291 AC / 27 Shraekosys (Janvier) 10 AFE (Après Fondation de l'Empire)

HMS Souverain des Mers, Golfe de Douleur,

P.O.V Harry

Je suis impatient d'arriver à la « Nouvelle Ghis ». Je vais leur montrer ce qu'il en coute de s'attaquer à un dragon. Les Ghiscari n'ont évidement pas retenu les leçons du passé, et contrairement à mes ancêtres, je ne compte pas leur laisser une seconde chance.

—Votre majesté, l'île de Ghaen est en vue. Germond me dit.

J'hoche de la tête. J'entends alors un cri de guetteur.

—Nombreux navires en vue !

Je remarque l'appréhension dans la posture et le regard de Germond, tout comme chez Aegon ou bien le reste de l'équipage. Hommes de peu de foi…

—Papa ? Aegon me dit.

Je souris intérieurement en entendant le mot. Aegon ne m'appelle « papa » que lorsqu'il est apeuré ou décontenancé. D'habitude, il se contente de dire « père » … Je ne peux lui en vouloir, nous sommes sur un seul navire tandis qu'une flotte entière nous arrive dessus.

Malgré la puissance du Souverain des Mers, nous ne saurions résister à autant de navires ennemis. Mais nous ne sommes pas seuls. Un cri bestial retentit dans l'air, et Albus apparaît dans toute sa splendeur en fonçant droit sur les navires ennemis. D'ici, je peux entendre les cris de douleur tandis que mon dragon met à feu et à sang la flotte Ghiscari.

—J'avais oublié la présence d'Albus ! Aegon s'exclame avec joie.

—Retiens cette leçon, Aegon. Il ne faut jamais sous-estimer son ennemi. Je lui dis avec un sourire.

—Je n'oublierai pas ! Aegon me promet.

J'hoche une nouvelle fois de la tête, satisfait. J'écoute avec attention leurs cris de désespoir, leurs pleurs et leurs hurlements de terreur. Une si douce mélodie que je souris à pleine dents, Aegon semblant faire de même. Je remarque à peine le regard effrayé de mes gardes. Pourquoi ? Ils n'ont aucune raison d'avoir peur…tant qu'ils restent loyaux.

Il ne faut que quelques minutes à Albus pour réduire leur flotte en cendre. Ils n'étaient évidemment pas prêts à affronter un dragon, et de simples flèches ne suffisent pas à vaincre une telle bête. Albus se met à voler en rond autour de nous, impatient. Je lui ai ordonné à travers notre lien de ne pas se poser sur la plateforme dédiée aux dragons du navire…

—Continuez notre approche de la Nouvelle-Ghis. J'ordonne avec un rictus malsain.

Germond hoche de la tête en ordonnant à l'équipage de maintenir le cap. Nous approchons des restes de la flotte Ghiscari. Je remarque des survivants dans l'eau, nous suppliant de les sauver. D'un geste de la main, je lance un Avada Kedavra sur l'un des Ghiscari. Comprenant mon geste, les matelots s'empressent de prendre leurs pistolets (des runes liant leurs bourses de poudre aux armes permettaient de les charger automatiquement) avant de tirer dans le tas. On traverse en quelques minutes les débris de la flotte Ghiscari, laissant derrière-nous un marée de sang.

Maintenant que la flotte Ghiscari est détruite, il n'y a plus d'obstacles entre leur ville et nous. Quatre bonnes heures plus tard, on réussit à contourner la majorité de l'Île. Je peux voir au loin une gigantesque pyramide avec une harpie.

—Il semblerait que nous soyons arrivés. Je dis en plissant des yeux.

—Et maintenant ? Allons-nous laisser Albus faire tout le travail ? Aegon me demande.

Je regarde mon fils avec un sourire surement effrayant. Il se recule légèrement, surement du à mes yeux redevenus rouges.

—Vous resterez ici pour admirer le spectacle. Quant à moi… Je réponds en m'approchant de la plateforme draconique. Une vieille devise me résume parfaitement.

—Laquelle ? Aegon me demande, curieux.

—Ne chatouillez pas un dragon qui dort ! Je m'exclame en ouvrant grand les bras !

3rd POV

Les membres d'équipage poussèrent des cris de surprise. Que ce soit les Gardes Royaux (Gerold, Arthur etc.), l'équipage (Germond etc.) ou Aegon, tous furent surpris par Harry.

Ce dernier étant en train de se transformer sous leurs yeux émerveillés. Son cou s'allongea tandis que ses dents s'aiguisèrent. Ses oreilles rétrécirent pour ne laisser place qu'à des orifices tandis que son visage s'allongea. Ses cheveux disparurent pour laisser place à des écailles d'un noir de jais, tandis que son corps s'agrandit.

Il se mit à quatre pattes, et sous les regards attentifs de ses hommes, Harry commença sa grande transformation. Son corps s'allongea et devint de plus en plus imposant. D'immenses ailes sortirent de son dos tandis que pieds et mains se transformèrent en pattes. Ce qui semblait durer une éternité n'avait pourtant duré que quelques secondes, qui resteraient à jamais marqué dans l'esprit des hommes.

Sur la plateforme ne se trouvait plus Haeron Targaryen, mais un gigantesque dragon noir qui fit légèrement pencher le navire, tant il était lourd et imposant. Surplombant facilement le plus haut mât du navire, le dragon les observait avec ce qui semblait être un sourire.

Aegon resta coi devant la beauté de son père. Un gigantesque dragon noir avec quatre pattes et deux grandes ailes. Rien à voir avec les dragons habituels. Le dragon était d'ailleurs si grand qu'Aegon pensa immédiatement aux légendes sur Balerion la Terreur. Il entendit vaguement les marins murmurer « Dieu-Dragon » autour de lui, et il ne pouvait qu'être d'accord. Au fond de lui, il espérait un jour pouvoir se transformer lui-aussi en dragon.

Mais le plus choquant fut…

—Feu et Sang pour mes ennemis ! Le dragon s'écria d'une voix grave.

Le dragon parlait. La voix était reconnaissable, tout comme les yeux vairons. D'un battement d'ailes, Harry s'envola tout en poussant un hurlement qui fit vibrer le navire. Albus sembla répondre à son cri, et les deux dragons se dirigèrent à toute vitesse vers la Nouvelle-Ghis.

Aegon ne put qu'admirer le spectacle.

De son côté, Harry prit plaisir à voir les regards étonnés et admiratifs de ses sujets. Dans sa précédente vie, Harry avait appris à être un animagus et sa forme était assez controversée : Un Basilic albinos. Mais lorsqu'il tenta de reprendre sa forme en Westeros, il remarqua qu'il n'était plus un basilic, mais un dragon. Surement lié au sang Targaryen. Mais le plus étonnant restait le venin qu'il possédait…Eh oui, Harry avait gardé cette caractéristique du Basilic. Sans compter qu'il pouvait maintenant cracher des flammes.

Sa forme resta cependant étonnante. Il avait l'apparence d'un Dragon-Sire, une espèce disparue de la Terre. Les Dragons-Sires étaient d'immenses dragons à quatre pattes capables de parler, étant très intelligent. Ils étaient dans de nombreuses légendes, aimant amasser les joyaux ou bien kidnapper les personnes intelligentes pour discuter. Malheureusement, ils étaient peu nombreux et les moldus entamèrent une chasse gigantesque jusqu'à tuer le dernier d'entre eux…

D'un rugissement bestial, Harry se dirigea à toute vitesse vers la Nouvelle-Ghis. Il était temps de venger son petit-frère, et il comptait bien suivre la devise de sa famille : Feu et Sang ! Il pouvait déjà entendre les hurlements de peur des Ghiscari, et il savourait cette aura de peur qui entourait la ville. Lorsqu'Albus passa à côté de lui, Harry se rendit finalement compte de son imposante taille. Albus était un dragon de taille assez grande, et pourtant, il était petit comparé à Harry. En regardant en-dessous de lui, Harry remarqua que son Ombre couvrait une immense partie de la ville.

Il avait cependant autre chose à penser, et sans attendre, il fonça sur la pyramide principale de la ville, sur laquelle trônait une gigantesque statue de harpie. Il cracha un feu de couleur bleu, et en seulement quelques secondes, l'immense statue fondit sur la pyramide. Il entendit les hurlements s'accentuer.

—Brûlez ! Brûlez pour vos actes ! Nul ne peut s'opposer à l'Empire Valyrien ! Harry hurla dans sa voix draconique.

Il entendit les supplications des Ghiscari, mais il ne comptait pas les épargner. Il allait corriger l'erreur de ses ancêtres ! Il survola de nouveau la pyramide avant de cracher des flammes qui fondirent la pierre. De son côté, Albus se mit à bruler les quartiers de la ville, tuant des milliers de Ghiscari avec ferveur.

Une fois la pyramide détruite, Harry se mit à quadriller la ville tout en brûlant tout sur son passage. Il pouvait sentir quelques flèches s'écraser sur son cuir, mais elles étaient inoffensives. Cela n'empêche qu'il n'hésita pas à cramer les attaquants…une question de principe.

Ce fut un véritable massacre, et Nouvelle-Ghis brula en seulement une heure. Mais Harry ne comptait pas en rester là ! Il voulait faire un exemple, et pour ça, il devait marquer le coup ! Il se mit à bruler les terres alentours, les fermes et villages ! Les forêts s'enflammèrent tandis que les animaux braillèrent dans le feu. Il comptait incinérer l'Île de Ghaen dans sa totalité.

Il fallut plusieurs heures, mais Harry et Albus finirent par dévaster l'île qui équivalait à la moitié des Terres de la Couronne. Ce qui fut jadis une grande île luxuriante et pleine de vie, n'était désormais plus qu'un tas de cendre fumantes, rappelant étrangement le Fléau de Valyria.

Harry et Albus retournèrent au HMS Souverain des Mers. Reprenant sa forme humaine, Harry reprit plusieurs fois sa respiration. Il était fatigué. Il quitta rapidement la plateforme pour laisser à Albus l'occasion de se poser et se récupérer. Le dragon albinos était lui-aussi fatigué.

—Que cela serve de leçon à nos ennemis ! Je brûlerai quiconque entravera mon chemin ! Harry expliqua à l'équipage.

—Majesté ! Un navire rescapé en vue ! Devons-nous le prendre en chasse ? Germond demanda.

Harry secoua de la tête, laissant apparaître un sourire cruel.

—Inutile, ils serviront à propager la nouvelle. Les Targaryens sont de retour… Harry répondit avant d'aller dans ses quartiers.

Il comptait bien dormir toute la nuit, voire plus. Il fut suivi par Aegon, qui avait sa chambre dans les quartiers d'Harry.

—Je pourrai aussi me transformer en dragon ? Aegon lui demanda avant qu'Harry ne puisse aller dormir.

—Tu es mon fils ! Harry se contenta de répondre avec un clin d'œil.

Aegon resta sur le pas de la porte, un sourire aux lèvres. Aussi indirecte fut la réponse, elle avait répondu à sa question.

Un dragon donne naissance à dragon…

291 AC / 5 Aegaraxys (Février) 10 AFE (Après Fondation de l'Empire)

Port-Réal, Donjon Rouge, Salle du Conseil Restreint,

3rd POV

Varys cachait habilement son sourire. Il avait reçu une lettre de ses « oisillons » concernant les évènements de Nouvelle-Ghis. Bien-entendu, il savait déjà ce qu'il s'était passé, son Roi légitime l'ayant déjà informé. Et maintenant, il allait dévoiler la nouvelle à Robert Baratheon…Il imaginait déjà la réaction du Roi.

Attendant patiemment dans la salle du Conseil Restreint, il fut rapidement rejoint par ses membres : Stannis Baratheon le Maître des Navires, le Grand Mestre Pycelle, Petyr Baelish le Grand Argentier, Renly Baratheon le Maître des Lois et Barristan Selmy le Lord-Commandant de la Garde Royale.

Oh, il savait bien que Barristan Selmy servait Robert par dépit et respect de ses vœux. Au moment-même où Harry commencerait l'invasion, il savait que Barristan le rejoindrait sans la moindre hésitation.

Enfin, Robert Baratheon pénétra la pièce, suivi de près de Jon Arryn. Le vieil homme semblait fatigué, et Varys reconnut facilement les signes d'un empoisonnement à long terme…Il avait une petite idée de la raison de cet empoisonnement, ce qui le faisait rire. Jon Arryn souhaitait envoyer son fils Robert à Peyredragon pour qu'il apprenne sous Stannis, mais Lysa Arryn était fortement contre. Et Varys connaissait parfaitement la relation entre Lysa et Petyr…

—J'espère pour toi qu'il y a une bonne raison de m'appeler ! Robert s'écria en regardant Varys.

Sans attendre, le gros roi s'assit sur son trône sous le regard désapprobateur de Jon. Ce dernier s'assit près de Robert.

—Des nouvelles des Targaryens, votre majesté. Varys répondit simplement.

Les yeux de Robert s'étrécirent en entendant la nouvelle.

—Parles ! Robert s'écria.

Hochant de la tête, Varys commença son « rapport ».

—Selon mes « oisillons », des navires en provenance de Nouvelle-Ghis auraient attaqué un autre navire transportant Viserys Targaryen. Les rapports font état d'aucun survivant. Varys expliqua avec un petit sourire.

Les yeux de Robert s'illuminèrent de joie avant qu'il n'éclate de rire.

—Ah ! Un dragon en moins ! Il faut fêter ça ! Robert s'exclama en buvant son verre de vin.

Verre ? Il s'agissait plutôt un gigantesque gobelet qu'il avait toujours avec lui !

—Vous n'êtes pas du genre à organiser une session d'urgence pour nous annoncer une si bonne nouvelle, Lord Varys. Jon Arryn lui dit d'un regard méfiant.

Varys hocha de la tête, ce qui figea Robert Baratheon et les autres membres du conseil. De son côté, Stannis écarquilla légèrement des yeux.

—Comment a réagi son frère ? Stannis demanda.

Les membres du conseil écarquillèrent aux-aussi des yeux en repensant au frère aîné (et héritier légitime de la couronne), Haeron Targaryen. De tous les Targaryens, Haeron était celui dont Robert se méfiait le plus. Il n'était pas idiot, il savait qu'il n'aurait jamais réussi à vaincre Haeron sur le champ de bataille…

—L'Empereur Haeron a souhaité venger son frère. Varrys répondit.

Les membres du conseil tressaillirent en entendant le gobelet de Robert être réduit en morceaux. Varys les avait informés qu'Haeron avait, en plus d'avoir survécu dans la Mer Fumeuse, fonder son propre empire appelé Empire Valyrien. Malheureusement, Varys ne pouvait en dire plus attendu que l'île où résidaient les Targaryen était inaccessible.

—Mes rapports indiquent qu'il se serait transformé en dragon et raser la Nouvelle-Ghis et toute l'Île de Ghaen. Varys lâcha la bombe.

—QUOI ?! Robert s'écria en frappant la table de toutes ses forces.

L'immense table était désormais décorée d'un creux sous la forme du poing de Robert.

—Sornettes ! Nul ne peut se transformer en dragon ! Pycelle intervint.

—Et pourtant, ce n'est pas ce que disent les survivants de Nouvelle-Ghis. Ils disent avoir vu Haeron Targaryen se transformer en un gigantesque Dragon Noir capable de parler. Il aurait incinéré la ville et toute l'île, aidé de son dragon blanc. Varys répondit. Les rumeurs disent qu'Haeron Targaryen est si grand sous sa forme de Dragon qu'il rivalise avec Balerion la Terreur.

Les membres du conseil étaient figés de terreur face à la réaction de Robert. Ce dernier n'arrivait pas à former des mots cohérents tant il hurlait et criait.

—Certains disent qu'Haeron Targaryen est un Dieu-Dragon, et qu'il compte se venger de ses ennemis. Varys termina en regardant Robert.

Ces paroles jetèrent un froid sur l'assemblée. Même Robert arrêta de hurler, se figeant tout en devenant aussi blanc qu'un linge.

Quelques secondes plus tard, il se remit à hurler de plus belle. Les occupants du Donjon Rouge se demanderaient pendant des années la raison de ces hurlements.