Bêta : Mokonalex

Assistante/Elfe de Maison : Mirabelle 31

Note de l'auteur : La fic est maintenant complète. J'espère que vous avez apprécié et pas trop pleuré. A bientôt pour Intolérance. Bonne lecture !

Note de Moko : Voilà, c'est fini ! Je vais enfin pouvoir ranger mes mouchoirs (mais gardez les vôtres à portée de main jusqu'à la fin de l'Epilogue ! Merlin m'en est témoin, j'adore tout ce qu'écrit Crapou, mais là je dois avouer que cette fic a été dure pour moi. J'espère que les prochaines seront plus joyeuses ! Je vous souhaite une bonne lecture .


Les prévisions de Ron Weasley se révélèrent exactes. A quatorze heures tapantes, ce dimanche-là, Lord Voldemort attaqua le Ministère de la Magie avec les vingt-trois Mangemorts (sur vingt-quatre d'origine) de son Cercle Intérieur et une cinquantaine de sous-fifres de l'acabit de Queudver. Fol Œil avait prévenu Amélia Bones, Kingsley Shacklebolt et Cornélius Fudge de cette possibilité. Si Cornélius avait eu de sérieux doutes, instillés par la langue venimeuse de Lucius Malefoy qui chuchotait un peu à son oreille, ces temps-ci, les autres n'avaient pas hésité. Toutes les ressources humaines du Ministère de la Magie avaient été réquisitionnées, et l'Ordre du Phénix se trouvait également sur les lieux.

Lorsque les douze cheminettes de l'atrium s'allumèrent en même temps pour laisser entrer une horde de sinistres sorciers vêtus d'armures de cuir noir, de lourdes capes à capuches pointues et de masques d'argent, il n'y avait pas âme qui vive dans le Ministère. Les Mangemorts, perplexes, déambulèrent dans les couloirs, cassant et détruisant tout ce qu'ils pouvaient en riant. On pouvait entendre les glapissements hystériques de Bellatrix Lestrange résonner dans le silence des couloirs. Voldemort, lui, pestait, contrarié de ne rencontrer aucune résistance. Il était persuadé que la mort de Potter avait bouleversé suffisamment les sorciers de la rue et que tous les employés du Ministère s'y étaient rués afin d'avoir les dernières nouvelles ou mettre au point un plan de bataille.

Le sot ignorait qu'il était tombé dans un piège. La totalité des Aurors, des Tireurs d'élite de baguette, des membres de la Police Magique, l'Ordre du Phénix au grand complet, les Langues-de-Plomb et certains employés volontaires étaient cachés au Département des Mystères. Ils regardaient la progression des Mangemorts sur des écrans de contrôle à la fascination d'Arthur Weasley.

Une section du Département des Mystères en lien avec le Département de Liaison avec le Monde Moldu étudiait la technologie des Moldus afin de l'adapter à leurs besoins et surtout qu'elle puisse fonctionner dans des lieux chargés de magie sans être détruite ou rendue hors d'usage. Les caméras de surveillance, les micros et autres inventions fascinantes (dixit Arthur Weasley) avaient été des choix particulièrement prisés des sorciers de ce département. Tout le monde voulait travailler sur ces objets qu'ils avaient découverts avec incrédulité par la grâce d'un Langue-de-Plomb né-moldu. Comment diable les Moldus avaient-ils donc pu inventer des choses pareilles ? Et sans magie ? Ils avaient été particulièrement choqués également d'apprendre que les Moldus voyageaient dans l'espace, étaient allés sur la lune il y avait des décennies, qu'ils pouvaient voyager sous les mers à des profondeurs abyssales, et surtout qu'ils avaient des armes terrifiantes, qui lancées depuis l'autre bout du monde, pouvaient rayer une ville particulière de la carte en quelques secondes.

Une technique curieuse avait été adoptée, pour ce combat qui n'en était pas vraiment un pour le moment. Des Elfes-de-Maison, appartenant au Ministère de la Magie et tous volontaires, s'étaient rendus invisibles. Et pour une excellente raison ! Les Révélasorts de présence humaine tels que le très connu Hominum Revelio ne fonctionnaient pas sur les Elfes-de-Maison. Aucun sorcier de sang-pur ne prêtait attention à ces discrètes petites créatures serviles et ce fut bien leur tort.

Les Elfes, invisibles, étaient disséminés partout dans le Ministère et surveillaient également les Mangemorts. Tous étaient porteurs de Portoloins se déclenchant avec un mot particulier, en l'occurrence le mot « vilain » car pour les Elfes, ils étaient tous des vilains. Lesdits Portoloins étaient des sortes de petites bestioles ressemblant à des araignées et créées par les jumeaux Weasley. Lancées sur quelque chose ou quelqu'un, elles s'y agrippaient férocement en toute discrétion. Une fois la bestiole accrochée, l'Elfe n'avait plus qu'à dire « vilain » et le Portoloin expédiait le Mangemort attrapé dans une pièce remplie d'Aurors qui n'avait plus qu'à stupéfixer le crétin masqué. Donc, à chaque fois qu'un Mangemort se trouvait isolé, ou hors de vue de ses camarades, comme le dernier d'une file, il disparaissait avant de comprendre ce qui lui arrivait ou de pouvoir alerter ses amis.

Le Mangemort, stupéfixé et désarmé, était ensuite fouillé, déshabillé intégralement et rhabillé d'un bel uniforme rayé avec un matricule tout neuf pour la prison des sorciers. Les sous-fifres furent les plus faciles à avoir. Queudver fut d'ailleurs l'un des premiers, à la grande joie de Remus Lupin qui s'était porté volontaire pour -en quelque sorte- venger la mort d'Harry. Pas que Voldemort eut grand-chose à y voir, mais quand même ! Dumbledore étant à Azkaban, il fallait bien un exutoire à sa rage.

Du Cercle Intérieur, Selwyn et Travers furent les premiers. Et puis Rowle et Dolohov au plaisir profond de Maugrey Fol Œil. McNair les rejoignit rapidement, ainsi que les jumeaux Carrow et le père de Théodore Nott. Mulciber et les frères Lestrange furent coincés alors qu'ils tentaient de forcer l'entrée du Département de la Justice Magique. Quelqu'un émit en riant l'hypothèse qu'ils cherchaient leurs dossiers pour les faire disparaître. Lucius Malefoy fut un grand choc pour Cornélius Fudge à qui on dut faire respirer des sels magiques. On était passé à deux doigts de l'Enervatum

Voldemort, lui, se dirigeait vers le bureau du Ministre accompagné de sa fidèle Bellatrix et de son serpent Nagini.

Et là, les jumeaux Weasley firent encore des merveilles. Un rat mécanique recouvert de peluche et bourré de C4 (merci Mondingus Fletcher pour ce merveilleux cadeau…) fut lâché dans le couloir du Niveau Un où se trouvaient les services du Ministre, son bureau et d'autres tels que le Trésor Magique ou le Service de l'Enfance Magique. Dès que Nagini vit le rat, elle se jeta dessus et l'avala au grand plaisir de Bellatrix que cela amusait toujours.

Elle n'eut pas le temps de rire longtemps. Un récepteur fonctionnant sur la magie ambiante était placé à l'intérieur du rat, bien entouré par le C4. Fred tenait l'émetteur entre ses mains, et lorsqu'il vit Nagini gober le rat, il appuya sur le bouton. On eut le temps de voir l'explosion tuant le serpent et arrachant un bras et la moitié du corps de Bellatrix avant que la caméra abimée par la déflagration ne s'éteigne, laissant un écran gris rempli de neige, à la perplexité d'Arthur qui voulait tenter un Reparo sur le moniteur de contrôle.

Voldemort allait être furieux et sur la défensive. Lorsque les nouvelles arrivèrent que tous ses sbires étaient au frais sous la bonne garde des Détraqueurs, Remus quitta sa chaise.

Il s'était porté volontaire pour aller liquider le Mage Noir. Il avait argué qu'il avait perdu toute sa famille à cause de lui : James et Lily, Sirius mais également Harry, pour une raison qu'il ne s'expliquait pas. Amoureux de Rogue ? Vraiment ? Et c'était réciproque ? Par Merlin, Sirius n'aurait jamais digéré ça !

Et puis, il avait déclaré qu'étant un loup-garou, il était plus résistant aux sorts. Au début, on lui avait refusé catégoriquement ce « privilège » arguant qu'il n'était qu'un civil et que c'était un boulot d'Auror. Mais il s'était mis à gronder sourdement, comme un animal enragé et ses yeux étaient devenus jaune luisant. Visiblement Lunard était très proche de la surface et extrêmement susceptible depuis la perte du dernier membre de sa meute…

On avait donc laissé Remus aller « au casse-pipe » car ils étaient tous persuadés que c'était une mission suicide. Tonks, la jeune Auror aux cheveux roses avait bien tenté de l'en dissuader, mais bien que Remus ait sur le moment paru sensible à ses arguments, il n'avait finalement pas cédé.

Un Elfe popa donc Remus dans le couloir du Niveau Un. Les autres avaient prévu de lui laisser deux minutes d'avance, ensuite ils se précipiteraient tous et achèverait le Mage Noir qui n'avait plus de soutien logistique.

En percevant le transplanage elfique, Voldemort leva les yeux, baguette brandie devant lui. Il était penché sur le cadavre de Bella, après avoir aperçu son serpent déchiqueté par l'explosion.

— VOUS ALLEZ PAYER ! hurla-t-il, un Avada Kedavra au bord des lèvres.

Mais le sang qui avait inondé le couloir, excita Lunard encore un peu plus. Et pour la première fois de sa vie, Remus Lupin accepta de lui laisser le contrôle. Il n'avait plus rien à perdre, alors pourquoi pas.

Et Lunard apparut, en une fraction de seconde, tel un animagus, et ce n'était même pas la pleine lune. Surpris, Voldemort recula d'un pas.

AVADA KEDA- commença-t-il, mais la phrase mourut sur son absence de lèvres.

Une patte velue et puissamment griffue venait de s'abattre sur son bras et le déchiqueter en grossier lambeaux de peau, de chair et d'os. Il poussa un hurlement déchirant qui s'étrangla brusquement. La seconde patte de Lunard venait de le décapiter. La tête chauve du Seigneur des Ténèbres roula sur la moquette et des jets puissants de sangs vinrent inonder le revêtement pourpre tandis que quelques soubresauts agitaient le corps décharné tombé à terre.

Aussitôt, Lunard se calma et Remus reprit le contrôle. Les yeux jaunes redevinrent brun ambré et le loup-garou se transforma en humain. Le sorcier reprit sa baguette tombée à terre pendant sa première transformation et en essuya le sang qui la souillait, en la frottant négligemment sur sa robe déchirée. Un Reparo plus tard, les dégradations subies par les vêtements n'étaient plus qu'un mauvais souvenir. Remus entendit la porte du Niveau Un s'ouvrir au large en claquant contre le mur et une cavalcade de pas retentit alors, assourdis par l'épaisseur du luxueux revêtement de sol.

— REMUS ! cria Tonks, soulagée, en le voyant indemne.

Kingsley Shacklebolt et Amélia Bones s'immobilisèrent interloqués, devant la scène d'apocalypse qu'ils avaient sous les yeux. Devant Remus Lupin, debout au milieu du couloir, baguette à la main et l'air un peu perdu, il y avait trois cadavres très abimés, étalés sur le sol au milieu de lambeaux de chair et de litres de sang dont la couleur de la moquette ne permettait pas vraiment d'estimer la quantité.

— Remus ? Tu… oh, par Merlin ! Tu as réussi ! Tu as vaincu Tu-Sais-Qui ! Mais comment t'as fait ? s'exclama le grand Auror noir, les yeux écarquillés de surprise.

— C'est pas moi, King. C'est Lunard. Il… il a pris le contrôle et…

— Et c'est génial, mon vieux ! s'exclama Fred Weasley, hilare, sous les hochements de tête de Georges pour une fois muet.

Fol Œil s'approcha, baguette en main et examina les corps. Voldemort, parfaitement reconnaissable était décapité et avec une main et un avant-bras arrachés. Bellatrix avait la moitié gauche de son corps manquant, donc un bras, une jambe et une partie de son torse, l'explosion les ayant réduits en bouillie. Les peintures murales autour d'elle étaient abimées et brûlées, tandis que les boiseries avaient éclaté et que la moquette était déchirée. Près d'elle, le serpent Nagini était coupé en deux et même en trois, si on considérait que la partie centrale était manquante car pulvérisée par l'explosif moldu.

— Vous-Savez-Qui liquidé par un loup-garou… Mes enfants, je peux vous dire que ça va secouer sacrément le Monde Magique, affirma Maugrey Fol Œil, tandis qu'Amélia Bones, depuis le bureau d'Hestia Jones de l'Enfance Magique, qui d'ailleurs l'accompagnait, appelait Sainte-Mangouste pour avoir une équipe de sorciers-funèbres et un légistomage, encore une fois.

— Harry aurait été content de savoir ça, constata Arthur Weasley, tristement. Et Severus aussi…


Le Monde Magique avait eu un week-end un peu difficile, cette semaine-là. D'abord, le dimanche matin, les sorciers avaient appris la mort de leur héros Harry Potter ainsi que celle du tristement célèbre Maître des Potions Severus Rogue.

Une édition spéciale de la Gazette du Sorcier leur avait annoncé à l'aube de ce jour, la sinistre nouvelle.

A midi, le Sorcier du Dimanche avait titré sur le suicide romantique des deux amants. La photo de Severus et Harry, enlacés et morts dans le lit de l'ancien Mangemort avait fait pleurer au moins une sorcière dans chaque demeure magique britannique, quand ce n'était pas deux ou trois. L'article de Rita indiquait que l'enquête révélait qu'on s'orientait vers un double suicide passionnel. On avait la confirmation qu'ils étaient bien amants, l'autopsie magique avait été formelle, ils avaient eu des rapports sexuels ensemble jusqu'à la toute fin. Ils s'aimaient en cachette, selon la sulfureuse journaliste à scandale, et avaient été sommés de se séparer, ce qu'ils avaient refusé de faire, préférant la mort. Les pages suivantes avaient montré les trois cadavres emportés sur leurs brancards. On avait même souligné la fidélité de l'Elfe-de-Maison Dobby, qui appartenait au Sauveur, et avait préféré suivre son maître dans l'au-delà plutôt que d'être séparé de lui. En bref, à treize heures, rien qu'avec ces deux journaux, il n'y avait plus un œil de sec dans le Monde Magique.

Une délégation ministérielle, composée de Hestia Jones, de Minerva McGonagall et de l'Auror Alan Savage, s'était rendue à Little Whinging, comté du Surrey, où au n° 4, Privet Drive, ils avaient dérangé le déjeuner dominical de la famille Dursley pour leur annoncer la fâcheuse nouvelle.

Les sourires hilares de Vernon et de Marge Dursley qui se trouvait là par hasard, avaient choqué les deux sorcières, bien que Minerva n'en fut pas étonnée. Savage avait sorti ostensiblement sa baguette, le regard dur et l'air de dire « attention à ce que vous allez dire ou faire ou il va vous en cuire ». Dudley n'avait pas réagi plus que ça. Il avait haussé les épaules pour montrer qu'il s'en fichait royalement, avait repris du dessert et vidé en douce le verre de cognac de sa tante.

Curieusement, Pétunia avait semblé la plus affectée, sur le coup. Elle avait pâli et serré entre ses doigts décharnés la serviette de table qu'elle tenait et affirmé après s'être reprise qu'elle ne réclamait pas le corps. Ils pouvaient en faire ce qu'ils voulaient, elle s'en lavait les mains. Vernon avait annoncé qu'il ne paierait pas les obsèques, que la fosse commune était bien suffisante pour ce petit monstre criminel. Mais une question de Marge avait tout fait basculer.

— Il est mort de quoi ? Il était encore en train de faire un mauvais coup, pas vrai ? Ce gamin était un délinquant de la pire espèce ! De la graine d'assassin !

—Harry Potter n'était certainement pas un délinquant, avait grondé Minerva McGonagall, furieuse. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont raconté comme mensonges, mais c'était un élève gentil et studieux.

— Ouais, parmi les criminels de Saint-Brutus ! s'était exclamé en riant la grosse dondon.

— Saint-Brutus ? Qu'est-ce donc, Saint-Brutus ? Harry était à Poudlard en Ecosse, dans l'école que je dirige pour les… surdoués. Oui, avait-elle ajouté en fixant Pétunia dans les yeux, le Professeur Dumbledore que vous connaissiez bien, Pétunia, n'est-ce pas, a pris sa retraite il y a très peu de temps et je suis la nouvelle Directrice. Harry s'est malheureusement suicidé, suite à une peine de cœur.

— Une peine de cœur, avait ricané Vernon, si j'avais su qu'il fallait si peu pour nous en débarrasser…

Minerva s'était alors retournée de nouveau vers Pétunia, après avoir jeté un coup d'œil vers Vernon.

— Harry s'est donné la mort en compagnie de Severus Rogue.

— Severus ? Il est mort aussi ?

— Oui. Selon l'enquête des… forces de l'Ordre dont l'officier Savage ici présent fait partie, ils étaient amants et ont préféré mourir ensemble que d'être séparés.

Dudley et Vernon avaient éclaté de rire à la nouvelle. Pétunia avait baissé les yeux. Nul doute qu'elle avait pensé à sa sœur et à son curieux ami qu'elle traînait partout avec elle. La blonde à l'aspect chevalin avait toujours pensé qu'il y avait eu quelque chose entre Lily et Severus. Visiblement, elle s'était trompée, puisqu'il semblait que le sorcier préférait son propre sexe.

Hestia Jones, bouleversée par leur comportement, avait eu les larmes aux yeux et Savage n'avait dû sa retenue et son stoïcisme qu'à l'entraînement intensif reçu de Maugrey Fol Œil.

— Hestia, Auror Savage, nous rentrons au Ministère. Je dois aviser le Ministre que la famille refuse de réclamer le corps d'Harry. Si je reste, ce n'est pas une brigade d'Oubliators qu'il faudra, mais un légistomage et des sorciers-funèbres. Oh, j'oubliais… Vernon, Pétunia… bien entendu, la mort d'Harry a fait s'effondrer les barrières magiques de la protection du sang. Si… Vous-Savez-Qui désire vous traquer comme il a traqué Lily et James, vous serez des cibles de choix et nous ne pourrons rien y faire.

— Hé là ! Pas si vite ! avait clamé le gros morse qui avait alors cessé de rire.

Mais les trois sorciers avaient quitté la pièce sans un mot et transplané depuis le couloir presque sous leurs yeux.

Qu'ils se débrouillent, le Monde Magique s'en lavait dorénavant les mains, de la famille Dursley !


A quatorze heures, Voldemort avait attaqué le Ministère. Remus Lupin, ou plutôt Lunard, n'en avait fait qu'une bouchée. A quinze heures, le Monde Magique apprenait par un flash spécial de la RITM qu'il était libre et que tous les Mangemorts étaient sous les verrous.

Drago Malefoy avait eu une rude journée. Il avait perdu son parrain et son père en quelques heures. Curieusement, il avait pleuré toutes les larmes de son corps pour Severus, mais gardé son sang-froid pour Lucius…

Mais à présent, en ce bel après-midi du lundi, au milieu des fêtes et des réjouissances, dans une salle de réunion de la Banque Gringotts, un petit groupe était rassemblé.

Ragnok, étant donné les circonstances, avait convoqué tous les légataires ensemble et ceci pour les deux testaments Potter et Rogue. Curieusement, Ron n'avait pas protesté en voyant la fouine. Et Malefoy, abattu, avait haussé les épaules pour dire qu'il s'en fichait.

— Sorciers et sorcières, débuta le directeur Ragnok Pattes-de-Poule, vous êtes réunis pour la lecture des testaments de Monsieur Harry Potter et du Professeur Severus Rogue. Nous allons débuter par Monsieur Potter.

Le Gobelin déplia alors le parchemin écrit par Harry quelques minutes avant son décès.

Je, soussigné, Harry James Potter, sain de corps et d'esprit, annonce que ceci est mon testament.

Le contenu de mes coffres à Gringotts devra être séparé en trois parts égales. L'une pour Ronald Bilius Weasley, la seconde pour Hermione Jean Granger et la troisième pour Remus John Lupin.

A Ronald Bilius Weasley, je lègue également mon Eclair de Feu.

A Hermione Jean Granger, je lègue ma cape d'invisibilité et tous les livres que je possède dans ma malle.

A Fred et Georges Weasley, je lègue mes parts dans l'entreprise des Farces Pour Sorciers Facétieux dont ils sont déjà actionnaires majoritaires.

A Luna Lovegood, je lègue ma chouette Harfang des Neiges, Hedwige. Prends-en soin, Luna, je compte sur toi. Elle va me manquer.

Au Professeur Minerva McGonagall, je lègue ma Carte du Maraudeur. Fred et Georges lui expliqueront comment elle fonctionne et à quoi elle sert. Je lègue également à Poudlard, mon chaudron, mes robes et uniformes, qu'ils servent à un élève dans le besoin.

A Remus John Lupin, je lègue mon manoir situé au 12 Square Grimmaurd à Londres. Ne fais pas d'histoire, Lunard, tu auras un toit et de l'or pour tout réparer. Et achète-toi des robes neuves, par Merlin ! L'Auror Tonks se fera un plaisir de t'aider, j'en suis sûr. Je te conseille de te lier à l'Elfe-de-Maison libre Winky. Elle se trouve à Poudlard. Le Professeur McGonagall t'arrangera tout ça, j'en suis certain. Winky a besoin d'un bon maître. Si elle reste libre, elle ne survivra pas. Désolé, Hermione, mais c'est la vérité.

A Drago Malefoy, je lègue l'Elfe-de-Maison Kreattur qui vient de la famille Black. Je ne le fais que par ce que tu es le filleul de Severus, Malefoy. Kreattur n'est fidèle qu'à un sang-pur et un Black, ce que je ne suis pas. Si tu n'en veux pas, donne-le à ta mère. Je te laisse également le titre de Lord Black, pour une simple raison, tu es le dernier.

Avant de terminer, j'annonce officiellement que je réintègre dans la famille Black, Andromeda Black épouse Tonks, et sa fille Nymphadora Tonks. J'interdis solennellement qu'elles soient de nouveau reniées de cette famille. Qu'il en soit ainsi !

Fait à Poudlard, le 15 juin 1996 à 16h50

Signé Harry James Potter.

Le plus surpris fut quand même Drago Malefoy. Il s'attendait à tout sauf à hériter de quoi que ce soit de Potter. Mais si on y songeait… s'il était l'amant de Severus… ça pouvait un peu s'expliquer.

— Avant de vous remettre vos legs, je vais lire le testament du Professeur Rogue si Monsieur Malefoy n'y voit pas d'inconvénient. Il est très bref.

Drago hocha la tête et lui fit un geste de la main, l'invitant à poursuivre. Ragnok se racla la gorge et lut.

Je, soussigné, Severus Tobias Rogue, Maître des Potions, sain de corps et d'esprit, certifie que ceci est mon testament.

A mon filleul né hier, Drago Lucius Malefoy, je lègue l'ensemble de mes biens et possessions, livres, ingrédients, potions et patentes m'appartenant au jour de mon décès. Également, je lui lègue ma maison de l'impasse du Tisseur à Carbone-Les-Mines dans le cas où je la possèderais encore à ma mort.

Fait à Carbone-Les-Mines, le 6 juin 1980, à midi.

Severus Tobias Rogue

Aucune surprise attendue ici, Severus n'avait pas de famille. Des documents furent tendus à la fouine qui les signa après les avoir parcourus en diagonale. On lui remit les clés d'un coffre de Gringotts et une grosse clé moldue ancienne qui semblait celle d'une maison.

— Les possessions du Professeur Rogue à Poudlard ont été ce matin descendues dans son coffre. Vous pourrez y accéder librement quand vous le souhaiterez. La Guilde des Potionnistes a été avisée de même que le Bureau des Patentes au Ministère. Vous recevrez dorénavant les revenus des potions créées par votre parrain, Monsieur Malefoy.

Drago se leva alors que Ragnok appelait les jumeaux Weasley pour leur faire signer des documents, mais Ron l'arrêta d'un geste.

— Attends, Malefoy, faut que je te parle.

— De quoi ?

— D'Harry… et… de Rogue.

— Ok, vas-y, je t'écoute.

— La famille moldue d'Harry a refusé de réclamer son corps et de payer les obsèques. Donc le Professeur McGonagall et le Professeur Lupin ont décidé qu'il serait enterré à Godric's Hollow près de ses parents. Seulement, je ne sais pas ce que tu as prévu pour ton parrain, mais…

Ron hésita. Comment Malefoy allait-il prendre ça ?

— Mais quoi ?

— Eh ben… Harry, tu vois, il nous a dit un truc à Hermione et moi. Juste qu'il ne voulait pas être séparé du Professeur Rogue. Une histoire comme quoi, il l'avait trouvé et ne voulait pas le perdre, le quitter, tu vois ?

Drago soupira. Il voyait parfaitement ! Son parrain et Potter devaient vraiment être amoureux pour s'être ainsi tués pour rester ensemble. Il n'avait encore rien prévu pour les obsèques, le corps était toujours à Sainte-Mangouste ainsi que celui de Potter et on n'avait pas indiqué aux familles ou héritiers qu'ils pouvaient venir les chercher.

— Je ne pense pas qu'Oncle Sev sera dérangé d'être enterré dans une tombe voisine de celle de Potter. Il est mort dans ses bras, je te rappelle.

— C'est vrai, mais bon, marmonna Ron, gêné. T'aurais pu avoir prévu un truc…

— Pas eu le temps, grimaça le blond platine. C'est bon, j'accepte. Envoie-moi un hibou quand tu récupères le corps de Potter. C'est toi qui le prends ?

— Remus… mais mon père va l'aider, car ça va pas être facile pour lui. Je te tiendrai au courant. T'as pas une date prévue ou autre ?

— Non, rien. On en reparlera. Si tu veux bien, Weasley, je suis attendu. Bonne journée.

Drago se retourna et sans un regard pour les autres personnes présentes, il sortit du bureau et demanda à un Gobelin un accès à une cheminette. Tarifé, bien évidemment…

Dans la salle de réunion, Ron hocha la tête lorsqu'Hermione croisa son regard. Malefoy était d'accord, Harry et Severus ne seraient pas séparés.

Au moins, il avait exaucé le dernier vœu de son ami, même s'il n'avait été que maladroitement émis.


EPILOGUE

Flash-back

Harry venait de reprendre conscience. Il était toujours allongé, dans les bras de Severus qu'il sentait autour de lui. Son visage était toujours caché dans le cou du Maître des Potions.

— Sev'rus ?

— Mmm ?

Ah ! Visiblement, lui aussi était réveillé. Ce n'était pas normal, non ?

— Ça n'a pas marché… Sev'rus… On est toujours là…

Harry sentit le Serpentard se raidir et remuer un peu la tête, à cette annonce. Lui, garda les yeux clos, savourant la présence de l'homme alors qu'il était persuadé qu'il allait mourir. Il entendit un petit gloussement amusé et Severus lui répondre.

— Ah bon ? Tu crois ? Tu devrais regarder autour de toi, Harry.

Intrigué par cette soudaine déclaration, Harry fronça les yeux, les entrouvrit ensuite et leva la tête pour comprendre de quoi son ancien professeur voulait parler. Lorsque le garçon bougea, Severus se dégagea de ses bras et s'assit pour regarder autour de lui.

— T'as pas vu mes lunettes, Sev'rus ?

— Ouvre grand tes yeux, Harry et je ne pense pas que tu aies besoin de lunettes, dorénavant.

A la grande stupéfaction du jeune Gryffondor, ils n'étaient plus dans le lit, ni dans les cachots, ni à Poudlard. Ils se trouvaient dans une gare étrange, toute blanche et comme entourée d'un halo brumeux. Il n'y avait pas un bruit, pas un souffle de vent, rien. Un train blanc était immobilisé sur le quai devant eux. Il ressemblait au Poudlard Express à s'y méprendre si on exceptait sa couleur. A quelques mètres d'eux, quelque chose bougea, mais ils ne le remarquèrent pas jusqu'au moment où une petite voix extasiée et aiguë se fit entendre.

— Maître ! Maître Harry ! Dobby est là ! Dobby a réussi à retrouver son maître ! Harry Potter, Monsieur !

— DOBBY ? s'exclama Harry, stupéfait, en se retournant brusquement du côté d'où venait la voix.

La silhouette fine et grise de Dobby se leva et se mit à courir vers lui.

— Par Merlin ! Dobby ! T'es tout nu !

Dobby s'immobilisa et prit le temps de se regarder. Ses joues devinrent gris plus foncé comme s'il rougissait et il mit ses mains devant son bas-ventre glabre afin de cacher un mini pénis gris. Par Merlin, les Elfes n'étaient pas gâtés par la nature. Enfin… c'était peut-être normal, après tout.

— Maître Harry aussi est tout nu. Et Maître Severus aussi !

— Maître Severus ? Ok, je sais pas d'où ça vient, mais pour le moment, je laisse tomber, soupira Harry. Par Merlin, on est où ? Et qu'est-ce qu'on fout là ? Quelqu'un a une idée ?

Dobby, qui regardait partout autour de lui, remarqua un petit tas de vêtements blancs posés bien pliés sur un banc. Sur le dessus de la pile, il y avait un superbe torchon immaculé dont il s'empressa de se faire une toge. L'Elfe nota que c'étaient des robes de sorciers que contenait la pile. Elles aussi étaient blanches. Il les prit et accourut auprès d'Harry pour lui donner de quoi se vêtir.

Mais ils n'étaient plus seuls. Une longue silhouette fine, vêtue de blanc venait de s'approcher, après être descendue du train.

— Je crois que je peux répondre à cette question, Harry, fit la voix mélodieuse.

Severus qui regardait distraitement Dobby se retourna comme s'il avait été piqué et se leva d'un bond, oubliant sa tenue plus que particulière. Harry suivit le mouvement.

— LILY ? s'exclama le Serpentard.

— C'est moi, Severus, fit la femme en esquissant un sourire. Tu devrais accepter la robe que te tend cet Elfe-de-Maison. Ce n'est pas que la vue soit déplaisante, au contraire, mais voir mon fils adulte tout nu ainsi que son amant… c'est un peu gênant.

— MAMAN ? hésita Harry.

Il en était encore à digérer qu'il pouvait voir sans lunettes, et très bien encore, alors voir sa mère défunte par-dessus le marché lui fit prendre conscience de la situation.

— On est morts ? Ça a marché, alors ?

— Oui, vous êtes morts. Et je n'en suis pas enchantée, figurez-vous ! pesta la rousse en toge blanche. Lorsqu'on m'a dit que vous arriviez tous les deux, je n'en ai pas cru mes oreilles. James voulait venir mais d'apprendre que tu étais là aussi, Severus… ça n'aurait rien donné de bon, tu le sais.

— Vous… vous connaissez ? tenta Harry, déboussolé.

D'abord, il était mort, mais il n'en avait pas l'impression car il se sentait tout à fait normal. Il était tout nu dans une fichue gare avec Severus et Dobby. Ben voyons… Bizarre, l'après-vie. Qui avait dit que c'était le début d'une grande aventure ? Severus, non ?

— Harry, tu te souviens quand je t'ai dit que j'avais eu une meilleure amie autrefois, une sorcière née-moldue et que j'avais tenté de supplier Voldy de l'épargner. C'était ta mère, Lily Evans.

— Et pourquoi tu m'as rien dit à ce moment-là ? demanda la voix d'Harry dont la tête était à l'intérieure de la robe blanche qu'il tentait d'enfiler.

— Tu crois que c'était le moment ? répliqua son amant qui enfilait les manches de sa robe, dos à Lily pour épargner sa pudeur.

—Pouvez-vous m'expliquer, tous les deux pourquoi vous êtes là ? ronchonna la rousse en balayant une longue mèche de cheveux d'un geste irrité.

— On s'est juste suicidés, maman.

— Tu t'es juste suicidé ! Ben voyons ! Comme si c'était normal de se suicider à ton âge ! Tu ne pouvais pas l'en empêcher, Sev' ? Sirius m'a dit que tu avais fait le serment de protéger mon fils quand nous sommes morts, son père et moi.

— Il pouvait pas, c'est lui qui a eu l'idée, d'abord !

— Comment ça ? SEVERUS TOBIAS ROGUE ! Qu'as-tu encore inventé comme idiotie ? Y a pas moyen, hein ? Je te laisse quelques petites décennies et tu fais n'importe quoi !

— Mais Lil', tu ne connais pas toute l'histoire. N'écoute pas Harry, il ne te raconte pas ce qu'il faut.

— C'est toi qui voulais mourir en premier, « Sev' »… s'amusa Harry en répétant le surnom que sa mère donnait à « Sev'rus » comme il disait.

— Tu ne m'aides pas beaucoup là, Harry, hein ? pesta le Serpentard en examinant avec une mine dégoûtée sa robe blanche dans le reflet d'une vitre du wagon devant eux.

— C'est le vilain Professeur Dumbledore qui voulait que Maître Harry meure, Maîtresse Lily ! les interrompit la voix de crécelle de Dobby qui tenait un pan de la robe de son maître dans son poing serré.

— Dumbledore ? répéta Lily, horrifiée. Mais…

— Oui, Maîtresse. Il a demandé à Maître Severus de tuer Maître Harry Potter, mais Maître Severus n'a pas voulu ! Ah non ! Pas voulu du tout ! Maître Severus est un grand sorcier, comme mon Maître.

— Ok, ok. Comment t'appelles-tu ?

— Dobby, Maîtresse. Dobby appartient à Harry Potter, Maîtresse.

— Severus, raconte-moi ce que vient faire Dumbledore là-dedans. Il voulait tuer Harry ?

— Oui, soupira Severus en prenant la main de son jeune compagnon qui regardait tristement le sol blanc et vaporeux. La nuit où vous avez été tués, Harry est devenu accidentellement un Horcruxe. C'est-à-dire, le réceptacle pour un morceau de l'âme du Seigneur des Ténèbres. Tant qu'Harry était vivant, le Seigneur des Ténèbres ne pouvait pas mourir. Dumbledore a donc exigé, sous peine de m'envoyer à Azkaban, que je tue Harry. Ne pouvant accepter, j'ai décidé de prendre du poison. Et j'ai expliqué la situation à Harry. Il a décidé d'en prendre avec moi. Et Dobby aussi. Voilà toute l'affaire.

— Ne laisses-tu pas de côté une partie de l'histoire, Sev ? Quand vas-tu me raconter comment toi et Harry avez terminé ensemble, hein ?

— Oh… et bien… balbutia le Serpentard, gêné. Aide-moi, Harry, au lieu de rire…

— C'est moi, maman. J'étais sous influence du Philtre de Paix et… comment dire, j'ai un peu dragué, Severus.

— Un peu ? Tu m'as carrément sauté dessus pour m'embrasser !

— J'ai compris, ne vous en faites pas, déclara Lily avec un large sourire. Et j'ai gagné mon pari avec Marlène McKinnon ! J'avais toujours dit que tu n'aimais pas les filles, et que tu finirais avec un homme. Je n'aurais pas imaginé que ce serait mon fils, mais bon. J'ai gagné ! Elle va être verte de rage quand je vais lui dire, tout à l'heure.

— Alors comme ça tu fais des paris sur mon orientation sexuelle, c'est du propre, tiens ! râla faussement Severus, trop content au fond de lui que Lily semble bien disposée à son égard.

— Ce n'est rien, Sev. Attendez que James et Sirius l'apprennent…

Harry lança un regard paniqué vers Severus.

— Je sais pas où on va, mais on pourrait pas aller en Enfer plutôt ? Dans le cas où il est prévu qu'on aille au Paradis… bredouilla Harry, soudain inquiet.

— Ne t'inquiète pas, Harry, répondit Lily en lui frottant les cheveux pour les décoiffer. Ils n'auront pas le temps de vous pourrir la vie. Ils ont assez d'ennuis avec Merlin en ce moment pour une bonne centaine d'années. Même morts, il faut qu'ils fassent des sales blagues et Merlin n'a pas vraiment le sens de l'humour.

Lily entra dans le wagon dont la porte était ouverte. Les deux hommes, main dans la main, la suivirent. Harry, pour être sûr que Dobby ne le quitte pas, lui prit la main et la serra. Ainsi entouré, il monta dans le wagon, longea un couloir plaqué de bois clair et entra dans un compartiment. Il s'installa en face de Lily, Severus près de lui. Dobby choisit de s'assoir près de la porte du compartiment, sur la même banquette que la mère de son bien-aimé maître. Ainsi, il verrait tout son petit monde et ne risquerait pas de les perdre par accident.

— J'ai pas ma baguette, balbutia Harry, soudain contrarié. Sev'rus, tu as ta baguette ?

— Non, Harry. Mais je ne pense pas que nous en ayons besoin là où nous allons.

— Sev' a raison, poussin. Tu n'as plus besoin de baguette. Mais nous avons toujours nos magies, nous restons des sorciers, même au Paradis.

— On y va vraiment ? s'inquiéta encore le Gryffondor en se collant à Severus et en passant ses bras autour de sa taille.

— Oui, on y va vraiment. D'ailleurs, on ne va pas tarder à partir.

Lily avait raison. La porte du wagon claqua et le train s'ébranla doucement. La vue sur le quai changea et ils sentirent le mouvement des roues et des bielles de la locomotive. Il y eu un petit bruit de sifflet et puis la gare disparut.

— C'est loin ? On ne voit que des nuages dehors.

— Non, Harry. Juste le temps d'entrer dans une autre dimension. C'est ça le Paradis. Un monde nouveau rien que pour nous, les sorciers. Nous y restons en attendant le prochain cycle de réincarnation.

— On va se réincarner ? Mais, je veux pas quitter Sev'rus, moi !

— Chut, Harry. Ne panique pas avant de savoir.

— Sev' a raison. Ne panique pas. C'est négociable. Tu n'auras qu'à en parler à Merlin. Si vous voulez rester quelques millénaires ensemble, pas de soucis. Et je sais comment faire tenir ton père et Sirius tranquilles. Je dirai à Merlin de les réincarner en filles boutonneuses et Serpentard. Ça les calmera pour quelques siècles.

— Dobby veut pas de réincar… réincartration. Dobby reste avec son maître, Harry Potter, Monsieur.

— C'est d'accord, Dobby. Tu resteras avec moi et Sev'rus. Il n'y a aucun problème.

Dobby afficha un grand sourire révélant une large dentition et il lissa les plis de son torchon avec ravissement. Il ne savait pas où il allait, mais il y allait avec ses deux nouveaux maîtres, parce qu'il avait perçu le lien tout neuf et inaltérable entre les deux hommes. Ces deux-là l'ignoraient encore mais jamais ils n'accepteraient de se séparer. Un amour puissant et éternel allait bientôt les unir. Et lui Dobby, il allait rester avec eux pour l'éternité.

C'était tout ce qui importait. Et il y avait une chose dont il était sûr, ils allaient être très heureux tous les trois.

FIN