Je ne possède aucun des personnages de la série.

Il ne fait pas bon de se remettre à regarder de vieilles séries qui passent à la télé, surtout quand elles font parties des coups de cœur de votre jeunesse... Et surtout si elle parle de relation fraternelle et paternelle fortes...

SAISON 2 EPISODE 6 (Arrestation) : Sortir Dominic de prison était la seule préoccupation de Stringfellow, peu importait s'il se mettait lui-même réellement en danger.

Je sais tout cet épisode était génial ceci dit il y a vraiment pour moi trois scènes qui manquent sur la fin et j'ai vraiment eu envie d'étoffer l'histoire. Cette fic débute avec l'un de ses rajouts. Après son entrevue avec Darius et la discussion avec Aaron sur la plage, Stringfellow regagne Airwolf pour contacter Caitlin

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


UNE FIN D'ENQUÊTE DANGEREUSE

Stringfellow jeta un coup d'œil en arrière avant de courir en direction d'Airwolf. Il avait déjà téléphoné d'une cabine, mais avec les yeux et les oreilles que possédaient Darius, il voulait passer une communication plus tranquille. Catlin devait aller voir Dominic ce matin, il voulait savoir s'il tenait le coup et lui dire que, cette fois, il avait la bonne piste. Il s'installa et activa le téléphone en enclenchant une batterie sans avoir à allumer le moteur de l'hélicoptère. L'hésitation le prit quand il commença à composer le numéro de Santini Air, il était tellement inquiet par le fait que la jeune femme lui annonce une mauvaise nouvelle… Il connaissait le caractère entier et explosif de Dominic. Il était déjà à la limite de la crise d'angoisse quand il était parti… alors maintenant… Un long frémissement remonta le long de son échine. Stringfellow sentit une douleur terrible lui étreindre la poitrine jusqu'à lui faire perdre son souffle. Dominic avait toujours été là… Il l'avait porté à bout de bras quand il avait perdu ses parents, quand il avait perdu Saint John… Gabrielle… Pour une fois que les rôles étaient inversés, il devait l'aider et le sortir de cette prison. Ses doigts finirent par composer enfin le numéro, mais son cœur sembla se briser quand Catlin lui répondit en larmes.

- Allo…

- Est-ce qu'il va bien ?

La question était sortie toute seule, avant même de lui dire bonjour.

- String ?

- Oui, excuse-moi Catlin. Tout va bien ?

- Non, si tu voyais… Il est si désespéré… Il est en colère aussi. Il n'a rien à faire dans cette prison. Tu dois le sortir de là.

- Je sais…

- Alors fais-le !

- C'est pas facile ici, les gens ont peur de me parler et…

- Il faut le faire sortir !

- Je sais, je…

- Il est ton ami !

- Catlin !

- Si on ne le sort pas de là, il va mourir et…

- Catlin ! la coupa le jeune homme. Je sais tout ça.

La jeune femme sembla se calmer un peu en percevant un léger sanglot dans ses derniers mots.

- String ?

D'un geste de la main, le jeune homme se massa la tempe pour tenter de maîtriser ses émotions.

- String ? Je suis désolé, je m'inquiète pour lui.

- Et moi, je ne suis incapable de trouver des preuves, pourtant je sais qui est derrière tout ça… Et si je ne trouve rien ?

Le jeune homme ne put masquer ses émotions, pendant qu'il murmura.

- Je t'en prie, aide-le. Il faut qu'il tienne. J'ai besoin d'un peu plus de temps.

Catlin perçut que malgré ses efforts, qu'il pleurait presque et elle souffla.

- Je sais que tu vas trouver. Pardonne-moi.

- Ce n'est rien, murmura Stringfellow. Fais-le tenir Catlin… et dis-lui que je l'aime.

- Je crois qu'il le sait.

- Répète-lui… Dis-lui de tenir bon pour moi, comme j'ai tenu bon pour lui. Il ne m'a jamais abandonné, alors je ne l'abandonnerais pas. Je lui ai promis de le sortir de là.

- Je lui dirais.

- Merci Catlin. J'ai une piste à explorer. Je te rappelle.

- A bientôt String, murmura la jeune femme avant qu'il ne raccroche.

Quand ce fut fait, elle resta quelque secondes à observer le combiné du téléphone, les derniers mots de Stringfellow résonnant en elle. Pour la jeune femme, les deux hommes étaient amis, mais elle les connaissait depuis peu finalement, et ces mots-là démontraient quelque chose de plus fort, comme s'ils étaient une famille ?

OoooO

Il lui fallut quelques minutes pour se remettre de sa conversation avec Catlin, mais cela lui redonna une rage supplémentaire. Il devait trouver des preuves contre Darius. Aaron avait peur, peut-être que poursuivre sa conversation avec Vince lui apporterai enfin des éléments tangibles… et puis, en continuant à enquêter, il prouverait à Darius qu'il ne comptait pas s'en aller… cela pourrait le pousser à perdre le contrôle et à faire des erreurs. C'était peut-être dangereux pour lui, mais le jeu en valait la chandelle.

Le play-boy peroxydé de l'île était sur un yacht en compagnie de quatre charmantes vieilles dames… il secoua la tête avant de l'appeler.

- Eh ! Vince !

A sa grande surprise, ce dernier se précipita vers lui. En voilà un qui n'avait pas peur de parler, à moins qu'il ait aussi peur de lui… Il était impressionnable ce garçon ! Il fallait dire qu'il n'était pas vraiment une vieille femme… et cela allait le servir.

- Vous êtes à la solde de Darius.

- Qui ne l'est pas, répliqua le play-boy.

- Moi je ne le suis pas.

- C'est normal, vous ne vivez pas ici.

Peut-être, mais même en vivant ici, Stringfellow n'aurait pas vendu son âme à ce type, il n'était pas comme ça. Il ne l'avait jamais été… Cela lui avait déjà causé bien assez de problème de toute façon…

- Et vous m'avez aussi menti à propose de Lyla.

- Pas du tout ! Se défendit Vince. Elle m'a dit qu'elle allait toucher le gros lot et qu'elle m'emmènerait.

- Et vous l'avez cru ?

Peureux, menteur et maintenant naïf, c'était un vrai cliché ce type !

- Non je ne l'ai pas cru, mais avec elle on ne savait jamais, pourquoi pas !

Pas tout à fait naïf, peut-être juste « idiot » au final… ce qui ne sembla pas déranger son fan club qui l'appela à grand renfort de cris, exaspérant un peu plus le jeune pilote.

- Elles savent que vous êtes fauchés ?

Vince choisit de botter en touche en ne répondant pas et peut-être par peur qu'il lui casse son coup, il murmura avant de partir.

- J'ai autre chose à vous dire. Elle m'a dit un jour que si on essayait de la tuer, son bébé la protégerait.

- Son bébé ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

- Aucune idée ! Lança Vince en allant rejoindre ses conquêtes.

Stringfellow soupira. Il cherchait des preuves et il ne trouvait que des énigmes, cela commençait à l'agacer… Il devait repasser un coup de téléphone !

...

Accoudé au bar, Stringfellow avait appelé Aaron. Si ce type était vraiment un ami de Dominic, il allait devoir l'aider pour de bon cette fois. Une certaine nervosité lui faisait tapoter le pied sur le sol pendant qu'il lui demanda.

- Qu'est-ce qu'elle pouvait bien vouloir dire par ça ?

- Je crois que j'ai mon idée là-dessus, soupira Aaron. Retrouvez-moi à la maison.

- Pourquoi ? Demanda Stringfellow de plus en plus impatient et agacé.

- Je vous expliquerez ça là-bas. Je vous y attendrai.

Stringfellow soupira et raccrocha le combiné un peu vivement. Ils commençaient à l'agacer sérieusement avec leurs secrets, leurs cachoteries et leurs non-dits !

...

D'un pas rapide, Stringfellow traversa la rue avant de s'immobiliser. Il prit une inspiration et ralenti. Tous ses sens venaient de se mettre en alerte et s'il y avait bien une chose à laquelle il faisait confiance, c'était son instinct de survie. Il lui était viscéralement chevillé au corps, ce qui expliquait qu'il soit encore en vie…

La maison était calme, bien trop calme et au lieu de se diriger vers la porte, il se plia en deux et se colla derrière la fenêtre. Le store était baissé, mais il était suffisamment transparent pour qu'il voit au travers. D'un coup d'œil, il reconnut les deux gorilles de Darius et découvrit le corps d'Aaron étendu sur le sol. Ils lui avaient mit une balle dans la tête et Stringfellow s'en voulu. Le type l'énervait, mais il ne souhaitait pas sa mort. Assis sur une chaise, ils étaient en train d'écouter une bande. Une bande enregistrée par Lyla et qui désignait Jason Darius comme son assassin. Une bande qu'elle avait cachée dans la maison de sa fille. Stringfellow frémit. Il lui fallait cette cassette.

Il réfléchissait au moyen de se faufiler à l'intérieur quand le plus baraqué des hommes de main le repéra à travers le store et bondit de sa chaise en criant.

- Hey !

L'un derrière l'autre, les deux types jaillirent de la maison pour fondre sur lui et Stringfellow eut juste le temps de bondir de la terrasse. En courant, il traversa la pelouse, les types sur ses talons et sauta au volant de la jeep d'Aaron. Ses gestes étaient pressés, mais peu coordonnés et le temps qu'il tente de mettre le contact, les deux types étaient déjà sur lui. Pas le temps pour la jeep ! Ils tentèrent de le prendre en sandwich, mais le jeune homme accueillit celui de droite par un coup de poing qui dut lui casser le nez au vue de son cri et celui de gauche par un coup de pied qui l'éteignit en pleine tête. Les deux types s'effondrèrent et il sauta hors de la jeep.

Dans son empressement, il se réceptionna mal et finit à quatre pattes sur le bitume, mais il se releva comme un ressort. Il devait leur échapper et revenir ici pour récupérer cet enregistrement… Sonnés, mais pas totalement KO, les deux brutes s'élancèrent derrière lui. Il ne connaissait pas assez l'île pour les semer dans des recoins et il savait ce qui l'attendait s'ils lui mettaient la main dessus. L'avantage c'était qu'il était à pied.

Sans ralentir, il se jeta donc sur un vespa qu'il démarra rapidement avant d'effectuer un rapide demi-tour. Les types tentèrent de l'intercepter en l'arrachant du scooter, mais il déquilla le plus proche en allongeant la jambe, le frappant au niveau du genou.

Seulement ses deux poursuivants savaient qu'il ne devait pas le laisser partir et ils se relevèrent. Ils bousculèrent un type sortant du marchand de journaux et lui volèrent sa voiture. Elle était plus rapide que le petit scooter, il ne pourrait pas leur échapper.

Stringfellow le comprit quand il entendit les crissements de pneus dans son dos. Sous l'effet de l'adrénaline, son cœur battait fort. Il prit un virage serré et sentit que la voiture se rapprocher. Il n'allait pas tarder à le bousculer par l'arrière pour le jeter au sol. Il accéléra donc et prit un deuxième virage, sauf que tout ne se passa comme prévu. Une voiture venant en sens inverse et peu encline à s'arrêter pour laisser passer un piéton, fit une embardée pour le doubler et se déporta sur la file venant en sens inverse. Pour ne pas finir sur le capot, Stringfellow fit, à son tour une embardée et fonça sur le trottoir. Le vespa le heurta violemment, le projetant au sol.

Le jeune homme amortie sa chute avec les mains et se redressa à moitié à quatre pattes. Il grimpa en talus pendant que la voiture volée s'immobilisait derrière lui et que ses poursuivants se lancer à ses trousses à pied.

Stringfellow parvint à se redresser et dévala l'autre côté du talus à toute allure. Il déboula sur la plage et la fatigue de la poursuite commença à se faire sentir. Surtout qu'il était difficile de courir sur le sable. Il sentit le souffle de bœuf de l'un des types derrière lui une fraction de seconde avant qu'il ne se jette en avant, le plaquant durement sur le sable. Sous le choc, Stringfellow glapit, mais il n'allait pas se laisser faire, peu importait qu'il fasse presque le double de lui en corpulence. Quand le type qui venait de le plaquer le releva en le tenant par le col, il accueilli son complice par un solide coup de poing, mais le premier lui premier lui asséna un coup à la poitrine qui lui coupa le souffle et le fit se plier en deux. Le premier qu'il venait de frapper en profita pour lui balancer un coup de genou au visage et le jeune homme s'écroula à l'arrière sur le sable à moitié sonné.

L'espace d'un instant, il pensa qu'ils allaient le tuer et que Dominic allait rester en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis, ce qui était bien pire. Il tenta alors de se redresser, mais encaissa un nouveau coup au visage. Un coup violent qui finit de l'assommer. Les deux types n'eurent plus qu'à le cramponner fermement par le bras et le tirer avec eux, il n'opposait plus aucune résistance, il était inconscient et à leur merci.

OoooO

Le sang pulsait à ses tempes et sa tête lui faisait mal à hurler lorsque que Stringfellow reprit conscience de son environnement. Il était à plat ventre par terre. Le sol était recouvert d'une moquette légèrement humide et qui sentait le sel. En plus, il bougeait, ce qui n'arrangeait pas son mal de tête, mais lui fit comprendre qu'il devait sûrement se trouvait sur un bateau, un yacht… Où devait se trouver Vince parce même à demi-conscient, il sentait son horripilant aftershave… Ce type l'avait mené tout droit dans un piège… Sa position n'était pas enviable. Un bateau n'étant pas une bonne nouvelle, pas plus que la corde épaisse qui lui sciait les poignets et lui maintenant les bras dans le dos dans une position douloureuse. Un frisson remonta le long de son échine et Stringfellow grogna sans pour autant ouvrir les yeux. Cependant, cela suffit pour que les deux types qui l'avaient traqué comprennent qu'il était en train de se réveiller. Sans ménagement, ils l'agrippèrent par les épaules et le remirent sur pied.

C'était le crépuscule et le jeune homme comprit que le coup avait dû être sévère pour qu'il perde connaissance pendant quatre ou cinq heures… C'était normal qu'il se sente patraque et que se épaules lui fassent aussi mal, mais ce n'était pas une raison pour se laisser faire !

A peine l'eurent-ils remit sur pieds qu'il se débattit pour leur échapper, mais il était encore groggy et ses mains attachées dans le dos n'étaient pas un avantage. Les deux types ne le lâchèrent pas et, sous le regard complice de Vince, ils le tirèrent en dehors de la cabine, malgré ses tentatives pour leur échapper. Stringfellow sentit une boule se nouer dans son ventre. S'il avait perdu connaissance autant de temps, ils pouvaient être en plein océan et s'ils le jetaient par-dessus bord, il n'avait aucune chance… Encore plus s'il avait les mains attachées. Alors, il continua de ruer, obéissant à son instinct de survie. Il ne voulait pas mourir de cette façon… Il détestait la sensation de se noyer…

Quand ils le poussèrent contre le bastingage, le jeune homme ne put retenir un frémissement, mais il fut aussi soulagé de voir encore les contours de l'Île au loin. Il n'était pas totalement en pleine mer, même s'il lui faudrait sans doute des heures à la nage pour regagner la plage. Alors que son cœur battait plus vite, il tourna la tête en direction de Vince qui se contenta de lui sourire.

En revanche, il sentit l'un des deux types sortir la lame d'un cran d'arrêt. Est-ce qu'il allait le tuer avant de jeter son corps à l'eau ? Toutefois, il ne le poignarda pas, mais entailla la corde qui le retenait en ricanant.

- Vous allez prendre votre dernier bain Mr Hawke !

C'était idiot de le détacher avant de le jeter par-dessus bord ? A moins qu'ils ne veuillent faire passer sa mort pour un accident ? En ce cas, il ne fallait mieux pas qu'un corps ligoté s'échoue sur la plage… Darius voulait couvrir ses arrières et cela l'arrangeait, parce que ça lui donnait une chance de se tirer de là.

Au moment précis où il sentit la corde libérer ses poignets, il attaqua. Stringfellow n'avait pas la même masse corporelle que ces types, mais il savait se battre. D'un coup de poing à revers, il assomma à moitié celui qui se tenait à sa droite et venait de le détacher. Le « plouff » que fit son couteau en tombant dans l'eau n'échappa à ses oreilles. Au moins, il n'avait pas à se soucier de sa lame. Dans le même temps, il se jeta sur l'autre qu'il cramponna fermement tentant de le faire passer par-dessus bord. Cependant, il s'écroula sur le pont pendant que le premier se jetait sur Stringfellow. En passant d'un à l'autre, il leur asséna une série de coups qui faillit les mettre K.O avant de monter lui-même sur le bastingage. Il ne pourrait pas s'emparer seul du bateau, alors il ne lui restait plus qu'une solution : nager ! Sans réfléchir plus, il se jeta à l'eau.

L'un des types grogna et sortit son pistolet. Stringfellow sortit la tête de l'eau pour prendre une gorgée d'air, mais les balles sifflèrent autour de lui. L'une d'elle effleura son bras et il plongea de nouveau sous l'eau. Il y resta le plus longtemps possible, espérant qu'ils le croient mort avant de pousser sur ses jambes et de remonter à la surface.

Il reprit son souffle en tremblant et regarda autour de lui. Le bateau avait fait demi-tour. Ils le croyaient mort, mais ce n'était pas le cas et il comptait bien regagner l'île. Son regard se posa sur la plage et il se mit à nager. La nuit tombait de plus en plus vite et, rapidement, il comprit que l'image était trompeuse. Il était bien plus loin qu'il ne le pensait de la côte et les courants voulaient l'entraîner au large. Ce ne serait pas si facile de regagner la plage, même s'il était un bon nageur. Une certaine peur lui serra les entrailles, mais il se concentra sur l'image de Dominic dans sa prison. Il devait réussir… pour lui…

Alors Stringfellow se mit à lutter. Il lutta à la fois contre sa douleur, sa fatigue et ses tremblements. L'eau était glacée et il claquait de dents. Les vaguelettes pouvaient paraître anodines à bord d'un bateau, mais quand elles le frappaient, elles passaient par-dessus sa tête et lui faisait boire la tasse.

Le jeune homme toussa et en avala un peu plus. La tête lui tourna et leva les yeux. La nuit était tombée maintenant et il devait se caler sur les lumières de la ville en face de lui. Ce n'était pas facile, et il ne savait pas s'il était ou non en train de dériver. C'était sans doute le cas parce qu'il n'avait pas vraiment l'impression qu'elles se rapprochaient. Des crampes commençaient à lui faire mal dans les muscles. Après combien de temps ce genre de signes étaient censés apparaître ? Stringfellow n'en avait aucune idée… De toute manière, il ne savait plus depuis combien de temps il nageait, mais il nageait… Il nageait pour survivre et pour Dominic…

...

Chaque mouvement était une lutte. L'eau de mer lui piquait les yeux et son souffle devenait difficile. Le jeune homme haleta pendant que des dizaines de souvenirs venaient l'assaillir… Il ne voulait pas se noyer… Ils avaient essayé dans ce camp. Il lui avait plongé la tête dans ce baquet alors qu'il était ligoté et ils avaient attendus. Stringfellow se rappelait de la brûlure dans ses poumons, de la douleur dans tout son cœur et de la souffrance encore plus violente quand l'eau était en train de l'étouffer. Il se souvenait les avoir entendus rire pendant qu'ils lui faisaient évacuer l'eau qui l'avait à moitié tué avant de recommencer… Non, la noyade était une mort atroce… Un mort qu'on lui avait trop fait expérimenter… Il ne voulait pas mourir de cette manière.

En rassemblant ses forces, il redressa la tête. Les lumières commençaient à se rapprocher, non ? Il avait peut-être une chance après tout…

...

L'épuisement lui fit fermer les yeux. Pendant quelques secondes, ses bras et ses jambes ne lui obéirent plus et Stringfellow coula comme une pierre. L'eau qui l'étouffa à moitié le ramena à la conscience et, dans un dernier sursaut, il poussa sur ses jambes pour regagner la surface. Il toussa, tremblant de tous ses membres. Le froid le faisait tomber en hypothermie, ses membres ne voulaient plus lutter, mais son esprit refusait d'abandonner. Il n'était plus si loin, maintenant que le soleil était en train de se lever, il voyait qu'il n'était plus si loin. Il avait nageait toute la nuit. Il avait survécu, il ne pouvait pas mourir maintenant qu'il ne lui restait qu'un kilomètre pour rejoindre la plage. En plus, les courants devenaient plus cléments. Ils le poussaient dans la bonne direction. Il devait s'accrocher, même si son corps n'en pouvait plus.

Un mouvement après l'autre, il continuait d'avancer. Il était à bout, mais il ne pouvait pas céder, pas maintenant. Cependant, se rapprocher de la côte avait aussi un effet pervers… les vagues prenaient de l'ampleur et de la force en se rapprochant du virage. Deux de bonnes tailles lui permirent de gagner un peu de distance, mais un bruit lui fit tourner la tête. Le rouleau qui arrivait dans son dos était bien plus puissant. Elle le frappa dans le dos à pleine puissance, l'envoyant par le fond et le roulant comme un fétu de paille. Stringfellow eut à peine le temps de fermer la bouche. Il inhala de l'eau et tenta de gagner la surface, mais la vague le projeta contre un rocher. Le choc fut assez fort pour l'étourdir et il eut à peine le temps de prendre une gorgée d'air avant que le noir l'emporte enfin… Quelle idiotie de mourir à 200 mètres de la plage !

OoooO

L'inspecteur Davit avait été alerté par le départ précipité d'un des yacht de Darius après avoir eu vent d'une course poursuite dans la ville. On parlait de l'étranger, en scooter, poursuivit par deux de ses gorilles, d'un accident et d'un échange musclé sur la plage qui l'avait laissé entre leurs mains. Davit n'était pas idiot, il savait bien ce qu'il risquait de lui arriver et cela l'agaçait. Ce type mettait tellement d'énergie à tenter de sauver son ami… Il ne méritait pas de se faire tuer, mais ici, personne ne s'en prenait impunément à Darius sans en subir les conséquences. C'était comme ça ! Même lui ne pouvait rien faire. Il était juste là pour ramasser les corps qu'il laissait dans son sillage et...

L'inspecteur ne finit pas sa pensée. Une vague se déplia et un corps flotta à la surface. Aussitôt, l'inspecteur sursauta et se jeta à l'eau.

- Hey !

En quelques pas, il arriva vers le corps et le cramponna. C'était lui ! C'était Hawke. Il l'agrippa solidement et le tira sur la plage de galets où il l'allongea sur le dos. Sa peau était blanche, froide et il était trop inerte. Ses doigts glissèrent dans son cou. Il n'avait plus de pouls, mais il était si prêt de la plage, peut-être qu'il avait réussi à sauter à l'eau, peut-être qu'il y avait un espoir. D'un geste, il finit d'ouvrir sa chemise et posa ses mains sur son torse avant de se lancer dans un massage cardiaque.

- Allez ! l'encouragea-t-il.

Il continua et son corps eut un soubresaut. Il restait vraiment une chance de le ramener. Il pressa une nouvelle série et se pencha pour lui faire du bouche à bouche. Hawke sursauta pour de bon, reprenant connaissance et Davit se redressa pendant qu'il se tournait sur le côté, crachant l'eau qui obstruait ses voies respiratoires. Son corps trembla doucement et ses premières respirations furent sifflantes et difficiles, mais il était conscient.

Hawke ressentit d'abord la douleur de son corps malmené avant de comprendre que quelqu'un se tenait au-dessus de lui, tentant de le ranimer. Il se débattit un peu et se recroquevilla sur le côté pour tousser et cracher l'eau qui l'étouffait. Son corps était douloureux et la brûlure dans ses poumons lui donnait envie de hurler, mais ça il en était bien incapable. Il ferma les yeux et tenta de prendre quelques inspirations qui le firent atrocement souffrir. De légers tremblements le parcoururent sans qu'il ne puisse les maîtriser.

Pendant qu'il haletait, encore à bout de force, il sentit la personne à ses côtés se redresser.

- Vous avez eu de la chance. Rentrez chez vous Mr Hawke.

Le flic ? C'était lui qui venait de le sauver ? C'était vrai qu'il avait eu de la chance. C'était bien la seule personne qui n'avait pas peur de l'aider un peu. En revanche, rentrer était impossible, pas sans avoir sauvé Dominic… Sans lui, il n'avait plus de chez soi, est-ce qu'il ne le comprenait pas ? Il tenta de rassembler ses esprits pour lui répondre et lui lança quelques coups d'œil. Sa respiration était plus facile, mais il se sentait toujours mal et la douleur le faisait haletait. Sa vue aussi n'était pas encore totalement nette, d'ailleurs, mais elle revenait doucement au fur et à mesure que les tremblements ralentissaient. Il lui fallait encore un peu de temps et il se laissa basculer sur le dos, posant une main sur sa poitrine pour suivre le rythme de sa respiration. Ses halètements se firent moins profonds, moins douloureux et sa vue revint à la normal. Il posa son regard sur l'inspecteur qui le surplombait de toute sa hauteur. Ce type venait de le sauver, mais il l'agaçait aussi. Pourquoi un flic ne faisait rien contre Darius ?

Retrouvant ses forces et pariant sur le fait que ses cordes vocales allaient lui obéir, Stringfellow se redressa un peu pour se mettre à moitié assis, lui expliquant d'une voix rauque et essoufflée.

- C'est Darius qui a tué Lyla.

L'inspecteur soupira et lui répliqua en appuyant sur chacune des syllabes.

- Rentrez chez vous Mr Hawke !

Le jeune homme frissonna et parvint à s'asseoir un peu mieux. Il redressa la tête pour le regarder droit dans les yeux. Le soleil l'aveugla un peu et il plissa les yeux avant de tenter de lui expliquer.

- Elle le faisait chanter.

- Vous pouvez le prouver ?

Stringfellow avait encore du mal à respirer normalement. Il gardait la bouche ouverte pour faire pénétrer plus d'air dans son corps lourdement éprouvé et il haletait. Chaque mot lui faisait mal, mais il devait lui faire comprendre. Il prit quelques secondes et tourna la tête en direction du casino sur le port.

- Il piquait dans la caisse du casino. Il a eu peur qu'elle aille prévenir les flics.

- Mr Hawke, dit l'inspecteur en se penchant un peu plus sur lui. Je vous conseille de partir si vous tenez à la vie.

Stringfellow fronça les sourcils. Il refusait de voir les choses en face, tentant de lui faire comprendre qu'il ne pouvait pas l'aider et qu'il ne serait pas là pour le ranimer une seconde fois. Il avait peur ou alors…

- Ah… Il vous a acheté aussi.

Il dut toucher un point sensible, car il vit subitement de la colère sur le visage de l'homme qui venait de le sauver, une colère sincère et forte.

- Je ne suis pas un mauvais flic ! Croyez-moi ! Seulement pour préserver la tranquillité des gens il ne faut pas se mettre ceux du casino à dos !

- Vous n'y croyez même pas vous-même, répliqua Stringfellow sur un ton atterré pendant que son souffle se faisait plus facile.

- Vous croyez que j'ai le choix ! Lui répondit l'inspecteur en haussant le ton. C'est eux qui le pouvoir !

Stringfellow soupira, fit la moue et baissa la tête. Comme il détestait les gens qui préférait courber l'échine plutôt que de se battre… Qu'est-ce que ça leur apportait de se faire traiter en esclave !

- Ecoutez ! Tenta Davit pour attirer de nouveau son attention. Je suis vraiment désolé pour Dominic, sincèrement.

Oui, paradoxalement, il semblait sincère, mais il ne l'aiderait pas. Stringfellow baissa de nouveau la tête. Lui ne pouvait pas l'abandonner. Il se détourna et tenta de se redresser, mais ses jambes étaient encore faibles et il n'y parvint qu'avec l'aide de l'inspecteur qui l'attrapa par un bras et le tira pour le remettre sur ses pieds tout en continuant à se justifier.

- Ecoutez-moi, Darius a beaucoup de relation sur le continent. Ils l'ont planqué ici après une condamnation pour meurtre ! Et si c'était tout ce que ce type avait sur la conscience, je vous en prie, essayez de comprendre !

Il tentait de le faire céder, de lui faire abandonner son idée de le faire tomber, mais ça, il en était hors de question ! Rien ne pourrait lui faire abandonner Dominic, même pas la menace de perdre la vie. L'inspecteur pouvait bien essayer de le convaincre, il ne l'écoutait déjà plus, se concentra sur sa chemise dont il tenta de rattacher quelques boutons dans un geste un peu ridicule. Il était trempé des pieds à la tête, il avait froid, ça ne changerait pas grand-chose. En plus, ses doigts tremblaient toujours un peu, l'empêchant de parvenir à la boutonner. Il sentait bien que l'inspecteur devenait nerveux. Alors, il lui répondit, en gardant les yeux fixés sus ses boutons.

- Faites ce que vous pouvez, je vous aiderai,

- Mais c'est impossible !

- Si vous avez peur de Darius, vous êtes déjà mort, lui répliqua Stringfellow en le regardant droit dans les yeux.

Puis, il pivota. Inutile de continuer à chercher de le convaincre. Ses pas étaient hésitants et il tituba un peu en s'éloignant. Il avait fait quelques pas quand la voix de Davit résonna.

- Mr Hawke !

Ce dernier s'immobilisa et se retourna.

- Pourquoi vouloir à tous prix le faire tomber. Il va vous tuer ! Il a bien failli, non ?

- Parce que Darius veut faire porter le poids de ses crimes à Dominic.

- Est-ce que votre ami sait ce que vous êtes en train de faire ?

- C'est là que vous faites erreur inspecteur. Dominic Santini n'est pas que mon ami… Il est mon père… Je ne l'abandonnerais pas.

Stringfellow vit la surprise sur le visage de l'inspecteur, mais il n'en fit pas cas et se retourna de nouveau pour finit de remonter de la plage. La police ne voulait rien faire, parfait, il allait s'occuper de ce type à sa façon !

OoooO

En chancelant toujours un peu, Stringfellow revint vers Airwolf. Il ouvrit la portière et se glissa à l'intérieur, ressentant un sentiment de sécurité immédiate dés qu'il se cala dans son siège. Il expira profondément et ferma les yeux, se donnant quelques secondes pour que sa respiration revienne à la normale.

Puis, il rouvrit les yeux et activa les batteries pour passer un appel longue distance. La tête d'Archangel apparut sur l'écran et il ouvrit de grands yeux en découvrant l'état du jeune pilote.

- Hawke ? Mais que s'est-il passé ?

- L'enquête a été un peu plus compliquée que prévu.

- L'enquête ? Demanda Archangel sur un tas suspicieux. Vous êtes où là ? Ne me dites pas que vous êtes sur l'île ?

- Je ne peux pas laisser Dominic deux mois en prison ! Et tous ces gens ont besoin d'aide.

- D'aide, mais enfin vous…

Archangel laissa phrase en suspend, car à cet instant, Stringfellow se mit à tousser. Ses poumons, encore irrités, lui firent mal et lui laissèrent une respiration sifflante, pendant qu'un long frémissement agita son corps fatigué. Il était toujours d'une pâleur alarmant, trempé jusqu'aux os et Archangel prit un air inquiet.

- Hawke… Est-ce que ça va ?

- Je vous ramènerai votre hélicoptère, marmonna le jeune homme dont la respiration restait sifflante.

- Je ne parle pas de l'appareil, mais de vous, répliqua Archangel en haussant le ton.

Est-ce qu'il pensait réellement qu'il se moquait de le voir faible et dans la souffrance ?

Stringfellow était effectivement étonné et il choisit de botter en touche une nouvelle fois.

- Jason Darius, ça vous parle ?

- Bien sûr, c'est un patron de la pègre européenne sur laquelle nous voudrions bien remettre la main. Il a disparu des radars.

- Il est ici. Il a réduit ces gens presque en esclavage. Il a tué Lyla, comme tous ceux qui tentent de s'opposer à lui.

- Et vous ? Demanda Archangel qui le voyait toujours trembler. Il a essayé de vous tuer ?

- Il n'aime pas qu'on pose des questions, mais je vais bien. ! J'ai failli finir noyé, il me faut un peu de temps.

- Vous avez besoin de renforts ?

- Non, je vais m'en occuper à ma manière, prévenez Interpol.

- Soyez prudent Hawke.

Le jeune homme esquissa un léger sourire.

- Faites attention, je vais finir par croire que vous m'aimez bien et qu'il n'y a pas qu'Airwolf qui vous intéresse !

- C'est le cas Hawke.

Stringfellow prit un ait étonné, mais n'eut pas le temps de lui répondre, car Archangel coupa la transmission. Il prit deux inspirations moins douloureuses et empoigna sa combinaison sur le siège. Il allait commencer par enfiler des vêtements secs et après… Darius allait voir ce qu'il en coûtait de vouloir s'en prendre à la vie de Dominic !


voilà ! Vous l'aurez compris les autres scènes rajoutées concernent la manière dont il rejoint la côte et la demande d'aide à Archangel. J'aime vraiment essayer d'imaginer ces scènes coupées ;)