Bonjour les amis, quel plaisir de vous retrouver ! Vous allez bien ?

Alors voici une nouvelle petite histoire. Pour ceux qui ont lu la dernière, en comparaison, celle ci sera du gâteau. C'est du Destiel, ok, mais beaucoup plus soft.

D'ailleurs c'est un rating K.

Bon ok, ça reste Supernatural quand même, alors je préviens, un ti peu de violence, un ti peu de gros mots... toussa toussa, alors vous me direz si vous estimez que cette cotation est insuffisante, mais je ne crois pas.

Il y aura 5 chapitres et la parution sera hebdomadaire. Voila pour les détails techniques.

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Maintenant je vous laisse lire, si vous avez des questions, des remarques ou des commentaires, allez y, lâchez vous et je vous répondrai avec plaisir.

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Bonne lecture... XD

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Chapitre 1:

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Muséum d'Histoire Naturelle, New York.

3 heures du matin.

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Vautré par terre dans une position improbable, Dean tentait tant bien que mal de parer les coups de griffes et de dents de la créature mi humaine mi féline qui se débattait et feulait comme un fauve au dessus de lui.

Il poussa subitement un cri de douleur.

- Bordel, cette saloperie m'a mordu !

Il eu beau tenter de retirer son avant bras gauche ensanglanté dans lequel son assaillante venait de planter les crocs, mais la Déesse-chat tenait bon. En désespoir de cause, il lui envoya une bonne droite qui la mit au tapis.

- Désolé ma p'tite dame. J'ai pas l'habitude de frapper les femmes...heu, les chattes ou quoi que vous soyez, mais vous m'avez pas vraiment laissé le choix, dit-il à la silhouette inanimée à ses côtés tandis qu'il se redressait.

Une fois debout, il examina la blessure de son bras qui le brûlait plus que de normal, le secoua en espérant diminuer la douleur qui ne fit qu'augmenter, puis décida de l'ignorer. Il y avait plus urgent à traiter qu'une petite morsure. Il s'approcha de Sam, ligoté et bâillonné contre une colonne de marbre du musée et entreprit de le détacher.

- Il faut trouver l'artefact avant qu'elle se réveille, s'exclama le cadet dès que le bâillon lui fut retiré.

Dean venait de lui libérer les mains et allait s'attaquer à ses chaînes lorsque Sam leva soudainement les yeux très haut derrière lui.

- DEAN! Attention !

Le chasseur se baissa juste à temps pour éviter le coup de gourdin qu'un homme massif et hirsute, vêtu de peaux de bêtes, tentait de lui asséner de toute sa force brute. Il roula sur le côté et la massue s'abattit à cinq centimètres de son oreille droite, brisant le carrelage dans un bruit d'enfer. Grognant sa fureur, l'homme préhistorique leva une nouvelle fois son arme rudimentaire mais non moins meurtrière pour retenter sa chance, quand un coup de feu claqua. Il écarquilla les yeux et la bouche dans une expression risible de surprise, alors qu'un peu de sang s'échappait du trou qui venait de s'ouvrir au centre de son front. Son gourdin retomba à ses pieds et son corps trapu suivit le même chemin la seconde suivante.

Dean souffla en s'asseyant sur le sol encore un peu sonné. Il tourna les yeux vers Sam toujours ligoté à sa colonne de marbre mais qui tenait en main son pistolet dans un angle improbable.

- Joli tir. C'était moins une, merci frangin, en rejoignant son frère pour finir de détacher les chaînes qui lui enserraient encore la poitrine et les bras. T'as raison, faut retrouver ce foutu artefact avant que toutes les statues de ce putain de musée se réveillent! Bobby a dit que ça devait ressembler à quoi déjà ?

- Une tablette en or d'environ 40 cm de haut par 25 de large avec 9 carrés et des dessins incrustés dedans. C'est la tablette d'Ahkmenrah. Elle ramène les morts à la vie…

Il jeta un regard méfiant à l'homme préhistorique mort et à la déesse toujours inconsciente sur le sol.

-... et visiblement les représentations d'être vivants aussi.

Dean s'acharnait sans succès sur le mécanisme de fermeture rouillé qui fermait les maillons.

- Bon sang, il me faudrait une meuleuse pour venir à bout de ce truc ! Le cadenas est … Ah ! Ça y est !

Enfin l'antiquité céda et s'ouvrit, et Sam sentit un poids s'enlever de sa poitrine lorsque les trois tours de chaîne métalliques qui lui enserraient le torse se relâchèrent.

- Ce qui est étrange, continua t'il en se relevant et se mettant immédiatement à parcourir la grande salle du musée des yeux, c'est que Bastet - il désigna la Déesse-féline allongée quelques mètres plus loin - est censée être une déesse bienveillante.

Dean releva deux sourcils stupéfaits.

- Euh, c'est vraiment ça qui te défrise dans toute cette histoire ? Parce que moi, ce que je voudrais plutôt savoir, c'est pourquoi tous ces trucs se réveillent maintenant et pourquoi ils sont autant en rogne après nous. Et ta basket, là, elle a pas dû lire la bonne fiche de poste. Bienveillante? C'est ça, ouais ! Putain ça fait un mal de chien ! en regardant son bras blessé qui gonflait à vue d'œil et le lançait jusque dans l'épaule.

- Pas basket, ignare, c'est Bastet ! Et oui, normalement c'est la déesse de la maternité et de l'amour.

Sans se préoccuper davantage du regard peu convaincu de son frère, Sam parcourait des yeux les objets plus précieux et anciens les uns que les autres qui étaient exposés dans la salle.

- Là ! La tablette ! s'écria t'il en désignant un des présentoirs du doigt.

La plaque d'or massif rutilante reposait dans un coffrage vitré épais et probablement renforcé. Voilà qui n'allait pas leur faciliter la tache. Sam s'accroupit devant le socle pour tenter de trouver une charnière, une serrure ou n'importe quel autre système d'ouverture qu'il aurait pu tenter de forcer, mais ne vit rien d'évident.

Laissant ce genre d'expertise à son frère, Dean commençait à rassembler leurs outils de cambrioleurs chevronnés lorsqu'un énorme mugissement se fit entendre dans la pièce attenante.

- Je vais voir. Continue.

Arme à la main, le chasseur se dirigea vers les doubles portes et leva les yeux vers l'écriteau qui surplombaient les deux immenses battants.

" Salle des animaux préhistoriques".

OK. Pas vraiment rassurant dans le contexte.

Il entrouvrit prudemment, passa la tête dans l'entrebâillement pour la ressortit instantanément, blanc comme un linge.

- Oh...merde ! Dit-il en revenant à toutes jambes vers son frère. Sam... allez Sam faut qu'on se casse. Non, mais vraiment, genre vraiment maintenant!

- Une minute, j'ai presque fini...

- Non, tout de suite !

Dean retira son arme de sa ceinture et tira dans la vitrine en priant pour que le verre ne soit pas blindé. Plus le temps pour la finesse. Là, il y avait urgence.

- Non mais ça va pas, t'es dingue ou quoi !

Les récriminations de Sam qui s'était reculé tellement précipitamment qu'il en avait fini le derrière par terre furent vite couvertes par le bruit de l'alarme du musée qui venait de se déclencher.

- C'est malin, les flics seront là d'une minute à l'autre maintenant.

- Crois moi si je te dis que les flics sont vraiment le dernier de nos soucis en ce moment.

Dean attrapa l'artefact qui étincela dans les faibles lumières nocturnes du musée et de l'autre main il empoigna la manche de Sam toujours assis au sol pour l'entraîner à sa suite vers la porte de secours.

Sam allait protester lorsqu'un énorme craquement les fit se retourner tous les deux.

Deux immenses défenses d'ivoire venaient de se planter au centre de chacun des panneaux qui composaient la porte d'accès à la section des animaux préhistoriques. La seconde suivante les lourds battants furent arrachés de leurs gonds et s'envolèrent, balancés comme s'ils ne pesaient rien, alors que devant l'ouverture de bonne taille mais encore trop petite pour qu'il puisse y faire passer son immense carrure, un mammouth gigantesque relevait sa trompe et poussait un barrissement tonitruant. Le son fit trembler les murs du musée. Plusieurs tableaux se détachèrent et se brisèrent au sol. Des vases et des statues éclatèrent en chutant de leur piédestal.

- Allez Sam, on se barre !

Dean se préparait déjà à courir vers la sortie quand Sam dégagea son bras de sa poigne et devant les yeux écarquillés de son frère, s'agenouilla tranquillement au sol, sans prêter attention au cataclysme qui l'entourait.

- Qu'est ce que tu fous, bordel ?!

- Changement de plan. On peut pas laisser tout ce que contient ce muée prendre vie et se faire une virée en ville. Faut faire ça ici. Pas le choix.

Il pris la tablette des mains de Dean et la posa devant lui avant d'entamer une lente psalmodie, puis sortit de leur sac une boite d'allumettes ainsi qu'une fiole au contenu écarlate qu'il versa sur l'artefact.

- Il est dingue !

Dean secoua la tête d'un air dépité, mais son regard se reporta vite vers le trou béant à travers lequel il pouvait voir le mammouth furieux dans la pièce à côté, et qui poussait avec son front contre les murs qui le retenaient prisonnier. L'animal se recula de quelques pas puis revint à la charge. Sous l'impact, des lézardes se mirent à courir tout le long des murs épais porteurs de l'édifice. Lorsqu'elles atteignirent le plafond, du plâtre s'en détacha ainsi que le lustre en verre qui s'écrasa à quelques mètres seulement des deux chasseurs projetant une multitude d'éclats luminescents lorsque le cristal se fracassa contre le carrelage.

- Sam, si tu te magnes pas, on va y passer…

Le mammouth donna un nouvel assaut contre le mur et cette fois tout un pan de béton céda et s'effondra. L'animal en sembla presque surpris, ou peut être s'était il légèrement assommé, mais il se reprit rapidement. Il balança son énorme tête pour regarder par le trou, et ses petits yeux noirs se focalisèrent sur Sam agenouillé au sol juste devant lui. Instinctivement Dean se positionna entre son frère et l'animal déchaîné. Il agita les bras pour attirer son attention et déglutit avec difficultés lorsque le regard et les oreilles de l'animal se braquèrent vers lui. Le mammouth gratta le sol avec une de ses pattes. De nouveau il recula de quelques pas...

- Euh, Sammmm !

Enfin Sam prononça le dernier mot de son incantation. Il craqua une allumette et la laissa tomber sur l'artefact qui se souleva comme par magie du sol, dans un immense geyser de lumière. L'objet incandescent flotta un instant à hauteur de ses yeux, alors que l'air semblait vibrer de la puissance magique qui s'en évacuait en tout sens.

Puis subitement l'artefact retomba au sol, détruit.

Instantanément les grondements furieux et les mugissements s'arrêtèrent. Le silence était relatif puisque l'alarme du muée retentissait toujours, mais sans le vacarme de l'animal furieux, cela semblait presque reposant. Et le mammouth, lui, était figé, une patte à moitié relevée, prêt à charger et pourtant de nouveau immobile pour l'éternité.

Dean toujours en position de défense le fixait sans y croire, puis son regard passa de l'animal de nouveau statufié à l'arme si dérisoire qu'il tenait à la main. Pas sûr que son fidèle colt 1911 aurait été suffisant pour leur sauver la mise cette fois ci. Il laissa échapper un soupir de soulagement. Il en avait pourtant vu des choses dans sa carrière de chasseur, mais c'était quand même la première fois qu'il manquait se faire bouffer par un putain de mammouth !

- C'est bon, c'est fini, affirma Sam en se relevant.

Prudemment il se dirigea vers l'homme préhistorique puis vers la Déesse. Tous deux étaient redevenus de simples statues de cire inanimées, les yeux ouverts, figés comme si rien ne s'était jamais produit. Enfin… en dehors du trou circulaire au centre du front de l'homme de Cro-Magnon qui n'était clairement pas là auparavant.

Malgré la situation, il eut un petit sourire amusé en pensant à la tête du conservateur du musée quand il verrait ça. Un homme préhistorique descendu d'une balle en pleine tête par un pistolet semi automatique. Plutôt anachronique non ?

Puis il regarda les dégâts autour de lui et leva un sourcil septique. Finalement, le conservateur du musée aurait surement d'autres chats à fouetter.

Un bruit de sirène le sortit de sa contemplation. Il releva le visage et aperçut les gyrophares au loin.

- Les flics vont bientôt débarquer, faut qu'on bouge.

- Ah quand même ! Depuis le temps que je te dis qu'il faut qu'on se tire d'ici. C'est pas trop tôt !

Un dernier coup d'œil à la scène apocalyptique qu'ils laissaient derrière eux et après avoir ramassé leur matériel, les deux frères se précipitèrent vers la sortie.

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- Home, sweet home !

Sam sourit en entendant les paroles de son frère en descendant l'escalier du bunker.

Après tout c'était vrai.

Cette construction souterraine était ce qui ressemblait le plus à un foyer à leurs yeux. Et il savait que c'était surtout important pour son frère. Encore bien plus que pour lui.

Dean laissa tomber bruyamment sur la table le sac d'armes et de matériel qu'ils avaient emportés, puis reporta son attention sur son bras blessé.

- Ça a l'air moche, commenta Sam, en désignant la manche pleine de sang. Allez viens, on rangera tout ça après, je vais te soigner.

Faisant jouer ses doigts, Dean pliait et dépliait son bras comme pour en tester la souplesse.

- A vrai dire, ça va beaucoup mieux. Ça m'a fait un mal de chien sur le coup, mais maintenant je sens presque plus rien.

Il releva sa manche pour s'apercevoir qu'il ne restait plus sur la peau qu'une légère marque rouge et boursouflée là où les dents s'étaient enfoncées le plus profondément.

Revenu de la salle de bain avec leur trousse de premiers soins, Sam lui prit l'avant-bras et nettoya le sang qui y avait séché d'un coup de gant.

- Tout ça pour ça ? Y a presque rien, tu devrais survivre, se moqua t'il gentiment.

- Je te jure, s'offusqua Dean, c'était beaucoup plus moche que ça, et ça brûlait, et...

- Tu veux un bisou sur ton bobo pour que ça finisse de guérir ?, continua Sam en rigolant de la mine vexée de son frangin qui retira son bras en rabattant sa manche en ronchonnant.

- Crétin !

- Chochotte !

Sam remballa le matériel de soin inutile et quitta la pièce. Une fois seul, Dean releva de nouveau sa manche et passa les doigts de sa main droite sur son avant-bras gauche. Il ressentait comme de petits fourniments sous sa peau, mais plus rien de l'atroce brûlure qui l'avait presque paralysé au musée.

Il haussa les épaules. Après tout tant mieux. Pour une fois que ses blessures étaient moins graves qu'il ne l'avait cru, il devait s'estimer heureux.

Il allait attraper les anses de son sac d'armes quand le bruit familier d'ailes qui se replient se fit entendre dans son dos. Il ne se retourna pas. Il sentait la chaleur du corps de l'ange qui irradiait près du sien.

Près. Trop près. Comme d'habitude.

- Cass, on en a parlé des dizaines de fois. Mon espace personnel.

Le souffle sur sa nuque le fit frémir et il sentit sa peau se couvrir de chair de poule. Bizarre, peut être que cette morsure lui avait refilé de la fièvre finalement.

L'ange recula d'un pas et le chasseur se retourna cette fois lentement. Le regard intense du soldat céleste se posa sur sa manche ensanglantée.

- Dean, tu es blessé ?

Avant qu'il n'ait eu le temps de protester, Castiel s'était emparé de son bras. La paume de sa main s'illumina et une sensation de douce chaleur envahit son bras, remontant vers son épaule puis se propageant à son corps entier. Il ferma les yeux, c'était si agréable. Si il avait été un chat, il aurait pu se mettre à ronronner.

- Salut Cass. Je ne t'avais pas entendu arriver.

Au son de la voix de son frère, Dean rouvrit brusquement les yeux et retira vivement son bras. Castiel tenta de s'en emparer de nouveau mais le chasseur s'éloigna.

- Dean, je n'ai pas terminé.

- C'est rien, juste une égratignure. J'ai pas besoin...

Une incommensurable fatigue s'empara de tout son être et Dean s'accrocha à la table de salon pour tenter de chasser le vertige qu'il ressentait. Il secoua la tête pour se remettre les idées en place et leva une main pour arrêter l'ange qui s'approchait déjà pour le soutenir.

- C'est bon, Cass. Je suis juste crevé. Je vais aller me pieuter et ça ira mieux demain.

- Dean...

- Tout va bien. On se voit demain.

Il commença à se diriger vers le couloir et immédiatement l'ange lui emboîta le pas.

- Il vaudrait mieux que je...

Dean se retourna les sourcils froncés.

- Si tu dis que tu veux venir me regarder dormir, je te fais frire dans de l'huile sainte.

Le petit rire de Sam leur fit tourner la tête. Castiel s'immobilisa, dos droit et bras le long du corps, tandis que Dean faisait volte-face et disparaissait de leur champ de vision quittant la pièce sans un regard pour la mine amusée de son frère et celle plus inquiète de Castiel.

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Dès qu'il fut seul dans sa chambre, Dean laissa son visage refléter son état dans une grimace. Il avait mal partout à présent. Visiblement ses deux rounds avec ce Mike Tyson préhistorique lui avait laissé de foutues courbatures. Mais rien qu'une douche chaude et une bonne nuit de sommeil ne puisse réparer.

Il exécuta donc cet excellent plan dans l'ordre.

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wwwwwwwwwwwww

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Le lendemain matin, Dean s'étira dans son lit comme un chat.

Il avait dormi comme un bébé toute sa nuit d'une seule traite. Ça faisait des années que ça ne lui était pas arrivé. Et bordel, ça faisait un bien fou !

Il sorti les bras de sous la couverture et s'étira plus encore, bras et jambes écartés en étoile de mer savourant la grandeur de son lit confortable.

Dans sa chambre.

Dans son bunker.

Son chez lui, quoi.

Malgré une légère gène en bas du dos, probablement due à sa chute pendant son combat de la veille, Dean se sentait bien.

Incroyablement bien.

L'impression de sécurité qu'il ressentit le fit grogner de plaisir. Oui, c'était chez lui ici. Il était avec son frangin et avec Cass aussi, avec un toit au-dessus leurs têtes, et qui leur appartenait. Enfin plus ou moins, mais quand même. C'était mille fois plus que ce qu'il n'avait jamais eu auparavant.

Seul dans sa chambre, il se permit un de ces sourires idiots de pur béatitude.

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Une légère démangeaison sur ses joues lui fit porter les mains à son visage. Sa barbe avait poussé durant la nuit et ses ongles crissèrent quand ils passèrent sur les poils drus.

Bon, ok, salle de bain, puis un bon café noir et il verrait bien ce qu'ils allaient faire de leur journée.

Pourquoi pas une journée détente à se mater des épisodes de Game of Trône en sirotant de la bière ? A moins que son geek de frangin ne leur ait déjà dégoté une nouvelle affaire.

Avec un grognement Dean repoussa les couvertures et posa les pieds sur le sol froid, réprimant une grimace lorsqu'il s'assit sur le rebord de son lit. Il devait avoir un sacré hématome en bas du dos.

Il se leva et encore à moitié dans les vapes, se dirigea presque au radar vers la porte de la salle de bain.

Mais la main sur la poignée de la porte de la petite pièce, l'idée d'une douche lui hérissa soudainement le poil. Toute cette eau... Vachement mouillée... Non merci. Peut être plus tard.

Plus tâtonnant qu'autre chose dans la semi obscurité, il ouvrit la porte et n'alluma que la petite applique au-dessus du lavabo qui diffusa une lumière tamisée. Parfait ! En premier lieux, il soulagea sa vessie pleine puis se lava les mains et s'aspergea le visage d'eau tiède pour tenter de se réveiller un peu plus.

Ça ne lui valait rien, finalement, de dormir autant. Il avait un mal fou à émerger.

Les yeux fermés, il tâtonna pour attraper la serviette sur le portant à sa droite et s'essuya la figure, passant avec précaution sur ses joues étonnement plus sensibles qu'à l'habitude.

Un bruit de pas dans le couloir lui fit dresser l'oreille et suspendre son geste, puis des coups résonnèrent sur le battant de la porte de sa chambre.

- Dean, t'es réveillé ?

- Ouais, cria t'il. J'suis dans la salle de bain.

Il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir.

- T'avais pas l'air en forme hier soir. Tout va bien ?

- T'inquiète pas maman, ça va. J'arrive dans deux minutes. T'as fait du café ?

- J'y vais.

- Génial !

La porte se referma et Dean posa la serviette sur le bord du lavabo et attrapa son rasoir. D'habitude il aimait bien garder un petit air mal rasé, c'était à la mode et les nanas en raffolaient, mais là c'était désagréable et ça le démangeait. Il allait donc remédier au problème avant d'aller prendre sa dose de caféine indispensable.

D'un geste familier, il étala un peu de mousse sur ses joues. Bon sang il lui semblait bien s'être rasé hier matin, comment pouvait-il avoir une barbe aussi longue ?

Le premier coup de rasoir lui arracha un cri.

- Bordel, mais qu'est-ce que... ?!

Beaucoup plus réveillé d'un seul coup, il alluma cette fois le néon au plafond et plissa immédiatement les paupières, ébloui par la forte luminosité.

Le regard qu'il rencontra lorsqu'il releva les yeux vers son visage dans le miroir ne lui était pas du tout familier. Deux prunelles vertes, certes, mais avec une pupille verticale en forme de fente qui se rétractait pour s'adapter à la lumière le dévisageaient d'un air stupéfait.

Sous la mousse blanche, une douzaine de longs poils châtain clairs partaient de chaque côté de sa lèvre supérieure et de ses joues. Dean en attrapa un entre ses doigts et tira dessus fortement pour l'arracher.

- Aille ! Putain de merde, mais qu'est ce que c'est que ça ?

Son regard paniqué passa sur le reste de son visage dont heureusement les traits étaient restés les mêmes. Jusqu'à ce qu'il arrive à ses oreilles.

Il y porta automatiquement les doigts, dans un besoin irrépressible de confirmer tactilement ce que ses yeux à présent écarquillés contemplaient dans le miroir.

Des oreilles de chat, pointues, mobiles et recouvertes d'un fin duvet châtain.

Il en attrapa la pointe et la tritura sans ménagement pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un postiche que Sam lui aurait collé en passant la nuit pour lui faire une bonne blague.

Mais non, l'appendice était réel, de la peau, du cartilage qui roulait sous ses doigts, chaud et souple, et même doux avec ce duvet qui le recouvrait. Et sensible...

- Le café est prêt !

Immédiatement et sans aucun contrôle volontaire, son oreille échappa à ses doigts et s'orienta dans la direction du son, pour mieux capter les paroles que Sam venaient de crier depuis la cuisine du bunker.

- Putain de bordel de merde, mais qu'est ce qui m'arrive ?!

Un chat! Il ressemblait à un putain de chat !

Avec appréhension, Dean souleva sa lèvre supérieure et poussa un petit cri de stupeur en découvrant de belles canines bien développées et acérées.

Manquait plus que ça. Maintenant il avait des crocs !

Ses yeux déjà ronds s'ouvrirent au delà de ce qui aurait dû être humainement possible quand, pris de panique, Dean repensa à la gêne qu'il avait ressentie un peu plus tôt au bas de son dos. Il se retourna brusquement et se contorsionna, écartant et abaissant l'élastique de son pyjama pour regarder le bas de son dos dans le miroir.

- Oh bordel ! C'est pas vrai ! SAAMMMMM !

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Woila woila pour ce premier chapitre. J'espère qu'il vous a plu.

Alors qui a reconnu de quel film est inspirée la scène du début? Allez, dites moi que vous savez !

Moi j'aime beaucoup ce film ! D'ailleurs il faut que je le regarde de nouveau un de ces quatre. Et puis il y a Robin Williams. Il est excellent là dedans, comme dans tous ses films. Il me manque beaucoup. Un grand acteur !

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Bon, pour en revenir à cette histoire, la semaine prochaine notre pauvre Dean ne sera pas au bout de ses peines, tant au niveau de ses transformations physiques que pour ce qui est de comprendre ce qui lui arrive. Alors si vous avez envie d'en savoir un peu plus, rendez vous mercredi prochain.

En attendant bonne semaine à tous. ;)