Bonjour à toute et à tous.
Comme je l'avais annoncé il y a quelques temps déjà sur d'autres de mes fics, j'ai entamé la réécriture complète du Héros d'un Peuple dont la première version ne me satisfaisait plus. Depuis, on me l'a pas mal réclamé et j'ai donc décidé de la publier. Cette nouvelle version garde la même idée de base, le même couple, la même évolution globale mais traité d'une manière différente à la première version. C'est à mon sens beaucoup mieux comme ça. Je trouve que ça donne une bien meilleure histoire, une meilleure construction et un déroulé bien plus réaliste. Depuis le temps, j'ai pu développer bien plus le scénario initial prévu dans cette histoire et j'ai fait quelques progrès en écriture. Cette fic devrait être, je l'espère, plus agréable pour vous et personnellement, je la trouve bien plus réussi. En même temps, le Héros d'un Peuple était ma toute première fic publiée, bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis.
J'espère que ceux qui avaient commencé la première version aimeront et liront cette réécriture. Quand aux nouveaux venus sur cette histoire, j'espère qu'elle vous plaira. La réécriture n'est pas terminée mais étant donné que c'est une histoire déjà publiée, je vous la livre tout de même en cour.
Un petit hommage à Hiromu Arakawa pour cette œuvre qu'est Full Metal Alchemist, un de mes manga culte.
Bonne lecture !
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Chapitre 1 :
Larmes célestes
Assis sur le rebord de la fenêtre, Edward observait l'extérieur, regardant sans vraiment voir. Une pluie diluvienne s'abattait sur Central. Le ciel était paré d'un gris sombre, chargé d'une lourde chape de nuage serrés les uns contre les autres. Pas un rayon de soleil ne pouvait filtrer, faisant régner la pénombre alors que midi était à peine passé. Par ce temps, personne ne se risquait dehors, l'immobilité des rues seulement perturbé par quelques véhicules passant occasionnellement. Ils élevaient alors des gerbes d'eau, inondant les trottoirs. Cela faisait plusieurs jours que la ville était plongée dans un crépuscule permanent. La grisaille se confondait avec les toitures et les bâtiments, donnant l'impression que tout n'était qu'une masse sans couleur et sans vie. Les gouttes de pluie glacées s'écrasaient sur la vitre, presque sur son visage appuyé contre elle.
Il s'était installé sur l'appuie de fenêtre, la jambe droite repliée et posée sur lui, son membre de fer descendant jusqu'à effleurer le sol. Son bras droit de nouveau de chaire et de sang était posé sur son ventre, l'autre pendant mollement dans le vide. Ses longs cheveux blonds tombant désormais au bas de son dos, s'étalaient en cascade sur ses épaules et son torse sculpté. Comme toujours, deux mèches encadraient son visage, son teint naturellement pâle était aujourd'hui blafard. Ses traits qui, d'ordinaires étaient pleins de vie s'étaient mués en une expression impassible, vide. Ses yeux d'ors ne reflétaient plus l'éclat d'autrefois, ternes. Pour qui le connaissait, un coup d'œil suffisait pour comprendre qu'il avait changé.
Il avait pris une petite chambre d'hôtel en ville. C'était petit et simple, mais il s'était toujours contenté de peu. Il y avait un lit, quelques armoires et une petite salle de bain. L'établissement offrait aussi les repas et c'était là tout ce dont il avait besoin. Jamais il n'avait réclamé plus. Il y faisait sombre aujourd'hui, comme tout les autres jours depuis qu'il était revenu à Central au début de la semaine. Si on arrivait sur la fin mai, l'humidité rendait le temps plutôt frais. Il aurait dû faire beau à cette époque de l'année, pourtant, il pleuvait depuis des jours, le temps semblant vouloir illustrer ses états d'âmes.
Il avait désormais dix-neuf ans. Le Jour Promis lui semblait à la fois si loin et si proche. Cela faisait trois ans depuis cette bataille et il s'était passé pas mal de choses. Il était parvenu à rendre son corps à Alphonse qui lui avait lui même rendu son bras droit. Il conservait sa jambe mécanique mais cela lui importait peu. Son frère avait compté plus que le reste pour lui depuis la tragédie de la nuit son plus terrible crime. Il était parvenu à lui rendre ce qu'il avait perdu et cela seul était important. Il pouvait aisément se passer de cette jambe, comme il aurait pu se passer de son bras. S'il avait toujours dit le contraire, récupérer ses membres n'avait jamais été un but pour lui, seul Alphonse comptait. Il était habitué à sa mecha-greffe, à l'absence de cette jambe, à cette punition pour avoir voulu se prendre pour Dieu. Il l'avait accepté depuis longtemps, la jugeant même bien légère avec le recul. En comparaison, sa seule famille avait subi bien pire.
En revanche, il y avait une perte qu'il pleurait toujours, avec laquelle il ne parvenait pas à faire la paix. Celle de son alchimie. Depuis ce jour, toute transmutation lui avait été interdite et il avait l'impression qu'on lui avait arraché sa nature même. Il en avait fait don volontairement et il ne regrettait pas ce geste. Pourtant, elle lui manquait tellement. Cette science qui avait façonné sa vie entière, en bien comme en mal, lui manquait terriblement. Il avait l'impression qu'une part de son âme même était partie avec elle. Il lui arrivait souvent de claquer des mains comme autrefois, par habitude et peut-être aussi pour voir si elle ne revenait pas même s'il savait que c'était impossible.
Après ce fameux jour, après la victoire et le retour entier d'Alphonse, ils avaient pris le temps de se reposer un peu à Central, pris le temps dont son cadet avait besoin pour redonner un minimum de forme à son corps. Il s'était occupé de lui sans relâche, se fichant de son propre état, de ses propres blessures. Leur père avait de nouveau disparus sans vraiment le surprendre et ce n'était que bien plus tard qu'il avait appris qu'il était rentré mourir auprès de sa mère à Resembool. Ils étaient aussi rentré lorsque l'état de son petit frère l'avait permis. Il avait encore fallu des mois de convalescence à Alphonse pour retrouver la forme. Le corps qu'il avait récupéré en avait eu bien besoin. Extrême maigreur, carences, musculature atrophiée... Il avait cumulé les faiblesses physiques, assez pour le reste de sa vie. Sa remise en forme n'avait pas été facile, très éprouvante aussi bien physiquement que moralement mais Edward avait été à ses côtés constamment, sans jamais faillir, l'encourageant toujours, l'aidant dés qu'il en avait besoin. Il avait tout fait pour ne pas l'étouffer, Winry s'en chargeant déjà pour lui. Cette période n'avait été facile pour personne et il avait connu des disputes avec Alphonse comme jamais il en avait eu. Son cadet avait eu beaucoup de mal à finalement encaisser tout ceci. Il n'avait pu lui en vouloir et il avait espéré que cela s'arrangerait avec le temps.
Puis, étant qui il était, Edward Elric, un jeune homme avec un constant trop plein d'énergie, un besoin d'action presque vital et une irrépressible envie de voyage, il avait fini par ne plus tenir en place. Et s'il avait été franc avec lui même, il aurait avoué qu'il avait aussi besoin de changer d'air, Resembool et les tensions avec Alphonse devenues trop oppressant. Aussi, lorsque son cadet fut totalement rétabli, il entreprit un voyage, seul pour la première fois de sa vie. Alphonse était parti vers Xing et il était parti vers l'ouest. S'il avait pensé aller à l'étranger, les frontières s'étaient avérées fermées, les tensions palpables avec Drachma et Creta. Il était donc resté à Amestris, voyageant au grès de ses envies, passant voir ses amis retournés chez eux eux aussi. Il était allé un peu partout et il s'était même arrêté à Briggs un moment. Là bas, il était considéré comme un héros par ces hommes qui avaient activement participé à la bataille de Central. Mais il avait fini par être expulsé sans ménagement par une certaine générale venue reprendre son poste et qui n'avait guère voulu héberger plus longtemps un « squatteur ayant du temps à perdre en voyage d'agrément. » Il s'en était amusé. Si cela ne se voyait pas vraiment, il s'entendait désormais très bien avec la générale Armstrong maintenant promu au plus haut rang des généraux. Il devait aussi avouer qu'elle était la seule avec son maître, Izumi, qu'il craignait assez pour lui obéir et éviter de la mettre en colère. Ces deux femmes étaient effrayantes mais il avait aussi tellement d'affection et de respect pour elles.
Il était allé chez son maître également, y passant quelques jours. Mais il était aussi allé à Ishval qui était en pleine reconstruction. Miles, désormais commandant et passé sous les ordres de Mustang s'y trouvait, participant à ce renouveau au côté de Scar entièrement dévoués à sa communauté. Il était resté un moment, apprécié de ce peuple sachant désormais qui il était, il avait aidé comme il pouvait et si sa relation avec Scar était toujours tendue et distante, ils s'entendaient pour le bien des autres. Il était passé à Central, un peu en coup de vent. La capitale s'était reconstruite, l'armée en réforme, de nombreuses enquêtes menées, les arrestations ordonnées alors que l'on tentait de tout éclaircir, de tout comprendre. Mais la masse de travail était énorme et demanderait encore bien du temps. Il avait vu Hughes et sa famille. Après avoir été attaqué par Envy ce fameux soir, l'homme était passé très près de la mort pour plonger dans le coma, son état gardé secret pour le protéger. Un coma dont-il s'était réveillé quelques semaines après le Jour Promis à la grande joie de tout son entourage. Il s'était entièrement remis et il n'avait pas changé d'un pouce. Il ne s'était fait que plus papa poule et Edward n'avait pu que s'émouvoir devant ces scènes d'amour paternel auxquelles il n'avait jamais eu droit. Il avait aussi revu ses autres compagnons militaires, Mustang et toute son équipe. Il avait d'ailleurs passé un peu de temps avec le colonel devenu général de premier ordre, toute une soirée au bar. Ils ne s'étaient pas dis grand chose mais quelques part, sa simple présence avait été bienfaitrice en un repère qu'il avait depuis leur rencontre.
Il avait fait le tour du pays, allant voir ses amis mais prenant surtout le temps de regarder sa patrie et son état comme jamais il ne l'avait fait. Puis il était retourné à Resembool après bien des mois d'absence. Alphonse n'avait pas tardé à revenir aussi, avec Mai dont-il semblait s'être énormément rapproché. Il avait d'ailleurs fait de gros progrès en alchimie et en élixirologie. Edward avait été heureux de le voir en pleine forme, bien, avec son bonheur. Lui même en était très loin et c'était même tout l'inverse de son côté. Il n'allait pas bien, il le savait mais il le gardait pour lui, comme toujours. Depuis le jour de son crime, il était poursuivis par de terribles cauchemars comme de violentes crises de douleur. Il savait ce dont-il s'agissait, des douleurs fantômes assez courantes chez les personnes amputés. Elles avaient pris et continuaient à prendre sa jambe gauche mais aussi son bras droit malgré son retour. Seul Pinako savait pour cela. Elle disait que cela arrivait souvent dans son cas bien qu'elle trouve l'intensité de ses crises particulièrement forte. Il y avait les douleurs fantômes mais aussi celle venant de la sur sollicitation de ses mecha-greffes. Les jonctions entre la mécanique et le corps étaient toujours fragiles, comme les muscles, les nerfs et les os fragilisés aux amputations. Et il avait énormément forcé là dessus pendant longtemps. Souvent, son épaule et sa cuisse étaient douloureux.
S'il connaissait ces problèmes depuis longtemps, il ne les avait que peu subis auparavant. Durant ses années où il avait pourchassé la Pierre Philosophale, cherché un moyen de rendre son corps à Alphonse, gérer ce début de fin du monde, les crises et les cauchemars s'étaient fait relativement rares, son esprit bien trop occupé par toute cette situation. Il avait été facile de les cacher. Seul Al avait vu quelques cauchemars sans jamais voir l'ampleur du problème. Mais maintenant que tout était fini, son passé le rattrapait et ces épisodes s'étaient fait beaucoup trop courant. Rares étaient les nuit où il pouvait dormir un peu en paix, les douleurs revenant au galop. Il dormait peu, mangeait peu alors que son appétit avait déjà été réduit depuis le retour d'Alphonse et le fait qu'il ne devait plus manger pour deux. Il était fatigué mais il n'en laissait rien paraître, faisant comme si de rien n'était, ne voulant inquiéter personne.
Mais en plus de ces problèmes, un autre s'était ajouté sous la forme de crises douloureuses plus ou moins violentes attaquant son corps sans prévenir. Cela avait commencé après le Jour Promis et il ignorait d'où cela venait. Il en avait parlé au docteur Marcoh lors de son voyage à travers le pays. L'homme l'avait longuement examiné, visiblement très inquiet pour lui et il n'avait pu cacher son état de fatigue au médecin. Finalement, Marcoh avait expliqué que ces crises étaient certainement d'origine psychosomatique, découlant de tout ce qu'il avait vécu, des traumatismes subis ajoutés à son état émotionnel déplorable bien que personne n'en soit vraiment conscient. Il se punissait lui même quelque part. Le docteur Marcoh lui avait dis qu'il devait faire la paix avec son passé. Il avait pu lui donner un traitement pour l'aider à gérer les crises mais il lui avait aussi dis que rien ne s'arrangerait par de simples médicaments. Il lui avait conseillé de parler à quelqu'un, un médecin ou une personne de confiance pour soigner son cœur et son esprit. Mais ce n'était pas si simple. Il ne voulait le faire avec aucun de ses amis, ne voulant pas les inquiéter ou se montrer faible face à eux, et il se refusait d'autant plus à le faire avec un inconnu même un médecin. Il s'était dis que ça finirait bien par passer, qu'il pouvait l'encaisser. Il s'était efforcé de faire ce qu'il avait toujours fait : avancer.
De retour à Resembool, tentant de prendre un peu de repos tant bien que mal, il avait réfléchi à ce qu'il pouvait faire de sa vie dorénavant. Il avait besoin de s'occuper, besoin d'action aussi. Après toutes ces années de combats et de voyage, la chose lui était devenue presque indispensable. Il n'arrivait plus à rester tranquille et il avait besoin de bouger, de faire quelque chose, de se battre. Il avait besoin de s'occuper l'esprit pour fuir la douleur, la culpabilité, les horreurs du passé. Officiellement, il faisait toujours parti de l'armée, il avait seulement obtenu un long congé pour s'occuper d'Alphonse. Il n'avait eu aucun mal obtenir cette permission au vu de tout ce qu'il avait fait pour le pays. On ne l'avait pas encore rappelé et il se doutait que son supérieur, Mustang, faisait en sorte de lui laisser du temps. Après trois ans, il était cependant temps de se décider sur ce sujet. Il avait finalement décidé de rester dans l'armée, voulant défendre ce pays pour lequel il avait déjà tant sacrifié, aider Mustang à devenir Généralissime pour refaire d'Amestris une contrée de paix et de prospérité loin des tragédies traversées depuis sa fondation. Il voulait aider l'homme et veiller sur les gens comme il l'avait si souvent fait. Cependant, s'il voulait rester dans l'armée, il devait trouver une autre vocation. Alchimiste d'état, c'était terminé. Il y avait réfléchi longuement avant de trouver ce qu'il voulait faire.
Il était cependant resté encore un peu à Resembool, cherchant à apaiser son cœur dans ce lieu aimé. Il était fatigué, il avait mal mais il n'en montrait pourtant rien, refoulant comme toujours avec une habitude ancrée. Personne n'avait rien remarqué si ce n'était mamie Pinako. Elle ne le connaissait définitivement que trop bien. Elle lui posait de plus en plus de question lorsqu'ils se retrouvaient seuls. Il répondait invariablement qu'il allait bien, touché par son attention mais ne voulant pas l'inquiéter. Elle était sa figure parentale depuis la mort de sa mère et il l'aimait bien plus qu'il ne l'avouait. Auprès d'elle, il trouvait un peu de réconfort seulement, son séjour à Resembool s'était finalement avéré plus douloureux que bienfaiteur. Si tout allait bien avec Pinako, sa relation avec Mai restée celle qu'elle avait toujours été, celle avec Alphonse et Winry s'était considérablement dégradée.
Winry avait commencé à lui faire des avances de plus en plus insistantes. Un jour, elle lui avait demandé de venir se promener avec elle et malgré son intense fatigue, il avait accepté. Elle l'avait amené dans un recoin tranquille pour finalement lui faire une déclaration enflammée, disant qu'elle l'aimait et qu'elle voulait passer sa vie avec lui. Edward y avait coupé court le plus délicatement qu'il l'avait pu. C'était impossible pour lui. Winry était comme une sœur et il ne la voyait pas autrement. Il s'était armée de toute sa douceur pour lui expliquer ses propres sentiments, s'excusant maladroitement auprès d'elle si un jour il avait pu faire quelque chose lui ayant fait penser qu'il aurait pu l'aimer d'une manière plus romantique. Seulement, la réaction de la jeune fille avait été des plus violente. Elle l'avait traité de tout les noms d'oiseaux qu'elle connaissait, pour finalement le qualifier d'égoïste cruel. Cela lui avait fait bien plus de mal qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer. Les jours qui avait suivis avaient vu sa relation avec elle être détruite. Elle lui avait rendu la vie impossible, blessante en toute occasion. Elle s'était montrée agressive et cruelle comme il ne l'aurait jamais imaginé. Lui même avait été trop fatigué pour se défendre ou y répondre, s'en voulant de l'avoir blessé et il avait donc préféré s'isoler et l'éviter au maximum. Il ne pouvait pas y faire grand chose. Ses sentiments étaient ce qu'ils étaient et il savait que sa franchise avait été la meilleure chose à faire. Il ne devait que laisser le temps à sa sœur de panser ses blessures encore une fois infligé par sa faute.
Cela était venu s'ajouter à ses disputes avec Alphonse. Il avait découvert que son petit-frère nourrissait une grande rancœur envers lui, une grande colère. Leurs disputes avaient mis en évidence le fait qu'il lui en voulait énormément pour tout ce qu'il s'était passé. Al estimait que c'était lui qui l'avait entraîné, presque obligé à faire cette transmutation humaine. Edward était d'ailleurs d'accord avec lui. Il était l'aîné et il l'avait poussé à l'aider dans cette démarche, son arrogance de l'époque le poussant à croire qu'il était plus fort que tout le monde et qu'il réussirait. C'était de sa faute si Alphonse s'était retrouvé dans cette armure tant de temps et son frère lui faisait désormais savoir qu'il était aussi de cet avis. Sans lui, jamais Al n'aurait fait cette transmutation. Il lui avait volé son enfance, entraîné dans des problèmes bien trop grands, fait souffrir comme personne ne devrait souffrir. Lorsqu'enfin, il avait réparé son erreur, cela avait été pour se rendre compte que cela ne réparerait jamais tout le mal causé et qu'il avait infligé encore d'autres douleurs à son frère pour qui le retour à un corps de chaire et de sang avait été très éprouvant. Tout cela l'avait perturbé, traumatisé et il ne pouvait pas lui en vouloir, loin de là. Il avait seulement été triste de constater que ce ressentiment couvait depuis très longtemps. Il avait finalement compris que Al l'avait gardé pour lui et retenu tout ce temps, craignant qu'une dispute ne détourne son frère de sa quête pour lui redonner un corps. Il avait eu peur que son aîné ne veuille plus se battre pour lui s'il lui avait dis ce qu'il ressentait avant. Ce qui n'était plus utile maintenant que tout était terminé. Edward savait que jamais il ne se serait détourné de ce but et il aurait même trouvé légitime que son frère soit furieux contre lui. Cela lui avait d'ailleurs parût étrange qu'il ne le soit pas tout ce temps. Maintenant, il savait pourquoi. Jamais il n'aurait abandonné ce but et il était d'autant plus meurtri de désormais savoir que son frère avait pu croire le contraire.
Cette situation avec Alphonse avait été atroce, ne faisant qu'empirer chaque jour qu'ils passaient l'un en présence de l'autre. S'il avait espéré, au début, que cela s'arrangerait, il savait désormais que ce ne serait pas si simple. Il avait commis des crimes atroces qui avaient fait souffrir beaucoup de monde, son petit-frère adoré en particulier et il devait maintenant en payer le prix. Tout cela n'avait fait qu'empirer son état et ses douleurs. Il n'avait alors que plus ressentit le besoin de faire quelque chose, de s'occuper l'esprit pour essayer de ne plus penser à tout ça, de tenter de faire amande honorable et pour cela, il avait décidé de rester dans l'armée pour protéger et servir la population. Il avait donc finalement rassemblé ses maigres affaires dans son éternelle valise et il avait pris le chemin de la gare. Mamie l'avait accompagné jusqu'au quai cette fois et pour la première fois depuis bien longtemps, elle l'avait pris dans ses bras, lui faisant promettre d'appeler et de donner de ses nouvelles, tentant de se faire rassurante sur la possible amélioration entre lui Alphonse et Winry même s'il n'y croyait pas. Il ne savait pas trop pourquoi mais elle était de son côté dans cette histoire et il l'avait même entendu réprimander durement son frère et sa petite-fille sur leur comportement à son égard. Elle l'avait laissé partir, sachant qu'il était certainement bien mieux pour lui de s'éloigner et de se remettre au travail pour se changer les idées, approuvant le choix de vie très honorable qu'il avait décidé de faire.
Il était ainsi revenu à Central deux jours plus tôt. Il avait immédiatement demandé un rendez-vous au QG pour parler avenir et il en attendait la réponse. Il savait que beaucoup de choses avaient changé dans l'armée et qu'elle terminait encore de se reconstruire après l'immense complot déjoué. On avait fait le ménage et on menait toujours des enquêtes, restructurant tout. Un très grand nombre de ses amis et alliés militaires étaient montés en grade pour leurs faits d'armes. En ce qui le concernait, il ne savait pas trop. Il avait remis des rapports conséquent à Mustang après ce foutoir mais il n'avait pas eu de nouvelle, pas plus qu'il ne s'y était intéressé. Il savait en revanche que son supérieur avait retrouvé la vue grâce à Marcoh, Havoc ses jambes et que Mustang et ses hommes jouissaient désormais d'une grande popularité. Il n'était pas encore allé les voir, ni eux, ni personne à Central. Il le redoutait en faîte. Il savait pertinemment qu'au moins Mustang, Hawkeye ou Hyughes verraient qu'il n'allait pas bien, qu'il avait changé et il ne voulait pas avoir à en parler à expliquer. Il ne voulait pas non plus aller voir Mustang pour son projet. L'homme l'avait toujours protégé et il pensait qu'il voulait quitter l'armée après tout ça. C'était probablement pour cela qu'il ne l'avait pas rappelé ni embêté d'aucune sorte ces trois dernières années. Il se doutait que l'homme n'approuverait pas son choix, par peur et inquiétude pour lui. Bien que leur relation avait toujours été houleuse en apparence, Mustang l'avait toujours aidé, protecteur et bienveillant. Il avait toujours pu compter sur lui mais il le prenait encore bien trop pour un enfant. C'était du moins l'impression qu'il avait. Seulement, il n'était plus un enfant depuis trop longtemps. Il voulait donc faire cela seul et attendre de retrouver un peu contenance avant de les revoir.
Depuis son retour, il attendait donc une réponse du QG, passant son temps libre à la bibliothèque. Il étudiait encore plus l'alchimie, lisant la moindre référence lui tombant sous la main. Il avait toujours accès aux sections réservés aux alchimistes d'état et il en profitait. Avec l'homonculus au pouvoir depuis si longtemps, il doutait de découvrir de vrais secrets d'alchimie ici mais il y avait aussi les recherches de nombres d'alchimistes d'état ou non archivées, des dizaines, voir des centaines de pratiques alchimiques différentes et tout cela était intéressant pour lui en plus d'avoir le mérite de lui changer les idées. Il lisait donc avec avidité comme toujours, continuant d'apprendre encore et encore. Il avait d'ailleurs écumé les bibliothèques du pays lors de son voyage et il y avait appris beaucoup. Il ne lisait pas que sur l'alchimie mais aussi sur l'histoire du pays ou de l'étranger, sur l'armée, s'enrichissant dans cette soif d'apprendre qu'il avait toujours eu. Son projet du jour ne faisait pas exception même si la pluie le décourageait un peu de sortir. Il avait eu une forte crise ce matin et il peinait à bouger. Il attendait donc de retrouver un peu ses moyens avant de sortir, regardant la pluie diluvienne, ces larmes célestes reflétant celles qui ne daignaient pas sortir de ses yeux. Seul son père lui avaient un jour tiré des larmes en dehors de la mort de sa mère et il n'était plus là maintenant.
Il resta ainsi un moment avant de voir un véhicule arriver et s'arrêter au pied de son hôtel. Lorsqu'il vit deux soldats en sortir, il sut que l'on venait pour lui. Il était le seul militaire dans le petit établissement et il doutait que l'on vienne pour un autre. Il se releva donc lourdement, grimaçant un peu aux violentes courbatures qui le tenaillaient depuis la crise du matin. Il attrapa ses antidouleurs sur la commode, en avalant un comprimé avant de s'avancer vers le miroir. Comme souvent maintenant, il portait une chemise noire avec son éternel pantalon de cuir et ses rangers. La chaîne de sa montre d'argent pendait toujours sur sa hanche et il redoutait l'instant où il devrait la rendre, aimant cet objet qui avait tant de signification pour lui. S'il avait un peu grandi il ne dépassait toujours pas le mètre soixante dix et sa taille n'avait d'ailleurs pas bougé depuis longtemps. Il avait commencé à prendre des centimètres lorsqu'il avait eu des automails plus légers, puis quand Alphonse avait récupéré son corps. Il savait maintenant que s'il avait autant d'appétit et si peu grandis, c'était parce qu'il donnait de ses forces pour maintenir le corps de son frère de l'autre côté de la Porte. Lorsque cela avait été terminé, il avait un peu grandi et il avait encore gagné en endurance et en énergie mais il ne serait jamais aussi grand que les autres, trop de retard de croissance selon Marcoh. Il s'en fichait un peu maintenant, tout cela n'avait plus trop d'importance et il n'était plus si petit. Quelque part, sa silhouette compacte et musclée était un avantage en combat.
Il vérifia rapidement qu'il était présentable et si on excluait sa pâleur et son air fatigué, il l'était tout à fait. Il s'étira pour tenter de se redonner un peu de souplesse et une seconde plus tard, on toquait à sa porte. Il alla ouvrir, trouvant les deux soldats de la voiture derrière. Ils se mirent immédiatement au garde à vous :
- Bonjour commandant Elric, saluèrent-ils respectueusement.
Il resta un instant surpris avant de se souvenir qu'en tant qu'alchimiste d'état, il avait eu le grade de commandant d'office en entrant dans l'armée. Seulement, rares étaient ceux qui avaient utilisé son grade pour le nommer alors que l'on avait toujours eu du mal à le voir comme un officier véritable de son jeune âge. Il leur rendit le salut de manière un peu désinvolte comme il l'avait toujours été et ils se détendirent.
- Nous sommes venus vous apporter la réponse à vôtre requête monsieur, commença alors celui placé le plus en avant. Le Généralissime Grumman vous fait savoir qu'il vous recevra en personne et qu'il vous attends dés à présent si vous êtes disponible.
Edward resta étonné un moment, se demandant pourquoi Grumman se fatiguerait à le recevoir en personne. Mais finalement, au vu du rôle qu'il avait joué dans le Jour Promis et toute cette histoire, ce n'était peut-être pas si invraisemblable.
- Très bien, approuva-t-il.
- Nous pouvons vous conduire si vous le désirez.
- Donnez moi un instant, dit-il.
Ils acquiescèrent et il retourna dans sa chambre, attrapant ce dont-il avait besoin ainsi que le manteau noir qui avait remplacé le rouge dernièrement. Il rejoignit ensuite les soldats qui l'attendaient, sortant en fermant à clef derrière lui. Il se mit ensuite en route, les deux hommes l'encadrant immédiatement pour le suivre. Arrivé à l'entrée, l'un d'entre eux ouvrit un parapluie au dessus de lui, l'étonnant par cette attention. L'autre le devança pour lui ouvrir la porte puis la portière de la voiture et il les remercia en montant à l'arrière. Ils lui sourirent avant de prendre place eux même à l'avant. Ils furent rapidement en route et Edward remarqua que tout deux l'observaient peu discrètement dans les rétroviseurs, l'air un peu curieux. Se voyant repérés, ils détournèrent le regards, embarrassés.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il alors.
- Veuillez nous excuser monsieur, répondit le passager gêné. Mais c'est un grand honneur de vous rencontrer, dit-il en le surprenant encore.
Surprise qui dû se remarquer puisque l'homme sourit doucement, reprenant :
- Vous êtes le Fullmetal Alchimiste, l'alchimiste du peuple et un véritable héros. Nous savons tous quel rôle capital vous avez joué dans la tentative de coup d'état d'y il y a trois ans. Vous avez arrêté de nombreux terroristes dont leur chef et vous avez arrêté cet alchimiste totalement fou qui en voulait au pays entier.
Edward reconnu là la version officielle. On avait raconté aux gens que des terroristes et des traîtres avaient tenté un coup d'état, aidé d'alchimistes qui avaient tenté une transmutation nationale pour attaquer et affaiblir le pays entier. Ils avaient tué le Généralissime Bradley au passage avec de nombreux généraux et hauts responsables. Les hommes de Mustang et de Briggs étaient venus pour tenter de déjouer ce complot dont-ils avaient eu vent. Les Ishval avaient aidé comme d'autres soldats et alliés et lui s'était retrouvé propulsé en héros de cette crise parmi d'autres comme Mustang ou Armstrong. Il ne l'avait pourtant que peu constaté jusqu'ici. Si son nom et son titre étaient désormais plutôt connu on le reconnaissait rarement et depuis cette histoire, il s'était fait bien moins exubérant, plus calme, donnant rarement son nom là où il passait. On n'avait donc pu le reconnaître en dehors de l'armée et de ceux l'ayant déjà vu, même s'il avait parfois entendu parlé de lui par ci par là. Mais s'il y avait bien un endroit où on le connaissait c'était dans l'armée et surtout à Central alors cela n'était pas vraiment surprenant. Cela lui rappelait toute les fois où on l'avait reconnu comme le Fullmetal, l'alchimiste du peuple, le faisant un peu sourire. Il avait aimé se sentir utile pour les gens et c'était à cela qu'il voulait se consacrer.
- Vous êtes vraiment un modèle pour nous monsieur, termina l'homme. Cela fait longtemps que nous ne vous avions pas vu à Central et nous deux, nous n'avions jamais eu l'occasion de vraiment vous rencontrer. C'est vraiment un honneur, dit-il l'air embarrassé. Excusez nous pour cette indiscrétion.
- C'est rien, répondit-il sans trop savoir que dire d'autre.
Il leur sourit avant de reporter son attention sur l'extérieur, reconnaissant le chemin menant au QG. Ils y furent rapidement, les gardes laissant entrer la voiture sans problème. Ils se garèrent et les soldats s'empressèrent de sortir pour lui ouvrir et le protéger d'un parapluie. Ils entrèrent rapidement, sous les regards des quelques présents. Son nom fut bientôt murmuré alors qu'on le reconnaissait et on se mit au garde à vous, le gênant un peu. Son escorte proposa de le conduire et il approuva. Ils se mirent alors en route et Edward fut heureux de ne rencontrer aucune de ses connaissances sur le chemin. Ils arrivèrent bientôt à destination et la belle secrétaire militaire se trouvant là se leva pour le saluer alors que son escorte se retirait. Elle lui proposa de patienter un instant pendant qu'elle allait prévenir le généralissime et il approuva. Elle disparut derrière l'imposante porte marquant l'entrée du bureau du chef du pays et il regarda autour de lui, ne connaissant que peu cet endroit du QG. Cette pièce était immense, traversée d'un tapis rouge, un imposant portrait du chef d'état actuel trônant sur le mur faisant face aux fenêtres. Il retira son manteau, le déposant sur son bras alors qu'il faisait bon ici.
- Commandant Elric ? appela-t-on soudain.
Il se retourna pour voir la secrétaire qui le regardait de la porte du bureau.
- Le Généralissime vous attends, renseigna-t-elle.
Il s'avança alors et elle le fit entrer dans la grande pièce luxueuse et impressionnante à la décoration toute militaire. Il y avait des drapeaux, des cartes, des portraits,... Et surtout l'imposant bureau derrière lequel Grumman était assis. La secrétaire sortit refermant derrière elle et il s'avança, saluant un peu maladroitement, peu habitué. Le vieil homme releva le regard vers lui, lui souriant largement.
- Commandant Elric ! C'est un plaisir, dit-il en se levant. Je vous en prie détendez vous mon garçon.
Edward baissa alors sa main, le regardant s'avancer vers lui.
- Venez donc vous asseoir, invita l'homme en désignant l'espace salon de la pièce.
Il le suivit et fut bientôt assis dans un confortable fauteuil. Il l'observa le généralissime qu'il ne connaissait que peu. Il savait que Grumman était un mentor, un ami et un allié précieux de Mustang, le grand-père d'Hawkeye. On lui avait décris comme un excentrique gentil, taquin et facile à vivre, d'expérience. Mais il avait aussi été ambitieux, un peu perfide et très intelligent, sa nouvelle position prouvant sa réussite. Et il était surtout un homme de moral et le fait que Mustang et les autres avaient été soulagé de le voir prendre la tête du pays après ce conflit l'avait rassuré.
- On m'a transmis votre requête de voir la hiérarchie pour discuter de votre situation, commença alors sérieusement l'homme. Je commençais à désespérer de vous voir revenir jeune homme.
- Veuillez m'excuser monsieur. Ma famille avait besoin de moi et j'avais besoin d'un moment pour faire le point après tout ce qu'il s'est passé.
- Bien sûr. Le général Mustang m'a expliqué cela, remarqua-t-il. Votre frère s'est-il remis ?
- Oui, répondit-t-il en dissimulant la douleur que l'évocation d'Alphonse provoquait. Il est désormais en pleine forme et vit à Resembool tranquillement.
- Très bien, c'est une bonne nouvelle, sourit le généralissime. Et vous même ? Comment vous portez vous ?
- Très bien monsieur, dit-il simplement.
- Fort bien. Donc, venons en à nos moutons bien que j'imagine ce pourquoi vous êtes là. J'ai lu tout les rapports que vous avez pu faire sur toute cette tragédie. Je dois avouer que je suis, comme ceux qui sont dans le secret de cette affaire, proprement impressionné par tout ce que vous avez accompli et ce que vous avez fait pour ce pays commandant Elric. Sans vous, nous serions peut-être tous morts à l'heure qu'il est. Votre rôle a été plus que décisif dans toute cette affaire, cela est évident et vos camarades ne l'ont jamais caché dans leurs propres rapports. Ce pays vous doit beaucoup. Alors je souhaitais vous remercier en personne pour tout cela, vous féliciter et vous marquer mon respect ainsi que celui de la nation pour tout ce que vous avez accompli au péril de votre propre vie.
- Merci, répondit-il avec embarras en se frottant l'arrière de la tête.
- Il est regrettable de perdre un élément tel que vous mais je comprend votre choix, dit-il en l'intriguant.
- Quel choix monsieur ? questionna-t-il alors.
- Et bien, vous êtes ici pour demander votre démobilisation n'est-ce pas ? avança-t-il. Tout les militaires auprès desquels vous avez combattu, travaillé et qui vous connaissent un peu disent que vous voudriez certainement quitter l'armée maintenant que tout ceci est terminé et que vous avez atteint votre but. Le général Mustang, ses hommes, la générale Armstrong, le général de brigade Hyughes, le lieutenant colonel Armstrong... tous semblaient convaincus que vous voudriez quitter l'armée. Ils semblaient tous le souhaiter d'ailleurs et on le comprend. Ils vous apprécient beaucoup et aimeraient que vous puissiez vivre une vie ordinaire désormais. Vous êtes encore très jeune pour le passif que vous portez déjà, vous avez fait plus que votre devoir envers ce pays. Personne n'irait contre votre envie que quitter l'armée. Sachez que nous ne nous y opposeront pas.
- Et bien, merci monsieur mais je ne suis pas là pour ça, dit-il en le surprenant. Il est vrai qu'autrefois, je pensais quitter l'armée une fois cette affaire close. Seulement, il y a eu beaucoup de changement et j'ai changé moi même après tout ce qu'il s'est passé.
- Comment pourrait-il en être autrement ? soupira l'homme constatant soudain que le jeune homme avait un regard bien plus vieux que son corps.
- J'ai voyagé dans tout le pays dernièrement et je l'ai beaucoup regardé. Il me semble évident qu'il reste encore beaucoup à régler et à découvrir sur toute cette affaire des homonculus et de la pierre philosophale. Vu l'ampleur de la chose, les retombées dureront certainement encore des années et risquent de créer des problèmes. Il y a cela et le fait que j'aimerais continuer à servir et protéger les gens. Je voudrais donc rester dans l'armée et reprendre du service, annonça-t-il en le surprenant très agréablement au vu de son sourire.
- L'alchimiste du peuple n'est-ce pas ? remarqua-t-il.
- Oui, bien que je ne puisse plus être alchimiste désormais, dit-il un peu tristement.
- J'ai appris pour cela aussi, j'en suis désolé. Vous étiez assurément le meilleur alchimiste du pays et le plus puissant. J'imagine que vous savez déjà ce que vous aimeriez faire, supposa-t-il.
- J'aimerais, si cela est possible, intégrer les forces spéciales, dit-il avec sérieux et détermination.
- Les forces spéciales ?! C'est un travail dangereux et mouvementé, remarqua-t-il gravement. Probablement plus que celui d'alchimiste.
- Je le sais, mais c'est ce que je veux. Je ne peux peut-être plus faire d'alchimie mais je reste un très bon combattant et un homme de terrain, d'action.
- Certes, personne ne dit jamais le contraire en parlant de vous, releva-t-il légèrement.
Il garda le silence un moment, l'observant très attentivement, gravement. Mais il était évident que le jeune homme devant lui était décidé et sûr de lui, de ce qu'il faisait.
- Vous devez savoir que les forces spéciales ont été totalement démantelées puis reconstruites suite à l'affaire des homonculus. Elles étaient totalement au service de Bradley et de ce Père. La majorité de ses membres ont été arrêté et c'est une section de l'armée qui a plutôt mauvaise réputation. Autant auprès des militaires au courant de la vérité que du grand public pour les missions peu louables dont le gouvernement Bradley les a chargé des années durant. Ils ont été au cœur de bien des affaires plutôt sombres. Ils étaient avec Kimblee à Briggs lorsque vous y étiez et ils ont été de tout les points clefs du plan des homonculus, gardant aussi leurs secrets ici au sein du QG et dans leurs postes, leurs laboratoires. C'est pour cela que tout les membres, arrêtés ou non, en on été remplacé. Nous nous efforçons de redorer leur blason et de leur redonner leur devoir premier : agir en situation de crise, dans les affaires secrètes de grande importance, de grande ampleur et de sécurité nationale, de mener les enquêtes sur des sujets très sérieux. C'est aussi, comme son nom l'indique, une force d'intervention spéciale sur entraînée, l'élite des soldats à l'égal des alchimistes pour ceux qui les connaissent bien. C'est en tout cas ce qu'elles devraient être et que nous nous efforçons de reconstruire. Nous voulions un général très droit et de bonne réputation à leur tête. Le général Hedor Galléran a accepté cette tâche difficile et il est très exigent avec ses subalternes. Le gouvernement Bradley l'avait mis au placard parce qu'il était bien trop droit et incorruptible pour eux. Il en demande beaucoup à ses hommes, en plus de veiller à ce qu'ils soient tous irréprochables, sans tâches et il ne tolère pas la moindre erreur. C'est un homme de principe et de morale qui est entré dans l'armée pour servir le pays. Il ne vous ménagera pas et il n'y aura aucun passe droit grâce à votre réputation avec lui.
- Ça me va parfaitement, je comprend tout à fait. Je savais pour la mauvaise image des forces spéciales et leur implication. C'est aussi pour cela que j'aimerais y être, pour aider à changer ça et faire le travail qui aurait toujours dû être le leur : protéger le peuple dans l'ombre.
- Et il ne fait nul doute que l'entrée du Fullmetal Alchimiste aux forces spéciales aurait un effet des plus bénéfique sur elles, remarqua-t-il pragmatiquement. D'autant plus que vous avez toutes les qualifications requises pour prétendre à ce poste. Les Forces Spéciales n'ont encore retrouvé que très peu de membres. On fait très attention à qui on y recrute et l'entraînement n'y est pas accessible à tous. Mais à vous si, si on en croit vos formidables faits d'armes. C'est encore une très petite section que nous allons peu à peu consolider avec prudence pour former une élite. Il ne fait nul doute que vous seriez un élément de choix. Si vous êtes sûr de vous...
- Je le suis, assura-t-il. J'y ai longuement réfléchis.
- Dans ce cas, je vais arranger votre transfert et parler au général Galléran. Il vous prendra ensuite en charge.
- Merci monsieur, sourit-il doucement heureux d'avoir si facilement ce qu'il voulait.
- Je regrettais déjà votre départ, avoua-t-il. Vous êtes un homme de grande valeur, d'une droiture et d'une noblesse dont ce pays a plus que besoin. Et vous avez largement assez prouvé votre valeur pour que je vous accorde cette requête qui est de plus, il faut bien l'avouer, une bonne chose pour cette armée à mes yeux.
- Je ferais de mon mieux monsieur.
- Je n'en doute pas mon garçon. En avez vous parlé à Mustang ? Il tient beaucoup à vous.
- Non, avoua-t-il. Le général ne me voit encore trop comme un enfant. Il n'approuverait pas et je n'ai pas envie de me battre avec lui encore. On le fait déjà trop souvent, dit-il en l'amusant.
- Il est vrai que vos altercations sont légendaires au QG, rit-il. Mais vous savez, je ne pense pas qu'il vous prenne pour un enfant. J'ai beaucoup parlé de vous avec lui et je crois qu'il a beaucoup de respect et d'admiration pour vous, qu'il vous estime à votre juste valeur. Même s'il ne l'avouera jamais, dit-il l'air taquin. Il est plus que conscient de ce que vous avez pu traverser et je pense qu'il aimerait vous voir profiter de la vie maintenant. C'est un souhait légitime que l'on a pour ceux que l'on apprécie particulièrement et il est vrai que lorsque l'on voit votre parcourt, on ne peut que se dire que vous méritez un peu de tranquillité.
- Mais ce n'est pas ce que je veux, répondit-il.
- Ce que je conçois tout à fait et vos amis finiront par le réaliser aussi. Ils sont simplement inquiets pour vous. Il râlera sûrement mais il s'y fera, assura-t-il. Je réglerais ce transfert moi même et nous vous rencontrerons de nouveau sous peu avec le général Galléran pour vous donner la suite des événements.
- Merci monsieur. J'imagine que je vais devoir rendre ceci, dit-il en sortant sa montre d'alchimiste.
Il ne parvint pourtant pas à la déposer sur la table basse comme il en avait l'intention, la serrant dans sa main. Le généralissime l'observa un moment, réfléchissant avant de finalement répondre :
- Gardez là, dit-il. Même si vous ne pouvez plus pratiquer l'alchimie, vous restez certainement le plus grand expert de l'armée en la matière et une véritable référence pour cela. Nous pourrions encore requérir vos lumières sur les affaires impliquant l'alchimie. Personnellement, je vous considère encore comme un alchimiste d'état et je pense que c'est le cas de tous. Je crois que l'on devrait pouvoir créer une sorte de statu particulier pour vous. Ainsi, vous resterez alchimiste d'état avec tout ce que cela implique même si vous ne pourrez plus utiliser l'alchimie. Votre savoir en la matière à lui seul en plus de votre expérience suffiraient à justifier votre possession de ce titre. Personne n'y verra d'inconvénient valable. Votre fonction différera seulement quelque peu de celle des autres alchimistes. Enfin, sauf si vous désirez laisser l'alchimie derrière vous.
- Non ! s'exclama-t-il aussitôt. Au contraire. Je continue d'ailleurs mes recherches, dit-il en le faisant sourire. Cette alternative me plaît.
- Alors soit. Je verrais cela aussi. Y-avait-il autre chose Commandant ?
- Non monsieur.
- Dans ce cas, sans vouloir vous bousculer, j'ai énormément de travail.
- Bien sûr, dit-il en se levant précipitamment. Merci de m'avoir reçu personnellement.
- Un héros de votre trempe mérite bien un peu de mon temps, s'amusa-t-il en se levant pour s'avancer vers lui.
Edward le salua maladroitement, sachant qu'il ne pouvait pas y couper avec cet homme pourtant, le généralissime lui tendit une main qui vint serrer en souriant légèrement. Il sortit ensuite, salué par la secrétaire.
- Si vous le souhaitez, les soldats vous ayant escorté vous attendent pour vous reconduire où vous le souhaitez commandant Elric, renseigna-t-elle.
- Merci adjudante, répondit-il en la faisant étrangement rougir.
Il s'en alla alors, marchant rapidement jusqu'à la sortie de peur de croiser une connaissance. On le saluait respectueusement sur son passage, la chose toujours aussi embarrassante pour lui mais il faudrait certainement s'y habituer dorénavant. Il fut de nouveau en voiture, demandant aux soldats de le déposer à la bibliothèque où il passa le reste de la journée, ne rentrant que tard à l'hôtel. Le lendemain, après une nuit chaotique, il s'était rendu très tôt à la bibliothèque pour y rester toute la journée, cachée au fin fond des étagères dans un petit coin où personne ne venait jamais. Il y était toujours tranquille. Lorsqu'il était rentré, tard une fois de plus, il y avait un message pour lui à l'hôtel. Un message de Hyughes. L'homme avait certainement entendu parler de son passage au QG et donc de son retour en ville et étant qui il était, il n'avait pas tardé à le trouver. Il l'invitait à venir dîner cher lui et même à venir y dormir plutôt que de rester à l'hôtel. Il proposait aussi une petite sortie au bar avec toute la troupe. Edward n'avait pas répondu, pas plus qu'il n'avait l'intention de le faire. Sachant désormais que Hyughes et donc probablement tout les autres savaient qu'il était là, il s'était fait très discret le lendemain en sortant, se couvrant de sa capuche alors qu'il pleuvait encore. La bibliothèque l'avait hébergé toute la journée et les deux jours suivants.
Ce fut un peu tendu sans le montrer que Edward entra dans le bureau que l'on venait de lui ouvrir. Il découvrit une pièce très officielle, très ordonnée, carrée mais sans prétention en dehors du décor militaire propre aux généraux. Un homme se trouvait là, grand et musclé, en uniforme, tiré à quatre épingles. Il avait les cheveux noirs, la peau légèrement colorée par le soleil et il était très impressionnant. La porte fut refermée et Edward s'arrêta devant le bureau, saluant :
- Général Galléran, dit-il simplement.
- Commandant Elric, répondit celui-ci en se levant pour saluer aussi. Repos, asseyez vous, dit-il en désignant un siège.
Edward prit alors place, attendant un peu anxieusement la réponse définitive à sa requête. Il était évident que c'était de cela qu'il s'agissait étant donné qu'il avait été convoqué chez le général responsable des Forces Spéciales.
- Le Généralissime en personne m'a fait part de votre requête de transfert dans les forces spéciales, commença-t-il. Il m'a expliqué le pourquoi comme le fait que vous êtes conscient de la situation de cette section et de son travail. Bien entendu, je connais votre histoire et vos états de services. Remarquable. Absolument remarquable bien que je ne sois pas très fan de vos petits écarts de conduites, des largesses que vous avez tendance à prendre et de vos petites insubordinations, dit-il durement. Que répondez vous à cela ?
Edward le fixa dans les yeux sans ciller, assuré et un peu agacé par cette attaque bien que ce ne soit pas la première fois. Mustang l'avait souvent engueulé pour ça. Mais il savait pourquoi il avait fait chaque chose et il ne regrettait pas un des actes dont parlait présentement le général.
- Je sais que je n'ai jamais été le soldat parfait, commença-t-il. Je me suis engagé sur des motivations tout à fait personnelles au début, puis j'en suis venu à me battre pour quelque chose de bien plus grand. Pour ce pays et son peuple. Je n'ai jamais été et il faut l'avouer, je ne serais jamais un mouton suivant bêtement les ordres. J'ai fait ce que j'avais à faire dans des situations où il le fallait. Je n'ai peut-être pas toujours respecté les ordres et les règles mais jamais pour de mauvaises raisons ou pour mon profit personnel. J'ai des principes que je me refuse à trahir et malheureusement, l'armée d'y il y trois ans n'était pas vraiment sur la même longueur d'onde que moi. Être soldat signifie pour moi être au service du peuple et du pays pour son bien et c'est ce que j'ai toujours fait. Que la hiérarchie ait bafoué cela sous le gouvernement Bradley ne change pas que je sais où est mon devoir, dit-il avec conviction.
L'homme le regarda intensément longuement dans un silence tendu, comme voulant percer son âme à jour. Edward ne se déroba pas une seconde, le dos droit, assuré et sûr de lui sur ce sujet. Il n'avait honte d'aucune de ses désobéissance sur le plan militaire. Le général se détendit finalement, s'installant dans le fond de son siège avec un léger sourire.
- J'aime cette force de caractère, remarqua-t-il. On m'avait dis que vous étiez ainsi mais ce regard en dit encore plus long. Heureusement qu'il y avait des hommes comme vous lors de cette crise sinon, nous serions tous morts. Il est vrai que vous n'avez jamais été le soldat parfait, très loin de là et heureusement lorsque l'on regarde ce qu'étaient alors les soldats. Sachez que j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour ce que vous avez accompli si jeune. Et je vous remercie pour tout cela. Cependant, les choses ont changé, l'armée a changé et nous nous efforçons de la rétablir. Cela est d'autant plus valable pour les Forces Spéciales. Notre travail est d'autant plus important avec les retombées en tout genre du Jour Promis. Je ne peux pas me permettre de douter de mes hommes, de leur obéissance, de leur fiabilité et de leur efficacité. J'exige la discipline. Comprenez vous cela ?
- Oui monsieur, répondit-il.
- D'après les rapports de Mustang et des officiers ayant eu à faire à vous, vous avez tendance à n'en faire qu'à votre tête.
- Parce qu'il le faillait à l'époque. Parce que je savais des choses que les autres ne savaient pas et parce que je me devais d'agir. Sans parler du fait que je n'avais et ne pouvais avoir aucune confiance en l'armée.
- Même en Mustang ?
- Le colo... pardon, le général Mustang et moi avons eu une relation un peu complexe. D'une part, j'ai mis longtemps à avoir confiance en lui, d'autre part, le général avait tendance à me cacher beaucoup et à me surprotéger, à me prendre plus pour un enfant qu'un soldat. Dans le contexte de l'époque, cela n'était pas toujours simple à gérer d'autant plus que nous ne pouvions nous empêcher de nous chamailler. Tout le monde le sait. Nous n'avons jamais eu une relation militaire comme il l'aurait fallu. En revanche nous savions que nous pouvions compter l'un sur l'autre et nous faire confiance. Cela a fait qu'au final, notre coopération a payé aussi chaotique qu'elle ait pu être.
- Et aujourd'hui ? Qui me dis que je pourrais compter sur vous et que vous obéirez ? Que je n'irais pas droit dans le mur en prenant une tête brûlée comme vous dans mes rangs ? Vous êtes certes valeureux et droit mais les forces spéciales que je construis travaillent en équipe et j'ai besoin de pouvoir compter sur vous et vous faire confiance. Je ne veux pas d'un électron libre qui n'en fera qu'à sa tête.
- J'ai conscience de ma réputation et je n'en n'ai pas honte, répondit-il. Mais comme vous le disiez, les choses ont changé et... moi aussi. J'ai appris beaucoup de choses sur bien des sujets. Le travail en équipe en fait parti. Nous n'aurions pas réussi sans cela au final. J'ai grandi et j'ai conscience des responsabilités que je prend en m'engageant auprès de vous. Je ne peux que vous promettre de que vous pourrez compter sur moi et que je ferais mon travail comme il convient. Je sais que je peux désormais me fier à l'armée même si je dois vous avouer que ce ne sera pas une confiance aveugle. Je ferais mon devoir et j'assumerais mes responsabilités. Je n'ai aucune autre garantie que ma parole, dit-il sans détourner son regard du sien.
Le général le scruta longuement de nouveau avant de finalement répondre.
- Vous avez le regard d'un soldat vétéran commandant Elric et celui d'un homme de parole aussi. Sachez que si je vous donne une chance et que vous me décevez, je vous renvoie sans tergiverser. Nous apprendrons à nous connaître mais sachez que vous pourrez compter sur moi. Si vous avez vent de quelque chose de louche ou si vous avez besoin de moi, venez me voir. Parce que j'avais tendance à fourrer mon nez partout et à être de votre avis en ce qui concerne le devoir d'un soldat, Bradley et ses chiens chiens corrompus m'avaient envoyé loin à l'ouest pour me faire taire. Désormais et après tout ce qu'il s'est passé, je suis bien décidé à ne pas laisser une telle chose se reproduire. Vous pourrez compter sur moi mais je dois pouvoir compter sur vous. Est-ce clair ?
- Oui monsieur.
- Nous verrons avec le temps si nous pouvons nous entendre et travailler ensemble. En attendant, le généralissime pense que vous seriez un ajout de valeur aux forces spéciales et je dois admettre qu'il a raison. Vous êtes un très bon combattant, un homme intelligent, un très bon enquêteur au vu de ce que vous avez mis au jour et vous n'avez pas peur de faire ce qui dois être fait. Vous avez voyagé dans tout le pays, vous connaissez beaucoup de monde, vous avez de grandes connaissances et vous êtes intelligent en plus d'avoir une très bonne réputation dans l'armée et auprès du peuple. Ce dont cette section a aussi besoin pour tout vous dire. Cela fait de nombreux arguments pour même si vous avez encore vos preuves à faire en tant que soldat et officier responsable. D'après vous, qu'avez vous encore à apprendre en compétences pures ?
- Les procédures de vos services, vos manœuvres et fonctionnement. Des connaissances en armement, tactiques et stratégie militaires, maniement des armes classiques. La gestion des relations avec l'étranger également, la situation avec nos voisins. Les systèmes de communications, quelques techniques de renseignements et les possibilités de marges de manœuvres réglementaires. En autre nombreuses choses. J'étais plus alchimiste que militaire jusqu'ici même si j'en sais déjà beaucoup sur le sujet évidemment.
L'homme eut l'air un peu surpris avant de rire doucement, le surprenant :
- Et bien certains vous disent quelque peu arrogant pourtant, vous semblez parfaitement conscient de vos faiblesses, remarqua-t-il. Vous en avez même cité certaines que je n'avais pas repéré avec tout ce que je sais de vous.
- L'arrogance m'a coûté très cher autrefois, dit-il le regard sombre alors que le général reprenait tout son sérieux en le constatant. Je m'interdis de l'être depuis. En revanche, je sais ce dont je suis capable ou non et certains y voient de l'orgueil.
- Je vois. Très bien, je suis convaincu, remarqua-t-il finalement. J'accepte votre transfert dans les forces spéciales.
- Merci monsieur, sourit-il avec reconnaissance. Vous ne le regretterez pas.
- J'y compte bien. Je sais que nous pourrions faire de l'excellent travail ensemble et le pays en a besoin. Nous verrons si nous en sommes capables. Commençons par remettre les choses à jour. Le généralissime et moi avons longuement discuté de votre cas. Je ne pense pas que vous soyez au courant mais vous avez reçu des décorations pour vos fait d'armes et vos actions. Elles ne sont jamais parvenu jusqu'à vous mais vous les avez, dit-il en observant sa surprise avec amusement. Je vous les ferais parvenir. Ensuite, vous conservez votre titre d'alchimiste d'état en vertus de vos très grandes connaissances en la matière et vous resterez une référence en la matière pour nous. On m'a dit que vous continuez vos recherches ?
- Oui, j'aime l'alchimie et je ne veux pas y renoncer même si je ne peux plus la pratiquer. Et si un autre taré tente de s'en servir pour de mauvaises raisons, je veux être en mesure de trouver la solution.
- Et j'approuve au vu des dégâts que cette science peut faire en de mauvaises mains. Je n'y connais rien en alchimie comme tous dans les forces spéciales. Vous serez donc notre premier spécialiste en alchimie dans nos rangs. Vous conservez donc tout les droits et privilèges de cette position. Bien sûr, votre rôle sera forcément différent des autres alchimistes d'état mais vous en restez un. Troisième chose, votre montée en grade.
- Ma... montée en grade ? releva-t-il en l'amusant de nouveau par son air incrédule.
- Cela fait plus de six ans que vous êtes dans l'armée, que vous êtes commandant et vous avez des états de services impressionnants, des faits d'armes qui méritent récompense. Beaucoup de militaires ayant joué un rôle positif dans le Jour Promis sont montés en grade et vous ne ferez pas exception. Vous passez Colonel.
- Pas lieutenant colonel d'abord ?
- Une élévation de deux rangs vous a été accordé, répondit-il simplement. Donc colonel.
- Très bien, dit-il un peu abasourdis par la nouvelle qu'il n'avait pas envisagé.
- Dans un premier temps, je vais vous envoyer à la caserne des forces spéciales. Elle se trouve à Central en bordure de la ville. Elle est toute neuve et dédiée uniquement à cette section. On y trouve tout ce qu'il faut. Vous aurez vos quartiers là bas et on vous fournira tout ce dont vous aurez besoin si nécessaire. Présence à la caserne obligatoire en tout temps sauf pendant les permissions évidemment. Les soldats des forces spéciales sont astreint à une discipline stricte. Entraînement tout les jours sans faute. Horaires imposées. Interdiction de sortir du centre en dehors des horaires de détentes. Vous pouvez faire ce que vous voulez de votre temps libres mais on ne tolère pas la moindre incartade sur le travail. Autrement dis, vous décidez de sortir faire la fête toute la nuit, je m'en fiche tant que vous êtes à l'heure et performant à l'entraînement le lendemain. Est-ce clair ?
- Très, approuva-t-il.
- On commencera par une évaluation complète de vos compétences pour savoir où vous en êtes exactement et ce sur quoi il faut travailler. Ensuite, nous vous entraînerons et vous enseignerons ce qu'il faut. J'attends un engagement total et aucune plainte. Nous avons un petit hôpital et un très bon médecin. Je ne rigole pas avec la santé de mes hommes alors un contrôle par mois et n'hésitez pas à aller voir le doc au besoin. Lorsque vous serez au point, vous irez en mission. Cela vous va ?
- Oui, acquiesça-t-il simplement.
- Des questions ?
- Quand est-ce que je commence ? demanda-t-il en le faisant sourire.
- Aujourd'hui. En sortant d'ici, on vous conduira à votre hôtel, vous récupérez vos affaires puis direction la caserne. On vous installera, on vous fera visiter et on vous expliquera le fonctionnement de tout cela. Demain, vous commencez l'évaluation.
- Compris.
- Dans ce cas, dit-il en activant son intercom. Faîtes entrer le colonel Hydime, ordonna-t-il.
- Oui mon général, répondit son secrétaire.
Un instant plus tard, un homme en uniforme entrait, un colonel aux cheveux bruns roux et aux yeux verts. Il semblait avoir une trentaine d'années, athlétique et visiblement entraîné. Il salua et ils se levèrent pour en faire de même alors que la porte se refermait.
- Repos, autorisa le général en contournant son bureau. Colonel Hydime, je vous présente le colonel Edward Elric. Colonel Elric, voici le colonel Isidore Hydime.
- C'est un honneur, répondit l'homme avec une inclinaison de tête pour le blond.
- Partagé, répondit-il un peu gêné par son respect.
Le colonel Hydime me seconde dans la section, reprit Galléran. Il va se charger de vous, de votre évaluation et de votre entraînement. Il sera votre référent. Vous êtes de même grade alors j'attends de vous que vous vous entendiez pour faire du bon travail.
- Oui monsieur, acquiesça Hydime alors que Edward approuvait.
- Bien. Colonel Hydime, emmenez le colonel Elric jusqu'à son hôtel pour qu'il puisse récupérer ses affaires puis allez l'installer comme convenu. Il fait désormais parti des forces spéciales.
À suivre...
Audragon