Prompt : Chocolat proposé par la Bibliothèque de Fictions


La famille Bucket était loin d'être riche, seul le père travaillait pour nourrir toute la famille. Leur alimentation n'était faite que de chou sous toutes ses formes, le plus souvent en soupe malgré tout. Charlie, le seul enfant de la famille, avait toujours connu la pauvreté et la faim. Il n'avait pas de vêtements de marque, pas de cadeaux coûteux à Noël. La famille Bucket ne s'accordait que deux fantaisies dans l'année et c'était toujours pour le petit Charlie : une tablette de chocolat Wonka pour son anniversaire, et une pour Noël.

Le petit garçon était toujours heureux de ses deux cadeaux et les partageait toujours avec toute la famille. Mais au fond il aurait préféré bien sur que sa famille ait un peu plus de moyens. C'était surtout pour qu'ils aient de meilleures conditions de vie que le garçon faisait ce souhait. Que la maison soit enfin réparée, le toit cassé ce n'était pas l'idéal, surtout quand il pleuvait ou neigeait, que les repas varient un peu, et qu'il ne soit pas le seul à recevoir des cadeaux. Le fait qu'il soit privilégié par rapport au reste de la famille le rendait triste. Il réalisait que ses grands-parents avaient travaillé toute leur vie mais au final ils n'avaient rien, ils passaient leurs journées allongés tous les quatre à regarder la télé. Charlie trouvait ça amusant dans un sens car grand-père George passait son temps à râler et souvent ses parents étaient obligés de lui couvrir les oreilles pour qu'il n'entende pas les jurons de son grand-père.


Ce soir-là, le père de Charlie rentra, la mine triste :

-Bonsoir les Bucket.

- Tu rentres tôt, Papa.

-Oui... la fabrique de dentifrice m'a dit que j'avais fait du bon boulot et que je pouvais rentrer.

Les adultes baissèrent la tête, les conditions allaient être encore plus rudes. Tous savaient que la fabrique de dentifrice ne faisait jamais partir les employés plus tôt, ne leur accordait pas de prime et ne leur laissait que très rarement l'occasion de prendre des vacances. Seul Charlie n'avait pas compris qu'en réalité son père venait de perdre son emploi. Mais le père de famille sortit un petit paquet de son manteau :

-Mais je n'ai pas oublié quel jour on est, bon anniversaire Charlie.

-Merci papa.

Le petit lui fit un câlin et ouvrit doucement le paquet. C'était une tablette Wonka guimauve caramel, sa préférée. Il l'ouvrit dans le but de la partager lorsqu'il ouvrit de grands yeux ronds :

-Regardez !

Il y avait un ticket d'or placé entre la tablette et l'emballage. Tous froncèrent les sourcils et grand-père George alluma la télé. Le présentateur lança :

-Nous apprenons à l'instant que le célèbre chocolatier Willy Wonka a placé cinq tickets d'or dans ses tablettes. Les enfants qui trouveront les tickets auront le privilège de visiter la formidable fabrique et l'un d'eux se verra attribuer un prix spécial. La visite aura lieux quand quatre jours exactement, alors bonne chance à tous !

Charlie sourit et regarda son père :

-Pour une fois nous avons vraiment eu beaucoup de chance ! Peut-être que le grand prix sera de l'argent, et peut-être que j'ai une chance de gagner.

-Chaque participant aura une chance de gagner Charlie ne sois pas stupide à croire que tu es plus exceptionnel qu'eux !

-Papa ! le rabroua le père de famille.

-Quoi ? Je trouve qu'il n'est pas malin de le laisser se faire de faux espoirs. Il n'est pas avantagé par rapport aux autres simplement parce qu'il est peut-être le premier à avoir trouvé un ticket !

-Mais si je suis le premier, peut-être que des journalistes viendront nous interviewer !

-Oh Seigneur j'espère que non, nous ne sommes pas assez présentables et la maison non plus ! s'exclama la mère de Charlie.

-Moi je te trouve très belle Maman.

-Tu es gentil mon cœur.

Ils continuèrent de discuter, cette tablette de chocolat allait changer leur vie d'une manière ou d'une autre. Même si Charlie ne remportait pas le grand prix, au moins la visite de la chocolaterie lui donnerait une journée de rêve et de pure innocence enfantine. C'était tout ce que désiraient ses parents, car ils savaient que leur fils avait vite grandi en réalisant qu'ils étaient pauvres et qu'ils se contentaient du minimum pour vivre. Certes le père de Charlie venait de perdre son emploi, même si il ne l'avait pas dit clairement pour ne pas inquiéter son fils, mais cette simple tablette de chocolat faisait briller une lueur d'espoir dans leur vie, qu'il avait pensé éteinte depuis longtemps. Peut-être que leur fils aurait droit à un meilleur avenir grâce à ce modeste cadeau. Ils auraient la réponse dans quatre jours, en attendant, ils retenaient leur souffle en se partageant la tablette Wonka guimauve caramel.


Fin.