Hello tout le monde !

Je reviens au bout d'une semaine avec une mini-fiction (si on peut appeler ça comme ça) de quatre chapitres. C'est un mélange de Dramione et de Hansy qui, je l'espère, vous plaira.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling. Seule la trame ci-dessous est de moi.

Résumé : Pendant qu'Hermione et Drago se retrouvent en tête à tête, Harry et Pansy font exactement la même chose. Que ce soit volontaire ou pas…


En parallèle


Année 2010

-Comment tu me trouves ?

-Sublime. Tu devrais te changer.

-Pourquoi ?

-Pour être plus laide.

-Mon but n'est pas d'être laide, justement.

-À mon plus grand malheur, soupira Harry.

Harry était assis sur le lit d'Hermione et la regardait mettre sa paire de boucles d'oreilles. Sa colocataire de meilleure amie allait passer sa soirée à l'extérieur, ce qui ne lui était pas arrivée depuis bien trop longtemps.

-Je n'arrive pas à croire que tu sortes avec lui, dit-il.

-Je ne sors pas avec lui. J'ai simplement répondu positivement à une invitation à dîner. La première.

-Et la seule, j'espère.

Hermione se tourna vers Harry et lui balança sa trousse de coiffure à la figure.

-J'ai parlé tout haut ? réalisa-t-il.

-Oui. Et ça ne m'aide pas. J'aimerais que tu me soutiennes et que tu me dises que tout va bien se passer.

Harry quitta le lit, se plaça devant Hermione et lui prit ses deux mains.

-Tout va bien se passer, la rassura Harry.

Hermione soupira instinctivement de soulagement.

-Mais au cas où ça tournerait mal… Maléfice cuisant. C'est toujours efficace. Suivi d'une petite réduction de sa paire de…

-J'ai compris ! le coupa immédiatement Hermione ayant peur de connaître la suite. J'ai compris. Tu vas faire quoi ce soir ? lui demanda-t-elle en sortant de sa chambre enfin prête.

-J'ai quelques recherches à faire, donc je vais retourner au Ministère. J'espère que je n'en aurai pas pour longtemps. Je suis plutôt fatigué en ce moment.

-Ce vrai que tu n'as pas arrêté ces dernières semaines.

-Il le faut bien si je veux ma promotion.

-Je suis sûre que tu l'auras, répondit Hermione en souriant. Comment tu me trouves ? répéta-t-elle.

-Sublime, répondit à nouveau Harry. Passe une bonne soirée avec ce crétin.

-Toi aussi avec tes bouquins.

Hermione fit un petit signe de la main à Harry, prête à quitter l'appartement.

-Oh, Hermione !

-Oui ? fit-elle en laissant son poignet sur la porte d'entrée.

-Si tu pouvais éviter de faire des bébés avec lui… Ça m'arrangerait.

-Oh ne t'inquiète pas. Je n'ai pas l'intention de faire des bébés. Mais rien ne dit que je ne vais pas m'entraîner.

Harry lui tira langue alors qu'elle éclatait de rire tout en fermant la porte derrière elle.

000

Hermione arriva à une rue de son lieu de rendez-vous. Elle regarda sa montre. Elle avait dix minutes de retard, autant dire qu'elle ne l'était pas vraiment. Elle prit une profonde inspiration et s'engouffra dans la ruelle pleine de petits commerces et de restaurants sorciers.

Il était là. Devant le restaurant, à faire les cent pas, les mains dans les poches de son manteau.

Drago Malefoy semblait marmonner dans sa barbe et Hermione était curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien se dire.

-Salut.

Drago s'arrêta et releva la tête en entendant la voix d'Hermione. Il la trouva rayonnante avec le sourire éclatant qu'elle lui adressait.

-Salut.

Puis Drago ressentit un profond malaise. Il ne savait pas quoi faire ? Il ne savait pas s'il devait lui faire un compliment, la serrer dans ses bras, lui faire la bise, l'embrasser carrément ? Ou bien ouvrir la porte du restaurant et lui céder le passage. Fort heureusement pour lui, il n'eut pas besoin de faire un choix puisqu'Hermione déposa un baiser sur sa joue. Elle sentait bon.

-Tu n'as pas attendu trop longtemps, j'espère, lui demanda-t-elle malgré-tout.

-Non, ne t'inquiète pas.

Drago ouvrit la porte et lui céda le passage pour entrer dans le restaurant. La chaleur du chaleur des lieux contrastait avec la fraicheur de la ville. Drago l'avait invité dans un restaurant à l'ambiance cosy et feutré.

Un serveur les conduisit à une table dans le fond du restaurant.

-Tu es très belle, finit-il par dire en voyant Hermione enlever son manteau.

-Merci, lui répondit Hermione toujours aussi rayonnante. Tu n'es pas trop mal non plus.

-Donc j'espère que tu ne vas pas m'en vouloir pour ça, parce que ça risque de me hanter durant tout le dîner, sinon.

Sans un mot de plus, Drago se pencher vers Hermione et l'embrassa. Il avait voulu le faire dès qu'il l'avait vu, mais la situation entre eux était si inhabituelle que Drago n'avait pas su par où commencer. Et maintenant qu'ils étaient tous les deux là à s'embrasser et qu'Hermione ne le repoussait pas (bien au contraire), il se rendit compte qu'il avait été ridicule d'hésiter cinq minutes plus tôt.

-J'ai eu raison ? demanda-t-il après avoir rompu le baiser.

-Tu as eu raison, chuchota Hermione.

-Hum, hum…

Un agacement imperceptible s'empara d'Hermione et Drago lorsqu'ils regardèrent le serveur leur tendre la carte des menus. Ils s'installèrent convenablement et la consultèrent. Hermione ne put s'empêcher de pouffer en parcourant la fameuse carte.

-Tu peux me donner ta carte, deux petites minutes ?

Drago la lui donna et la regarda tourner frénétiquement les pages des menus.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

-Le serveur m'a donné une carte sans prix. Pourquoi il m'a donné une carte sans prix ?

-Parce qu'il a sans doute pensé que je t'invitais et donc que tu n'avais pas besoin de connaître les prix.

-Et bien il avait tort.

Hermione tendit sa propre carte à Drago qu'elle entendit rire sous cape. Elle baissa légèrement la carte pour y voir par-dessus et croisa son regard. Drago lui fit un clin d'œil puis se cacha à nouveau derrière sa carte, sans prix.

000

-Une bièraubeurre ? Non mais tu crois vraiment que j'ai besoin d'une bièraubeurre, là !

-Vu l'état dans lequel tu es, je pense que c'est plutôt raisonnable.

-Non, ce qui serait raisonnable, ce serait que vous deux, soyez dans le même état que moi.

-Et pourquoi ?

-Parce que Drago est actuellement en train de dîner avec Hermione Granger ! Hermione Granger ?! Vous trouvez ça normal, vous ?

Blaise et Daphné se regardèrent et échangèrent une conversation silencieuse qui agaça au plus au point Pansy Parkinson.

-Oh et puis, laissez tomber, dit-elle en s'effondrant dans un des fauteuils du salon. Vous ne comprenez rien.

-Peut-être parce qu'il n'y a rien à comprendre justement, dit Daphné. Si Drago a invité Hermione Granger à dîner, c'est qu'elle lui plait. Et si elle lui plait, il risque de rester des années avec elle.

-Il ne manquerait plus que ça ! s'exclama Pansy. On n'a vraiment pas besoin de ça.

-Nous, non. Mais Drago, oui. Et puis mieux vaut qu'il dine avec Hermione Granger, qu'avec une sorcière sans intérêt, dit Blaise.

-Mais c'est la plus inintéressante de toutes les sorcières du pays. Elle est petite, elle a trop cheveux et elle est taillée comme un cure dent. Une vraie planche à pain.

-Oh, c'est pas vrai, elle va remettre ça, soupira Daphné.

-Oui je vais remettre ça ! Ce n'est pas vous qui l'avez vu à poil en débarquant dans votre appartement ! Une vision d'horreur !

-Pour sa défense, tu n'as pas débarqué dans l'appartement, mais dans la chambre de Drago sans frapper. Je t'avais dit que ça te jouerait des tours de faire ça, lui dit Daphné.

Pansy continua de bouder dans son fauteuil. Elle refusait d'admettre qu'elle n'aurait jamais dû débarquer dans la chambre de Drago sans frapper. Elle était autant chez elle que chez lui dans cet appartement. Drago aussi débarquait parfois sans frapper dans sa chambre et ce n'était pas pour ça qu'elle râlait. Elle rouspétait tout au plus, mais Pansy ne râlait jamais.

JA-MAIS !

Elle considérait donc avoir le droit d'être de mauvaise humeur, parce qu'elle avait cette horrible vision d'Hermione nue dans le lit Drago qui la hantait. De Drago qui embrassait Hermione pour lui dire au revoir sur le pas de la porte. De Drago qui lui interdisait fermement de mettre un pied dans sa chambre et surtout de se mêler de ses affaires lorsqu'elle avait découvert qu'il l'avait invité à dîner.

-Tu sais quel est ton problème Pansy ? lui dit Blaise. Tu joues trop les mères poules avec Drago ou les sœurs envahissantes.

-Blaise a raison, poursuivit Daphné. Laisse-le vivre et surtout vis ! Occupe-toi un peu de toi au lieu de t'occuper du bien-être de Drago.

-Comment veux-tu que je m'occupe de moi quand je vois ce qu'il ramène à l'appartement ?!

-Parce qu'il est clair que Granger n'est pas comme les autres femmes avec qui Drago est déjà sorti.

-Les anciennes aventures de Drago étaient des bécasses qui pensaient pouvoir obtenir tout ce qu'elle voulait de lui, admit Pansy.

-C'est vrai, approuva Daphné. Ce qui n'est pas le cas d'Hermione Granger. Je veux dire… Elle serait parfaite pour lui. Drago serait fou de ne pas s'en rendre compte.

Pansy continua de bouder dans le canapé, refusant d'assimiler ce que lui disaient Daphné et Blaise.

-Et ce qui serait encore plus idiot, poursuivit Daphné, ce serait que tu passes à côté de ta vie pour te mêler de celle de Drago. Pense un peu à toi Pansy, Drago va bien. Il va mieux.

000

Hermione et Drago en étaient au plat de résistance. Comme pour la dégustation de l'entrée, les deux sorciers partageaient volontiers ce qu'il y avait dans l'assiette de chacun. Lorsque le serveur s'en était rendu compte, ce dernier leur avait proposé de choisir un menu à partager, afin que ce soit plus pratique pour eux, mais Drago et Hermione avaient refusé. Ils trouvaient plus intéressant de choisir son propre plat et de le faire goûter à l'autre.

Drago était en train de couper un morceau de gambas pour le faire goûter à Hermione.

-Je savais que j'aurais dû prendre ce plat, lui dit-elle.

-La prochaine fois, sans doute.

Hermione regarda Drago qui lui fit un autre clin d'œil. La prochaine fois sans doute. La perceptive de diner à nouveau avec Drago lui plaisait beaucoup.

-La prochaine fois, c'est moi qui choisirais le restaurant.

-Je ne m'en fais pas pour ça.

-Tu devrais goûter les Saint-Jacques. Elles sont vraiment délicieuses, lui dit-elle.

Hermione tendit sa fourchette avec un morceau de Saint-Jacques que Drago s'empressa de goûter.

-Alors ? lui demanda-t-elle.

-C'est très bon. Je n'aurais jamais pensé ça. Je ne suis pas un adepte de la Saint-Jacques, d'habitude, confia-t-il.

-Vraiment ? s'étonna-t-elle.

-Oui. Les elfes de ma grand-mère paternelle en faisaient à chaque fois que nous lui rendions visite. Ils cuisinaient ça dans une sauce un peu suspecte, qui ne me donnait pas vraiment envie. Mais après ce que je viens de goûter, je suis prêt à changer d'avis.

-Comme quoi, tu avais besoin d'une Hermione Granger dans ta vie pour te redonner goût à la Saint-Jacques, plaisanta Hermione.

-Tu crois ?

-On a toujours besoin d'une Hermione Granger dans sa vie, répliqua-t-elle en piquant dans son assiette.

-J'ai de la chance, alors.

-On verra avec le temps. En tout cas, je suis très heureuse que tu m'aies invité.

-Je voulais qu'on puisse se voir dans endroit moins confiné que le ministère ou…

-Ta chambre ?

-Ouais, fit Drago en souriant. Ma chambre.

Hermione et Drago se remémorèrent la nuit qu'ils avaient passés ensemble, une semaine auparavant. Les deux sorciers et collègues depuis plusieurs années, travaillaient tous les deux au Ministère. Ils leur arrivaient régulièrement de travailler sur les mêmes affaires. Mais ce jour-là, alors qu'ils bouclaient un dossier épineux, Hermione avait proposé à Drago de prendre un verre avant que chacun rentre chez soi.

Mais la soirée s'était finalement prolongée chez Drago, suite son envie soudaine de l'embrasser pour lui dire au revoir et à la réponse inattendue, mais ô combien plaisante, d'Hermione.

-Comment va Pansy Parkinson ? Elle n'a pas été trop traumatisée ?

-Elle râle pour la forme et va râler encore un peu. Mais elle va finir par s'y faire.

-Si on continue à se voir.

-Et mes amis sont persuadés qu'on va continuer à se voir. Blaise et Daphné sont certains que toi et moi allons un jour nous marier et avoir plein d'enfants.

Hermione retint un éclat de rire. Elle avait été persuadée que les amis de Drago pesteraient autant que Pansy. Après tout Harry aussi pestait un peu. Elle avait remarqué qu'il n'appréciait tant que ça qu'elle ait passé la nuit avec Drago et qu'elle dîne avec lui. Heureusement que Ron n'en savait rien. Le pauvre en aurait sans doute fait une attaque.

-Entre tes amis qui nous voient mariés et Harry qui m'a demandé de ne pas faire de bébés avec toi, nous avons des amis qui possèdent un fort pouvoir de projection.

-Blaise et Daphné ont envie de marier tout le monde depuis qu'ils sont eux-mêmes mariés.

-Et bien il va falloir qu'ils freinent leurs ardeurs, parce qu'on a couché qu'une fois ensemble toi et moi.

Drago sourit en sentant le pied d'Hermione monter et descendre le long de sa jambe.

-Hum… Je ne suis pas d'accord avec toi.

-Ah non ? fit Hermione en arrêtant son geste.

-Non… Je ne dirais pas qu'on a couché qu'une fois ensemble. Je dirais plutôt qu'on a couché une nuit ensemble, mais plusieurs fois.

Le clin d'œil de Drago la fit sourire à nouveau. Elle vit Drago entrelacer ses doigts avec les siens puis embrasser le dos de sa main.

-Je ne suis pas du genre à me projeter, lui dit-il. Autant profiter de l'instant présent et de ce que nous vivons aujourd'hui.

-Je suis d'accord.

000

-Voilà pour vous, et bon appétit.

-Merci.

Harry récupéra le sac en papier avec son repas pour la soirée. Il était content. Il avait trouvé tout ce qu'il cherchait en un temps record et pourrait enfin profiter de son week-end hors du Ministère. Et la première étape pour profiter de son week-end, serait de manger sa portion de frites, sa tarte à la citrouille et sa bièreubeurre fraiche. Il verrait plus tard pour la nourriture saine.

Alors qu'il sortait de l'enclos où étaient placés les camions ambulants sorciers, Harry reconnut une tête qu'il ne voyait que très rarement.

-Salut.

Pansy, qui était assise à une des tables chauffées près des camions, leva le nez de sa portion de frites, légèrement agacée par la personne qui osait l'interrompre dans son introspection. Elle ne manifesta pas une once d'étonnement lorsqu'elle reconnut Harry et se concentra à nouveau sur sa portion de frites accompagnées d'une sauce aigre-douce.

-Ça va ? demanda Harry par pure courtoisie.

-Fiche-moi la paix, Potter ! s'exclama Pansy.

-Ok. Bye, dit-il tout aussi sèchement avant de lui tourner immédiatement le dos.

Il était bien conscient qu'ils n'étaient pas amis et ils n'avaient pas l'intention de le devenir, mais Pansy aurait quand même pu être moins agressive. Après tout, il l'avait juste salué.

-Tu savais que ta colocataire était en train de diner avec mon colocataire ?

Harry se retourna pour la regarder. Elle s'était redressée, avait ses mains sous la table et le fixait.

-Oui, répondit Harry. Pourquoi ?

-Et ça ne te dérange pas ?

-Je ne te cache pas que j'aurais préféré qu'Hermione sorte avec quelqu'un d'autre, mais c'est une grande fille. Elle fait ce qu'elle veut.

-Donc ça ne te dérange pas, conclut Pansy en reprenant sa dégustation.

-Parce que ça te dérange ? demanda Harry.

-Oui, répondit-elle simplement.

À nouveau concentrée sur ses frites, Pansy entendit Harry s'avancer vers sa table et s'y installer sans même lui avoir demandé si la place était libre. Elle aurait pu attendre quelqu'un, tout de même.

-Pourquoi ? demanda Harry.

-Ça ne te regarde pas, répondit Pansy en fronçant légèrement les sourcils.

-Je sais, mais je pense quand même avoir ma petite idée.

-Peu importe l'idée stupide qui vient d'émerger de ton esprit, elle est fausse.

-Oh. Donc ce n'est pas parce que tu es transi d'amour pour ton colocataire depuis nos jeunes années à Poudlard.

-Dégage de ma table ! fut la seule réponse que Pansy fut capable de lui donner.

-Non, répondit simplement Harry. On est bien ici, finalement.

Pansy le regarda complètement abasourdie sortir de son sac ses frites, sa tarte et sa bièraubeurre. Mais il était gonflé celui-là, pensa-t-elle. Comment osait-il la déranger alors qu'elle était en pleine réflexion sur ce que lui avaient dit Daphné et Blaise ? Comment pourrait-elle correctement penser avec un crétin à lunettes en face d'elle !

-Tu peux toujours partir, si tu veux, lui dit Harry.

-Tu plaisantes, j'espère ! J'étais là avant. Si quelqu'un doit partir, c'est toi !

Pour toute réponse, Harry but sa bièraubeurre à la paille et la nargua. De la provocation pure et simple. Pansy décida de passer outre, haussa les épaules et continua de manger. Avec un peu de chance, il finirait par s'en aller…

-Alors ? Pourquoi ça te dérange qu'Hermione et Malefoy dinent ensemble, si ce n'est pas une question de jalousie ?

Ou pas…

Pansy comprit donc qu'Harry était quelqu'un de tenace et de têtu. Mais ce qu'il ne savait pas c'était qu'elle était aussi têtue que lui. Alors, pour toute réponse, elle lui balança une première frite à la figure. Puis une deuxième. Et une troisième...

-On ne t'a jamais dit que ce n'était pas bien gaspiller la nourriture.

-C'est l'effet que me font les indésirables dans ton genre. Ça va t'agacer, tu vas partir et je vais te piquer tes frites, ta tarte et… Non, tu peux garder ta bièraubeurre.

-Donc j'ai raison. Tu es une psychopathe amoureuse de son colocataire qui entre dans sa chambre le soir pour le regarder dormir.

-Pourquoi tu tiens tant à savoir ? lui demanda Pansy.

-Parce que tu m'as demandé si ça me dérangeait, que je t'ai répondu et qu'il est important pour moi de savoir si Hermione n'est pas en train de plonger tête baissée dans une relation qui pourrait mal tourner, non pas à cause de son rencard, mais à cause des personnes qu'il fréquente.

Le visage d'Harry avait subitement changé. Pansy ne se trouva plus face à l'insupportable Harry Potter qui pensait pouvoir obtenir tout ce qu'il voulait parce qu'il était « Celui qui a survécu », mais face à un sorcier qui semblait s'inquiéter pour une amie chère.

Un peu comme elle.

-Ça veut dire que tu te méfies de moi, conclut-elle.

-Ai-je besoin de me méfier ?

Pansy avait envie de lui dire oui. Elle avait envie de lui dire qu'il devait se méfier parce qu'il ne savait pas de quoi elle était capable pour protéger ses amis. Seulement Pansy avait conscience qu'avoir une telle attitude pourrait porter préjudice à Drago. Elle se fichait d'Hermione, tant que Drago allait bien.

-Ça ne me dérange pas, finit-elle enfin par avouer. Ça m'inquiète.

-Pourquoi ?

-Parce que la dernière fois que Drago a invité une sorcière à dîner, elle ne lui a pas brisé le cœur, elle le lui a broyé et ça n'a pas été facile de lui sortir la tête de l'eau.

Et tout à coup, Harry ne se trouva plus face à Pansy Parkinson, sorcière hautaine qu'il pouvait croiser au Département des Mystères lorsqu'il assistait à une audience, mais à une simple sorcière qui s'inquiétait pour un de ses amis les plus chers.

Un peu comme lui.

-Ce n'est pas pour rien si je suis sa colocataire. Il fallait que quelqu'un garde un œil sur lui et ça ne pouvait être que moi. La seule de ses amies qui n'a pas de vie sociale et qui est accro à son travail. Alors, il a déjà eu des aventures depuis, mais je suis sûre qu'avec Hermione Granger ce sera différent. Non, je le sais. Et je ne veux pas qu'il ait le cœur à nouveau brisé.

-Hermione ne lui fera jamais ça.

-Qu'est-ce que tu en sais ?

-Faire du mal aux autres est la dernière chose dont Hermione est capable.

-Sauf qu'en amour, les règles sont totalement différentes. J'en sais quelque chose.

-À qui le dis-tu ?

Harry et Pansy se regardèrent, comme si une drôle de connexion venait subitement de se créer entre eux. Harry fit apparaître un verre et y versa la moitié de sa bièraubeurre avant de le tendre à Pansy. Elle le remercia d'un signe de tête et but une gorgée.

000

Lorsque qu'ils terminèrent de dîner, Drago proposa à Hermione de se balader un peu, ce qu'elle accepta avec plaisir. Ils ne parlèrent pas, n'échangèrent pas le moindre mot pendant plusieurs minutes, profitant simplement de la présence et la proximité de l'autre.

Ce dîner, cette ballade… Tout semblait parfait aux yeux d'Hermione. Tellement parfait qu'elle ne put s'empêcher de rire un instant.

-Qu'y a-t-il de drôle ? demanda Drago.

-Nous. Cette situation. Je trouve ça fou qu'on ait pu passer une si bonne soirée tous les deux. Je ne te cache pas que j'avais un peu peur qu'on n'ait rien à se dire et que notre seule manière de communiquer serait le sexe, hormis le travail.

-Oui. J'avais un peu les mêmes craintes. C'est pour ça que je t'ai invité, admit Drago. Et je me suis vite rendu compte que c'était idiot de penser ça. Après tout, ça fait vingt ans qu'on se connait. Aujourd'hui, on essait simplement de se découvrir un peu plus.

-Dans tous les sens du terme, dit Hermione en souriant.

-Exactement, dit Drago en répondant à son sourire.

Non loin de là, Harry et Pansy étaient toujours assis à la même table. Leur conversation était devenue beaucoup plus apaisée, même si leur sujet était toujours le même.

Pansy avait terminé sa portion de frites, sa moitié de bièraubeurre et s'attaquait sans aucune gêne à la nourriture d'Harry.

-Tu fais souvent ça ?

-Souvent quoi ?

-Mélanger le sucré et le salé ? demanda Harry en la voyant manger un morceau de tarte après une frite pour enchaîner avec un autre morceau de tarte.

-Oui. Il m'arrive parfois de commencer par le dessert.

-Tu as de la chance que je sois partageur, reprit-il en la voyant prendre une partie de tarte plus importante.

-Moi, je suis sûre que tu n'as pas le choix. Je suis certaine que Granger te pique de la nourriture et que tu n'as pas ton mot à dire.

-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, dit Harry en récupérant sa part de tarte.

-Je suis sûre que j'ai raison, répliqua Pansy en souriant.

Harry haussa les épaules. Non, il ne voulait absolument pas voir de quoi elle parlait, même s'il était vrai qu'Hermione lorgnait sans arrêt sur ce qu'il mangeait et qu'elle regardait souvent avec avidité ce qu'il cuisinait. Harry se laissa imaginer que Drago serait à présent le seul à subir ce pillage.

-Potter ?

-Quoi ?

Harry vit Pansy pointer du doigt au loin. Tout près des camions ambulants se trouvaient Drago et Hermione bras-dessus, bras-dessous, discutant avec ce que Pansy aurait qualifié de sourire niais. Puis tout à coup, elle vit Harry sortir sa baguette pour lancer un sortilège informulé que Pansy comprit être un sortilège de désillusion, lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait changé d'aspect.

-Pourquoi tu as fait ça ? lui demanda-t-elle.

-Pour qu'ils ne nous voient pas. Parce qu'ils vont, soit penser qu'on les a suivis et vont nous gueuler dessus, soit transplaner tous les deux et ça se passera soit chez toi, soit chez moi.

-Oui, enfin tu es conscient que ça risque de se produire à 99,9%. Et comme ils l'ont déjà fait chez moi, ça se produira sans doute chez toi, cette fois.

Harry grimaça en réalisant que Pansy avait raison. Il n'allait pas pouvoir rentrer chez lui, la galère. Heureusement qu'il avait quelques options pour dormir ailleurs.

-Parkinson, où tu vas ? demanda-t-il en voyant Pansy se lever.

-Comment ça, où je vais ? Je vais écouter ce qu'ils se racontent. Je suis invisible. Plutôt puissant ton sort, d'ailleurs.

-Je suis Auror, je n'ai pas le choix d'être puissant.

Il vit Pansy lui faire une grimace et se rapprocher du couple. « Elle est sérieuse ? » se demanda Harry en la voyant faire. Elle lui fit ensuite signe de s'approcher et Harry se surprit à la rejoindre.

Hermione et Drago se regardaient littéralement dans le blanc des yeux.

-Je sais que je l'ai déjà dit, mais j'ai passé une très bonne soirée, déclara Hermione.

-Je suis content. J'ai hâte de savoir quelle sera ton idée pour la prochaine, lui dit Drago.

-Tu le sauras bien assez tôt, Malefoy. En attendant…

Hermione se mit sur la pointe des pieds et embrassa Drago qui accueillit le baiser volontiers. Au même moment, Pansy grimaça alors qu'Harry la regardait en secouant la tête de gauche à droite d'un air de dire « Avais-je vraiment besoin d'assister à ça ? ».

Puis Hermione se détacha de Drago et lui dit :

-Rentre bien.

Elle s'éloigna de lui sous l'étonnement total d'Harry et de Pansy. Il y avait 99,9% chance que le jeune couple passe la nuit ensemble dans l'appartement d'Harry et Hermione, mais cette dernière en avait finalement décidé autrement.

-Je t'ai menti !

Hermione s'était immédiatement arrêtée, alors que Pansy venait tout juste de retenir Harry qui avait fait un pas menaçant vers Drago, toujours sous le sortilège de désillusion.

Hermione s'était retournée, mais toute l'allégresse qu'elle avait ressenti jusque là venait subitement de disparaitre de son visage.

-Tu m'as menti ? répéta-t-elle froidement.

-Oui, confirma Drago. Il… il se peut que je sois comme les autres.

-Les autres ?! chuchota Harry qui sentait la colère monter envers Malefoy. De quoi il parle ? De quels autres il parle ?

-Mais que veux-tu que j'en sache ? lui dit Pansy sur le même ton ne comprenant pas non plus de quoi parlait son meilleur ami.

-C'est-à-dire ? demanda Hermione.

-C'est-à-dire qu'il se peut que je voie loin moi aussi et que ça me plaise.

-Oh…, fit Hermione en comprenant où Drago voulait en venir. Et qu'est-ce que tu vois ?

-Je nous vois toi et moi, faire des trucs sympas pendant un certain temps, expliqua Drago en s'avançant vers elle.

-Combien de temps ?

-Des années. Des décennies, mêmes.

Autant dire qu'Harry et Pansy avaient tous les deux la bouche grande ouverte. Ils n'avaient couché qu'une fois ensemble, ça n'avait été que leur premier tête-à-tête, mais non seulement Drago avait une vision assez lointaine de ce qu'il pourrait vivre avec Hermione, mais la jeune sorcière n'en semblait pas effrayée du tout.

-Et qu'en est-il du « Autant profiter de l'instant présent et de ce que nous vivons aujourd'hui » ? demanda Hermione.

-Je veux toujours profiter, mais le plus longtemps possible.

La joie revint sur le visage d'Hermione qui sauta littéralement dans les bras de Drago pour l'embrasser. Harry leur tourna le dos, trouvant la situation de plus en plus embarrassante, alors que Pansy mettait ses deux mains devant ses yeux. Le baiser était à leur goût, anormalement long. Mais Hermione n'avait pas pu faire autrement que d'embrasser Drago face à ce qu'il venait de lui dire. Une nuit ensemble, un dîner et il lui disait une telle chose. Ça n'arrivait pas tous les jours. C'était d'ailleurs tellement rare qu'Hermione aurait immédiatement transplané avec lui si elle s'était écoutée. Mais elle décida d'être raisonnable.

Donc après ce long - et interminable, selon les espions - baiser, Hermione s'éloigna une nouvelle fois de Drago.

-À lundi, lui dit-elle tout simplement.

Hermione s'en alla pour de bon en lançant comme dernière phrase avant de transplaner :

-Tu me plais bien Malefoy.

Hermione n'eut pas le temps de voir Drago avec ce léger sourire, sortir un « Tu me plais aussi, Granger » avant de transplaner à son tour.

Harry leva le sort lorsqu'ils eurent tous les deux disparus. Pansy et lui restèrent perplexes quelques instants. Mais elle fut la première à réagir en se laissant glisser contre un mur.

-Tout va bien ? lui demanda Harry.

-Il va l'épouser, chuchota Pansy. Il va en faire une Malefoy. Puis ils vont faire des bébés qui vont m'appeler « Tatie ». Mais moi je n'ai pas prévu d'avoir de bébés Granger pour neveux et nièces !

-Tu t'emballes un peu, Parkinson.

-Oh, mais ouvre les yeux, Potter ! Ils vont finir leur vie ensemble, ces deux-là ! J'ai toujours pensé qu'il ne fallait pas être sain pour sortir avec Granger, mais qu'il fallait être stupide pour la larguer. Et comme Drago n'est pas stupide… Mais moi, si.

Puis Pansy éclata de rire. Elle comprenait maintenant pourquoi Blaise et Daphné lui disaient qu'elle devait arrêter de s'inquiéter pour Drago et penser un peu à elle. Car maintenant que Drago semblait avoir trouvé son égal, elle, Pansy Parkinson, se retrouvait toute seule, comme une vieille chaussette.

-Mais non, tu n'es pas stupide, tenta la rassurer Harry.

-Si. Je me suis totalement oubliée avec le temps. Obnubilée soit par Drago, soit par mon travail. Résultat, je n'ai aucune vie sociale. Il faut vraiment que ça change.

-Et tu sais par où commencer ? questionna Harry.

-Non, mais je vais bien finir par trouver.

Harry lui tendit sa main pour l'aider à se lever.

-Merci, dit-elle. Je… je crois que je vais y aller. Drago a dû rentrer et il va sans doute se demander où…

-Il ne va absolument rien se demander, la coupa Harry. Il va sans doute passer le reste de la nuit à penser à Hermione. Et toi, tu devrais arrêter de t'inquiéter pour lui.

-Ouais. Tu as raison. Salut.

Pansy mit ses mains dans ses poches et s'éloigna d'Harry.

-Eh Parkinson ? l'interpella-t-il.

-Oui ? fit-elle en se retournant.

-Fais-moi signe, lorsque tu sauras par où commencer.

Harry lui fit un clin d'œil et s'en alla à son tour, sans faire attention au sourire arborait Pansy en cet instant.

Lorsqu'Harry fut rentré chez lui, il y découvrit une Hermione déjà vêtu de son pyjama qui chantonnait un air inconnu tout en buvant une tisane.

-Tu rentres tard, lui dit-elle. Tu viens à peine de quitter le Ministère ?

-Non, j'ai… J'étais au cinéma, mentit Harry. Mais toi, t'es rentrée tôt. Je ne t'attendais pas avant demain matin.

-Oui, répondit Hermione avec un large sourire. Chaque chose en son temps. Je n'avais pas envie de tout précipiter.

-Pourtant, tu m'as dit que vous aviez déjà…

-Et alors ? le coupa Hermione. J'ai bien le droit de m'imposer quelques limites, non ? Il faut bien faire monter le désir entre nous. Sinon ce serait trop facile. Bonne nuit !

Hermione s'en alla dans sa chambre toujours en chantonnant.

000

Drago était en train de se servir une tasse de café lorsque Pansy débarqua dans la cuisine avec une mine renfrognée. Il lui tendit la tasse qu'il avait préparée pour elle et pouffa lorsqu'il entendit un grognement semblable à un « m'ci ». Il y avait des fois où Pansy n'était vraiment pas du matin.

-C'est moi qui suis sorti, mais c'est toi qui semble avoir passé une courte nuit.

-Je n'ai pas très bien dormi, marmonna Pansy.

-Ne me dis pas que c'est parce que tu as passé ta soirée à pester contre moi.

-J'ai pesté. Puis j'ai fini par me lasser.

-Merci Merlin, s'exclama Drago. Il va falloir que tu t'y fasses, Pansy. Je compte bien la revoir.

-Elle te plait vraiment ? osa-t-elle demander.

-Oui, répondit Drago sans le moindre hésitation. Beaucoup.

-D'accord, dit-elle en se levant pour prendre un paquet de gâteaux. Fais attention à toi, c'est tout.

-Je vais bien Pansy, la rassura Drago. Depuis un moment déjà. Alors, tu peux arrêter de t'inquiéter pour moi et…

-Penser à moi, soupira-t-elle.

-C'est ça. Tu es devenue de moins en moins égoïste avec le temps, franchement ça fait peur.

C'est vrai que du point de vue de ses amis, Pansy avait concentré toutes son énergie et ses pensées vers Drago. Mais elle n'avait jamais pensé qu'elle était moins égoïste. Pansy était toujours égoïste… Mais son égoïsme était pour les autres, pas pour elle.

Elle… Elle s'en fichait.

La quiétude de leur appartement fut brisée par un hibou qui volait près de leur fenêtre. Pansy laissa l'animal entrer dans la pièce. Il lâcha une enveloppe sur la table et se percha tout en haut de l'étagère.

-C'est pour toi, dit Drago.

Oh non…., pensa-t-elle. Il n'y avait que le travail et le Département des Mystères pour lui envoyer une lettre un samedi matin. Elle allait devoir faire une croix sur son week-end. Mais Pansy remarqua que l'enveloppe ne venait pas du Ministère et qu'elle ne reconnaissait ni l'écrire de Daphné, ni celle de Blaise, les deux seules autres personnes qui auraient pu lui envoyer un courrier.

-Tu n'ouvres pas ? demanda Drago en la voyant hésiter.

-Si, si.

Et ce ne fut qu'à la signature, qu'elle comprit qui lui avait envoyé cette lettre.

Salut Parkinson,

Je sais que je t'avais demandé de me faire signe lorsque tu saurais par où commencer pour que les choses changent, mais j'ai eu une petite idée qui pourrait t'aider. Alors, je te donne rendez-vous au même endroit lundi, à 19h00.

Ne sois pas en retard.

Après l'étonnement, Pansy réprima un petit sourire. Si elle s'était attendue à ça. C'était bien mieux qu'une lettre du travail ou de ses amis. Ce n'était certes qu'une simple lettre, c'était un peu bizarre, mais c'était nouveau et ça lui plaisait.

-Qui est-ce ? demanda Drago un brin curieux.

-Quelqu'un qui m'aide à changer les choses.

Pansy quitta la cuisine d'un pas bien plus léger que celui avec lequel elle était entrée dans la pièce.

000


Et voilà ! C'était le premier chapitre. Dites-moi ce que vous en avez pensé. Est-ce que ça vous a plu ?

Dans le prochain chapitre : Nous aurons un sorcier ou une sorcière mis à la porte de chez lui/elle. La question est donc de savoir qui est cette personne. Les paris sont ouverts !

A bientôt pour la suite.

Gouline971


PS: Pour les personnes détenant un compte et au cas où ça ne fonctionnerait toujours pas : les RAR pour mon dernier OS vous ont été envoyés jeudi :)