Je ne possède aucun des personnages de la série.

Pour Johnny, même maintenant qu'il a une famille, certains réflexes sont durs à prendre. Le problème c'est que cela peut mettre sa vie en danger

Il a été écrit dans la cadre des 24 heures du FoF sur le prompt "Tu n'es plus seul"

Il a été écrit en 1 heure

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


IL FAUT QUE TU COMPRENNES QUE TU N'ES PLUS SEUL

Chapitre 1

La dispute avec Colson, le propriétaire du ranch voisin avait dégénéré assez vite. Tout avait fini par se régler aux pistolets, mais ce dernier avait bien compris qu'il n'était pas de taille contre les Lancer et surtout contre les fils. Entre un lieutenant de la cavalerie et le pistoleros le plus célèbre de la frontière, il était clair qu'il ne faisait pas le poids.

L'échange avait donc été brutal, mais Colson était reparti assez vite. Murdoch savait bien qu'il y avait des chances que ça ne s'arrête pas là, mais pour le moment, ils avaient droit à une accalmie et ce n'était pas plus mal, parce que l'une des balles l'avait touché au bras.

Scott observa la blessure de son père et pressa sa main sur la plaie pour contenir l'hémorragie. Les deux hommes échangèrent quelques mots et aucun des deux ne remarqua que Johnny chancela doucement quand il tenta de faire un pas pour les rejoindre. Une grimace de douleur traversa son visage et le jeune homme porta la main à sa taille. La pointe de ses doigts se tacha de sang. Lui aussi l'une des balles avait fait plus que l'effleurer. La douleur était d'ailleurs en train de se diffuser dans son torse et il aurait bien demandé de l'aide, sauf qu'en redressant la tête il vit Scott s'occuper de Murdoch et le ramener à son cheval.

- Dépêchons Johnny, il faut rentrer ! Lança son aîné sans se retourner.

Johnny déglutit. Il aurait bien voulu le retenir, mais Scott ne se tourna pas vers lui. Il se concentrait sur leur père qui était blessé et Johnny frissonna. De toute manière, il avait déjà pris une balle dans sa vie. Celle-ci ne lui semblait pas pire que les autres et il avait survécu seul.

Le jeune homme tira sur sa veste pour cacher sa chemise et agrippa la crinière de Barranca sur le dos duquel il se hissa. Un vertige faillit le happer, mais il tint bon et parvint à rester en selle.

OooooO

Le trajet du retour, sur le chemin bosselé, fut douloureux, mais Johnny serra les dents. Il voyait bien que son père perdait beaucoup de sang et que ce n'était pas une blessure anodine. Alors il était inquiet pour sa vie, si inquiet qu'il ne l'était pas pour lui.

En arrivant, Scott installa leur père dans le salon pendant que Jelly courait en ville pour aller prévenir le médecin. Scott et Teresa s'occupant de lui, Johnny décida de s'éclipser sans se faire remarquer.

Doucement, en s'accrochant fermement à la rampe pour ne pas s'écrouler, il gagna sa chambre et poussa la porte, notant au passage que ses doigts tremblaient. Le jeune homme frissonna et la poussa avant de retirer sa veste. Sa chemise rouge était imbibé d'une tache plus sombre au niveau de son côté gauche. Sa taille lui fit comprendre que lui aussi aurait sans doute besoin du médecin. Surtout que la balle n'était pas ressortie.

Johnny retira sa chemise et observa sa poitrine blessée dans le miroir. Il posa ses doigts sur sa plaie, s'envoyant une décharge de douleur qui faillit lui scier les jambes. Mauvaise pioche, il fallait qu'il se concentre.

Son regard balaya la pièce et il attrapa la bouteille de whisky qu'il avait dérobé dans la réserve de son père. C'était un peu idiot de le passer de cette façon, mais il n'avait pas le choix.

Johnny mit en boule sa chemise, définitivement fichue et versa le whisky sur sa plaie. La douleur lui arracha un cri et il faillit s'effondrer une nouvelle fois, mais il parvint à tenir bon et à rester debout l'avantage de ne pas en être à sa première balle.

Toutefois, il sentit que ses jambes étaient sur le point de céder et il s'accrocha de longues secondes à la commode pour l'éviter. Il se serait bien assis, mais debout il avait une bonne vision de sa blessure dans la glace et ça pouvait l'aider à ne pas trop se charcuter.

Johnny prit une longue inspiration, expira et attrapa un couteau. Il devait enlever cette balle, sauf qu'au moment où il glissa la pointe de son couteau dans sa plaie, sa souffrance devint trop forte et son corps épuisé céda sans prévenir. Le jeune homme se sentit partir, tenta une dernière fois de se rattraper, mais s'écroula lourdement sur le sol.

OoooO

Au rez-de-chaussée, le médecin termina le bandage sur le bras de Murdoch avec un air soucieux.

- Il va vraiment falloir vous reposer, vous avez perdu beaucoup de sang.

- Je me sens fatigué, mais ça va, marmonna Murdoch en bon écossais irascible.

Scott soupira et se tourna vers le médecin.

- Ne vous en faites pas, nous allons l'allonger. Tu m'aides Johnny ? … Johnny ?

Scott se retourna, cherchant son frère du regard, mais constata qu'il n'était pas là. Intrigué, il se tourna vers Teresa.

- Tu as vu où il est parti ?

- Il est monté, mais c'est vrai, je ne l'ai pas vu redescendre.

L'aîné des fils Lancer fronça les sourcils. C'était étrange. Il laissa donc son père avec Teresa et le médecin avant de se diriger vers l'escalier. Il le grimpa rapidement et arriva devant la porte de chambre de son frère.

- Johnny ! Lança-t-il avant de faire mine de l'ouvrir, bloquant brutalement en apercevant une traînée brune sur celle-ci…

Brune… Un frisson remonta le long de son échine pendant que son instinct de soldat s'activa.

- Johnny !

Un peu précipitamment, Scott pénétra dans la chambre de son frère et un cri se noua dans sa gorge en le découvrant étendu à plat ventre sur le sol de la pièce… à plat ventre dans une flaque de sang…

- Non !

Tout son corps se mit à trembler pendant qu'il se précipita vers lui et qu'il se jeta pour se mettre à genoux à son chevet.

- Johnny ! Johnny !

Inerte, son frère ne lui répondit pas et la pâleur de sa peau le terrifia.

- Johnny ! Non ! Petit frère !

La main de Scott se glissa sur sa nuque. Il perçut la chaleur de sa peau et le retourna avec précaution pour l'allonger dans ses bras. Sa joue reposa mollement contre son épaule pendant qu'il découvrit la plaie à sanguinolente.

- Non ce n'est pas possible… Johnny, murmura Scott en posant la main sur la blessure de son frère. Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Je suis là Johnny… Tu n'es plus seul… Allez petit, frère, ça va aller. Reste avec moi, ajouta-t-il avec douceur avant de relever la tête et de se mettre à hurler. Aidez-moi ! J'ai besoin d'aide ! Vite !

...

Alertés par ses cris, le médecin et Teresa ne furent pas longs à débouler dans la pièce. Les yeux rougis par des larmes qu'il parvenait à contenir tant bien que mal, Scott redressa la tête vers eux.

- Aidez-moi ! Il a de la fièvre, je sens à peine son cœur…

Teresa poussa un cri de désespoir pendant que le médecin se jeta au chevet du jeune homme blessé.