Voici la nouvelle longue fic dans laquelle je me suis lancée.

J'ai eu l'idée dans un avion et j'ai commencé à jeter les premières lignes sur un papier dans un train un mois plus tard. Pour ceux ou celles qui auraient déjà lu Les tribulations d'une plante verte auront une impression de déjà vu, mais c'est normal... Enfin apparemment, je suis inspirée lorsque je voyage. C'est sûr qu'après les deux bus, l'avion et le train... on peut comprendre que : soit c'est très inspirant, soit je m'ennuie beaucoup pendant mes voyages.

Disclaimer : On s'en doutera, les personnages ne sont pas à moi et Tolkien serait déçu s'il voyait ça (j'espère pas mais quand même, je doute qu'il apprécie).

Enfin bref, j'arrête de divaguer et je vous laisse découvrir cette nouvelle fic, ou tout du moins... le premier chapitre.

Bonne lecture !

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Partie I : Normale ou presque –

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Ondine était une jeune fille tout à fait normale. Enfin, c'est ce qu'elle croyait car rien -ou presque- n'aurait laissé croire qu'elle ne le serait pas. Blonde aux yeux bleus et âgée de 15 ans, elle était aux premiers abords comme tous les autres. Elle était élève en Seconde au lycée et la fin d'année approchait. De longs mois auparavant, lorsque la rentrée avait eu lieu, Ondine s'était tout de suite plu dans sa nouvelle école. Située à une bonne distance de sa maison, la jeune fille prenait son vélo chaque jour pour effectuer ses trajets. Elle empruntaient de petites ruelles peu fréquentées afin d'éviter les grands boulevards bien trop encombrés, bruyants et dangereux pour un cycliste. Tous les matins donc, elle prenait son vélo, roulait 10 minutes pour se rendre à l'école et une fois garée dans la cour du lycée ; elle allait en cours.

Assez attentive en classe, elle s'était plus ou moins liée d'amitié avec ses professeurs. Ce lien était renforcé par le fait qu'elle était très douée en langues (elle parlait français, anglais, espagnol, allemand et latin couramment). Cette connexion avec le corps enseignant l'avait rapidement séparée du reste de la classe, qui trouvait que bien s'entendre avec un professeur était anormal mais surtout impensable.

Ainsi, malgré le fait qu'elle n'ait aucune amie de son âge et qu'une majorité d'élève ne lui adressait pas la parole, Ondine se plaisait dans son école. Plusieurs élèves, qui lui était moins hostiles, lui avaient demandé ce qui pouvait bien y avoir de plus à l'école que dans sa famille. La jeune fille répondait inlassablement la même chose. Elle avait été abandonnée par sa famille à l'âge de cinq ans, il n'y avait aucune preuve mais, elle avait été trouvée au bord d'un chemin sans connaissance. A son réveil, elle était incapable de se souvenir de quoi que se soit, ni même de son nom. Et personne ne connaissait ses parents et, elle-même ne s'en rappelait pas non plus. Malgré plusieurs tentatives d'adoptions, pour une raison inconnue, personne ne voulait d'elle. Elle avait donc grandit à l'orphelinat sous la tutelle d'une dame nommée Élisa. Et à chaque fois, Ondine s'arrêtait là et ne parlait plus. Elle se fermait comme une huître, ne laissant plus aucune information filtrer. Et bien qu'elle n'ait pas explicitement répondu à la question posée, les élèves avaient vite compris que la jeune fille avait un secret ou, tout du moins, qu'il y avait certains détails de sa vie dont l'évocation ne lui semblait pas approprié.

Il y avait en effet quelque chose qui la rendait différente, une chose qu'Ondine tentait de cacher car si elle ne faisait pas attention, les rares personnes qui lui parlait finirait de lui tourner le dos afin de l'éviter. Ce secret n'était connu que de sa nourrice, soit Élisa, et d'elle. Élisa était comme une mère pour Ondine, car elle l'avait toujours soutenue quel que soit les épreuves. Elle l'avait toujours guidée dans ses choix et ses décisions, l'aidant à mieux comprendre et à continuer à avancer. Élisa était tellement attentive qu'elle faisait même des rondes dans les couloirs de l'orphelinat durant la nuit, au cas où un de ses protégés aurait besoin de quelque chose. C'était d'ailleurs au cours d'une de ses surveillances nocturnes qu'elle avait découvert par hasard le secret d'Ondine.

Une nuit, alors qu'Élisa était sur le point d'aller se coucher ; elle était passée à côté de la chambre d'Ondine. Et elle avait entendu des voix -comme Jeanne d'Arc- mais, il n'y en avait qu'une seule et qui provenait de la chambre de la jeune fille. La nourrice avait pénétré doucement dans la chambre, s'attendant à voir la jeune fille plongée dans une de ses occupations nocturnes mais, il n'en était rien. Ondine était sagement endormie dans son lit. Elle devait probablement être en train de rêver car elle parlait en dormant. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, elle parlait régulièrement dans son sommeil. Et ce détail n'était pas anormal, loin de là.

Élisa était donc sortie le plus discrètement possible de la chambre et était repartie se coucher. Ce n'est qu'après avoir refermé la porte et s'être éloignée, qu'elle nota un détail. Un détail qui sur le moment, lui avait échappé… La jeune fille avait parlé en dormant certes mais, il ne s'agissait pas d'une langue qu'Élisa connaissait. Ondine avait parlé dans une autre langue !

Cet incident, loin d'être unique, s'était répété de plus en plus régulièrement tant et si bien qu'Élisa avait fini par en parler à sa protégée. La jeune fille était alors âgée de neuf ans, et, lorsque sa nourrice lui expliqua que cela faisait maintenant trois ans que cela se produisait, Ondine en fut très surprise. Bien qu'elle fasse parfaitement confiance à Élisa, il était assez difficile de croire que dès l'âge de 6 ans, elle savait parler une autre langue. Cela aurait pu être que des babillages d'enfant, des paroles tout à fait normales que la jeune dame fatiguée avait mal interprétées. Mais l'insistance de sa nourrice l'avait finalement convaincue.

Elles s'attelèrent donc à déterminer de quelle il s'agissait. Mais, après de longues recherches, elles se révélèrent incapables d'identifier cette langue. Et pourtant, elles avaient vérifié dans toutes les langues de la terre… Mais les patois et les dialectes connus de deux ou trois personnes… La langue que la jeune parlait de plus en plus régulièrement dans son sommeil n'était répertorié nulle part ! Avouées vaincues, elles abandonnèrent leurs tentatives. Après tout, si cela ne se faisait que pendant le sommeil de la jeune fille, cela ne la gênerait pas et personne ne connaîtrait son secret.

Mais, comme pour la contredire, cette singularité devint plus présente avec le temps. Les premières évolutions se firent à l'écrit. Il arrivait qu'Ondine écrive, sans s'en rendre compte, des phrases dans cette langue. Cela n'était pas très gênant, sauf lors d'examens ou de travaux dans lesquels cette dernière était obligée d'écrire. Notamment en français, leur professeur leur demandait régulièrement de faire des rédactions. La jeune adolescente était alors obligée de relire avec une assiduité accrue les lignes qu'elle écrivait. Même s'il s'agissait seulement de quelques phrases. Elle s'était mise en tête qu'à partir du moment où elle devait rendre des lignes écrites à une personne, elle devait faire très attention à ce qu'elle couchait sur le papier.

Le plus étrange restait qu'elle le faisait inconsciemment et que lorsque cela la prenait, elle se trouvait dans l'incapacité la plus totale de traduire ce qu'elle venait d'écrire.

Ainsi, malgré de gros efforts de concentration, il arrivait parfois que des mots inopportuns restent dans ses copies, laissant ses correcteurs (soit ses professeurs) dans l'incompréhension. Ils lui faisaient donc souvent la remarque, lui demandant la signification de tel ou tel mot. Quand ils en avaient assez de souligner les mots et d'écrire : « Que signifie ce mot ? », ils se contentaient de mettre un panneau attention dans la marge. Certains l'avait même convoqué pour lui demander si elle essayait d'inventer de nouveaux mots ou si elle ne se relisait pas. Mais, la jeune fille se contentait de leurs dire qu'elle se relisait et qu'elle ne savait pas pourquoi ces mots étaient écrits sur sa feuille. Peut-être un moment d'inattention qu'elle n'avait pas remarqué à la relecture. Elle ajoutait qu'au vu du reste de la phrase, on pouvait aisément comprendre la signification du mot fautif. Les professeurs arrêtaient donc de le lui demander, se demandant si la jeune fille se payait allègrement leur tête ou si elle ne savait vraiment pas pourquoi de tels mots se glissaient dans ses feuilles.

Et tout avait continué comme ça. La jeune fille restait joyeuse et participait souvent en classe, pour le bonheur de ses professeurs. Ils lui disaient souvent que ce n'était pas très grave que l'écrit soit difficile pour elle car ils ne notaient aucun problème à l'oral. Et Ondine leur souriait.

Puis, avec l'arrivée de ses 14 ans, cette étrangeté atteint un nouveau palier. Il arrivait que l'adolescente se mette à parler dans cette langue inconnue, sans en être consciente bien sûr. Elle se mit donc à faire de gros efforts pour limiter ses interruptions pour le moins incompréhensible pour son entourage. D'autant plus qu'elle était toujours incapable de traduire cette langue qu'elle avait l'air de parler couramment sans même l'avoir apprise.

Cette nouveauté avait eu un impact sur sa scolarité et surtout sur son caractère. Auparavant très ouverte et bavarde, elle s'était renfermée de plus en plus sur elle-même limitant au maximum de parler. Ses professeurs s'en étaient rendus compte, et malgré leurs nombreuses tentatives pour comprendre ce qui déclenchait ce mutisme soudain, aucun d'entre eux n'obtins de réponse à ce sujet. Les élèves et tout l'entourage d'Ondine ne cessait de la harceler pour comprendre ce qui se passait mais la jeune fille se renfermait dans son silence, ne se confiant à personne.

L'adolescente avait donc construit toute sa vie autour de ce secret qu'elle ne pouvait partager, obligée de mentir et de le cacher même aux personnes qu'elle aimait le plus. Il s'agissait là de son plus grand secret, et cela expliquait aussi son mutisme. Mais personne d'autre qu'Élisa ne le savait, les autres ne pourrait pas comprendre, ils ne le savaient pas et ils ne devaient surtout pas le savoir… C'était très important ! Ainsi, plus la jeune fille grandissait, plus son « don » se développait et, plus elle se refermait par peur de se tromper « accidentellement » de langue.

Car si jamais cela se produisait devant tous, qu'allait-elle dire ? La vérité ? Un mensonge ? Continuer comme si de rien n'était ?... Tant de questions auxquelles, Ondine ne voulait pas apporter de réponse car aucune ne serait bonne. Après tout, cela faisait si longtemps qu'elle gardait son secret… Pourquoi ne pas le garder plus longtemps ?

Son seizième anniversaire allait arriver le lendemain, pourquoi cela changerait-il quelque chose ?


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Eh voilà...

Il s'agit du premier chapitre de la fic dans laquelle je me lance. J'espère que cette introduction vous aura plu. Il ne s'agit là que du début. Du prologue si vous voulez...

Certains d'entre vous vont se dire quel est le lien entre l'univers de Tolkien et cette histoire, mais je vous assure... il y a un lien. Laissez le temps à la fic de se lancer, et laissez moi le temps d'écrire la suite. Vous comprendrez le lien en temps et en heure, lorsque je pourrai enfin amener l'histoire principale ou le sujet de l'histoire. Bien que vous devriez savoir ce qui va se passer si vous avez bien lu le résumé de la fic.

La suite arrive bientôt.

A la prochaine !