Bonjour, les gens !
Un petit OS ShigaDabi pour occuper vos longues journées.
Avertissements de circonstances : Premièrement, cette histoire (comme la plupart de mes histoires, d'ailleurs), se base sur des événements et des personnages qui ne sont pas encore apparus dans l'anime (loin s'en faut, même). Donc si vous ne lisez pas les scans, ça va spoualer très très fort.
Deuxièmement, ceci est un PWP 100% à base de lemon. J'ai mis un peu de scénar pour faire illusion, mais personne n'est dupe. Si vous voulez quelque de plus scénarisé et de moins fessier, vous pouvez aller lire D'essence et de soie. C'est bien, D'essence et de soie (promis).
Comme toujours, My Hero Academia ne m'appartient pas, tout ça, tout ça
Bonne lecture !
— Hey, lança Geten en entrant dans la pièce. Le patron voudrait nous voir tous les…
Il s'interrompit au milieu de sa phrase, la main encore sur la poignée de la porte. Assis seul dans sa chambre, dans le noir complet, Skeptic était penché sur l'écran de son ordinateur. La lumière crue et blanche marquait ses traits encore plus que d'habitude, à tel point que ses contours semblaient tracés au couteau de peintre. Geten s'approcha, se disant qu'il testait une de ses nouvelles marionnettes, mais au lieu de l'écran habituel, il vit une vidéo, d'une pièce plongée elle aussi dans la pénombre. Skeptic la fixait, immobile, les mains jointes devant le visage.
— Qu'est-ce que tu…
— Chut !
Skeptic arrêta son confrère d'un index levé vers le ciel. Au même moment, la pièce dans la vidéo s'illumina et deux personnes entrèrent. Geten ne tarda pas à les reconnaître comme étant deux de leurs nouveaux alliés, Shigaraki et Dabi. Ce dernier resta un moment près de la porte ; Geten devina qu'il regardait dans le couloir s'ils n'avaient pas été suivis. Puis, il réapparut dans le cadre.
La voix de Shigaraki s'éleva dans les hauts-parleurs.
« C'est bon ? » demanda-t-il.
« Oui, on devrait pouvoir être tranquille »
Dabi s'approcha de Shigaraki et, pendant quelques secondes, on ne vit que son dos.
— Tu fais dans le voyeurisme, maintenant ?
— Ces deux-là manigancent quelque chose, et je veux découvrir quoi. Ça va faire trois jours qu'ils se retrouvent dans la chambre de Shigaraki quasiment à la même heure, pendant quarante-cinq minutes environ. Je vais découvrir ce qu'ils se disent pendant ces petits conciliabules.
Geten ne sut pas ce qui le retint d'éclater de rire. A la place, il se pinça très très fort l'arête du nez dans un effort pour se calmer.
— Deux jeunes hommes qui se retrouvent dans une chambre pendant trois quarts d'heure tous les soirs, effectivement, ça ne peut être que pour des sombres desseins.
— Je suis content qu'on soit sur la même longueur d'onde.
Geten voulut préciser que sa remarque était sarcastique, mais comprit que ça ne servirait à rien. Si Skeptic tenait tellement à découvrir ce que ces deux-là se disaient derrière les portes closes, grand bien lui en fasse, mais Geten était prêt à parier que cela devait être de l'ordre du « Oh oui, oh oui, plus fort » et autres « Prends-moi, grand fou ». D'ailleurs, en parlant de paris, cela faisait longtemps qu'il n'avait rien mis en jeu et ça commençait à lui manquer. Il tira une chaise et s'installa à côté de Skeptic.
— Eh, on dit que s'ils se roulent une pelle dans les cinq minutes qui suivent, tu me paies une bière ?
— Qu'est-ce que tu racontes, pourquoi ils feraient ça ?
Geten leva les yeux au ciel. Il ne savait pas quand Skeptic avait eu une copine pour la dernière fois — probablement à l'époque des dinosaures. Toujours était-il qu'il aurait grand besoin de se détendre un peu, parfois.
— Allez, me dis pas que ça ne t'a pas traversé l'esprit. Pourquoi tu aurais installé une caméra 4K, sinon ? Pour mieux voir le complot qui flotte dans l'air ?
— J'avais que celle-là sous la main. Et je t'ai déjà dit d'arrêter avec tes paris stupides.
— Tu dis ça parce que tu as peur de perdre.
Skeptic se tourna vers lui et le dévisagea d'un air mauvais. Il sembla délibérer avec lui-même pendant une poignée de secondes avant de tendre la main vers Geten, qui jubilait déjà intérieurement. Skeptic avait beau essayer de se donner des airs d'un sérieux à toute épreuve, il savait parfaitement comment le faire craquer.
— Allez, tenu.
Pendant ce temps, Dabi avait franchi la distance qui le séparait de Shigaraki et le serrait dans ses bras, son visage au creux du cou de leur chef suprême.
— Une Yebisu, la bière, précisa Geten, savourant déjà sa victoire.
Dès qu'il avait posé le pied dans la chambre, Dabi avait senti que quelque chose clochait. Cela n'avait été d'abord qu'une intuition, une sensation de malaise qu'il n'arrivait pas à identifier. Puis, en voyant que le buste en marbre sur le rebord de la cheminée avait dévié de quelques degrés depuis la veille, il avait compris. Ils étaient observés.
A la même heure que tous les soirs depuis quelques jours, il avait rejoint Shigaraki pour faire le point sur les tâches qu'il lui avait demandé d'effectuer avant son départ. Bien sûr, rien de tout cela ne devait arriver aux oreilles de Re-Destro, ni à celles d'aucun de ses singes volants. Shigaraki ne leur faisait pas confiance le moins du monde et, pour une fois, Dabi était d'accord avec lui à cent pour cent. Ils avaient beau être des alliés de poids, ils ne pouvaient pas se fier à eux comme ils se fiaient les uns aux autres.
Mais il semblait qu'ils avaient été découverts. Un des lieutenants de Re-Destro devait avoir des soupçons et cherchait à les piéger. Il ne fallait surtout pas qu'il découvre qu'ils leur cachaient des informations ; leur collaboration déjà fragile ne s'en relèverait pas. Dabi savait qu'il n'avait que quelques secondes pour réfléchir. L'important, dans cette situation, était qu'ils se séparent sans avoir échangé des informations capitales. Ils trouveraient ensuite un nouvel endroit pour se retrouver ou un canal de communication plus discret. Mais comment s'échapper sans éveiller encore plus la suspicion de celui qui les observait ? Il ne pouvait qu'admettre que ces rencontres ne pouvaient que paraître étrange. Que pouvaient-ils bien faire, enfermés tous les deux pendant près d'une heure, si ce n'était conspirer dans le dos de leurs prétendus alliés ?
La lumière se fit d'un seul coup dans l'esprit de Dabi.
Bien sûr.
Evidemment.
Placé dos à la caméra — il priait pour que ce soit la seule qui ait été placée dans la chambre — il fit signe à Shigaraki de se taire et la seconde d'après, il se jeta sur lui pour le serrer dans ses bras de toutes ses forces. La manoeuvre était autant destinée à tromper le voyeur qu'à bloquer Shigaraki pour l'empêcher de le désintégrer sur le champ.
— Qu'est-ce que…
— Shhhh, souffla Dabi à son oreille. Pas un mot, on nous observe. Ne regarde surtout pas, mais quelqu'un a déplacé la statue là-bas et je suis prêt à parier qu'on nous écoute, aussi.
Shigaraki tourna le regard en direction de la cheminée, mais parvint à se retenir à temps. Comme il sentait que l'autre se détendait, Dabi relâcha un peu son emprise et fit remonter ses mains jusqu'aux épaules de Shigaraki. Il ne pouvait pas juste continuer à lui parler à l'oreille, au risque de paraître encore plus coupable. Aussi, il déposa une envolée de baisers sur son cou, ses mains et le long de ses clavicules, le tout en s'assurant d'être bien visible de la caméra. Il fit de son mieux pour ignorer la boule de chaleur qui se formait au creux de son ventre, attisée par les exclamations qui s'échappaient périodiquement des lèvres de Shigaraki. L'instant était au devoir, il calmerait ses ardeurs plus tard, en compagnie d'une jolie fille ramassée au hasard ou tout seul, comme un grand.
— Je suis désolé de t'avoir énervé tout à l'heure, dit-il à voix haute. Laisse-moi me faire pardonner.
Puis, il remonta à l'oreille de Shigaraki et en mordilla le lobe. Il ne se rendit compte qu'à ce moment-là que, de la façon dont ils étaient placés, celui qui les surveillait n'avait aucun moyen de le voir. Mais le gémissement que poussa Shigaraki valait la peine de l'avoir fait. Dabi se demanda un instant s'il faisait vraiment semblant, et l'idée qu'il pouvait être sincère lui embrasa d'autant plus les entrailles.
— On va faire semblant de se disputer. Je vais t'embrasser, tu vas compter jusqu'à trois et me repousser.
En vérité, Shigaraki aurait tout aussi bien pu le repousser dès à présent, pas besoin d'un baiser comme clou du spectacle. Mais si Dabi devait être tout à fait honnête avec lui-même, il en mourait d'envie. Et Shigaraki ne semblait pas être totalement contre cette idée non plus. Il hocha la tête, juste assez pour que Dabi comprenne qu'il acceptait.
Il colla leurs fronts l'un à l'autre et inspira, les mains en coupe autour du visage de Shigaraki.
Au début, Dabi ne fit que poser ses lèvres sur celles de Shigaraki. Bougea juste assez pour donner le change. S'efforça de ne pas penser à ce qu'il était en train de faire. Il comptait dans sa tête. Un, deux, trois…
Quatre.
Cinq.
Six.
A l'étage au-dessus, les deux lieutenants de Re-Destro suivaient la scène, l'un triomphant et l'autre médusé.
— Ils jouent la comédie ! vociféra Skeptic. Ils ont dû me repérer et ils font semblant !
— Ils font vachement bien semblant de mettre la langue, si c'est le cas…
Geten s'amusait de la situation, mais encore plus de la réaction de Skeptic. Il aurait dû être content que leurs alliés ne se retrouvent pas en cachette pour leur nuire mais juste pour s'envoyer en l'air. A croire qu'avoir raison était plus important que de protéger leur communauté. Enfin, c'était Skeptic, bien sûr qu'avoir raison était plus important…
— Ils se moquent de moi, je te dis !
Il se leva, le visage dans les mains et vociféra tout seul. Tandis qu'il faisait le tour de la pièce, Geten restait fixé sur l'écran. Il ne lui manquait plus qu'un peu de pop corn pour profiter à fond du spectacle. Skeptic pouvait bien dire ce qu'il voulait, ces deux-là étaient sérieux, il en mettrait sa main au feu. Même la façon dont Shigaraki repoussa finalement Dabi lui sembla crédible. Et ce type-là n'était pas un si bon acteur que cela.
— S'ils croient que je vais m'arrêter là, ils se trompent.
De rage, Skeptic éteignit la caméra et repartit dans ses cent pas autour de la chambre. Geten savait qu'il ne se calmerait pas avant un bon moment, aussi décida-t-il que c'était le bon moment pour prendre le large. Mais il n'avait pas dit son dernier mot, lui non plus.
Tout ça s'annonçait très intéressant.
Quatre jours passèrent sans que Shigaraki et Dabi ne s'adressent la parole. Ils ne se parlaient pas en présence des lieutenants de Re-Destro, bien sûr, mais poussaient le mutisme jusqu'aux moments où ils se retrouvaient seulement entre membres de l'Alliance. Dabi rationnalisait en se disant qu'il fallait que tout le monde les pense en froid, au cas où les uns et les autres finissent par discuter ensemble. Lui-même, qui avait été mis en équipe avec Geten, remarquait les regards étranges que celui-ci lui lançait. Il avait essayé plusieurs fois d'aborder le sujet de Shigaraki, mais Dabi l'avait envoyé promener sans hésiter.
Cette idée d'embrasser Shigaraki avait été une des pires de ces derniers mois. Depuis, il ne cessait d'y repenser et il n'arrivait à se concentrer sur rien tant qu'ils se trouvaient dans la même pièce. Ces pensées n'étaient pas nouvelles ; il s'était imaginé plusieurs fois au lit avec lui, ne serait-ce que par frisson du danger. Il n'y avait rien de plus excitant que de coucher avec quelqu'un qui pouvait vous réduire en poussière au moindre faux pas. Le fait qu'on les observe n'avait été qu'une excuse pour profiter de ce baiser. Il en serait resté là et aurait emporté le souvenir des lèvres de Shigaraki dans ses nuits de solitude.
Seulement voilà, Shigaraki n'avait pas suivi le plan. Il ne l'avait pas repoussé à temps, il lui avait laissé le temps de se fondre contre lui, de goûter à sa langue. Il lui avait donné envie de plus que ce qu'il pouvait obtenir. L'avant-veille, n'en pouvant plus, il avait fait du gringue à un type dégoté au hasard dans suiveurs de Re-Destro, venu là pour un énième grand discours sur la sacro-sainte mission du Front de Libération du Paranormal. Il n'avait rien retenu de lui, à part qu'il n'était pas japonais, mais plutôt philippin ou bien indonésien. Il n'y avait pris aucun plaisir. Pas que le garçon était mauvais, il se débrouillait même plutôt bien. Mais Dabi avait passé toute leur brève rencontre à remarquer tout ce qui chez lui était différent de Shigaraki : sa peau trop lisse, ses cheveux trop courts, ses cuisses épaisses, sa façon d'en faire des tonnes juste pour se faire bien voir. Il en était ressorti plus frustré qu'autre chose et avait finalement choisi de sortir incendier une poignée de héros de bas-étage. L'odeur de la chair carbonisée l'avait détendu pour la journée.
Dans l'après-midi, Shigaraki l'avait bousculé au détour d'un couloir et en avait profité pour glisser un morceau de papier dans sa main. Le message ne comportait qu'une heure, la même où ils se retrouvaient avant dans sa chambre.
Dabi décida de s'y rendre, après de longues tergiversations. Si Shigaraki avait décidé de lui parler face à face et ce malgré la caméra, c'est que ça devait être important. Il toqua à la porte et entra sans attendre de réponse, comme il en avait l'habitude. Shigaraki l'attendait, appuyé contre la cheminée. Dabi s'efforça de ne pas regarder la statue, au cas où le voyeur ne serait pas revenu chercher sa caméra.
— Tu voulais me voir ?
D'un geste de la main, Shigaraki l'invita à venir vers lui. Dès qu'ils furent assez proches, il l'empoigna par le col de sa veste et l'attira à lui.
— Embrasse-moi, lui dit-il à l'oreille. Comme la dernière fois.
Sans attendre de réponse, Shigaraki posa ses lèvres sur celles de Dabi. Celui-ci ne savait pas vraiment comment il devait réagir ou si tout cela était bien réel.
— Eh bien, si j'avais su que ça te ferait cet effet, je l'aurais fait bien avant.
Il l'avait dit sur le ton de la plaisanterie, mais en pensait chaque mot. S'il avait su plus tôt que l'attirance était réciproque, ils auraient eu plus de temps pour en profiter avant le départ de Shigaraki.
— C'est toi qui m'a allumé, tu assumes.
— J'en accepte l'entière responsabilité, Boss.
Les mains de Shigaraki entouraient son visage et seul son pouce restait relevé, par précaution. Il laissa échapper un gémissement satisfait quand Dabi mordilla sa lèvre inférieure. Leurs corps étaient fondus l'un contre l'autre, aussi proches qu'ils pouvaient l'être. Dabi sentait sous ses doigts sa chaleur de la peau de Shigaraki. Les mains serrées autour de sa taille, il le tirait un peu plus à lui, puis remontait, tirait ses cheveux, enserrait sa nuque, caressait ses épaules. Il aurait voulu être partout à la fois. Il sentait son érection contre la sienne et n'attendait que le moment où il pourrait enfin le débarrasser de ses vêtements. L'idée de se retrouver nu avec lui, peau contre peau, ne faisait que décupler son désir.
— Viens.
Du bout des doigts, Shigaraki l'attira vers le lit, sans jamais cesser de l'embrasser. Il retira son propre haut avant d'enlever celui de Dabi qu'il jeta au sol sans ménagement. Tout ça était bien trop lent au goût de Dabi, qui plaqua son amant contre le matelas. Son pantalon, puis son boxer rejoignirent vite le tas de linge au pied du lit. Shigaraki tenta de le toucher de nouveau, mais Dabi lui maintint les poignets de chaque côté de la tête.
— Ne bouge pas, détends-toi. Laisse-moi faire.
Il n'était pas un amant très altruiste, d'habitude. A vrai dire, il aimait plutôt qu'on s'occupe de lui et ne s'embarrassait que peu de retourner la faveur. Mais la façon dont Shigaraki réagissait à chacun de ses baisers, à chacune de ses caresses le rendait fou. Il frissonnait, presque imperceptiblement ou laissait échapper de ses lèvres des souffles erratiques, qui sonnaient à ses oreilles comme encore plus d'encouragements. Dabi prit tout son temps pour descendre le long de son torse et en profita pour laisser quelques marques sur la peau laiteuse. Quand il arriva à son nombril, Shigaraki se cambra dans l'anticipation de ce qui allait suivre. Et Dabi s'amusa d'autant plus à le frustrer, s'arrêtant dès qu'il le sentait sur le point de craquer, prenant et retirant son membre de sa bouche à l'aune de ses cris. Dabi mourait d'envie de se déshabiller lui aussi, et de laisser Shigaraki le toucher ; mais dans un état pareil, c'était jouer avec le diable et il préférait faire durer le plaisir le plus longtemps possible.
Shigaraki finit par le repousser du bout du pied, et fouilla dans le tiroir de sa table de nuit d'où il sortit des préservatifs, ainsi qu'un flacon de lubrifiant. Dabi constata amusé qu'il en manquait un bon quart, preuve qu'il avait déjà servi.
— Eh bien, dit-il en s'approchant de nouveau, je ne te pensais pas comme ça. Est-ce que j'aurais le droit à une petite démonstration ?
— Seulement si tu retires tout ça, répondit Shigaraki en pointant son pantalon du doigt.
Dabi ne se fit pas prier et entreprit de déboutonner son pantalon, pendant que Shigaraki enduisait ses doigts du liquide glissant. Il l'admira, bouche bée, tandis que ses mains dansaient entre ses cuisses et qu'il se perdait, tête rejetée en arrière, dans son plaisir. La succion humide de ses doigts emplissait la pièce. Le spectacle était obscène. Magnifique.
Dabi savait qu'il ne résisterait pas longtemps à l'envie de sentir de nouveau sa peau brûlante. Il le tira par poignet et l'assit sur ses jambes en tailleur. Dans cette position, leurs sexes s'effleuraient à peine. Shigaraki profita que Dabi était occupé à ouvrir l'emballage du préservatif pour coller leurs bassins et s'enivrer de la friction.
— Dépêche-toi, souffla-t-il entre ses dents.
— Que tu es impatient…
Cet empressement donnait à Dabi envie de le torturer un petit peu, de faire durer le moment jusqu'à ce qu'il craque et qu'il le supplie de le prendre. Mais il en avait lui aussi marre d'attendre. A la seconde-même où il le put, il le pénétra sans ménagement. Il se demanda comment il avait pu attendre jusqu'à ce moment, comment il n'avait pas cédé plus tôt à la tentation. D'un coup de reins, Shigaraki l'enjoignit à bouger, puis l'entoura de ses bras pour l'embrasser. Il posa ensuite son menton sur l'épaule de Dabi et poussa de petits cris à chaque va-et-vient.
Dabi lui aussi plongea son visage au creux du cou de Shigaraki, les yeux fermés, perdu dans ses sensations. Il couvrait toute la peau qu'il pouvait atteindre de baisers, les doigts enfoncés dans la chair de son dos, si fort qu'il était certain d'y laisser des marques.
— J'espère que tu n'avais rien de prévu, lui souffla-t-il en relevant la tête, parce que je vais te garder ici jusqu'au lever du soleil.
Shigaraki ne répondit pas et Dabi remarqua à ce moment qu'il fixait un point derrière lui. Après un rapide coup d'oeil par dessus son épaule, il comprit ce qui le fascinait tant. Près de la porte de la salle de bains se dressait un grand miroir en pied dans lequel ils se reflétaient tous les deux. Dabi ricana.
— Ça te plaît, ce que tu vois ?
— Ouais… répondit Shigaraki dans un sourire rêveur.
Dabi le regarda, sans doute plus longtemps que nécessaire. Il avait bel et bien l'intention de lui faire l'amour jusqu'à ce qu'ils tombent d'épuisement, ne serait-ce que pour rattraper le temps perdu. Il songea à mille choses qu'ils pourraient faire avec ce miroir, mais se ravisa. Il verrait bien le moment venu ; pour l'instant, il voulait profiter du moment présent.
Assis devant l'écran de l'ordinateur, Geten croisa les jambes puis but une gorgée de sa bière durement gagnée pour se donner une contenance. Depuis leur dernier pari, il avait retrouvé Skeptic après ses séances d'entraînement quotidiennes. Ce dernier croyait toujours que Dabi et Shigaraki jouaient la comédie et Geten avait parié que non. Ensemble, ils avaient regardé des heures d'enregistrement, sans jamais rien voir de compromettant. Jamais, jusqu'à maintenant.
Geten déglutit. Ce qui n'était qu'un jeu au début devenait petit à petit autre chose. Il fallait dire que ces deux-là offraient un spectacle des plus sympathiques et il commençait à se sentir un peu à l'étroit dans ses vêtements. Heureusement, sa large veste, qu'il ne quittait jamais, préservait un peu sa dignité. Skeptic n'était qu'à quelques centimètres de lui, de plus en plus furieux à mesure que les minutes passaient. Il avait commencé à se ronger compulsivement l'ongle du pouce quand les premiers vêtements étaient tombés et Geten craignait qu'il ne finisse par s'amputer tout seul s'il continuait comme ça.
— Il est plus souple que je croyais, le Big Boss, commenta-t-il entre deux gorgées de bière, faussement désinvolte.
Skeptic grogna.
— Ils se foutent de moi !
— Allez, admets ta défaite. Tu t'es planté, tu t'es planté, c'est tout.
Geten reporta son attention sur l'écran. Oui, décidément, c'était beaucoup trop excitant. Pas tant dans le fait qu'il s'agisse de ces deux-là en particulier que parce qu'ils faisaient tout cela sans savoir qu'on les observait. Geten se demanda si Skeptic en gardait des enregistrements et si oui, s'il pouvait trouver un moyen d'en obtenir une copie. Juste comme ça. Pour la science.
— Bon, c'est bon, on dit que t'as gagné pour cette fois. On avait parié quoi, déjà ?
Geten releva la tête et dévisagea Skeptic. En effet, après la bière, ils avaient parié sur le fait que Shigaraki et Dabi faisaient semblant d'être amants ou non — et en ce qui concernait Geten, il considérait que quand on était enfoncé dans une autre personne jusqu'à la garde, que ce soit uniquement dans le but de faire chier Skeptic ou non, on était son amant, point — mais ne s'étaient pas décidé sur ce que remporterait le vainqueur.
— Rien. Qu'est-ce que tu m'offres ?
— J'en sais rien et je m'en fous. Demande-moi ce que tu veux, tant que c'est à ma portée et fous-moi la paix.
Geten réflechit. Il se serait bien contenté d'une autre bière, en réalité, ou même de la simple satisfaction de voir Skeptic admettre sa défaite. Mais il n'arrivait pas à ignorer le feu qui lui dévorait les entrailles.
— Ce que je veux, hein ?