Merci à tous et en particulier à Fantomette34 pour avoir posté la 100ème review ;)
Voici pour vous le dernier chapitre de cette petite histoire sans prétention. Il est un peu plus long qu'annoncé, un peu plus d'informations sur ce que sera la vie de nos deux personnages préférés. J'espère que vous aimerez… Merci pour vos lectures, vos reviews, votre courage pour avoir lu ces quelques lignes dégoulinantes d'amour et de bons sentiments… comme dirait Severus. Nous n'oublions pas notre cher Alan Rickman, à quelques jours de son anniversaire, sans qui Severus ne serait pas Severus… et toute notre admiration à Mme J K Rowling. À un de ces jours, je vous embrasse avec mentions spéciales pour Fantomette34, Zeugma412, Mrs Elisabeth Darcy31, LinetteD, KikaInLove1, SilverButterfly209, Cicidy, hpemilia, DGBA, Tralapapa, Tatoflo, Kriistal, Petite-Licorne-Arc-en-Ciel, Fanfan229, Chocolat, Harryliada, Gabhii1203, Tekilou, CutieSunshine, PlumedeSorbier, Ana, ...

Chapitre 13

La semaine s'écoula tranquillement, les habitudes de chacun trouvant leur place dans la vie de l'autre. Severus partait très tôt le matin, laissant l'infirmière s'étaler à sa place pour continuer sa nuit. Quand celle-ci arrivait à l'hôpital, sans presque plus de retard, elle lui envoyait un petit mot pour lui signaler sa présence. Ils prenaient leur pause de midi ensemble, dans le laboratoire, ou, quand Hermione n'avait pas de temps, ils se retrouvaient pour un thé en milieu d'après-midi, juste avant la fin du service de Severus. Parfois, Dolly se joignait à eux.

Le soir, le sorcier déménageait petit à petit sa bibliothèque après avoir transformé la chambre d'amis et l'avoir recouverte de rayonnages. Quand la jeune femme arrivait, ils se partageaient les tâches dans la cuisine pour leur diner. Cela ne se faisait parfois pas sans heurt. Habitués à vivre seuls, la cohabitation n'était pas toujours évidente. Mais Hermione connaissait son ancien professeur et savait désamorcer une querelle et transformer le courroux du sombre laborantin en désir. S'ensuivait un moment de passion où l'utilisation de telle ou telle cuillère en bois n'avait plus la moindre importance…

Pour l'heure, ce samedi en fin de matinée, Hermione, revêtue d'un pantalon de jogging et d'un gros pull, s'occupait à pétrir de la pâte à tarte. Elle avait ramassé des pommes dans son jardin et comptait confectionner des desserts pour leur week-end. Ils étaient arrivés la veille au soir dans son cottage, ayant l'intention d'y rester jusqu'au lundi matin.

La sorcière était en train d'installer les fruits sur la pâte lorsqu'elle entendit une voiture s'arrêter devant chez elle. Le temps qu'elle se lave les mains et se rendre à la porte, elle entendit frapper. Elle ouvrit et marqua un temps d'arrêt en découvrant ses parents sur son seuil.

— Oh ! Maman… Papa… Je… Vous ne m'aviez pas dit que vous passeriez, bredouilla-t-elle, consciente que Severus n'allait pas tarder à descendre après sa douche.

— Bonjour ma chérie ! s'exclama sa mère. Nous sommes allés faire des courses au grand centre commercial et nous t'apportons quelques sacs de victuailles.

— Une tarte aux pommes ! Ma préférée ! ajouta son père, des étoiles dans les yeux.

— Si on restait manger avec toi ma puce ? Je vais te faire mon gratin d'endives. Tu sais ? Celui que tu aimes tant !

Hermione ne savait plus quoi faire. Elle était heureuse de voir ses parents, bien sûr, mais elle ne leur avait pas parlé de Severus et du fait qu'ils vivaient désormais ensemble. Et il allait apparaître d'une minute à l'autre…

Emma s'aperçut soudain de la gêne de sa fille.

— Hermione… Que se passe-t-il ma chérie ? Tu attends peut-être des invités ? Je suis désolée ! Nous allons te laisser.

— Non maman ! s'empressa de dire la jeune femme. Non, je n'attends pas d'invités… en fait, il est déjà là…

Juste à ce moment, des pas résonnèrent dans les escaliers et Monsieur et Madame Granger eurent la stupéfaction de voir débouler Severus Snape dans la pièce, fermant tranquillement les manches de sa chemise blanche.

Le grand homme marqua un temps d'arrêt en voyant les étrangers qui lui faisaient face. Hermione s'élança alors vers lui, lui prit la main et se tourna vers ses parents.

— Papa, maman… Je vous présente Severus Snape… Je vous ai parlé de lui la dernière fois, vous vous souvenez ?

Le premier moment de surprise passé, John Granger avança la main tendue et serra celle de Severus. Puis ce fut au tour d'Emma de donner une accolade à l'ancien professeur. Un silence un peu gêné ponctua cette séance de présentations, silence que Severus rompit en proposant aux parents d'Hermione de s'asseoir et d'accepter un apéritif.

— Oh, c'est gentil mais nous ne voulons pas vous déranger… Nous allons vous laisser…

— Mais non maman, vous ne nous dérangez pas ! C'est juste que je n'ai pas eu le temps de vous parler de nous et je suis un peu embêtée que vous soyez mis devant le fait accompli.

— Oh mais ma chérie ! Tu crois peut-être que ton père et moi, nous ne nous sommes douté de rien ? Quand tu nous a parlé de Severus… Vous permettez que je vous appelle Severus, n'est-ce pas ? s'enquit Emma en se tournant vers le grand professeur.

Celui-ci inclina la tête en signe d'assentiment avec un rictus amusé.

— Donc quand tu nous as parlé de Severus la dernière fois, ton père et moi avons bien senti qu'il se passait quelque chose d'important dans ta vie. Et si nous sommes venus te voir aujourd'hui, c'était pour te pousser un peu à nous en parler !

— En fait, continua John, tu n'as rien à nous dire, nous avons compris. Bienvenue dans la famille Severus conclut-il avec le sourire en tendant une nouvelle fois la main au maître des potions.

Avec soulagement, Hermione vit ses parents et son amant s'installer à la table de la salle à manger après que celui-ci ait servi un porto à tout le monde. Plus aucune gêne ne plana sur les convives. Au bout de quelques minutes la mère et la fille se lancèrent dans l'élaboration du gratin d'endives promis et les deux hommes discutèrent de choses et d'autres avant d'aller fouiller dans la cave d'Hermione afin d'y dénicher la bonne bouteille pour le repas.

Le moment fut doux pour Hermione et lorsque ses parents prirent congé, non sans avoir fait promettre aux plus jeunes de venir le week-end suivant, la jeune sorcière se jeta sur le maître des potions. La vaisselle attendrait. Pour l'heure, rien ne leur fut plus important que de se perdre dans leur passion partagée.

Une heure et demie plus tard, alors qu'ils venaient de terminer de ranger la cuisine, Severus proposa à Hermione d'aller cueillir des feuilles d'orties. Il en manquait pour préparer ses potions contre les pustules.

Ils n'allèrent pas loin, les plantes urticantes poussaient à foison le long du fossé qui bordait le chemin menant à la forêt. À peine une demie-heure plus tard ils étaient de retour, frigorifiés par la pluie verglacée qui venait de se mettre à tomber. Severus alluma le feu dans la cheminée pendant qu'Hermione préparait du thé et deux parts de la tarte aux pommes. Ils s'installèrent bien confortablement dans le canapé, face à la belle flambée, juste quelques petites lampes allumées disposées aux quatre coins du salon avec chacun un livre.

Ils lisaient depuis quelques minutes quand des coups retentirent à la porte. Severus haussa un sourcil interrogateur auquel Hermione répondit par un haussement d'épaule dubitatif.

— C'est le jour des visites semble-t-il, lâcha le maître des potions avec un rictus railleur. Et il ne manquait plus que ça, grogna-t-il dans sa barbe en voyant entrer Harry, Ginny et deux garçonnets de six et quatre ans.

Harry ouvrit des yeux ronds en voyant son ancien professeur en bras de chemise et pantoufles, installé confortablement sur le divan de son amie.

— Pardon, Hermione… Je suis désolé, on reviendra une autre fois, je ne savais pas que tu avais de la visite.

— Allons Harry ! pouffa Ginny. La prochaine fois sera pareille ! Tu vois bien que Monsieur Snape est installé avec Hermione !

La rouquine, en souriant, se dirigea la main tendue vers Severus. Celui-ci la serra machinalement, surpris par l'attitude de la fille Weasley. Il reconnaissait pourtant la familiarité de Molly dans ce geste de paix.

— Bonjour professeur, je suis heureuse de vous revoir, après tout ce temps.

— Merci Miss Weasley, ou plutôt Madame Potter, fit-il avec un signe de tête à Harry.

Le balafré vint à son tour saluer le sorcier, poussant ses fils devant lui.

— Bonjour maître Snape. Laissez-moi vous présenter nos fils. James Sirius et … Albus Severus Potter.

Ce fut au tour de Severus de se trouver décontenancé. Se reprenant bien vite, il dit sur un ton plaintif :

— Vous auriez pu éviter d'accoler mon prénom à votre nom, Potter ! Qui sait les combats que cela pourrait engendrer dans le cerveau de votre fils !

L'éclat de rire général détendit l'atmosphère un peu oppressée et ils s'installèrent sur les canapés et fauteuils. Les faces à faces Harry-Severus n'étaient jamais simples. Leurs rapports s'étaient bien sûr améliorés depuis la guerre, notamment du côté d'Harry. Les souvenirs qu'il avait vu dans la pensine lui avait fait changer totalement d'avis sur son professeur. Sans malgré tout oublier les années de mépris et de sarcasmes à son égard, il avait réalisé l'abnégation de Severus, les sacrifices qu'il avait fait pour le protéger, pour le sauver, pour sauver le monde magique. Et plus jamais il n'avait pensé qu'il était un lâche. Cet homme avait été d'un courage exemplaire et inégalé. Et de plus, il avait aimé sa mère…

Quant aux sentiments de Severus pour Harry, ils étaient mitigés. Quand il le regardait, il voyait son père, James Potter, le tourmenteur de son adolescence. Mais il voyait aussi Lili, la douce Lili… C'est sans doute pourquoi il était attiré autant que repoussé par Harry. Mais avec les années, l'animosité s'estompait. Hermione entre eux deux allait certainement encore apaiser leur relation. Car il savait qu'elle ne renoncerait jamais à son amitié avec le Survivant, même pour lui. Donc s'il voulait rester avec elle, partager sa vie, il allait devoir accepter Potter et sa famille.

À propos de famille, le petit Albus Severus choisit, sans se démonter et sans montrer la moindre appréhension, de se jucher sur les genoux du sombre sorcier. Celui-ci le laissa faire, un peu déconcerté tout de même par l'audace du gamin. Le petit s'installa confortablement, posa sa tête contre le large torse, mit son pouce dans sa bouche et s'endormit tranquillement.

Les trois autres adultes observèrent la scène, ébahis de voir le terrible professeur de leur enfance refermer les bras sur le garçonnet pour protéger son sommeil. Voyant cela, le grand frère s'approcha timidement. Alors Severus déplaça doucement le petit endormi pour faire de la place à James qui grimpa sur le genoux libéré…

Harry manqua s'évanouir, Ginny observait la scène avec un sourire et Hermione eut les larmes aux yeux.

— Et bien quoi ? bougonna l'ancien maître des cachots. Ce sont les ados que je ne supporte pas !

Ginny éclata de rire.

— Ça, on ne s'en serait jamais douté ! hoqueta-t-elle, provoquant l'hilarité de son mari et d'Hermione.

L'après-midi s'écoula tranquillement, entre un Severus bloqué sur son fauteuil et trois amis qui échangeaient sur leur travail. Albus Severus se réveilla et fut entraîné par son frère pour jouer aux billes sorcières que venait de sortir Hermione à leur attention. Les deux jeunes femmes se rendirent au cœur du village pour commander des pizzas pendant que les deux hommes débouchaient une bouteille de whisky et s'installaient devant un match de rugby opposant l'Angleterre au Pays De Galle.

Severus adorait le rugby, même s'il ne gardait pas de bons souvenirs des matchs qu'il regardait avec son père. Celui-ci buvait beaucoup de bière lors des retransmissions et cela finissait dans les cris et les coups. Et c'était pire quand son équipe perdait… Le jeu le fascinait malgré tout et il prenait plaisir, parfois, à se rendre dans un pub pour suivre un match. Il n'avait jamais fait installer de télévision chez lui, n'en ressentant pas le besoin. Aujourd'hui il appréciait de la regarder, confortablement installé dans un fauteuil, chez Hermione, un verre à la main.

Et avec Harry Potter !

Il y avait de quoi boire ! Severus Snape trinquant joyeusement avec Harry Potter ! Enfin, joyeusement… On sentait quand même une certaine retenue de part et d'autre, mais l'ambiance, grâce aux enfants, était malgré tout sympathique et détendue.

Cette première soirée entre les deux couples fut le prélude à une multitude d'autres. Harry et Severus apprirent à s'apprécier mutuellement, pour l'amour d'Hermione. Les enfants Potter grandirent et accueillirent deux filles Snape, Victoria et Sophia.

Severus Snape devint le plus grand maître des potions au monde, secondé efficacement par son épouse Hermione Snape Granger. Les parents d'Hermione s'installèrent dans sa maison de Londres qu'il quitta pour installer un immense laboratoire aux abords du village où se trouvait le cottage d'Hermione. Le contrat avec le laboratoire américain s'avérait très intéressant puisqu'il laissait carte blanche à Severus pour le choix de ses recherches.

Hermione développa un laboratoire privé lorsque celui de Sainte Mangouste ferma, faute de moyens. Elle fut alors amenée à fournir l'Hôpital en médicaments magiques. Ce qui la conduisit à demander de l'aide à Ginny qui intégra la société Snape's Laboratory un an plus tard. Ils embauchèrent aussi très vite Dolly qui rêvait de s'installer avec mari et enfants à la campagne. Elle prit en charge la gestion des commandes et des expéditions des potions que le couple d'amies élaboraient. Paul, quant à lui, fut nommé commercial et parcourut le monde avec les potions Snape.

Le maitre des potions et son épouse et partenaire se sont petit à petit construit une belle vie avec leurs filles, les parents d'Hermione, les amis, leur entreprise et surtout l'amour infini qui les unissait.
Hermione apprit à faire les œufs au plat comme son mari les aimait, sans les éclater. De son côté, Severus devint le roi de la tarte aux pommes au grand régal de son beau-père…