J'ai eu l'idée de cette fic après avoir regardé le Cercle d'or, bizarrement ! Ainsi que de fics post-canon où Potter est épuisé par sa vie, etc.

Par contre, j'ai eu un souci de cohérence, le 7e livre de Rowling se passant en 97 et le début de Kingsman aussi, ce qui rendait ma fic virtuellement impossible. Donc j'ai repoussé de dix ans la saga Harry Potter ( de toute façon, vu le retard des sorciers, ils doivent pas trop s'en rendre compte), même si je doute y faire référence. C'est juste pour l'âge ^^

La version que j'avais n'était pas le doublage officiel, donc j'ai dû retravailler après avoir enfin acheté le DVD. Et je peux vous dire qu'on est cent fois plus vulgaire xD

Et comme cette fic suit le film en partie, je prends mon temps pour l'écrire (je suis définitivement pas fait pour la facilité...)

Disclaimers : - L'univers de Kingsman appartient à Mark Millar et Dave Gibbons.

- L'univers de Harry Potter appartient à Rowling.

Bonne lecture !

(Ceci n'est qu'un prologue)


Harry retira ses lunettes, les posant d'une main sur la table, l'autre frottant ses yeux et les ailes de son nez.

Les années passaient et lui ne rajeunissaient pas.

Bon, c'était faux, son miroir lui renvoyait le même reflet depuis… depuis quand, d'ailleurs ?

Aucune importance.

Il était entouré de personnes vieillissantes, aux capacités de plus en plus réduites et aux réflexions de plus en plus étroites.

Lui devait chaque fois plus lutter pour se faire entendre, pour faire cesser les querelles stupides.

Peut-être était-ce parce que lui n'avait pas de cataracte pour aveugler ses prunelles marrons ?

Il fallait du sang neuf aux Kingsmen ou ils courraient à leurs pertes.

Le bruit d'un verre contre la surface de sa chère table en bois de merisier l'incita à rechausser ses lunettes.

- En quel honneur ? Lança-t-il.

Merlin s'assit en face après avoir rempli leurs deux verres d'un excellent whisky qu'il cachait derrière de faux trieurs.

- J'ai jugé qu'il était nécessaire, dans ton état, de s'offrir une petite liberté.

- Une petite liberté à 50 % d'alcool ?

- Parfois, il faut bien ça. Trinquons.

Ils levèrent leurs boissons en se regardant dans les yeux avant d'engloutir leurs toasts d'un mouvement de pomme d'Adam.

Merlin et lui se connaissaient depuis longtemps. Trop longtemps.

Ils étaient entrés à Kingsman en même temps, afin de succéder au poste de Galahad nouvellement libre. Derniers finalistes, on n'avait pu les départager, les faisant entrer tous deux dans l'agence.

- Arthur s'écoute de plus en plus, c'est agaçant, râla Harry.

Complètement affalé dans son confortable fauteuil, il fixait le plafond, ne s'adressant à personne en particulier.

- Je t'ai connu plus violent en son encontre.

- Fatigué.

Il ôta à nouveau ses lunettes mais couvrit cette fois ses paupières de ses mains légèrement refroidies par les glaçons de sa tulipe.

Son ami les attrapa par les branches, le regardant à travers les verres.

- Tu veux que je vérifie la correction ? C'est peut-être ce qui t'épuise.

- Ce qui m'épuise ?

Un ricanement s'extirpa de sa gorge avec difficulté, mais il ne retira pas les mains de son visage avant qu'il ne s'étouffe entre ses lèvres et qu'un œil subitement noisette n'apparaisse entre les doigts.

- Tu veux savoir ce qui « m'épuise », Hamish ? Grinça-t-il.

Il sauta sur ses pieds, monté sur ressorts, plaquant les mains sur la table fragile, ses yeux virant lentement à un vert soutenu, au fur et à mesure que les lentilles colorées se dissolvaient.

- Ce qui « m'épuise », comme tu dis, c'est qu'après tous ces efforts, toutes ces missions, toutes ces preuves de mon efficacité et de mon dévouement à la cause, je dois encore élever la voix pour simplement donner mon avis ! Ce n'est pas normal !

La coquille de gentleman s'était fissurée, ne laissant plus que cet homme au costume ajusté et aux cheveux lissés, au regard fou et tremblant légèrement.

Un homme à bout.

- Harry, calme-toi, je te prie.

Autour d'eux, les lumières clignotaient et les écrans étaient traversés de barres neigeuses.

- J'aimerais ne pas avoir à refaire toute l'installation, si ça ne te dérange pas, trouver des fausses explications de cette envergure n'est pas aisé.

La dernière fois, ils avaient pu soutenir que c'était dû un court-circuit, provoqué par les équipements vétustes, mais là, tout était flambant neuf. Ça ne tiendrait pas.

- Merci.

Il les resservit pendant que son ami se rasseyait et rechaussait ses lunettes.

- Évite les caméras, lui conseilla-t-il.

Ils dégustèrent cette fois leurs boissons, savourant le goût fumé de la tourbe.

- Il va me falloir de nouvelles lentilles, c'était les avant-dernières.

- Tu ne me laisses pas beaucoup de temps pour me retourner.

- Tu adores être au pied-du-mur, ne prétends pas le contraire.

Ils échangèrent un regard par-dessus le rebord de leur verre respectif. Un regard empli de sous-entendu, de regret et de délicatesse.

Le silence s'étira avant que leurs lunettes n'affichent le même message.

Lancelot, mort en mission.

- Eh bien, on dirait qu'il va falloir retrouver de jeunes recrues, comme au bon vieux temps, Galahad, s'exclama son ami. À celui qui trouvera le meilleur ?

Leurs verres s'élevèrent à nouveau mais clinquèrent ensemble, cette fois.

- Et que le meilleur gagne.

Et c'est suite à cette conversation que Lee Unwin participa à l'entraînement des Kingsmen. Et perdit la vie au cours de la dernière épreuve dans un acte de bravoure que n'aurait pas proscrit son mentor.


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