Bonjour à vous ! Suite à une insomnie, j'ai écrit cet OS. J'espère qu'il vous plaira et que, pourquoi pas, vous laisserez des reviews.

Je me suis rendu compte avoir posté le mauvais texte la dernière fois. Voici le bon.

Bonne lecture !

Cela faisait trois ans que Cuddy et House étaient en couple. Tout se passait bien entre eux. House avait appris à apprécier Rachel et à ne plus la voir comme un « sac à crottes ».

La Doyenne et lui venaient de passer une nuit torride tous les deux. Ils avaient prévu de se rendre au fast-food avec Rachel, profitant d'un jour de congé de Lisa. C'était extrêmement rare qu'ils y aillent, mais la petite fille adorait cela. Alors sa mère prenait sur elle, pour lui faire plaisir.

« -Greg ! Dépêche-toi de te préparer ! rouspéta l'Endocrinologue.

-Je suis presque prêt ! répondit le Néphrologue qui était encore en pyjama.

-Pas du tout ! râla Cuddy. »

Vingt minutes plus tard, House était prêt. Il portait un T-Shirt à l'effigie des Rolling Stones et un simple jean. Cuddy était vêtue d'un tailleur beige et d'une jupe grise qui lui allait à merveille. Rachel, enfin, portait un haut bleu clair et un haut marron. Cuddy lança les clefs à House qui s'en saisit avant de s'installer au volant.

« -On va manger des frites ! s'enthousiasma Rachel.

-Avec plein de ketchup ! enchaîna House sur le même ton.

-Ouais ! s'exclama la petite fille, pleine de joie. »

Ils quittèrent l'allée de la villa. Cuddy avait allumé la radio, qui diffusait de la musique pop. Alors qu'ils roulaient paisiblement, le Diagnosticien regarda sa compagne, l'admirant quelques instants.

« -La route Greg, lui rappela-t-elle avec tendresse. »

Il se refocalisa sur la route. Ce fut elle qui lui accorda un regard plein d'amour et de passion. Et c'est à cet instant là que tout changea. Lisa avait maintenant la route dans son angle mort, elle ne voyait pas ce qui se passait. House resta placide pour ne pas l'inquiéter.

Le temps sembla se figer. Un véhicule conduit par un chauffard visiblement ivre déboula à pleine vitesse face à eux. Le Diagnosticien analysa immédiatement que l'esquive était impossible. Au vu de la position des deux véhicules et de la vitesse du chauffard, il ne restait plus qu'une solution. Il n'eut pas besoin de calculer les conséquences de ce choix tant elles allaient être logiques.

« -Désolé Lisa, murmura-t-il simplement. »

Il enclencha sa manœuvre à toute vitesse et mit son côté du véhicule en opposition. Rachel et sa mère ne seraient que peu exposées. C'était lui qui allait subir la très grande majorité du choc. Il allait mourir, il le savait. Mais c'était le choix le plus rationnel. Un vieux misanthrope toxicomane contre deux femmes qui avaient encore des décennies d'avenir devant elles, le choix tombait sous le sens. Même un pur imbécile aurait fait le même choix.

Il ne ferma pas les yeux, voulant affronter la Mort en face. Il s'y était déjà préparé mentalement. Non pas pour ce moment mais il savait que ses années étaient comptées. Entre toutes les fois où il avait failli mourir et son addiction au Vicodin, ce n'était plus qu'une question de temps. Ses yeux océan s'ouvrirent sous la peur incontrôlable du choc.

Les deux véhicules entrèrent en collision. Comme prévu, ce fut le côté conducteur qui encaissa la quasi-totalité du choc. Des éclats de verre brisé volèrent, House se mit en position de protéger au maximum Lisa, ne pouvant protéger Rachel car trop loin.

Quelques instants plus tard, tout était fini. Les deux véhicules étaient arrêtés au milieu de la route, le véhicule des Cuddy-House de manière perpendiculaire à celui du chauffard.

« -RACHEL ! hurla Cuddy, paniquée, en ouvrant sa porte.

-M… Maman ? sanglota la petite fille, sous le choc. »

La Doyenne parvint à sortir et à faire sortir sa fille, leur côté n'ayant quasiment pas été endommagé. Elle tremblait de tout son être. La petite Rachel était totalement tétanisée. Elle serra sa fille contre elle afin que celle-ci ne voit pas les dégâts. Cuddy vit le côté conducteur placé de telle sorte à encaisser totalement le choc. Son esprit, même sous la perturbation extrême qu'il avait subi, n'eut aucun mal à comprendre. Il avait réagi avant tout le monde, son esprit si vif avait compris immédiatement ce qu'il se passait. Et il avait placé sa place en première ligne face au choc. Même sous pression, même contre l'instinct de survie propre au corps humain, même face à la surprise, l'esprit de Gregory House avait su trouver une solution pour la protéger. Même lorsque son esprit était si perturbé qu'elle remarquait pas le sang sur sa tenue, elle comprenait ce genre de choses lorsqu'il s'agissait de lui.

Le tribut ? Elle ne se faisait aucune illusion. Il était très probablement mort. Mort en les protégeant, Rachel et elle. Elle resta statique, Rachel contre elle, jusqu'à ce que les secours fassent leur apparition. Aucune larme ne coulait sur le visage de l'Endocrinologue, son esprit n'était encore prêt à cela. Elle était concentrée sur le fait de protéger sa fille. Elle ne chercha même pas à voir le résultat de l'impact. Elle ne voulait pas le voir dans cet état et surtout, elle ne voulait pas que Rachel voie son « Howse » dans cet état.

Lorsque le véhicule des urgences arriva, une médecin blonde en sortit. Allison Cameron était là. Coïncidence naturellement mais tout de même. Elles n'eurent même pas besoin de parler tant la situation était évidente. L'Immunologiste regarda sa patronne qui fit un discret signe de la tête, pour l'autoriser à aller constater les dégâts.

La blonde se dirigea vers le véhicule. Elle eut une expression de tristesse lorsqu'elle le vit là, la tête sur le volant, le crâne ouvert. Lui, Gregory House était pour elle le patron, le général en chef, le guide, et ce même si elle avait quitté son département. Pour elle, il demeurait ce roc insubmersible. Oh, elle ne se voilait pas la face. Elle savait qu'il avait de nombreuses fêlures et quelques fractures, certaines graves. Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait un jour imaginé le voir mort. Imaginer Gregory House port était un paradoxe en soi. Une chose inévitable mais inconcevable. Un homme ayant vocation à mourir plus vite que les autres mais s'étant à chaque fois joué de la mort. Jusqu'à ce moment fatidique, à un moment il n'avait pas voulu mourir mais où il avait été contraint de mourir. Sa mort inévitable avait permis de sauver Cuddy et sa fille. Elle reconnut le pragmatisme et la lucidité inaltérables de son mentor.

« -Reposez en paix House, lui chuchota-t-elle. J'espère que vous ne souffrez plus là où vous êtes maintenant. »

Elle se laissa aller à une seule et discrète larme. Elle l'avait aimé, elle l'avait détesté mais elle l'avait toujours admiré. Pour Allison Cameron, Gregory House était un être unique, un mélange de génie, de rationalité, de folie, d'égoïsme et d'altruisme. Son dernier acte combinait ces cinq caractéristiques : le génie pour la prise de décisions difficiles, la rationalité de faire le choix le moins coûteux en vies, la folie d'aller contre son propre instinct de survie, l'égoïsme de laisser Cuddy éplorée et l'altruisme de donner sa vie pour en sauver d'autres. Elle constata l'heure du décès : 11h54.

Dans le véhicule les transportant à l'hôpital, Cameron regardait Cuddy et sa fille. Elles venaient de perdre l'homme le plus important de leurs vies, toutes les trois. Et pourtant, aucune des deux adultes ne pleurait. Rachel était à part de par son âge. Oh les deux adultes pleureraient aussi, naturellement. Il était totalement inenvisageable d'imaginer le scénario inverse. Mais elles pleureraient quand elles seraient seules, à l'abri des regards. Dans le bureau directorial pour Cuddy, dans les vestiaires pour Cameron, dans leurs maisons respectives pour les deux. Tous les anciens subordonnés ainsi que les quelques amis du défunt Néphrologue allaient le pleurer, c'était une évidence.

Le trajet se déroula dans le silence le plus complet, en exceptant les pleurs de Rachel. En arrivant à Princeton Plainsboro, Allison brisa le quasi silence.

« -Nous devons vérifier que vous n'avez rien, vous et votre fille, expliqua Cameron avec lucidité.

-Je sais, répondit Lisa sans la moindre émotion. »

Elles furent accueillies par un James Wilson totalement abattu. Il avait été prévenu dès lors que l'identité des personnes impliquées dans l'accident avaient été connues. Il regarda Cuddy. Les yeux bleus de la Doyenne n'exprimaient rien. La petite Rachel se jeta contre Tonton Wilson qui la souleva. Il comprit pourquoi Lisa était aussi placide : pour ne pas affoler davantage Rachel. L'Oncologue sentait les larmes de la petite fille couler contre sa peau.

« -Je m'en occupe, assura-t-il à son amie. Allez vous faire ausculter. »

Celle-ci acquiesça d'un signe de tête.

L'auscultation fut rapide. En dehors de quelques bleus, elle n'avait rien. Physiquement en tous cas. Son cœur était brisé mais son esprit continuait à faire barrage. Ca n'avait aucun sens. Même un esprit aussi brillant que le sien ne comprenait pas comment la situation avait pu passer d'une sortie en famille à ça. Il était capable d'assimiler les micro-événements qui composaient le moment mais pas le moment lui-même. C'était encore trop dur. Ce fut la même chose pour Rachel, House avait parfaitement évalué la situation, encore une fois, même dans un moment aussi critique.

Quelques instants plus tard, James Wilson, Lisa Cuddy et Allison Cameron se trouvaient à une table à la cafeteria. Des vêtements de rechange avaient été prêtés à la Directrice et Rachel avait été confiée aux bons soins de la psychologue de l'hôpital. Tous pleuraient silencieusement la perte d'un homme absolument exceptionnel. Aucun ne parla, ce n'était pas le moment. Dans les prochaines heures ou les prochains jours, oui. Mais pas là. Pas maintenant.

Fin.