La franchise et l'univers de Frozen ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent aux studios Disney.

Il s'agit ici d'une Fanfiction.

L'histoire prends place dans un univers alternatif.

Zakuro Ruby Kagame

©Tous droits réservés


Que s'envole ce péché, avec les flocons de l'été

Le silence est maitre dans cette pièce dans laquelle je vis depuis maintenant plus de trois ans. Seul le bruit de ma respiration arrive à atteindre mes oreilles déjà très chaudes. Ca et les quelques soupirs que je lâche, régulièrement. Et peut-être aussi le bruit des draps froissés entre mes doigts. Un rituel auquel je m'abandonne régulièrement, une fois par semaine, parfois plus, depuis maintenant quelques mois. Une façon agréable de passer le temps. Je pense toujours à couper mon téléphone, d'habitude, mais je l'entends vibrer quelque part. C'est proche, surement sous l'oreiller. Ma main l'attrape assez facilement après l'avoir cherchée quelques secondes à tapoter un peu partout. L'écran est allumé, j'ai reçu un message, et je réalise qu'il est déjà très tard. J'entend mon prénom une première fois, mais je ne fais pas attention car je lis déjà les quelques mots alignés sur l'appareil.

« - Elsa ! Tu pourrais peut-être laisser ça de côté pour le moment.

- Pardon. »

Je repose le téléphone sur les draps alors que je vois le visage de ma camarade de classe disparaitre de nouveau entre mes cuisses. Mon corps trouve cela très agréable, mais ma tête n'arrive plus à se concentrer sur ce moment. Je suis bien plus longue que d'habitude, surement préoccupée.

« - Détends toi un peu. »

J'essaie, mais je sens mon corps tout entier crispé. Je pose mon bras sur mes yeux fermé alors que ma respiration accélère, mais je n'y suis toujours pas. Mon téléphone vibre encore et attire mon regard. Je vois le message s'afficher sur l'écran mais je fais l'effort de ne pas l'ouvrir. Cela me frustre. Je n'ai même pas le temps de finir de le lire que la notification disparait. Le fond d'écran me représentant avec ma sœur apparait devant moi. Je regarde ses yeux si bleus, et m'amuse à compter toutes ses tâches de rousseur. Je la trouve si belle. Je ferme les yeux de nouveaux, j'essaie de ne pas penser à elle, mais c'est pourtant bien son visage qui possède maintenant mon esprit alors que je sens le plaisir soudainement grimper. Je n'arrive plus à penser à autre chose, plus maintenant que mon ventre se contracte sous les gestes de la langue de ma partenaire. C'est beaucoup trop bon. Je sais exactement ce qui m'arrive, et même si cela à tendance à me dégouter, je me laisse complètement aller. Ce n'est pas la première fois, après tout. Mes cuisses me font presque mal, mes doigts agrippent les cheveux de jais de la jeune femme. Un frisson remonte le long de ma colonne. Je souffle enfin.

« - T'en as mis du temps ce soir, fais la jeune fille en s'installant près de moi.

- J'ai pas mal de route à faire.

- Ca c'est une façon pas très subtile de me dire que je dois partir. »

Non, j'ai vraiment de la route à faire, et il est tellement tard. Heureusement, je me suis déjà occupée d'elle et m'avoir fait jouir semble la satisfaire. Je me lève brusquement du lit et cherche mes vêtements, éparpillés par ci par là. C'est un peu la panique.

« - Tu pourrais partir demain matin si ça t'inquiète autant.

- Je veux être là bas demain matin, c'est une journée particulière et je ne suis pas rentrée depuis Noël.

- Ca va lui faire quoi, vingt-et-un an, à ta sœur ?

- C'est ça. »

Je prends quelques affaires que je glisse grossièrement dans un sac. Quelques cahiers aussi, j'ai des examens avant les vacances d'été. J'attrape un manteau plutôt chaud, il fait froid là où je vais, et attrape les clefs de ma voiture.

« - Tu pourras fermer la porte de ma chambre en partant ? »

Je me glisse une dizaine de seconde sur le lit et embrasse la brune à la peau métissée rapidement sur les lèvres avant de me mettre en route.

« - Oui, file maintenant, me sourit-elle.

- Merci. »

Je ferme la porte de ma chambre en laissant ma camarade plus que compréhensive comme je l'ai plus d'une fois déjà fais. Ca fait plusieurs semaines qu'Honeymaren et moi nous voyons régulièrement. On ne sort pas ensemble, je n'ai pas envie d'une relation de ce genre là. Je n'ai ni envie de quelque chose de sérieux, ni de m'attacher. Mais je sens qu'elle commence à vouloir plus. A vouloir quelque chose que je ne peux pas lui offrir. Mon cœur est déjà pris, le sexe est la seule chose que je me permet pour me détendre, me changer les idées, ou juste prendre mon pieds. Je ne fais de mal à personne, je préviens à chaque fois que ça n'ira pas plus loin. Avec elle, au moins, j'ai une partenaire régulière, ça m'évite d'avoir l'impression de faire mon marché sur les sites de rencontres. En plus, on est dans la même classe, on peut se voir souvent pour réviser, et passer un bon moment après. Je sais que ça ne durera pas, mais pour le moment, j'aime les choses telles qu'elles sont.

Plusieurs élèves me bousculent dans le couloir de la résidence étudiante. Ou c'est moi qui les bouscule, peut-être. Je ne sais pas très attention, je me précipite vers les escaliers et traverse le hall pour aller à ma voiture. J'espère avoir pensé à tout avant de partir comme ça, je n'ai plus le temps de faire demi tour. Le cadeau de ma sœur est déjà dans le coffre de ma petite voiture bleue dans lequel je jette littéralement mon sac avant de me mettre au volant. J'ai plusieurs heures de route, je dois conduire toute la nuit. Je l'ai déjà fais plusieurs fois, ça ne m'inquiète pas vraiment. J'appréhende plus de rencontrer ma sœur. On se parle tous les jours mais je ne suis pas rentrée depuis longtemps. Elle croit que je ne peux pas être là pour son anniversaire, elle va probablement être contente. Demain, c'est le solstice d'été, je le passe toujours avec elle.

Je compte tout ce qui défile devant mes yeux pour ne pas m'endormir. Je suis plus fatiguée que prévu. Je remonte vers le nord, je sens les températures dégringoler. Le froid ne me dérange pas plus que ça, et puis il m'aide à rester éveillée. Je pense à ma cadette, je n'arrive pas à arrêter. J'essaie de me convaincre que tout se passera bien, comme à chaque fois. J'arrive à faire semblant quand elle est là, je l'ai même poussé à sortir avec ce garçon. Je l'accepte, j'en fais autant. Sa relation est plus sérieuse que les miennes par contre, ça ne me pousse qu'un peu plus à m'égarer le soir en charmante compagnie. Je ne me rappelle pas depuis quand j'ai ce genre d'idée malsaine qui me démange, depuis quand je pense à la rousse de cette façon. Plusieurs semaines, ou plusieurs mois. Peut-être que cela remonte à encore plus loin. Mais ça n'arrivera jamais, j'en ai parfaitement conscience. Je ne dois pas être normale pour avoir pareilles pensées envers ma propre sœur. Mais je me flagelle assez comme ça. Je suis déjà privée d'aimer, je trouve la punition suffisante.

Je commence sérieusement à m'endormir. Je décide de faire une pause sur la route. Je marche un peu, m'aère l'esprit, et me rend compte que j'étudie vraiment trop loin. Rouler toute la nuit n'est vraiment pas raisonnable. J'ai choisi cette université consciemment, je savais qu'elle était loin, c'était peut-être la raison de ce choix. Je me rends compte que mes sentiments pour ma sœur sont là depuis bien plus longtemps que ce que je crois. Je n'avais juste pas réalisé. J'essaie d'oublier cet horrible constat et me remet derrière le volant pour finir le trajet. J'en ai déjà fais une grosse partie, ça ne devrait plus être très long.

J'arrive enfin, il est vraiment super tôt. Le soleil n'est même pas encore levé. C'est l'été, mais ici, dans le nord, la neige habille le sol toute l'année. J'aime cet endroit, il me manquait. Je prends le paquet pour ma sœur et mon sac, avant de monter les quelques marches jusqu'à notre appartement. Je vivais ici, moi aussi. Je frappe à la porte, personne ne répond. Elle n'est peut-être pas encore levée. Je réalise qu'il est vraiment trop tôt. Ma sœur est une marmotte, elle aime dormir, parfois jusqu'à midi. Il n'est même pas six heure du mat'. Je frappe encore, au pire, j'attendrai dans ma voiture. Mais la porte s'ouvre.

« - Joyeux anniversaire, Anna... »

La rousse a les yeux à moitié clos, ses cheveux sont en bataille sur sa tête, comme si une bombe avait explosé dans sa crinière de feu. Elle ne se rend pas encore compte, essaie d'ouvrir la bouche pour la refermer aussitôt. Ses yeux s'ouvrent enfin tout en grand. Ils sont de la même couleur que l'océan.

« - Elsa ! »

Mes bras se referment sur la taille de la jeune femme qui vient de sauter dans les miens. Son parfum m'enivre immédiatement. J'y pense une minute, peut-être deux, et la serre encore plus fort contre moi. Je me sens apaisée, mais mon cœur me fait mal.

« - Tu as roulé toute la nuit ! »

L'intonation de sa voix se change en reproche. Je m'y attendais.

« - Mon dieu, mais tu as perdu du poids ? Est-ce que tu manges assez ? »

Elle ne me laisse pas répondre à une question qu'elle m'en pose déjà une autre. Je me contente de sourire. Elle me tire par le bras, m'entraîne dans l'appartement, avant de refermer la porte. Je pose mon sac dans un coin avant de m'effondrer sur le canapé d'une lourdeur sans pareille. Je suis vraiment exténuée.

« - Tu veux que je te fasse à manger ?

- Non merci, mais vient ici une minute. »

Telle une enfant un soir de réveillon, elle vient s'asseoir à mes côtés. Ses yeux pétilles lorsqu'elle remarque enfin la petite boite que je tends devant moi. Anna aime les cadeaux et les petites attentions.

« - Est-ce que c'est pour moi ?

- Pour qui d'autre ? »

Je me moque d'elle. Sa bouche part sur le côté sur une expression sur laquelle il est difficile de ne pas rire. Elle boude. Je la trouve adorable.

« - Allez, ouvre le ! »

Heureusement, cela ne dure pas longtemps. Ma sœur n'a jamais été patiente. Je m'attends à ce qu'elle déchire le papier, mais elle devient étrangement calme. Ses lèvres s'étirent sur une expression douloureuse. Je la sens nostalgique, et ça me peine. Je passe mon bras derrière sa taille, je la rassure, je lui montre que je suis réellement là.

« - Elsa... »

Ses mains lèvent le bracelet doré sur lequel est gravé nos prénoms. Ca ne se voit pas au premier regard, je l'ai fais faire dans l'intérieur. Son regard brille, cela lui plait. Elle me le tend, ainsi que son poignet. Sa peau est si claire, et si douce, alors que j'en caresse maintenant l'intérieur avec mes doigts. Ca ne lui parait pas étrange, je suis sa sœur, mais mon cœur bat plus fort. Mes mains tremblent, j'ai des difficultés à accrocher les deux attaches ensembles. J'y arrive après de longues secondes silencieuses et très gênantes. Anna se jette de nouveau dans mes bras, avec tant d'énergie que je m'écroule sur les coussins avec ma sœur vautrée sur moi. Elle tends son bras, admire le bracelet. Mes yeux commencent à se fermer sur l'expression de son visage qui me hante déjà. J'essaie de lutter, en vain. Il est trop tard, je m'endors.

Je rêve de nous pendant les deux heures où mon esprit s'évade. Ou plutôt, il me torture. Je n'ai pas toujours vécu avec ma sœur. Nos parents sont morts lorsqu'on était petites, Anna avait quatre ans. Elle ne se souvient pas très bien, moi beaucoup plus. Après ça, nous avons été placés en foyers. Ils essayaient de nous garder ensembles au début, mais plus je grandissais plus c'était difficile. On ne restait jamais plus d'un an dans nos nouvelles familles. J'avais douze ans lorsqu'Anna a été placée dans une famille, moi dans une autre. Après cela, les choses n'ont plus jamais été les mêmes. Anna n'acceptait pas d'être si loin de moi, elle faisait en sorte qu'on la mette à la porte à chaque fois. J'étais un peu plus calme, je me disais que c'était pour son bien. J'ai touché une partie de l'héritage de mes parents à ma majorité, avec lequel j'ai acheté cet appartement. J'ai ensuite passé toute une année à me battre avec la justice et l'administration pour obtenir la garde de ma sœur. J'ai attendue qu'elle soit majeure elle aussi, pour aller étudier.

Je me réveille de nouveau sur d'atroces ronflements qui me sont familiers. Les cheveux flamboyant de ma cadette me grattent le visage. Elle a réussi à se rendormir, une vraie marmotte. J'essaie de la réveiller en caressant sa joue et en soufflant son prénom, mais à la place ses bras se resserrent autour de moi. Je n'ai pas envie de bouger, mais mon corps commence à s'endolorir de partout.

« - Anna... »

J'essaie encore. Cette fois, elle ouvre les yeux. Son regard ne me quitte plus. Je sens mes joues s'empourprer. Pourvu qu'elle ne le remarque pas, elle dort encore à moitié. Je me relève, enfin j'essaie. Je la redresse délicatement avant de l'envelopper de mes bras et de l'embrasser sur la joue. Je vais faire du café, j'en ai vraiment besoin. Anna se lève, titube un peu, mais se dirige vers la salle de bain où j'entends l'eau couler.

« - Elsa ! »

Je l'entends m'appeler à travers le couloir. A-t-elle oublié quelque chose ?

« - Tu viens ? »

Je crache le liquide presque brûlant sur la table. Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris.

« - Dépêche-toi, l'eau est chaude ! »

Si, j'ai bien compris. Je me demande si ma sœur est sérieuse ou si elle se moque de moi. Je venais d'acheter l'appartement la dernière fois que nous avions pris un bain ensemble. C'était il y a cinq ans. Il m'est peut-être arrivé de surprendre ma sœur presque nue, une fois ou deux, mais jamais de cette façon. Mes jambes tremblent. Je ne suis pas sûre d'en être capable alors que c'est pourtant quelque chose de normal entre deux sœurs. J'essaie du moins de m'en convaincre. Je m'approche sans faire de bruit, et pousse légèrement la porte. Mes yeux s'habituent peu à la peu à la vapeur d'eau chaude dans la pièce, je commence à distinguer le dos entièrement nu de ma cadette, parsemé de petites tâches plus foncée que sa peau en général. Mon regard descend le long de sa colonne. Il s'égare sur ses hanches, puis sur ses fesses. Je me retourne immédiatement. Tout mon corps est chaud, et ce n'est pas à cause de la température ici. Je l'entends enfin entrer dans l'eau, je me retourne de nouveau. Heureusement, la baignoire est suffisamment large et profonde, et l'eau mousseuse recouvre sa poitrine.

Son regard curieux devient insistant. Je comprend qu'elle veut que je la rejoigne. Elle se demande ce que j'attends. Je n'ai pas le choix, je me retourne et retire le seul pull qui me couvrait, avant de faire glisser mon pantalon. Je sens ses yeux me brûler la peau. C'est difficile à supporter. Faire semblant demande toute mon énergie. Je me glisse rapidement en face d'elle, attrape un peu de mousse que je ramène vers moi. Je n'ose même pas la regarder.

« - C'est agréable, tu ne trouves pas ?

- Oui... »

C'est vrai, je me détends. Ou plutôt, mon corps se détend, car mon esprit me torture. J'essaie de chasser cette vision de ma sœur, entièrement nue, devant mes yeux. Mais c'est la réalité. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, peut-être que c'est l'effet de l'eau plus que chaude, cette fois. On reste comme ça au moins une demi heure, avant de sortir enfin.

Je m'installe de nouveau sur le canapé. Deux heures ne m'ont pas suffit pour me reposer, mais je tiens le coup. Je dormirai mieux cette nuit. Ma vision s'assombrit soudainement. Je sens quelque chose de doux jeté sur ma tête.

« - Tu vas tomber malade si tu restes comme ça. »

Je sens les mains de la plus jeune presser mes cheveux à travers la serviette. Ses cuisses contre mon dos. Elle est sur ces genoux pour se mettre à bonne hauteur.

« - Je peux le faire seule tu sais.

- Je sais, chuchote-t-elle. »

Je n'insiste pas plus. Ca lui fait plaisir, et à moi aussi. Après ce petit moment relaxant, je décide de faire quelque chose à manger. J'entends le ventre de la rousse gronder. Je l'imagine se nourrir de sandwich matin midi et soir. Anna aime les sandwich. Mais ce n'est pas très équilibré. Je me demande d'ailleurs comment elle réussi à garder une taille aussi fine en mangeant n'importe quoi. Les placards sont remplis de chips, de gâteaux et de bonbons. Je ne trouve pas un seul légume au frigo. Les trois carottes ne semblent plus très fraiches. Elles font même sérieusement la gueule. On a pas vraiment le choix.

« - Je sors faire quelques courses, t'as rien à manger là dedans.

- Comment ça, rien à manger ? Les placards débordent ! s'écrie-t-elle.

- De cochonneries oui, tu ne te nourris que de sucre ou quoi ?

- Mmhhh... salive-t-elle à cette simple pensée. »

Anna est vraiment irrécupérable. Je me demande comment elle fait pour survivre sans moi, et je m'en veux un peu de l'avoir laissé seule. Je dois aussi penser à moi. Je dois surtout m'éloigner d'elle. Au moins le temps que mes sentiments pour elle ne se tassent. Ca fait trois ans maintenant, mais ils sont toujours là. En fait, c'est peut-être même pire depuis mon départ. Je me tapote les joues, pense à autre chose, et attrape mon manteau.

« - Je viens avec toi ! »

J'accepte et attend qu'elle enfile rapidement quelque chose de plus douillet. Sortir de l'appartement ne peut lui faire que du bien, même si je me doute qu'elle va régulièrement faire des stocks à la quantité de sachets de toutes les couleurs que je n'arrive même pas à compter.

Le soleil brille dans le ciel. La température reste fraiche. J'entends le bruit que fait la neige lorsque mes bottes s'enfoncent dedans. C'est amusant. Ca aussi, ça me manquait. La météo est plus clémente là où j'étudie. Anna passe son bras autour du mien et commence à faire des petits bonds sur le tapis blanc. J'ai de nouveau cette impression d'être avec une enfant. Dans l'épicerie, elle se dirige instinctivement vers le rayon des bonbons alors qu'elle en a déjà tant. Ma sœur perd quelques années d'âge mental dans mon estime. J'en prends un paquet quand même, c'est son anniversaire. Je prends pas mal de légumes, de quoi agrémenter. Les flocons se remettent à tomber dehors, le spectacle est magnifique. Je vais à la pâtisserie en face récupérer un gâteau que j'avais fais commander au moins un mois auparavant. Anna ne sait pas à quoi il ressemble, mais je sais qu'il va lui plaire. Bleu, décoré de crème blanche, blanche comme la neige. Je le réserve pour ce soir. Je ferais livrer une pizza géante, c'est ce qu'elle préfère manger. A midi, je cuisine léger pour faire de la place pour le dîner.

« - C'est toujours des légumes quand tu rentres... se plaint déjà la rousse. »

La jeune femme me regarde du canapé, à genoux sur les coussins, les bras croisés sur les dossiers. Elle a passé une tenue plus confortable, un t-shirt beaucoup trop grand et un short. Je me demande comment elle fait pour ne pas tomber malade à s'habiller ainsi. Je me concentre sur ma cuisine, histoire de ne pas me couper un doigts, ou deux. Après tout, je suis végétarienne.

« - Il faut bien que quelqu'un fasse attention à ta ligne à ta place.

- J'ai pas un poils de gras, regarde. »

Ma sœur est maintenant debout sur le canapé, le t-shirt assez relevé pour laisser apparaitre le galbe de ses seins. Une douleur me saisit. Merde, je me suis coupé. Anna se précipite pour aller me chercher un pansement alors que tout est de sa faute, mais je ne peux pas lui dire et reprend tranquillement la cuisine alors que je l'entends faire les cents pas derrière moi.

« - Kristoff ne vient pas, au fait ? »

Je pose la question qui me brûle les lèvres depuis un moment maintenant. Kristoff, c'était son copain. Son petit copain, pour être plus précise. Depuis quelques mois maintenant.

« - Non, il ne viendra pas, je lui ai dit que tu étais rentrée, finalement.

- Il ne veut pas me voir ?

- Je veux pouvoir profiter d'être seule avec toi. »

Je rougis, je le cache. Les mots que ma sœur vient de prononcer me font vraiment plaisir. Je n'ai rien contre le fait de passer un moment avec le jeune homme, mais si je peux éviter...

« - Tu le fréquentes toujours ?

- Oui. »

C'est une histoire sérieuse. Le blond court après elle depuis tellement longtemps. Anna a finit par lui laissé une chance, et c'est très bien comme ça. La claque que je me suis prise au moment où elle me l'a annoncé m'a fait l'effet d'une balle, mais aujourd'hui, ça va beaucoup mieux. Ou peut-être pas, mais j'arrive à faire semblant au moins. Je refuse de souiller l'image de ma sœur de mes pensées impures, elles me dégoutent assez moi-même.

« - On a rompu il y a quelques semaines, on est ami maintenant. »

Mon cœur cesse presque de battre dans ma poitrine. Non, non. Elle ne doit pas dire ce genre de chose. Elle doit rester avec le jeune homme, c'est beaucoup plus simple ainsi. Pourtant, une partie de moi semble plus joyeuse, d'un coup. Une autre plus malheureuse également. J'essaie de cacher ce mélange de satisfaction et frustration qui veut me posséder.

« - Pour quelle raison ?

- On arrêtait pas de se disputer.

- Ca ne vous ressemble pas.

- Il devenait jaloux.

- Jaloux ? Pourquoi, avait-il une raison de l'être ?

- Bah, il me reprochait sans arrêt de passer plus de temps à te parler qu'à penser à lui. »

Merde, c'était ma faute en plus. Je me rends compte que même à des centaines de kilomètres, j'arrive à mettre le bordel dans sa vie. Je ne sais vraiment plus quoi faire. En plus, Anna a préféré mettre fin à sa relation avec Kristoff plutôt que de cesser de me parler autant. Je dois me calmer. Je dois vraiment me calmer.

« - Et toi, tu vois quelqu'un ? »

Cette question m'étouffe. Je ne sais pas quoi répondre. J'ai envie de lui mentir, mais ne comprends pas pourquoi.

« - Rien de sérieux. »

Cette réponse m'est suffisante, mais ne lui suffit pas. Je sens son regard m'interroger sans même me retourner. Anna sait que j'aime les femmes, mais n'a jamais rencontré personne. Je n'ai pas envie d'introduire quelqu'un dans notre vie.

« - Tu ne changeras jamais... »

Je lève un sourcils interrogateur et la vois sourire un peu plus loin. Je ne comprends vraiment pas ce qu'elle veut dire.

« - Le repas est prêt. »

Ses yeux s'émerveillent sur les légumes que j'ai préparé avec beaucoup d'amour. Un point pour moi. Elle se régale. Je la dévore des yeux à défaut de manger le contenu de mon assiette. Je commence à perdre la tête, la fatigue me regagne.

« - Elsa, tu devrais te reposer un peu, tu ne tiens plus debout. »

Elle a raison, je ne tiens vraiment plus sur mes jambes, et un café de plus n'est vraiment pas raisonnable. J'ai envie de rester éveillée, et de profiter de cette journée avec elle. Je me force à garder les yeux ouverts.

« - Ne te pousses pas à bout, pas encore... »

Anna fait référence à son anniversaire, il y a deux ans. J'avais voulu bien faire alors que j'étais malade. J'ai finis par m'évanouir, fiévreuse. Je ne dois pas refaire cette erreur, je choisis d'écouter ma sœur, je me pose un instant sur le canapé et ferme les yeux un moment. Je ne sais pas si je dors ou si je suis encore éveillée. Je ne sais pas non plus combien de temps s'écoule. Je sens seulement une douce présence à mes côtés. Je sens un poids sur mes cuisses. Je refuse d'ouvrir les yeux, je refuse de voir Anna assise sur moi. Le simple fait de le savoir accélère dangereusement mon rythme cardiaque.

« - Tes joues sont si rouges... »

Je sens sa respiration sur mon visage. Son front vient se coller au mien.

« - Je n'ai pas de fièvre, Anna. »

C'est seulement la fatigue qui rend mon corps si chaud. Ca ne peut-être que ça. Je n'accepte pas que ce soit autre chose. Mes yeux rencontrent enfin les siens. Ils sont si proches. Que peut-elle donc penser ? Ses perles azurées me fixent d'une étrange manière. Sa peau est empourprée. Seigneur, à quoi s'amuse-t-elle maintenant ? On dirait qu'elle cherche à me rendre folle. Anna ne se doute pas une seule seconde des sentiments immoraux que je refoule. Elle ne se rend pas compte de la difficulté que j'ai à me contenir, de la douleur que je ressens maintenant. J'essaie de ne pas bouger, mais mes mains sont déjà sur ses cuisses dont le short ne couvre pas grand chose. Et merde. Je lutte avec moi même mais ma raison me quitte. Je ne peux définitivement pas faire ça. Je ne peux pas lui faire porter ce fardeau. Mais le regard qu'elle m'inflige est indécent. Le canapé me semble soudain bien trop étroit pour deux personnes. Ses doigts jouent avec une mèche de mes cheveux dorés qu'elle replace derrière mon oreille déjà brûlante. Sa réaction m'indique qu'elle le remarque. J'ai peur de sa réaction mais ses lèvres s'étirent. Qu'as tu dans la tête, Anna ? Ma poitrine me fait mal, je suis terrorisée. L'angoisse me gagne, je suis perdue.

« - Elsa... »

Je l'entends soupirer mon nom. Son souffle me semble chaud alors que ma peau brûle déjà. Ses yeux ne m'ont toujours pas quitté, je n'arrive à détourner les miens.

« - Tu trembles... »

Mon corps semble être fait de plomb, j'ai l'impression de m'enfoncer dans ce canapé dans lequel je me décompose littéralement. Mes craintes se battent avec mes désirs. Anna est si cruelle. Je sens une de ses mains se resserrer sur ma taille, et la situation dégénérer. J'ai envie de lui hurler de partir, mais seul le silence s'échappe de mes lèvres entre-ouvertes. Son corps se rapproche un peu plus du mien, ses doigts jusque là encore dans mes cheveux descendent le long de ma mâchoire et s'arrêtent sur ma bouche. Elle me prive de parole. Je dors surement, je dois rêver, c'est la seule explication rationnelle et acceptable que je trouve à cette situation contre-nature sur laquelle j'ai plus d'une fois fantasmé. Cela semble pourtant si réelle. Le contact avec sa peau me semble réel, son parfum enivrant me semble réel. Le gout de ses lèvres me semble réel...

Je ne dors pas, je suis bien éveillé, et j'écarquille maintenant les yeux alors que ma jeune sœur m'embrasse.

« - A- Anna... Qu'est-ce que tu fais ?

- Elsa, quand cesseras-tu de faire semblant... »

Je n'ai pas le temps de trouver une réponse que les lèvres d'Anna s'emparent de nouveaux des miennes. Elles s'éloignent moins d'une seconde pour venir s'y presser de nouveau, à plusieurs reprises. Mes mains attrapent ses épaules, je l'éloigne de moi. Je suis choquée.

« - Anna ?

- P- Pardon... Je... j'ai cru que... »

Elle panique. Seigneur. Ses yeux commencent à se perler. Je ne peux que parfaitement comprendre ce qu'elle ressent maintenant. Cette sensation d'avoir fait quelque chose d'horrible, d'avoir violé un interdit. Son corps tremble. Je dois la repousser, je dois aussi la rassurer. Mais mes doigts se resserrent sur ses épaules. C'est mécanique, je n'arrive pas à la lâcher alors que ma conscience violente presque mon corps d'agir ainsi. Je dois lui dire que ce n'est pas correct. Je dois lui dire qu'elle ne peut pas faire ça. Mais j'en ai tellement envie. Il faut pourtant que je l'arrête avant qu'il ne soit trop tard. Avant de ne plus en avoir la force. Mais ce n'est déjà plus le cas. Son corps se rapproche désespérément du mien. Je me déteste.

Sa langue réclame cette fois très rapidement la mienne. Je la sens caresser mes lèvres. Mon cœur s'emballe. J'entre-ouvre la bouche et la sens s'engouffrer à l'intérieur. Je n'arrive pas à y croire. C'est pourtant bien réel. Je sens ses larmes rouler sur sa joue dans ce baiser humide. Qu'ai-je fais ? Il n'est pourtant pas trop tard, je peux encore tout stopper. Mes mains s'agrippent à sa taille, c'est le moment de tout arrêter. Mes bras l'entourent, ma folie assassine a déjà prit ma raison. Il est trop tard pour moi, mes démons ont gagnés. Je répond franchement à son baiser alors que mes mains remontent dans son dos sous son t-shirt. Je sens mes lèvres chercher les siennes entre deux respiration où nos souffles chaud se mêlent. Ma langue s'invite à son tour dans sa bouche sans demander la moindre autorisation. Je me dis qu'elle est déjà toute à moi. Je me hais encore plus. J'ai l'impression de profiter de ma sœur. Je sens les mains d'Anna remonter sur mon visage, je sens ses doigts caresser ma peau, impatients. Je sens son corps se soulever au fur et à mesure que nos langues s'entremêlent. Le désir me consume, je brûlerai certainement en enfer.

Les mains de la rousse redescendent pour se heurter à la ceinture de mon jean. Elle va beaucoup trop loin. Je ne peux pas la laisser faire ainsi, mais mes doigts se posent sur les siens pour les guider. Elle déboutonne mon pantalon, une sensation perturbante parcours mon ventre violenté de frustration. Je ne peux pas faire ça. Anna ne s'arrête pas, elle soulève mon t-shirt avant même que je ne le réalise. Nos bouches se séparent le temps qu'elle m'ôte le morceau de toile. Ses lèvres s'étirent sur ma poitrine nue avant de revenir gagner les miennes. J'ai envie de pleurer, je suis un monstre. Ses hanches ne cessent de remuer au dessus des miennes et ne font qu'attiser le brasier que je ressens au creux des reins.

« - Elsa... »

Sa respiration caresse maintenant mon oreille alors qu'une de ses mains remonte sur mes côtes. Ses doigts sont froids et me font frissonner. Je sens toute ma peau réagir à son contact. Sa paume vient se poser sur le long mâchoire. J'attrape son bras, embrasse sa main alors que mes dents me démangent. Ma langue vient empêcher mes crocs de s'y enfoncer. Je l'entends se languir après moi. J'attrape sa taille et l'allonge sur le divan pour me positionner sur elle. Son ventre est découvert, j'ai envie de l'embrasser. Je lie les gestes à la pensée et pose mes lèvres sur sa peau si pâle. Anna soupire. Je remonte dangereusement et soulève sous t-shirt sur sa poitrine dévoilée. Je deviens folle. Les joues de ma sœur sont anormalement rouges, ses poumons se gonflent rapidement. Son regard me supplie. Je n'ose imaginer qu'elle puisse en avoir envie autant que moi. Je m'allonge presque sur elle. Mes seins rencontrent les siens dans d'étonnantes caresses qui me font frémir. Je m'empare langoureusement de sa bouche alors que je sens les mains de ma sœur remonter sur mes fesses. Mon pantalon glisse. J'imagine qu'elle me l'enlève, je ne suis plus à ça prêt désormais. En plus, j'avoue que ce jean devenait trop encombrant. Ses doigts remontent un à un sur mes courbes. Oh, Anna, où as-tu appris à faire ça ? Cette question me déplait, je me sens devenir impatiente. Je me redresse pour observer son visage et culpabilise un peu. Je pense que tout est ma faute, que ce péché est seulement mien. Elle semble lire dans mes pensées et suis mon mouvement pour venir embrasser mon cou. Je vois que son regard est vide de toute hésitation. J'aimerai qu'il en soit de même pour moi. Elle me pince en refermant ses dents, je gémis malgré moi. La sensation est dingue. Anna entoure ma taille et me fait tomber à la renverse. Ses mains attrapent mes poignets alors qu'elle me prive de mes mouvements. Je suis littéralement allongée sur le sol du salon alors que l'étroitesse du canapé n'était pas suffisante. La rousse est assise sur moi, elle s'aventure sur ma poitrine. Son expression me donne envie de rire, je vois bien que c'est la première fois pour elle qu'elle rencontre ce genre de morphologie. Je laisse ma sœur me découvrir, je ne veux pas la brusquer. Je me demande si je dois lui montrer. Je me rappelle l'incertitude lors de ma première fois avec une femme. Elle s'en sort bien. Anna ne me laisse pas me relever, c'est à la fois frustrant et excitant. Ses doigts parcourent mon corps, son regard ne se détache plus du mien. Il m'hypnotise et me gêne presque. Elle le remarque et s'en amuse. Sa main passe une première fois sur ma culotte de façon très furtive, j'en tremble. Je n'arrive pas à l'imaginer aller plus loin, cela me semble tellement irréaliste. Pourtant elle revient une nouvelle fois et glisse sous le tissus. Mon corps se soulève au contact de ses doigts froids. Je couvre instinctivement ma bouche alors que je n'arrive plus à la regarder. Je refuse qu'elle entende ça. Son corps s'allonge sur le mien, elle attrape mon poignet qu'elle vient déloger avant de le maintenir loin de mon visage. Je sens ses doigts plus pressant alors que son souffle caresse ma joue. Mon bassin commence à remuer sur ses mouvements. Anna s'impatiente et retire ma culotte. Je suis complètement exposée face à son regard innocent, ou pas. Ses doigts retrouvent tout de suite leur chemin en longeant mes cuisses. Elle sait comment me rendre folle. Elle me caresse avant de redescendre légèrement, et ose. Je sens les membres fins prendre lentement possession de moi. Je n'arrive plus à me retenir de gémir. Les sons s'échappent de ma bouche les uns derrière les autres. C'est beaucoup trop bon. J'ai du mal à garder les yeux ouverts mais je me force, je ne veux pas un seul instant voir son visage disparaitre. Mes cuisses se resserrent sur Anna alors que ses gestes sont plus rapides et profonds. Je brûle, c'est injuste.

J'attrape son poignet d'une main et la fait basculer de l'autre. Pourquoi est-elle encore habillée ? J'observe attentivement le visage de ma sœur. Je veux m'assurer qu'elle a parfaitement conscience de ce que je m'apprête à lui faire. Je commence par lui ôter son haut, je l'ai déjà vu nue, ça ne devrait pas la gêner plus que ça. Je suis plus hésitante pour le bas, et ça se voit. Anna prend mes mains et les pose sur son short. Je comprend que je dois lui enlever. Elle se retrouve bientôt dans le même appareil que moi. Je la trouve tellement belle. Je me penche en avant et embrasse ses clavicules. J'aime parcourir le moindre centimètre de sa peau où je découvre de nouvelles tâches de rousseur. Elle ne les a jamais apprécié plus que ça, alors je prends plaisir à lui montrer que c'est le contraire pour moi. Mes mains s'aventurent sur ses courbes. Mes doigts descendent sur ses hanches et chatouillent son ventre. Je descends un peu plus bas. Anna resserre ses bras dans mon dos, je comprends que je peux la faire mienne. Je sais qu'elle l'a déjà fait, mais l'idée que quelqu'un d'autre a mit ses mains sur elle m'est insupportable. Je met cette pensée gênante de côté, et engouffre ma langue dans sa bouche. Mes doigts découvrent son intimité. Le baiser l'empêche de gémir mais j'entends quand même les sons s'échapper. Je trouve cela jouissif. Mon corps tout entier réclame le sien. Je ne peux plus m'en passer.

Nous faisons l'amour pendant des heures sans nous arrêter une seule minute. Cela dure toute l'après-midi, la lumière du soleil quitte la pièce. Cela ne nous interrompt pas bien au contraire. Plus ma vue se perd, plus j'arrive facilement à entendre les soupirs et gémissements que l'on échange dans cette chaleur intime. Je ne peux peut-être plus voir distinctement son corps mais je le sens bouger contre le mien. Je sens son envie se mêler à la mienne. Cela me suffit. Je n'ai pas besoin de lui dire que je l'aime, elle le sait déjà.

« - Anna. »

La vision de ma sœur est bien plus supportable maintenant qu'elle est de nouveau habillée. Je ne réalise pas que le soleil soit déjà couché, ni ce qu'il vient de se passer. Avec tout ça, je me rend compte qu'Anna a oublié quelque chose d'important aujourd'hui, car ce n'est pas seulement le solstice d'été. J'ouvre la porte du réfrigérateur et attire son attention. Ses yeux reflètent son impatience. Je sors le gâteau et allume les bougies. Nous avons quelque chose à fêter, c'est son moment préféré.

Nous partageons tous nos désirs, nous partageons toute cette folie,

Nous devons braver les interdits.

Face à nos sentiments immoraux, exprimés dans le plus grand péché,

Nous partageons le plus lourd des secrets.

Joyeux Anniversaire.