1er Décembre.
Pourquoi est-ce que tu gaspilles notre réserve de chocolat ?
Longueur : One-shot.
Univers : UA.
Pairing : Yaoi – SasuNaruSasu.
Personnages : IC.
Genres : Romance. / Guimauve.
Rating : K.
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent exclusivement à Masashi Kishimoto.
Résumé : Naruto rentre de sa journée de travail harassante et trouve Sasuke en train de cuisiner.
Note : Voici le premier OS de mon Calendrier de l'Avent ! Ils seront tous relativement courts, et plutôt mignons. J'espère que le premier vous plaira. Bonne lecture !
Naruto bâilla à s'en décrocher la mâchoire tandis qu'il poussait la porte d'entrée d'un minuscule appartement. Le froid l'avait paralysé pendant les quelques minutes de marche qu'il avait à faire entre la station de métro et l'immeuble terne où il avait élu domicile une dizaine d'années auparavant. Ajoutez à cela un client mécontent et particulièrement usant qui lui avait empoisonné son après-midi au magasin de musique, et vous comprendrez pourquoi le blond rêvait de son canapé.
La chaleur qui régnait à l'intérieur réconforta rapidement son cœur et ses doigts gourds. Alors qu'il accrochait son épais manteau à une patère du vestibule en annonçant son arrivée, un bruit soudain de casserole qui tombe le fit sursauter.
Il fronça les sourcils – que se passait-il dans la cuisine ? Retrouvant doucement l'usage de ses cinq sens que l'air glacé de l'hiver avait engourdis, il huma curieusement une odeur qui flottait dans l'appartement. Et ses lèvres s'étirèrent en un délicieux sourire, tandis qu'une lueur de malice s'illuminait dans ses yeux bleus.
— Sasuke ? – Un grincement de dents lui répondit. – Tu sais très bien que t'as jamais réussi à cuisiner le moindre gâteau, pourquoi est-ce que tu gaspilles notre réserve de chocolat ?
Seul un profond soupir se fit entendre. Amusé, Naruto enleva prestement ses chaussures et rejoignit son mari à la cuisine. Le spectacle qui s'offrit alors à ses yeux manqua de le faire exploser de rire, mais le blond se retint – Sasuke avait voulu bien faire, et c'était tout à son honneur. Cependant, le brun avait quelque peu perdu de sa superbe : il se tenait devant l'évier, un saladier rempli d'une pâte à gâteau à moitié mélangée sous un bras, et l'autre main rougie, agitée de légères convulsions. Avec une moue vexée, il soufflait dessus. Naruto chercha des yeux la raison de cette brûlure, et tomba rapidement sur une casserole qui fumait dans l'évier, remplie de ce qui avait dû être jadis du chocolat.
Son cœur s'étreignit soudain d'un élan d'affection. Il dénoua son écharpe avant de la jeter sur le canapé derrière lui, puis récupéra le saladier des mains de Sasuke.
— Ne dis rien, surtout… ça pourrait mal finir. lâcha le brun d'une voix qu'il tentait de mesurer.
Mais Naruto le connaissait par cœur, et il décela immédiatement les petits élans de colère dans les trémolos de cette voix grave. Il esquissa un sourire, davantage égayé qu'intimidé, et colla un affectueux baiser sur la joue de son mari avant de poser le saladier sur le plan de travail. Sans un mot, il s'empara du fouet qui égouttait son blanc d'œuf juste à côté de l'évier, et entreprit de mélanger la pâte. Dans son dos, il entendait Sasuke murmurer. L'eau qu'il faisait couler sur sa main douloureuse couvrait ses mots, mais Naruto savait au ton qu'il empruntait qu'il était tout sauf ravi. Son indécrottable fierté lui collait au corps, même quand il cuisinait ; c'était terrible !
Lorsque la pâte fut prête, le blond décida que Sasuke avait assez maugréé pour aujourd'hui. Il délaissa le fouet pour s'approcher du brun et glissa ses mains baladeuses sur ses côtes pour venir l'enlacer doucement. Un léger frisson secoua le dos de Sasuke, et Naruto en fut particulièrement satisfait. Il posa son menton sur l'épaule de son mari et vint frotter du bout de son nez la naissance de ses cheveux noirs.
— Ça va mieux, ta main ?
Un grognement résonna contre son torse. Visiblement, Sasuke était encore vexé…
— T'as eu un élève récalcitrant aujourd'hui ?
La même réponse lui fut donnée. C'était donc cela… Il fallait trouver un moyen de le dérider.
— Tu m'aides à finir le gâteau ?
Nouveau grognement, cette fois plus soupirant. Naruto ricana en silence. Il souffla du nez dans la nuque de Sasuke avant de la mordiller discrètement et d'y déposer un baiser, ce qui eut pour effet immédiat de provoquer un autre frisson au brun, beaucoup plus palpable, tandis qu'il ouvrait ses lèvres roses pour laper l'air, les yeux clos. C'était presque gagné. Le blond passa une main indiscrète sous le tee-shirt de Sasuke pour balader ses doigts curieux sur le torse sculpté, et murmura contre la peau frémissante de son cou :
— Pour me faire plaisir…
Puis il se détacha – à regret – du corps soudain bouillant de son mari pour aller fouiller dans un placard. Il en sortit une large boîte métallique, où s'entassaient d'hétéroclites tablettes de chocolat. Fort heureusement pour eux, il restait du chocolat pâtissier. Naruto s'empara de la tablette et la tendit à Sasuke avec un sourire éclatant.
— Tu la casses en morceaux ?
Les yeux noirs brûlaient désormais de désir, et le gâteau ne semblait plus être à l'ordre du jour… Pourtant, Sasuke se saisit du chocolat avec un rictus étrange – entre l'amusement et la frustration. Cela faisait maintenant plus de six ans que Naruto partageait la vie de cette énigme sur pattes, et il avait appris à lire entre les lignes. Sa colère s'était envolée, il ne restait plus que cette affection plus forte que tout qui les liait l'un à l'autre – leur amour, si universel, si unique.
— T'es vraiment trop fort… susurra Sasuke en commençant à concasser le chocolat.
Naruto lui adressa un clin d'œil magistral accompagné d'un « Je sais ! » dénué de fierté déplacée. C'était en quelque sorte la manière qu'avait son mari de le remercier, et il appréciait beaucoup le fait que lui seul sache déchiffrer le comportement étrange de Sasuke. C'était son exclusivité, ce qui faisait que leur relation était aussi insolite qu'exquise.
Il récupéra un bol dans un placard pour y mettre les morceaux de chocolat déjà cassés, et quand une bonne moitié de la tablette y fut passée, il déposa le bol dans le micro-ondes. Tandis que le petit four faisait sa besogne, Naruto vida un sachet de levure dans le saladier et demanda à Sasuke de beurrer le plat.
Ce faisant, le brun s'amusa à envoyer sans la moindre animosité des coups de coudes dans les côtes de Naruto et des coups de pied dans ses fesses rebondies. L'esprit joueur, le blond ne tarda pas à le rejoindre dans son petit jeu, usant de ses doigts agiles pour chatouiller les côtes sensibles de son mari jusqu'à ce qu'il demande grâce. La petite sonnerie du micro-ondes les interrompit dans leur badinage enfantin. Naruto se hâta de récupérer le bol pour verser le chocolat fondu dans la pâte. Alors qu'il allait tout mélanger, il se tourna vers Sasuke en pointant le saladier du doigt.
— Tu t'en occupes ? demanda-t-il avec des yeux aussi rieurs que son irrésistible sourire.
Sasuke haussa un sourcil étonné.
— Ça ne te fait pas peur ?
Sa question fit pouffer Naruto, qui s'écarta pour lui laisser la place en soufflant :
— N'importe quoi, toi… !
Puis il se cala de nouveau dans son dos et posa sa main sur celle de Sasuke, qui empoignait le fouet. Avec douceur, il guida ses gestes jusqu'à ce que la pâte soit prête, apaisant leurs deux esprits agités. Naruto se sentait tellement bien contre son mari ; celui qui avait su trouver le chemin de son cœur lorsqu'ils s'étaient rencontrés, dans le magasin d'instruments de musique où le blond travaillait depuis qu'il avait arrêté ses études. Un sourire en coin, quelques œillades significatives, et une poignée de mots doux… Saupoudrez de quelques rendez-vous et assaisonnez à l'aide de quelques douces intentions, et voici la seule recette que Sasuke avait réussi de sa vie toute entière : celle avec laquelle il avait conquis Naruto.
Quand le gâteau fut enfourné, le blond se retourna pour plonger son regard dans les yeux brillants de Sasuke.
— Merci pour le gâteau, mon cœur. murmura-t-il en saisissant ses mains.
Puis il s'approcha doucement de son mari, étirant le temps pour savourer la hâte délicieuse qui étreignait leurs cœurs battants, et posa ses lèvres chaudes sur celle de Sasuke. Laissant la passion les emporter, ils voyagèrent sur les vagues de leur amour, tandis que leurs langues parlaient le langage du bonheur. Quand leurs souffles se séparèrent, ils se regardèrent un instant, yeux dans les yeux, échangeant leurs sentiments par le regard. Puis Naruto se rapprocha de Sasuke et l'enlaça en se muchant dans son cou palpitant.
— Câlin dans le canapé ? susurra-t-il contre sa peau.
Le brun l'enlaça à son tour et accepta en faisant grogner ses cordes vocales contre le nez de Naruto. Sans se lâcher, ils crapahutèrent jusqu'au canapé, où ils s'effondrèrent en ricanant. Bercés par la douce odeur du gâteau au chocolat qui cuisait dans la cuisine, ils se laissèrent aller à une demi-somnolence striée de belles promesses. En frottant son nez dans les doux cheveux de Naruto, Sasuke murmura dans un discret sourire :
— Joyeux premier décembre, mon cœur. Je t'aime…
À ces simples mots, le blond sentit une vague d'amour submerger ses entrailles ; comme si tous ses sentiments se mettaient à bouillonner joyeusement en son for intérieur. Même après plus de six ans de relation, Sasuke lui faisait toujours autant d'effet ; il était d'ailleurs persuadé qu'il en serait ainsi à jamais. Il remua doucement contre son mari pour sentir l'odeur boisé de son parfum, et la douceur de son tee-shirt contre sa joue. Il était heureux, dans toute la simplicité et la grandeur de ce mot. Ouvrant les yeux, il chercha à croiser les orbes sombres de son mari et, dans un souffle débordant d'amour, répondit lui aussi :
— Je t'aime.
Et voilà pour le premier ! Je ne sais pas pourquoi je me suis lancé ce défi, ni si je vais m'y tenir, mais j'avais envie !
Qu'en avez-vous pensé ?