Cette petite histoire ne devait être à l'origine qu'un simple One Shot, mais j'ai fini par me faire entraîner... Je vous laisse donc découvrir ce premier chapitre introducteur, bonne lecture à vous !
Pac.
La boulette de papier rata sa trajectoire et vint s'écraser dans le coin du mur, à deux centimètres à peine de la corbeille qui lui était destinée. L'étudiant ne s'en formalisa pourtant pas – il était en effet trop occupé à fignoler la préparation de son exposé d'économie du lendemain.
Car, bien en déplaisent à ses collègues de promo qui s'obstinaient à voir en lui un travailleur acharné et émérite, Sasuke Uchiha était comme tout autre étudiant de vingt et un an normalement constitué : procrastinateur à souhait. C'était donc le mardi à dix-neuf heures quarante-huit, précisément, qu'il s'était enfin décidé à finir sa présentation due pour le lendemain matin et pour laquelle il avait eu toutes les vacances. Bon – l'exercice n'avait rien de compliqué en soit et ce serait mentir que de dire que l'accomplissement de cette tâche relevait d'un effort surhumain… Cependant, le jeune homme était pourvu d'un autre défaut : il était perfectionniste.
Quitte à y passer la nuit ou à ne rien rendre du tout, Sasuke s'était toujours refusé le droit d'être tout juste « passable » car avant (et en plus) d'être exigeant envers les autres, il l'était surtout envers lui-même.
Le brun fronça les sourcils en relisant ce qu'il avait inscrit sur la ligne précédente et, impulsivement, il déchira la feuille de son carnet qu'il froissa avant de jeter par terre.
Cependant, la boulette ne fit pas Pac (la cible avait cette fois-ci été atteinte) mais Ting : il venait de recevoir une notification.
L'esprit un peu ailleurs, l'étudiant farfouilla sur son bureau à la recherche de son téléphone. Ce n'était pas un sms, mais une alerte Youtube. Un de ses abonnements venait de mettre une nouvelle vidéo en ligne. Sasuke jeta un bref coup d'œil à l'heure (1h03) et soupira en constant la durée de la vidéo : cinquante-sept minutes.
Evidemment, il s'agissait de Rasengan.
Il n'y avait bien là que lui pour publier à des heures indues une revue gaming à peine montée. Une heure de vidéo sans cut c'était beaucoup trop, même pour parler du nouveau Zelda. 'Cet imbécile ne comprend décidément rien à la logogistique de youtube', se dit en maugréant le jeune homme qui étira tout de même les jambes sous la table afin de profiter plus confortablement de ce temps de détente.
Car Sasuke avait beau trouvé le Youtubeur un peu (voire clairement) idiot à cause en vue de ses choix marketing, il n'en restait pas moins son préféré. Le seul à ce jour qu'il suivait avec tant.. d'assiduité.
Et quitte à se priver de sommeil cette nuit afin de terminer sa présentation à l'heure, autant se relaxer un peu.
Le distributeur à café consentit enfin (après quelques hésitations) à lui rendre sa monnaie mais cela ne suffit pas à rendre à Sasuke un peu de sa bonne humeur. Il y avait vraiment passé la nuit complète – et encore. Il avait dû troquer son habituel quart d'heure de douche bien chaude matinale pour à peine trois minutes de combo shampoing/rinçage/brossage de dents afin de peaufiner son diapo.
Mais il y était enfin – ses paupières le piquaient affreusement et il sentait les cernes lui creuser les yeux, mais tout était prêt pour qu'il reçoive ses unièmes félicitations concernant le sérieux et la rigueur de son travail.
Un rictus amusé lui échappa lorsqu'il croisa du regard le visage de Kiba Inuzuka, un de ses camarades de classe – gamer et procrastinateur émérite, lui-aussi, à l'exception faite qu'il n'avait malheureusement pas assez de génie pour compenser tout ça. Avec un peu de chance, les appels aux présentations de projets se feraient cette fois-ci dans l'ordre alphabétique ce qui éviterait à l'Inuzuka l'embarrass de passer après lui.
Ou pas.
Sasuke quitta la cafétéria au moment-même où le manque de bol légendaire de l'étudiant passionné par l'élevage canin sembla le rattraper :
« PUTAIN NARUTO TA CANETTE D'ORANGINA SUR MON ORDI, CA VA PAS ? »
« Hé Sasuke, t'as aussi reçu le mail d'Ichiraku pour le stage ? »
Shikamaru Nara apostropha mollement l'Uchiha dès que celui-ci fut installé.
« Oui, et ma convenance a été validée par le secrétariat, c'est bon.
- Cool, la mienne aussi, le Nara soupira. Enfin ! »
Sasuke hocha la tête en connaissance de cause : toutes les démarches pour chercher, trouver et faire signer un document concernant le stage professionnel étaient d'un bordel sans nom. Heureusement tout de même, son binôme n'était cette fois-ci pas un timbré du calibre de Zaku Abumi.
Le Nara était d'un calme placide (il le voyait mal, lui, menacer de faire explorer les usines en cas d'ajournement à l'ue) et d'une grande intelligence : en bref, il était aux yeux de Sasuke l'un de ses pairs. Et leurs petites discussions n'étaient pas trop déplaisantes.
« Bon, on reparle plus tard ce qu'on fait pour le convoit' ?
- Ouais. Et pour la répartition du travail du dossier aussi.
- Pas de souci, Shikamaru soupira en tournant les talons – lassé d'avance par la quantité de travail qui s'annonçait. Ah, bonne chance pour ton exposé au fait. »
Pff.
Sasuke ne prit même pas la peine de répondre.
De la chance ? Il la laissait volontiers aux nullards comme Inuzuka ou Sarutobi qui devaient littéralement être en ce moment-même en train d'invoquer tous les saints, Jashin compris, afin de faire annuler le cours. Oui – de la chance, Sasuke n'en avait pas besoin.
Il était brillant, minutieux et assuré: parler devant une soixantaine de personnes ou plus ne le dérangeait absolument pas - au contraire de la jeune Hyuuga qui menaçait de tourner de l'œil. Plus que ça, c'était même une chose qu'il appréciait. Maîtriser un sujet sur le bout des doigts, défendre une idée bec-et-ongle jusqu'à ce que son adversaire ne rompe, battre le fer de façon à faire plier les éventuelles remarques que l'on pourrait lui opposer…
Des mauvaises langues diraient que dans ces moments, il fanfaronnait presque. Heureux de déjouer avec arrogance les pièges de ses professeurs, accueillant les questions de ses camarades avec un petit rictus en coin. Juste assez prononcé pour leur faire comprendre qu'il jugeait leurs interventions futiles… Ou que pire il s'attendait exactement à ce qu'un crétin soulève ce point, ce qui lui permettait ainsi d'asséner son assistance d'un paragraphe dûment préparé.
Il serait bien médisant en effet de dire que Sasuke se comportait, parfois, comme un connard fini.
Non.
Il était brillant, minutieux, assuré… Et surtout humble.
« Magne-toi Kiba, je crois que ça a déjà commencé !
- Si t'avais pris moins de temps pour commander à bouffer aussi… »
Les deux retardataires furent contraints de prendre place au premier rang de l'amphithéâtre tandis que Sasuke finissait ses préparatifs. Le diaporama était lancé, le cable hdmi bien relié, il n'attendait que l'aval de Mr. Hatake pour débuter.
« Et pour conclure et anticiper certaines questions, les données que j'ai utilisées concernant les flux du marché ont beau dater de 2014, d'autres études que j'ai fournies en annexe tendent à montrer que tous les échanges concernant la téléphonie ont fructifié grâce au rachat de l'entreprise par son concurrent il y a trois ans. »
Clic.
Sasuke asséna le coup de grâce à son auditoire en faisant défiler ses sites et ouvrages-sources.
Il n'aurait pas pu faire mieux.
Le professeur gribouilla une énième inscription sur sa fiche de notation en lui adressant un discret clin d'œil approbateur et l'Uchiha s'adonna à un sourire satisfait.
Parfait – tout s'était déroulé sans encombre.
Ses yeux onyx parcourent la salle : sans grande surprise, la moitié de l'amphi n'avait rien écouté de son exposé, trop centrés sur eux-mêmes (et la réalisation de leurs propres projets). Pff. L'autre moitié, cependant, paracheva ce petit moment de gloire : il en vit plusieurs secouer la tête, dépités de devoir passer après ça, d'autres lui assénèrent un regard admiratif, empli d'envie. Au loin, Nara hocha la tête avec lenteur tandis que la furie égyptienne qui se tenait à ses côtés, plus belliqueuse, feignit d'étouffer un bâillement.
Mais Sasuke détourna promptement le regard, la bouche pincée, en accusant le pouce en l'air que lui adressa Lee Rock. Lee était tout ce qu'il y avait de sympathique – l'Uchiha lui-même devait le reconnaître, mais non.
Simplement non.
« Bon et bien si personne n'a de question, car moi je n'en ai aucune, passons à l'exposé suivant, Kakashi Hatake réfléchit un instant en observant l'assemblée qui lui faisait face avant de se décider. Inuzuka, vous êtes au premier rang ? Parfait, c'est-à-votre tour. »
Sasuke, sur son petit nuage de complaisance, s'apprêtait à descendre de l'estrade lorsqu'une voix le stoppa net dans sa route :
« Oula, t'es dans la merde Kiba ! »
Tiens, ce timbre particulier lui disait quelque chose.
Il lui était étrangement familier.
« Heyyyyyy tout le monde ! Désolé, je sais, je sais, je vous avais promis d'être plus régulier… Mais y'a des fois je joue et j'oublie complètement de brancher la cam'. Ou de retirer l'objectif ahah. Enfin bon, aujourd'hui..- »
…
A bien y réfléchir, Sasuke sait qu'il aurait dû au moins essayer de retourner à sa place l'air de rien. Contracter la mâchoire, serrer les dents, retenir sa respiration et même partir en apnée s'il le fallait, mais non. Il avait fallu que son foutu cerveau disjoncte et qu'il lève la tête à la recherche des lèvres desquelles s'étaient échapper ces doux mots.
Il s'était immédiatement liquéfié sur place.
Putain, putain, putain de bordel de merde.
Pourquoi avait-il fallu que Rasengan débarque dans son université PILE le jour où il avait une tête à faire peur ?
Sasuke se laissa lourdement tomber sur une chaise de la bibliothèque universitaire. La salle de recherche, heureusement était encore bien vide – cet havre de paix était le seul endroit où, il était prêt à en mettre sa main à couper, ce con d'Inuzuka n'avait et ne mettrait jamais les pieds.
Oui, le jeune Uchiha avait purement et simplement pris la fuite : les poings serrés il avait en effet passé les quarante-deux minutes le séparant de la sonnerie à scruter minutieusement la grande aiguille de la pendule trotter. Il avait tout essayé : traîner un peu sur twitter, feindre de s'intéresser aux présentations, chantonner dans sa tête un peu de cette stupide chanson aux consonances latines que son frère Itachi n'avait de cesse de mettre en voiture, mais rien n'y faisait. Le même moment d'effroi se rejouait encore et encore dans son esprit :
Rencontrer un certain regard céruléen lui avait littéralement fait perdre tous ses moyens. S'il avait longuement soupçonné le blond de blinder ses publications instagram de filtres couleurs saturées, il était obligé d'admettre aujourd'hui que ce mec avait les yeux les plus bleus qu'il avait jamais vus.
Et par bleu, Sasuke ne parlait pas de ce cyan pâle et bien fade dont se vantait pourtant Ino Yamanaka , une 'copine' du lycée qu'il croisait encore bien souvent à la cafétéria – non, les pupilles de Rasengan étaient d'un bleu profond, lumineux, intense. Ça n'était pas un gris qui tirait vers le trop clair ou sur le vert ; ses yeux n'étaient ni bleu-gris, ni turquoise : ils étaient bleus. Irrévocablement bleus.
Merveilleusement bleu, même.
Plus il y repensait et moins l'Uchiha était prêt à l'accepter : il n'y avait pas moyen qu'un mec qui passait au bas mot douze heures par jour sur des écrans puisse avoir de tels yeux. Il portait sûrement des lentilles, oui il n'y avait pas d'autres explication.
Tout ce dont se souvenait Sasuke était d'avoir rencontré ce bleu et puis – plus rien. Son pied était resté en l'air, sa respiration s'était saccadée et il était resté comme un con à contempler le vidéaste qui ne lui prêtait pas la moindre attention, la bouche grande ouverte.
Combien de temps était-il resté figé là, comme une putain de fangirl suintant les hormones et le trop-plein de sébum ?
…
Dieu merci – un accident malheureux était venu à la rescousse de l'Uchiha : Kiba Inuzuka et sa légendaire lourdeur qui, pas assez réveillé (et ne s'attendant sans doute pas à ce que Sasuke ne se fige brusquement) s'était pris les pieds dans l'escalier.
PAF.
Il s'était ouvert le front et la crise d'hilarité (il leur en fallait bien peu à huit heures du matin) animant la salle avait instantanément sorti Sasuke de sa transe énamourée. Il avait promptement arraché son attention du blond et avait rejoint avec hâte sa place au fond de l'amphithéâtre, le cœur battant. Merde – qu'est-ce que Rasengan venait foutre dans sa fac ?
Et pourquoi fallait-il que de tous les jours, ça tombe sur un lendemain de nuit blanche ?
Sasuke jeta un regard circulaire autour de lui et hésita un instant avant de brandir son téléphone en mode selfie pour inspecter l'ampleur des dégâts.
Aïe.
Il lui avait rarement été donné d'être aussi hideux. Ses yeux étaient rouges, complètement explosés à cause de la nuit blanche qu'il avait passée sur son écran d'ordinateur, sa peau le tiraillait et – bordel, qu'est-ce que c'était encore que cette vieille squame au bord de sa paupière ? Un profond désespoir l'envahit tandis qu'il scrutait maintenant l'état de ses cheveux – dieu merci ils étaient encore assez propres, mais il n'y avait absolument aucun volume. De vilaines mèches trop longues lui collaient aux tempes et retombaient un peu sur son front.
Merde – Sasuke eut la désagréable sensation de revivre ses années adolescentes où non, il tenait à le souligner il n'avait pas viré emo, mais s'était simplement laissé emporter par un besoin d'expérimentation capillaire douteux.
L'Uchiha blêmit au possible lorsque le constat le frappa : il s'agissait bien là de la première impression qu'il avait faite à Rasengan.
Lorsque Sasuke remit les pieds au campus le lendemain, il accrocha plusieurs regards curieux sur son passage. Si son teint était de nouveau frais et éclatant (il s'était empressé d'engloutir cinq litres d'eau la veille en rentrant chez lui), sa coiffure, elle…-
Il donnait en bref l'impression d'avoir surtout englouti cinq litres de gel. Cette constatation eut d'ailleurs le don de faire arquer un sourcil au Nara, d'habitude impassible, qui se crut un instant de retour, lui aussi, à ses années lycée. Shikamaru finit néanmoins par hausser les épaules et se replonger dans la lecture de son manuel – on peut pas toujours être au top, quoi.
Quatrième jour de la semaine et Sasuke rangea son ordinateur dans son sac en maugréant. Evidemment, il fallait que Rasengan disparaisse totalement de la surface de la terre dès qu'il se décidait à arborer ses meilleurs outfits pour aller en cours.
A croire que l'apparition Rasengan était divine et qu'elle était seulement provoquée lorsque l'Uchiha perdait un peu de sa superbe.
…
Le lendemain, Sasuke eut donc l'impudence de se vêtir d'un tee-shirt… troué (un vieil accident mêlant hameçon et beau-frère féru de pêche) – mais rien. Pas le moindre signe du beau blond au regard trop bleu pour être vrai. D'humeur maussade, l'Uchiha prit donc la décision à quinze heures de remettre par-dessus son pull Ralph Lauren qu'il avait glissé le matin dans son sac, au cas où.
Le lundi suivant arriva bien vite et – non, Sasuke ne s'attendait à rien de spécial. Sa décision de reprendre ses séances d'abdo quotidiennes n'avait en rien été animée par un quelconque espoir de croiser de nouveau le chemin d'une certaine personne.
Il le faisait avant tout pour lui et pour lui seul.
Bien qu'il n'en ait même pas vraiment besoin, c'est vrai.
Le distributeur à boisson chaude oublia malencontreusement de lui délivrer sa petite touillette obligatoire – Sasuke se rembrunit. Super, la journée commençait bien : comment allait-il récupérer le sucre tombé tout au fond du gobelet et déguster son café, maintenant ?
« J'y crois pas, j'ai fini le dossier à l'arrache la veille et Hatake m'a mis 10 ! »
Les oreilles de l'Uchiha se tendirent imperceptiblement en reconnaissant la voix de l'Inuzuka qui venait d'entrer, avec fracas, dans la cafétéria.
« Il a été sympa parce que tu venais de te faire un traumatisme crânien Kiba, tiens Nara était avec lui.
- Peu importe. Ce semestre, je valide cette matière à coup sûr maintenant ! Faut qu'on aille fêter ça. »
Fêter ça ? Comme dans un bar ou une boîte que pouvait également fréquenter Rasengan… ?
Sasuke se mis brusquement à trouver son gobelet trop lourd à porter et prit le pli de s'installer à la table adjacente à celle à laquelle venait de se poser les deux compères, tout souci de touillette envolé.
« Mouais, Shikamaru soupira et farfouilla dans son porte-monnaie à la recherche de quelques pièces lui permettant de se prendre un café. Celui de l'Uchiha lui avait fait envie. Tu sais ce que j'en pense, moi, de tes soirées improvisées.
- Pfff, de toute façon depuis que t'es maqué tu sors quasi plus.
- Ça a rien à voir, il soupira. Je fréquente juste des endroits différents avec Tem. »
Sasuke leva les yeux au ciel, lassé. Il n'était pas là pour s'enquérir des relations matrimoniales des autres : qu'ils en viennent plutôt à Rasengan : à la raison de sa venue et de son absence.
Le brun avait passé son week-end à essayer d'y comprendre quelque chose, mais rien n'y faisait. Aucun nouvel upload sur Youtube (rien d'étonnant là-dedans, le planning du blond étant tout ce qu'il avait de plus scabreux), aucun indice sur twitter ou sur insta. Rien.
« …- cru que tu réussirais vraiment à la pécho. D'ailleurs…-, la phrase de Kiba resta en suspens. Oh, le voilà c'est pas trop tôt ! »
Le pouls de Sasuke s'accéléra subitement. Merde. Il ne s'était quand même pas attendu à ce que Rasengan surgisse sans crier gare. Sa présence si près de son groupe d'amis n'était-elle pas trop suspecte ?
Allait-il se faire griller sur le champ ?
Il lui fallait un prétexte – et vite.
« Hey Shino. T'arrives pile à temps, on allait monter ! »
Les yeux rivés sur un poster pour un groupe de musique arnacho-métalleux, l'Uchiha peina à dissimuler sa déception. Shino Aburame – évidemment.
Toujours là où il n'était pas attendu.
La mâchoire serrée, le brun feignit de s'intéresser plus en détail aux dates de tournée sur l'affiche tandis que les trois compères se levaient pour aller en cours. L'étudiant déçu s'apprêtait d'ailleurs à en faire de même lorsqu'une voix l'apostropha :
« Je savais pas que ce genre de musique te plaisait Sasuke.
- Euh.. ouais.
- On se produit le mois prochain au bar au coin de la rue, sourit faiblement Shino en fouillant dans sa poche pour en extraire quelque chose. Tiens, il m'en reste plein.
- … Merci ? »
L'Uchiha arqua un sourcil en recevant le sticker des Radioactive Worms que lui tendait son camarade.
Bon.
Il fallait bien de tout pour faire un monde…
Mercredi, neuf heures - Sasuke soupira en se rendant compte que son ordinateur n'avait déjà plus de batterie. Il extirpa le chargeur de sa sacoche avant de jeter un regard mauvais à un étudiant qui chahutait un peu trop bruyamment, quelques rangs plus loin.
Encore et toujours Inuzuka.
Décidément, il lui tapait de plus en plus sur les nerfs.
Déjà – d'où était-il copains comme cochons avec Rasengan ? Et était-il, comme Sasuke le suspectait fortement, responsable de la mystérieuse disparition de celui-ci ?
C'était à rien n'y comprendre.
« Hum, oui ? »
Le micro grésilla un peu et Sasuke reporta son attention sur le maître de conférences dont il avait presque oublier l'existence. Il manqua de s'évanouir en voyant qui se tenait à ses côtés.
Rasengan.
Et voilà pour ce premier chapitre, l'histoire entière est presque finie même si je me laisse le droit de modifier pas mal de choses au cas où. N'hésitez pas à me faire part de vos impressions :)
