Piraterie à Poudlard

Chapitre 1

Angleterre, Little Whinging :

Harry Potter était assis sur une balançoire, le regard perdu dans le vide, alors que son cousin parlait avec ses amis. Ces derniers n'étaient que des imbéciles. Ils venaient le provoquer juste pour s'amuser…

Il vit ce dernier se préparer à rentrer et un de ses amis lança : « A bientôt Big D ! »

Harry rattrapa Dudley, qui marchait nonchalamment en fredonnant des notes sans suite, en marchant à grands pas et le héla : « Hé ! Big D ! »

Dudley se retourna : « Ah, c'est toi.

Depuis quand tu te fais appeler Big D ? demanda Harry.

Ferme-la… grogna son cousin.

C'est cool, comme nom, dit Harry avec un sourire, Mais pour moi tu seras toujours le Dudlynouchet adoré !

Je t'ai dis de LA FERMER ! répliqua Dudley, dont les mains de la taille d'un jambon se serrèrent en deux poings massifs.

Tes copains savent que ta mère t'appelle Dudlynouchet ?

Tu la fermes, oui ?

À elle, tu ne lui dis pas de la fermer. Et Popkin ou Duddy chéri, tu veux bien que je t'appelle comme ça aussi ? »

Dudley ne répondit rien, l'effort qu'il devait faire pour se retenir de frapper Harry exigeait tout son sang-froid. Cependant, ce dernier perdit son sourire et demanda froidement : « Alors, à qui as-tu cassé la figure ce soir ? Encore un môme de dix ans ? Je sais que tu t'en es pris à Mark Evans, il y a deux jours…

Il l'avait cherché, gronda Dudley.

Ah bon ?

Il a été insolent.

Vraiment ? Il a dit que tu avais l'air d'un cochon à qui on aurait appris à marcher sur deux pattes ? Mais ça, ce n'est pas de l'insolence, Dud, c'est la vérité. »

Une veine apparut sur la tempe du jeune Moldu tandis qu'Harry éprouvait une intense satisfaction à provoquer en lui une telle fureur.

Ils tournèrent à droite, dans l'étroite allée où Harry avait vu Sirius pour la première fois et qui offrait un raccourci entre Magnolia Crescent et Wisteria Walk. L'allée déserte, dépourvue de réverbères, était beaucoup plus sombre que les deux rues qu'elle reliait. Le bruit de leurs pas était étouffé par le mur d'un garage d'un côté et une haute clôture de l'autre.

Mais alors qu'une dispute venait d'éclater entre les deux cousins, quelque chose vint bouleverser la nuit entière. Le ciel indigo parsemé d'étoiles était soudain devenu d'un noir d'encre, sans la moindre lueur, les étoiles, la lune, les réverbères entourés d'un halo brumeux à chaque extrémité de l'allée, tout avait disparu. Le grondement lointain de la circulation, le murmure des feuillages s'étaient tus. L'atmosphère douce et parfumée avait laissé place à un froid mordant, pénétrant. Ils étaient entourés à présent d'une obscurité totale, impénétrable, silencieuse, comme si une main géante avait laissé tomber sur toute l'allée un épais manteau de glace qui les aurait aveuglés.

La voix terrifiée de Dudley parvint cependant aux oreilles de Harry : « Que…Qu'est-ce qu-qu-que t-tu f-fais ? Ar-arrête !

Je ne fais rien du tout ! Tais-toi et ne bouge pas !

Je… J-je n'y vois p-plus r-rien ! J-je suis a-aveugle ! Je…

Je t'ai dit de te taire ! »

Harry resta parfaitement immobile, tournant ses yeux aveugles de droite à gauche. Le froid était si intense qu'il tremblait de tous ses membres. Il avait la chair de poule et ses cheveux s'étaient hérissés sur sa nuque. Il écarquilla les yeux au maximum et scruta l'obscurité sans rien voir.

Il entendit soudainement des râles, et se figea, alors que Dudley le frappait avant de s'enfuir en courant. Harry cria : « DUDLEY ! REVIENS, TU VAS DROIT DESSUS ! »

Un hurlement effroyable retentit et les bruits de pas de son cousin s'arrêtèrent net. Au même moment, Harry sentit s'insinuer derrière une onde glacée qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : il y en avait plus d'un.

Il cria à nouveau à son cousin : « DUDLEY FERME-LA ! QUOIQUE TU FASSES, NE DIS RIEN ! Baguette… »

Il se mit à tâtonner fébrilement le sol à la recherche de sa baguette, qui lui avait échappé des mains. Il finit par la trouver et se retourna rapidement. Son estomac se révulsa : une haute silhouette encapuchonnée glissait doucement vers lui, comme suspendue au-dessus du sol, sans qu'on puisse voir ni pieds ni visage sous sa longue robe. A mesure qu'elle avançait, la créature semblait aspirer la nuit.

Reculant d'un pas incertain, Harry leva sa baguette : « Spero Patronum… »

Un filet de vapeur argentée jaillit à l'extrémité de la baguette magique. Le Détraqueur ralentit mais le sortilège ne fonctionna pas.

Harry recula à nouveaux et lança le sort, à nouveau, d'une voix plus assurée : SPERO PATRONUM ! »

Un immense cerf jaillit de la baguette et frappa de sa ramure le Détraqueur qui s'envola, semblable à une chauve-souris. Il était vaincu.

Harry ordonna alors au cerf immatériel de charger le second Détraqueur qui s'en prenait à son cousin, recroquevillé par terre, ses mains sur sa tête.

Une fois la menace écartée, le jeune sorcier rejoignit au pas de course son cousin qui tremblait et gémissait, comme en état de choc. Ce fut en entendant quelqu'un s'approcher derrière lui en courant qu'il brandit instinctivement sa baguette en pivotant sur ses talons pour faire face au nouvel arrivant. Mrs Figg, leur vieille folle de voisine, apparut devant lui toute essoufflée. Des mèches grises s'échappaient de son filet à cheveux, un autre filet, à provisions celui-là, pendait de son poignet en produisant un bruit de ferraille et ses pieds sortaient à moitié de ses pantoufles écossaises. Harry esquissa un geste pour ranger sa baguette magique mais… : « Ne la range surtout pas espèce d'idiot ! s'écria la vieille femme d'une voix perçante, S'il y en avait d'autres ? Oh, ce Mondingus Fletcher, je vais le tuer ! »

Harry la fixa, stupéfait tandis qu'elle lui expliquait qu'elle était au courant de l'existence des sorciers, étant elle-même une Cracmolle. Elle les accompagna jusque devant chez les Dursley avant de repartir en trottant, ignorant les appels d'Harry.

Le jeune sorcier ouvrit rapidement la porte et traîna son cousin affalé sur lui à l'intérieur puis entendit sa tante lancer : « Diddy ! Enfin ! Il était temps que tu rentres. Je commençais à être très… Diddy, qu'est-ce qui se passe ? »

Harry jeta un regard en biais à son cousin et s'écarta vivement pour éviter que ce dernier ne lui vomisse dessus. Pétunia cria : « DIDDY ! Diddy qu'est-ce qui t'arrive ? Vernon ? VERNON ! »

Ce dernier arriva rapidement, et aida son épouse à manœuvrer un Dudley aux genoux flageolants qui tenait à peine debout et demanda : « Qu'y a-t-il, fils ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que Mrs Polkiss t'a donné quelque chose à manger venant de l'étranger ? »

Harry les observa s'inquiéter et s'apprêtait à regagner sa chambre lorsque Dudley tendit le bras vers lui, en murmurant : « C'est lui… »

Le jeune homme se figea, un pied sur la première marche alors que l'oncle Vernon explosait de rage : « VIENS ICI, MON Garçon ! Qu'as-tu fait à mon fils ?

Rien ! Je ne lui ai rien fait du tout, ce n'était pas moi, c'était… »

Il fut interrompu par un hibou qui entra dans le salon, volant légèrement puis qui lâcha une grande enveloppe en parchemin avant d'effectuer un gracieux demi-tour, repartant dans la nuit, tandis que l'oncle Vernon pestait à propos de ces oiseaux.

Après avoir lu la lettre venant du Ministère de la Magie, il était livide : il avait été renvoyé de Poudlard pour usage de la magie alors qu'il n'était qu'un sorcier de premier cycle. Et ils voulaient détruire sa baguette magique. Il tourna les talons, se dirigeant vers l'entrée, avec l'intention de s'en aller lorsque l'oncle Vernon s'écria : « Où vas-tu comme ça ? Je n'en ai pas encore fini avec toi, mon garçon.

Laisse-moi passer.

Tu vas rester ici et m'expliquer pourquoi mon fils…

Si tu ne me laisses pas passer, je te jette un sort, le coupa Harry en levant sa baguette.

N'essaye pas de m'impressionner ! gronda son oncle, Je sais très bien que tu n'as pas le droit de t'en servir en dehors de cette maison de fous que tu appelles une école !

La maison de fous m'a expulsé. Je peux donc faire tout ce que je veux maintenant. Je te donne trois secondes. Un… deux…

Un CRAC assourdissant retentit alors qu'un hibou s'écrasait dans le salon pour la deuxième fois de la soirée, et Harry le reconnut comme étant Errol, le hibou des Weasley.

Il lut la lettre rapidement avant de se tourner vers son oncle et déclara : « Finalement, j'ai changé d'avis, je reste.

D'où sortent ces fichus hiboux ? rugit ce dernier.

Le premier venait du Ministère de la magie et le second par Mr Weasley, le père de mon ami, Ron. »

Il fut encore interrompu par son oncle et sa tante qui le fixaient furieux alors que Dudley l'accusait à nouveaux. Dursley lâcha : « Donc, tu as jeté à mon fils un de tes sortilèges de cinglé pour qu'il entende des voix et se croie condamné au malheur ou à je ne sais quoi, c'est bien cela ?

Combien de fois faudra-t-il que je le répète ? Ce n'était pas moi ! C'étaient deux Détraqueurs !

Deux quoi ? Qu'est-ce que c'est que ces sornettes ?

Des Dé-tra-queurs, répéta Harry, Ils étaient deux.

Et qu'est-ce que c'est que ça, des Détraqueurs ?

Ce sont les gardiens d'Azkaban, la prison des sorciers, dit la tante Pétunia. »

Elle plaqua vivement ses mains contre sa bouche, tandis qu'Harry la fixait stupéfait. Mrs Figg, c'était une chose, mais tante Pétunia ?

Ils discutèrent encore jusqu'à ce qu'une lettre de Sirius n'arrive et qu'Harry ne leur avoue que Voldemort était revenu. Pétunia le regarda comme si elle ne l'avait encore jamais vu. Et tout à coup, pour la première fois, il fut heureux que la tante Pétunia soit la sœur de sa mère. Comprenant alors que c'était grave, Vernon ordonna à Harry : « Tu peux tout de suite quitter cette maison, mon garçon !

Quoi ?

Tu m'as très bien entendu ! DEHORS ! »

Mais alors que l'oncle Vernon s'époumonait pour qu'Harry s'en aille, un hibou arriva, tenant une Beuglante entre ses serres. Il la lâcha devant Pétunia qui s'en saisit en tremblant. La lettre s'enflamma et une voix terrifiante s'éleva avec force : « Souviens-toi de ma dernière Pétunia. »

Cette dernière, après s'être remise du choc lança à Vernon : « Ce garçon doit rester ici, Vernon.

Il… mais… Pétunia !

Si nous le mettons dehors, les voisins vont jaser, ils vont poser des questions embarrassantes, ils voudront savoir où il est parti. Nous devons le garder chez nous.

Mais Pétunia, ma chérie…

Tu vas rester dans ta chambre. Interdiction de quitter la maison. Et maintenant va te coucher.

Qui t'a envoyé cette Beuglante ?

Ne pose pas de questions.

Tu es en contact avec des sorciers ?

Je t'ai dit d'aller te coucher !

Qu'est-ce que ça signifiait ? Souviens-toi de ma dernière quoi ?

File au lit !

Comment se fait-il…

TU AS ENTENDU TA TANTE ? VA TE COUCHER ! hurla l'oncle Vernon. »

Harry comprit qu'il n'aurait pas de réponses et rejoignit sa chambre, stupéfait par les derniers évènements. Et malheureusement pour lui, ce n'était que le début…

Il rejoignit sa chambre et se laissa tomber sur son lit, relisant encore et encore les lettres qu'il avait reçu : Dumbledore était allé au Ministère de la Magie pour arranger les choses, cela ne devrait pas l'inquiéter, après tout, ce n'est pas le Ministère qui va faire peur à celui qui est même craint par Voldemort ! Dumbledore avait vaincu Grindelwald, alors ce ne devrait pas être trop compliqué de faire entendre raison au Ministère !

Il fixa alors Hedwige qui s'agita brusquement, affolée et Harry se leva d'un bond en l'entendant pousser un hululement sonore tandis que la voix de son oncle retentissait : « QUE QUELQU'UN FASSE TAIRE CETTE CHOUETTE ! »

Harry supplia Hedwige de se taire, mais alors qu'elle ne s'affolait que davantage, un crépitement retentit et Harry écarquilla les yeux en voyant un flash l'aveugler. Il se réhabitua lentement à la lumière ambiante et ce fut avec stupéfaction qu'il vit un corps étendu au pied de son lit. Un inconnu venait d'apparaître dans sa chambre et il ne bougeait plus.

Harry le fixa un bref instant avant de gémir de désespoir : « Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de truc ? »

Marineford

Ace se tenait le bras qui fumait : pour la première fois depuis qu'il avait mangé son fruit du Démon, il avait été brûlé !
Il regarda Akainu, son adversaire et amiral de la Marine les regarder avec dégoût avant de déclarer : « Toi et Luffy au Chapeau de Paille ne méritez pas de vivre. Les progénitures de Gold Roger et celle de Dragon sont démoniaques et vous osez vous appeler « frères » ? Je vais mettre fin à cette abomination sur le champ… regarde bien, Poings Ardents, regarde la mort de ton monstre de frère ! »

Ce dernier était agenouillé, son chapeau de paille dans son dos, essayant d'attraper la carte de vie de son frère lorsque l'amiral de la Marine bondit vers lui, son bras transformé en magma brûlant, prêt à le tuer sans remords. Ace se releva à toute vitesse, courant vers Luffy qui ne réagissait pas et se plaça face à son petit frère, les bras écartés, tournant le dos à Akainu qui le frappa.

Il sentit le magma transpercer son torse alors que les yeux de Luffy s'écarquillaient… ça faisait mal… mais au moins Luffy était vivant…
L'amiral retira son poing de la poitrine d'Ace et recula de quelques pas, alors qu'Ace s'écroulait sur Luffy, du sang coulant de sa bouche…

Un peu plus loin, Barbe Blanche se pencha, ramassant une des perles rouges qui ornaient autrefois le cou de son fils. Une larme s'écrasa sur le dos de sa main et il lança un regard triste aux deux frères. La nouvelle génération était prometteuse, peut-être qu'ils seront ceux qui referont le monde…

Le reste de l'équipage de Barbe Blanche, les frères d'Ace étaient figés, fixant avec horreur le trou béant dans la poitrine du brun, et le plus choqué était sans aucun doute Marco, le commandant de la première flotte de Barbe Blanche. Il fixait Ace qui était appuyé contre son frère, son visage pâlissant au fur et à mesure qu'il chuchotait à Luffy : « Luffy… je suis… désolé… tu es venu me sauver… et moi… j'ai tout… gâché… mais… pourras-tu dire aux autres ce que je vais te dire, petit frère ?... Père… à vous tous… et toi aussi Luffy, je n'oublierai jamais, jusqu'à ma dernière heure… vous m'avez donné… votre affection… à moi ! Ce moins que rien, moi qui ai le sang d'un monstre dans mes veines… Du fond du cœur… je vous remercie ! »

Des larmes dévalèrent ses joues tandis que Luffy reniflait. La lueur dans les yeux onyx d'Ace s'éteignit puis disparut, alors que son corps tombait lentement par terre… un sourire ornait ses lèvres… il était mort avec son sourire aux lèvres…

Luffy le regarda avant de pousser un hurlement de douleur déchirant, regardant le ciel assombri par les cendres et la poussière due au combat.

Mais, alors que le cadavre d'Ace était visible aux yeux de tous, une vive lueur blanche éclaira ce dernier, et sous les regards stupéfaits de tous les combattants, Marines comme Pirates, le corps du jeune homme disparut lentement, se désagrégeant en plusieurs centaines de confettis brillantes qui s'envolèrent, volant dans le ciel, puis disparurent, ne laissant derrière elle, que peine et tristesse, larmes et sanglots, le deuil et un amour fraternel entaché par la mort.

Ace avait fermé les yeux un bref instant, ressentant une sensation de froid et de vide dans son cœur, mais cette sensation désagréable fut remplacée par une douce chaleur. Il se sentit en sécurité, comme si toute sa famille, ses amis, le serrait dans leurs bras… il se sentit tirés vers le haut et d'un coup, il rouvrit les yeux, inspirant une grande goulée d'air.

Il s'assit en gémissant, et lâcha dans un murmure : « C'est ça la mort ? Un grand hall vide ?

Bienvenue, jeune pirate… retentit une douce voix sans intonations, ou plutôt, il y avait tellement d'accents différents pour cette voix qu'elle lui semblait atone. »

Il se retourna, surpris et s'exclama : « Qui est là ? Montrez-vous ! »

Une vive lumière l'aveugla, tandis que derrière ses paupières fermées, il sentit s'approcher de lui quelqu'un dégageant une incroyable aura. Il rouvrit les yeux et croisa le regard doux d'une femme aux longs cheveux de couleur pêche, la peau halée, aux grands yeux noisettes en amande… il sentit son cœur rater un mouvement alors qu'il reconnaissait la personne devant lui. Il lâcha : « M-Maman ? C-C'est toi ?

Non, je ne suis pas ta mère. Je ne suis pas un être matériel alors pour pouvoir te parler plus facilement, j'ai emprunté cette apparence… répondit la femme en face de lui.

Qu'est-ce que vous êtes dans ce cas ? lança Ace en la fixant durement.

Je suis tout et rien. Je suis le jour et la nuit, la vie et la mort, vous m'appelez Dieu, vous m'appelez le diable. Je suis l'océan et la terre.

Vous… c'est impossible…

Je suis celle qui a créé le monde, dans le monde où tout a commencé, on me nomme Gaïa, la déesse-mère.

Que… suis-je mort ?

Oui. Tu as été tué en voulant protéger ce garçon que tu appelles ton frère… »

Ace se laissa tomber par terre, assis en tailleur, stupéfait. Il passa une main sur sa poitrine et alors qu'il s'apprêtait à sentir un trou béant sous ses doigts, il ne rencontra que de la chair légèrement à vif. Il sursauta lorsque l'être inconnu s'approchait de lui à nouveau en déclarant : « J'ai soigné ta blessure.

Pourquoi ? Quelle importance vu que je suis mort ? demanda Ace.

Parce que tu n'étais pas sensé mourir. Tu n'as pas fini d'accomplir ta destinée.

Ma quoi ?

Ta destinée. Tu as protégé ton frère en offrant ta vie, et c'est pour cela que tu n'es pas encore avec ceux que tu as perdu.

Qu'est-ce que vous me voulez ? Et où sommes-nous ?

Hum… je vois que tu poses beaucoup de questions… quand à où nous sommes, tu peux décider de l'endroit, je ne discute pas avec ton corps, mais avec ton âme. »

Le jeune pirate fronça les sourcils et soudain, le pont du Moby Dick apparut devant eux, alors que du vent se mettait à souffler dans leurs cheveux, l'air sentant l'océan et le sel.

Ace se détendit aussitôt en voyant et sentant un environnement familier et Gaïa continua : « Lorsque tu es né, ta mère est morte. Tu n'as jamais connu ton père. Tu as été élevé par l'ennemi de ton père, père que tu as longtemps méprisé, et pourtant tu es quand même devenu pirate… ton cœur est bon et pur, ton âme est d'une blancheur éclatante…

On voit que vous n'avez jamais rencontré Luffy… lâcha en souriant le concerné.

Détrompe-toi. Je suis la créatrice et la mère de chaque être qui foule les mondes que j'ai créé.

Si vous êtes aussi puissante, pourquoi n'empêchez-vous pas les Hommes de détruire tout ce qu'ils touchent ? demanda amèrement Ace, Quel genre de mère laisserait ses enfants s'entre-tuer sans intervenir ? »

L'atmosphère se refroidit et la voix de Gaïa tonna : « Je ne suis que leur créatrice, je n'ai pas la main mise sur leur libre arbitre ! J'ai offert aux Hommes, à mes enfants la liberté ! Ils doivent assumer les conséquences de leurs choix ! »

Ace se retint de reculer et la femme se calma avant de lui faire signe de s'asseoir : « Vois-tu, si tu n'as pas encore rejoint ta famille décédée, c'est parce que j'ai une proposition à te faire.

Je vous écoute…

J'ai créé bien des mondes, et tous ont leur part de ténèbres cependant… l'un de mes enfants a enfreint la seule règle de l'univers : il a défié la mort. Suite à cela, ce monde, le premier que j'ai créé, est sur le point d'imploser.

Je ne vois pas ce que je…

Ce monde, a développé par lui-même technologie, civilisations, et magie. C'est l'un des rares mondes où la magie est complètement présente. L'humanité est divisée en deux types d'individus : d'un côté, les sorciers qui pratiquent la magie, et de l'autre, ceux qui n'ont aucuns pouvoirs. Il y a quatorze ans, celui qui a enfreint la règle de la vie a essayé de tuer un bébé. Malheureusement pour lui, le garçon a survécu et l'a vaincu… temporairement en tout cas. Il est de retour et plus dangereux que jamais.

Un bébé a vaincu un homme adulte ? s'étonna Ace.

Oui, mais une ombre enveloppe son destin et je ne peux lui venir en aide… il a besoin d'un protecteur. Il a besoin de Toi, Portgas D. Ace. »

Sans voix, le pirate plongea dans ses pensées avant de demander : « Vous voulez que je le protège ?

Oui, et que tu l'aides dans sa quête. En échange de cela, tu pourras revenir dans ton monde et reprendre ta vie comme avant.

Je pourrais revoir Luffy, Père et mes frères ?

Oui. »

Ace plongea son regard dans celui de Gaïa et déclara fermement : « Alors c'est d'accord. »

Souriante, Gaïa le prit dans ses bras avant de murmurer : « Sache que ce monde est très différent du tien… mais tu recevras de l'aide, car tu es un de mes enfants. Ne perds jamais espoir.

Je suppose que je dois vous remercier ?

Non, tu n'y es pas obligé. Cependant, quand tu arriveras là-bas, tu risques de t'évanouir à cause du voyage, alors ne t'en fait pas.

Et… si je suis mort, cela veut dire que je n'ai plus mes capacités de logia ? »

Elle s'écarta de lui et le jaugea du regard avant d'esquisser un sourire : « En théorie, tu as perdu le Mera Mera no Mi. Cependant, tu n'es pas encore entré dans le Royaume des Morts. Tu as donc conservé tes pouvoirs ainsi que ton incapacité à nager.

Donc, personne ne pourra avoir les pouvoirs du Mera Mera no Mi ?

Si. La distorsion que tu as causé en restant en vie en a créé un… un deuxième. Celui de ton monde est à nouveau disponible, mais tu as conservé le tien. Vois ceci comme si tu avais ingéré un Fruit du Démon venant d'un autre univers. Au fait, je vais t'envoyer directement chez ton nouveau protégé ! »

Il hocha la tête avant de la sentir s'éloigner. Elle lui sourit en déclarant : « Bon voyage, Ace. »

Il se sentit tiré vers le haut et sa tête lui sembla se déchirer alors qu'il s'évanouissait, disparaissant dans un crépitement enflammé.

Harry fixait le corps immobile de cet inconnu tombé de nulle part et finit par s'approcher doucement, retenant un cri d'horreur en voyant l'immense cicatrice dans le dos nu de son invité surprise. Une telle blessure… comment avait-il survécu ?
Le jeune sorcier prit alors la décision de le porter jusqu'à son lit, constatant qu'il était encore vivant, juste évanoui.

Il l'allongea difficilement : le bougre était lourd, et visiblement, ce n'était pas de la graisse !

Une fois débarrassé de son lourd fardeau, le jeune homme détailla son invité avec méfiance : des cheveux noirs corbeau plutôt longs, pas de haut, un short longs avec une ceinture avec une initiale : A. Il semblait avoir dans la vingtaine, devait faire dans le mètre quatre-vingt-cinq… et il était en effet très musclé.

Harry déglutit en se promettant de ne pas énerver l'homme quand il se réveillera ! Il tenait à la vie et son intuition lui soufflait que cet homme était puissant, pas mauvais, mais dangereux.

Plusieurs heures passèrent, et le matin arriva. Ce fut à ce moment là que l'oncle Vernon commença à ouvrir la porte de la chambre d'Harry qui fit tomber une couverture et quelques affaires sur le corps immobile de son… invité inattendu pour le dissimuler des regards. Le gros homme déclara sans prêter attention au bazar inhabituel de la chambre : « Nous sortons.

Pardon ?

Nous sortons. Nous, c'est-à-dire ta tante, Dudley et moi.

Parfait, répondit Harry en regardant le plafond.

Et il t'est interdit de quitter ta chambre pendant notre absence.

D'accord.

Interdiction également de toucher à la télévision, à la chaîne stéréo ou à quoi que ce soit qui nous appartienne.

Très bien.

Interdiction de voler de la nourriture dans le frigo.

O.K.

Je vais fermer ta porte à clé.

Vas-y. »

Méfiant, l'oncle Vernon referma la porte et le cliquetis du verrou retentit alors que les pas lourds du Moldu s'éloignaient.

Harry soupira mais une voix le fit sursauter : « Qui es-tu ? Où est-ce que je suis ?

Vous êtes réveillé ? Euh… ça va ?

Juste un peu mal à la tête… gémit légèrement l'étranger, Alors ? Tu n'as pas répondu à mes questions… »

Le jeune sorcier hésita puis choisit de dire la vérité en croisant le regard sombre de l'inconnu : « Harry. Je m'appelle Harry Potter. Vous êtes chez… chez mon oncle et ma tante.

Le gros machin qui vient de partir, c'était ton oncle ?

Euh… ouais… sourit légèrement Harry devant l'insulte. Comment vous vous appelez ?

Tu peux me tutoyer, tu sais, je m'appelle Portgas D. Ace. »

Harry fronça les sourcils et demanda confus : « Portgas, c'est ton nom de famille ou ton prénom ?

C'est mon nom. Mon prénom est Ace. Mais je préfère que tu m'appelles Portgas, on ne se connaît pas.

Euh OK… »

Ace s'étira en grimaçant et son ventre gargouilla horriblement fort, faisant rougir le concerné : « Pardon, j'ai juste faim…

Oh euh… je suis désolé, mais… attends, je crois qu'il me reste du gâteau ! »

Harry souleva une des lattes du plancher et en tira la moitié d'un gâteau d'anniversaire qu'il tendit ensuite au jeune pirate qui avait les yeux brillants. Ce dernier le saisit et s'exclama : « Merci ! »

Il se mit à le dévorer à une vitesse folle et en moins d'une minute, il n'en restait plus une miette. Il se leva et regarda autour de lui, puis, son regard perçant retomba sur Harry qui retint son souffle. Le pirate s'assit en face de ce dernier et demanda calmement : « Tu n'habites pas avec tes parents ?

Ils sont morts.

Excuse-moi. Je ne voulais pas être indiscret.

Ce n'est pas grave… lâcha Harry sans le regarder.

Ils ne semblent pas très aimables… ajouta Ace, et tu as quel âge ? Tu ressembles vraiment à un gosse de treize ans à peine.

J'ai quinze ans. Je suis juste un peu en retard sur ma croissance…

Ouais… »

Ace se retint d'ajouter quelque chose, après tout, cela se voyait que le garçon était mal nourri, mal habillé, sa famille ne semblait guère l'aimer… le pirate soupira : « J'ai encore faim…

Euh… je suis désolé, mais il n'y a plus rien…

C'est rien, je vais aller en chercher dans…

Non ! s'écria le garçon en bondissant sur ses pieds, Surtout pas ! Je…

C'est toi qui n'as pas le droit de sortir d'ici, moi, je peux.

S'il te plaît Portgas, reste là, mon oncle va déjà péter un câble quand il va te voir ce soir alors évite de faire quelque chose comme voler de la nourriture dans le frigo !

Pff. A une condition. Tu vas répondre à toutes mes questions.

… Très bien. Marché conclu. »

Ace sourit avant de se rasseoir sur le lit et de demander : « Tu es un sorcier ?

Comment le sais-tu ? s'étonna Harry.

Ton énergie est bien plus vive que celle de l'autre cachalot. Bien, ça va me faciliter les choses. Tout d'abord, tu connais mon nom, maintenant, il faut que tu saches que je ne viens pas de ce monde. Dans mon monde, il n'y a pas de magie comme ici. J'ai été envoyé ici pour protéger quelqu'un.

Tu dois protéger quelqu'un ? Tu sais de qui il s'agit au moins ?

… non. Maintenant que j'y pense, on ne m'a donné aucun nom !

… qu'est-ce que tu sais à propos de cette personne, Portgas ?

Juste qu'il y a quatorze ans, elle aurait vaincu quelqu'un qui aurait voulu l'assassiner mais aurait échoué et aurait été vaincu avant de revenir il n'y a pas longtemps. »

Harry se figea avant de soupirer, enlevant les lunettes et se frottant les yeux tandis qu'Ace plissait les yeux : « Tu sais de qui je parle on dirait.

Malheureusement, oui. Si tu parles d'un mage noir qui aurait récemment été ressuscité, alors oui, je sais qui tu dois protéger…

Ah oui ?

C'est moi. Je suis celui qui l'a vaincu il y a quatorze ans… »

Ace hocha la tête, il n'était pas entièrement surpris, il se doutait bien que ce garçon avait un lien avec sa mission. Bien. Première partie : faire connaissance avec son protégé : accomplie.

Il pencha la tête sur le côté et déclara : « Parfait, je dois donc te protéger et t'aider à le vaincre une bonne fois pour toutes.

Pourquoi tu ferais ça, si tu n'es pas de ce monde ? Qu'as-tu à y gagner, Portgas ?

… comme tu l'as dit, je ne viens pas d'ici et le seul moyen pour moi de revenir chez moi auprès de ma famille est de t'aider.

Je comprends mieux, merci de m'avoir expliqué. »

Soudain, un bruit de vaisselles brisées retentit et Harry se retrouva face au sol, Ace l'ayant plaqué par terre, alors qu'il se levait brusquement, les yeux rivés sur la porte de la chambre. Des voix s'élevèrent et confirma l'hypothèse qui avait traversé l'esprit d'Harry : des cambrioleurs n'auraient jamais parlé aussi fort.

Il attrapa sa baguette magique posée sur la table de chevet et se posta derrière Ace, qui lui lança un regard désapprobateur, l'oreille aux aguets. Un instant plus tard, il sursauta en entendant la serrure cliqueter bruyamment. La porte s'ouvrit alors devant lui au même moment que le pirate se plaquait contre le mur à côté, faisant signe à Harry de ne pas bouger. Ce dernier resta donc immobile, observant le couloir obscur, s'efforçant de percevoir le moindre son. Mais il n'entendit plus rien. Après un moment d'hésitation, il allait sortir de sa chambre, mais Ace l'agrippa par le col et l'en empêcha avant de lâcher très bas : « Reste-là. »

Soudain, des silhouettes apparurent devant eux, le regard fixé sur Harry et Ace, se dernier repoussant le jeune sorcier derrière lui, faisant face aux neufs personnes en face d'eux. Harry releva sa baguette vers leurs visiteurs impromptus et une voix grave semblable à un grognement retentit : « Baisse ta baguette, mon garçon, tu risques d'éborgner quelqu'un. »

Harry obéit à moitié, puis il lança d'une voix mal assurée : « Professeur Maugrey ?

Professeur, je ne sais pas, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'enseigner, pas vrai ? Approche-toi donc, on aimerait bien te voir de plus près. »

Ace se tendit et empêcha Harry de s'avancer d'une main ferme. Mais soudain, un éclair de lumière rouge jaillit, frappant le pirate de plein fouet qui surpris, n'eut guère le temps d'esquiver. Il s'effondra au sol, figé, tandis qu'Harry s'exclamait en faisant un pas en avant : « Non ! Ce n'est pas un ennemi.

Ne t'inquiète pas Harry, nous sommes venus te chercher… lança une voix familière.

P-professeur Lupin ? C'est vous ?

Pourquoi est-ce que nous restons dans le noir ? demanda une femme dans la pénombre, Lumos ! »

Une baguette s'alluma, illuminant les nombreux visages en face d'Harry qui reconnut Maugrey, Lupin et il ne reconnut pas les autres. Maugrey s'approcha en claudiquant et braqua son regard sur le corps immobile d'Ace en grommelant : « C'est qui celui-là ? Un Moldu ?

Euh… pas exactement… lâcha Harry, gêné, Il est arrivé hier soir et…

Comment est-il entré ? s'exclama Lupin, Harry ! Qui est-ce ?

Il s'appelle Portgas D. Ace. Et je sais que ce que je vais dire va vous paraître dingue, mais il ne vient pas de notre monde.

… Potter ? Tu te sens bien ? demanda Maugrey, J'veux dire… avec les Détraqueurs…

Je ne suis pas fou ! protesta Harry, Vous n'avez qu'à lui demander !

Il pourrait mentir.

Professeurs, vous savez qu'il existe des moyens de savoir la vérité, comme avec le Veritaserum par exemple ! s'exclama Harry. »

Les deux anciens professeurs échangèrent un regard puis Maugrey soupira : « d'accord, on va l'emmener avec nous. Mais au moindre faux pas, il ira rejoindre les Détraqueurs à Azkaban. »

Soudain, la jeune femme aux cheveux violets s'exclama : « Oooh il est exactement comme je l'imaginais ! Salut Harry !

Oui, je vois ce que tu veux dire, Remus, déclara un sorcier à la peau sombre, c'est le portrait de James.

Sauf pour les yeux, ce sont ceux de Lily… »

Maugrey Fol-Œil observait Harry avec méfiance de ses yeux dissymétriques. L'un d'eux était petit, sombre et perçant, l'autre grand, rond, d'un bleu électrique : un œil magique qui voyait à travers les murs, les portes et derrière la tête de Maugrey. Ce dernier gronda : « Tu es sûr que c'est lui, Lupin ? On aurait l'air fin, si on ramenait un Mangemort qui aurait pris son apparence. Il faudrait lui demander quelque chose que seul le vrai Harry Potter peut savoir. A moins que quelqu'un ait apporté du Veritaserum ?

Harry, quel forme prend ton Patronus ? demanda l'ancien professeur de défense contre les forces du mal.

La forme d'un cerf…

C'est bien lui, Fol-Œil ! assura Lupin. »

Conscient et gêné par tous ces regards braqués sur lui, il rangea sa baguette dans la poche arrière de son jean, pendant que Remus ranimait Ace : « Enervatum. »

Le pirate se décrispa et bondit sur ses pieds, les yeux plissés tandis que Maugrey lançait férocement à Harry : « Ne mets pas ta baguette là, mon garçon ! Imagine qu'elle s'enflamme toute seule ! Des sorciers plus expérimentés que toi se sont retrouvés avec une fesse en moins !

Tu as déjà vu quelqu'un qui a perdu une fesse ? demanda la sorcière aux cheveux colorés, curieuse.

Peu importe ! Ne mets pas ta baguette là, c'est tout ! Question de sécurité élémentaire, mais personne ne s'en soucie plus ! »

Ace se plaça aux côtés de Harry et lâcha : « Qui êtes-vous ?

Calme-toi, gamin, on ne te fera rien… si tu n'es pas un Mangemort…

Je ne sais pas ce que c'est qu'un Mangemort. Maintenant, répondez à ma question. Qui. Êtes. Vous ?

… tu as du cran. Je suis Alastor Maugrey. Voici Remus Lupin, Nymphadora Tonks, elle préfère qu'on l'appelle Tonks, Kingsley Shacklebolt, Elphias Doge, Dedalus Diggle, Emmeline Vance, Sturgis Podmore et Hestia Jones. Nous sommes l'escorte de Potter. Et toi ?

… Portgas D. Ace. Protecteur d'Harry Potter. »

Maugrey et Lupin le fixèrent, et ce dernier demanda : « Que veux-tu dire par protecteur ?

Ma mission est de le protéger et de l'aider dans sa quête.

Et qui t'a confié une telle mission ?

Gaïa. »

Alastor Maugrey explosa de rire mais Lupin lâcha : « Il ne ment pas. Son odeur… il n'est pas totalement humain. Il sent l'océan et le feu…

Vous avez un bon odorat… constata Ace, Comment ?

Je suis un loup-garou.

Un quoi ? »

Il y eut un flottement puis Maugrey se racla la gorge en déclarant : « Bon, le signal ne devrait pas tarder. Tonks, va aider Potter à faire ses valises.

D'accord.

Je vous accompagne, sourit Ace, il n'ira nulle part sans moi et ce n'est pas négociable. »

Fol-Œil voulut protester mais il croisa le regard du pirate et il sentit un frisson glacial le parcourir. Ce jeune inconnu était puissant, et intimidant. Très puissant.

Harry conduisit donc la jeune Auror jusqu'à sa chambre et cette dernière déclara : « Drôle d'endroit, un peu trop propre si tu vois ce que je veux dire… ça manque de naturel… Ah ! Ca c'est mieux ! »

Elle fixait le bazar de la chambre tandis qu'Harry entassait ses affaires dans sa malle, mais malheureusement, ils n'auraient jamais finis à temps… Tonks s'exclama : « Failamalle ! Récurvite ! »

La valise se fit toute seule, et la cage d'Hedwige se vit retiré un peu de sa saleté. Légèrement déçue, la sorcière avoua que les sorts ménagers n'étaient pas son fort tandis que le pirate observait sa baguette avec curiosité. Il finit par demander : « Est-ce obligatoire d'avoir une baguette pour faire de la magie ?

Non, mais peu de gens arrivent à s'en passer ! Le Professeur Dumbledore y arrive cependant ! Vous n'en aviez jamais vu ?

Non, cela n'existe pas dans mon monde et… »

Il tomba en avant, et Tonks s'écria : « Qu'est-ce que… Harry ! Va chercher Fol-Œil ! »

Ce dernier arrivait déjà en claudiquant et aboya : « Qu'est-ce qu'il y a ?

Portgas est tombé par terre ! Il ne bouge plus ! expliqua rapidement Harry, Est-ce qu'il… »

Inquiet, Maugrey fit un pas mais le jeune homme se releva d'un coup, les yeux embrumés, et il bailla : « Je me suis encore endormi…

ENDORMI ? s'exclamèrent les sorciers.

Oh, désolé si je vous ai inquiété, mais ce n'est rien, je suis narcoleptique. Je m'endors sans prévenir n'importe quand.

Je vois… grommela Maugrey, On va y aller, venez. »

Ils sortirent de la maison et s'alignèrent, tandis que des balais leur étaient distribués. Lupin déclara en les voyants : « Parfait, je pense qu'il nous reste à peu près une minute. Nous devrions nous tenir prêts. Harry, j'ai laissé un mot à ta tante et ton oncle pour leur dire de ne pas s'inquiéter…

Ils ne s'inquiéteront pas, assura-t-il.

… que tu es en sécurité…

Ca va les déprimer.

… et que tu les reverras l'été prochain.

C'est vraiment indispensable ? »

Lupin parvint à ne pas rire, Ace, lui, explosa d'un rire sonore en ébouriffant les cheveux déjà en pétards d'Harry : « T'en fais pas, Potter, l'année prochaine, tu me les présenteras !

Ouais… lâcha Harry en réfléchissant, Ca pourrait être marrant !

On verra. »

C'était Fol-Œil qui avait lâché ça, surveillant discrètement le jeune pirate.

Une sorte de poudre rouge explosa dans les airs au loin et Lupin déclara : « Tenez-vous prêts… »

Cette fois-ci, ce fut des étincelles vertes qui furent visibles et Maugrey s'exclama : « Allez ! »

Ace qui était monté derrière Harry s'accrocha à ce dernier pour ne pas tomber et éclata de rire : « c'est génial !

N'est-ce pas ? rit Harry, ça m'avait manqué !

Tu voles souvent ?

A Poudlard, seulement. »

Hochant la tête, Ace se reconcentra sur le paysage, les sens à l'affût, sachant qu'ainsi dans les airs, ils étaient des cibles faciles.

Ils volèrent en formation pendant plusieurs heures et à la nuit tombée, ils atterrirent dans un parc faiblement éclairé. A l'aide d'un cylindre noir luisant, Fol-Œil éteignit chacune des lumières de la rue et déclara : « On est arrivé. Tiens Potter, lis ça dans ta tête et penses-y très fort. »

« Le quartier général de l'Ordre du phénix se trouve au 12 square Grimmauld, Londres. »

Harry faillit lâcher l'information et Ace l'avait bâillonné en sifflant : « Dans ta tête, Potter ! »

Remus lâcha un léger rire en voyant la moue vexée d'Harry qui soupira : « Désolé, Portgas… »

Le jeune sorcier ferma brièvement les yeux et répéta la phrase dans sa tête. Un léger tremblement le fit sursauter et il rouvrit les yeux, observant avec stupéfaction les maisons se tasser, laissant entre le numéro 11 et le 13 apparaître le numéro 12. Maugrey lâcha : « Bien. On peut entrer. »

Ils s'avancèrent et entrèrent dans la maison aux allures sinistres et Ace lâcha ironiquement : « C'est vraiment charmant, très joyeux, ici !

Silence… lâcha Maugrey, Ne faîtes pas trop de bruit.

Ace haussa les épaules avant de voir Harry se tendre en voyant devant lui un homme, de grande taille, comme Ace, aux longs cheveux noirs bouclés, et portant une barbe de quelques jours. Harry s'écria : « Sirius ! » et le prit dans ses bras, tandis que l'autre souriait et riait avec joie.

Remus remarqua le regard intrigué de leur invité surprise et expliqua : « Sirius est le parrain d'Harry, ils ne se sont pas vus depuis longtemps.

Je vois… »

Une femme rondelette et aux cheveux couleur carotte arriva et serra Harry dans ses bras et s'exclamant : « Harry chéri ! Tu as encore grandi ? Mais… tu es tout maigre ! »

Ace sourit légèrement en voyant l'air gêné d'Harry et ricana légèrement, et automatiquement, croisa le regard suspicieux du dénommé Sirius qui demanda à Fol-Œil : « Qui est-ce ?

On en parlera plus tard, Black, il faut juste prévenir Albus. Une réunion doit être organisée maintenant. »

Fronçant les sourcils, le parrain acquiesça, non sans jeter un regard méfiant au jeune pirate qui garda un visage impassible, lui renvoyant son regard.

La femme aux allures de mère poule se racla la gorge : « Harry, mon chéri, tu devrais aller rejoindre Ron et Hermione là-haut…

Ron et Hermione sont ici ? s'étonna Harry, Mais…

Oui, deuxième étage, la troisième porte sur ta droite ! Allez, zou ! »

A contrecœur, il monta les marches d'escaliers avant de se retourner vers Ace : « Portgas…

Vas-y, je dois leur parler. »

Harry hocha la tête et s'en alla rapidement, tandis que tous les regards se tournaient vers le pirate de Barbe Blanche. Ce dernier haussa un sourcil : « Vous voulez ma photo ? Ou pouvons-nous passer aux choses sérieuses ? »