Nous revoilà avec un nouveau défi dont le thème est un secret inavouable. Il a été écrit en une semaine, à la suite de Juste Une Nuit.
Il a été relevé également par Sloe Balm et Ryopini, allez lire leurs écrits, ils sont géniaux ! :D
Derek laissa Stiles s'éloigner légèrement, le regard fiévreux, les lèvres rougies par les nombreux baisers échangés. Il avait une envie folle de poursuivre, de plaquer plus fort encore Stiles contre ce mur de lycée, pour continuer à se peloter pendant des heures. Cependant, il n'était que trop conscient qu'il ne pouvait littéralement pas kidnapper son petit-ami. Et surtout, il ne devait surtout pas lui révéler son secret, ce dont il avait peur au quotidien. En effet, dès qu'il sentait le désir monter, il savait que cela signifiait également que son loup était à fleur de peau, à fleur de son esprit, prêt à se révéler.
Et il ne fallait pas que ça arrive. Pour rien au monde. Il ne voulait pas que cela recommence, comme deux ans auparavant. Il avait mis du temps à refaire confiance à un humain et il n'aurait jamais cru que Stiles arriverait si rapidement dans sa vie. Pourtant, quelques années seulement après ce qui avait failli être un drame, le fils du shérif avait débarqué à ses côtés comme une furie.
Ils s'étaient rencontrés sur les bancs de crosse, alors que Derek, en dernière année de lycée, venait donner un coup de main au coach Finstock. Il avait pour charge d'entraîner les joueurs juniors, de les coacher, de les motiver et surtout, de leur donner les ficelles pour être bons. En tant que capitaine des dernières années, il avait accepté de les tirer vers le haut. C'est là qu'il avait été assailli par un adolescent bavard, parsemé de grains de beauté, qui n'avait pas arrêté de le questionner, de babiller autour de lui. Ce qui avait étonné le plus jeune, c'était que Derek n'avait pas cherché à l'éloigner ou à le faire taire, au contraire de ses autres camarades -et plus particulièrement de Jackson Whittemore. Mieux encore, Derek l'écoutait et retenait des informations. Il l'avait prouvé une fois en lui posant une question bien précise. Stiles s'était tu, avait levé haut ses sourcils, avant de sourire comme un forcené et de repartir de plus belle.
Et puis un jour, Stiles s'était planté devant lui, mordant sa lèvre d'une manière que Derek avait jugée sensuelle, et lui avait dit qu'il avait envie de sortir avec lui, qu'il était gay et que c'était okay si lui ne l'était pas mais que voilà, il le trouvait super cool, super beau, qu'il avait un cul d'enfer et que voilà, il avait clairement envie d'être son petit-ami et que...
Derek l'avait fait taire d'un baiser, faisant d'une pierre deux coups. Depuis, ils sortaient ensemble. C'était aussi simple que cela. Tout du moins en apparence. Parce que Derek était rongé par la culpabilité et l'incertitude. Il était étonné par lui-même. Effrayé même. Comment avait-il pu retomber aussi facilement amoureux ? Il s'était laissé embrigader dans un couple, alors même qu'il s'était juré de ne jamais dépendre d'un autre être vivant.
Et pourtant, il n'arrivait pas à arrêter. À chaque fois qu'il essayait, il était happé par les lèvres de l'humain et son cerveau se liquéfiait à leur contact. Il savait qu'il devait en parler à sa mère. Il ne pouvait décemment pas ramener un humain dans la meute, sans avoir l'autorisation de son alpha, Talia. Encore plus avec ce qui s'était passé par sa faute.
Secouant la tête pour se concentrer sur l'humain fébrile entre ses bras, Derek se pencha pour l'embrasser une dernière fois. Il le relâcha ensuite doucement, ne voulant pas vraiment le laisser partir mais n'ayant pas le choix. Il lui murmura un au revoir au creux de l'oreille, envoyant des frissons dans la colonne vertébrale de ce dernier.
Pourtant, alors qu'il se détournait pour rejoindre le parking et, par extension, sa Camaro, Stiles le retint par la main.
"Hmm, Der' ?" souffla-t-il d'un ton légèrement incertain, alertant tout de suite le loup.
"Qu'est-ce qu'il y a ? Ça ne va pas ?"
Les lèvres de Stiles s'étirèrent doucement devant la prévenance de son petit-ami. Il se gratta ensuite nerveusement le haut du sourcil et débita : "En fait, euh… monpèrevoudraitterencontrerceweekend."
Derek haussa un sourcil devant le débit de parole phénoménal de Stiles. Heureusement pour lui, il était un loup-garou, avec une ouïe surnaturelle. Son corps se contracta légèrement et il dut retenir le mouvement de recul instinctif qui le tenaillait. Il soupira avant de se frotter la nuque, mal à l'aise. Il ne pouvait décemment pas accepter dans ces conditions. Il ouvrit la bouche pour débiter une excuse quelconque quand Stiles fit un pas en avant, posant ses mains fines sur son torse, coupant court à toutes tentatives. Derek avait une obsession pour les mains de Stiles. Ses doigts étaient fins, habiles et bougeaient sans cesse. Il ne pouvait s'empêcher de les imaginer sur son corps, posant leur odeur partout sur lui. Il secoua la tête pour repousser le besoin de revendication de son loup et ses pensées perverses avant de craquer, murmurant doucement :
"Ouais… ouais okay. Mais… Ma mère va…" Il soupira, n'osant même pas l'imaginer. "Ma mère va vouloir te rencontrer aussi."
Stiles sourit largement avant d'hocher la tête furieusement, heureux de la nouvelle. Ils n'en avaient pas spécialement parlé mais ils voulaient officialiser leur relation auprès de leurs familles respectives depuis longtemps. Satisfait, il déposa un dernier baiser sur les lèvres de son petit-ami avant de partir en sautillant, rejoignant Roscoe.
Derek passa une main nerveuse dans ses cheveux, las de la situation. Il se dirigea vers sa Camaro avant de suivre la Jeep de Stiles à distance, comme chaque soir. Il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était un mélange de protection envers son petit-ami mais aussi envers lui-même. Il s'assurait en partie que Stiles n'irait pas courir dans les bras des chasseurs pour le dénoncer. Et pourtant, Dieu seul savait qu'il avait confiance en lui. Mais, il était trop abîmé pour ne pas s'y résoudre. Il fit demi-tour à quelques dizaines de mètres de la maison familiale, avant de se diriger de nouveau vers le lycée. Il alla dans les vestiaires de crosse avant de sortir ses affaires de rechange et de prendre une douche, essayant au maximum de supprimer l'odeur de Stiles. C'était devenu son rituel quotidien depuis des mois maintenant. Il ne voulait pas que sa famille découvre qu'il fréquentait quelqu'un. Un humain non-initié de surcroît.
En retournant à sa voiture, Derek se sentit las et fatigué. Il avait peur également, même s'il ne l'avouerait jamais. Il n'avait pas suffisamment confiance en lui et en son couple pour l'annoncer à sa famille. Et pourtant, il n'arrêterait cette relation pour rien au monde. Stiles avait su lui faire retrouver le goût à la vie, illuminant son quotidien. Il n'avait jamais autant souri que depuis que le lycéen était entré dans sa vie.
Le loup soupira avant de prendre le chemin de sa maison, prêt à garder son secret pour une nouvelle journée.
Ω
Malheureusement, le week-end arriva bien vite, sans que Derek n'ait pu parler à sa mère. Il avait l'impression de sentir constamment son regard désapprobateur sur lui. Comme si elle savait qu'il lui cachait quelque chose. Comme si tout allait recommencer, comme deux ans auparavant. Lors de ces moments-là, il avait envie de s'étouffer dans sa honte et sa culpabilité. Un nœud lui enserrait la gorge et il était incapable de parler, ses mots bloqués par les sentiments.
Il avait donné une excuse bateau, comme quoi il avait un entraînement de crosse et qu'il ne reviendrait que pour le dîner. Il ne savait même pas comment il avait fait pour que sa meute ne décèle pas le mensonge dans ses propos.
Le loup se gara dans l'allée des Stilinski, juste derrière Roscoe, avec une boule d'angoisse dans la gorge. Comment cela pourrait-il bien se passer ? Il n'était pas un bon petit-ami, il ne l'avait jamais vraiment été. Le père de Stiles le verrait tout de suite, n'est-ce pas ?
Il sortit de la voiture, récupérant le sac sur le siège passager et marcha d'un pas nerveux vers la porte d'entrée. Il frappa rudement, trop crispé pour réussir à y amener de la souplesse. Il entendit Stiles couiner de surprise et de joie, avant de courir dans les escaliers. Visiblement, il se fit arrêter par son père qui grogna : "C'est moi qui ouvre." alors que son fils lui répondait d'un ton ennuyé : "Rooh papa !"
Quelques secondes plus tard, Derek faisait face à Noah Stilinski, le visage fermé. Il déglutit douloureusement avant de tendre sa main en avant et de croasser : "Bonjour monsieur." L'adulte ne lui répondit pas, augmentant la nervosité du loup avant qu'il ne se mette à rire et ne lui serre puissamment la main. "Eh bien tu en fais une tête ! Rentre Derek, fais comme chez toi." Ce brusque changement d'ambiance déstabilisa le loup qui ne savait plus où se mettre. Stiles s'approcha de lui en levant les yeux au ciel. "Désolé, il adore déstabiliser." Le plus jeune regarda par-dessus son épaule avant de confier doucement : "Te laisse pas avoir s'il te parle de son arme, c'est du bluff." Derek ne put que bégayer : "Son quoi ?"
Stiles rit doucement avant de le tirer en avant et il se retrouva en un rien de temps assis dans le canapé, le sac qu'il avait amené posé sur ses genoux. Il le tendit nerveusement à son petit-ami. "C'est une tarte aux fraises." Stiles fit un bruit de satisfaction, se dépêchant d'ouvrir le carton avant de froncer les sourcils et de se tourner vers le loup. Ce dernier eut la décence de rougir doucement avant d'expliquer, gêné. "Je ne savais pas si ton père allait aimer alors j'ai pris quelques autres trucs. Au cas où."
Stiles éclata de rire, visiblement ravi. "Tu as dévalisé la boulangerie oui ! Merci, tu n'aurais pas dû !" Il s'approcha de son petit-ami avant de poser doucement ses lèvres contre les siennes. Derek se sentit fondre devant la banalité de la scène, se détendant doucement. Puis, Stiles se redressa avant de crier en direction de la cuisine. "Papa, viens voir !"
L'adulte arriva dans le salon avant que ses yeux ne s'écarquillent devant la montagne de pâtisseries, renforçant le rosissement du loup. Il sourit largement, partageant l'allégresse de son fils, ainsi que son amour pour le sucré. Pourtant les sourcils du plus jeune se froncèrent et il prévint : "Qu'un seul, papa, pense à ton taux de triglycérides !" L'adulte se renfrogna avant de retourner dans la cuisine, pestant contre son fils qui le privait de tous ses petits plaisirs.
Stiles grogna pour la forme avant de se remettre à sourire et de se glisser sur les genoux de Derek. Il l'enserra doucement avant de lui dire à quel point il était heureux qu'il soit là et qu'il entre dans son quotidien. Stiles lui répétait souvent à quel point il était fier de lui, qu'il l'aimait et qu'il était une belle personne. Derek ne savait pas comment il en était arrivé à cette conclusion ; sûrement car Stiles ne connaissait pas son passé, mais il se sentait tout de même un petit peu mieux dans ces moments-là.
Le repas se passa extrêmement bien, Derek étant toujours inclus dans la conversation, Noah le questionnant sur ses passions et ses envies. Il lui demanda ce qu'il comptait faire l'année prochaine et quelle équipe de football américain il soutenait. C'était une discussion tout à fait banale et pourtant, Derek se sentit apaisé. Il pouvait presque imaginer sa partie loup rayonner de bonheur dans un coin de son esprit.
Après cela, Stiles l'emmena voir sa chambre et son père demanda d'une voix sérieuse que la porte reste ouverte. Le plus jeune avait levé les yeux au ciel, grognant pour lui-même : "Comme si j'avais envie de le faire alors que t'es là." qui fit sourire Derek. Chez les loups, la notion d'intimité était bien différente.
Ils parlèrent quelque peu, avant que Stiles ne se jette sur lui. Ils échangèrent quelques baisers fiévreux et chauds qui rendirent Derek pantelant de désir. Comme à chaque fois, il sentit son loup affleurer à la lisière de sa conscience et il repoussa l'adolescent, en fermant fortement les yeux. Il bredouilla. "Attends... ton… ton père." Stiles sembla se calmer quelque peu, se contentant de quelques caresses sur son torse, à travers le tissu.
Bien vite, le Shérif les appela pour le goûter et ils dégustèrent ensemble les cookies au beurre de cacahuètes que le plus jeune avait fait à l'avance. Ils étaient délicieux et fondants à souhait, comme Derek les aimait. Stiles sembla ravi de son enthousiasme. Ils se posèrent ensuite dans le canapé, regardant un film Marvel, Stiles lové contre Derek.
L'heure du dîner approcha et le loup dut quitter les Stilinski. Quand il franchit de nouveau la porte d'entrée, il était bien moins nerveux, apaisé même. Il n'aurait jamais cru qu'une simple journée dans une famille humaine puisse être aussi intense et reposante à la fois.
Après un dernier baiser, il s'installa dans sa voiture, fit un signe à Stiles, toujours sur le porche de la maison, avant d'enclencher la marche arrière. Il se dirigea rapidement vers le lycée, contournant les règles de sécurité pour prendre une douche. Il prit même soin d'enfiler ses vêtements de crosse pour sentir légèrement la transpiration, espérant que cela fonctionne alors qu'il sentait si fort comme les Stilinski.
Il soupira de nouveau avant de retourner dans sa voiture et de se diriger vers sa maison. Cette fois, il était résolu à parler à sa mère de Stiles. C'était sûr qu'elle allait l'approuver, n'est-ce pas ? Comment pourrait-il en être autrement alors qu'il avait été si adorablement parfait avec lui jusque-là ? Pourtant, sa motivation retomba aussitôt qu'il entra dans le manoir familial. Il y avait dans la maison une odeur de colère intense qui le fit soupirer.
Il se dirigea aussitôt dans la chambre de sa sœur Cora et l'y retrouva, ainsi que leur plus jeune frère. Comme il l'avait présagé, elle était recroquevillée dans son lit, Nolan à sa droite. Il s'installa à ses côtés et, aussitôt, les deux vinrent se blottir contre lui. Il attendit qu'ils se soient apaisés avant de demander : "Laura ?"
Cora renifla doucement avant de hocher la tête. "Elle a dit qu'elle ne voulait plus d'une alpha aussi tyrannique." Derek lui caressa doucement les cheveux. "Tu sais qu'elle est impétueuse et qu'elle ne le pense pas. C'est une alpha en puissance, elle a besoin de marquer son territoire." Cora ne répondit pas mais se rapprocha de lui.
Ω
Plusieurs semaines passèrent, sans que Derek n'ait le courage de parler à sa mère. Il passait quelques soirées chez les Stilinski, faisant leur devoir ensemble ou profitant simplement de la présence de l'autre. Un soir pourtant, Stiles sembla nerveux et presque irrité. Alors que Stiles posait brusquement deux canettes sur la table basse, Derek se redressa dans le canapé.
"Stiles ?" Ce dernier se tourna vers lui, frottant sa nuque. Il ouvrit la bouche avant de la refermer. Il se lécha les lèvres, plissa les yeux lança : "Est-ce que tu vas me quitter Der' ?" Surpris par cette question, le loup fronça les sourcils, ne comprenant pas comment le plus jeune pouvait penser cela.
Stiles passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de détourner le regard et de s'expliquer : "Ça fait des mois maintenant qu'on sort ensemble et t'as pas l'air de vouloir que je rencontre ta famille. Alors écoute, si tu veux qu'on arrête juste… juste dis-le, okay ? Je comprendrais mais vraiment faut que tu…"
Le loup se redressa, prenant les mains du lycéen dans les siennes, le forçant à le regarder. Ses yeux étaient légèrement humides. Le loup sentit sa gorge se nouer. Il n'avait pas compris à quel point c'était difficile pour Stiles, à quel point il pouvait se sentir rejeté. Il était un petit-ami tellement incompétent… Il ramena l'humain contre son torse, l'enserrant avant d'expliquer. "Bien sûr que non Stiles. Je ne vais pas te quitter. Jamais. Je… C'est juste…" Derek soupira avant de chercher les mots adéquats pour s'expliquer. Finalement, il ne trouva rien de compréhensible pour expliquer la situation, sans révéler son secret. Il dit sobrement "Ma famille est spéciale."
Stiles le serra plus fort encore, enterrant son visage dans son épaule avant de dire d'une voix étouffée par le tissu du T-shirt : "C'est pas grave. Je veux quand même les rencontrer." Derek déglutit, essayant de diminuer la boule d'angoisse qui lui enserrait la gorge avant de finalement se décider. "Okay. Tu peux... venir ce week-end. Si tu veux."
Le plus jeune fit un pas en arrière, brisant leur étreinte, plongeant son regard dans celui du loup. Un sourire lui barrait le visage et il acquiesça avec enthousiasme, babillant sur ce qu'il allait apporter, comment il allait s'habiller et à quel point il avait hâte de les rencontrer. Derek quant à lui, se rassit sur le canapé, cachant au mieux sa panique.
Ω
Trois jours. Il avait eu trois jours pour se préparer, dire son secret à Stiles et dire à Talia pour son petit-ami. Trois jours qu'il avait passés dans une humeur massacrante, rongé par la culpabilité et l'angoisse. Il avait essayé pourtant. Il avait tenté de parler à Stiles. Plusieurs fois. À chaque fois, le plus jeune avait dû partir en cours, ou avait été appelé par le coach Finstock sur le terrain, ou ils avaient été interrompus par un ami... Derek avait maudit le destin de lui jouer des tours aussi cruels.
Quant à l'annonce à Talia… Il avait abandonné l'affaire. Il pensait lâchement que sa mère ne pourrait pas faire un scandale alors que Stiles était présent. Il n'avait même pas prévenu de sa présence au repas du dimanche midi. Il avait pesté contre lui-même et sa lâcheté, mais cela ne l'avait pas aidé à confier son secret.
Alors que Derek venait de recevoir un texto de Stiles annonçant qu'il venait de partir, il ne s'était jamais senti aussi stressé et honteux. Il avait plusieurs fois grogné sur ses frères et sœurs, bien trop irritable pour supporter leur énergie débordante. Alors qu'il était presque midi, on frappa à la porte et Derek se tendit davantage. Le rythme cardiaque du loup s'emballa, en résonance à celui qu'il pouvait entendre derrière l'entrée alors que Laura demandait si on attendait quelqu'un. Talia s'était tournée vers son fils mais il n'avait rien dit, se contentant de marcher d'un pas mécanique vers la porte.
Il aurait pu mourir sur place, comme ça, étouffé par son stress. Pourtant, il réussit à poser la main sur la poignée et à ouvrir la porte. Stiles était rayonnant, comme à son habitude. Il l'embrassa rapidement avant de lever un sac immense à hauteur d'yeux. "J'ai ramené le dessert !'
Voyant que Derek n'avait pas l'air pressé de le laisser entrer, il posa le sac dans ses mains en le poussant légèrement. Le loup était presque figé sur le pas de la porte, entendant les murmures d'exclamations, sentant la surprise dans l'air et il avait envie de fuir avant de sentir la colère et la déception émaner des membres de sa famille. Il s'était tourné légèrement alors que Stiles l'avait contourné, se dirigeant directement vers Talia.
Il s'inclina devant elle, penchant légèrement la tête sur le côté en signe de soumission et déclara : "Alpha Hale, je suis ravie de faire votre connaissance et vous remercie de m'inviter sur vos terres."
Derek se redressa légèrement, choqué par les propos de son petit-ami. Comment… ? Il venait de déclamer la phrase rituelle de présentation à un alpha. Abasourdi, le loup regarda la scène surréaliste se dérouler devant lui. Talia, si elle fut surprise, ne le montra pas, répondant qu'elle était ravie de l'accueillir chez lui. Derek nagea dans un brouillard d'incompréhension, jusqu'à se retrouver assis à table à côté de Stiles, ce dernier lui tenant la main alors qu'il discutait avec Laura de l'entraînement des alphas.
Ω
Plus tard dans l'après-midi, alors qu'ils étaient tous les deux dans la chambre de Derek, ce dernier demanda doucement : "Tu savais ?" Stiles avait souri, de la manière bienveillante qu'il arborait toujours quand il évoquait un sujet sensible pour le loup, avant de répondre : "Bien sûr, je suis le fils du Shérif. Tu imagines s'il ne savait pas pour le côté surnaturel ? Ce serait trop compliqué. Et puis…" Stiles s'approcha doucement de lui avant de se mordre la lèvre. Il l'embrassa doucement, sensuellement avant de se reculer et de pencher la tête sur le côté. "... Tes yeux s'illuminent quand je t'embrasse."
Derek ferma les yeux et baissa la tête d'instinct en entendant cela, avant que Stiles ne pose ses mains sur ses joues, le forçant doucement à le regarder. Il murmura : "Ils sont magnifiques." Le loup croassa : "Ils sont bleus." Stiles lui caressa doucement le visage avant de répondre : "Je sais." Et derrière ces deux mots se cachaient bien plus de choses mais ils n'avaient pas envie d'en parler. Derek était ému, étouffé par l'émotion alors qu'il n'avait pas entendu de raté dans le rythme cardiaque de l'humain, signe de sa sincérité. Stiles savait mais l'aimait malgré tout. C'était probablement la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait avoir.
N'oubliez pas qu'une review permettra à Derek de devenir plus confiant à l'avenir !