Coucou et bienvenue de nouveau pour une fic, je vous préviens, com-plé-te-ment barré. On va dire que pour résumer, je suis partie sur une histoire de seconde chance pour Snape.

Alors bonne lecture et gros bisous à vous tous !

Jeux d'enfants


Chapitre 1.

Harry ne sut pas vraiment comment réagir à la situation. Pour dire vrai, il était en train de sautiller sur place comme un idiot, juste devant le bureau de la Directrice.

« On rentre ?

_ Chut ! s'agaça-t-il devant la petite voix fluette qui venait de s'exprimer dans son dos. Je réfléchis.

_ Je m'ennuis, laissa traîner une autre intonation, plus aiguë encore.

_ Harry. Contentons-nous de… dire la vérité, lâcha Neville, à la fois apeuré par la situation, et exaspéré.

_ Ouais. »

Le survivant secoua ses mains et ses jambes avec nervosité. Fort heureusement, il n'était pas seul. En fait, la majorité des élèves de Gryffondor et de Serpentard s'étaient réunis -pour une fois- afin de résoudre cet épineux problème… Le genre de situation tout à fait improbable, impossible et invraisemblable ne pouvant arriver qu'à Poudlard. Bon sang, heureusement que la guerre était terminé !

« Ouais, répéta-t-il, d'un ton peu convaincu. »

Alors que le garçon tapa à la porte avant d'entrer, il vit Minerva, assise juste sur le siège en face de son bureau relever son regard habillé de sa fine montre de lunettes de vue.

« Potter ? demanda-t-elle, surprise de son intrusion à cette heure-ci de l'après-midi. »

L'ancienne professeure de métamorphose fronça d'autant plus les sourcils devant l'arrivée de pas moins d'une vingtaines de Gryffondor et de tout autant de Serpentard. Tous portaient la même expression hébété sur le visage. Ils se déplaçaient tel un groupe soudé, ce qui était d'autant plus inhabituel. La Directrice ôta ses lunettes et croisa les mains devant elle.

Elle s'attendait au pire.

« Ne devriez-vous pas être en classe avec le professeur Snape ?

_ C'est justement pour ça que nous sommes venu vous voir.

_ Il s'est passé quelque chose, souleva Pansy qui se trouvait derrière et dont la voix tremblotait.

_ Un truc horrible ! s'exclama Lavande, paniquée.

_ Enfin, horrible… soupesa Ginny.

_ Venez en au fait ! trancha McGonagall.

_ OUAW, c'est trop trop beau ici ! »

Soudain, les élèves grimacèrent et Minerva arrondit le regard. Elle s'avança avec suspicion vers le groupe à l'entente d'une voix tout à fait inhabituelle. Si elle ne rêvait pas, cela ressemblait bel et bien à…


« Comment Diable une chose pareille a-t-elle pu arriver ? »

L'ensemble des élèves se turent, penauds.

« J'attends ! s'exclama la vieille sorcière, d'un ton impatient.

_ En fait, c'est Ginny qui est tombée avec la potion de Neville dans les mains, déclara Draco.

_ Parce que tu l'avais poussé ! se défendit Potter.

_ Je n'aurais pas eu à le faire si son idiot de frère n'avait pas insulté mon père ! »

Crescendo, chacun eut un mot à dire et vite, le bureau entier fut recouvert d'un brouhaha insupportable. Merlin, ils étaient tous âgés d'une vingtaines d'années, mais continuaient à se comporter comme des adolescents. La Directrice s'apprêta à hurler pour les faire taire jusqu'à ce qu'un pleurs épouvantable vienne briser la cohue. Là, juste à côté du groupe était assise sur le sol une petite fille. Elle ne mesurait pas plus d'un mètre, avait une très longue touffe de cheveux frisotés ainsi qu'un petit nez retroussé.

« Harry colère, continua-t-elle de pleurer de tout son soul. Moi, j'aime pas quand y'a colère. »

Minerva soupira d'un air dramatique en se passant une main lasse sur le visage. Et là, contre toute attente, un petit garçon à peine plus grand qu'elle vient se placer à ses côtés. Il laissait traîner un énorme tissu noir autour de ses épaules avec difficulté.

« Tu t'appelle comment ?

_ Hermione, bouda-t-elle.

_ Moi, c'est Severus.

_ Sevus ? »

L'enfant hocha la tête avec vivacité sous le regard curieux de l'assemblée.

« Elle est où Maman ? demanda-t-elle à la foule devant elle d'un air attristé. »

Tous s'observèrent, mitigé.

« Ils sont trop nuls. Surtout toi, pointa du doigt le garçon aux cheveux noir en désignant Harry.

_ Mais j'ai rien fais ! se défendit-il, sidéré.

_ T'as fais pleurer 'Mione ! T'es pas gentil ! »

Pantois, le survivant observa l'enfant devant lui poser un bisou sur la joue de la fillette qui tira la langue vers son meilleur ami.

« Alors ça, c'est la meilleure, murmura-t-il, effaré.

_ Est-ce que quelqu'un va finir par m'expliquer clairement la situation. »

Harry se racla la gorge et s'avança d'un pas, sous le regard noir du petit Severus qui n'avait étrangement rien perdu de son côté menaçant.

« Pour faire court, disons qu'une potion s'est renversée sur le professeur Snape et Hermione. Et en moins de temps qu'il n'en a fallut, ils se sont… transformés. »

Minerva soupira de nouveau. Elle se leva, puis vint s'agenouiller devant les deux petits enfants qui étaient assis sur une marche à même le sol. Severus était recouvert de sa cape d'adulte, bien évidemment dix fois trop grande pour son corps d'enfant. Il abhorrait de longs cheveux d'un noir corbeau. Cela ainsi que son teint pâle ne laissait aucun doute sur son identité. Hermione, quant à elle, portait sa chemise tant bien que mal. Elle frissonnait de froid, et sans doute de peur.

« Quel âge avez-vous ? demanda la Directrice avec plus de douceur.

_ J'ai 4 ans, marmonna Hermione.

_ Moi, j'ai 4 ans et demi. On est à Poudlard ? »

La sorcière retroussa ses lèvres de turpitude. Que le maître des potions soit transformé lui et son élève était une chose. Mais ils ne se souvenaient d'absolument rien. Et cet état de fait était un poil plus problématique.

« C'est quoi Poudelarte ?

_ C'est une école de magie. »

Les yeux d'Hermione s'illuminèrent vers le garçon à ses côtés qui venait de relever fièrement le menton.

« C'est vrai ? demanda-t-elle, un immense sourire lui parcourant le visage.

_ C'est ma maman qui me la dit, lâcha encore Severus avec arrogance.

_ C'est pour les magiciens ?

_ Pour les sorciers et les sorcières.

_ Pour faire de la magie ? s'illumina de nouveau Hermione.

_ Ouaip !

_ On va faire de la magie ? Pour de vrai de vrai ? demanda la petite à la Directrice.

_ Non. »

Soudain, la fillette sembla déçue et McGonagall se redressa de toute sa hauteur.

« C'est trop dangereux pour des enfants de votre âge.

_ Je t'apprendrais, chuchota Severus à Hermione, qui sembla retrouver un peu de bonne humeur.

_ Hors de question, gronda la Directrice d'un regard dissuasif. Vous allez aller à l'infirmerie, et peut-être que Poppy pourras trouv-

_ Moi je veux PAS aller chez le docteur ! s'écria Hermione en se relevant.

_ Je veux pas aller à l'ifirmirie, articula Severus sur le même ton. T'es méchante ! »

Quelques élèves ne purent s'empêcher de pouffer d'amusement. Minerva elle, ne riait absolument pas. Elle s'agaça et s'apprêta à attraper les deux enfants qui, voyant l'arrivée de la sorcière, décampèrent aussi sec pour s'enfuir en dehors du bureau dont la porte était restée ouverte.

« Potter ! Vous vous occupez d'eux, je les veux à l'infirmerie immédiatement. Et je retire 100 points à Gryffondor ET à Serpentard ! J'en ai assez de vos querelles, qui ne cessent de nous provoquer des ennuis. Laissez-moi vous prévenir que vous allez tous vous relayer pour gérer toute cette histoire, est-ce clair ? »

L'ensemble des élèves se regardèrent avec effroi. S'occuper de deux enfants de quatre ans était déjà assez difficile… Mais ils avaient tous vu à quel point leur professeur de potions ainsi qu'Hermione Granger pouvaient être… encore plus redoutables. Après s'être chamaillé tous durant plus de quinze minutes lors de l'incident, ils en avaient mis quarante cinq de plus pour parvenir à les vêtir et à les calmer afin de les conduire chez la Directrice.

Hermione avait griffé plus de 10 étudiants et que dire de Severus qui était monté sur les tables et qui courrait d'ailleurs à une vitesse frisant le paranormal.

« Nous relayer ? sortit Draco, effrayé.

_ Vous relayer, appuya Minerva. Et vous devriez le faire dès maintenant, puisque je vous rappelle qu'ils sont tous les deux partis je ne sais où. Vous serez par groupe de quatre. Potter, Ginny Weasley, Draco et Neville, vous commencerez.

_ Merlin tout puissant, murmura Draco avec une expression d'effroi sur le visage. »

Ginny prit une profonde inspiration et emporta le bras de Neville qui manqua de trébucher. A présent, ils allaient devoir les retrouver dans tous les dédales du château.


« NON JE VEUX PAS JE VEUX PAS JE VEUX PAS , se débattit Hermione en battant des pieds dans le vide, et ce dans les bras fermement pressé de Draco qui grimaçait de douleur.

_ Laisse-moi tranquille, Potter ! déclara Snape d'un regard noir en croisant les bras devant lui.

_ Qui t'as dit que je m'appelais comme ça ?

_ J'ai entendu la vieille dame le dire tout à l'heure.

_ Il y a des choses qui ne changent pas, soupira Ginny à ses côtés qui étaient encore essoufflée d'avoir parcourut les escaliers au pas de courses afin de les rattraper.

_ Calme-toi ou je te saucissonne ! s'écria Draco, à bout de nerfs. »

Soudain, Snape s'élança vers le jeune Malefoy sans que ni Harry, ni Ginny ne puisse le retenir. S'en suivit un cri de douleur du préfet de Serpentard qui lâcha Hermione au sol afin de se frotter vigoureusement la cheville sur laquelle le maître des potions venait de taper avec force.

« T'as pas le droit d'être méchant avec 'Mione ! »

La fillette semblait tout aussi fière de l'intervention du garçon et arborait un visage aux airs maléfique en direction du Serpentard qui lui adressait un regard noir de colère.

« Mais quel sale gosse ! grogna-t-il en plaignant sa cheville douloureuse.

_ Je t'aime bien Sevus, s'exclama Hermione qui adressa un baiser bruyant sur la joue du garçon qui souriait avec malice. T'es trop trop trop rigolo !

_ Oh Merlin, ça suffit ! s'énerva Harry en prenant Hermione par le col afin de l'éloigner.

_ Hé hé, regarde. »

Severus s'approcha d'Hermione et lui fit un bisou sur la bouche qui les firent rire aux éclats. A son tour, la jeune fille fit de même et ils rirent de nouveau. Ginny ne put s'empêcher de pouffer. Et Neville de se passer une main nerveuse sur le visage.

« Quand ils vont se souvenir de ça, on va se faire tuer, murmura-t-il. »

Alors que Harry s'apprêtait à tenter de rassurer Neville, il fut plus encore agacé par le son des bisous appuyés que les deux enfants se donnaient et leurs éclats de rire amusés.

« J'ai dis assez ! s'exclama Harry en les éloignant de nouveau.

_ On n'a pas le droit de courir, on n'a pas le droit de pleurer, on n'a pas le droit de crier, on n'a pas le droit de faire de la magie, on n'a pas le droit de faire de bisous, compta Snape sur ses petits doigts.

_ Pourquoi ? demanda Hermione.

_ Parce que c'est interdit !

_ Pourquoi c'est interdit ?

_ Parce que c'est comme ça !

_ Pourquoi c'est comme ça ?

_ Oh par la barbe de Merlin ! s'exclama Harry.

_ Parce que quand vous retrouverez votre forme adulte, vous allez nous pulvériser tous les deux et qu'on tient trop à la vie, avoua Neville. »

Severus les observa avec incompréhension, plissa le regard avec une expression que Ginny qualifia d'emblée d'adorable. Elle fut tentée de le laisser faire ce qu'il voulait avant qu'il ne réfléchisse et boude.

« J'ai faim moi…

_ Gâteau au chocolat ! s'exclama Hermione. S'il te plait, laissa-t-elle traîner en direction de Ginny.

_ Si vous nous suivez en étant calme, vous aurez du gâteau. »

Etrangement, cette dernière phrase eut un effet retentissant puisque les deux enfants les suivirent durant le reste du chemin sans faire un seul pas de travers, au plus grand soulagement de tous. Lorsque Poppy vit arriver ce drôle de petit groupe, elle arrondit le regard tout autant que Minerva l'avait fait près d'une heure auparavant.

« Mais je veux pas de piqure, pleura Hermione.

_ Tu n'auras pas de piqure, rassura Ginny. »

La jeune fille continuait de pleurer et prit place sur un des lits de l'infirmerie. Harry commença à installer Snape, mais celui-ci se débattu et insista pour se mettre à côté de son amie. Vaincu, le survivant n'eut plus la force de protester.

Alors que Poppy s'apprêtait à ouvrir la bouche, devinant bien l'identité des deux individus devant elle, Severus la devança.

« Potter il a dit qu'on n'a pas le droit de bisou.

_ Pardon ? »

La magicomage cligna plusieurs fois des paupières vers le survivant qui secoua sa main dans les airs, las.

« Laissez-tomber, grogna-t-il.

_ 'Mione elle pleure et quand on pleure, il faut faire des bisous. »

Poppy ouvrit de nouveau la bouche avec stupéfaction.

« Euhm… Oui.

_ J'ai peur, murmura Hermione.

_ Non, non. Pas peur 'Mione, souffla le garçon. »

Habituée des enfants, Poppy haussa un sourcil de stupéfaction. La sorcière avait longuement travailler au service pédiatrique de St Mangouste avant d'arriver à Poudlard et elle savait que d'ordinaire, les jeunes garçons étaient beaucoup moins patients et attentionnés que celui-ci. Cet état de fait la fit un instant vaciller. Mais non. Ce regard noir, ces cheveux ébènes, ce teint pâle, ce ne pouvait être que…

« Bien, je suppose que c'est…

_ Le professeur Snape, conclut Harry.

_ Et Hermione Granger, compléta Draco. »