Alec Lightwood était un lâche.

Et oui, le parabatai du chasseur d'ombre le plus doué de leur génération ne valait rien de mieux qu'un trouillard. Trop effrayé à l'idée de faire face à ses sentiments et d'avoir une vie à lui. Au fond, ça l'arrangeait bien que ses parents aient décidé de lui tracer sa vie dès e berceau "pour redorer le blason des Lightwood".

Pas besoin de réfléchir, juste d'obéir.

Et ce n'était pas quelque chose de nouveau, non. Magnus avait cette idée extravagante qu'il était un homme extraordinaire - ou pourrait l'être, si on lui en donnait l'occasion - mais c'était faux. Ce n'était même pas sa vie.

Il était juste la jolie marionnette pour permettre à ses frère et sœurs d'avoir la liberté de choisir leur voie. Lui, sa vie, il s'en moquait.

Certes, rencontrer Magnus avait chamboulé sa vie, mais pas tant que ça au fond. Magnus n'avait pris que son cœur - son âme n'avait même probablement jamais existé - et ce n'est as ce qui avait le plus de valeur chez Alec.

Qui voudrait de ce vieux truc, qui le menait à sa perte aussi souvent?

Sa vie avait un minimum de valeur tant qu'il tuait des démons. Sa mort aurait de la valeur quand il se sacrifierait pour sauver quelqu'un - parce que c'était clairement la direction que prenait sa vie et il en était pleinement conscient merci.

Mais on cœur?

Ah, la bonne blague!

Les émotions n'étaient qu'une distraction après tout. Et même s'il ne regrettait pas d'aimer Magnus, il n'était pas sur que les avantages compensent pour les aspects négatifs.

Mais Alec Lightwood était un lâche, et il fuirait cette vérité aussi longtemps qu'il le faudrait, pour protéger ses êtres chers.

Non, il ne s'était pas retrouvé sur ce balcon par hasard. Non, il ne comptait pas l'admettre.

Comment pourrait-il encore les regarder dans les yeux en sachant que la pensée de sauter l'accompagnait au quotidien?

Mais sa vie ne lui appartenait pas, pas entièrement, donc il ne le ferait jamais, peu importe à quel point il en mourait d'envie.

Prisonnier de cette vie tracée pour lui, et de son éducation qui avait fait trop de mal pour qu'il puisse réellement s'en remettre.

Combien de fois avait-il failli être distrait en mission par la pensée qu'il pourrait laisser ce démon planter ses crocs en lui? Combien de fois avait-il souhaité être un vampire ou un loup, avec des griffes suffisamment acérées pour qu'il puisse les planter dans sa propre chair jusqu'à en purger toute cette noirceur?

Combien de fois un punching ball n'avait pas été assez pour assouvir sa soif de sang, de son propre sang?

Et Magnus qui en savait tellement et si peu à la fois.

Qui savait ce que cela faisait de vouloir tout lâcher, de vouloir s'arracher le cœur à mains nues pour peu que cela soulage la douleur l'espace d'un instant. Il savait que le sort d'Iris n'était aps assez puissant pour le pousser à sauter.

Mais il avait tellement foi en Alec qu'il 'avait cru alors qu'il tissait sa toile de mensonge, celle qu'il était tellement habituée à tisser.

Non, ce n'était pas un sentiment fréquent seulement la conséquence de sa culpabilité. Oui, bien sur qu'il se confierait à Magnus à l'avenir.

Promis, il allait mieux.

Il ne pouvait pas lui en vouloir, même Izzy et Jace ne parvenait pas à voir à travers sa façade. Parfois, il détestait que même relié à son âme, Jace le laissait seul face à ses démons.

Puis il se rappelait que de toute façon, il ne méritait pas mieux. Autant que Jace s'inquiète pour quelque chose qu'il pourrait changer après tout.

Alors il les regarda partir, restant près de Magnus pour aider à nettoyer le loft après cette soirée catastrophique.

Il y avait tellement de débris, il serait si facile de prétendre qu'il n'avait pas vu l'un d'entre eux…

Mais non, la priorité c'était Magnus.

Le convaincre et le rassurer était plus compliqué. Un sorcier de 400 ans était bien plus perspicace qu'un chasseur d'ombre qui pensait vous connaitre par cœur après tout.

Mais il y parvint. A force de cajoleries, de promesses et de demis-aveux.

Il se détestait, mais Magnus allait mieux. C'était tout ce qui comptait.

Et Alec resta seul face à sa lâcheté.