Coucou !

Spécialement pour Neal, pour toutes tes gentilles reviews !

Tu trouveras tes mots proposés !

Bonne lecture.


Attablé dans un coin de leur bar habituel, le petit groupe causait. Rosalie expliquait joyeusement à un Hank hébété les nuances qui différencient les sirènes d'eau douce de celles marines, Nick semblait à deux doigts de prendre des notes, et Monroe admirait.

Renfoncé contre la banquette aux entournures défoncées, il se baignait dans la chaude camaraderie du moment. Hank affichait la moue la plus dubitative que Monroe ait jamais vu sur visage d'homme, le nez froncé, la bouche tordue en une grimace comique qui ne décourageait pourtant pas la volubile demoiselle. Rosalie expliquait tant et si bien, mimes à l'appui, les techniques pour appâter sur les rives les hommes trop curieux qu'elle en oubliait son verre, alors qu'Hank, médusé, s'accrochait au sien comme à une bouée de sauvetage. Monroe pouvait presque l'entendre annuler de tête tous ses plans de vacances à la plage. A l'inverse, Nick était suspendu aux lèvres de la professeure du moment, concentré, alors que Rosalie, ravie et jouissant de l'attention de son auditoire, faisait spectacle de ses connaissances. Tous trois laissaient Monroe à sa tranquille assurance que rien ne pourrait gâcher ce moment.

Son regard s'attarda sur le profil de Nick. Concentré mais pas impassible, il témoignait d'une joie d'enfant à l'écoute d'un conte de fée inédit, attentif aux détails et fébrile en l'attente du mot final. Les sourcils détendus mais le regard fixe, penché en avant les coudes sur la table. Une mèche noire cachant à peine la pointe de l'oreille rougie par l'ambiance chaleureuse. Proprement adorable.

Monroe se réjouissait de pouvoir passer des soirées comme celle-là, simples. Sans faux semblants ni se cacher. Pouvoir être ce qu'il était sans effrayer ses compagnons ou être entraîné dans une partie de chasse. Garder une main posée sur la cuisse de Nick sans rencontrer plus que deux paires d'yeux attendris. Vraiment, juste rester assis dans un bar un peu oublié par les gens de moins de trente ans, à siroter bières sur bières devant un bol ébréché de cacahuètes.

Le groupe se décida à quitter le bar après qu'Hank eut considéré sa montre avec effroi. Le réveil du lendemain risquait d'être compliqué pour l'inspecteur, contrairement à Nick qui avait posé sa journée. Les quatre amis prirent encore un instant pour échanger les aux revoir. Rosalie, après un dernier salut repartit vers sa voiture garée quelques rues plus loin, accompagnée par Nick. Monroe, resté sous le lampadaire avec Hank, les suivit du regard, ravi de voir son amoureux si proche des gens de son espèce. Vraiment, il n'aurait pas pu rêver mieux. Quand leurs silhouettes disparurent au coin de la rue, il se retourna vers Hank, qui lui dédiait, encore, ce fichu regard goguenard.

- Quoi ? ne put-il s'empêcher de demander.

A la vue de son petit sourire, Monroe sut qu'il aurait mieux fait de se taire.

- Rien, vraiment, répondit Hank évasivement.

- Bien sûr. Et moi je suis un Reinigen !

- Un quoi ?

- Rongeur. Et ne change pas de sujet ! rétorqua Monroe.

Hank lui sourit et consentit à s'expliquer.


Nick raccompagnait tranquillement Rosalie à sa voiture, plus par galanterie que par réelle inquiétude. Le silence s'était installé après avoir quitté les deux autres à la porte du bar. Nick profitait de la brise nocturne qui lui rafraîchissait le visage, après ses quelques bières. Heureusement que Monroe tenait mieux l'alcool que lui, et que son taux d'alcoolémie ne risquait pas de les envoyer dans le décor. Une de ses nombreuses qualités, de son humble avis.

- Nick ?

- Hum ?

- Je peux te demander quelque chose ?

Le ton légèrement hésitant ne le surprit pas vraiment, Rosalie savait se montrer aussi déterminée que timide selon son humeur. Par contre, le regard par-dessous les cils était une minauderie qui faisait partie des nouveautés. Pas sûr d'apprécier la suite, Nick attendit que la question tombe.

Il n'en fut pas déçu.


Nick rejoignit Monroe à la voiture et se glissa sur le siège passager.

- Tu ne devineras jamais ce que Rosalie m'a demandé.

- Ca ne peux pas être mieux que ce que Hank m'a dit !

Les deux hommes se regardèrent, un peu surpris, et légèrement soupçonneux, tout d'un coup.

- Toi d'abord, proposa Nick.

- Je crois qu'il m'a menacé...

- T'es pas sérieux !

Nick lui lança un regard estomaqué, alors que Monroe s'engageait dans la circulation.

- Il a essayé de m'intimider, au cas où je déciderais de te faire du mal.

L'explication tira un rire incrédule à Nick, qui finit par se passer les mains sur le visage comme pour en essuyer le ridicule de la situation.

- J'ai tout de même tenu à le rassurer, je ne compte pas manger le petit Grimm...

Cette fois-ci Nick éclata franchement de rire. Ridicule, c'était ridicule. Plus d'un an à se connaître, des mois à vivre ensemble et deux mois en couple, Hank avait pris son temps pour protéger sa vertu. En parlant de vertu...

- C'est pas terrible de mentir à un flic, tu le sais ça ? commenta-t-il.

- Mentir ? Je suis l'honnêteté même.

- Pourtant, tu y as goûté, au petit Grimm...

- Franchement Nick, tu devrais arrêter d'essayer d'être drôle.

La petite moue qui tordait ses lèvres cachait pourtant mal son expression amusée, et n'arrivait pas non plus à démentir la lueur intéressée qui s'était allumée dans ses yeux. Nick n'essayait même pas, pour sa part, de cacher son envie, et laissa sa main cajoler la cuisse du conducteur.

- Et sinon, Rosalie ?

- Oh, tout l'inverse !

- Elle nous offre sa bénédiction ?

- Exactement ! Elle m'a demandé la date de notre mariage !

Monroe quitta momentanément la route des yeux, ahuri. Heureusement, ils étaient arrivés et à peine garé, il explosa de rire, vite rejoint par Nick. La crise d'hilarité calmée, ils arrivèrent à s'extirper de la voiture pour rentrer chez eux.

- Sinon, la nuit de noce, ça t'intéresse ?

Les yeux de Monroe s'illuminèrent alors qu'il l'attrapait par la taille, Nick se laissa complaisamment attirer vers lui. Alors que Monroe l'embrassait, Nick se permit de prendre une petite note mentale : penser à passer chez le bijoutier.


J'espère que ça t'aura plu !

Et je conclue ainsi ce recueil, qui aura commencé par de la guimauve, pour finir en immense guimauve !

Merci pour tout !