Severus Rogue, nouvel enseignant de potion et directeur de Serpentard de 20 ans se promenait dans les couloirs en cette soirée de juin 1980. Le couvre feu n'allait pas tarder et si il pouvait retirer des points à Gryffondor se soir, ça terminerait bien sa journée. Mais au détour d'un couloir, il entend quelque chose de vraiment bizarre.
- Ah! Sev, tu es là! S'exclame une voix féminine qui ne lui dit absolument rien avec un ton soulagé. Ça fait 3 heures que je te cherche partout! J'ai eu peur de devoir partir sans toi! Tu sais que tu m'as fait peur?!
Severus cherche la propriétaire de cette douce voix et tombe sur une Serdaigle de 7e année, qu'il a dans ses cours d'ASPIC, particulièrement douée. Étonnement, il n'avait jamais entendu la voix de cette fille. En tous cas, pas depuis qu'elle avait muée! Elle était d'une discrétion hors du commun dans ses cours. Il l'observe un instant prendre un chat noir géant aux yeux gris contre sa poitrine avec un immense sourire.
- Viens, Sev, dit-elle doucement. On doit aller dans la tour avant de me prendre une retenue pour la première fois de ma vie! Ce n'est pas toi qui nettoierais la salle des trophées sans magie avec Mr Rusard. Tu serais plus du genre à flirter avec Miss Teigne!
Pourquoi cette fille avait appelé son chat comme lui? Se demande l'enseignant. Il se rappelle de cette petite Serdaigle qui est arrivé à Poudlard quand il a commencé sa 3e année. Son chat immense la suivait partout! Un Maine Coon géant, complètement noir aux yeux gris, qui était presque plus grand que sa maitresse, quand il était sur ses pattes de derrière, on s'entend. Les enseignants se plaignaient tout le temps qu'il fallait mettre le félin dans un coin reculé de la classe, comme si celui-ci refusait de laisser la jeune fille seule, ou du moins, sans lui. Severus avait appris, par Lily à l'époque, que ce félin était un mélange de Maine Coon géant et de Fléreur. Un mélange qui rendait la bête d'une intelligence redoutable et d'une loyauté sans faille envers qui il avait confiance. La Gryffondor l'avait appris de son amie Pandora, qui était à Serdaigle avec la jeune fille.
- Miss Di Pietro, que faites-vous dans les couloirs à cette heure? Le couvre feu est presque passé, dit l'enseignant de potions avec sévérité.
- Toutes mes excuses, monsieur, dit la jeune filles aux yeux presque turquoise aux cheveux noir corbeau. Ça faisait un moment que je cherchais Sev et je voulais le retrouver avant de prendre le train, demain matin, explique la jeune fille en baissant la tête vers son chat.
- Sev?
- En fait, son nom est Séville, monsieur, explique la Serdaigle, une ville espagnole où ma mère l'a trouvé. Un groupe de villageois a essayé de le bruler en pensant que c'était une sorcière transformé en chat. Depuis ce temps, il est avec moi.
- D'accord, Miss Di Pietro, dit simplement l'homme en noir. Retournez à votre tour maintenant.
- Merci, monsieur, dit la jeune fille avec un sourire rayonnant. Bonne nuit!
Avant que Severus puisse répondre quoi que ce soit, Miss Di Pietro tourne les talons avec son chat dans ses bras vers sa salle commune. Comme il n'a rien à faire, il décide d'aller passer le temps dans la salle des enseignants. Il lève un sourcil en voyant que Filius y est déjà.
- Ah! Bonsoir, Severus, dit le petit sorcier avec enthousiasme. Comment as-tu trouvé ta première année en tant qu'enseignant?
- Éprouvante, soupire l'homme en s'assoyant dans un fauteuil en face de Flitwick.
- On est tous passé par là, lui avoue son vis-à-vis.
Severus lui parle de la rencontre qu'il a fait il y a quelques instants avec Miss Di Pietro.
- Ah! Oui, Isabella Di Pietro. Pauvre enfant, dit doucement le directeur de maison de la jeune fille. Elle n'a plus personne à part ce chat.
- Comment ça?
- Et bien, cette jeune fille était en vacance en Espagne avec ses parents et son grand-frère, vois-tu. Sa mère a sauvé ce chat de villageois qui voulaient tuer le félin. Elle l'a ramené dans la villa qu'ils avaient louée pour les vacances. Le lendemain, Isabella était malade et était resté à la maison avec Consuella la domestique et le chat. Le couple et leur fils se sont fait assassinés par ces mêmes villageois. De fervents catholiques qui croyaient qu'ils étaient des démons qui voulaient récupérer leur serviteur, le chat en question. Depuis ce temps, Isabella est seule au monde avec Séville.
- Salazar! C'est une histoire horrible, soupire Severus. Et où elle est, quand elle n'est pas à Poudlard?
- Et bien, elle était chez moi, dit simplement Filius. C'est mon grand-père qui s'occupe des comptes de la famille italienne. Francisco Di Pietro était le parrain de la mafia italienne sorcière et ne voulait pas que ses enfants grandissent dans cet environnement. À sa mort, c'est mon grand-père qui a eu la tutelle d'Isabella. Autant le gouvernement italien qu'anglais s'arrachaient la garde de cette jeune fille. Une chance que les lois Gobelines sont irréfutables! Mais c'était impossible de laisser Isabella vivre sa vie dans les souterrains de Gringotts, les humains ont besoin de vivre à l'air libre. Alors grand-père m'a demandé si je pouvais la prendre chez moi. Comme elle allait avoir 11 ans quelques semaines plus tard, j'ai pu lui faire une place à la maison et l'inscrire à Poudlard pour sa première année. J'étais vraiment heureux qu'elle rejoigne ma maison. Du peu de temps que j'ai passé avec elle avant la rentrée scolaire, je la voyais plutôt à Poufsouffle. Mais comme elle est maintenant majeur, Isabella veut voler de ses propres ailes. J'espère juste qu'elle restera aussi prudente qu'elle l'est maintenant.
Severus souhaite donc une bonne soirée à son collègue et retourne dans les cachots de Poudlard pour la dernière nuit de l'année scolaire. Quand il entre dans son bureau, pour retrouver ses appartements par la porte du fond, il remarque quelque chose sur son bureau qui n'était pas là quand il est parti. Un petit paquet, la même chose que ce qu'il a reçu à Noel et à son anniversaire sans jamais trouver de qui ça pouvait bien venir. Le présent n'était jamais le même, mais l'emballage, oui. Après quelques sorts de détection, on est jamais trop prudent, il ouvre lentement le paquet de papier de soie vert foret. Il y a une petite carte à l'intérieur.
« Merci d'avoir été un meilleur enseignant que le précédent. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, comme nous ne nous reverrons surement jamais. J'ai été heureuse de vous revoir. »
Et comme les deux fois précédentes, la carte n'était pas signée. La première fois, c'était un livre rare de potions qu'il n'avait jamais vue avant, à son anniversaire, c'était du sang de licorne donné volontairement, comme le liquide visqueux était encore argenté et non noir, quand il est pris par la force. Mais là, c'était quelque chose de beaucoup plus… personnel. C'était 20 cubes de chocolat, tenu par de petits bâtons de bois. Ils étaient fait maison, vue l'allure des cubes. Il y avait de la poudre d'épice sur le dessus. Visiblement, il devait les faire fondre dans une tasse de lait chaud. Surpris, il en demande une à un elfe de maison pour gouter à son présent. Il ouvre les yeux ronds de surprise, il n'a jamais gouté un truc aussi bon de sa vie! Il se traite d'idiot quand il voit un petit message dans l'emballage individuel du chocolat. « Aide à dormir, les piments sont des copeaux séchés de piments bleus du Mexique. Ils causent la somnolence en douceur pour une nuit sans rêve et réparatrice. »
- Mais qui peut me donner ce genre de trucs? Se demande Severus en savourant sa boisson. Ce n'est pas Albus, il s'en aurait venté avant même de mettre ça sur mon bureau. Ce n'est pas un étudiant, aucun d'eux ne m'apprécie assez pour ça! Et aucun étudiant ne peut passer les défenses de mon bureau. À moins que…
Severus se lève d'un bon en amenant sa tasse avec lui. Il parcourt presque le château en entier pour se retrouver dans les cuisines de Poudlard. Une fois avoir chatouillé la poire du tableau, il entre et demande l'attention de tous les elfes de maison qui s'y trouvent.
- Est-ce que l'un de vous à mis un paquet vert foncé sur mon bureau, aujourd'hui?
- Wimzy l'a fait, monsieur, dit une petite elfe en se tordant les mains en s'approchant de lui. La jeune fille a dit que c'était un cadeau. Wimzy a vérifié qu'il n'était pas dangereux avant de le faire, monsieur.
- Et qui t'as demandé de mettre ça dans mon bureau, demande doucement l'enseignant, pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas.
- La jeune femme avec le lion, monsieur.
- Le lion?
- Oui, monsieur, le lion noir qui suit cette fille partout.
- Wimzy parle de la Serdaigle avec le gros chat, professeur, monsieur, dit un autre elfe. Elle m'avait demandé de mettre quelque chose dans votre bureau à Noel et le 9 janvier aussi, professeur, monsieur. Mais elle ne voulait pas que professeur, monsieur sache que c'était elle, professeur, monsieur.
- Merci de me l'avoir dit, Toby. Et je ne suis pas du tout fâché, Wimzy, tu as bien fait.
Sur ce, il salut les elfes de maison et retourne à la salle des professeurs en espérant que Filius y soit encore. Il faut qu'il sache pourquoi cette fille lui a donné ça! Pas qu'il s'en plaigne, mais depuis la mort de sa mère et sa dispute avec Lily à la fin de leurs BUSE, personne ne lui donnait quoi que ce soit pour Noel, pour son anniversaire et encore moins la fin des classes. Mais à sa plus grande frustration, Filius n'est plus là. Quand il regarde l'heure, Severus soupire et retourne chez lui avec sa tasse, toujours à la main. Il entre dans son salon et réchauffe le breuvage d'un sort avant de le déguster tout en relaxant. Il s'endort rapidement une fois au lit en faisant sa meilleure nuit depuis longtemps.
En se réveillant, il réalise qu'il n'a jamais aussi bien dormi. Il se prépare tout de même en vitesse pour être certain de ne pas rater Filius au petit déjeuner pour lui expliquer la situation. Il veut vraiment savoir pourquoi cette fille lui a offert ces cadeaux. Pour lui, ça n'a pas de sens. Pourquoi elle ferait ça? Ils ne se sont parlé qu'une poignée de fois quand ils étaient étudiants et une fois qu'il est devenu enseignant, cette fille semblait faire tout pour qu'il ne se rappelle plus d'elle! Il se souvient, maintenant, quand cette fille était en 3e année et lui en 5e, il avait remarqué cette fille, à la bibliothèque, pendant les vacances de Noel. Lily était chez ses parents et comme chaque année, Severus était resté à Poudlard. Il l'avait remarqué parce qu'elle était dans la section de potions avec son chat immense en chantonnant une chanson bizarre sur avoir un hippopotame pour Noel. Il ne lui avait pas parlé à ce moment là. Mais il y retournait à chaque jour, et à chaque jour elle était là. Ce que Severus trouvait étrange, en plus du chat énorme et de la chanson inattendue, c'était que cette fille avait un livre de cuisine avec celui de potion qu'elle lisait et prenait des notes concernant les deux ouvrages.
- Excuse moi… Mais… Qu'est-ce que tu fais? Lui avait finalement demandé le Serpentard de 5e année.
La jeune fille avait levé la tête avec lui en haussant un sourcil.
- J'essaye de faire en sorte que les potions ne soient plus aussi dégueux, avait dit la jeune Serdaigle en retournant dans son livre en fredonnant encore cette chanson bizarre.
- Mais les potions ONT mauvais gout, avait argumenté Severus en la regardant comme si elle avait deux têtes. C'est l'addition de tous les ingrédients qui donne son gout à la potion. Et tu veux l'identifier comment, si tu en changes le gout?
- Et bien, tu fais confiance à l'étiquette sur la fiole, avait dit la jeune fille en haussant des épaules. La plus part des gens ne savent même pas comment faire une simple potion de coloration de 2e année. Une fois avoir fini les cours de potions, ils oublient tout! Alors imagines faire du Poussos, un somnifère ou de la régénération sanguine ou de tissues! Ils se fient à ce qui est écrit sur ce qu'ils achètent. Tu pourrais inverser les étiquettes d'une Pimentine et d'une potion de furoncles qu'ils ne remarqueraient rien sur le coup.
- Mais c'est aussi drôle de donner le pire gout possible à une potion, dit Sev avec un sourire en coin.
- On est pas tous des sadiques! Avait répondu Isabella avec un petit rire discret. Je suis certaine qu'un jour, je pourrai te prouver que je peux rendre une potion agréable à la consommation. Qu'elle se boive, se mange ou autre!
- Qu'elle se mange?
- Un jour, tu verras! Je te prouverai que je peux le faire.
Et elle avait réussi, en effet. Ce chocolat chaud était le meilleur truc qu'il avait gouté de sa vie! Ils se voyaient ensuite tous les jours à cet endroit, pendant le reste des vacances. Mais après les vacances de Noel, il ne l'avait jamais revue dans la bibliothèque. En fait, ce n'était pas tout à fait vrai. Quand il entrait et qu'elle était là, elle rangeait ses affaires et partait en vitesse.
Au début, Sev était intrigué par ce comportement étrange. Il l'avait attendu dans un couloir désert où il savait qu'elle passait pour aller à la tour de Serdaigle. Il lui avait demandé pourquoi elle ne voulait plus le voir, si il avait fait quelque chose de mal. Mais les yeux turquoises de la jeune fille s'étaient emplis de larmes contenues et elle était juste partie en courant sans rien dire. Alors Sev avait laissé tomber. Avec le temps, il avait fini par oublier la jeune fille. Si bien que quand il l'a vue à son premier cours, il ne se rappelait plus d'elle. Mais elle se souvenait de lui, visiblement. Il sort de ses pensées en s'assoyant à la table des enseignants à coté du directeur de Serdaigle. Il ne fait que lui dire qu'il doit lui parler en privé avant qu'il ne reparte chez lui.
- Oh! J'ai tout mon temps, dit Filius. Il faut juste que j'arrive à la maison avant Isa. Mais comme elle prend le train, on a tout le temps du monde. Rejoins moi à mon bureau à l'heure du départ du train, si ça te va.
- Parfait, merci, Filius.
Severus laisse son regard airer autour de la Grande Salle et il tombe sur le regard si particulier de son « Père Noel » mystère qui ne l'est plus maintenant. Il la voit discuter avec animation avec un gars de 4e année de Gryffondor, William Weasley. Le fils ainé de Molly et Arthur Weasley. Comme ils sont juste sur le bord de la table des Serdaigle, Severus tend l'oreille pour écouter ce qu'ils se disent.
- Mais… pourquoi on ne peut pas mélanger ces deux ingrédients ensemble? Je comprends pas!
- Bon, dans la chimie Moldue, on apprend à faire la différence en un élément acide, comme du jus de tomate, par exemple, les éléments neutres, comme l'eau, et les éléments alcalin, comme l'eau de Javel.
- Okay… Et à quoi ça sert? Demande le roux.
- Pour mesurer le Ph, on utilise une échelle entre 0 et 14, explique patiemment Isabella en dessinant sur un parchemin. À 0, il y a l'acide chlorhydrique, 2 le jus de citron, 3 le vinaigre, 4 le jus de tomate et 5 le café. Ce ne sont que des exemples, parce que tout à un Ph. Le 7 est les éléments neutres, comme l'eau pure et le sang humain, par exemple. Pour les solution alcalines, il y a l'eau de mer à 8, le savon à 10, le nettoyant à l'ammoniaque à 11 et l'hydroxyde de sodium à 14. Tu me suis?
- Oui, mais à quoi ça sert de savoir ça?
- Et bien, quand on mélange une base et un acide, ils cherchent toujours à devenir neutre. Et plus les ingrédients que tu utilises sont loin du point de neutralité, plus la réaction est violente pendant la « neutralisation ».
- Tu peux me donner un exemple? Demande Weasley, relativement perdu.
- Okay, tu prends un chaudron et tu mets de l'acide chlorhydrique dedans et tu y ajoutes de l'hydroxyde de sodium. Pour se neutraliser, ils vont faire une réaction chimique qui fait en sorte que ça te saute littéralement à la figure! Mais si tu mélanges du café et de l'eau de mer, le café deviendra un peu trouble et très salé, mais c'est tout. Et c'est en partie pour ça qu'il faut TOUJOURS avoir du matériel propre et stérilisé avant de faire une potion! Tu peux tuer toute une classe en 2 secondes, si tu ne fais pas attention à ce que tu fais!
- Mouais, c'est pour ça que Rogue pette les plombs à chaque cours!
- PROFESSEUR, Rogue, beta! Dit la jeune femme en lui donnant une claque derrière la tête. Et il a parfaitement raison! Combien d'accidents tu as vue, avec Slug? Demande l'italienne.
- Je sais pas, je les ai pas compté, il y en avait bien trop!
- Et avec le professeur Rogue?
- Bin, on a eu des débuts de dégâts, mais il était toujours là pour contenir les débordements ou les potentielles explosions.
- Il y a déjà eu des blessés dans ses cours?
- Non, jamais, dit Bill en fronçant des sourcils.
- Donc, il mérite bien plus que Slughorn que tu l'appelles professeur. Tu ne penses pas?
- J'avoues, soupire Weasley. Tu l'aimes bien, pas vrai?
- C'est un bon prof, dit simplement Isa en haussant des épaules.
C'est perplexe de cette conversation que Severus retourne dans les cachots en attendant son rendez-vous avec Filius dans plus ou moins 2 heures.