Bonjour à tou(te)s,
Me voici avec ma toute première fanfiction ! Je suis impatiente d'avoir vos avis !
C'est un Drarry - couple pour lequel j'ai un gros coup de coeur. Ces deux-là m'inspirent :)
Il y aura un lemon à la fin, d'où le rating M... donc jeune public, s'abstenir !
Couple HPDM / cela signifie slash, donc idem, homophobes, passez votre chemin...
L'histoire est terminée dans mon ordinateur. Il y a 10 chapitres en tout et je publierai un chapitre par semaine. Les chapitres alternent le point de vue de Harry et de Drago.
Post-Hogwarts
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. Tout appartient à JK Rowling.
Voilà, je crois que je n'ai rien oublié. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !
Didie.
CARPE DIEM
Décembre 2004
1-
Harry
Harry se massa les tempes, sentant un affreux mal de crâne pointer son nez. L'enquête sur laquelle il travaillait depuis deux semaines lui donnait du fil à retordre.
Après la guerre, il s'était lancé à corps perdu dans le travail pour oublier, ou du moins tenter d'oublier, la douleur trop grande qui l'envahissait. Il avait tout d'abord terminé ses études une fois Poudlard reconstruit et obtenu ses ASPICS avec la mention Effort Exceptionnel dans au moins cinq matières, ce qui lui avait permis de choisir la carrière d'Auror.
Après 3 années de formation intensive, il avait enchainé les enquêtes sans relâche et avait rapidement pris du galon. Il dirigeait à présent sa propre équipe et avait gagné en assurance avec les années.
Il partageait son bureau avec ses coéquipiers Seamus Finnigan et Demelza Robins.
Début décembre, plusieurs incidents variés avaient été reportés à leur service, et l'enquête leur avait été confiée. Des sorciers à priori sans histoire avaient commencé à se comporter soudainement de manière étrange, certains en cherchant à prendre des risques inconsidérés comme par exemple voler en balai à haute altitude, d'autres en abandonnant leur travail pour s'improviser du jour au lendemain chanteur de rue sans se préoccuper si des Moldus pouvaient entendre les paroles décrivant le Monde Sorcier. La Loi du Secret étant menacée, les Aurors avaient été mis sur le coup.
Au début de l'enquête, Harry et son équipe avaient peiné à trouver un quelconque lien entre tous ces sorciers, qui semblaient n'avoir pour point commun que celui d'avoir perdu la tête.
Les sorciers ne se connaissaient pas entre eux. Aucun signe d'appartenance à un groupe quelconque ni aucun lien familial ne leur était connu. Ils n'habitaient pas dans les mêmes quartiers et ne se croisaient pas au travail non plus. Les incidents étaient plutôt mineurs pris indépendamment les uns des autres, mais ils se multipliaient et la Brigade de réparation des accidents de Sorcellerie devait à présent multiplier les sortilèges d'Amnésie sur les Moldus témoins des scènes pour préserver le secret de la communauté magique. Le Ministre Shacklebolt en personne avait bien insisté qu'il était impératif de résoudre cette enquête au plus vite.
Il avait fallu plusieurs jours d'enquête pour enfin trouver une piste sur le possible élément déclencheur de cette soudaine inhibition chez certains de leurs congénères. Tous avaient acheté une nouvelle potion mise en vente au début du mois dans plusieurs apothicaireries du Chemin de Traverse. La potion était apparue dans les boutiques avec un évident but commercial en vue des fêtes de Noël toutes proches. Le slogan sur l'étiquette mentionnait :
"Potion CARPE DIEM.
Réalisez enfin vos rêves les plus secrets, vivez votre vie à fond !
Pour vous-mêmes ou pour faire plaisir à vos proches."
Après l'avoir envoyée au laboratoire des Aurors pour analyse, les ingrédients entrant dans la composition de cette potion n'avaient pourtant montré aucune nocivité pour la santé et les Aurors n'avaient donc pas encore réussi à la faire retirer de la vente. Le rapport d'analyse mentionnait toutefois une grande complexité des ingrédients et une magie très subtile qui les liait entre eux, mais aucun d'entre eux ne représentait un quelconque danger à la consommation. Il était par conséquent difficile d'établir de façon claire un lien de cause à effets avec les incidents.
Harry soupira en relisant le rapport. L'Art des potions n'était décidément pas son fort.
"Seamus, connaît-on le nom du laboratoire qui a fabriqué et mis en vente cette potion ?"
"Pas encore, Harry. Il semblerait que cette donnée soit encore confidentielle. Les apothicaires ne veulent pas dévoiler leur fournisseur car la potion Carpe Diem présente un certificat de fabrication en bonne et due forme. En gros, la Guilde des Apothicaires est en droit de taire le nom du fournisseur tant que les produits mis en vente sont validés par le Laboratoire Indépendant de Surveillance des Produits Magiques de Soin et de Confort. Ce qui est le cas dans l'affaire qui nous occupe. Toutefois, une demande leur a été adressée par Demelza dans le cadre de notre enquête. On devrait connaître le nom dans la journée. Demelza est restée sur place pour avoir l'info au plus vite."
"Plus qu'à espérer que cette piste nous mène quelque part" marmonna Harry qui se sentait dans une impasse.
Si l'affaire n'était pas bientôt élucidée, le monde Sorcier risquait d'être mis en péril, et Harry sentait la pression sur ses épaules augmenter chaque jour davantage. Pourquoi fallait-il toujours que ça tombe sur lui ?
Un coup frappé sur la porte de son bureau restée ouverte lui fit lever la tête de ses dossiers éparpillés sur la table. C'était Blaise Zabini, un auror de sa promotion, qui leur apportait un plateau chargé de tasses de café fumantes.
"Toujours à travailler à ce que je vois. Vous devriez faire une pause tous les deux. Surtout toi Harry, ajouta-t-il en sa direction. Tu as une sale tête ces jours-ci. Tu sais que tu as le droit de te détendre de temps en temps ? A quand remontent tes derniers congés ?"
Le mal de tête de Harry empirait et il accueillit avec un sourire sincère la tasse de café que Blaise posa devant lui. Seamus, quant à lui, refusa poliment et préféra aller se chercher un thé dans la pièce d'à côté.
"L'affaire est compliquée et on n'avance pas très vite. J'avoue avoir hâte que tout cela se termine et je ne dirais pas non à quelques jours de repos. Merci Blaise, le café est pile ce qu'il me fallait !" répondit-il.
"Avec plaisir. On vous voit travailler nuit et jour sur cette affaire et avec les collègues, on s'est dit qu'une boisson chaude vous remonterait le moral. Essayez de décompresser un peu malgré tout !" ajouta-t-il en riant.
"Oui, on va essayer." promit Harry en le regardant s'éloigner.
La sollicitude de ses collègues le touchait, mais il savait au fond de lui que s'abrutir de travail était le seul moyen qu'il avait trouvé pour combler l'énorme vide qu'il ressentait en lui. Il chassa bien vite ces pensées qui l'entraînaient sur une pente dangereuse et se replongea dans ses dossiers tout en sirotant son café. Qui sait, un détail lui avait peut-être échappé ?
Vers midi, n'ayant pas avancé d'un pouce, il décida de suivre les conseils de Blaise et de faire une pause pour aller manger sur le Chemin de Traverse. Seamus était déjà sorti pour manger et Demelza n'était toujours pas revenue du laboratoire Indépendant.
En se levant de son bureau pour attraper son manteau, un parchemin s'envola et se déposa plus loin sur le sol.
Harry se baissa pour le ramasser. Il allait le reposer sur son bureau quand un détail attira son attention. Le texte était calligraphié et ne ressemblait aucunement à des pièces de dossier d'enquête. De plus, les phrases semblaient apparaître au fur et à mesure qu'il les lisait.
"Cher Mr Potter, nous vous félicitons pour ce pas que vous venez de franchir en choisissant d'utiliser notre potion Carpe Diem. Nous pouvons vous assurer que vous ne regretterez pas votre choix et que cette décision changera votre vie. Nous avons tous au plus profond de nous des rêves secrets, des désirs enfouis au goût d'inachevé. Il est temps de laisser les regrets de côté et de profiter pleinement des moments que la vie vous donne en vous faisant plaisir.
La potion Carpe Diem est là pour cela. Pour vous aider à verbaliser votre rêve le plus cher et à le réaliser. Il faut quelques heures pour que la potion fasse son œuvre et découvre ce qui se cache en vous qui ne demande qu'à être vécu. Conservez ce parchemin. Il vous indiquera prochainement ce que vous vous êtes toujours refusé de vivre jusque là. Avec la potion Carpe Diem, c'est un serment avec vous-même que vous passez. Un serment magique qui devra absolument être honoré. N'ayez pas peur, vivez !"
Le visage de Harry se décomposait au fur et à mesure qu'il lisait le texte qui apparaissait sous ses yeux.
Comment ça, il avait pris de la potion Carpe Diem ?
De quel serment fallait-il qu'il s'acquitte ?
Qui lui jouait cette mauvaise blague ?
Aux rires qui émanaient de la pièce d'à côté, il réalisa soudain que ses collègues l'observaient et se tordaient de rire en voyant sa tête.
"C'est de vous cette blague ?" leur cria Harry en colère.
"Allez Harry, avoue que c'est drôle. On s'est dit que tu avais bien besoin de décompresser un peu, et les analyses du labo disent que c'est sans danger. On n'a pas résisté à te la faire goûter ! On veut te voir profiter de la vie ! Tu ne fais que travailler sans relâche. On n'est même pas sûrs que tu dormes correctement la nuit. On s'est dit qu'on pouvait bien t'offrir notre cadeau de Noël en avance cette année !"
En comprenant qu'ils avaient versé la potion dans son café, Harry sentait monter en lui une colère bouillonnante et se retint d'exploser devant tout le monde. Il sortit à grandes enjambées du service en fulminant. Il n'arrivait pas à croire qu'ils lui avaient fait ça ! En pleine enquête ! Il ne trouvait pas ça drôle du tout, lui.
"Vous n'aviez pas le droit de faire ça sans mon accord, bande de crétins !"
Et il se rua jusqu'à l'Atrium du Ministère pour s'engouffrer dans la première cheminée libre et s'enfuir vers un endroit où il pourrait crier sa rage. Il se retrouva dans sa cuisine au 12, Square Grimmaurd et laissa sortir sa frustration en poussant un cri rauque. Son cœur battait à tout rompre et sa respiration était saccadée.
Comment ses collègues avaient-ils pu lui jouer ce tour ? Il se sentait blessé dans sa dignité. Après tout, est-ce que ça les regardait si lui préférait se tuer au travail ?
Les mains tremblantes, il relut le parchemin qu'il tenait toujours.
"…c'est un serment avec vous-même que vous passez, un serment magique qui devra absolument être honoré…"
Mais que se passerait-il s'il ne voulait pas jouer le jeu, lui ? Il avait été victime d'une blague de très mauvais goût. Et son mal de tête lui vrillait les tempes à présent. Il fallait d'abord qu'il se calme. Il essaya de respirer profondément. De quoi avait-il peur au juste ? Ce n'est pas une malheureuse potion qui allait lui dicter quoi faire de sa vie après tout ! Il ne savait même pas avec certitude si les incidents des dernières semaines étaient vraiment liés à cette potion.
Il décida d'aller marcher un peu pour prendre l'air. Il ne remettrait pas les pieds au bureau aujourd'hui, c'est certain ! Pour qui le prenaient-ils ?
L'air frais du mois de décembre lui fit du bien. De plus, le ciel était dégagé, ce qui ne gâchait rien. Il longea les berges de la Tamise, se laissant guider par ses pas.
Son esprit fonctionnait encore à toute allure mais sa colère était retombée. Comment agissait réellement cette potion ? Il ne se sentait pas spécialement différent des autres jours.
Le serment mentionné dans le parchemin était-il du même ordre qu'un Serment Inviolable ? N'avait-il pas d'autre choix que de l'honorer ? Et surtout qu'allait-il voir apparaître sur ce bout de papier ? Il s'en voulut de se poser la question, mais sa curiosité avait pris le dessus. Avait-il réellement un rêve inassouvi en lui ?
Il se rendit compte qu'il avait passé ces six dernières années sans s'arrêter un instant pour se poser ce genre de question personnelle. Il avait rompu avec Ginny juste après la bataille de Poudlard. Ron, quant à lui, avait rejoint Georges au magasin des Sorciers Facétieux, et Hermione travaillait à présent au Département de la Justice Magique du Ministère. Tous deux s'étaient mariés et attendaient leur premier enfant. Il les voyait de temps en temps, ainsi que la famille Weasley au grand complet, mais le temps avait filé et Harry s'était plongé à corps perdu dans le travail, sans réfléchir, sans se poser. Sans se demander si la vie n'était pas autre chose qu'une suite d'enquêtes au bureau des Aurors. S'il l'avait fait, il aurait laissé le vide le consumer. Il n'avait surtout pas voulu repenser à la guerre ni à toutes les personnes chères qu'il avait perdues en route, pour ne pas se laisser envahir par la culpabilité ni les regrets. Son statut de Sauveur du Monde sorcier était déjà bien assez lourd à porter. Avait-il eu tort ? Avait-il le sentiment aujourd'hui d'être passé à côté de quelque chose ?
Que fallait-il qu'il change dans sa vie pour atténuer ce sentiment d'immense solitude qui l'envahissait dès qu'il s'éloignait de son travail ?
Les seuls moments de repos qu'il avait entre chaque enquête, il les occupait en passant du temps avec son filleul Teddy. Le voir grandir et s'épanouir le remplissait de joie. Avait-il pourtant envie de vivre autre chose ?
Ses questions tournaient dans sa tête sans trouver de réponses, et il reprit le chemin de sa maison londonienne sans être plus avancé. Son elfe Kreatur s'affairait dans la cuisine lorsqu'il arriva. Ce n'est qu'à cet instant qu'il réalisa qu'il n'avait rien avalé depuis son petit-déjeuner et que son estomac criait famine.
Après son dîner, un hibou lui parvint du travail. Demelza avait enfin obtenu le nom du laboratoire créateur de la potion. Ils s'y rendraient tous le lendemain. Par retour de hibou, Harry confirma qu'il retrouverait ses coéquipiers au bureau à 9h le lendemain.
Malgré lui, Harry surveillait le parchemin plus souvent qu'il ne l'aurait du, attendant de recevoir un indice qui répondrait à ses interrogations personnelles. Il s'était installé dans sa bibliothèque devant un bon feu de cheminée et était sur le point de laisser tomber toute cette histoire en se raisonnant qu'il était absurde qu'une potion puisse déclencher à elle seule une remise en question profonde de sa vie actuelle, quant tout à coup le parchemin se mit à briller. Lorsqu'il le saisit, la lumière s'enroula autour de son bras pour finir par remonter et entourer tout son corps d'un filament bleuté, alors qu'une seule et courte phrase apparaissait d'une belle écriture calligraphiée. La vérité de ces quelques mots lui fit l'effet d'un coup de massue et le laissa la bouche ouverte.
"Avouez votre amour à Drago Malefoy."