Je ne possède aucun des personnages du manga.

La forêt était belle et verdoyante, le ciel était bleu, les cauchemars semblaient s'estomper et pourtant... [Event "Premier et dernier mot du Forum "Papotage, Ecriture, Lecture et Bonne Humeur"]

Ce texte a été écrit dans le cadre de l'Event "Premier et dernier mots" du Groupe Papotage, Ecriture, Lecture et Bonne Humeur

Le principe était de commencer et de terminer l'OS par deux mots imposés. Je suis tombé sur "Forêt" et "Ciel" et allait savoir pourquoi j'ai eu un voyant "drama" qui s'est allumé !

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)

Souviens-toi de la forêt et de la citadelle, regarde le ciel

La forêt de ses souvenirs était belle, verdoyante, majestueuse… Il avait pensé qu'elle serait un havre de paix pour ceux qui l'avaient suivi après la perte de leur Royaume et la chute de la cité aux Milles Cavernes… Il savait que les Valars pouvaient lui tenir rigueur de ce choix. Après tout, il leur avait désobéi, ne gagnant pas la grand île, là-bas au centre de la baie d'Eldamar… Mais c'était comme ça, à ce moment précis, il ne voulait pas quitter Aman. Tol Erressëa n'était pas le lieu où il aspirait à vivre et à reconstruire ce qu'il avait perdu dans le sang et les larmes… A l'inverse, les bois autour d'Amon Lanc étaient si grandioses, si pleins de vie. Il n'avait jamais rien vu d'aussi enchanteur depuis qu'il était dans la peine… Sous le couvert des frondaisons, il avait retrouvé une certaine paix de l'âme et un peuple qui cherchait un guide… Eux qui étaient moqués par les autres Noldor, lui n'avait vu que courage, joie et innocence dans l'attitude des elfes sylvains. Ils l'avaient accepté avec une telle déférence, qu'il ne pouvait que leur en être gré… Et il avait décidé de les protéger, de les guider et reconstruire avec eux et pour eux, un nouvel art de vivre… La nouvelle capitale, qu'il avait bâtie, se voyait de loin. Les arbres ne poussaient pas à ses pieds, mais ils l'entouraient comme une muraille végétale constitué de soldats millénaires ayant trouvés la Paix… Il aurait été bien si l'Ombre ne grandissait pas jours après jours à l'Ouest.

Devant le danger qui grondait, il savait qu'il ne pouvait pas rester sourd à l'appel d'unité pour face à l'ennemi. Oh, cela ne lui plaisait pas de se retrouver sous la coupe du Grand Roi Noldor. Il était à peu près tout ce qu'il détestait : froid, présomptueux, suffisant, autoritaire, arrogant et méprisant… Il n'avait pas à le regarder de haut. Il était de la maison de Thingol. Il était tout aussi Prince, tout aussi Roi que lui pouvait l'être… Il avait juste accepté de s'unir avec lui pour le bien de tous… Mais s'unir ne voulait pas dire s'aplatir, non ?

Les arbres dansaient devant son regard. Il sentait le vent dans leurs feuilles et entendait la douce mélodie que cela produisait. C'était si paisible, si calme… Il frémit… Le vent était toujours chaud et joueur en cette saison. Il faisait voleter des feuilles et portait de doux messages de paix. Il ferma les yeux et lui laissa lui caresser le visage.

Il était chez lui…

Il se sentait bien…

Cependant, un nouveau frémissement le parcourut et le vent se fit plus froid, plus agressif… Peu à peu les arbres disparurent, remplacés par de silhouettes noires qui hurlaient comme des bêtes… Les chants mélodieux devinrent des cris et l'odeur qui le frappa fut celle du sang et de la mort…

Pourtant, il se sentait bien… déconnecté de tout ce qui l'entourait, étendu sur le dos, les yeux braqués sur le ciel. Il chercha à revoir les arbres et la citadelle d'Amon Lanc. Il avait envie de les revoir une dernière fois… juste une dernière fois… Espérant que d'autres pourraient réellement les revoir à nouveau, espérant qu'ils pourraient rentrer, eux qui lui avaient fait totalement confiance pour les guider…

Il cligna des yeux et le froid devint plus présent, plus douloureux, les cris plus forts… Des cris de bêtes sauvages tout autant que des cris d'agonie et de détresse…. Ce furent ces cris là qui lui firent le plus mal… Eux qui étaient si courageux, ils ne méritaient pas ça…

Un cri de douleur désespéré…

Encore un cri… et une silhouette à la longue chevelure blonde argenté s'imposa dans son regard. Ses cheveux portaient des marques de sang, tout comme sa joue et son armure. Est-ce qu'il était blessé, lui aussi ?

Il perçut vaguement ce qu'il lui disait, sentit ses mains le prendre par les épaules pour l'attirer dans ses brase et frissonna en sentant ses larmes mouiller ses propres joues. D'un geste il lui agrippa le bras et murmura dans un souffle.

- Ne pleure pas… Tu as une bataille à mener… Ne pleure pas… Je vais mourir… Gagne cette bataille… Cesse de pleurer et protège les nôtres… Tu vas devenir leur Roi, montre leur que tu en es digne… Ne pleure pas…

C'était direct, brusque peut-être, mais il n'avait plus le temps d'agir autrement, le temps filait aussi vite que son sang baignait la terre boueuse. Chaque seconde était un sursis. Il ne pouvait pas prendre du temps en de longs discours, il avait donc été à l'essentiel. Dans le flou qui semblait déjà l'emporter vers d'autres rivages, il le vit trembler et continuer à pleurer… Il l'entendit murmurer combien il l'aimait, mais sa voix ne fonctionnait plus pour lui répondre. Il tenta bien de lever la main pour lui effleurer la joue, pour lui demander pardon de l'abandonner, pour lui dire qu'il l'aimait lui aussi, pour lui faire comprendre que ses mots durs trahissaient sa peur de le voir se faire tuer s'il ne se relavait pas, mais toutes ses forces s'étaient envolées.

Sa main retomba le long de son corps qui se cabra. Il revit les arbres et Amon Lanc puis se yeux se figèrent pour l'éternité braqués sur le ciel.