Bonjour, bonjour !

Voici le premier OS écrit dans le cadre de l'Event de Pâques du Forum Francophone MHA.

Ce premier œuf est celui de La Pomme Verte, avec le thème : "Kaminari, suite à un problème d'alter, se retrouve collé 24 heures à une semaine avec Katsuki"

Enjoie !


— Mineta ! hurla Bakugou.

Il scruta l'intégralité de la pièce, sans épargner un seul recoin mais aucune trace de ce fichu pervers. Il avait dû filer en douce et Dieu savait que ce lâche excellait dans l'art de se planquer. Il avança d'un pas rageur vers les douches. Il allait bien finir par le trouver et là, il lui ferait regretter ses actes.

— Eh ho, marche pas si vite, j'arrive pas à suivre ! protesta Kaminari.

Bakugou se stoppa net, mais pas Kaminari, qui le percuta de plein fouet.

— Fais attention, putain !

— T'as qu'à pas t'arrêter aussi vite aussi !

Bakugou pesta et regarda de nouveau sa main, dans l'espoir que la grosse boule violette, par miracle, ait disparu. Mais non, elle était toujours là, et il était toujours attaché à ce crétin. Ça lui apprendrait, tiens, à vouloir jouer les bons samaritains. Quand il avait vu Mineta, suivi de Kaminari, pénétrer dans l'aile des filles, il n'avait pas hésité à le suivre pour l'arrêter. Fort heureusement, Kaminari avait eu la même idée que lui, ils s'étaient donc retrouvé à deux contre un face à un crime abominable de vol de culottes. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était que Mineta se défende d'une volée de boules collantes. Bakugou avait réussi à quasiment toutes les esquiver, sauf une, qui s'était collée sur son pantalon. Ce n'était en soi pas gravissime, il n'aurait qu'à l'enlever et porter celui de rechange le temps que l'Alter cesse de faire son effet. Kaminari, lui, avait été atteint au front, ce qui était bien plus agaçant mais pas dramatique non plus.

Le plus gros problème résidait dans une troisième sphère, qu'ils avaient tous les deux effleuré de la main. Résultat, ils se retrouvaient collés l'un à l'autre sans aucune possibilité de se séparer.

— Je vais te crever ! Je te jure que si je te retrouve, je vais te crever !

La traque fut de courte durée. Alertés par les hurlements, les deux délégués avaient pris les choses en main. Momo entreprit de raccompagner les deux compagnons d'infortune vers le salon, tandis qu'Iida partait chercher Mineta pour une remontrance dans les règles. On avait aussi appelé Aizawa, qui arriva dans le dortoir plus lassé que jamais.

— Je ne vais rien pouvoir y faire, déclara-t-il sans ambages. Si j'annule son Alter, ça empêchera les boules qui sont encore sur sa tête d'adhérer, mais pour celle-ci, ça ne changera rien.

— Vous vous foutez de moi ?! explosa Bakugou. Je vais devoir rester collé combien de temps à ce crétin ?

Kaminari protesta pour la forme mais ils se tourna lui aussi vers Aizawa, impatient d'entendre la réponse.

— Eh bien, compte tenu des performances de Mineta lors des exercices de ces dernières semaines, je dirais qu'on peut s'attendre à ce que ça tienne pendant vingt-quatre à quarante-huit heures.

Une fois le premier choc passé, les deux adolescents tentèrent d'établir un plan de bataille. Bakugou bouillonnait de rage, ce qui n'aidait pas à réfléchir posément mais ils arrivèrent à peu près à un terrain d'entente. Ils avaient de toute manière une main de libre pour vaquer à leurs occupations, ce serait largement suffisant pour manger, se laver et faire leurs devoirs. Momo, dans sa grande bonté, leur fabriqua à chacun une chemise et une veste d'uniforme avec une fermeture éclair sur la manche afin qu'ils puissent se changer comme bon leur semblait.

— Quelle putain de journée de merde… maugréait Bakugou en s'acharnant avec une paire de ciseaux sur la manche de sa chemise. Ma vieille va me faire la peau quand elle va voir ça.

Le moment de la douche fut bien moins laborieux qu'ils ne l'avaient cru. Tout faire à une seule main était d'abord un challenge, mais ils s'y firent très vite. Et puis, ce n'était pas comme s'ils étaient gênés par leur nudité, ils se douchaient côte à côte tous les jours.

— Oh non, gémit Kaminari.

Bakugou craignait le pire, et il avait raison. Quand il se tourna vers son camarade, celui-ci tenait sa main droite sur son front, solidement attachée à la sphère adhésive.

— J'avais oublié qu'elle était là…

Bakugou dût user de tout le self-control dont il se sentait capable et plus encore pour ne pas lui casser la gueule, là, tout de suite. Il rinça le shampooing sur leurs deux têtes, puis ils se levèrent. Le problème qui allait se poser leur parut évident dès qu'ils arrivèrent au niveau de leurs serviettes. Sans aucune main vraiment libre, la tâche allait s'avérer des plus difficiles pour Kaminari, qui lança un regard désespéré à Bakugou.

— Même pas en rêve !

Bakugou se sècha comme il le put, en regardant du coin de l'oeil Kaminari qui se démenait comme il pouvait pour le faire de sa main gauche. Plusieurs fois, la boule manqua d'entrer en contact avec sa peau. Bakugou songea avec horreur que si par malheur, elle le touchait pour de vrai, il devrait passer au moins une journée la main collée à son dos, à sa jambe ou pire encore. Cette dernière image finit par le décider et il arracha la serviette de la main de Kaminari.

— Allez, c'est bon, tu fais chier, je vais le faire !

Fort heureusement pour leur dignité à tous les deux, Kaminari avait déjà fait le plus gros du travail et Bakugou n'eut à s'occuper que de son dos et de ses jambes. Pendant ce temps, Kaminari devenait de plus en plus écarlate. Bakugou, de son côté, s'efforçait de ne pas songer à la peau qu'il sentait sous le tissu éponge ou au fait qu'il n'avait jamais remarqué à quel point il sentait bon. Comme la plupart des adolescents de son âge, ses hormones le travaillaient et il ne pouvait qu'avouer que Kaminari lui plaisait. Il avait beau être un prince au pays des idiots, il restait mignon quand il le voulait. Ce n'était donc vraiment pas le moment de se laisser enivrer par sa présence, au risque que son attirance se manifeste de façon… visible. Il ferma les yeux et se concentra sur une série d'images plus répugnantes les unes que les autres, ce qui sembla marcher pendant un temps.

— Eh ben, les gars, lança Sero en arrivant lui-même dans les douches. Y a des chambres pour ça, quand même.

La serviette l'atteignit en plein visage.

Ils prirent leur repas dans la salle commune. Comme Kaminari avait toujours la main vissée sur le crâne, Bakugou finit par lui donner la becquée. Pas du tout parce que ça lui plaisait et qu'il avait un peu envie de profiter de la situation, non. Absolument pas. Jamais de la vie. C'était simplement qu'il s'agaçait de voir Kaminari agiter leurs mains dans tous les sens, au risque d'engluer tout ce qui passait à sa portée et de se retrouver avec une énorme boule d'objets sur les bras, à l'image d'un Katamari version vie réelle. Les autres s'amusaient grandement de la situation, mais Bakugou s'efforça de les ignorer, même si le portable de Mina termina dunkée dans la poubelle la plus proche quand elle leur passa Ti Amo à plein volume.

L'idée de base avait été que Kaminari dorme par terre, sur un futon installé exprès pour l'occasion. Mais ils durent vite se rendre à l'évidence : cet arrangement allait se révéler extrêmement inconfortable. Allongé sur le ventre, Bakugou laissait son bras pendouiller dans le vide, forçant Kaminari à s'allonger dans la même position. Ils essayèrent plusieurs façons de s'allonger, toutes pires les unes que les autres.

— Bon, j'en ai marre, dit finalement Kaminari, viens plutôt t'installer à côté de moi.

Ils se retrouvèrent tous les deux couchés sur le sol, ce qui leur donna assez d'espace pour se placer comme ils le voulaient. Juste avant qu'ils montent dans leur chambre, Tsuyu avait eu l'idée de génie de recouvrir les deux sphères de tissu afin que rien d'autre ne vienne s'y accrocher, leur sauvant la mise par la même occasion. Ils se retrouvèrent tous les deux sur le côté, face à face.

— Quelle soirée, hein ? chuchota Kaminari en riant.

Bakugou aurait voulu s'énerver, mais Kaminari était beaucoup trop adorable pour ça. La lumière du dortoir d'en face éclairait un peu la chambre, juste assez pour dessiner leurs visages dans la pénombre. La situation était bien moins pire que ce qu'ils avaient craint tous les deux.

— Ça fait longtemps que j'avais pas dormi dans la même chambre que quelqu'un, poursuivit-il. La dernière fois, c'était au camp d'été.

Kaminari marqua une pause, les dents plantées dans la lèvre inférieure.

— Je m'en veux grave, tu sais, de ne pas être allé à Kamino avec les autres. Sur le moment… je sais pas, j'ai eu peur, je crois. Je me suis pas comporté en héros. Alors des fois, j'ai peur que tu m'en veuilles pour ça…

Pour toute réponse, il reçut une pichenette dans le nez.

— Eh, ça fait mal !

— T'as qu'à pas dire de conneries aussi ! gronda Bakugou entre ses dents. Ces idiots se sont mis en danger en venant me sauver. Si tu étais venu, tu aurais pu être blessé.

Ils continuèrent à discuter pendant un moment. D'abord de Kamino, du camp d'été, mais aussi de leur enfance, de pourquoi ils voulaient devenir des héros. Bakugou en apprit plus sur son ami en une heure qu'en plusieurs mois. Et lui aussi s'était rarement autant confié à quelqu'un. Le seul qui connaissait aussi bien sa vie était ce crétin de Deku, et c'était à son corps défendant. En plein milieu d'une phrase, Bakugou entendit un ronflement. Kaminari fermait les yeux, profondément endormi.

Bakugou regarda le radio-réveil posé sur la table de nuit. Il était bientôt vingt-trois heures trente. Ils avaient passé déjà six heures collés ainsi. Il songea, soulagé mais aussi un peu amer, qu'ils avaient peut-être déjà passé un quart de leur temps ensemble. Ce serait une véritable libération quand ils reprendrait le total contrôle de ses mouvements, mais aussi dommage de se séparer.

Bakugou ferma les yeux à son tour, se promettant qu'ils passeraient plus de soirées tous les deux, à l'avenir. Mais sans l'intervention de Mineta, cette fois.