Bonjour, bonjour!

Après très longtemps sans poster ici oui ailleurs, je reviens avec une One-Shot pour m'échauffer un peu. On change de fandom, de personnages et de ship !
C'est vraiment pas un One-shot sur lequel il faut se prendre la tête, posez votre cerveau sur votre table de chevet et amusez-vous !

Il y a de petites phrases en italien. Mon italien est pas fou et j'ai dû demandé à des amis qui ont oublié leurs cours... Donc, désolée d'avance !

Toutes critiques sont les bienvenues!


T'as pris du pain ?


Caesar leva les yeux de son livre pour fixer l'horloge sur le mur juste en face : 19h45. Pas que l'heure était tardive selon lui, mais à chaque fois que Joseph était de corvée de courses, il finissait toujours par rentrer très tard. Le blond soupira en retournant à son livre, grommelant à voix basse comme s'il avait peur qu'on l'entende.

"Ma cosa stai facendo, idiota?" [Mais qu'est-ce que tu fiches, idiot ?]

Il fallut attendre encore une trentaine de minutes pour que le colocataire et meilleur ami de Caesar ne pointe le bout de son nez. Il rentra dans l'appartement, effectivement, un peu haletant et quatre sacs de courses dans les mains.

"CAESAAAAAAAAAAAAAAAAR !"

Dans un soupire qui fut long et lourd de sens, le susnommé arrêta sa lecture après avoir glissé un marque-page entre les feuilles et se leva pour venir à la rencontre de son ami.

Joseph ferma la porte du bout du pied et trotta dans la cuisine avant même que Caesar ne puisse le voir et le saluer.

"Je peux te laisser commencer à ranger les courses ? Je voudrai prendre une douche. A toute !

- Mais Jose…No, non ucciderlo subito. Non subito dopo. Molto più tardi. [Non, non, ne le tue pas tout de suite. Pas tout de suite, bien plus tard.]"

Ce n'était pas la première fois que Joseph faisait ça et certainement pas la dernière après tout. Joseph était Joseph, qu'est-ce qu'on pouvait y faire ? Le rappeler à l'ordre n'aidait pas franchement, têtu comme il était. C'est lentement que Caesar commença à ranger les courses, vidant les sacs lentement mais rangeant de manière efficace, pas comme un certain Joestar.

"Aspetta un secondo. Ma no … Questo idiota ha dimenticato il pane ! [Attends une seconde. Mais non… Cet espèce d'idiot a oublié le pain !]"

Le Zeppeli manqua de lancer les sacs (avec les courses toujours dedans) dans la cuisine dans un éclair de rage. Pour s'assurer de ne pas retourner la cuisine il ouvrit le robinet d'eau chaude de l'évier, se délectant du cri sur-aigüe qui provint de la salle de bain à l'étage.

"CAESAAAAAAAAAAAAAAR !"

Il n'y avait rien à faire, c'était à croire que tout ce que ce type savait faire c'était crier son nom de manière aussi inattendue qu'agaçante. L'Italien fit la sourde oreille tout en s'efforçant de ranger les courses plus rapidement. Malheureusement pour lui, il fut interrompu par les pas lourds d'un Joseph enragé, trempé et grelottant qui se planta devant lui, aussi nu qu'à la naissance. Cette fois-ci, ce fut à Caesar d'hurler à plein poumons, jetant tout ce qui lui tombait sous la main pour faire reculer son colocataire.

"De la pudeur Joseph, de la pudeur bordel !

- Dans l'cul la pudeur, ferme ce putain de robinet !

- Retoure ! Dans ! La ! Salle ! De ! Bain ! hurla Caesar en lançant un objet à chaque mot.

- FERME ! LE ! ROBINET ! répliqua Joseph en avançant toujours plus."

Joseph se permit de faire trois pas dans la cuisine mais recula après qu'une boîte de raviolis en conserve (que Caesar détestait d'ailleurs) se heurta entre ses yeux, rebondit sur son front en laissant une marque au passage et tomba au sol. Le blond s'approcha de l'évier et ferma le robinet, gardant un oeil prudent vers son ami. Le temps que Joseph s'en aille en grommelant, laissant de l'eau et de la mousse au sol, Caesar reprit son rangement toujours aussi agacé et cherchant par tous les moyens à effacer l'image de la "petite tour de Pise" - comme l'autre imbécile adorait l'appeler - de Joseph.

Les courses rangées et le dîner enfin servi, Caesar observa son colocataire finir son assiette, avec son élégance légendaire, tout en tapotant la table de son index. Il avait des questions, pleins de questions, mais il n'avait aucune idée de comment commencer.

"Eh, Caesar, où est-ce que tu penses qu'on peut acheter de l'encre de seiche pour faire les pâtes noires là !

- Linguine al nero di seppia.

- Ouais, ouais di sepipia !"

Caesar soupira.

"Pourquoi tu rentres si tard quand tu reviens des courses ?"

C'était un début.

"Hein ?"

Crétin.

"POURQUOI… Tu rentres si tard à chaque fois que tu pars faire les courses ? En plus t'as oublié le pain."

Le visage de Joseph venait de prendre cet air bête qu'il avait si souvent. Si souvent ? Tout le temps, oui.

"J'ai oublié le pain ? demanda le Joestar en levant les yeux aux ciels, ses lèvres pincées lui donnant un air encore plus stupide que d'habitude.

- Oui, et c'est la troisième fois, c'est très chiant, soupira Caesar qui semblait perdre patience.

- Baaah c'est pas grave ! J'irai en prendre demain ! sourit Joseph."

"La ferme, t'iras rien prendre du tout, j'irai chercher mon pain moi-même", était la première chose que le Zeppeli voulait dire, mais il s'abstint, prenant une grande inspiration à la place.

"Okay, mais n'oublie pas, hein ?"


La semaine suivante….

Caesar attendait assis devant la télévision. Elle n'était pas allumée, elle ne lui renvoyait qu'un reflet flou et terne de lui-même. Le silence était lourd, mais le sourire crispé figé sur son visage en disait long.

Joseph était en retard.

Encore une fois.

Comme pour ne rien changer.

Son sang méditerranéen commençait à bouillir de plus en plus, ne se rendant même pas compte qu'il était à deux doigts d'arracher l'accoudoir du fauteuil sur lequel il était.

Etait-ce vraiment si difficile d'aller chercher du pain ? Et d'en ramener ? Est-ce que Joseph se faisait racketter par de jolies filles en chemin pour un morceau de pain ? Non, non. Joseph était bien trop épais pour comprendre quand une femme le draguait. Alors qu'est-ce qui l'empêchait d'aller chercher du pain et d'en ramener comme une personne normale ? Est-ce que ce sagouin s'enfilait le pain en chemin et faisait mine d'avoir oublié ? Ne se souciait-il pas du fait que son colocataire aussi aimerait s'enfiler du pain ? La boulangerie dans laquelle ils achetaient leur pain et leurs pâtisseries favorites était certes un peu chère, mais la qualité était au rendez-vous. Bien que Caesar pouvait comprendre le grignotage compulsif, il ne supportait pas ne pas rentrer avec du pain. Il en avait besoin, c'était plus fort que lui, il lui fallait du pain dans cet appartement.

Le son de la clé dans la serrure empêcha, heureusement, à la main de Caesar d'arracher le cuir du fauteuil. Se redressant plus droit qu'un piquet, il darda son regard vers le couloir, attendant d'apercevoir la silhouette du Joestar entrer. En effet, son colocataire entra, mais pas aussi bruyamment que d'habitude ; il avait même l'air de vouloir se cacher. Le Zeppeli arqua un sourcil, il avait rarement vu ce genre de comportement chez Joseph ; pas que ça l'inquiétait, mais il ne savait pas à quoi s'attendre. Cependant, quand les yeux verts de son ami croisèrent les siens, Caesar eut pendant un instant l'impression de prendre en flagrant délit de connerie monumentale un gamin de cinq ans.

Alors qu'il ouvrait la bouche pour détacher chaque syllabe du prénom de son imbécile de colocataire, Joseph s'enfuit dans les escaliers, les montant à une rapidité presque surnaturelle. Cette fois-ci, le blond en était bouche bée.

"Mais qu'est-ce que je viens de…"

Pendant une brève seconde, ses neurones s'affolèrent : ah, comme prévu, ce chien n'avait pas acheté le pain, hein ? Si on lui avait dit qu'un jour il aurait couru pour vérifier s'il y avait bien du pain dans la cuisine, Caesar aurait fait mine de ne pas entendre : qui serait assez stupide pour courir après du pain ? Manquant de casser l'interrupteur en frappant dessus, il fut ébloui par la lumière du plafonnier de la cuisine un court instant. Néanmoins il ne s'était pas trompé, le déficient en matière grise qui occupait l'autre chambre dans cet appartement n'avait, effectivement, pas acheté de pain.

L'espace d'un bref instant, l'envie de ravager l'appartement du sol au plafond lui vint en tête et, il mentirait s'il disait le contraire, pendre Joseph au balcon avec ses chaussettes sales qui traînaient dans la salle de bain semblait être une belle addition à ce plan. Bien que finir en prison ne lui faisait pas froid aux yeux, il se contenta d'étouffer un cri de rage dans un des coussins du canapé du salon.

Il fallait qu'il parle à Joseph, ça ne pouvait plus durer. Les envies de meurtres se faisaient bien trop violentes et Dieu savait que s'il avait une absence lors d'un moment de rage, Caesar ne répondrait plus de rien et plaiderait coupable avec un sourire au visage quand l'avocat de la défense présenterai une photo de lui dabbant sur le cadavre de Joseph. Il voulait son pain, il avait besoin de son pain et il aurait son pain !


"Joseph ? Joseph tu dors ? appela le Zeppli.

- Non. Non, non, j'suis là, répondit la voix un peu chevrotante de son colocataire."

Caesar marqua un temps et fronça les sourcils : pourquoi diable est-ce que Joseph était essoufflé ? Sa petite course dans les escaliers en serait-elle la raison ? Impossible, il a déjà vu Joseph courir après un bus sur un kilomètre sans suer, c'était tout bonnement impensable. De plus il était étrangement calme là-dedans. Et pourquoi sa porte était bloquée ? Cette porte qui était toujours ouverte, quoiqu'il arrive, même dans les pires moments (par pire moments, notez, les moments où Joseph se baladait nu comme si de rien n'était).

"Joseph, tu vas bien…? Tu m'as l'air drôlement essoufflé, s'enquit Caesar qui tentait d'ouvrir la porte."

Il crut entendre le bruissement de draps que Joseph couvrit maladroitement en se raclant grossièrement et surtout exagérément la gorge. C'est précisément à ce moment que le Zeppeli entendit une voix qu'il ne reconnut pas dans la chambre :

"Tout va bien Jojo ?"

La surprise empêcha Caesar de se concentrer sur le genre de la voix, mais il lui parut que c'était un homme. A quel moment… A quel moment un homme était entré ici ? Et surtout comment ? Ils habitaient au dernier étage d'un immeuble de quinze étages ! Si quelqu'un était entré, Caesar aurait été le premier à le savoir !

"Jose-

- OUAIS HUM ! J'ai la gorge qui gratte et… ET… Je ne voulais pas te déranger ! Je vais rester dans ma ch-"

Joseph poussa un hurlement digne des plus grandes actrices des meilleurs films d'horreur quand il vit la porte de sa chambre voler pour s'éclater contre le mur parallèle, manquant presque de passer par la fenêtre.

"MAIS T'ES FOU ?! hurla le Joestar en se tournant vers son meilleur ami.

- Alors toi mon p'tit pote, tu vas passer à table parce que…"

Caesar appris une chose très importante ce jour-là : des fois, il vaut mieux ne pas toucher aux interrupteurs. Ou alors, attendre un peu avant de le faire. Pourquoi cela ? Pour être honnête, Caesar avait vu Joseph nu et, pour être encore bien plus honnête, c'était une vision, une image, une chose qu'il préférait éviter et oublier pour le restant de ses jours. Mais voir Joseph, assis sur son lit, peinant à ramener ses couvertures sur lui d'une main alors qu'il agitait son portable de l'autre était une chose. Surprendre son colocataire et ami en plein plaisir solitaire, mais surtout le surprendre en plein plaisir solitaire en FaceTime avec leur boulanger en était une autre.

Attendez.

Attendez une petite seconde.

En plein plaisir solitaire en FaceTime avec LEUR BOULANGER ?

La gorge de Caesar se noua : de dégoût ou de surprise il devait encore choisir. Leur boulanger était un (sur)homme originaire du Mexique, Wamuu, c'était son nom. Des fois ils leur arrivaient de le croiser dans la salle de sport qu'ils fréquentaient, ils lui parlaient brièvement, mais Joseph semblait toujours fasciné par la musculature de cet homme. Rarement dans sa vie, Caesar avait vu un homme aussi bien bâti : ce Wamuu était littéralement un géant ! Il était sympathique, aimable, avait de très bons goûts musicaux et tout ça, mais si un jour on avait osé lui dire que leur boulanger et Joseph…

"Je…Je vais euh…balbutia Caesar qui n'arrivait pas à détacher son regard de l'écran du téléphone de son ami.

- Foutre le camp ? OUI MERCI !"

Caesar tâtonna dans le vide, cherchant la porte pendant quelques secondes avant de se rendre compte de là où elle était. Il jeta un regard inquiet et hésitant vers Joseph qui devenait de plus en plus rouge si possible. Il n'était pas sûr d'avoir bien vu, mais il semblait que Wamuu venait tout juste de comprendre la situation. La gêne était bien trop palpable.

"Je…

- JE VAIS PRENDRE ET REMETTRE LA PORTE MAINTENANT DÉGAGE !"

Il n'en fallut pas plus à Caesar pour aller (en courant) s'aérer sur le balcon. Passer la stupeur, un sourire étira ses lèvres, sourire qui se tordit en un pincement de lèvres, jusqu'à ce qu'il éclate de rire sans pouvoir se contrôler. Il comprenait tout maintenant, c'était tellement clair !

La question maintenant, était de savoir si Joseph s'était déjà fait "secouer les miches", mais juste penser à la réponse fit repartir Caesar dans un fou rire qui manqua de l'étouffer. trois fois.


Deux semaines plus tard…

Presque vingt heures.

On battait des records.

Mais cette fois, Caesar attendait en souriant. Le bruit de clé dans la serrure le fit lever les yeux de son livre.

"CAESAAAAAAAAAAAAAAR !

- Je suis dans le salon.

- J'ai fait les courses !"

Caesar arrêta sa lecture, toujours ce sourire abominablement moqueur collé au visage. Il s'en alla dans la cuisine rejoindre le Joestar qui commençait à ranger ses emplettes en sifflotant.

Eh bien sûr, évidemment, comme prévu, il le fallait bien, le déficient de toute logique avait oublié quelque chose. Prenant une inspiration brûlante, sentant déjà ses côtes tressauter d'anticipation, le blond se tourna vers son ami, son sourire s'étirant de plus en plus sur son visage, chose que Joseph ne manqua pas de remarquer. Il ne lui fallut pas trois secondes pour comprendre ce qu'il se passait. Secouant doucement la tête, implorant silencieusement son colocataire, il ne put l'empêcher de prononcer cette phrase devenue un glorieux outil de vengeance pour Caesar.

"Eh, Jojo, sourit-il en se penchant un peu vers son ami qui commençait à rougir."

"T'as pris du pain ?"


Pour celles et ceux qui se demandent pourquoi ce ship, j'ai envie de dire que parce que c'est le seul ship que j'ai dans Jojo !

Et pour ceux qui pourraient se demander: "Mais du coup pourquoi est-ce que Joseph rentrait si tard sans jamais prendre le pain ?" Parce que Joseph allait chez Wammu se faire pétrir les miches. ;)

Merci encore à mon amie pour ce titre absolument fantastique LOL

En espérant que ceci vous aura plu !