Hello! Aloooors, j'ai commencé à écrire cette fic en 2018, puis je l'ai mise dans un coin, pour finalement l'achever il y a quelques jours.
Bonne lecture!
-Arrivée non-programmée par la Porte des Etoiles.
Jack dut se retenir de jurer à l'égard de Walter, qui venait d'annoncer cette phrase -qu'il avait bien trop souvent entendue- dans le haut-parleur. Seulement, il essayait de regagner les quelques heures de sommeil qu'il avait perdues à chercher Sam et Daniel partout sur P3X-147, une planète qu'il avait jugée sans importance, mais qui avait pourtant fasciné les deux têtes pensantes de l'équipe. Durant plusieurs heures, les deux personnes avaient effectué maintes et maintes recherches compliquées sur un simple caillou -enfin ça, c'était comme ça que Jack avait vu les choses-. Il ne comprendrait jamais les scientifiques. Il l'avait su à l'instant même où il les avait rencontrés, tous les deux. Ils pensaient de manière bien trop compliquée pour lui.
En marmonnant quelques paroles incompréhensibles, il quitta le divan de la salle de pause dans lequel il s'était avachi, attrapa son arme de service qu'il avait laissée à côté de lui et avança jusqu'en salle de contrôle, avec une allure de zombie (les cheveux ébouriffés, une démarche plus lente que celle qu'une grand-mère en déambulateur et ne produisant que des sons semblables à des grognements). Il croisa justement Daniel en chemin, qui paraissait d'aussi bonne humeur que lui. Il devait être plongé en pleine lecture d'un bouquin -pas intéressant selon O'Neill- lorsque l'alarme s'était déclenchée.
-C'est qui encore, le demeuré qui a oublié son code pour rentrer à la base, lança le colonel en ouvrant à la volée la porte de la salle des contrôles. J'vous jure qu'il va amèrement regretter de m'avoir réveillé, celui-là. A tous les coups, c'est encore le petit nouveau de SG-11…
-Heu… Non, m'sieur, je suis lภlui répondit une voix dans le coin de la pièce.
-C'est en provenance d'une origine… Disons, pas commune, s'exclama un technicien en observant les coordonnées. A vrai dire, je me demande même comment quelque chose de tel est possible… Nous n'avions jamais testé avant, mais il se pourrait bien que…
-Bon, abrégez, lui dit Jack, ne désirant qu'une seule chose retourner à sa sieste. Et évitez de déblatérer vos paroles comme le fait Daniel, c'est-à-dire en vous égarant et en ajoutant tout un tas de détails superflus…
-J'ai entendu, rétorqua le scientifique à ses côtés, plongé dans ses écrits.
Le technicien observa les deux membres de SG-1 avant de reporter son attention sur son écran, qui était rempli d'informations en tous genres qu'O'Neill aurait été incapable de retenir, même si sa vie en dépendait. Il replaça correctement ses lunettes sur son nez et dit aux deux hommes
-Le signal provient… De la Terre. Mais ce n'est pas celui de la Porte qui se trouve en Russie, c'est... Une autre. Et ce qui est étrange, c'est que l'espace-temps dans lequel elle se trouve est totalement différent du nôtre.
-Autrement dit ?
-Autrement dit, on a affaire à un terrien d'une autre époque, comprit Daniel en relevant enfin les yeux de son carnet de notes, avant de quitter l'endroit afin de se rendre en salle d'embarquement en courant comme un fou. Je dois absolument voir ça !
Jack soupira, le laissant faire. Il avait une fois tenté de le retenir, mais la détermination de son collègue l'avait fait flancher et il l'avait suivi à contre-cœur. Ils rejoignirent donc les soldats postés juste devant la Porte dont le vortex était ouvert, attendant que quelqu'un le traverse et atterrisse chez eux.
-Evitez de tirer tout de suite, leur demanda poliment le scientifique, ce n'est peut-être pas quelqu'un de dangereux… Si ça se trouve, c'est un allié dont les connaissances vont faire avancer nos si nombreuses technologies… Vous imaginez, si cette personne nous permet de faire évoluer la science ? Cela serait tout à fait surprenant. Jack, tu peux dire à tes hommes de se montrer légèrement mois agressifs avec les nouveaux venus ? Cela risquerait peut-être de les effrayer…
Le vortex se mit en mouvement, leur indiquant qu'un individu venait tout juste de le franchir de l'autre côté, ce qui signifiait qu'ils n'allaient pas tarder à le recevoir chez eux. En effet, quelques secondes plus tard, un étrange personnage traversa le cercle de lumière et se retrouva face à une quinzaine de soldats qui pointaient leurs armes à feu directement sur lui, mais cela ne parut en rien l'inquiéter. Il parut plus surpris qu'autre chose. Du moins, c'est ainsi que Jack interpréta l'air qu'il lisait sur le visage de l'inconnu. Ce dernier regarda brièvement autour de lui, examinant la salle avec curiosité, avant de reposer les yeux sur les membres de l'équipe SG-1. Il portait une tunique bleue aux manches longues et larges ainsi qu'un pantalon brun fait du même tissu épais que son haut, tandis qu'une cape bleue-grise pendait dans son dos. Une épée rangée dans son fourreau était attachée à sa ceinture de cuir et ses cheveux gris étaient légèrement en bataille.
–Déclinez votre identité, lui lança le colonel d'un ton autoritaire, tout en croisant les bras.
–Attendez, pourquoi ils ont tout changé ? répondit l'étranger, visiblement perplexe. Il était très bien comme il était, le poulailler, ajouta-t-il. Quoique, le fer partout, c'est mortel !
–De quoi… reprit Jack en fronçant les sourcils, mais il décida de ne pas relever l'étrangeté des propos qu'il venait d'entendre, et reprit : Qui êtes-vous ?
–C'est vous, qui avez tout refait ? s'exclama l'homme en pointant Jack du doigt.
–Je suis le colonel O'Neill, veuillez vous identifier.
–Vous êtes le nouveau boucher, alors ?
–Non mais est-ce qu'il comprend, quand on lui parle !? râla le concerné en décroisant les bras et alors qu'il était sur le point de faire un pas en avant, Daniel eut le bon réflexe de le retenir gentiment par le bras. C'est lui, qui est complètement bouché !
–Jack, peut-être vient-il d'une époque reculée et non avancée dans le temps, lui suggéra son ami, puis il se focalisa sur le nouveau venu. D'où venez-vous ?
–Bah, de la salle du trône, lui répondit l'autre en désignant d'un bref signe de la main la Porte des Etoiles, ce qui intrigua encore plus le scientifique. Comme j'étais passé dans le cercle une fois en venant de la cour, je me suis dit que je pourrais y retourner de la même façon. Vous êtes pas des saxons, du coup ?
–Hum… souffla Daniel, prit de court. Non, nous ne sommes pas de saxons…
–Des maures alors ?
–Non plus, marmonna Jack, qui commençait à perdre patience.
–Ah… Burgondes, je parie !
–Bon, c'est fini ? s'exclama le colonel d'une voix forte qui fit sursauter son collègue. Votre nom, et vite ! poursuivit-il, puis l'inconnu se redressa un peu afin de se tenir droit, et d'un air fier et jovial il leur lança :
–Provençal le gaulois, Chevalier de la Table Ronde ! Non, attendez, je me suis trompé… Ouais, non, c'est Perceval, en fait.
Le militaire échangea un coup d'œil interloqué avec le docteur, qui paraissait stupéfait. Il fallut un petit peu plus de temps à Jack afin de resituer convenablement toutes les informations qu'ils détenaient désormais et une fois qu'il eut compris, sa première réaction fut de soupirer de désarroi.
–Le Chevalier Perceval ? Comme… La légende du Graal, et tout le bazar qui va avec ?
–Ouais, c'est ça ! s'exclama-t-il, enjoué. Mais sinon, vous êtes sûrs que vous n'avez pas un lien avec les burgondes ?
Jack se passa nerveusement une main sur le visage. En plus de manquer de sommeil, il devait faire face à un individu quelque peu dérangé tout droit sorti d'une légende moyenâgeuse mais qui n'avait rien à voir avec ce valeureux guerrier décrit dans de si nombreux ouvrages. Il n'osa même pas imaginer la déception qui devait ronger Daniel, lui qui était pourtant un grand admirateur de cette période et des histoires qui allaient avec.
–Bon, reprenons, soupira le militaire. Vous êtes passé à travers la…
–Le portail dimensionnel, et BAM ! s'écria-t-il en tapant dans ses mains et une fois encore, Daniel sursauta. J'me retrouve ici. Ça c'est parce que le tunnel était offusqué, et du coup, ça m'a pas conduit dans la cour.
– « Offusqué » ? répéta le scientifique, qui prenait des notes dans son calepin. Vous pouvez développer ?
–Bah il y avait des machins qui bloquaient le passage que j'ai pris à l'aller, quoi. Pourquoi, c'est pas ça qu'on dit ?
–… « Obstrué », le corrigea-t-il.
–Quoi ?
–Le passage était obstrué.
–…Ouais, voilà, c'est ça. J'me suis gouré.
–Passons, reprit Daniel. Il semblerait que votre déplacement à travers la Porte des Etoiles vous ait conduit jusqu'ici à cause de… Disons, peut-être des interférences, releva-t-il tout en écrivant ligne après ligne à une vitesse phénoménale. Cela signifierait donc que vous disposez vous-mêmes de l'une des Portes, peut-être même la même que la nôtre, mais datant d'une autre époque, et cela expliquerait le petit problème survenu. Avez-vous conscience du fait que vous êtes peut-être coincé au beau milieu d'un paradoxe ? l'interrogea-t-il, et il ne vit dans le regard de Perceval qu'une certaine forme d'incompréhension.
–… Ouais, c'est pas faux, répondit le chevalier.
–Quoi, qu'est-ce qui n'est pas faux ?
–Ce que vous avez dit.
–Je vous posais la question, précisa Daniel. Mais ce n'est pas important, puisque d'une certaine manière, vous y avez répondu. Alors, ensuite, je voulais vous demander si…
–Par contre, c'est pas que je voudrais tisser comme un laveur, mais on m'attend pour une réunion stratégique, l'interrompit l'autre. C'est que, j'ai de la brioche dans l'assiette.
O'Neill regarda son collègue, comprenant de moins en moins ce que l'individu leur racontait. Jackson se contenta de marmonner distraitement « filer comme un voleur » et « pain sur la planche », tout en rédigeant son rapport, ses impressions. Jack soupira à nouveau, de plus en plus désemparé. Lui qui appréciait pourtant rencontrer de nouvelles personnes grâce à la merveilleuse chose qu'était la Porte des Etoiles, il se devait de reconnaitre que parfois, il était déçu. Seulement parfois. En l'occurrence, sur le moment, ce n'était pas de la déception qu'il ressentait, mais plutôt une forme de… D'indifférence. Il ne savait quoi penser de cet homme qui se tenait debout face à eux.
–Comment je repars ? leur demanda-t-il soudainement.
–Sûrement de la même manière que vous êtes arrivé, répondit du tac au tac le militaire.
Brusquement, le fluide de la Porte s'agita derrière le chevalier, qui se retourna vivement et sursauta, avant de dégainer maladroitement, faisant ensuite tomber son épée, qu'il ramassa en manquant de se prendre les pieds dans sa cape. Visuellement, Jack trouva cette scène assez drôle, proche du ridicule, mais il se garda bien de faire le moindre commentaire, et son visage resta de marbre. Les soldats, sur leurs gardes, dirigèrent leurs armes vers le vortex, prêts à faire feu dès qu'ils en recevraient l'ordre. Quant à Daniel, il se contenta de lever les yeux de son calepin, tandis que la voix d'Harriman résonna dans toute la base, prononçant encore et toujours les mêmes mots : « Arrivée non-programmée par la Porte des Etoiles ». Ils attendirent donc patiemment, une seconde, puis cinq, puis dix, jusqu'à ce qu'une seconde personne fasse son apparition.
–AH, Sir ! s'exclama Perceval en abaissant son arme, qu'est-ce que vous faites là ?
–Mais et vous, triple buse ? s'emporta le roi de Bretagne à l'égard du chevalier. Ça fait des plombes qu'on vous attend et qu'on vous cherche partout ! Vous savez que les Huns essayent de nous envahir ?
–Et la réunion ? lui demanda Perceval, surpris.
–La réunion, la réunion, mais on s'en COGNE, de la réunion ! tonna Arthur en attrapant Perceval par le bras, le forçant alors à le suivre. Je vous préviens, si vous l'ouvrez encore une fois, je vous fais enfermer dans un cachot avec une demi-douzaine de péquenots et je vous regarde vous faire taper dessus pendant une heure, c'est compris ? Allez, on file, enchaina-t-il sans laisser à l'autre homme le temps de répondre.
–Une seconde, répliqua Daniel. Jack, allons, nous pouvons quand même tenter d'en savoir plus sur eux, non ? Je veux dire, nous avons eu l'occasion de rencontrer Merlin, lorsque nous devions affronter Adria, mais c'est une seconde opportunité qui s'offre à nous ! La chance d'en apprendre davantage sur tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la quête du Graal.
–Hey, vous avez vu Merlin ? s'exclama Perceval en se tournant vers eux. Quand ?
–Il y a un petit moment déjà. Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de lui poser toutes les questions que nous avions, mais il nous a transmis une très grande partie de son savoir avant de disparaitre.
–Eh bah, ça devait pas être fameux, rétorqua Arthur, toujours de mauvaise humeur. Entre ses sortilèges qui marchent pas, ceux qui marchent en manquant de faire exploser la moitié du château et ses potions qui font gerber, je vois pas ce que son savoir a de si intéressant. Bon, vous allez vous bouger, oui ? poursuivit-il en s'adressant à son chevalier.
–Attendez ! s'exclama le scientifique, on a des questions à vous poser !
Les deux visiteurs se regardèrent un instant, puis le souverain fronça les sourcils et fit signe à Perceval de se rapprocher, ce que l'autre homme fit.
–… Non mais sans déconner, c'est qui, ces mecs-là ? lui demanda Arthur sans lâcher Jack et Daniel des yeux, sentant que même s'il avait perdu patience depuis un bon moment déjà, il pouvait encore tenir quelques secondes avant de se mettre à tout cramer.
–Ch'ais pas, je pense que c'est des burgondes, lui murmura son acolyte. Faut pas les écouter, ils disent que des conneries ! ajouta-t-il.
–Bon allez, on se tire. Le château va pas se défendre tout seul, enchaina Arthur en entrainant Perceval avec lui à travers la Porte des Etoiles et une fois qu'ils furent passés, le vortex se referma de lui-même, sans qu'aucun des techniciens n'ait eu à toucher quoi que ce soit.
Déstabilisé, O'Neill et Jackson se regardèrent, ayant du mal à bien comprendre ce qui venait de se produire. Dans la salle, les soldats abaissèrent leurs armes, ne voyant plus aucune menace à éventuellement contrer, et toutes les alarmes se calmèrent progressivement. Le militaire réarrangea mentalement tout ce qu'il avait vu, entendu, appris, compris… Pour au final se rendre compte qu'il était trop fatigué pour essayer de faire de l'ordre correctement dans son esprit. Un détail remonta cependant parmi les autres et, toujours avec son air perplexe, l'homme se tourna vers son acolyte et lui lança :
–C'est juste moi, ou… Il a insinué qu'on était cons ?
