déjà le numéro des policiers en s'éloignant un peu de sorte à pouvoir parler sans déranger sa femme.

Quant au bout d'un troisième anneau quelqu'un décrocha, il ne perdit pas de temps avec les politesses et engagea tout de suite la raison de son appel.

La conversation dura moins de cinq minutes, inquiétant quelque peu sa femme lorsqu'il revint vers elle après avoir raccroché.

-Alors ? (Elle se releva ) Qu'ont-il dit ?

Il lui attrapa la main et l'attira vers lui jusqu'à l'étreindre.

-Ils vont envoyer une patrouille vérifier notre domicile; ils m'appelleront dès qu'ils auront vu notre fille chérie et les deux boutonneux.

-Il ne nous reste plus qu'à attendre, alors.

-Chéri, pouvons-nous raccourcir notre séjour ici, nous pourrions faire un autre voyage la-

Elle le coupa en posant sa tête sur son épaule et plongeant davantage dans son étreinte :

-Allen et Lavi sont parfaitement capables de s'occuper de notre enfant pour les cinq jours qu'il reste.

-Oui, mais-

-Pas de mai qui tienne.( Elle l'embrassa et ajouta à leur séparation ) S'il y a eu un soucis, nous rentrerons avec le premier vol retour qu'il y aura, cela te convient-il ?

Il soupira, acquiesçant tout de même, un petit sourire en coin étirant finalement ses lèvres.

-Ma belle déesse, un bain de minuit vous tenterais-t-il ? Lui susurra-t-il à l'oreille.

L'humeur romantique et chaleureuse de cette nuit fit son retour, les deux adultes désirant profiter de cette magnifique soirée et de la plage désertique pour entreprendre une possible conception d'un deuxième enfant.

~ Saut de temps ~

-C'était génial ! (Un large sourire plaqué sur le visage, elle pivota sur elle-même puis sauta au cou de son oncle, celui-ci l'attrapant à la dernière seconde) Tu es le meilleur ! Affirma-t-elle au comble du bonheur.

Malgré son attitude nonchalante, il bougea sa nièce de sorte à avoir une meilleur adhérence sur elle, son regard se ramollit. Il arqua un sourcil lorsque les adolescents ricanèrent derrière leur main en les regardant.

-Cette journée a été meilleure que celle d'hier sur plusieurs niveaux ! Ajouta le borgne, il sauta sur un petit muret et continua sa marche en mettant ses mains derrière sa tête. Au fait, ton téléphone fonctionne où il est complètement foutu ?

Le garçon de quinze ans gonfla ses joues, ses yeux posé sur une Road très penaude et un adulte blasé.

-Heureusement, il marche.

Lavi siffla impressionner.

-Eh ben, c'est un miracle ! Normalement les vieux téléphones n'apprécient guère l'eau, et le tien à tout de même fait un magnifique plongeon dans la fontaine.

-C'était un accident ! Se défendit la fillette, rougissant de honte lorsque sa figure de frère lui lança un regard sceptique. C-c'est vrai ! Moi, je voulais juste appeler papa pour lui raconter la journée d'hier, ce n'est pas de ma faute si je l'es...

Elle se tut complètement, son visage virant au pivoine sous les regards amusés de ses aînées et contrarié du deuxième plus jeune.

-Balancer sur une gamine qui s'était un peu trop approcher de « mon Allen-chan » ? Acheva aimablement le rouquin pour elle, s'arrêtant pour se pencher afin d'être à la hauteur de ses yeux.

Un gémissement plaintif échappa à l'albinos, il s'affaissa sur lui-même à ce souvenir. Lavi tapota sympathiquement sa tête, gagnant un regard irrité et sa main claqué.

-Pauvre Moyashi; j'ai bu crû que la mère allait t'arracher la tête pour parvenir à ma petite-cousine.

-Elle l'aurait sans doute fait si Tyki n'était pas intervenu.

Road croisa les bras contre son torse, dévisageant son oncle quand celui-ci fredonna affirmatif. Elle n'avait rien dit de mal, ce n'était pas de sa faute si cette folle n'avait pas su accepter que sa fille fût une attardée.

Une demi-heure de marche les conduisit au parking où la voiture était garée, à l'ombre d'un imposant peuplier. Tyki déposa la fille de son frère sur le toit du SUV, lui valant des applaudissements enjoués de sa part.

Il ouvrit le coffre et rangea du mieux qu'il put les peluches, que lui faisaient passer les deux adolescents, parvenant à tout faire rentrer, sauf le puma noir géant. Il fit descendre Road, puis lui tendit la peluche.

-Prends-là avec toi derrière.

-Okay !

-Je ne veux personne devant, Dit-il en fixant intentionnellement le rouquin.

-Quoi, pourquoi pas ? Gémit le viser, son seul œil suppliant.

Impassible, l'adulte du groupe croisa les bras en déclarant calmement :

-Parce que je le dis.

Soufflant longuement, il monta tout de même à l'arrière avec le reste : la plus jeune occupa la place derrière son oncle, l'albinos siégea du côté de la porte, laissant l'aînée se placer entre-eux. Non pas que cela le dérangeait vraiment.

Le cadet écouta sa charge lui parler avec enthousiaste de la journée d'hier – un certain passage en moins – comme s'il n'avait pas été là, pendant que l'adulte fumait tranquillement une cigarette dehors.

Tyki ferma sa porte, inséra sa clé dans le contact et fit démarrer le moteur, regardant rapidement son rétroviseur pour voir la banquette arrière. Il fronça les sourcils.

-Le borgne, met ta ceinture avant que je ne vienne le faire pour toi.

Road pouffa de rire à ses côtés et Allen souriait légèrement, avec amusement, leur propre ceinture attachée au moment même où ils s'étaient installer.

-Je pourrais vouloir que tu fasse exactement cela, Taquina-t-il avec un grand sourire enjoué.

Il sentit son œil s'agrandir lorsque au lieu de répliquer, ou l'ignorer, l'homme détacha sa ceinture et sortit de la voiture.

-Ahh, Tyki va t'attacher comme un bébé ! Tyki va t'attacher comme un bébé ~ Claironna la fillette en applaudissant bruyamment.

Il fixa bouche bée la portière s'ouvrir, l'adulte se penchant par-dessus sa nièce afin d'atteindre sa bande de sécurité. Cela fait, le Portugais retourna à sa place et engagea une marche arrière comme si de rien n'était.

Road se moquait de lui et à son indignation il en était de même avec son autre voisin, bien que d'une manière différente.

Tyki jeta un coup d'œil derrière, un rictus narquois se formant lorsqu'il vit la rougeur qui colorait les joues de l'adolescent lié à Tricia.

Une demi-heure de conduite et la personne qui lui était liée par le sang l'agaçaient déjà, il prenait de discrète respiration apaisante pour éviter toute explosion.

Une demi-heure plus tard et il en était au stade où il fumait pour calmer ses nerfs bien tendu. Il ne cessait de jeter des coups d'œil dans le rétro pour foudroyer la fillette et le rouquin.

Le plus jeune l'attrapa à regarder et cligna des yeux, son front se plissant de confusion. Il regarda ses voisins un instant puis...

-Road ! Siffla-t-il doucement, Cesse de donner des coup de pieds dans le fauteuil. ( Elle s'apprêtait à se défendre en disant qu'elle avait trop d'énergie pour rester tranquillement immobile, quand ) si tu continues, je ne ferais plus à manger-

-Pas question ! S'exclamèrent cousin et cousine en chœur, l'horreur claire sur leur visage. Tu va pas nous priver de ta nourriture divine.

Il leur donna un regard « testez-moi et vous vous familiariserez avec des pâtes pour les deux prochains jours » qui les firent déglutir d'appréhension. Road cessa instantanément son balancement, allant même jusqu'à ramener ces jambes contre sa poitrine tandis qu'elle enroulait étroitement ses bras autour d'eux.

Tyki grogna, reconnaissant et grincheux à la fois. Il appréciait considérablement la nourriture du jeune tricheur qu'il jurait être aussi bonne qu'un restaurant cinq étoiles.

Durant un quart d'heure le silence habita le SUV, personne ne voulait vraiment parler de crainte que le collégien ne décide qu'ils cuisineraient jusqu'au retour du couple. Ils savaient qu'ils ne survivraient pas

Road, étant une enfant, n'avait pas le droit de toucher au four et au couteau tranchant. Lavi, au vu de ses antécédents, parierait que la cuisine brûlerait même s'il tentait de faire un malheureux steak. Enfin Tyki, refusant de cuisiner par paresse pur et simple, commanderait probablement de la malbouffe et sucreries.

~ Deux heures et demie plus tard ~

La fillette fredonnait un air lugubre en caressant distraitement son puma, son attention reposant sur sa figure de frère. Elle cherchait une trace de contrariété, même moindre, qui heureusement n'existait pas.

-J'y pense : quelqu'un as-il reçu un appel de Sheryl ? Demanda Lavi, ses traits plisser dans la réflexion, en fixant le toit de la voiture.

-Je n'ai eu aucune nouvelle de lui depuis son dernier appel pour me faire garder Road, Fit-il ennuyer. Et c'est tant mieux.

Les enfants/adolescents acquiescèrent parfaitement d'accord avec lui. Après tous les appels de l'homme ne consistaient qu'à les menacer et jaillir des imbécillités sur sa fille. Rien d'important. Très agaçant.

-Né, on mange quoi en rentrant ? Demanda la petite fille, regardant avec incertitude son gardien assigner.

Allen posa un doigt sur son menton, l'air pensif, incitant les trois autres compères à retenir leur souffle en attendant son verdict. Lorsqu'il leur sourit, quelques instants plus tard, en proposant un plat traditionnel, Road acclama de joie en jetant ses bras en l'air, Lavi fit un grand sourire et Tyki apparut satisfait.

La crainte qu'avait fait naître la menace de l'albinos disparut sans laisser de trace. Seul la joie et l'impatiente pouvaient être ressenties à l'intérieur.

En approchant de leur destination, ils virent une voiture de police garer devant la maison Kamelot. Lavi et Allen se regardèrent, l'inquiétude net dans leur regard.

Le Portugais serrait le volant plus fort, ses phalanges virant rapidement aux blancs, son visage ne montrant rien des émotions qui l'habitait.

Eh merde, le pervers n'aura pas fini de m'emmerder s'ils se sont fait cambrioler, Jura-t-il mentalement.

-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Road confuse.

Personne ne lui répondit. Elle s'enfonça dans son siège en serrant plus fort sa peluche, le malaise inscrit sur ses traits. Elle n'aimait pas le silence qui régnait, et encore moins les regards inquiets que s'échangeaient ses voisins.

Garant la voiture à deux pâtés de la résidence Kamelot, Tyki pivota en s'appuyant sur le siège passager, son expression sérieuse.

-Restez ici, je vais voir ce qui se passe.

-Je t'accompagne.

-Non. Tu restes avec eux et tu les surveilles, compris.

N'attendant aucune réponse de la part du rouquin, il descendit de la voiture et enclencha la fermeture des portes avant de s'éloigner. Connaissant sa nièce – et maintenant son cousin – c'était plus prudent.

Rentrant à l'intérieur, il avança dans le salon en prenant bien soin d'observer pour le moindre détail troublant; des objets éparpiller sur le sol, des meubles déplacer/retourner ou encore la télé manquante.

S'il y avait eu un cambriolage, le séjour n'en montrait aucun signe. Il allait passer à la cuisine quand un bruit à l'étage le distrait de son inspection. Cela devait être les flics.

En montant l'escalier, il entendit une voix particulièrement aiguë – qui l'irritait pour une raison lui étant étrangère – brailler après quelqu'un son statut de « policier ». Il renifla dédaigneusement en marchant dans le couloir, entendant clairement la peur sous adjacente de son ton outré, s'arrêtant finalement devant la porte ouverte de sa nièce.

Il plissa son nez de dérision en voyant l'homme de loi : l'agent, dont la dégaine et la tête ne convenaient pas à l'emploi, siégeait sur un coin du lit, des rivières de larmes coulaient de ses yeux exorbités. Il tenait dans sa main droite un manche de parapluie rose – de toutes les couleurs – et dans sa gauche un téléphone tout aussi rose,une tête de Jack O'Lanterne accrocher à celui-ci.

Comment un bouffon pareil as-il pu devenir flic ?

Par politesse seulement, il attendit que l'autre termine sa « conversation » appuyer contre l'encadrement et fixant silencieusement. Donner de l'intimité serait respectueux...il n'en éprouvait aucun pour cette excuse pathétique d'un agent des forces de l'ordre.

Au bout de cinq minutes passer à écouter les tentatives minables d'avoir de l'autorité, il s'alluma une cigarette.

Son action sembla attirer l'attention, il fit un geste nonchalant à l'homme bouche bée. Il attendit patiemment qu'il se reprenne et peut-être le surprendra-t-il en agissant comme un policier honorable.

Lero hurla, sa voix augmentant de deux notes aiguës, en bondissant sur ses pieds et le pointant grossièrement du doigt.

-Qui diable êtes-vous ?!

Il inspira une longue bouffée de cigarette, la réduisant de moitié en un instant, son expression reflétant tout l'agacement qu'il ressentait pour cette espèce de clown du dimanche.

La civilité ne doit plus être un prérequis pour entrer chez eux.

-J'exige une réponse immédiatement ! S'égosilla l'orangette, sa voix emprunte de peur.

Tyki savait qu'avec cet homme, malgré son ridicule, il devait être coopératif s'il voulait des réponses sur sa présence et surtout respectueux. Mais là, franchement, il s'en foutait complètement.

Je parie qu'il n'a même pas d'autorité sur de simples écoliers, Pensa-t-il blasé.

-Et moi j'aimerais bien savoir ce que vous fichez ici, Fit-il en haussant les épaules, de la fumée s'échappant pendant qu'il parlait.

Ahuri d'être ainsi ignoré, le clown essaya de l'intimider en se redressant plus droit et échoua lamentablement : son doigt le pointant toujours tremblait violemment et ses mots ne sortait qu'en bégaiement.

Un soupir de souffrance échappa au Portugais, il sentait venir une migraine.

~ Dans la voiture ~

Les occupants attendaient avec anxiété que leur « gardien/surveillant » ressorte de la demeure Kamelot, lorsqu'une jeune femme en uniforme de policier apparut de la maison où ils étaient garés.

Ils ne lui aurait prêter aucune attention si ce n'était pas la réaction étrange qu'elle eut en repérant la voiture : elle regardait de tous les côtés avec panique en décrochant son talkie-walkie de sa ceinture pendant qu'elle approchait au pas de course vers eux.

Le malaise se lisait sur les deux adolescents, l'aînée piochant rapidement son téléphone afin d'appeler l'oncle de Road, celle-ci glapissant effrayer.

-Pourquoi elle vient vers nous ? Et que fais Tyki ? Interrogea-t-elle en s'accrochant davantage à sa peluche.

N'ayant aucune réponse à lui fournir et voyant bien sa détresse, il décrocha sa ceinture et se pencha par-dessus Lavi pour faire de même avec la sienne. L'agent arriva finalement à eux et tenta d'ouvrir la portière arrière, heureusement fermer.

-Viens là !

Il l'attrapa rapidement et, avec l'aide du rouquin, la tira sur ces genoux où elle se blottit alors qu'il l'entourait de ses bras.

Leur attention à tous était sur la femme qui leur parlait sans qu'ils ne puissent comprendre ce qu'elle disait vraiment, les vitres étant remarquablement bien insonorisées.

-Je crois qu'elle veut qu'on ouvre, Chuchota la petite fille, son visage partiellement caché dans la poitrine de sa figure fraternelle.

-Même si on le pouvait, il en serait hors de question. On dirait presque une folle, quoique...elle l'est peut-être, Déglutit Lavi en ressayant d'appeler.

Un soupir de soulagement collectif fut libérer quand l'adulte décrocha. Lavi ne perdit pas de temps à expliquer la situation de dehors et sa théorie, sa cousine le coupant quelques fois pour réclamer le retour de son oncle.

-J'arrive tout de suite.

Avant qu'il ne raccroche, ils crurent entendre les cris étrangement familiers d'une personne. Ils oublièrent cependant bien vite ce détail quand la femme prit l'initiative de briser la vitre côté conducteur.

Road hurla. Allen cria des obscénités sans s'en rendre compte en tenant sa charge. Lavi tenta d'empêcher une intrusion tout en hurlant des lois aux mots près. Le dernier aurait pu impressionner les deux autres occupants si ce n'était pas pour la folle furieuse qui tentait de pénétrer à l'intérieur pour Dieu sait quelle raison.

C'est la scène sur laquelle tombèrent Tyki et le flic qu'il avait traîné avec lui. Ni une, ni deux, il sprinta en hurlant pour attirer l'attention sur lui, l'autre homme le suivant en silence – pour une fois –

-Veuillez lâcher le suspect interpellé et sortir de ce maudit véhicule ! S'écria Lero dans une crise d'autorité ratée et donc comique.

Lavi rétorqua qu'ils n'obéiraient qu'à condition que celui-ci se calme et que sa collègue s'excuse pour son comportement ultérieur. Il n'y avait aucun moyen que cela se passe et il le savait, c'est pour cette raison qu'il le lui a dit.

Il servait de diversion pour qu'Allen puisse appeler la police – la vrai, ou du moins des agents compétents ou sain d'esprit, ce qu'il doutait que les deux étaient – et expliquer clairement la situation.

Un coup d'œil à côté de lui, lui disait que le portugais perdait lentement l'esprit. S'il prêtait suffisamment l'oreille à ce qu'il disait, il saurait que des malédictions et injures étaient lancées à l'encontre de l'aînée Kamelot. Mais il ne pouvait rien entendre avec les cris du clown et les tentatives d'apaisement de sa coéquipière.

Quelle galère ! Pourquoi Dieu doit-il me détester autant...autrement ce ne serait pas possible que ça se passe ! Se lamenta-t-il, affliger.

Inconnu de lui, c'était la même pensée qui tournait sans arrêt dans la tête de l'albinos. Avoir une malchance pareil était digne d'une malédiction ancestrale.

Sérieusement, l'arrivée de Tyki aurait dû calmer la dame ; elle aurait dû expliquer ses actions, s'excuser et les laisser tranquilles; ils auraient fini par rentrer dans la maison et passer le reste de l'après-midi à jouer à plusieurs jeu de société pour oublier ces événements...

Au lieu de tout ce beau rêve, ils avaient eu le droit à quoi ? La femme criant des inepties incompréhensibles à cause de son collègue dérangé, puis le menottant sans lui laissant le laisser temps de parler.

Il était encore abasourdi de ce qui avait suivi ce geste : Lavi avait carrément quitté la voiture par la vitre manquante et foncer sur la paire, taclant efficacement l'homme et poussant la femme sur lui – il ne blessait pas les femmes...même folle allié – avant d'empoigner l'adulte et le traîner à l'intérieur.

Ils avaient pu revenir en sécurité et bloquer partiellement l'ouverture avec une mallette qui traînait à l'arrière, avant que la paire ne puisse se démêler et relever. Quand ils étaient arrivés à eux, ils ne pouvaient plus accéder à eux grâce à la force que Lavi utilisait pour tenir leur barricade de fortune en place.

-Allen, t'en est où ?! Hurla dit rouquin, la sueur se formant déjà sur son front.

-Je fais de mon mieux, ce n'est pas ma faute si personne ne répon-

Il oublia immédiatement le borgne quand il fut réceptionner par une personne et non le répondeur, déversant déjà un flot de mots d'une voix affoler mais stable. À son immense soulagement, son interlocutrice compris parfaitement la situation et envoyait une patrouille de toute urgence à leur emplacement.

Lorsqu'il raccrocha, il relâcha le souffle qu'il ne savait pas tenir et fit un sourire tremblant à la fillette qu'il tenait toujours.

-Tout va bien aller, la police arrive dans dix minutes grand maximum, Dit-il d'une voix qu'il espérait rassurante.

Elle acquiesça. Il libéra une main pour pousser sa tête contre son épaule, puis fit en sorte de recouvrir son oreille. À sa joie, elle se détendit significativement dans ses bras, ses yeux se fermant même.

Maintenant, il faut attendre.

-...et nous nous excusons pour le comportement inacceptable de nos collègues. ( Il cracha pratiquement ce mot, son regard s'attardant uniquement sur Lero qui se ratatinait sur lui-même pour essayer de passer inaperçu) Nous vous souhaitons une bonne fin de journée.

Le policier serra la main de Tyki avant de faire demi-tour, retournant dans sa voiture. Bientôt, il ne resta plus aucune trace des hommes et femmes de lois, seulement le bordel que certain avait fait.

Claquant la porte d'entrée, il retourna dans le salon où ses charges résidaient avec une bonne tasse de chocolat chaud entre leurs mains, cajolerie exceptionnelle du vingtenaire, les retrouvant agglutiner ensemble sur le canapé avec la plus jeune au milieu.

S'écroulant sur une chaise, il passa une main dans sa chevelure ébouriffer en fixant d'un air las le plafond. Son esprit dérivant quelques instants sur quelque chose de plus agréable...comme une cigarette.

La sonnette interrompit son moment de détente. Il expira fortement et jeta un regard en direction de l'entrée, l'envie de rester où il était et d'ignorer était très forte. Dommage que la personne n'avait pas envie d'enlever son doigt de la sonnette.

Irrité, presque attrister, il se remit debout et se dirigea à la porte. En l'ouvrant, il ne s'attendait cependant pas à voir son frère et sa belle-sœur et au vu de leur réaction, eux non plus.

-Tyki ?! Que fais-tu ici ? Est-ce que la police t'as contacté...

Il se détourna, ignorant le « hé » indigné qui suivit, et retourna de ce pas squatter la chaise. Tout ce qu'il voulait désormais c'était boire son café en paix. Il suffisait qu'il bloque la voix de l'homme pour y accéder. Simple, non ?

Le père de famille se jeta pratiquement sur sa princesse quand il l'a vit, des rivières de larmes dévalant ses joues. Il entama une belle diatribe enflammée d'amour paternel excessif pendant que sa femme regardait la paire avec amour et tendresse.

Elle n'était nullement inquiète pour sa fille depuis qu'un commissaire avait assuré qu'elle était accompagnée de son baby-sitter et son cousin. Elle savait que les garçons étaient parfaitement capables de la gérer. Elle et leur soi-disant kidnappeur.

Heureusement qu'elle était parvenu à convaincre son mari que les enfants devaient partir dormir chez le tuteur du plus jeune, où il aurait sûrement tenté de blesser les garçons et étouffer leur pauvre fille dans une étreinte d'ours.

-Allez-vous bien les garçons, vous me semblez bien fatigué ? Demanda-t-elle soucieuse.

Lavi cligna son œil émeraude, puis haussa les épaules. Il ne voulait pas parler en ce moment, trop d'efforts seraient demander.

-Nous allons bien, Tricia, c'est juste que la journée d'aujourd'hui a été assez mouvementer, Répondit l'adolescent aux cheveux blancs à sa place.

Elle hocha la tête, allant ensuite s'asseoir à côté de son beau-frère. Ses mains jointes devant elle, elle lui adressa un regard bienveillant qu''il répondit par un sourcil levé.

-Je te suis très reconnaissante d'être venu vérifier les enfants, (Elle prit une mine pensive, un doigt posé sur son menton) mais je ne comprends pas pourquoi la police t'es appelé.

-De quoi tu parles. ( Il se moqua ) J'ai rappliqué là à cause du coup de fil que cet imbécile ( il inclina la tête vers Sheryl ) m'a passé à plus de vingt-trois heures, la semaine dernière.

La matriarche parut choquer d'apprendre ceci, son regard se glissant sur son époux toujours en crise de larmes. Son visage prit alors une expression consterner, ses doigts s'enroulant dans sa robe d'été.

-Sheryl !

Relâchant sa fille – celle-ci profitant de ceci pour finir son chocolat chaud – il tourna son attention sur elle.

-Mon amour ?

Un frisson remonta sa colonne vertébrale à la vue du sourire tendu et sombre que sa dame lui donnait.

-Tr-Tricia ?

-Dis-moi : pourquoi as-tu appelé ton frère pour garder Road. ( Il déglutit à son ton doucereux ) mieux encore, pourquoi n'a-tu pas eu confiance en mon jugement et monter ton petit coup derrière mon dos.

Les yeux écarquillées, il secoua violemment la tête en se relevant pour s'approcher d'elle, ses mains levés dans un geste d'apaisement.

-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles; je n'ai jamais fais ce que tu dis, c'est vrai, je-

-Oh ? Vraiment ( Il acquiesça vivement, ses cheveux rebondissant à son geste ) Ce n'est pas non plus toi qui as appelé la police sous prétexte que personne ne te répondait.

L'homme balbutia une réponse. Tyki se rassit plus droit sur sa chaise, plus attentif qu'il ne l'était il y a deux secondes, ses yeux se plissant en scrutant la nervosité de son imbécile de frère.

-Explique !

Sheryl recula d'un pas, bredouillant toujours sa phrase, de la sueur coulant lentement d'à partir de son front. Il ressemblait à un cerf pris dans les phares.

Tricia sourit aimablement à son beau-frère avant de lui raconter la soirée d'hier, satisfaite d'elle quand le visage de son interlocuteur s'assombrit, une grosse veine pulsant sur sa tempe.

À la fin du court récit le Portugais redonna toute son attention à son frère, transpirant désormais abondamment, les recoins de ses lèvres se contractant alors qu'un sourire agacer naquit.

-Alors ( Il se leva lentement et l'approcher avec la même lenteur ) comme ça, tu es le responsable du bordel de tout à l'heure.( Arrivé face à lui, il poussa son doigt dans sa poitrine, le faisant reculer ) des policiers ont pété ma vitre de voiture, ( poussa encore ) on fait hurler ta fille de peur et ont essayé de m'embarquer, Cracha-t-il furieusement.

L'homme glapit en tombant sur le canapé, que les enfants avaient déserté dès l'instant où ils avaient vu l'expression du vingtenaire – son frère projetant une ombre effrayante en le surplombant.

L'épouse se leva calmement de sa chaise, prenant la main de sa fille en signant aux garçons de la suivre, et dirigea le petit groupe dans la cuisine. Il valait mieux laisser les frères régler leur problème tout seul.

Elle ferma la porte de la cuisine pile au moment où la fureur du portugais détonna en gueulement. Elle ne doutait pas qu'il secoue son imbécile de mari comme un prunier, ce dont elle s'en fichait. Il l'avait après tout bien mérité.

Elle pivota sur elle-même et accorda toute son attention sur les enfants, l'incertitude lisible sur leur visage. Elle tapa dans ses mains et leur fit un beau sourire.

-Alors, qui veut faire des cookies ?

Que ce soit son sourire où son ignorance impressionnante des cris résonnant dans la maison, les trois mineurs acceptèrent assez facilement son offre sans trop de malaise.

Bientôt des cookies cuisaient dans le four pendant que la plus jeune racontait tout de leurs « aventures » en famille. Lavi la coupait de temps en temps en ajoutant quelques commentaires ludiques et Allen n'oubliait pas de rappeler certains moments embarrassants.

C'était attachant de les voir s'entendre aussi bien. Les garçons pouvaient facilement passer pour des amis se connaissant depuis l'enfance et les grands frères de sang de la petite fille.

C'était tout simplement merveilleux.


J'ai passer beaucoup de temps dessus, j'aimerais donc bien savoir ce que vous en avez pensez. J'accepterais toute critique constructif que vous pourriez faire ; j'en serais d'autant plus reconnaissante que cela me permettra de m'améliorer, rendant ainsi la lecture de mes prochains chapitres poster plus agréable à lire et d'une bien meilleur qualité.

Aussi, si quelqu'un connaissait un site où blog pour progresser dans l'orthographe et la grammaire, je suis toute ouïe.

Mimi, n'hésite pas à me dire ce que tu en as penser. C'est vrai que le thème d'origine as flancher vers la fin, ce qui j'espère ne t'as pas gêné.

Sur ce ciassu.