Bonjour, Bonsoir, Bonuit !

New-man-post-it : Alors, je suis nouveau, ne me tapez pas trop vite dessus. Je commence avec ce petit pas grand-chose qui traine dans mon ordi. J'espère qu'il vous plaira.

NDA : Je me suis éclaté à l'écrire, à être de nouveau un ados de quinze ans qui ne sait pas où la foutre. J'ignore où se situent réellement les faits par rapport aux livres. C'est durant le Tome 4, quelque part entre le début et la fin, ça c'est certain. Je suis tenté de dire au printemps, mais en vrai je n'en sais rien. Il existe un morceau de suite largement exploitable, mais je ne sais pas si c'est utile. Ça peut parfaitement être un OS sans me donner l'impression d'être un suicide littéraire prématuré.

RAV comme Rien À Voir : Je suis un peu dingue d'écriture, ce qui est plutôt cool quand on veut s'incruster dans le coin. J'aime les récits au présent, c'est un temps qui pour ma part m'apparaît plus malléable. Mais, ayant l'esprit frappé et contradictoire, j'ai écrit tout un Drarry à l'imparfait, un OS de 15 000 mots à peu près. Juste, merde, je l'aime cet OS ! C'est un après-guerre qui défile sur des années. Mais putain de bordel à cul fait chier, l'imparfait semble m'empêcher de poser correctement le mot fin. C'est un temps que j'aime aussi, mais ce n'est pas ma pâte à modeler préférée. Question qui tue, lecteurs et écrivains, je fais quoi ? Je me le refais en mode « Présent, t'es ma cam, je baise l'imparfait, mais c'est avec toi que je fais l'amour », ou j'essaie de sortir de ma zone de confort parce que « Un peu de gravier sans lubrifiant n'a jamais tué personne, serre les dents » ? Merci de vos éclairages éclairés p

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ET POURTANT...

La première fois, c'est comme un coup de tonnerre sans signe avant-coureur. Le ciel est gris, mais pas au point de promettre l'orage. Il ne s'y attend pas. Il n'y a aucune raison pour que ça arrive.

Il est juste en colère. Il a envie d'insulter, de cracher aussi. Ce n'est pas nouveau, c'est même devenu une forme de normalité. S'engueuler avec Potter ? Logique. Ce crétin le cherche sans arrêt. Ou est-ce lui ? Certainement. C'est vrai qu'il aime assez voir le héros de ces dames perdre ses moyens au moindre petit pic. Trop de fierté, Saint Potter. Ça le perdra.

Peut-être qu'il apprécie qu'il le fusille du regard, ça le fait jubiler. Il hameçonne ses iris gris et Drago devient le centre de son monde. Parce que Potter est comme ça, entièrement dévoué sur ce quoi il se focalise. Alors, pendant quelques interminables secondes, ce crétin n'a d'yeux que pour lui et y injecte autant de fureur que possible. C'est comme un feu verdoyant s'opposant à sa glace.

Drago adore ça, le voir perdre ses moyens. Du moins, en temps normal. D'habitude il y a toujours quelqu'un pour intervenir avant qu'il n'en vienne aux mains. Ils font leur petit spectacle quotidien et le monde les sépare. D'ordinaire.

Mais cette fois, ils sont seuls. Drago ne se souvient même plus comment ça a commencé. Il a certainement dit une connerie, un truc pas sympa sur lui ou sa famille ou sa condition de héros, pour ce qu'il en sait. Il ne mémorise pas toutes les saloperies qu'il lance uniquement dans le but de faire grandir ce feu dans les yeux de son ennemi. Il le fait parce qu'il aime le voir brûler.

Potter se consumant de rage, ça vaut son pesant d'or. Quand il n'est pas sur le point de lui en mettre une. C'est lui où depuis qu'il a débuté les épreuves de la coupe des trois/quatre sorciers, il est un brin prédisposé à l'éruption d'agressivité physique ? Il l'a collé au mur et le contraint d'une main sur le torse. Drago déteste avoir mal, vraiment.

– Lâche-moi ! crache-t-il en essayant de se dégager.

Mais ce connard a toujours été plus costaud que lui.

– Tu fais moins le malin quand il n'y a personne pour te sauver, Malefoy !

Et sa fureur est tellement palpable que Drago réussit à mettre de côté la sienne pour sourire. Il va sans doute s'en manger une, mais il adore vraiment le voir comme ça. Échevelé, essoufflé, bouillant de hargne. Il veut bien être malmené une seconde de plus pour ne pas en perdre une miette.

– Tu vas m'en fiche une, Potter ? demande-t-il en grimaçant dans son rire quand la poigne sur sa cage thoracique se fait plus douloureuse. On en est rendu à se chiffonner comme des Moldus ?

– Sûr que sans baguette, tu ne vaux plus grand-chose, Malefoy, dédaigne Potter en le relâchant non sans lui faire mal au passage.

– Je n'ai pas été élevé par des animaux, moi, peste-t-il en observant sa propre allure débraillée.

Sa coupe doit être dans le même état. Il passe ses doigts dans sa tignasse blanche et Potter affiche un air narquois si agaçant que Drago le toise de haut en bas sans cacher son dégout.

Et puis, tout bascule, comme ça, sans raison. Un moment leurs regards se heurtent, celui d'après ce sont leurs bouches. Potter l'a de nouveau plaqué au mur, mais cette fois son attaque est bien plus vive. Drago aimerait dire qu'il s'en défend, mais pas du tout. C'est lui qui attrape sa nuque, qui immisce sa langue, qui cherche la sienne.

Potter râle et s'enfonce dans sa bouche avec un tel besoin que Drago gémit littéralement. Tout son corps s'échauffe en une seconde. Si violemment que sa tête lui tourne. Il discerne à peine ses yeux verts assombris de désir tant les siens peinent à rester ouverts. Harry est collé à lui, ses mains cherchant brusquement le contact de sa peau et c'est si foutrement excitant que Drago se retrouve à le mordre et à baiser sa bouche comme un affamé.

Une paume sur sa taille, ses reins, le creux de son dos. Drago s'entend gémir désespérément au touché. Tout son corps s'embrase, il bande comme jamais et se pâme dans cette bouche autoritaire et insatiable. Le fait que ce soit Potter semble décupler ses impressions. Il étouffe.

– Malefoy, soupir Potter en enroulant sa langue autour de la sienne alors que sa main s'aventure plus loin, plus fermement sur sa peau.

Merde, c'est vraiment bon. Drago en perd tous ses moyens. Il n'est plus qu'envie de sexe. Le parfum de Potter et partout, sa langue est impérieuse, son goût est terriblement électrisant. Il réalise à peine qu'il cherche lui-même à le toucher, qu'il le débraille plus que jamais. Son instinct a pris le relais et il se laisse guider entre deux geignements désespérés d'en obtenir toujours plus.

Sa fièvre l'enivre totalement. Potter semble être dans le même état déplorable.

– Là, gémit Potter sans qu'il ne sache seulement pourquoi.

Il est trop occupé à passer sous les pans de sa chemise pour penser à autre chose. Il frémit en touchant sa peau brulante, en s'accrochant à ses reins pour rapprocher rudement leurs bassins. Sentir leurs sexes entrer durement en contact lui fait râler un grognement terriblement animal.

Potter est fébrile et ça empire l'état de Drago, son besoin de lui, son envie de jouir. Il ne sait pas comment ni pourquoi ils se retrouvent dans une salle mal éclairée, lui entre les jambes de Potter à moitié assis sur un bureau. Il sait juste qu'il veut plus. Son bassin bouge tout seul et ça le rend dingue tellement c'est bon.

Potter aussi s'il en croit ses gestes gauches et précipités qui cherchent clairement à le déshabiller. Ils s'embrassent tellement mal, tellement sale, que Drago n'en peut déjà plus, même s'il en veut toujours plus. Il parvint à ouvrir la chemise de Potter, ou à la casser, il n'en sait rien. Il ne sait plus rien. Juste qu'il peut toucher sa peau, son torse, et l'entendre gémir de plus en plus rapidement.

Sa propre chemise s'ouvre en grand et quand leurs torses se collent, Drago devient incapable de l'embrasser tant il se sent foudroyé par l'impression. Il délaisse une plainte tribale et Potter y répond avec le même plaisir désespéré. Bouches ouvertes l'une contre l'autre, ils respirent difficilement.

Leurs regards embrumés s'accrochent et leurs langues recommencent à se chercher doucement. Lentement. Langoureusement. Drago ose à peine bouger, il est à deux doigts de jouir dans son froc. Potter est mal en point et vibre en gémissant sans discontinuer. Ou est-ce lui ? Drago n'en sait plus rien. Il sait juste que s'il continue à se frotter comme ça contre son sexe bandé, leurs torses dénudés et affolés l'un contre l'autre, il va s'oublier dans l'orgasme qu'il sent monter en lui à une vitesse folle.

– Malefoy, supplie Potter en agrippant durement sa taille pour presser leurs bassins ensemble.

– Chuuuut, s'entend-il geindre en fermant les yeux pour essayer de retenir sa jouissance.

Ils collent leurs fronts ensemble, essaient de respirer, mais rien n'y fait, Drago n'arrive pas à se calmer. Trop de peau, de chaleur, de lui, de désir.

– Bouge, Malefoy, implore Potter, totalement fébrile, se frottant à lui en reprenant d'assaut ses lèvres.

Drago perd pied. Un instant, il se laisse faire, celui d'après, il dévore Potter, sa gorge, le creux de son épaule. Il est mu par un désir si hardant qu'il ne voit plus rien d'autre que son besoin d'atteindre leurs jouissances. Il ouvre les pans de son pantalon, grisé des râles rauques qui échappent à celui qui frémit tout entier. Leurs bassins s'entrechoquent. Harry se tend sans le lâcher, cesse de respirer, jouit de tout son corps, et cela suffit à achever Drago qui se déverse dans son pantalon en se pâmant contre la gorge bruyante de Potter.

Il s'agrippe à lui de peur de tomber tellement c'est violent et bon et complètement exaltant. Il a l'impression qu'il ne redescendra jamais tant c'est haut et grisant. Il se tient encore à Potter quand il se sent doucement atterrir. Toujours contre son cou, il l'embrasse, y glisse la langue, profondément satisfait d'entendre Potter réagir et lui offrir davantage sa gorge à baiser.

Son cerveau s'est complètement fait la malle. Il picore des baisers sur son cou, sa mâchoire, sa joue, reprend doucement sa bouche et Harry lui rend son attention, ses doigts toujours profondément ancrés dans ses reins. La sensation de son sperme refroidissant dans son caleçon est des plus désagréable et il grimace. Mais d'un autre côté, il n'a pas envie d'arrêter de l'embrasser.

Dilemme.

Le chahut dans le couloir décide pour eux et ils s'écartent pour regarder la porte.

– Merde, réalise Potter en le poussant pour pouvoir remettre sa chemise. Il doit être treize heures…

Drago s'éloigne à peine, incapable de ne pas le regarder. Il est complètement perché. Il ne comprend rien de ce qui vient de se passer, juste qu'il déteste la façon dont c'est en train de s'achever. Il secoue la tête, essaie de dégriser, rien n'y fait. Il est complètement à l'ouest.

Potter est déjà à peu près présentable que lui est encore à moitié torse nu, complètement débraillé, les cheveux partant en tous sens. C'est seulement quand Potter entreprend de lui fermer sa chemise qu'il réalise qu'il a bogué.

– Laisse, c'est bon, souffle-t-il en prenant le relais.

Il décale les boutons et peste mollement en recommençant correctement. Quand il redresse le visage, une main dans les cheveux pour essayer de les discipliner, il tombe dans un regard vert un brin moqueur.

– Quoi ? se défend-il sans réussir à y injecter beaucoup d'agacement.

Potter hausse simplement les épaules, sort sa baguette et les nettoie d'un même sort avant de la rengainer rapidement.

– Je file, lâche-t-il sans un dernier regard avant de simplement quitter la pièce.

Et peut-être que Drago ne dégrise pas plus malgré ce départ plus que précipité.

Le début d'après-midi s'avère être un véritable désastre. Drago ne sait même plus quoi inventer pour expliquer la raison pour laquelle il semble devenu incapable de coordonner ses mouvements. Dès qu'il arrive à se concentrer sur quelque chose, ses souvenirs l'assaillent et son cerveau se barre. Surtout parce que ça l'excite. Il se tape vingt-sept érections en moins de deux heures. C'est handicapant.

– Tu es sûr que ça va ? demande Pansy de sa voix aiguë trop inquiète.

– Ça va, peste-t-il en la fusillant du regard juste parce qu'elle parle et que ça le sort de ses pensées et qu'il a très envie de penser.

– On est en cours de sortilège, rappelle la jeune fille sur la défensive.

– Et alors ?

– Tu as ton livre d'histoire de la magie ouvert, intervient Blaise en arquant un sourcil. Et tu attends que le temps passe.

Drago ose un regard autour de lui. Tout le monde à sa baguette de sortie et s'exerce sur un sortilège de réparation avancé. Il grimace et range son livre avant d'essayer de se prêter au même exercice que les autres. Penser à la peau de Potter n'est pas une bonne idée. Ni même songer à sa saveur et à ses gémissements. Pas s'il en croit son incapacité soudaine à lancer un sortilège des plus simples.

La soirée s'annonce un peu mieux, surtout parce qu'il n'est plus obligé de se concentrer sur ses cours. À l'heure du repas, il est attiré par un cri à la table des Gryffondor. Potter vient de faire tomber son verre et l'eau apparemment glacée a atterri directement sur miss Granger.

– Harry ! se plaint-elle devant un Potter tout ce qu'il y a de plus honteux. Mais qu'est-ce qui t'arrive aujourd'hui ? Tu fais vraiment n'importe quoi !

La jeune femme se sèche d'un coup de baguette magique et change de place pour laisser plus d'espace à son meilleur ami. Et Drago sourit largement. Non parce qu'il se moque, mais parce qu'il est profondément satisfait de savoir que son ennemi de principe se retrouve, à quelques détails près, dans le même état que lui.

Leurs regards se croisent et Drago sent son cœur s'envoler dans sa poitrine. Il a tellement envie de sa peau que la sienne le tiraille. Il se mord la lèvre et Harry détourne ses yeux flamboyants de désir. Merde. Il faut qu'il se barre d'ici. Il se lève.

– Où tu vas ? s'inquiète Pansy en retenant son poignet.

Il s'en détache en la toisant méchamment.

– Me faire du bien, susurre-t-il en arquant plusieurs fois les sourcils alors qu'elle se met à rougir jusqu'à la racine des cheveux.

Ha les filles, de vraies prudes.

Il quitte la grande salle et se passe les mains dans les cheveux, perturbé. Il espère que le poids du regard qu'il lui brûle la nuque est celui de Potter. Qu'il a quitté sa table pour le suivre. Il dépasse le grand couloir pour tourner à l'embranchement qui mène à sa salle commune et ose un regard derrière lui. Personne. Autant pour lui, il est juste à cran.

Au moment où il atteint presque les escaliers amenant au sous-sol, il se sent attiré sur le côté. En dix secondes il se retrouve agressé par une bouche impérieuse et s'entend gémir de satisfaction. Potter attrape sa nuque, marche à reculons et les enferme dans un fichu placard à balais.

– Sérieusement, Potter ? raille-t-il avant de geindre à cette langue trop avide.

Puis c'est reparti. Ils se cherchent, s'atteignent, s'étreignent, et Drago perd la tête de la plus enivrante des manières. Il se sent devenir exigeant, brutal, impatient, et Harry n'est pas dans un meilleur état. Cette fois, Drago le déshabille un peu plus, un peu mieux, et va jusqu'à lui retirer une partie de son pantalon. Potter dans le plaisir est sans doute la chose la plus excitante au monde.

– T'arrête pas, répète-t-il en boucle et à bout de souffle.

Il est collé au mur, la tête rejetée en arrière, et son corps tremble entièrement sous ses caresses emportées. Il est beau, tout offert à ses moindres caprices. Drago gémit en collant leurs ventres dénudés ensemble tout en embrassant son cou, ses clavicules, ses épaules. Il a envie de le ravager. Il glisse ses deux mains sur son fessier et mime l'acte avec une forme d'empressement pitoyable.

– Baise-moi, gémit Harry et Drago se fige pour encaisser la vague d'excitation qui lui vole ses dernières miettes de raison.

– Putain, Potter…, expire-t-il, si grisé qu'il peine à respirer. Dis pas des trucs comme ça quand je suis dans cet état…

Et ça sonne si foutrement déplorable qu'il essaie de se ressaisir. Mais rien n'y fait, il est de nouveau trop près de jouir. Il recule à peine, juste pour mettre assez de distance entre leur peau pour ne pas embrasser l'extase avant d'avoir pu pleinement profiter de son corps et de son état lamentable.

Harry, totalement débraillé, c'est une pure folie. Que Drago soit damné, parce que c'est sans conteste la plus belle vision de sa foutue existence. Il est tellement fébrile que ça en est dément. Drago a la vue floue de désir, et plus il regarde sa peau vibrer, ses lèvres entrouvertes sur une respiration gémissante, moins il y voit clair.

– Merde, souffle-t-il difficilement en caressant sa taille, son ventre pris de sursaut d'excitation sous ses doigts, ses reins brûlants.

Harry semble abattu par le plaisir et Drago doute qu'il soit même conscient de se trémousser outrageusement, avide de contact. Il ne va pas tenir trois minutes s'il continue. Il passe sa paume entre ses cuisses, hypnotisé par les réactions de Potter qui suffoque complètement. Il remonte sa main entre eux, sent le sexe dur sous sa paume, presse, caresse durement.

Les sanglots de Potter le rendent malade d'envie. Drago tient à peine debout et s'appuie de tout son corps contre Harry, bouche entrouverte contre sa gorge offerte. Il continue sa caresse, lente, dure, alors que Potter tente d'écarter davantage les cuisses. C'est tellement bon.

– Malefoy, supplie Harry en essayant de se donner du plaisir contre sa main.

Il s'accroche désespérément à lui. Ça fait mal. Mais c'est bon. C'est diablement bon. Drago essaie d'ouvrir son propre pantalon, se loupe deux fois tant ils sont étroitement serrés. Il finit par y arriver et délaisse un râle de pur plaisir quand il parvient à coller leurs sexes à peine vêtus ensemble.

Harry attrape ses cheveux pour tirer sa tête en arrière. Il fond dans sa bouche et commence à l'embrasser avec hargne. Drago parvient tout juste à réunir ses pensées pour dévêtir leurs sexes et les prendre en main. Puis tout est flou, fou, démentiel. Ils ne sont plus que deux masses gémissantes tentant misérablement d'atteindre la jouissance en baisant gauchement son poing.

L'orgasme le fauche si violemment que Drago en est ébloui et s'écroule à moitié sur Potter qui s'extase bruyamment. Leurs corps sont parcourus de soubresauts irrépressibles et ils s'accrochent méchamment l'un à l'autre. C'est encore meilleur que la première fois. Encore plus haut également.

Drago met une éternité à redescendre. Quand il le fait, il sent Harry déposer de petits baisers sur son cou, sa joue, de nouveau son cou. C'est léger, presque volatil. Il réalise qu'il mordille l'épaule de Potter. Il le grignote. Il ne sait même pas quand il a commencé. Il recule légèrement et tombe dans un regard vert incroyable, si intense malgré le manque de lumière que ça semble presque irréel.

Ils s'embrassent doucement, yeux ouverts.

– T'es totalement ma cam, s'entend-il dire alors que Potter arrête aussitôt de l'embrasser.

Merde, il n'aurait jamais dû dire ça. C'est sorti tout seul. Ce n'est pas sa faute. Il n'aurait peut-être jamais su qu'il le voulait à ce point si l'autre n'avait pas foncé sur sa bouche en premier lieu. Parce que c'est Potter qui lui a sauté dessus, il en est quasiment certain.

Leurs regards s'affrontent et Harry fronce les sourcils une seconde. Drago grimace et recule un peu, la main souillée par leur jouissance. C'est bon, il n'a pas envie de voir toute une batterie d'états d'âme passer par ses yeux verts. Il a dit qu'il était sa cam, pas qu'il voulait l'épouser et encore moins qu'il l'aimait.

Drago sort sa baguette, les nettoie sommairement avec un sort et commence à se rhabiller sans plus chercher à croiser son regard. Une fois fini, il le scrute enfin. Potter peine à cacher son amusement et lui a envie de lui en fiche une sans raison.

– Quoi ? peste-t-il en se renfrognant.

– Rien.

– C'est ça, s'agace Drago en remettant sa chemise dans son pantalon.

Il s'apprête à quitter leur placard, mais Harry le retient. Il se retourne pour lui lancer un mauvais regard.

– Je trouve la situation marrante, Malefoy, c'est tout, admets doucement Harry, retenant visiblement un rire nerveux. On est comme… enfin… c'est toi et moi, tu vois ?

Pris d'un élan irréfléchi, Drago attrape sa mâchoire presque brutalement et écrase sa bouche sur la sienne. C'est violent, c'est agressif, c'est coléreux, et Harry lui rend avec la même férocité. Quand ils rompent le baiser, ils sont tous deux à bout de souffle.

– Toi et moi, Potter, susurre-t-il sans quitter des yeux les iris flamboyants de son ennemi de principe.

Et ça sonne étrange. Comme une menace, une promesse, quelque chose auquel aucun d'eux ne semble préparé. Sans savoir la raison pour laquelle il a dit ça ni pourquoi il est si contrarié, Drago quitte leur cachette et Harry le laisse faire sans essayer de le rattraper.

Le lendemain, Drago se sent littéralement épuisé. Pourtant, il a vraiment très bien dormi. Même carrément mieux que bien. Et s'il a rêvé d'un regard intense plongé dans le sien et de baisers acidulés, ce n'est pas ça qui l'a empêché de roupiller comme un bébé. Peut-être qu'il voulait juste rester au lit, continuer de rêver, et que la perspective d'une journée de cours lui donne envie de se jeter du haut de la tour d'astronomie.

Ça doit être ça.

Il se traine littéralement dans la grande salle. Lui, d'ordinaire si droit et bien élevé, attire même quelques regards étonnés. Il offre des doigts d'honneur ce matin, plus rapide qu'une insulte et aucune réflexion préalable, à ce stade, c'est carrément du prêt-à-porter. Le langage des signes a du bon.

Délibérément, il évite de chercher un certain Gryffondor dont la voix brisée de plaisir est devenue sa musique préférée en moins de vingt-quatre heures. Pathétique. Ils ont cours de potion ensemble aujourd'hui, ça va être l'horreur. Drago sait déjà qu'il ne va penser qu'à ça. Il râle et se frotte les cheveux.

– Tu couves peut-être quelque chose, s'inquiète Pansy et Drago la dévisage avec un ennui certain.

– Ouais, je la sens d'ailleurs grandir.

– De quoi ?

– Mon envie de t'envoyer chier, Pansy, achève-t-il en souriant faussement devant sa mine renfrognée. Ha bah, elle vient d'éclore on dirait.

Cette fois, c'est elle qui lui parle en langage des signes et lui la provoque avec un clin d'œil exagéré.

Moins de deux heures plus tard, il est dans le cachot de Rogue, du côté droit des Serpentard, Potter deux rangs derrière lui du côté gauche Gryffondor. Il n'a qu'une envie, se retourner pour le regarder. Il suit à peine les consignes trop concises de leur professeur qui ne fait pas le moindre effort pour essayer de remonter le niveau de la classe. Drago n'a pas vraiment à se plaindre, il a de réelles prédispositions pour les potions.

Pas aujourd'hui, certes, mais le reste du temps, il est vraiment doué.

Une demi-heure qu'il essaie de se concentrer sur sa préparation quand il cède à son envie de regarder par-dessus son épaule. Il tombe aussitôt dans un regard vert. Aucune discrétion possible, Potter est branché sur son état d'esprit. Il est tellement absorbé par ses yeux gris qu'il met ses ingrédients à côté de son chaudron.

Drago pouffe discrètement et Potter lui offre son majeur. Décidément, c'est une journée à mettre à l'honneur. Et là il fait une bourde, parce qu'il est lui et qu'il ne réfléchit pas spécialement avant d'agir. Il pointe sa baguette sur les ingrédients et les dirige vers le chaudron pendant que Harry touille. Il pense vraiment que c'est la chose à faire sur le moment, jusqu'à ce qu'il tombe dans le regard suspicieux de Granger.

– Professeur ? demande aussitôt cette idiote en levant haut la main.

Drago grimace en retournant à son travail.

– Professeur ? insiste-t-elle alors que Rogue essaie vraiment fort de l'ignorer. Drago Malefoy vient de saboter la potion de Harry.

Potter manque s'étouffer avec sa propre langue.

– Non, c'est bon, Hermione, tente-t-il peu discrètement.

– Je l'ai vu mettre quelque chose dans ton chaudron, Harry, se défend-elle vivement.

– Ce n'est rien, je t'assure.

– Harry…

– Miss Granger, cessez d'importuner la classe, sinon je me verrais dans l'obligation de vous punir pour votre insolence.

– Mais je l'ai vu !

– Pour votre gouverne, la potion de monsieur Potter à l'air en meilleure forme que la vôtre, alors si Malefoy l'a, comme vous le prétendez, saboté, croisez les doigts pour qu'il en fasse de même avec la vôtre.

Drago pince la bouche pour retenir son sourire et se retourne pour dédier un clin d'œil à une Granger rose de contrariété. Il joue avec le feu, il le sait, mais la voir fulminer à quelque chose de profondément satisfaisant.

– Monsieur Malefoy, vous resterez à la fin du cours.

La voilà, la bourde. Il n'a pas besoin de rendre des comptes à son parrain. Il déteste faire ça. Et si Granger l'a vu, il y a une infime chance pour que Rogue aussi. Et il n'y a aucune explication logique à son comportement autre que « J'ai envie de baiser Saint Potter et ma bite est un être vivant doté d'une conscience propre qui veut salir Potter plusieurs fois et dans plusieurs positions. ».

– Bien sûr, professeur, s'efforce-t-il de répondre sobrement.

Tous les élèves sont partis depuis deux bonnes minutes, mais Rogue ne fait pas mine de se préoccuper de sa présence. C'est l'un des traits qu'il déteste le plus chez Severus, son indifférence. Cette façon qu'il a de se faire attendre, comme s'il testait perpétuellement la patience des autres. Drago est tenté de se mettre en retard uniquement pour ne pas lui offrir satisfaction.

– J'ai fait une découverte étonnante, Drago, commence Rogue sans faire preuve du moindre étonnement.

Lui non plus ne l'est pas puisqu'il est certain que cette découverte est son aide malencontreusement mal venu à son ennemi.

– À quel propos ? demande-t-il toutefois, sans réussir le moins du monde à injecter une once de curiosité dans cette phrase censée être une question.

Son cœur bat plus vite, ses paumes sont moites et franchement, il n'est pas à l'aise parce qu'il ne sait absolument pas ce qu'il va dire ou faire dans les cinq prochaines minutes.

– Hier soir, en me baladant dans les couloirs, quelque chose m'a interpelé.

Drago retient son souffle. Non, pas ça. La rougeur grimpe si vite sur ses joues qu'il remercie le ciel que Rogue fasse semblant d'être inspiré par les parchemins qu'il regarde. Il va mourir. Son cœur est en train de se décrocher, il en est certain. Peut-être même qu'il n'est plus qu'à une artère de lui tomber dans le creux du ventre.

– Sais-tu ce qui a pu m'interpeler hier soir, Drago ?

– J'imagine que tu vas me le dire, tente ce dernier, à deux doigts se liquéfier de honte.

– J'étais dans ma réserve en train de chercher une potion et j'ai découvert qu'il en manquait une, continu Rogue avant de planter son regard noir dans le sien.

Et Drago est soulagé. Visiblement soulagé. Rogue arque un sourcil à sa réaction avant de devenir suspicieux.

– Tu vois de laquelle je parle ? insiste son parrain en le scrutant avec un intérêt renouvelé.

– Pas du tout, soupire Drago, se remettant tout juste de sa frayeur.

– Que croyais-tu que j'allais dire ? tranche Rogue en constatant son état.

Le Serpentard hausse les épaules et choisit une vérité qui apaisera la sombre curiosité de son parent. Si Rogue est trop suspicieux, il ne va plus le lâcher d'une semelle.

– Granger ? propose-t-il en grimaçant.

Bingo. Rogue se désintéresse immédiatement de sa petite personne et lui peut enfin relâcher ses dernières tensions dorsales sans se sentir passé au crible par le plus fin observateur de sa connaissance.

– Bonne journée, Drago, l'éconduit-il avec indifférence.

La journée n'est pas des meilleures. Au contraire, elle a même tendance à être tout l'inverse. Peut-être parce qu'il ne croise pas une seule fois Potter. Ou parce qu'il sait que son entrainement de Quidditch va finir tard et qu'il ira manger après tout le monde, donc qu'il ne croisera pas plus Potter. Ou peut-être simplement parce qu'en moins de deux jours, Potter est devenu une échelle d'appréciation de ses journées, ce qui est vraiment contrariant.

L'entrainement de Drago est lamentable. Il aimerait avoir une batterie d'excuses pour justifier sa piètre prestation, mais à part son absence momentanée de cerveau, il n'en a aucune. Quand le capitaine de l'équipe lui hurle dessus, il lui envoie un doigt d'honneur et descend de son balai sans même chercher à comprendre. Le voilà qui quitte l'entrainement sous les regards exaspérés de ses camarades.

Être un Malefoy a du bon. Les sorties théâtrales. Les caprices de Start. Une place assurée et la certitude de la garder, quel que soit son comportement. Pourquoi bouder ses privilèges ? De toute façon, il est crevé.

Drago se rend aux vestiaires et se change, rageur. Potter est en train de le transformer en fichu flan. Trois morsures sur sa peau et le voilà complètement accro. Faudrait peut-être qu'il songe à se sortir de cette impasse. Parce que c'est clairement une impasse. Ils ont beau se dévorer comme s'ils étaient le dernier met sur terre, ça ne change pas qui ils sont.

Il est en train de retirer le reste de sa tenue de Quidditch avec des gestes brusques quand il se retrouve plongé dans un regard vert impressionnant. Peut-être que Potter l'a ensorcelé. C'est vrai, ce ne serait pas si improbable. Ça expliquerait pourquoi il est dans un tel état après seulement une seconde de contact visuel.

Potter regarde son corps et, merde, c'est quelque chose d'être scruté par quelqu'un de suspicieux, mais c'est quand même le summum de l'être par quelqu'un de désireux. Il se sent à la fois grisé par une telle attention et terriblement nu. Mais il sait ce qu'il vaut. Il sait qu'il est beau. Les iris sombres et voilés de Harry le lui confirment sans ambages.

Il retombe dans ses yeux et ils s'observent sans un mot. Vu de l'extérieur, ça ressemble certainement à une future confrontation, mais à l'intérieur du corps de Drago, c'est le chaos. Son cœur est vif, sa respiration laborieuse et son sang irrémédiablement attiré vers le bas. Quand Potter franchit le pas qui les sépare pour fondre sur ses lèvres, il l'accueille immédiatement entre, sa langue quêtant déjà la sienne. Il a attendu ce fichu moment toute cette fichue journée, et son grognement est tribal et impossible à réfréner.

Les mains de Harry sont déjà partout et semblent allumer toutes ses terminaisons nerveuses. Drago s'entend gémir comme un animal blessé, mais c'est plus fort que lui. Ça le dépasse, cette tension, cette situation, cette excitation. Déjà il fourrage dans les cheveux de Potter, le contraint contre lui, avale ses geignements, cherche sa peau, son goût, sa délivrance.

C'est sans doute le pire endroit au monde pour batifoler avec Potter tout en restant discret, mais ils n'essaient pas très fort d'être discret en vue des sons qui leur échappent. Ce petit brin de lucidité pousse Drago à faire reculer Potter dans la cabine qui n'en est pas vraiment une. Ce ne sont que des tentures sur une tringle et sa baguette est à l'autre bout du monde.

– Potter, essaie-t-il alors que ce dernier quitte sa bouche pour embrasser ses clavicules et lécher son épiderme. Juste, faut vraiment… j'ai…

Mais sa phrase se perd dans un soupir grave et il oublie ce qu'il était en train de penser. Il pousse Harry et heureusement pour eux, l'un des rideaux épais fait face au mur et il s'y retrouve plaqué sans tomber dans le vide qui aurait pu se cacher derrière. Tout devient flou, bon, enivrant. Potter redevient cette petite chose frémissante qui éveille les pires instincts de Drago.

Déjà il ouvre sa chemise, son pantalon, si brut qu'il pète tous les boutons. Si on lui avait dit un jour qu'il s'étoufferait dans la bouche de Potter pour lui bouffer la langue, il aurait fantasmé comme pas possible sans essayer vainement de se l'interdire.

Leurs peaux se heurtent, se cherchent, et Potter essaie de frotter leurs bassins que Drago maintient pour les empêcher de partir trop vite. Il le veut nu, allongé. Pas qu'une pseudo baise contre un mur ne soit pas l'un des meilleurs plaisirs sur terre, jusqu'il y a quelque chose d'inachevé dans leurs échanges, de bâclé même.

– Putain, Malefoy, baise-moi, supplie Harry et le cerveau de Drago est court-circuité.

Une pseudo baise contre un mur, c'est parfait.

Tout du moins, jusqu'à ce qu'un grand fracas les surprenne dans leurs vocalises animales. Drago regarde par-dessus son épaule. Les rideaux sont toujours autour d'eux. Bien. Son cœur est rapide, son souffle si laborieux qu'il sur ventile. Il fait de nouveau face à Harry qui peine à reprendre son souffle.

Les rires de son équipe dansent autour d'eux. Merde. Ils sont fichus. Et s'ils ont entendu les suppliques de Potter ? Pire, s'ils restent là jusqu'à ce qu'ils sortent ?

– Les sorts d'insonorisation, ce n'est pas pour les elfes, raille Theodor en déclenchant d'autres rires.

Drago grimace, mais bande toujours comme un malade. Harry n'est clairement pas sans reste. Même encerclés, ils arrivent encore à se vouloir, c'est de la folie.

Potter le regarde droit dans les yeux tout en glissant une main dans son caleçon. Drago se retient de gémir, ce qui est foutrement frustrant et excitant à la fois. Ils reprennent leur baiser avec une lenteur improbable, silencieuse, étouffante. Harry semble faire un véritable effort pour ne pas émettre le moindre son et ça ne devrait absolument pas être si pathétiquement grisant. Mais ça l'est.

Drago vire sa main malhabile de son sexe et baisse un peu le boxer de Potter, puis le sien. Il cesse leur baiser pour lécher sa paume sans quitter des yeux celui qui peine à les garder ouverts. Harry s'accroche à ses reins et sa nuque avec une telle poigne qu'il en gardera certainement les marques. Il enroule ses doigts autour d'eux et étouffe le gémissement déplorable de Potter avec sa langue, même si lui-même souffre carrément de devoir taire la vague de plaisir qui se fracasse en lui.

Après ça, il oublie, s'oublie et Potter le griffe méchamment, à son plus grand plaisir. Jamais il n'aurait pensé que la douleur puisse être aussi exaltante. Le reste passe comme dans du brouillard. Son désir est si prisant qu'il est quasi certain de perdre toute discrétion, même s'il parvient à feutrer la déferlante de jouissance qui lui coupe le souffle et le fait vaciller sur ses jambes.

Quand ils redescendent de leur nuage de sexe et de pure débauche, ils semblent être de nouveau seuls. Potter est complètement défait. Et putain, qu'il est beau quand il est vulnérable à souhait. Ça ferait presque remonter tous les vices de Drago à la surface, surtout son excitation en fait. Mais il est un peu trop vidé pour l'heure.

– Dans les vestiaires, Potter, vraiment ? demande-t-il enfin en se détachant un peu de ce chiffon de sorcier Gryffondor divinement attrayant.

– C'était ça ou demain, souffle Harry en se décollant du mur avant de se passer une main faible dans les cheveux.

Il regarde inutilement autour de lui, comme s'il réalisait seulement maintenant l'endroit où ils se trouvent. Drago secoue la tête et sourit malgré lui. Ils ont un sérieux problème. Que leur haine ait caché du désir, soit, ce n'est pas très étonnant, surtout si Drago est franc avec lui-même et resonge à tous ses fantasmes peu élaborés ou un certain Héro est à genoux devant lui. Mais ils sont en train de virer animaux en rut.

Il grimace.

– Je vais en entendre parler, comprend-il en essayant de recouvrer ses esprits.

– Bonne chance avec ça, rit Harry sans une once de compassion.

– Et s'ils savent que c'est toi ? essaye Drago pour le réanimer et voir autre chose qu'une profonde satisfaction dans ses yeux verts.

De la crainte par exemple. Du malaise. Du rejet ? Quelque chose qui lui rappelle que ce qu'ils vivent est un genre de parenthèse de laquelle ils ne doivent surtout pas dépasser. Ils sont ennemis, non ?

Mais Harry se rhabille en haussant les épaules. C'est quoi ça ? Il s'en fiche ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

– Potter, essaie-t-il sans trop savoir ce qu'il s'apprête à dire.

Il n'a aucune foutue idée de ce qu'il est même censé penser. Trois orgasmes avec Saint Potter et il peut d'ores et déjà faire le deuil de son cerveau. C'est tellement affligeant.

Harry est rhabillé et se tourne vers lui, attrape sa nuque, embrasse ses lèvres, le tout sans le quitter des yeux. Drago est encore à poil, propre sans savoir comment. Potter mord sa lèvre avant de le lâcher et de reculer. Puis il se détourne et quitte l'endroit, le laissant seul comme un con avec des questions inintelligibles et des fantasmes à n'en plus finir.

Ce soir-là, quand il arrive dans la salle commune de Serpentard après avoir mangé en vitesse, il est certain que toute sa maison sait pour ses ébats. Blaise est hilare, les autres se marrent, mais rien de méchant. Bien au contraire. Ils sont plutôt admiratifs. Une forme de fierté gonfle en lui. Pansy quitte furieusement la pièce. Drago se laisse tomber dans le canapé et bâille sans faire mine d'être gêné par les regards.

– La prochaine fois que tu quittes l'entrainement pour baiser, Malefoy..., commence leur capitaine.

– Ce n'était absolument pas prévu, le coupe-t-il en rejetant la tête en arrière, épuisé.

– Putain, Drago, se moque Blaise. Tu ne t'es même pas arrêté ! Il n'y a vraiment que toi pour vivre bien le fait d'avoir un public dans un moment pareil.

– Je suis totalement mortifié, Blaise, répond-il laconiquement.

Et tout le monde rit, inconscient qu'il est réellement mortifié. La vérité est quelques fois la seule façon de mentir correctement. Il ferme les yeux, déglutit, et repense au dernier baiser de Potter. C'était vraiment spécial, comme s'il assumait déjà quelque chose que Drago est incertain de seulement vivre. Il faudra bien qu'ils en parlent.

Ou pas.

Les jours suivants sont un véritable bordel, dans tous les sens du terme. Drago passe ses journées à attendre l'instant où Potter va les enfermer dans le plaisir. C'est de plus en plus long, de plus en plus puissant. C'est plus fréquent aussi, et ça le rend dingue. Ça devient difficile de penser à autre chose. Il évite carrément de regarder Harry le reste du temps de peur de réagir trop vivement. Ça doit forcément se voir qu'il le désire comme un damné.

Quelques fois, il a l'impression que tout le monde sait pour eux. Comme s'ils se baladaient avec une fichue pancarte « Nous forniquons dans tous les recoins du château, simple ruse pour nous entretuer de plaisir ».

Theo le fait tiquer de nouveau le vendredi soir, quelques semaines plus tard.

– Je n'en reviens pas que Potter t'ait filé du parchemin ce matin.

Drago dissimule sa grimace. Il a zappé le sien et s'est retrouvé comme un con en cours de potion. Il allait le dire à Rogue, mais Potter est passé à côté et en a déposé un rouleau sur sa table sans un mot avant de s'installer à sa place comme si de rien n'était.

– Saint-Sauveur a juste voulu sauver les apparences, se moque ouvertement Blaise en sortant ses affaires pour finir ses devoirs.

Cette remarque agace prodigieusement Drago. Mais il se tait. Autant laisser les autres parler, ça évite d'avoir à se justifier. Theo n'est pas le seul à avoir remarqué que les deux ennemis les plus connus de Poudlard ont cessé de s'inventer des raisons pour se sauter dessus. Tout du moins, en public. Du reste, ils se sautent dessus d'une tout autre façon connue d'eux seuls. Granger l'a bien compris s'il en croit ses regards suspicieux qui passent de son meilleur ami à lui comme si elle tentait de résoudre une équation en doutant de sa trop grande simplicité.

Certains élèves attendent de les voir se chiffonner quand ils se croisent dans les couloirs. Mais rien. Ça va finir par jaser. Il faudrait peut-être qu'ils reprennent un peu du spectacle s'ils escomptent rester dans l'ombre des rumeurs. Drago en est là de ses réflexions, s'imaginant une façon de déclencher une dispute, quand Pansy se ramène et s'assoit devant lui.

Il la toise et elle pince un instant la bouche.

– Il parait que c'est un mec, attaque-t-elle de but en blanc.

Elle ne lui a plus parlé depuis des jours et c'est la seule chose qu'elle trouve à lui dire ?

– Donc rien qui remette en cause ta féminité, répond-il du tac au tac en se demandant à quel moment il est devenu assez sûr de lui pour la moucher sans avoir à réfléchir.

Pansy rougit furieusement et ouvre plusieurs fois la bouche sans émettre le plus petit son. Elle quitte la pièce dans une volée de cheveux noirs.

– Dur, lâche Theo, non sans sourire.

– Ça fait longtemps que tu aimes les bites ? demande Blaise sans lâcher des yeux ses devoirs.

– Depuis aussi longtemps que j'aime la mienne, Blaise.

– Est-ce que ça fait de moi un pédé ? s'inquiète aussitôt celui-ci en réalisant certainement tout l'amour qu'il porte à sa propre queue.

Drago secoue vaguement la tête, dépité.

– On l'est tous un peu, se marre Theodor, parce qu'il a le sens des compromis.

Et Blaise est visiblement soulagé. N'importe quoi. Qui lui a même filé des amis pareils ? Ils sont toujours mieux que Crabbe et Goyle, mais ce n'est pas encore le grand luxe.

Le dimanche matin, Drago hésite à se lever. Il est vraiment crevé. Bizarrement, il n'a pas envie d'affronter la grande salle, le monde, le petit déjeuner. Rien. Il n'a rien envie de faire autre que de rester dans son lit jusqu'au lendemain. La vieille, il n'a pas croisé Potter. Depuis leur premier baiser, ils n'ont pas passé un seul jour sans réitérer. Les derniers temps, c'est même passé à deux fois par jour.

Mais la vieille, rien. Et comme c'est toujours Potter qui le trouve, le coince, et lui qui gère leur plaisir, il ne sait pas quoi penser de ça. Sans doute rien. Il ne sait plus rien. Drago passe ses paumes sur son visage avant de se décider à se lever au moins pour aller pisser. Puis il retourne dans son lit à baldaquin et s'y enferme.

Il ne va pas bouger. De toute façon il n'a pas vraiment faim.

Une heure plus tard, quelqu'un tire le rideau. Il s'apprête à accueillir l'inopportun comme il se doit, mais ce qu'il voit le fige une seconde. Potter est dans son dortoir. Drago jette un regard dessus l'épaule de ce taré avant de le tirer dans le lit et de refermer le rideau. Un sort d'insonorisation plus tard et il peut enfin le toiser.

– T'as un sérieux problème, Potter ! Si quelqu'un te surprend dans le dortoir des Serpentard, tu vas finir cloué sur la porte pour l'exemple !

Mais Harry n'a pas l'air de beaucoup s'en formaliser. Il pose au pied du lit ce qui ressemble à une cape d'invisibilité et à genou, se rapproche, glisse sa main sur sa nuque et embrasse mollement ses lèvres.

– On s'est loupé hier, souffle-t-il en recommençant son manège.

Le cœur de Drago va exploser. Ils sont dans son lit. Tous ses neurones viennent de s'illuminer beaucoup trop vivement, survoltés, avant de s'éteindre aussi vite.

Dans. Son. Lit.

Il va mourir de plaisir.

Tout le sang a quitté ses hauteurs pour redresser plus que fièrement son intérêt. Harry avance jusqu'à être à cheval sur lui et Drago se voit à peine l'enlacer si étroitement qu'il leur laisse tout juste la place de respirer. C'est alangui, terriblement langoureux. Rien à voir avec leur fougue des derniers temps. La précipitation se contente de sévir dans leurs veines. Dans leur souffle. Mais leurs gestes sont puissants, lents, appuyés, comme s'ils avaient tout le temps du monde pour s'aimer.

Et que Merlin l'en garde, Drago est vraiment en train de l'aimer. Ses gestes l'aiment. Sa langue l'aime. Ses grognements l'aiment tant qu'ils pourraient presque le lui confier. C'est tellement puissant qu'il a le sentiment de sangloter plus que de gémir. Il pousse doucement Potter en arrière et s'installe entre ses cuisses.

Il arrête ses baisers pour le regarder, glisser ses doigts pâles dans ses cheveux corbeaux, frotter leurs nez ensemble. Il est d'humeur amoureuse et c'est si foutrement déstabilisant qu'il ne sait pas quoi faire de sa peau. Ça lui tombe juste dessus. Ça l'envahit entièrement. Ça décroche toutes ses convictions et il chute littéralement dans ce regard qui finira par le noyer totalement.

Potter à cette étincelle, cette flamme absinthe au creux de ses iris émeraude qui le consume entièrement. Drago embrasse ses lèvres avec déférence, le cœur prompt à éclater. Harry s'en émeut et son regard s'embut. Drago se sent dans le même état. Il se glisse entre ses lèvres et s'enivre de son souffle suave heurté de sentiments.

C'est la meilleure des sensations, même s'il n'est pas encore certain de pouvoir s'en relever.

Ils passent plus d'une heure à se toucher, à se caresser, à s'aimer. Ils s'embrassent, se relâchent, ne se lâchent plus du regard. Ils se contemplent avec une forme de dévouement fanatique. Drago ne sait pas quoi faire de ça, de cette folie pure qui les unit, de cette dépendance absurde. C'est Potter. C'est Harry Potter, mais au lieu de le rebuter, cette pensée lui plait au plus haut point.

Sa possessivité est à son comble et Harry qui murmure son prénom n'arrange pas le moins du monde son état. Ils sont nus et Drago empoigne, goûte, se délecte, gémit, savoure, se perd et devient complètement sourd. Il n'y a plus que Harry, sa peau, son corps, ses frémissements, et ce langage qu'ils apprennent d'une même voix enrouée saturée de plaisir.

Ils transpirent, ils s'extasient, ils s'égarent.

Ils jouissent, recommencent, et finissent par s'endormir étroitement enlacés.

– La première fois que je t'ai embrassé, commence Harry du bout des lèvres, je ne sais même pas ce qui m'a pris.

Il est bientôt midi et ils sont allongés en face de l'autre, les jambes emmêlées. Sa confidence grandit en Drago comme s'il venait de lui dire quelque chose d'exceptionnel. Ridicule.

– Je savais que c'était toi qui avais amorcé ça, se contente-t-il de répondre, inutilement fier.

Ils n'ont jamais parlé et maintenant il sait pourquoi. C'est piètrement lamentable. Pire conversation au monde. Leur rire bas est complice, ils n'ont pas tout loupé.

– Merde, lâche Potter maintenant sur le dos, en se passant une main sur la tronche. Je ne sais pas du tout ce qu'on est en train de foutre, tu le sais, hein ?

Il lui jette un regard interrogateur et Drago ne peut réprimer un rictus.

– Je crois que la plupart du temps tu ignores ce que tu fous, Potter.

– Pas faux…, rit-il en fixant de nouveau le plafond.

– Mais en général, ça te réussit, alors on verra bien.

C'est sorti tout seul et Harry se tourne vers lui, sourcil arqué. Drago est trop alangui pour rougir, il se contente de lui rendre son œillade.

– T'es totalement ma cam, murmure Potter en attrapant délicatement sa nuque pour caresser ses lèvres des siennes.

Le cœur de Drago est trop gros pour sa propre poitrine. Il est vraiment en train de virer flan sans saveur ni aucune tenue. Pitoyable. Et pour Potter.

Le monde va mal, très mal.

– On n'est pas censé se haïr ? souffle-t-il malgré cette crainte de poser la question à voix haute.

Harry sourit sur ses lèvres avant de s'immiscer entre en douceur.

Les jours suivants sont le début de quelque chose que Drago n'aurait jamais imaginé. Baiser avec Potter ? Pas de soucis, c'est un fantasme depuis qu'il sait se masturber. Le fâcher ? Son rêve depuis qu'il l'a croisé. Le toiser ? C'est une prédisposition génétique. Passer du temps avec comme un couple clandestin ? Inimaginable.

Et pourtant…


NDFDT comme Note De Fin De Texte : Alors les chatons ? Potable ou vous venez juste de mourir d'une overdose de sucre et de mauvais humour ? Je sais que le scénar ne casse pas trois pattes un canard, mais je me suis quand même bien fait plaisir, alors j'espère que ça s'est ressenti et que vous avez eu du plaisir.

À Savoir : Si ça vous a plu et que vous souhaitez une suite, c'est le moment de vous manifester avant que je saute sur une autre idée et fasse mon deuil de celle-ci.

Dans tous les cas : N'hésitez pas à souffler quelques mots à l'auteur qui est et reste votre serviteur à la petite semaine. Merci pour lui, donc pour moi, nous sommes à votre écoute, enfin moi, lui aussi, mais... bref.

Bien à vous,

PD comme Potterfoy-Dray (même si PD comme pédé également)