Bonjour tout le monde!
Me revoici avec une nouvelle histoire qui se déroulera en deux partie.
J'espère que cela vous plaira.
Petite question pour ceux qui suivent mes fics Harry Potter:
Est-ce qu'il y a une histoire pour laquelle vous voudriez une réécriture ou une suite?
Bonne lecture et j'espère à bientôt,
Mower.
Première Partie:
Assis dans les gradins du tribunal parmi un tas d'autres sorciers, Harry Potter regardait le match verbal qui se déroulait sous ses yeux. Bien évidemment, il ne voulait pas être là, n'avait jamais voulu l'être et le voudrait encore moins demain après avoir assisté à ça aujourd'hui ! Alors pourquoi sa présence ici, en ces lieux ?
Et bien, cette réponse ne contenait qu'un mot, ou plutôt qu'un prénom : Hermione.
La jeune femme qui était sa meilleure amie l'avait presque imploré d'être présent lors de l'audience. Ou bien menacé serait un terme plus exact ?! Elle voulait se sentir soutenue à cent pour cent par son meilleur ami et son mari, comme elle l'avait si bien dit, pour sa première affaire en tant qu'avocate.
À la fin de la guerre, la jeune femme avait décidé de s'orienter vers le droit. C'est sans surprise qu'elle avait réussi à passer haut la main chaque année d'étude. Comme pour les moldus, les études de droit se déroulent sur huit ans dans le monde magique et pour le dernier cycle, chaque élève est obligé de défendre au minimum trois cas pour pouvoir valider — en plus de leurs examens finaux — leur diplôme.
Cette affaire était la première que Hermione prenait en charge. Il était donc naturel qu'elle souhaite y voir présent ses proches. Surtout qu'elle n'avait plus de contact avec ses parents.
Harry avait donc fait l'effort de venir. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que la jeune femme avait une autre idée en tête.
Il avait quitté le monde sorcier depuis la fin de la guerre et il savait que se montrer à une audience, où l'un des partis était représenté par sa meilleure amie, allait faire jaser. Hermione aussi était au courant et il se doutait qu'elle l'avait fait venir dans ce but.
Dix ans avaient passé depuis la défaite de Voldemort. Il y avait eu beaucoup de blessés, beaucoup de morts. Une aide psychiatrique avait été mise à disposition pour aider ceux qui le souhaitaient à surmonter cette épreuve.
Harry avait refusé l'aide du ministère. Pourtant, il avait tout de même reçu le sortilège de la mort deux fois dans sa vie et s'il s'en était sorti indemne à chaque fois, ce n'était pas le cas de son esprit. Mais il n'avait rien voulu entendre, alors qu'il descendait petit à petit en enfer.
Après sa victoire, Harry n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Même les potions de sommeils étaient inefficaces. Il était devenu de plus en plus aigri et énervé. Sa magie, en écho à sa souffrance, devenait incontrôlable. Et puis un jour, il en avait eu marre et il était parti. Il avait quitté le monde magique.
Enfin, pas tout à fait. En réalité, il s'était trouvé une jolie petite maison perdue dans la campagne, loin de Londres. Il n'avait pas renoncé à la magie en général, juste à la sienne.
Être isolé de tout le monde lui avait fait du bien. Il avait pu retrouver un semblant d'équilibre et de paix, la tranquillité de son foyer l'y aidant beaucoup.
Après avoir réussi à retrouver le sommeil, il avait dégoté un emploi, sous un faux nom, chez la Gazette du sorcier dans la rubrique Loisirs et Vacances. Ses articles plaisaient à un grand nombre de sorciers et sorcières et un jour, son chef lui avait demandé s'il était possible de faire un magazine uniquement là-dessus avant la période des grandes vacances.
Harry avait accepté à condition qu'il soit augmenté en conséquence. Désormais, depuis maintenant sept ans, il s'occupait uniquement de la publication de deux magazines. Un pour l'été et un pour l'hiver. Les revenus étaient largement suffisants pour qu'il puisse vivre et se faire plaisir. Bref sa vie était plutôt tranquille et il aimait ça !
Et voilà, qu'il était revenu dans le monde sorcier à cause de sa peste de meilleure amie ! Malgré le fait qu'il ne s'était jamais intéressé de près ou de loin aux lois, Harry avait utilisé tout le temps libre qu'il possédait pour se renseigner un maximum sur le procès auquel il allait devoir assister.
Ça aussi c'était quelque chose qui avait changé chez lui. Fut un temps où il n'aurait jamais ouvert un livre juste pour pouvoir parer à toutes éventualités. Mais ses expériences lui avaient apporté une certaine soif de connaissances. Il n'était pas devenu aussi studieux que Hermione, mais s'il le voulait, il pouvait passer plusieurs heures, voir jours, à étudier un même sujet.
« Madame la juge. Je maintiens que le monde sorcier se porterait bien mieux sans les lois écrites pour la société des Sang-Pur. Chaque sorcier devrait être jugé de la même façon. Chaque sorcier devrait répondre aux mêmes lois. En gardant ce système de juridiction, nous propageons l'idée absurde que les Sang-Pur sont différents des autres sorciers. De telles pensées sont dépassées et n'ont plus leur place dans notre société. »
La voix de Hermione attira l'attention de Harry sur elle. Son amie était vraiment devenue une belle femme et Ron avait beaucoup de chance d'être son mari. Cependant, elle n'avait absolument pas changé sur certains points.
« Et vous, Monsieur Potter, qu'en pensez-vous ? »
La juge tira Harry de ses pensées pour la regarder sans trop savoir s'il allait répondre ou pas. Il avait bien fait de se renseigner sur cette affaire finalement. Il remarqua que toute l'assemblée avait les yeux rivés sur lui, sauf l'avocat de la partie adverse, et qu'ils attendaient tous son verdict. Comme si sa parole ferait loi.
Merlin, qu'il détestait ça ! Il poussa un soupir las, mais se leva quand même afin que tout le monde puisse bien le voir et l'entendre.
« Je pense, » dit-il d'une voix calme et grave « que Monsieur Malfoy a raison. »
Aussitôt, il y eut des réactions diverses dans la salle. Des chuchotements s'élevèrent de partout, mais
celle qui fit le plus de bruit fut sans nul doute sa meilleure amie.
« Harry ! Comment peux-tu me faire… je veux dire, comment peux-tu affirmer une chose pareille ?! Les lois des Sang-Pur sont… »
« Le ciment de notre société, » la coupa Harry. « Je suis venu ici parce que tu me l'as demandé, mais je n'ai jamais dit que je prendrais ton parti, Hermione. C'est vrai, que certaines lois remontent à une autre époque, mais elles étaient là avant nous et certaines d'entre elles ont protégé le monde sorcier.
De plus, je ne vois pas pourquoi tu te plains des lois pour les Sang-Pur. Elles sont bien plus strictes que les nôtres et touchent une minorité de personnes. Ta cliente ne t'a certainement pas engagée pour que tu refasses le monde et si tu avais pris la peine de mieux te renseigner au lieu de croire que tu savais déjà tout, tu aurais pu lui affirmer qu'elle n'est pas obligée d'accepter ce mariage. Comme nous tous ici, elle a le choix. Soit elle se marie, soit elle renonce à son héritage. Dans la mesure où elle est fille unique, je doute que ses parents soient enclins à donner leur argent à la société s'ils renient leur fille. » Déclara Harry avant de reprendre à l'attention du juge. « Est-ce que cette histoire vaut la peine de remettre en cause les lois créées par les Sang-Pur ? Non, je ne crois pas. Et je reste sur ma position, que ces lois ont tout de même permis à notre monde de se protéger de la folie des moldus. N'oublions pas que notre population est de cinq cents millions pour presque neuf milliards pour les non-sorciers. Mettre fin, ne serait-ce qu'à une seule de ces lois et ce sera leur fin dans son intégralité. »
Harry se tourna de nouveau vers Hermione. Son amie fulminait, mais il était hors de question qu'il s'arrête en si bon chemin.
« Tu as toujours voulu changer le monde, Hermione. » Continua-t-il incapable de se retenir. « Déjà à Poudlard tu avais monté une association pour les elfes de maison sans même chercher à savoir ce qu'ils voulaient vraiment. Aujourd'hui, tu recommences. Mais ce que j'aimerais savoir, c'est si tu te bats pour le monde sorcier ou alors uniquement pour toi ? Car en l'occurrence, je n'ai pas l'impression que tu défends les intérêts de Miss Frinch, mais plutôt les tiens. »
Il y eut un silence de mort dans la salle et tout le monde avait les yeux rivés sur lui. Même Malfoy s'était tourné pour le regarder. Mal à l'aise, Harry déclara :
« Bien. Je ne pense pas que ma présence soit d'une absolue nécessité, donc je vais m'en aller. J'ai encore plein de choses à faire. »
Sa voix était toujours aussi calme et posée malgré sa forte gêne intérieure et il réussit à retenir son corps de ne pas se sauver en courant. Alors qu'il longeait le couloir qui menait à la zone de transplanage, il ressentit un léger picotement au niveau de sa nuque. Il se retourna et put voir au loin que Malfoy continuait de le regarder. Lorsque leurs yeux se croisèrent, ce dernier détourna immédiatement la tête.
Harry quitta le ministère et oublia rapidement ce qu'il venait de se passer. Une fois chez lui, il se replongea tout de suite dans la préparation de son magazine d'hiver. Il se dirigea vers son bureau où l'attendaient des tonnes de documents sur des restaurants, des films, des musiques, de la nourriture. Il allait devoir faire le tri et surtout faire en sorte de ne pas ressortir un nom déjà cité dans un ancien numéro. Il avait décidé qu'il ne pourrait réutiliser une information que cinq ans après qu'elle ait été publiée. De ce fait, peut-être que les choses auraient changé et si ce n'était pas le cas, ses lecteurs auraient le plaisir de revoir un sujet d'article écrit de manière différente.
Plongé dans son travail, il sursauta quand il entendit sa sonnette d'entrée. Il regarda l'horloge et constata que ça ne faisait que deux heures qu'il s'était remis au boulot. Juste deux heures, et pourtant, le soleil était déjà couché, laissant un ciel noir parsemé d'étoile et de nuage derrière lui.
La sonnette retentit à nouveau et Harry s'écria, « J'arrive ! ». Il se doutait qu'il s'agissait d'Hermione. Qui d'autre pourrait venir le voir à une heure pareil ?! Surtout que son adresse était inconnue de tous, sauf de ses proches. Comme les Weasley et Hermione. C'était tout et déjà largement suffisant.
Harry alla ouvrir la porte et s'apprêta à renvoyer paître la jeune femme, quand ses yeux croisèrent ceux de son invité. Sa réplique se bloqua dans sa gorge et il regarda avec stupéfaction, Draco Malfoy.
« Bonsoir, Potter. Je peux entrer ? » ajouta le jeune homme après de longues minutes de silence.
« Heu… oui, bien sûr. »
Harry s'écarta pour laisser passer son invité surpris. Il le conduisit dans le salon et lui indiqua le canapé pour qu'il puisse s'asseoir.
« Tu veux boire quelque chose ? » demanda Harry en allant dans la cuisine.
« Non, merci. »
Lui, par contre, se prit un café. Une fois que Malfoy serait parti, il savait qu'il allait travailler toute la nuit. Donc la boisson ne lui ferait pas de mal. Il retourna dans le salon et prit place juste en face du jeune homme. Habillé dans un costume sur mesure et certainement hors de prix, Draco Malfoy respirait le luxe et la beauté. Cependant, il n'avait plus cette lueur dans les yeux qui disait, « Je suis un Sang-Pur, je suis riche et je suis le meilleur ».
« Alors, Malfoy, que puis-je pour toi ? »
« Tu sais, Potter, tu as une très jolie maison. Elle est vraiment décorée avec beaucoup de goût. Et… »
« Inutile de tourner autour du pot, Malfoy. » Le coupa Harry. « Je me doute que tu n'es pas venu ici pour une visite de courtoisie. Tu veux quelque chose et tes flatteries ne te serviront à rien. Alors, viens-en au fait. »
Draco pinça ses lèvres et garda le silence un moment. Puis il poussa un petit soupir et dit, « Très bien. Je veux un enfant de toi. »
La gorgée que Harry était en train de boire se coinça dans sa gorge et lorsqu'il toussa, elle ressortit par sa bouche et son nez, lui brûlant les narines. Il réussit tant bien que mal à calmer sa toux, avant d'attraper un mouchoir dans le distributeur en carton qui se trouvait sur la table basse. Il s'essuya la bouche et se moucha. Puis il demanda à Draco de patienter un instant. Il devait changer de tee-shirt
« Je te demande pardon, mais je n'ai pas bien compris ce que tu as dit. Est-ce que tu pourrais répéter ? » demanda Harry avec un calme qu'il était loin de ressentir.
Il venait de revenir dans le salon et par réflexe, avait attrapé la tasse de café pour la porter à ses lèvres. Son geste se suspendit en plein vol, sa mémoire lui rappelant ce qu'il s'était déroulé quelques minutes plutôt et après un regard énigmatique pour l'objet, il décida de le reposer.
« Je pense au contraire que tu m'as très bien entendu. Sinon tu n'aurais pas été à deux doigts de recracher ton café sur moi. Alors ? » répliqua Draco en ramenant l'attention sur lui.
« Alors, quoi ? » Puis en voyant son visage, il comprit qu'il faisait référence à sa requête. Si on pouvait appeler ça de cette manière. « Oh… mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si ! Pourquoi moi, franchement ?! Et puis, deux hommes ne peuvent pas avoir d'enfants ! Tout ça est ridicule. Trouve-toi une femme, ça ira plus vite. »
Harry s'était essoufflé durant sa tirade. Plusieurs sentiments s'entrechoquaient dans son esprit. Il était d'abord choqué que Draco lui fasse une telle proposition, gêné de ce que cela représentait. Triste, car il se rendait compte qu'il n'avait personne dans sa vie. Lui qui avait toujours voulu une famille avec plusieurs enfants, vivait désormais comme un vieil Hermite.
Il était également méfiant. Tout cela pouvait être une mauvaise blague. Malgré tout, il était plutôt surpris que Malfoy fasse cette requête à lui, son pire ennemi. Il regarda le jeune homme et constata que celui-ci essayait de garder son calme. Visiblement, il n'appréciait pas la réponse de Harry.
« Potter, me crois-tu assez stupide pour venir te dire que je veux un enfant de toi, si je n'étais pas certains que deux hommes puissent procréer ensemble ?! Alors oui, pour ta gouverne, deux sorciers peuvent avoir un enfant. Cependant, plusieurs conditions rentrent en jeu et la potion coûte très cher. Très, très cher. Maintenant, sache qu'étant le dernier Malfoy, je me dois de trouver un moyen de perpétuer mon nom. Ce n'est pas pour autant que je vais aller choisir le premier homme venu. Je veux que le deuxième père soit un homme à ma hauteur : puissant, riche, intelligent, beau et de Sang-Pur. C'est pour ça que je t'ai choisi. En te voyant aujourd'hui au tribunal, je me suis rendu compte que tu possédais toutes ses qualités. »
« Pas toutes, non. » Répliqua Harry, légèrement en colère. Le discours de Malfoy lui donnait l'impression d'être un vulgaire participant de concours pour être le meilleur géniteur du monde sorcier. « Tu sembles oublier que je ne suis pas un Sang-Pur. »
Malfoy balaya ces propos d'un petit geste de la main. « Peu importe. Ce n'est qu'un détail. Ne viens pas chipoter et estime-toi heureux que je t'aie choisi toi. »
« Oh ! Il faut que je m'estime heureux ?! » répéta Harry avec une voix pleine de sarcasmes. « Tu sais ce qu'il te dit l'homme qui doit s'estimer heureux ? Que tu as dix secondes pour quitter sa maison avant qu'il ne te jette dehors à grand coup de pied dans le cul ! »
Harry avait hurlé ses derniers propos et une petite brise chaude s'était élevée dans la pièce. Il eut le plaisir de voir Malfoy pâlir légèrement, mais comme tout bon aristocrate qui se respecte, il préféra partir dignement plutôt que de se faire jeter dehors comme un mal propre. Cependant, avant de quitter la maison il se tourna vers Harry et lui dit :
« Je te laisse un mois pour réfléchir et me donner une réponse. Penses-y… s'il te plait. »
Si la voix de Malfoy avait été arrogante au départ, ses dernières paroles s'étaient faites suppliantes. Mais comme il les avait murmurées, Harry n'était pas trop sûr de ce qu'il avait entendu. Toutefois, cette histoire l'avait perturbé et lorsqu'il retourna dans son bureau, il fut dans l'incapacité de se concentrer sur son travail. Il tourna en rond toute la nuit. Puis il décida d'aller se coucher au petit matin, mais là encore, il lui fut impossible de trouver le sommeil.
Fichue Malfoy !
Malgré tout, Harry ne pouvait s'empêcher de trouver sa requête tentante. Lui aussi aurait voulu créer une famille. Il avait abandonné l'idée après s'être éloigné du monde sorcier. Mais, si ce que Malfoy lui avait dit était vrai, alors il pourrait avoir un enfant grâce à lui. Il devait en parler avec quelqu'un. Il devait en parler avec Ron et Hermione. Où étaient-ils donc quand il avait besoin d'eux ?! Ah oui, c'est vrai ! Hermione devait sûrement lui faire la gueule après son humiliation d'hier. Et il était hors de question qu'il s'excuse. Il décida d'oublier toute cette histoire. De toute façon, il n'était pas gay !
Cela faisait deux semaines que Malfoy était venu le voir et même si Harry se forçait à croire qu'il ne regrettait pas de lui avoir dit non, au fond de lui il doutait encore. Il s'était donc immergé à fond dans le travail pour essayer d'oublier la proposition du jeune aristocrate. Il était en train de relire son article sur un restaurant quand sa sonnette retentit. Avant même qu'il ne s'en rende compte, il était en bas et ouvrait la porte, croyant que Malfoy se trouverait derrière. Manque de chance, ce n'était pas lui.
« Harry James Potter ! » hurla Hermione en le poussant sans ménagement pour rentrer dans la maison. « Comment oses-tu m'ignorer pendant deux semaines alors que tu m'as humilié en plein tribunal. »
Ron suivit sa femme avec un sourire d'excuse pour son ami. « Désolé, mais elle n'arrive pas à digérer. » Avant de rajouter à voix base, « mais entre nous, c'était brillant. Osé ! Mais brillant. »
Harry rigola et les invita à prendre place. Il était vraiment content qu'ils soient là, ils allaient pouvoir l'aider à résoudre son dilemme.
« Harry, est-ce que tu… »
« On s'en fiche Hermione, il y a plus important. » Coupa Harry en s'attirant un regard outré de la part de la sorcière. « J'ai besoin de votre aide pour faire un choix. Un choix vraiment, vraiment important pour moi. »
« Plus important que de choisir entre les Canons de Chudley ou les Tornades de Tutshill ? » plaisanta Ron.
« Oui, bien plus important que ça, Ron. »
« Dans ce cas, on t'écoute. »
Le jeune homme était secrètement ravi qu'Hermione soit distraite par un autre sujet. Non pas qu'il n'aimait pas sa femme. Mais il était également d'accord avec le discours de Harry. Hermione pensait toujours tout savoir et voulait toujours se mêler de chose qui ne la regardait pas. Elle n'avait pas arrêté de lui rabâcher les oreilles sur ce qu'il s'était passé au tribunal. Le fait que Harry ne venait pas s'excuser n'avait pas plus à la jeune femme. Ron était resté silencieux sur le sujet. Inutile de s'attirer les foudres de sa femme en lui disant qu'il était d'accord avec les propos de Harry.
« Voilà, il y a deux semaines, juste après le procès, Malfoy est venu me voir. » Dis Harry.
« Ah bon ? Il est venu ici ? Comment a-t-il fait pour trouver cet endroit ? Et qu'est-ce qu'il te voulait ? » questionna Hermione.
C'est vrai que Harry ne s'était jamais posé cette question. Comment Draco avait-il su où il habitait, alors que la maison était protégée et que seuls Hermione et les Wesley savaient où la trouver.
« Je ne sais pas. » Murmura-t-il plus pour lui-même. « Par contre, je sais ce qu'il veut. »
« Et c'est ? »
« Un bébé. »
Un lourd silence l'accueillit. Ron et Hermione le regardaient comme s'il avait perdu la tête. Mais sa meilleure amie sembla vite reprendre contenance.
« J'ai entendu des rumeurs comme quoi Malfoy aurait eu recours à une fécondation in vitro, mais ça n'aurait pas fonctionné à cause de la magie. Est-ce qu'il pense que ton sperme sera plus fort que le sien ? »
« Non, Hermione. » Répondit Ron. Contrairement aux deux autres, il était un sorcier pur souche et il savait très bien ce que Draco avait voulu dire. « Ce n'est pas dans ce sens-là qu'il est intéressé par Harry. Ce que Malfoy veut, c'est que Harry et lui aient un enfant… Ensemble… Tous les deux. » Avant de rajouter devant l'air perdu de sa femme. « En couchant ensemble. »
« Enfin Ron ! Ça se saurait si deux hommes pouvaient procréer. » Répliqua Hermione.
« Mais c'est le cas. Il n'y a que les enfants nés dans le monde moldu qui ignorent ce genre de chose. Il y a bien longtemps que la potion de fécondité pour homme a été créée. Par contre, ses ingrédients coûtent vraiment très cher et la préparation demande beaucoup de précision, donc elle n'est pas à la disponibilité du premier venu. » Ron se tourna vers Harry et le regarda un instant avant de lui dire.
« Tu es intéressé, n'est-ce pas ? »
« Non ! Oui… je ne sais pas. » Finis par avouer Harry.
« Mais, » commença Hermione. « Supposons que deux hommes puissent réellement avoir un enfant ensemble. Est-ce que tu te rends compte de tout ce que ça implique. Est-ce que vous en êtes bien conscient ? Je veux dire, il ne s'agit pas que de vous et de votre envie d'avoir un enfant. Il est aussi question du bébé. »
« Je sais. » Harry avait déjà pensé à ce que Hermione venait dénoncer et c'est pour cela qu'il était indécis. Car avoir un enfant avec Malfoy signifiait également, à ses yeux, vivre avec ce dernier. Ils devraient faire des concessions et apprendre à se supporter. « Mais, j'ai vraiment envie de fonder une famille. Pourtant, je sais au fond de moi que si je ne crée pas cette famille avec Malfoy, alors je ne le ferais avec personne. Avec qui le pourrais-je de toute façon ?! »
« Tu aurais pu avoir une famille avec Ginny. » Ne put s'empêcher de reprocher Ron.
« Oui, c'est vrai. Mais je ne l'aimais plus. Alors, pourquoi continuer ? »
« Mais Harry, tu n'aimes pas Malfoy. » Fit remarquer Hermione.
« C'est également vrai. Je ne l'aime pas. Cependant, la différence entre Malfoy et Ginny, c'est que je ne risque pas de faire souffrir Malfoy à cause de mon indifférence. Lui et moi on a un but commun, un besoin de fonder une famille. Il m'a dit qu'il voulait un héritier, mais quand il est parti, il m'a semblé triste. Je pense qu'il veut réellement un enfant, non pas pour avoir un descendant, mais juste pour le plaisir d'être un père. Comme je suis dans la même optique, pourquoi ça ne fonctionnerait pas ? »
Hermione et Ron se regardèrent un instant. La jeune femme savait qu'il ne suffisait pas de vouloir un enfant pour que deux personnes s'entendent. D'un autre côté, l'histoire avait montré à mainte reprise qu'une famille créée par raison et non par sentiment pouvait être aussi forte, voir même plus que celles qui naissent par amour. Finalement, ils énoncèrent d'une même voix :
« Peu importe ta décision, on te soutiendra. »
Voilà pourquoi, après ces paroles réconfortantes, Harry se trouvait devant l'appartement de Malfoy. Il avait attendu quelques jours de plus avant d'aller le voir. Il inspira un grand coup et toqua contre la porte. Il dut attendre quelques secondes avant que cette dernière ne s'ouvre, laissant apparaître le maître des lieux. En voyant Harry sur le pas de sa porte, Malfoy écarquilla légèrement les yeux sous la surprise.
« Potter ? Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Je suis d'accord. » Répondit simplement Harry.
Le visage de Malfoy passa par différentes émotions. Son air surpris s'intensifia, puis un immense sourire lui fendit le visage, mais ça ne dura même pas une seconde avant que Malfoy ait déjà remis son masque de neutralité en place.
Cependant, cela suffit à Harry pour savoir qu'il avait fait le bon choix.
« Entre, je t'en prie. »
Harry pénétra dans l'appartement et regarda autour de lui, étonné de voir que l'habitation de Malfoy était si peu meublée et si impersonnelle.
« C'est très… joli chez toi. »
« Menteur. Ce n'est que temporaire. Assieds-toi. » Dis Malfoy en lui indiquant le salon. « Alors, comme ça tu es d'accord pour qu'on ait un enfant ensemble ? »
Il ne s'en rendait peut-être pas compte, mais son timbre de voix trahissait son excitation. Harry eut un léger sourire. Le comportement de Malfoy le confortait dans sa décision.
« Oui. » Répondit-il. « Mais il y a une condition. »
Le visage de son hôte se ferma et une expression dure prit place sur ses traits. « Pourquoi j'aurais dû m'en douter ?! Tu veux de l'argent, c'est ça ? Où alors tu veux que tout ceci reste secret ! C'est sûr qu'être le père d'un fils de Mangemort ça fera tache dans ton CV de héros ! »
« Quoi ? Mais non ! Tu n'y es pas du tout. » Avoua honnêtement Harry tout en sortant un écrin pour le poser sur la table basse et le pousser vers Malfoy. Sa forme ne laissait aucun doute sur son contenu.
« Tu veux qu'on se marie ?! »
« Quoi ? Tu croyais qu'on allait faire un gosse et que j'allais disparaître par la suite ?! Tu n'es pas le seul à vouloir devenir père. Si l'on doit avoir un enfant ensemble, je ne veux pas qu'il souffre de nous voir séparés. Je ne veux pas qu'il subisse une garde alternée ou la moquerie des autres. Alors oui, je veux qu'on se marie. C'est ma seule condition. »
Draco resta silencieux un long moment avant de prendre le petit écrin et de l'ouvrir. Son contenu lui fit pousser une exclamation de surprise :
« Merlin ! Tu comptes vraiment faire ça, Potter ? » demanda Malfoy en fixant l'intérieur de la boîte. « Tu sais que dans ce genre d'union il n'y a aucun retour possible. »
Harry se contenta de lui offrir un sourire en guise de réponse. Il savait très bien ce qu'il faisait pour en avoir longuement parlé avec Ron. Il proposait à Malfoy de faire un mariage magique. Ce genre de pratique était très peu utilisé, car le processus liait à vie les deux personnes. Pour ce faire, il fallait que chacun imprègne une petite boule en cristal de leur magie qui serait ensuite absorbée par l'autre. L'énergie se répandait dans le corps du receveur, se mêlant avec sa propre magie pour ne faire plus qu'un. Harry avait déjà créé sa perle d'énergie. Il ne lui restait plus qu'à attendre la réponse de Malfoy.
« Très bien. Si tu es sûr de toi, alors j'accepte ta condition. » Déclara Draco, avant de rajouter quand il vit Potter ouvrir la bouche. « Mais avant de nous lier, j'aimerais être sûr de quelque chose. »
« Je t'écoute. »
« Est-ce que tu as déjà couché avec un homme ? »
Harry ouvrit la bouche, choqué qu'il puisse lui poser une telle question à un moment pareil ! « Heu… non. »
« J'aurais dû m'en douter. »
« Mais… » tenta Harry.
« Il n'y a pas de "mais", Potter. Il est hors de question qu'on consomme cette alliance tant que tu ne te seras pas habitué à avoir des rapports homosexuels. Ton imbécile d'ami, car je suis sûr que c'est lui qui t'a informé du mariage magique, aurait pu te dire que cette alliance poussait les deux mariés à coucher ensemble les premiers jours. Et quand je dis coucher, je devrais plutôt employer le terme "baiser", car le besoin est tellement intense, qu'il n'y a rien de tendre durant ce laps de temps. »
Malfoy referma l'écrin d'un claquement sec et le posa délicatement sur la table avant de se lever et de dire à Harry de le suivre. Le jeune homme s'exécuta penaud. Il était légèrement en colère contre Ron de ne pas lui avoir parlé de ça. Il comprenait mieux maintenant pourquoi il bégayait en lui parlant du lien. Mais lorsqu'il vit qu'il était dans la chambre de Malfoy et ce que cela impliquait, il pâlit et fit un pas en arrière.
« Il va bien falloir sauter le pas un jour, Potter. À moins que tu penses que les bébés naissent dans les choux ? »
Harry grimaça. « Bien sûr que je sais comment on fait les bébés, Malfoy ! Mais… on ne pourrait pas… parler un peu avant ? » demanda Harry d'une toute petite voix en regardant le lit.
« On aura toute notre vie pour parler. Maintenant, cesse de faire l'enfant et viens ici. »
Malfoy agita sa main pour l'inciter à approcher et Harry finit par obéir. Une fois qu'il fut à un pas du jeune homme, il s'arrêta.
« Bien. Maintenant, déshabille-toi. » Dis Malfoy en commençant à enlever sa propre chemise.
Tout cela était trop impersonnel, trop rapide. Trop gay ! Harry allait donc laisser son courage de Gryffondor et partir. Mais alors qu'il faisait demi-tour, il se sentit pousser sur le lit, tête dans le matelas. Puis ses mains furent tirées vers le montant où un sort d'enchainement les lia et il put sentir l'instant suivant qu'il était nu. Malfoy venait de le ligoter et de le foutre à poil.
« Malfoy ! » s'écria Harry en tirant sur les liens sans réussir à s'en défaire. « Arrête ça tout de suite ! »
« Arrête d'avoir peur. Je ne vais pas te violer, juste d'initier au sexe entre hommes. Si c'est vraiment trop pénible pour toi, tu n'auras qu'à me le dire et on arrêtera. »
Il sentit le poids d'un corps venir reposer sur ses reins. Cependant, au contact de la peau de Malfoy contre la sienne, Harry arrêta immédiatement ses injures. Il pouvait sentir le sexe de l'autre homme reposer sur sa peau et cela le laissa sans voix. Il n'arrivait pas à analyser les sensations que ce contact provoquait en lui.
Lorsque les mains huileuses de Malfoy vinrent se poser sur ses épaules pour le masser, Harry réussit à se détendre légèrement. L'odeur que dégageait l'huile l'enflammait un peu. Il demanda ce que c'était exactement.
« Une huile aphrodisiaque. Il faut que tu te relaxes, sinon je n'arriverais à rien. » Expliqua Malfoy en continuant de le masser.
Ses mains venaient de glisser le long de ses côtes pour remonter vers ses épaules puis sur ses bras. En massant cette partie-là, Malfoy avait été obligé de se pencher et Harry avait senti son excitation glisser contre son dos. Là encore, il n'arriva pas à définir la sensation. Elle n'était pas déplaisante, elle lui avait même donné chaud et pourtant, il savait que ses joues étaient rouges de gêne. Il se crispa inconsciemment et Malfoy interpréta mal son inconfort.
« Tu as peur pour ton cul, Potter ? » demanda-t-il avec sarcasme.
« Avec toi, je suis sûr qu'il faut que je me méfie. C'est bien connu que les Serpentard aiment
poignarder les gens dans le dos ! »
« Hmm, et j'ai un beau couteau. Mais, il n'ira pas dans ton dos, celui-là. » Répliqua-t-il en faisant glisser un doigt sur l'intérieur d'une des cuisses. Arrivé en haut, à la courbe entre la jambe et la fesse, il attrapa quelques poils et tira dessus, faisant couiner Harry. « Par contre, tu es vraiment poilu, Potter. »
« Parce que toi non, peut-être ! »
« Si. Mais mes poils sont comme moi discrets et distingués. Alors que les tiens… eh bien, ils sont comme tes cheveux, indisciplinés et touffus ! »
Sa remarque eut le don de faire rire Harry. Mais son rire se bloqua dans sa gorge quand il sentit un doigt glisser entre ses fesses pour venir effectuer des petits cercles autour de son anus. Il ne se rendit même pas compte que sa respiration s'accélérait à mesure que le doigt réalisait son travail. Il ne savait plus où se mettre, ni quoi dire ou faire et encore moins ce qu'il devait ressentir.
Son corps semblait pourtant très réceptif à la caresse, mais sa tête tournait à vive allure, tentant d'analyser chaque sensation. Elle lui faisait plus de mal que de bien, car elle l'empêchait de se détendre et rendait tout cela horriblement gênant.
« Est-ce que tu as peur, Potter ? » finit par demander Malfoy en se rendant compte que son futur amant ne se détendait absolument pas.
« Non. C'est juste que… je trouve la situation bizarre… irréaliste. »
Draco pouvait comprendre ce qu'il ressentait, est-ce qu'on n'était pas un peu tous pareils au moment de passer à l'acte pour la première fois ? Potter avait déjà dû avoir des rapports sexuels avec des femmes, mais le faire avec un homme, ça devait lui donner l'impression d'être vierge une seconde fois. Pourtant, il n'y avait rien de bien différent entre les deux, si ce n'est que le passage emprunté est bien plus étroit et sensible que le sexe d'une femme.
« Je peux te donner quelque chose qui pourra t'aider à te détendre, si tu veux. » Proposa-t-il.
Harry réfléchit à l'offre de Malfoy. D'un côté, il était légèrement inquiet que l'aide en question lui retourne le cerveau. D'un autre côté, il savait qu'ils n'avanceraient à rien s'il ne se décrispait pas un peu. Toutefois, il demanda quand même, « Ça ne va pas m'embrumer l'esprit ? »
« Non. Ça te donnera juste l'impression d'avoir bu. Tu seras conscient, mais ton cerveau mettra plus de temps à réagir, ce qui l'empêchera de cogiter un peu trop. »
Harry finit par hocher la tête pour donner son consentement. Malfoy porta alors une petite fiole à ses narines qu'il respira quelques secondes. Il ne sentit pas les effets immédiatement. C'est quand Malfoy lui détacha les mains et qu'il les ramena contre lui, qu'il s'aperçut que ses membres étaient plus engourdit. Paradoxalement, chaque touché de Malfoy semblait le parcourir aussi nettement qu'une décharge électrique. L'homme profita de son état pour faire pénétrer un doigt en lui.
Conscient de ce qu'il se passait, son cerveau restait pourtant aux abonnés absents, l'empêchant ainsi d'être gêné. Il pouvait sentir le doigt bouger en lui, palpant son intérieur comme s'il voulait apprendre à le connaitre. Tout cela était étrange, les sensations qui parcouraient le corps de Harry n'arrivaient pas à être analysé et pourtant, un gémissement de bien-être franchit ses lèvres. Son corps venait de s'émanciper de son cerveau. Il était libre de ressentir et d'agir comme bon lui semblait, alors il se mit en mouvement, demandant plus. Voulant plus.
Draco, voyant que son amant appréciait les préliminaires, ajouta un deuxième doigt. Il sentit les parois se contracter légèrement autour d'eux et Potter poussa un petit sifflement de douleur. Mais rapidement, son corps reprit goût au toucher et se remit en mouvement, allant de lui-même s'empaler sur les doigts de Draco. Regarder le petit trou de Potter aspirer ses doigts avec avidité, lui mit le feu aux reins. Il n'aurait jamais pensé trouver Potter bandant, mais c'était le cas. Il était tout simplement… jouissif.
Cependant, il devait se retenir et faire preuve de patience. Il ne le prendrait pas cette fois-ci. Il glissa un troisième doigt parmi les deux autres et quand il fut sûr que Potter était assez détendu à cet endroit, il se pencha vers sa table de nuit pour chercher à tâtons son petit gadget personnel. Il s'agissait d'une petite pierre de Zoïsite à rubis qui avait été poli. Elle était douce au touché et pas plus grosse que son pouce. Elle était censée stimuler le désir. Draco ne savait pas si cela était vrai, mais une chose était sûre, vue comment il allait s'en servir nul doute que le désir de Potter serait stimulé !
Il retira ses doigts et déposa la petite pierre dessus. Il pénétra à nouveau Potter et alla porter la pierre à l'endroit où se trouvait sa prostate. Potter avait dû sentir que le toucher était différent. « Qu'est-ce que... ? » Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, Draco venait de lancer un sort de vibration sur la pierre. Très vite, il entendit Potter le supplier pour en avoir plus, mais il fit la sourde oreille, car il voulait que son amant jouisse uniquement à l'aide de cette pierre. Il s'était donc assis sur Potter de façon à ce qu'il ne puisse pas bouger son bassin pour frotter, Draco en était sûr, son sexe turgescent contre les draps.
« Malfoy… Malfoy, arrête ! J'en peux plus ! » réussit à dire Harry entre deux cris de plaisir.
Il était couvert de sueur et son corps remuait dans tous les sens, cherchant un moyen de libérer la pression qui l'assaillait. Draco n'était pas mieux. Voir Potter dans un tel état lui donnait juste envie de l'enculer s'en préambule, sans chichi, sans tendresse. Il voulait l'entendre hurler, aussi bien de plaisir que de souffrance, avant de le faire éjaculer sur ses draps.
Mais il résista. Il ne pouvait pas lui faire ça pour sa première fois. Il ne le pouvait pas et ne le voulait pas. Il avait bien l'intention dans l'avenir d'enculer, plus qu'une seule fois, ce joli petit cul qui se trémoussait tant bien que mal sous lui. Hors de question de lui faire peur en étant brutale dès le début. Ils auraient toute leur vie pour pimenter leurs ébats sexuelle, alors il pouvait patienter quelques jours. Il était évident qu'une fois la première pénétration passée, la gêne de Potter fondrait comme neige au soleil. Il serait même du genre à échanger les rôles régulièrement. Oui, Draco ne se faisait aucun souci, il était sûr que Potter et lui seraient sur la même longueur d'onde pour le sexe. Là où il était moins rassuré, c'était pour tout le reste.
Allaient-ils bien s'entendre ? Pourraient-ils vivre ensemble ? Seraient-ils capables d'être soudés devant leurs enfants ? Oui, leurs ! Après tout, quitte à se lier magiquement pour un enfant, autant qu'il y en ait plusieurs !
Perdu dans ses pensées, Draco n'avait pas remarqué qu'il ne maintenait plus Potter contre le matelas et celui-ci en avait profité pour glisser une main sous lui. Il se branlait avec force, proche de l'orgasme quand Draco s'exclama. « Ah non ! C'est moi qui décide quand tu jouiras. »
Il réussit à retirer la main malgré les protestations, presque chargées de larmes, que Potter émettait. Il se reconcentra sur ce qu'il faisait et savait faire de mieux depuis son plus jeune âge : Faire perdre la tête à Harry Potter. Et Potter était vraiment en train de perdre la tête littéralement, puisqu'il psalmodiait, non pas son nom, mais son prénom sans discontinuité.
Entendre son prénom dans la bouche de Potter fit bien plus plaisir à Draco qu'il ne l'aurait pensé. Il décida d'arrêter sa douce torture. Il retira ses doigts et la pierre puis retourna son amant afin qu'il soit sur le dos. Celui-ci se laissa faire comme une poupée de chiffon. Son souffle était erratique, ses membres trempés de sueur tremblaient, non pas de froid, mais d'un désir qu'ils ne pouvaient plus contenir. Ses yeux, un peu brumeux, se posèrent sur lui, semblant chercher à comprendre ce qu'il se passait. Draco ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits, il se plaça entre ses jambes et prit son sexe dans sa bouche, l'avalant jusqu'à ce que le gland bute dans le fond de sa gorge. Il avait l'habitude de faire des gorges profondes, alors cela ne l'étonna pas de ne pas avoir de reflux gastrique. Mais ça n'avait pas toujours été le cas. Il se souvenait de ses premières fois où il en avait eu les larmes aux yeux. Cependant, tout cela en valait la chandelle maintenant qu'il pouvait voir sur le visage de Potter une expression de pure extase.
Le corps de ce dernier s'était courbé sur le lit, tentant d'aller encore plus loin, si c'était possible, dans la gorge de son amant. Ses yeux verts s'étaient ouvert en grand sous le choc et sa bouche avait formé un o parfait avant de se figer, incapable de sortir le cri de plaisir qui resta coincé dans sa gorge. Et pour cause, dans cette expression muette, Harry venait d'avoir le meilleur orgasme de sa vie. Il pouvait sentir son sperme s'échapper en de grands jets chauds qui étaient immédiatement avalés par la bouche experte de Draco. À chaque déglutition, son sexe se retrouvait malaxé dans un étau chaud et humide. Lorsque tout fut fini, son corps retomba lourdement sur le matelas et sans qu'il ne puisse rien faire, il se sentit dériver dans l'inconscience.
Harry se réveilla bien plus tard et il était seul dans la chambre. Il sortit du lit et enfila son jean, sans mettre ni caleçon ni tee-shirt, avant de quitter la chambre pour partir à la recherche de Malfoy. Il s'arrêta dans le couloir, se demandant s'il devait continuer à appeler par son nom de famille l'homme qui allait partager le reste de sa vie. De plus, il l'avait déjà appelé par son prénom. Harry rougit en repensant à ce qu'il s'était passé dans la chambre. Il posa ses mains sur ses joues pour leur apporter un peu de fraîcheur et continua son but principal : retrouver Mal… Draco.
Ce dernier était dans la cuisine, assis devant une tasse de thé encore fumante. Harry s'approcha sans trop savoir comment agir ou quoi dire, alors il se contenta de prendre place en face du jeune homme. Une légère grimace se forma sur son visage lorsqu'il s'assit sur la chaise.
« Tu vas bien ? » demanda Draco en relevant la tête vers lui.
« Oui, ça va. »
Suspicieux, le jeune homme insista. « Tu es sûr, tu n'es pas fatigué ? Tu n'as pas mal quelque part ? » Avant d'ajouter en voyant Harry prêt à démentir. « Potter, tu viens de te prendre trois doigts dans le cul et ta prostate a été stimulée pendant une bonne dizaine de minutes. Alors à moins que ce genre de chose t'arrive tous les matins, je doute que tu te portes bien. »
Harry grimaça, voulu nier, puis se ravisa et décida de dire la vérité. « Ça me tire un peu au niveau du coccyx et j'ai les muscles lourds. »
Draco hocha la tête. Il se leva et ouvrit un placard suspendu au-dessus de l'évier. Il en sortit une
petite boîte remplie de feuilles séchées. Il prépara une infusion qu'il tendit à Harry.
« Bois. Ça te fera du bien. »
Il prit la tasse et but quelques gorgées. Le goût n'était pas très bon, mais il était sûr que Draco ne lui avait pas donné ceci pour rien.
Le silence s'abattit une fois de plus entre eux deux. Aucun ne savait réellement quoi dire ou faire.
« Et maintenant ? » Demanda Harry pour rompre le silence.
Draco le regarda un instant, mais il ne dit rien. Car, tout comme Potter, il se posait la même question. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'ils devaient faire ? Retourner dans la chambre et finir ce qu'ils avaient commencé ? Tenter de faire plus ample connaissance ? Se fixer dans le blanc des yeux et attendre en silence que l'un d'eux se décide à ouvrir la bouche ?
« Je ne pense pas que tu sois prêt pour une union magique. » Déclara doucement Draco. « Je devais déjà faire de mon mieux pour me retenir tout à l'heure, alors sous le lien de l'union, j'ai peur de ne pas pouvoir retenir mes pulsions. »
« Tu pars toujours du principe que c'est toi qui vas me pénétrer, mais peut-être que ça sera l'inverse. » Répliqua Harry.
Draco pensait-il qu'il allait toujours avoir le dessus sur lui ? Il en était hors de question. Harry ne se contenterait pas d'être le passif toute sa vie. Seulement, contre toute attente, Draco démentit :
« Bien sûr que tu voudras sûrement me pénétrer. Mais penses-tu que je vais me lier à un puceau qui ne sait absolument rien du sexe entre hommes ? Toi, tu vas avoir la chance de perdre ta virginité avec quelqu'un qui a de l'expérience et qui pensera à ton plaisir avant le sien. Mais moi, je sais ce que c'est de se faire enculer par un parfait connard qui ne pense qu'à lui et il est hors de question que je réitère l'expérience. »
Harry regarda Draco avec étonnement. Il était choqué et légèrement… triste que la première fois du jeune homme se soit aussi mal passée. Il se sentait même désolé et le lui fit savoir.
« C'est inutile. De toute façon, tu n'y étais pour rien et tout cela est du passé. Mais je ne veux pas non plus que tu vives ce genre de chose. C'est pour ça que je veux attendre avant de créer le lien. »
Harry hocha doucement la tête et regarda par la fenêtre. Dehors, le soleil commençait lentement à décliner. D'ici quelques heures, la nuit prendrait sa place, sonnant la fin d'une journée et le commencement d'une autre. Il pensa à sa maison et au magnifique jardin que Kreattur avait aménagé. Cet endroit serait parfait pour élever des enfants, mieux que cet appartement.
« Ça serait bien qu'une fois l'union magique achevée, tu viennes vivre chez moi. » Déclara Harry.
« C'est hors de question. »
« Pourquoi ça ? »
« Parce que le seul endroit où nous vivrons c'est chez moi dans le Wiltshire. »
À ces mots, Harry se leva d'un bond, renversant sa chaise au passage. Il tremblait de colère et d'indignation. « Tu rêves tout éveiller, Malfoy, si tu crois que je vais remettre les pieds dans ce manoir maudit. Il est d'ailleurs hors de question que notre enfant grandisse dans un endroit pareil ! »
Draco regarda Harry en silence. Il s'était douté de cette réaction. Après tout, comment en vouloir à Potter, alors que lui-même n'avait pas pu y mettre les pieds pendants au moins trois ans. Mais il était hors de question que tous ses efforts soient vain. Il se leva à son tour et s'approcha de Potter avant de lui tendre son bras. Ce dernier ne comprit pas tout de suite et le regarda avec suspicion. Puis Draco fit un geste de la tête vers son bras, l'incitant à le prendre. Potter posa alors sa main sur lui et il les fit transplaner.
Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Harry dut prendre un peu de temps pour se remettre du voyage.
« Tu es rouillé, Potter ? » demanda, avec ironie, la voix de Draco.
Oui, il était rouillé. Il n'avait plus transplané depuis la fin de la guerre. Il n'utilisait même plus la magie pour se déplacer. Il ne l'avouerait pas à Draco, mais il avait dû fournir un effort considérable pour pouvoir créer la perle de magie. En réalité, depuis la fin de la guerre, Harry n'avait quasiment jamais utilisé sa magie. Et pour cause, elle lui faisait peur. Il ne la maitrisait presque plus.
Une fois que son tournis fut passé, il regarda autour de lui. Il était sur un chemin constitué de petits cailloux blancs. L'allée était entourée par des petits chênes, qui devaient déjà avoir quelques années pourtant. Devant lui se dressait une maison tout juste finie de construire. Quelques débris, sacs ou échafaudages traînaient autour de la demeure. L'endroit lui semblait vaguement familier.
« Je suis déjà venu ici. » Murmura-t-il, plus pour lui-même.
« Bien-sûr, tu es venu il y a dix ans de cela. Tu avais d'ailleurs ce jour-là, le visage complètement boursouflé grâce à ton amie Granger. »
Harry écarquilla les yeux en comprenant ce que Draco voulait dire. Mais celui-ci précisa quand même. « Tu as devant toi, le nouveau Manoir Malfoy. »
« Mais… qu'est-ce qui est arrivé à l'ancien ? »
Non pas qu'il en avait quelque chose à faire. Le manoir dans lequel il avait mis les pieds était froid et lugubre. Sans compter qu'il empestait la magie noire. Oui, l'ancien manoir faisait froid dans le dos. Pourtant, en regardant la nouvelle bâtisse qui se construisait, Harry arrivait facilement à oublier qu'à une époque, à cet endroit précis, se trouvait une maison qui avait abrité le pire mage noir qui puisse exister. Il oubliait facilement, que c'est en ce lieu que Bellatrix Lestrange avait marqué « Sang de Bourbe » dans la chaire de Hermione et que c'est également ici et par la main de cette même femme que Dobby était mort. Oui, il arrivait à oublier tout ça, car le manoir de ses cauchemars n'existait plus.
« Tu n'es pas le seul qui ne pouvait plus voir cet endroit en peinture. » Draco le sortit de ses pensées. Harry tourna la tête vers lui et il put voir sur son visage une infinie tristesse. « Cet endroit m'a vu naître, ainsi que des dizaines d'autre Malfoy. J'y ai vécu des moments incroyables et intenses. Mais après la fin de la guerre, je ne voyais plus toutes ces belles choses qui s'y étaient déroulées. Tout avait été remplacé par le souvenir des cris de peur, de souffrance et d'agonie. Je ne voyais plus que des corps et du sang partout où je mettais les pieds. Même ma chambre n'était plus un refuge pour moi. Elle m'empêchait d'oublier cette… », il fit une pause, la voix tremblante, et Harry sut qu'il allait lui dire quelque chose d'important, « première fois forcée où j'ai été obligé de donner ma virginité à un connard afin qu'il ne dise pas à Tu-Sais-Qui que j'étais homosexuel. »
Harry baissa la tête pour ne pas montrer à Draco à quel point cette histoire le touchait. Le connaissant, il prendrait cela pour de la pitié et le renverrait paître. Il attendit donc de pouvoir montrer un visage calme et d'avoir une voix posée. Puis, il s'approcha de lui, prit sa main et dit, « Tu me fais visiter ? »
La demeure était vraiment impressionnante. Elle n'avait absolument rien à voir avec l'ancien manoir. Elle était d'ailleurs bien plus petite que son prédécesseur. Mais elle était également plus accueillante, charmante et chaleureuse. Draco avait choisi de la construire en faisant un mélange de pierre et de bois, ce qui donnait à la bâtisse des allures de vieille grange. Et Harry adorait ça. Il y avait une trentaine de chambres pour recevoir des invités, en plus de la chambre parentale et cinq autres pour les enfants.
« Cinq ? » s'exclama Harry en apprenant la nouvelle.
Il s'était tourné vers Draco les yeux écarquillés d'horreur et de stupéfaction. Il s'était toujours demandé comment faisaient certaines femmes pour avoir plus de deux gosses. La grossesse, l'accouchement, puis les couches les pleurent, les crises. Merlin ! Un ou deux s'était bien suffisant.
« Quoi ?! » avait répliqué Draco. « Imagine qu'on ait des triplés dès le départ ? De plus, ce qu'il y a de bien dans le fait d'être un couple homosexuel, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul porteur. Les deux peuvent avoir des enfants. »
« Tu veux qu'on soit en cloque en même temps ?! » La voix de Harry était montée un peu plus dans les aiguës.
« Je ne sais pas si cela serait possible. Il faudrait qu'on prenne la potion en même temps. »
« Et qui sera le premier porteur ? » demanda Harry.
Sa question n'était pas posée pour tenter de savoir s'il serait le premier ni pour faire preuve d'une
quelconque réticence. Mais Draco dut le prendre de cette façon, car il rétorqua sèchement.
« T'n'inquiètes pas, Potter. Si cela te dégoûte tant que ça, je serais celui qui fera le porteur à chaque fois. »
« Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ça ne me dérange absolument pas d'être un porteur… même si j'ai un peu de mal à me faire à cette idée. Je posais juste la question pour savoir qui de nous deux seraient le premier. »
Son explication sembla rassurer Draco. Les traits de son visage s'adoucirent et un léger sourire ourla ses lèvres fines.
« On verra cela en temps et en heure. La réponse viendra peut-être d'elle-même. »
Les lèvres de Harry frémirent puis ne tenant plus, il éclata de rire. Bien sûr, cela vexa Draco qui se doutait qu'il se moquait de lui.
« Désolé. » Tenta de dire Harry entre deux inspirations. « Pendant un instant, je t'ai revu quand tu n'avais que onze ans. Qui aurait crû à ce moment-là que tu deviendrais si philosophe. »
« Après avoir vu des gens devenir fous sous les Doloris. Mourir par des sortilèges de magie noire comme le Videntraille. Ou encore bouffé par le serpent d'un fou furieux, j'ai fait bien plus de travail sur moi-même que tu ne le soupçonnes, Potter. » Siffla Draco dans une colère froide.
Le rire de Harry se ternit aussitôt. « Je suis désolé. » Merlin ! Leur relation allait-elle se résumer qu'à cela ? Des moments embarrassants et des répliques cinglantes ? Il eut presque envie de dire à Draco qu'ils devraient peut-être mieux renoncer, mais au moment où il ouvrit la bouche, se fut Draco qui parla :
« Non, c'est moi qui suis désolé. M'emporter contre toi, alors que tu disais quelque chose de vrai, était vraiment petit et enfantin de ma part. Tu as raison, quand j'avais onze ans j'étais bien moins réfléchi que maintenant. Outre la guerre, j'ai également grandi et pris en maturité. Du moins, c'est ce que je pense. »
Harry était touché par les propos du jeune homme. Il avait fait bien plus de travail sur lui-même, que Ron, Hermione et lui. Il lui prit une nouvelle fois la main et en voyant le regard moqueur de Draco, Harry sourit et tout en haussant les sourcils de manière suggestive, il demanda :
« Maintenant que j'ai vu le plus gros de la maison, dis-moi où se trouve la chambre parentale. »
Draco le regarda avec étonnement, puis un petit rire s'échappa de ses lèvres alors qu'il entraînait Harry jusqu'à leur future chambre. Foi de Malfoy, ils habiteraient dans cette maison et nulle part ailleurs !
La suite parentale était tout simplement immense. Mesurant dans les soixante-dix mètres carrés, elle avait été peinte dans un blanc crémeux. Le plafond avait, quant à lui était peint d'un vert pâle et le sol était constitué, comme toutes les chambres de la demeure, d'un parquet en chêne massif. Un immense lit avait été placé au centre du mur de gauche. De chaque côté du lit, une ouverture de la taille d'une porte donnait accès au dressing qui se trouvait derrière. En face de la porte, tout n'était que verre et fer forgé qui donnaient accès à une grande terrasse. À l'opposé du lit, assez loin pour ne pas avoir le sentiment d'être dans la chambre à coucher, avaient été disposés devant une cheminée un canapé, deux fauteuils ainsi qu'une table basse. L'espace de la chambre et l'espace du salon étaient délimités par une poutre apparente, dont le noir du bois ressortait parfaitement avec le vert du plafond et il y avait également un avancement du mur de chaque côté de la pièce. Cela donnait l'impression qu'un mur se tenait là avant. Au fond de la partie salon, il y avait une porte ouverte qui laissait entrevoir une vasque et un miroir.
« Incroyable. » Souffla Harry.
« N'est-ce pas ? Je suis sûr qu'à côté de ça, ta chambre doit ressembler à un placard à balais. » Ricana Draco.
Le visage de Harry s'assombrit légèrement. Il se rappela toutes ces nuits, et même parfois ces journées, qu'il avait pu passer dans son petit placard sous l'escalier. Ce n'est pas tant le manque d'espace qui l'énervait, mais plutôt les raisons pour lesquelles il avait dû se contenter de ça.
« On n'a pas tous le luxe de naître et de grandir dans une famille riche, Malfoy. » Déclara doucement Harry. Puis en voyant le malaise sur le visage de Draco, il se dépêcha de changer de sujet. « Pourquoi n'habites-tu pas dans cette maison ? Elle m'a l'air pourtant terminée. »
« Il reste encore quelques travaux et j'ai horreur du bruit. » Répondit évasivement Draco.
Mais Harry n'était pas dupe. Il croyait comprendre le problème et cela l'amusait quelque peu. Aussi, au lieu de dévoiler qu'il savait, il préféra jouer l'innocent et pousser Draco à la faute.
« Pourtant un simple silencio te permettrait d'être tranquille. »
« La maison n'est pas meublée. » Lâcha alors Draco.
Harry le regarda en haussant lentement les sourcils, lui demandant implicitement s'il ne se moquait pas de lui ? Pour toute réponse, Draco tourna la tête, mais Harry eut le temps de voir que ses joues avaient pris quelques couleurs.
« Je pense plutôt que tu ne veux pas être seul dans cette maison. » Suggéra alors doucement le jeune homme en s'approchant de l'ancien Serpentard.
Draco ne dit rien. Mais c'est justement son absence de réponse qui prouva à Harry qu'il avait raison. Il s'approcha encore et posa une main légèrement tremblante sur son épaule.
« Moi non plus, je n'aime pas être seul. » Confessa Harry.
« Alors pourquoi t'es-tu exilé ? »
« Parce que je ne pouvais plus supporter la magie. J'en étais arrivé à un point où je ne supportais plus de voir un quelconque sorcier devant moi. J'ai haï chaque chose qui avait un rapport de près ou de loin avec la magie. Même moi. »
« Et maintenant ? » Demanda Draco en lui faisant face. « Es-tu toujours en colère ? »
« Non. » Harry soupira. Comment expliquer ce qu'il avait ressenti et ce qu'il ressentait maintenant ? En fonction des personnes les sentiments peuvent changer, varier et comprendre l'autre peut parfois se révéler plus dur qu'on ne le croit. « Avec le temps et l'isolement, ma haine est retombée comme un soufflet raté. Les premiers temps, j'avais enfin pu me reposer. Moi qui ne dormais plus, je ne faisais quasiment que ça. Puis je me suis trouvé un travail et ça m'a apporté une satisfaction en plus. Je voyais bien que mon boulot me plaisait et plaisait aux autres également. »
Tout en parlant, Harry s'était dirigé vers la terrasse. De celle-ci on pouvait voir les jardins de la demeure, ainsi que l'étang qui se trouvait plus loin. Le soleil couchant se reflétait sur l'étendue d'eau et donnait l'impression que celui-ci était un lac de magma en fusion.
La vue était juste magnifique.
Harry sentit la présence de Draco dans son dos. Il attendait patiemment qu'il finisse de contempler la vue et gardait une certaine distance entre eux.
« Tu ne voulais pas que je t'amène ici pour une raison précise ? » souffla Draco dans son oreille, le faisant sursauter.
Entendre ces mots et comprendre ce que Draco attendait de lui, le mit soudainement mal à l'aise. C'était pourtant lui qui, plus tôt, avait fait ce sous-entendu. Mais la folie du moment était passée et seule une énorme gêne s'empara de lui. Il fit comme s'il n'avait rien entendu, reniant totalement son courage de Gryffondor, et tenta de s'éloigner en se rapprochant de la balustrade. C'était sans compter sur Draco qui le suivit dans sa démarche, allant jusqu'à coller son corps contre le sien.
Il pencha sa tête légèrement en avant afin que son nez parte se plonger dans la nuque de Harry. Juste dans le creux derrière son oreille. Il s'était penché à cet endroit-là sans se douter que cette zone était très sensible. Il fut donc surpris de sentir Harry sursauter lorsque son nez toucha sa peau. Puis un sourire victorieux ourla ses lèvres fines et il passa un coup de langue exactement au même endroit.
Un gémissement répondit à son geste, lui mettant les reins en feu. À partir de ce moment là, il oublia que c'était Harry qui aurait dû prendre les devants. Il plaça ses mains de chaque côté de sa taille et les fit glisser vers son bas ventre, faisant entrer le bout de ses doigts sous le jean.
« Quelle bonne idée tu as eu de partir sans mettre de tee-shirt. » Souffla Draco en embrassant le creux de son cou.
« Heu… c'était pas vraiment… voulu. » Bégaya Harry.
Draco s'attaqua au bouton du jean pour avoir plus d'espace où glisser sa main. Sa jumelle était partie explorer les fesses de Harry. En sentant la main fraîche de Draco se poser sur son érection, Harry dut mettre les siennes sur la balustrade en pierre afin de ne pas tomber.
« En plus, tu n'as même pas mis de sous-vêtement. »
Harry voulut répondre, mais sa voix se perdit dans un gémissement sonore. Soudain, son pantalon se retrouva à ses pieds et il sentit deux mains écarter ses fesses. Avant qu'il ne réalise ce qu'il se passait, Draco s'était déjà agenouillé et passait sa langue le long de sa raie.
« Bordel, Draco ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! » réussit à demander Harry malgré sa voix tremblante.
L'homme ne répondit pas, mais sa langue se durcit et passa légèrement la barrière de peau. Harry, quant à lui, n'aurait jamais cru que cette zone pouvait être aussi érogène. Il sentait ses jambes se mettre à trembler et il resserra son emprise contre la balustrade.
Cependant, il comprit rapidement que ses jambes ne résisteraient pas bien longtemps et il le fit savoir à Draco. Celui-ci arrêta sa douce torture et se releva pour le prendre par la main.
Harry se dépêtra de son pantalon avant d'être guidé jusque dans la chambre, puis vers le lit où il fut poussé sans ménagement. Le jeune homme se pencha vers lui et attrapa les bords de son jean avant de tirer dessus pour finir de le lui enlever.
Une fois nu, Harry se sentit affreusement gêné. Il avait l'impression qu'un million d'yeux étaient braqués sur lui, alors que pourtant, il n'y avait que Draco dans la pièce. Son regard gris chargé d'une intensité que Harry n'arrivait pas à définir provoqua des frissons dans son corps. Son sexe, qui s'était un peu ramolli, reprit immédiatement de la vigueur.
Cela n'échappa pas à Draco et un sourire appréciateur vint ourler ses lèvres. Il se recula d'un pas ou deux et défit lentement les boutons de sa chemise, dévoilant petit à petit son torse pâle et musclé.
En le regardant faire, Harry comprit une chose. Draco était un bel homme. Et cet homme lui faisait un drôle d'effet. Il le faisait bander et pourtant il n'était pas une femme.
Quand il commença à enlever son pantalon, Harry comprit une deuxième chose. Il allait le voir nu pour la première fois. Ce qu'il s'était passé un peu plus tôt dans l'appartement de Draco ne comptait pas, car il n'avait fait que sentir le sexe du jeune homme contre lui.
Lorsque Draco glissa son pantalon sur ses chevilles, le regard vert de Harry était braqué sur son entrejambe et une incroyable rougeur avait pris place sur ses joues. Devant ses yeux se dressait sans aucune pudeur une verge un peu plus longue et épaisse que la moyenne.
La peau blanche laissait voir le bleu des veines gonflées de sang. Une véritable colonne de chair chaude qui tressautait au rythme des battements de cœur. L'ensemble se terminait par un gland décalotté à la peau rose d'où perlait du frein un liquide transparent et fort odorant.
Harry, qui jusque-là était en appui sur ses avant-bras, se glissa jusqu'au bord du lit afin de se retrouver assis devant Draco. Il regarda le sexe tendu de Malfoy et avança une main dans le but de toucher cet endroit qui l'intriguait.
Il n'avait absolument aucun poil. Ni sur le pubis, ni sur sa queue, ni sur ses boules.
Rien.
Et lorsqu'il effleura du bout des doigts la peau exposée, il fut surpris de la trouver aussi douce. Pourtant, même si le toucher était très agréable, il ne put s'empêcher de retirer vivement sa main comme si elle avait été en contact avec quelque chose de trop chaud pour elle.
« Tu peux continuer. » Dis Draco d'une voix douce. Avant de rajouter devant la peur flagrante de Harry. « Ou alors, tu te recouches sur le lit et tu me laisses faire. »
Harry fit rapidement son choix. Au fond de lui, il n'était pas encore tout à fait prêt à s'investir autant. Il valait mieux qu'il y aille pas à pas. Alors il retourna s'allonger sur le lit, laissant les rennes à Draco.
Il se glissa à quatre pattes au-dessus de Harry et ce dernier ne put s'empêcher de le trouver beau. Cette pensée, pourtant en désaccord avec ses anciens penchants sexuels, ne le surprit pas outre mesure. Pourquoi se mentir ou même renier une vérité quand celle-ci se trouvait sous vos yeux ?
« À quoi tu penses ? » demanda Draco dans le creux de son oreille.
« À rien. Je me disais juste que tu étais beau. »
« Ce n'est pas rien ça. En tout cas pas pour moi. » Susurra malicieusement Draco.
Il effleura de ses doigts le ventre de Harry, déclenchant de délicieux frissons sur son corps. Sa main remonta alors jusqu'à ses tétons, qui étaient légèrement plus foncés que le reste de sa peau, et il en prit un entre ses doigts, faisant rouler le bouton de chaire.
Un fort gémissement lui répondit. Un mélange de plaisir et de douleur. Draco avait peut-être pincé un peu trop fort son futur amant, mais la frustration le rendait sauvage.
Et pour cause, en entendant le gémissement de Harry, Draco ne tint plus et il fondit sur les lèvres roses et pleines. Il l'embrassa avec fougue. Constatant avec joie qu'il adorait son goût.
Cet homme était décidément plein de surprise. Quand Draco avait appris sa présence dans les tribunes, il avait tout de suite su que c'était Granger qui lui avait dit de venir. La garce comptait sur la réputation de son meilleur ami pour faire pencher la balance en sa faveur. Et même si, il était d'accord que certaines lois créées par les Sang-Pur étaient d'une autre époque, il était hors de question qu'il laisse cette née moldu changer ce qui avait été, et restait encore, le fondement du monde sorcier.
Alors en entendant que Potter se trouvait parmi la foule, il avait été dégouté. Il avait été dégouté lorsque la juge avait demandé son avis à Sa Seigneurie. Il s'attendait à être dégouté face au propos de Potter, mais certainement pas à être surpris et choqué.
Il avait alors osé un coup d'œil vers le jeune homme qui se trouvait plus haut derrière lui et il avait été… charmé. Oui, c'est le mot. Charmé.
Potter n'avait plus rien du garçon qu'il avait connu. C'était désormais un homme. Et apparemment, un homme sain d'esprit et réaliste. Alors Draco ne l'avait pas lâché du regard, même lorsque celui-ci s'était retourné dans le couloir pour le regarder.
Depuis le temps qu'il ne cherchait ce genre de personne, il était hors de question qu'il laisse Potter lui filer entre les doigts. Alors, quand ce dernier s'était détourné, il lui avait immédiatement lancé un petit sort informulé. Et c'est de cette façon qu'il avait su où le trouver.
Draco revint à l'instant présent. Il avait réussi à glisser un troisième doigt dans le cul de Harry tout en faisant de petit, mais rapide, va et vient. Il admira la gorge dévoilée du jeune homme, qui avait rejeté la tête en arrière. Des gémissements de plus en plus fort sortaient de sa bouche à mesure que Draco stimulait sa prostate.
Il lui vint alors une idée. Il amena son autre main à sa bouche et enduisit généreusement trois de ses doigts avec sa salive. Une fois satisfait de son travail, il porta ses doigts humides près de son anus et se prépara à son tour.
Obnubilé par son plaisir, Harry ne voyait pas ce que Draco était en train de faire. Ce n'est quand le sentant se placer au-dessus de lui qu'il ouvrit les yeux. Il regarda l'homme qui le chevauchait sans comprendre. Puis Draco attrapa la base de sa queue pour qu'elle vienne buter contre son anus.
« Draco qu'… Oh… Merlin ! » souffla Harry en sentant un étau de chaire engloutir son sexe dans une chaleur humide et étroite qui le laissa sans voix.
Au-dessus de lui, Draco avait fermé les yeux et son visage était légèrement crispé. Inquiet que cela lui rappelle de mauvais souvenirs, Harry posa délicatement une main sur sa joue.
Cependant, quand il ouvrit les yeux, ses pupilles ne reflétaient aucune douleur. Aucune tristesse. Elles étaient dilatées de plaisir et d'envie.
Plaisir de sentir ce sexe le remplir comme il fallait. Plaisir de voir que sa décision le troublait autant. Envie d'en avoir plus. Envie que cela dure encore et encore.
Alors il commença à bouger. Montant et descendant sur cette barre de chaire qui palpitait en lui, le faisant se sentir puissant. Il ne retint aucunement ses cris de plaisir qui se mélangeaient à ceux de Harry.
« Prends-moi. » Demanda soudainement Harry. « Je veux te sentir en moi. Je veux savoir ce que tu ressens en ce moment. »
D'abord surpris, Draco hocha la tête et le pénétra avec deux doigts pour s'assurer que son anus était toujours dilaté. Il avait cessé de bouger afin de se concentrer sur ce qu'il faisait.
Heureusement, l'anus de Harry ne s'était pas beaucoup refermé et il n'eut pas à attendre longtemps avant qu'il soit prêt à être pénétré à son tour.
« Tu es sûr ? » demanda tout de même Draco en se positionnant entre ses jambes.
« Certain. Alors, dépêche-toi avant que je ne change d'avis. » Répliqua Harry.
Draco resta immobile un instant avant de finalement obéir. Harry dut fermer les yeux tant la pénétration déclencha en maelstrom de sensation. Il avait mal et pourtant il aimait ça. Il se sentait étiré et c'était à la fois étrange et plaisant. Mais le réel plaisir ne vint qu'avec les mouvements de hanches de Draco.
Le frottement du sexe de Draco contre ses parois. Le frappage répétitif du gland contre sa prostate. Tout cela l'amena lentement mais sûrement vers le bord du précipice. Draco l'y maintint une dizaine de minutes qui parurent durer des heures pour Harry. Puis avec des gestes habiles sur son sexe et des va et viens frénétique, Draco l'aida à se libérer de ce trop-plein de plaisir qu'il avait accumulé.
Il éjacula avec force et sentit en lui que Draco en avait fait de même. Sentir le sperme chaud déclencha en sentiment de malaise qui fut noyé dans la plénitude post-orgasmique. Harry s'écroula sur le lit et ferma les yeux pour reprendre son souffle. Il ne se rendit même pas compte d'être emporté par le sommeil.
Harry se réveilla doucement. Dehors, le bruit des oiseaux qui gazouillent le sortait peu à peu des limbes du sommeil. Il n'ouvrit néanmoins pas les yeux tout de suite. Et cela ne l'empêcha pas de sentir quelque chose de chaud et ferme contre son dos. De sentir la lourdeur d'un bras et d'une jambe qui vous enlace.
Son cœur battit plus fort. Il se sentait bien, il voulait que ce moment ne cesse jamais. Pourtant, il se retourna délicatement pour pouvoir observer Draco endormi. Mais en tombant sur deux orbes gris bien ouvert et bien réveillé, il eut un mouvement de recul.
« Merlin ! Tu m'as foutu la trouille ! Je croyais que tu dormais. » S'écria Harry en portant une main à son cœur. Ce dernier battait furieusement dans sa poitrine, mais plus pour les mêmes raisons.
« Ça fait une heure que je suis réveillé et que j'attends que tu en fasses de même. » Répondit simplement Draco.
Harry ne sut trop quoi dire, alors il se contenta de demander : « Tu as bien dormi ? »
Les yeux gris le fixèrent un long moment, ce qui le mit mal à l'aise. Puis Draco se redressa en position assise et étira son corps vers la table de nuit pour y prendre quelque chose. Lorsqu'il revint vers Harry, il tenait dans sa main une bille de cristal. Le sorcier sut immédiatement de quoi il s'agissait puisqu'il avait offert la même la veille.
Cependant, lorsque Harry voulut prendre la boule, Draco la mit hors de sa portée.
« Tu es vraiment sûr de toi ? » demanda-t-il une dernière fois. « Il n'y aura pas de retour en arrière possible. »
Harry ouvrit la bouche, puis la referma. Sa décision était prise depuis longtemps, mais la compassion de Draco lui donna envie de faire plus que de répondre un simple « oui ».
« J'ai peur, tu sais. Je me demande où tout cela va nous mener. Est-ce qu'on arrivera à nous supporter jusqu'à la fin ? Est-ce qu'il y aura un jour plus qu'un simple désir d'avoir un enfant entre nous ? Malgré tout, ces dernières vingt-quatre heures ne m'ont pas paru affreuses… »
Il s'arrêta, lui-même confus dans ses explications. Draco en profita pour donner son point de vue.
« Et si on attendait ? » Avant d'ajouter rapidement devant le regard noir et déterminé de Harry. « Je sais très bien que tu veux faire cela pour l'enfant. Mais, pour le moment, il n'est pas là. Et puis, on peut très bien avoir un bébé sans être marié. On peut très bien être une famille sans un lien de mariage. Et si on tient bon tous les deux alors on pourra toujours se marier à ce moment-là. Nos sentiments l'un envers l'autre seront parfaitement établis. Il n'y aura plus de doute. Qu'en penses-tu ? »
Harry resta un moment silencieux. Il était d'accord avec Draco. Le mariage devait être quelque chose de romantique. Ça devait être la preuve d'un couple épanoui et non l'inverse. Croire que le mariage allait rendre la vie à deux meilleure était une désillusion.
Mais, il n'en restait pas moins une protection. Un engagement éternel. S'il ne se mariait pas avec Draco quelle garantie avait-il que l'aristocrate ne le mette pas à la porte et l'empêche de voir son enfant ?
« Celui qui a le plus à craindre c'est moi. » Déclara Draco, qui avait très bien compris le cours des pensées de Harry. « Tu es le héros du monde Sorcier. Si quelqu'un a le pouvoir d'empêcher l'autre de voir notre enfant, c'est bien toi. »
« Jamais je ne ferais une chose pareille ! »
« Et moi non plus. Pourtant ça ne t'a pas empêché de le penser. » S'énerva Draco. Il poussa un soupir pour relâcher la pression et éviter une dispute inutile. « Je n'ai rien à perdre à me marier avec toi ou à te laisser voir notre enfant, Harry. Tu ne comprends donc pas ? Ma situation n'a rien de glorieux. Je suis un Mangemort, fils d'un Mangemort. J'ai bien trop de choses à gagner à être avec toi. »
En disant ses mots, Draco comprit immédiatement qu'il avait fait une erreur. Le visage de Harry était devenu aussi blanc que les draps et il s'était brusquement relevé.
« J'aurais dû m'en douter ! Tout ça, c'est uniquement pour redorer ton statut social. »
« Tu n'y es pas du tout Harry… »
« La ferme ! » coupa le jeune homme en ramassant rapidement ses affaires. « Quand je pense que… »
Il ne termina pas sa phrase. Draco venait de l'attraper par le poignet pour le tirer vers le lit et le jeter dessus. Il le chevaucha et tint solidement ses poignets au-dessus de sa tête pour l'empêcher de
bouger.
« Tu n'y es pas du tout, BORDEL ! » Cria Draco. « Arrête de foncer tête baissée sans réfléchir. Tu n'es plus un gamin à ce que je sache, oui ou non ? » Avant de rajouter avec insistance devant le silence buté de Harry. « Oui ou non ? »
Il eut juste un mouvement négatif de la tête comme réponse, mais cela lui suffisait. Harry l'écoutait et c'était déjà ça.
« Bien. Alors agit comme l'adulte que tu es en m'écoutant. Même pour tout l'or du monde, jamais je ne serais venu te voir juste pour redorer le blason familial. J'ai bien trop de fierté pour ça. »
« Tu l'as bien fait pour avoir un gosse. » Cracha Harry.
Le visage de Draco devint légèrement plus pâle et triste. Il lâcha Harry et s'assit à côté de lui, les bras en appuis sur ses genoux et la tête penchée vers l'avant. Son dos et ses épaules étaient voûtés et un soupir lui échappa. On aurait dit qu'il portait une charge invisible à l'œil nu qui était soudain devenue trop lourde pour lui.
« C'est vrai, je suis venu te voir. Mais avant toi, j'en ai rencontré d'autres. Je n'ai jamais voulu trouver un homme juste pour faire un enfant et le dégager par la suite. On n'élève pas un enfant seul. C'est vrai que parfois on n'a pas le choix et on fait ce qu'on peut avec les moyens que l'on a. En décidant d'avoir un bébé, je savais très bien qu'il me faudrait un homme, mais je veux plus qu'un donneur de sperme ou un porteur. Je veux un deuxième père pour l'enfant. Quelqu'un qui sera faire face avec moi aux difficultés et qui même s'il ne veut pas vivre avec moi, aimera cet enfant autant que moi je l'aimerais. »
« Pourquoi ne pas aller voir les femmes ? » demanda Harry.
Draco eut un rire sans joie.
« Mais c'est ce que j'ai fait. Après les nombreux échecs que j'ai pu avoir avec les hommes, je me suis tourné vers la gent féminine. Je savais qu'il m'était impossible d'avoir des rapports sexuels avec une femme, mais la fécondation in vitro existe également chez les sorciers. »
Draco fit une pause. Parler de tout ça lui était douloureux et Harry s'en rendait bien compte. Alors il n'insista pas quand Draco garda le silence pendant un moment. Même s'il était curieux de savoir, il lui laissa le temps de reprendre la parole.
« Le médicomage s'est vite rendu compte que ça ne fonctionnerait jamais, car ma magie tuait les spermatozoïdes à l'instant même où ils étaient injectés dans l'ovule. Et si par chance ils arrivaient à en féconder un, elle anéantissait tout le travail. "La magie est le reflet de nous même," m'avait dit le médicomage "peut-être que la vôtre agit de la sorte, car c'est ce que vous souhaitez inconsciemment." Et voilà que je faisais de nouveau face à un échec. »
Un silence chargé de douleur prit place entre eux. Harry décida au bout d'un moment de le briser. On a tous besoin d'être au calme avec soi-même lorsqu'on a traversé une expérience difficile. Mais, laisser quelqu'un ressasser de vieux et douloureux souvenir était parfaitement inutile.
« Tu es encore jeune Draco. Tu as le temps d'avoir un enfant. »
Il avait fait exprès de s'exclure d'un futur où Draco aurait une descendance. Il n'était pas sûr que le sorcier veuille toujours de lui après cette discussion. Il n'avait pas non plus la force de se prendre un rejet en pleine face. Car malgré tout, il s'était attaché, sûrement beaucoup trop, à l'idée de fonder une famille avec Draco.
Il avait passé plusieurs nuits à rêver qu'il avait des enfants et une femme. Qu'ils se promèneraient main dans la main dans les bois ou en ville. Qu'il amènerait ses enfants à l'école puis sur le quai de la voix 9 ¾. Ces rêves lui laissaient toujours un goût amer à son réveil. Car en ouvrant les yeux, son lit ne contenait la chaleur que d'une seule personne. Le seul bruit qu'il y avait dans sa maison provenait du bois qui travaille. Les repas étaient silencieux et il n'y avait pas de rire enfantin durant ses promenades.
Chaque matin après ce genre de rêve, la réalité s'imposait avec force et fracas.
Il était seul.
Mais quand Draco était venu le voir chez lui, un chemin, jusque-là dissimulé, venait de se montrer. La possibilité d'avoir des enfants. D'avoir une famille.
« C'est là que tu te trompes. » La voix de Draco le fit légèrement sursauter et le ramena dans l'instant présent. « Je ne suis pas une femme. Chaque jour qui passe amenuise la possibilité pour moi d'avoir un bébé. Même si la magie peut faire beaucoup de choses, elle a également ses limites. Pour que la potion marche, il faut être en pleine santé. Comme chez une femme, plus on vieillit, moins l'on a de chance de pouvoir mener à terme la grossesse. Mais, une femme née en pouvant porter un enfant, alors que l'homme non. Si une femme peut porter un enfant jusqu'à ses quarante ans, un homme ne peut le faire que jusqu'à ses trente-cinq maximum, en sachant que passer la trentaine, les risques sont de plus en plus grands pour le porteur. »
Draco s'était levé durant son explication. Son corps tendu tentait d'endiguer l'angoisse que lui inspiraient les faits. Malgré son jeune âge, Draco commençait à être vieux pour obtenir ce qu'il voulait.
« J'ai vingt-huit ans Harry. Je sais que je suis jeune et que selon mes dires il me reste encore sept bonnes années avant de ne plus pouvoir mettre à bien mon projet. Mais, sept ans, ça passe tellement vite. Encore plus lorsque l'on devient désespéré. »
« Tu pourrais adopter. » Tenta Harry.
« Oui. Oui, je le pourrais. Mais comment expliquer par la suite à mon enfant que les lois magiques interdissent la transmission d'un héritage de Sang-Pur à une personne sans lien sanguin ? Comment expliquer à mon enfant que la richesse que possède son père disparaîtra avec lui, car la société ne le reconnaitra jamais comme un Malfoy ? »
Harry regardait Draco avec une surprise non feinte. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Sirius lui avait bien légué des choses, dont la demeure Black. Il fit part de son étonnement.
« C'est parce que la famille Black n'a pas suivi les règles qui régissent la société des Sang-Pur. Si un membre de la famille commet un écart, ce n'est pas bien grave. Cependant, si plusieurs membres "souillent" la pureté de la famille, alors celle-ci peut être jugée comme décadente et se voir retirer son appartenance à la société des Sang-Pur. Entre ma tante qui s'est marié avec un moldu, ma cousine qui a épousé un loup-garou et ton parrain qui est allé à Gryffondor et qui a tout fait pour déroger aux règles de sa famille, il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que la famille Black se retrouve éjectée du cercle. »
« Tout ça est ridicule ! » s'écria Harry en se levant à son tour. « Dans ce cas, pourquoi ne fais-tu pas quelque chose d'impardonnable aux yeux de cette putain de société ? Ils t'en éjectent et toi tu es libre d'adopter un enfant. »
Draco s'approcha de lui et posa une main sur sa joue. Harry détesta ce geste. Il était plein de condescendance. Comme si aux yeux de Draco, Harry était un jeune idiot qui n'y connaissait rien. Mais peut-être était-ce le cas ?
« Ma fortune représente à elle seule un quart de la fortune de la société magique d'Angleterre. Et si jamais, je venais à ne pas avoir d'héritier à qui transmettre ma fortune, celle-ci reviendrait automatiquement à la société des Sang-Pur. Alors, crois-tu vraiment qu'ils m'éjecteront du cercle ? »
Les mâchoires de Harry se contractèrent de colère et d'indignation. Mais pas contre Draco. Non, c'était plutôt contre cette sorte de destin tout tracé qui ne laissait au jeune homme aucune lueur d'espoir.
« Moi je te donnerais un héritier. » Déclara-t-il fermement, en regardant Draco droit dans les yeux.
Ce dernier fut surpris par la lueur de détermination qui brillait comme un feu ardent dans les prunelles vertes. Il en fut tellement étonné, qu'il fit un pas en arrière.
Les rôles venaient de s'inverser.
Cette fois, c'est Harry qui posa ses mains sur les épaules de Draco et il plongea son regard dans celui de l'autre homme.
« Si tu veux attendre avant de te marier avec moi, alors qu'il en soit ainsi. Comme tu me l'as si bien dit, on n'a pas besoin de cette union pour fonder une famille. Alors peu importe ce que tu décideras, je resterais. Je resterais et je te donnerais un enfant. »
Draco le regarda avec des yeux ahuris et un léger rire gêné s'échappa de ses lèvres.
« Potter… toujours aussi chevaleresque à ce que je vois. »
« Je suis sérieux. » Répliqua Harry. « Ce ne sont pas des paroles en l'air. »
Draco poussa un petit soupir et s'approcha un peu pour encadrer de ses mains le visage de Harry.
« Je sais et je t'en remercie. Mais, je ne veux pas un enfant juste pour transmettre mon héritage. »
Harry se rappela du soir ou Draco était venu le voir pour lui proposer d'avoir un enfant ensemble. Après son refus, il était rentré chez lui. Mais avant de partir, Draco lui avait demandé de bien y réfléchir. À ce moment-là, il avait cru entendre de la tristesse dans sa voix.
« Oui, moi aussi je sais ça. Sinon je n'aurais jamais voulu fonder une famille avec toi. »
Il y eut un instant de silence qui fut perturbé par le grognement intempestif de l'estomac à Harry. Ils se regardèrent un instant, avant d'éclater de rire.
« Et si on allait manger un morceau. » Proposa Draco.
Lorsque Harry rentra chez lui, il dut faire face au silence pesant qui régnait dans la maison. Il prit cependant sur lui et franchit le seuil, encaissant la lourdeur qui vint s'abattre sur ses épaules. Si cette ambiance était devenue de plus en plus insupportable pour lui sur les dernières années, aujourd'hui, elle en était tout bonnement invivable. Si les choses ne tenaient qu'à lui, alors il ferait ses bagages et retournerait chez Draco.
Les trois jours qu'ils venaient de passer ensemble avaient semblé sortir tout droit d'un rêve. Harry s'était réprimandé de ne pas avoir serré la main de Draco quand celui-ci l'avait tendu. Draco de son côté regrettait d'avoir été aussi insupportable durant leur scolarité.
Pendant ces trois jours, ils parlèrent plus qu'autre chose. Essayant sur ce court laps de temps de rattraper les dix-sept années de retard qu'ils avaient pris.
C'était donc à reculons que Harry avait quitté Draco. Ils s'étaient mis tous les deux d'accord pour aménager ensemble qu'une fois la villa terminée. Ce qui veut dire dans deux semaines. En plus, il avait du travail qui l'attendait.
Il se dirigea donc en soufflant bruyamment et en traînant des pieds vers son bureau. Devant la fenêtre, le hibou de la Gazette du Sorcier attendait sagement que le propriétaire des lieux arrive pour lui ouvrir la fenêtre.
Harry, malgré son étonnement de voir le hibou, qui ne venait normalement que pour récupérer son travail, s'approcha pour le laisser entrer. Une fois dans la pièce, le volatile se posa sur le bureau et tendit sa patte. Le jeune homme s'empara de la missive et c'est avec une angoisse de plus en plus grandissante qu'il lut le contenu.
Faute de moyen monétaire, la Gazette se retrouvait dans l'obligation de fermer plusieurs secteurs et son activité en faisait partie. Le hibou sembla ressentir la détresse du sorcier et le danger imminent que ce sentiment allait engendrer. Il préféra donc repartir avant le coup d'éclat.
Harry, lui, ne s'en rendit même pas compte. Il était perdu dans une spirale infernale qui l'assaillait de questions sans réponse. Dont une en particulier.
Qu'est-ce qu'il allait devenir ?
Cette interrogation se répétait en boucle dans sa tête. Elle tournait autour de lui. Parfois grosse. Parfois petite. Murmuré ou hurlé. À l'horizontale. À la verticale. Et perdu dans son cauchemar, il ne vit pas que les objets de la pièce avaient commencé à flotter autour de lui. Il ne sentit pas la brise chaude qui n'aurait jamais dû souffler dans la pièce.
Il avait de plus en plus de mal à respirer. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son visage et dans son dos. Au loin, il crut entendre un bruit aigu, mais il était trop agité pour bien l'identifier. Ses poumons commençaient à manquer d'air et des étoiles dansaient devant ses yeux.
Ce n'est que lorsque l'oxygène ne passa plus. Lorsque ses yeux ne virent plus. Que la magie d'Harry explosa.
Dans un hurlement de rage, de peur et de désespoir, le jeune homme libéra sa magie qui pulvérisa la pièce où il était et une bonne partie de l'étage. Il en avait quasiment vidé ses réserves magiques.
Épuisé, il s'écroula au sol. Sa tête était tournée vers ce qui fut jadis la porte d'entrée du bureau. Il n'en restait que des décombres de bois et de pierre. L'air ambiant était chargé de poussière qui n'avait pas encore fini de retomber, rendant la visibilité opaque.
Cependant, avant de sombrer dans l'inconscient, Harry devina une silhouette s'approcher de lui. Il ne la voyait pas bien, mais il était presque sûr qu'il s'agissait d'un homme avec des cheveux blonds.
À suivre...