Bonjour à tous !
Il est de tradition de faire des vœux pour la nouvelle année ! Donc l'idée est de faire des vœux en fic et d'avoir la chance d'en voir certains être exhaussé ! J'ai donc choisit d'exhausser le vœux de EmilieKalin (u/10523508/) du groupe Papotage, écriture, lecture et bonne humeur qui souhaitait une "fic surprise" !
Emy, j'espère que cette fic te plaira !
Quelques rappels avant de débuter cette fic :
Comme très souvent avec mes fics celle-ci est déconseillée aux âmes sensibles, elle est classée M pour les passages de torture et de violence.
Je tiens à rappeler que les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, je ne fais que les emprunter !
Cette fic se passe avant les livres, au moment de la transformation de Carlisle.
Merci à Nanthana14 (u/10072748/) pour ses corrections !
Bonne lecture à tous
Chapitre 1
Exode 22:18-28 « Tu ne laisseras point vivre la sorcière »
1660 _ Londres
Le sermon du père portait encore une fois sur les serviteurs du Mal qui parcouraient les rues de la capitale anglaise. Il encourageait tout un chacun à venir dénoncer ceux qui adoraient le Diable : les sorcières, mais aussi les magiciens, les vampires, les loups-garous et les démons en tout genre. L'homme, âgé de trente-sept ans était très sec, courbé, les joues creuses, les yeux fous. Sur son crâne ne restait que quelques cheveux blonds, presque blancs, très fins qui tombaient devant son visage terne. L'homme avait suivi Cromwell dans toutes ses batailles jusqu'à sa mort deux ans plus tôt. C'était dans les rangs du militaire qu'il avait découvert la présence d'êtres du démon sur les terres d'Angleterre. Depuis il n'avait eu de cesse de les chasser.
Blond, bien bâti, le visage carré, le jeune Carlisle de vingt ans à peine n'écoutait le sermon de son père que d'une oreille, tournant plutôt son attention sur la jeune Lucy assise deux rangs devant lui. Brune, des yeux noisettes pétillants, petite et menue, la jeune femme était de deux ans sa cadette. Issue d'une famille pauvre, Carlisle savait qu'elle vendait des plantes qu'elle avait cueillies en forêt pour essayer de survivre. Sa mère était connue dans le quartier pour aider les femmes à délivrer leurs enfants et pour confectionner des potions guérisseuses.
Le jeune homme, malgré qu'il soit en âge de se marier, n'avait jamais osé courtiser la jolie Lucy, il n'en avait pas vraiment eu le temps non plus. Dès qu'il avait eu l'âge, son père l'avait amené avec lui, soit dans sur les champs de bataille, soit dans les ruelles pour chasser les sorcières. Il ne croisait Lucy qu'aux offices. Orphelin de mère depuis sa naissance, il n'avait jamais appris à parler aux femmes, grandissant dans un monde d'hommes et de virilité, selon lui, souvent mal placée.
Le sermon se termina et la foule se leva sauf Carlisle. Il suivit Lucy du regard jusqu'à ce qu'elle ne soit cachée à sa vue par d'autres personnes. Le jeune homme tourna le visage vers son père et constata qu'un homme était en train de lui parler. Grand, fort, la silhouette de ce dernier lui rappelait quelqu'un, mais il ne réussit à l'identifier que lorsqu'il se retourna pour quitter les lieux à son tour, un sourire sadique sur le visage. Cet homme était Henry Davies, un négociant anglais qui aimait l'argent et la violence. L'homme était toujours volontaire pour aller combattre comme pour lever la main sur les servantes désobéissantes ou les enfants errants autour de sa boutique. Sa femme, Tracy, était décédée soudainement la semaine précédente.
Le père Cullen fit signe à Carlisle de le rejoindre.
« Vas quérir le magistrat, Tracy Davies a été tuée par une sorcière. »
« Oui père. Qui est la sorcière ? »
« Joanne Byrne. Aller, hâte toi maintenant. »
Le sang de Carlisle se figea dans ses veines. C'était la mère de Lucy qui était accusée. Il savait trop bien comment les choses risquaient de tourner. Joanne serait jugée coupable tant qu'elle n'aurait pas pu prouver qu'elle était innocente. Il ne voulait pas aller chercher le magistrat, mais que pouvait-il faire ? S'il ne le faisait pas, son père irait lui-même et Carlisle serait battu pour avoir désobéi. Un choc derrière sa tête le ramena à la réalité.
« Ressaisis-toi mon fils ! Un jour tu prendras ma relève, il faut que tu sois toujours sur le qui-vive ! Toujours prêt à débusquer les Démons ! Hâte-toi bon sang ! »
Carlisle frissonna, mais partit en courant. Il n'avait jamais pensé que son père voudrait qu'il prenne sa relève… il en avait la nausée rien qu'à y penser. Il s'arrêta au détour d'une rue pour reprendre ses esprits. Il ne voulait pas désobéir à son père, mais il ne voulait pas non plus qu'il arrive malheur à Joanne et Lucy. Il prit rapidement sa décision et fit un détour. Il arriva à l'entrée d'une ruelle sombre. Adossée à un mur, Lucy attendait patiemment qu'un acheteur vienne s'intéresser à ses plantes. Carlisle regarda autour de lui, il n'y avait personne, c'était le bon moment. Il se précipita aux côtés de la jeune fille.
« Rentre chez toi et fuyez avec ta mère. Elle est accusée de sorcellerie. » Lui dit-il au creux de l'oreille. « Dépêche-toi, le magistrat sera bientôt chez vous. »
Et il repartit aussi vite qu'il était arrivé. Il espérait qu'elles auraient le temps de quitter la ville avant que le magistrat n'arrive chez elles. Il ralentit un peu sa course. Il se devait de courir, sinon son père l'accuserait d'avoir traîné en chemin, mais il n'était pas obligé d'y aller à toute vitesse.
Bien trop vite à son goût, il arriva chez le magistrat qui le reçu alors qu'il déjeunait avec sa femme. L'homme était petit, gras, bien vêtu et bien logé. A quarante ans passés, il avait encore tous ses cheveux, mais ils étaient complètement blancs. Sa femme, la seconde pour dire vrai, la première avait été brûlée par le magistrat lui-même pour sorcellerie, avait à peine seize ans, sans être grosse elle était bien en chaire, jolie mais sans être belle, elle semblait prise d'une grande tristesse. Un ventre proéminant semblait l'empêcher de se mouvoir correctement et elle frémissait à chaque fois que son mari touchait sa peau.
« Le fils du père Cullen ! » S'exclama le magistrat en le voyant entrer. Carlisle eut de la peine pour la future mère en la voyant si malheureuse aux côtés de cet homme qu'il savait cruel, mais il se retint de la dévisager, regardant le sol en attendant d'avoir l'autorisation de parler. « Qu'est-ce qui t'amène mon garçon ? »
Carlisle releva la tête, mais se garda bien de regarder les maîtres de la maison.
« Mon père a des raisons de croire que Joanne Byrne est coupable de sorcellerie Monsieur. »
Le regard de l'homme se fit brillant de méchanceté. Silencieusement Carlisle pria Dieu de sauver Joanne et Lucy.
« Et quel méfait a-t-elle commis grâce au Démon ? » Demanda-t-il en se levant.
« Elle est accusée d'avoir tué Tracy Davies, la femme de Henry Davies »
Le magistrat éclata d'un rire de contentement faisant frissonner sa femme tout comme Carlisle. L'homme posa sa main sur la nuque de sa femme, la faisant trembler de peur et lui dit à voix basse :
« Sois sage pendant mon absence. »
Puis il invita Carlisle d'un geste à lui ouvrir la voie. En sortant de sa maison, il interpella plusieurs hommes qui les suivirent, d'abord jusque chez les Cullen où le père de Carlisle les attendait, puis jusque chez les Byrne. Un des hommes qui les suivait ouvrir violemment la porte. L'intérieur était vide de toute vie.
« Cherchez-la ! Les démons ont dû la prévenir de notre arrivée ! » Cria le père Cullen, hors de lui à l'idée qu'elle puisse s'échapper. « Carlisle, tu vas avec eux, pas de répit tant qu'on ne la pas mise au cachot. »
Le jeune homme sortit promptement et organisa les recherches en binômes sous le regard de son père. Rapidement les hommes se dispersèrent, fouillant toutes les ruelles, agrandissant leur périmètre de recherche graduellement. A la nuit tombée, un homme vint à la rencontre de Carlisle et de son binôme, tout sourire.
« On la tient. Carlisle, ton père veut que tu te joignes à l'interrogatoire. »
L'estomac de Carlisle descendit dans ses talons. Il savait que les femmes accusées de sorcellerie étaient torturées, mais il n'y avait jamais assisté. Rien que voir l'état dans lesquelles elles étaient après leur « interrogatoire » le rendait malade, il aurait voulu ne jamais avoir à y assister. La mort dans l'âme, il se dirigea vers la prison du quartier : une cave lugubre sous la maison du magistrat. Peu importait ce qu'il se passait durant l'interrogatoire, aucun son ne remontait jamais à la surface.
Carlisle se sentait de plus en plus mal à mesure qu'il se rapprochait du lieu. Un des hommes qui avait participé aux recherches l'accueillit devant la maison du magistrat et le guida jusqu'à l'entrée de la cave. Le jeune homme passa la porte en bois et descendit les escaliers, éclairés par quelques torches disparates. Ses talons claquaient sur les marches en pierre, l'air était de plus en plus froid et de plus en plus humides, glaçant de plus en plus son cœur. En bas de l'escalier, un long couloir, lugubre, le mena jusqu'à la cave voûtée. L'atmosphère était humide, glaciale, elle pénétrait jusque dans les os du jeune homme, frigorifiant son âme.
Un garde lui ouvrit la porte de la salle où il redoutait d'entrer. La tête rasée, vêtue d'une longue chemise de lin, Joanne marchait en longeant les murs de la pièce. Le magistrat, un long fouet à la main, et le père Cullen étaient confortablement assis au centre de la pièce. Carlisle fut soulagé en constatant que Lucy n'était pas là. Mais ce sentiment fut de courte durée. L'interrogatoire commença…
Quatre jours plus tard Carlisle s'écroula sur son lit. Il se sentait vidé de toute force, de toute énergie, de toute joie de vivre, de toute compassion humaine, de toute humanité. Il avait essayé durant l'interrogatoire de faire changer son père d'avis, d'arrêter cette folie, mais le pasteur n'avait rien voulu entendre.
« Il n'y a qu'ainsi que l'on arrivera à éloigner les démons de leur sorcière. » Avait-il répondu à un moment, mais Carlisle avait bien compris que coupable ou non, Joanne avouerait. Sous la torture, tout le monde avouait.
Lorsqu'il ferma les yeux, il revit la guérisseuse, les pieds en sang, épuisée d'avoir marché sans dormir, sans se nourrir, sans s'arrêter durant trois jours, s'effondrer au sol lorsque le magistrat l'autorisa enfin à cesser. Son dos était rouge des coups de fouets qu'elle avait reçu lorsque ses jambes ne voulaient plus continuer. Ses yeux étaient ternes, globuleux, et sa peau trop pâle, sèche d'avoir été privée d'eau. Carlisle avait voulu détourner les yeux de ce spectacle horrifiant, mais son père ne le lui avait pas permis.
« Tu dois apprendre mon fils, un jour tu prendras ma relève. »
Alors il avait regardé, malade devant cette vision.
Mais, malgré son état, Joanne avait refusé d'avouer être une sorcière, d'avoir renié le Christ et pactisé avec le Diable ainsi que d'avoir tué Tracy Davies. Alors, le magistrat avait ordonné à un garde de chercher la marque sur son corps. L'homme avait un grand pic en fer chauffé à blanc et l'avait enfoncé dans le flan de la pauvre femme.
Carlisle l'entendait encore hurler de souffrance, la voyait encore se tordre de douleur. La croyance populaire disait qu'il y avait un endroit dans le corps des sorcières où le Diable avait laissé sa marque et que si on y enfonçait un pic, elles ne ressentaient pas la douleur.
Carlisle se leva de son lit, se précipita à la fenêtre et vomit dans la rue. Le garde avait percé le corps de la pauvre femme trois fois supplémentaires avant que celle-ci n'avoue tous les chefs d'accusation à son encontre tous, sauf un. Elle avait continué d'affirmer que sa fille, Lucy, n'était pas une sorcière, qu'elle n'avait rien à voir là-dedans. Le magistrat et le pasteur avaient alors décidé de cesser les tortures. S'en était suivi une grosse heure de préparation du procès qui allait avoir lieu dans une semaine… si Joanne n'était pas décédée auparavant des tortures subies. Carlisle avait alors pu rentrer chez lui, hanté par ce qu'il venait de vivre.
Durant toute la semaine suivante, le pasteur avait tenu à ce que son fils prenne part à toutes les préparations du procès. Carlisle n'avait eu aucun moment pour s'échapper ou pour essayer de trouver Lucy. Il espérait que la jeune femme ne viendrait pas au procès de sa mère, qu'elle resterait cachée et disparaîtrait malgré qu'il aurait aimé la revoir, lui demander pardon…
Le procès fut vite expédié grâce aux aveux de Joanne qu'elle confirma à ce moment-là. La sentence fut aussi vite décidée : le bûcher, le soir même. Les hommes installèrent trois bûchers ce jour-là sous la surveillance de Carlisle. Le jeune homme avait apprit que les ordres, en cas de bûchers, étaient de ne pas en installer pour moins de trois condamnés. Le magistrat profitait donc de la sentence de Joanne pour faire brûler deux autres sorcières condamnées dans les mois précédents.
Les feux furent rapidement vifs, la fumée épaisse, l'odeur nauséabonde, les cris insupportables. Coincé entre son père et le magistrat aux premières loges, Carlisle ne pouvait regarder ailleurs malgré son envie de disparaître. Il avait cependant bien conscience que les dix jours qu'il venait de vivre ne serait que le début d'un cauchemar éveillé : celui de la chasse aux sorcières.
Voilà pour ce premier chapitre !
Dîtes-moi ce que vous en avez pensé. C'est ma première fic dans l'univers de Twilight, je suis preneuse de tous vos commentaires.
J'ai encore deux chapitres de prévus, j'espère pouvoir poster le prochain dans deux ou trois semaines (tout dépendra du temps qu'il faudra pour qu'internet soit installé dans mon nouvel appart).
A bientôt