Résumé : Harry est en crise depuis son anniversaire : perte de contrôle de sa magie, crise de transplanage incontrôlable et douleur fréquente, son état empire. Son arrivée au Manoir Malefoy provoque une succession de révélations étranges et bouleversantes sans oublier l'inattendu retour de Grindelwald, ravivant une guerre ancienne, présente bien avant sa naissance. Et l'arme, c'est lui. HP/TJ.

ATTENTION : Une relation entre deux personnes du même sexe ainsi qu'un Dumbledore méchant sont au programme. Si cela vous dérange, merci de ne pas poursuivre votre lecture.

Disclaimer : Harry Potter et son univers son la propriété de J.K Rowling, comme d'habitude.


Bonjour/Bonsoir,

J'espère que vous allez tous/toutes très bien et que vous arrivez à ne pas trop virer fou en cette période de confinement. Pour l'instant au Canada, nous ne sommes pas rendu au même stade qu'en France, mais les cas se multiplient, donc cela ne saurait tarder. Bref, j'espère sincèrement que ce chapitre saura vous divertir, d'ailleurs c'est le dernier de cette première partie ! Que de chemin parcourut...! Honnêtement même si l'histoire n'est pas fini, me rendre jusqu'ici est déjà un exploit personnel dont je suis très fière ! Ce chapitre sera le dernier avant un petit moment, je ne sais pas encore quand exactement je reviendrais vous délivrer la suite (qui sera ici, sur cette même fic) mais j'espère que vous serez de retour avec moi quand ce sera le cas ! J'aimerais aussi vous publier d'autres histoires, un peu plus courte cette fois-ci, entre temps, pour me permettre d'alterner un peu.

Rendez-vous sur mon profil pour des MAJ de mon avancement sur l'histoire et autres projets ! ;D

Bonne lecture !


Petit remerciement à mes lecteurs assidus : lesaccrosdelamerceri, Angelyoru, Toundra95, geliahs, Dame Eloin, Harry-Sterek-1968, Tekilou, Ilinia et tous les guests : vos petits mots sont de véritables encouragements pour moi, merci de prendre le temps d'en écrire un !

Et merci aux nouveaux lecteurs qui passent par là et me laisse une review, je suis ravie que l'histoire vous plaise ! :D


SHADES OF ICE

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PARTIE I

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CHAPITRE XIII : PIÉGÉ

Les doubles portes claquèrent derrière lui, résonnant dans la silence de l'infirmerie du manoir, contrastant avec le bruit assourdissant de la réception qui se donnait dans la salle de bal. Sa mère venait de lui annoncer il y a quelques instant seulement que Severus Rogue avait été retrouvé par un elfe de maison dans sa chambre, gravement blessé. Il avait accouru, traversant le manoir d'un bout à l'autre pour arriver devant une porte close. Il tambourina à cette dernière, qui s'ouvrit quelques secondes plus tard d'où s'extirpa un infirmier, lui annonçant qu'il allait devoir patienter et que le médicomage était en train de s'occuper de l'homme. Drago patienta, mais au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient, il craignait le pire. Il faisait les cents pas dans le couloir de l'infirmerie du manoir, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Une bonne heure passa et finalement le médicomage ressortie de la pièce, lui annonçant que son professeur allait s'en sortir mais qu'il allait devoir être transférer d'urgence à Sainte-Mangouste.

- J'ai réussi à stabiliser son état mais ce n'est qu'une infirmerie ici, je vais avoir besoin d'un bloc opératoire, certains organes ont été perforés. Certaines blessures sont particulièrement vicieuses et coriaces. Je ne sais pas à quelle genre de magie il a été confronté, mais c'est sans aucun doute un puissant sorcier, conclu Dorian Fletcher, médicomage en chef et accessoirement mangemort du deuxième cercle. Il est conscient, mais il va devoir être plongé dans le coma.

Drago hocha la tête lentement, digérant avec difficulté tout ce que venait de lui dire le médicomage avant de se diriger d'un pas flageolant au chevet de Severus Rogue, dont la mine était si pâle qu'il se fondait parmi les draps du lit. Drago s'assit sur une des chaises les plus proche, jetant un coup d'oeil au corps qui était recouvert d'épais bandage à certains endroits. Voir l'homme en si mal état le fit serrer des dents. Quelle enflure avait bien pu lui faire subir cela ? Même, qui en avait le calibre pour s'y mesurer ? Sans oublier que même si la couverture du maître des potion avait été compromise, jamais un membre de l'Ordre des chochottes ne l'aurait torturé aussi violemment, peu importe son camp.

- Drago, murmura le potionniste, ses yeux à peine entrouvert n'était que des fentes sombres, vagabondant sur le visage du jeune homme à son chevet, hagard, perdu. Un effet sûrement provoqué par les potions anti-douleur dont il avait été gavé.

- Je suis là, répondit le blond en s'approchant légèrement de l'homme. Qui vous a fait ça ? Je vais réunir quelques hommes et aller lui régler son compte si…

Severus tourna légèrement la tête, avant de fermer les yeux, interrompant subitement la tirade de Malefoy.

- Tu dois prévenir le maître. Il va entrer dans le manoir… ce soir.

- De qui parlez-vous ? Qui vous a fait ça ? Répéta Drago en insistant.

Rogue détourna la tête de l'adolescent, contemplant un instant le plafond avant que sa voix ne résonne à nouveau.

- Grindelwald, lâcha dans un souffle le maître des potions. Il est...de retour. Il a possédé le corps de Ron Weasley et il vient chercher Potter.

Drago ouvrit grand les yeux. Oh par Salazar. Il fallait qu'il prévienne son maître. Potter aussi, Hermione et sa mère. Le Serpentard se leva d'un bond, faisant tomber la chaise sur lequel il venait de s'assoir, serrant brièvement la main du maître des potions avant de quitter précipitamment l'infirmerie. Il dévala les couloirs du Manoir comme jamais, croisant plusieurs invités qui allaient et venaient du jardins extérieurs. Drago s'arrêta au milieu du hall d'entrée. Ils pouvaient être n'importe où… Il prit une grande inspiration. Son efficacité pourrait sauver plus d'une vie, il fallait qu'il se concentre. Il réfléchit un moment avant que la réponse ne lui apparaisse. Sa mère. S'il trouvait sa mère parmi les invités du bal, il était à peu prêt certain quelle sache où se trouve le Lord, puisqu'elle avait toujours un oeil sur lui lors des soirées mondaines. Il courut en direction de la salle de réception, bousculant quelques invités au passage, qui ne semblèrent pas s'en formaliser tant ils étaient ivres. Le bal battait son plein, les musiciens enchaînaient des morceaux rythmés et la piste de danse était bondée. Dans un coin de la pièce, certains hommes politiques s'entretenaient entre eux, coupe de champagne à la main. Il était fort à parier que Narcissa se trouvait parmi eux, voir même Hermione. Drago plissa les yeux, essayant de trouver un visage familier, avant de finalement de voir sa mère, dont la longue chevelure blonde scintillait à la lumière des lustres. Une fois arrivé à sa hauteur, il ne prit même pas la peine de reprendre son souffle, ni de l'entraîner à l'écart.

- Mère, savez-vous où se trouve le maître ? J'ai des informations capitales à lui transmettre, débita rapidement le jeune blond, la respiration haletante.

- Calme-toi Drago, l'enjoignit sa mère en les éloignant légèrement du petit groupe de politiciens, adressant un sourire d'excuse pour ses derniers, toujours absorbé dans une grande conversation. Il est sorti avec le jeune Potter sur le balcon, il a de cela dix minutes. Les voilà qui reviennent, ajouta Narcissa en regardant par dessus l'épaule de son fils.

Drago se retourna, apercevant à plusieurs mètres de là, son maître s'éloigner du jeune survivant, qui arborait un léger sourire. Un petit groupe entrava sa vision et le Serpentard se tordit le cou pour garder en visuel Harry, cependant quelques secondes plus tard, il n'était plus là.

- Merde, jura Drago avant de remercier rapidement sa mère.

Il entendit vaguement cette dernière le réprimander pour son langage, mais son attention était entièrement focalisé sur le mage noir, accoudé au bar et qui regardait attentivement le barman lui verser deux verres. Drago essayait tant bien que mal de traverser la foule, mais les gens semblaient former une barrière compacte rendant sa progression difficile. Au début, le jeune blond mit le comportement des invités sur le compte de l'alcool, mais au bout de quelques instants, lorsqu'une main se posa sur son épaule, puis son bras, avant d'enserrer sa taille, il se mit à douter. Plusieurs dizaines de regards convergèrent tout autour de lui. Des regards vides. Drago se débattit, mais sa main était complètement bloqué, l'empêchant de se saisir de sa baguette.

- Lâchez-moi, bande d'imbécile, s'écria Malefoy en continuant de se débattre. MAÎTRE !

Malheureusement, sa voix ne parvint pas à couvrir tout le brouhaha ambiant. Il sembla que le temps s'arrêtait tout autour de lui alors que se déroulait la scène suivante sous les yeux impuissant de l'héritier Malefoy. Ce dernier tourna la tête en direction du dernier endroit où il avait vu le Survivant et s'arrêta momentanément avec horreur en constatant que le jeune homme était bel et bien là, mais il n'était plus seul. Il arborait un sourire encore plus grand, conversant avec animation avec une tête rousse que Malefoy reconnaîtrait entre mille. Ronald Weasley.

Pendant ce temps-là, son maître s'était saisi des deux verres et repartait en direction du Survivant. Une fois arrivé près de lui, il tendit le verre au brun, puis sembla faire les présentations. Son maître et Weasley échangèrent quelques mots, avant que l'expression du visage du mage noir ne change du tout au tout. D'un geste rapide et précis, le rouquin avait attiré à lui Harry, dégainant sa baguette au passage, la portant contre la tête du Survivant. Le verre d'Harry s'écrasa au sol au même moment où Drago sentit la pression qui le retenait se relâcher brusquement, suivit du bruit caractéristique d'une dizaine de transplanage, peut-être plus.

Un bref moment de silence flotta dans la salle de réception, les musiciens ayant interrompit leur morceau, avant que la panique ne s'empare des invités. Puis ce fut le chaos.

°:::::°

Harry avait sentit son coeur s'accélérer au moment où la baguette s'était abattue contre sa tempe et que son regard avait croisé celui de Tom, dont les traits s'étaient considérablement durcis. Il gigota légèrement contre le corps de Ron. Bon sang, mais que se passait-il ? Pourquoi son meilleur ami venait-il de l'empoigner si durement? Tout autour de lui, des dizaines et des dizaines de personnes venaient de transplaner dans la salle, dont l'ambiance avait radicalement changé. Ce fut l'anarchie complet tout autour d'eux. Des sortilèges fusaient de partout, avant qu'une barrière de sorcier ne se forme autour d'eux, repoussant les attaques des mangemorts qui tentaient de se frayer un passage jusqu'à eux. Harry tournait la tête dans tous les sens, essayant de voir ce qui se passait. Du coin de l'oeil, il aperçut le visage inquiet de Remus et il comprit. C'était une attaque de l'Ordre. Mais Ron…Le coude qui enserrait sa gorge se raffermit, l'empêchant de respirer convenablement. Il tenta de s'y agripper mais ses mains avaient été soigneusement bloquées par un sortilège.

- Ron, qu'est-ce que tu fais ? Lâche-moi, ordonna Harry d'une voix de plus en plus rauque.

Un rire fut la seule réponse qu'il obtint.

- Oh, mon cher Harry. Si tu savais comme je suis ravi de te rencontrer enfin, résonna la voix de son meilleur ami dans son oreille. La dernière fois que je t'ai vu, tu étais haut comme trois pommes, s'émerveilla le rouquin.

Les paroles de Ron s'insinuèrent lentement jusqu'à son esprit, le jeune homme commençant à avoir de sérieuse difficulté à respirer, mais une fois qu'il eu compris, il ne pris pas la peine de répondre. Son regard commençait à devenir flou, autant dû au manque d'oxygène, qu'à ses lunettes qui glissaient lentement sur son nez. Cependant, il tenta de garder les yeux ouverts, obstinément concentré sur la silhouette flou de Jedusor.

- Lâche-le.

C'était Tom, qui intervenait pour la première fois. La poigne qui enserrait son cou se desserra légèrement et le Survivant prit une grande inspiration, déclenchant une quinte de toux au passage.

- Tom. Crois-moi, c'est aussi un véritable plaisir de te voir.

- Ce n'est pas partagé, répondait aussi le mage noir, dont les doigts s'agitaient furieusement contre sa baguette, placé le long de son corps.

- J'en doute, mon cher. Après tout, nous avons passé tant de bons moments ensemble, tu te souviens ? Ah ce bon vieux temps. Je suis sûr que sous cette apparence ridicule, tu n'as pas pris une ride, sembla se délecter Ron en se passant léchant la lèvre supérieur, chose qu'Harry trouva à la fois écoeurante et choquante.

Tom ne sembla pas relever, détournant la conversation vers un autre terrain.

- Qu'est-ce qui t'amène ici ? Demanda Tom en changeant de sujet, dont la voix totalement neutre rassura légèrement le Gryffondor, qui ne voyait toujours pas la silhouette serpentine à quelques pas de lui.

- N'est-ce pas évident ? Répondit le rouquin en tirant sur le cou d'Harry, la baguette s'enfonçant encore plus dans sa tempe. Le garçon, bien sûr. Tu aurais pu partager, mais comme me l'a confirmé Albus, tu n'as pas changé. Toujours aussi égoïste, se moqua l'adolescent.

Harry arrivait de nouveau à suivre la conversation à peu près normalement et il devait avouer qu'il était complètement perdu. Il ne savait pas qui était la personne qui le tenait en joue, mais certainement pas Ron. Était-ce du Polynectar ? Probablement. Le survivant eut une pensée pour son ami Ron. Est-ce qu'il allait bien ? Dumbledore était indubitablement lié à tout cela, ce qui commençait à l'inquiéter. Jusqu'où le vieil homme était-il prêt à aller ?

- Ce garçon n'a été qu'un leurre pour Dumbledore pendant des années, Gellert, essentiellement pour être l'emblème de la lumière. Vu comment les choses tournent aujourd'hui, je dirais que votre petit tour de passe-passe commence à être révolue. Pourquoi ne pas laisser le gamin tranquille? D'autant plus que ce garçon n'a n'y parent, ni proche, autant me laisser le loisir d'en disposer comme bon me semble.

Gellert. Tom l'avait appelé Gellert... comme le célèbre mage noir contre lequel Dumbledore s'était battu ? Les dernières paroles de Jedusor semblèrent particulièrement amuser le rouquin qui s'esclaffa bruyamment. Harry pour sa part, était loin de trouver cela comique. Même si au fond de lui, il était reconnaissant que Jedusor essaye de le sauver - à sa manière certes, il ne pouvait pas empêcher cette sueur froide de s'abattre sur tout son corps, engourdissant ses membres. Il était dans le collimateur d'un nouveau mage noir ? Soudainement, les rêves et espoirs qu'il s'était fait quelques minutes plus tôt, alors qu'il était en compagnie de Tom, volèrent en éclat. Sa respiration s'était fait plus laborieuse, alors qu'il tentait vainement de ne pas craquer. Il prit une grande inspiration tremblante. Il allait mourrir, là, maintenant ? Ou bien, il allait réellement être torturé avant ? La voix de son ami Ron retentit de nouveau à ses côtés, le ramenant dans la conversation.

- Comme c'est mignon, fit d'une voix doucereuse Ron en tapotant les mèches rebelles de la tignasse d'Harry, un geste qui semblait être affectueux mais qui arracha une profonde nausée au Gryffondor. Sache que cet enfant, c'est l'avenir, mon cher Tom. Il représente la prochaine étape. Celle de l'évolution de notre peuple vers un niveau inespéré de magie et de contrôle! Laisse-moi te montrer cela.

La baguette qui reposait toujours contre sa tempe se décolla légèrement et l'homme lui murmura quelques mots à l'oreille, qui résonnèrent dans son esprit, sans qu'il puisse en saisir le sens. Une grande douleur se propagea de son cerveau ainsi que de sa poitrine, irradiant son corps d'une douleur qui le fit se cambrer. Il n'eut même pas le temps de hurler. Il perdit connaissance.

°:::::°

Tom contenait sa rage du mieux qu'il pouvait, sachant pertinemment que la situation n'était clairement pas à son avantage. Il avait mis des dispositifs en place, mais pas suffisamment pour faire face à Grindelwald. Une patrouille avait veillé au grain toute la soirée en surveillant le périmètre du manoir. Les barrières magiques avaient cédées, bien quelles étaient encore présentes quelques minutes auparavant, mais à la seconde où elle avait disparut, les membres de l'Ordre avait transplané. Et dire que ce timbré de Dumbledore avait décidé de sortir Grindelwald de Nurmengard, quel inconscient.

La salle de réception n'avait plus rien de magnifique suite à l'apparition des troupes de l'Ordre. La plupart des invités avaient fui dès leur arrivé, notamment grâce au fait que plus aucune barrière ne les empêchaient de sortir. Les combats faisaient rage tout autour d'eux, plusieurs mangemorts défendaient les lieux, essayant vainement de briser le cercle de membres de l'Ordre qui couvrait Gellert. Heureusement pour Tom, leur effectif était beaucoup plus important que celui de Grindelwald, sans compter que Dumbledore était aux abonnés absents, ce qui lui faisait un taré de moins à gérer.

Il analysa la situation du mieux possible, son attention à la fois focalisé sur la menace en face de lui, que les autres éléments qui gravitaient autour d'eux. Son regard finit par croiser celui confus de Potter. Le gamin semblait malheureusement une nouvelle fois la cible de tous. Gellert exultait, particulièrement ravie de l'avoir entre ses mains, le serrant de manière possessif contre lui, ce qui attisa une nouvelle fois la haine qui l'habitait.

Le rouquin murmura quelques mots à l'oreille d'Harry. L'effet fut immédiat : le garçon s'arqua un maximum entre les bras du rouquin, son regard se voilant d'un douleur intense, avant de devenir inerte. Il se redressa, droit comme un piquet. C'est à ce moment-là que Gellert relâcha sa prise sur l'adolescent, un air encore plus ravie se peignant sur son visage.

- Magnifique, murmura-t-il en tapotant la joue du brun qui ne broncha pas. Montre-moi ce dont tu es capable. Brûle-moi cette table, mon garçon.

Harry s'avança légèrement, obéissant tel un inferius à l'ordre du rouquin. Il tendit la main et un jet de flamme incandescent se propagea vers l'objet en question, démarrant un véritable brasier.

- Fantastique, s'émerveilla Gellert. N'est ce pas, Tom ? Vois-tu, Harry est le prototype de toute une génération de serviteur fidèle au plus grand bien. Oh, bien sûr, ajouta-t-il en s'emparant de la main d'Harry, quelques ajustements sont encore à faire, mais lorsque sa véritable puissante sera à son plein potentiel, ce sera...grandiose !

Voldemort raffermit sa prise sur sa baguette, regardant avec colère la main du Survivant à moitié brûlée par les flammes, dégageant une désagréable odeur de chaire brûlée. Il comptait vraiment créer une armée de sorcier sous ses ordres? Une idée d'une grandeur démesurée, mais qui correspondait bien à leur idéal raté du « plus grand bien ».

- Dumbledore et toi, cracha avec dégout Tom. Vous avez modifié magiquement Potter ? Vous avez continué vos expériences, même depuis ta prison?

- Bien entendu, affirma d'un ton suffisant l'adolescent, tu sais que je suis prêt à tout pour aller jusqu'au bout des choses. La famille Potter manifestait un potentiel intéressant. Albus suivait déjà attentivement James Potter et ses parents avant lui. Leur magie étant particulièrement fascinante, susurra-t-il en caressant la joue d'Harry, avant de se retourner vers le Lord, mais je ne rentrerais pas dans les détails techniques aujourd'hui, assez d'émotions fortes pour la journée. Merci pour ses retrouvailles, Tom, mais tu nous excuseras, nous avons beaucoup à faire.

Le Lord pointa sa baguette vers Gellert se préparant à séparer Harry de l'affreux rouquin, cependant le Gryffondor se jeta sur ce dernier, le protégeant de son corps. Tom abaissa légèrement sa baguette maugréant mentalement. Il ne pouvait pas blesser le garçon, il était suffisamment mal en point comme cela. Ni le tuer non plus étant donné qu'il possédait toujours son horcruxe.

Le mage noir agita légèrement sa baguette, un jet orange fusa de cette dernière, ce dirigeant de plein fouet vers le Survivant qui reçu l'impact en pleine poitrine, cependant contre toute attente, il ne s'écroula pas au sol. Il en envoya plusieurs autres, des sortilèges assez inoffensifs, principalement dans le but de mettre le jeune homme hors-service, malheureusement, Harry resta bien droit, protégeant Grindelwald de son corps, ce qui tira un rire satisfait de la part de ce dernier.

- Que c'est bon de voir tant d'effort payer...Nous nous reverrons, Tom, lui dit Gellert en lui adressant un clin d'oeil, avant de lancer un éclair rouge avec sa baguette, illuminant toute la salle. Il agrippa Harry par le bras, disparaissant par transplanage, suivit par une dizaine d'autres.

Tom abaissa lentement sa baguette, contemplant pendant quelques instant l'espace vide qui se trouvait devant ses yeux, sentant comme une étrange sensation planer dans son estomac, quelque chose qu'il n'avait que rarement expérimenté dans sa vie : une pointe de culpabilité.

°:::::°

Albus poireautait depuis depuis une bonne demi-heure devant la cheminée de son bureau, attendant avec impatience le retour de Gellert. Le directeur jeta un coup d'oeil aux multiples portraits qui décoraient l'ensemble de son bureau, soit tous des anciens directeurs de l'école, avant que son regard ne s'attarda sur Phineas Black. Heureusement, il dormait à poing fermé ce soir, affalé grossièrement sur sa chaise. Albus était toujours méfiant vis-vis de l'ancêtre Black, qui avait la fâcheuse habitude de laisser trainer ses yeux et ses oreilles. À ses débuts en temps que directeur, il avait plus d'une fois tenté de les décrocher du mur, pour les enfermer dans une pièce comme la salle sur demande par exemple... Malheureusement, cela s'était avéré impossible, ainsi il avait dû se résoudre à se faire des plus discret. Pour éviter de les réveiller, il se retint de soupirer, son regard bifurquant sur la petite horloge qui trônait sur son bureau. Il avait préféré s'abstenir de venir ajouter son grain de sel au manoir Malefoy, d'autant plus que Gellert avait insisté lourdement pour y aller seul, prétextant vouloir se défouler. Albus n'avait pas eu le coeur à l'en dissuader. D'un seul coup, la cheminée situé sur sa gauche s'embrasa, avant de laisser passer deux personnes vêtus de cape sombre.

Dumbledore se leva, croisant le regard de Gellert sous sa capuche. Ils n'échangèrent pas un mot, mis à part leur destination, que le directeur énonça clairement :

- 12 Square Grimmaurd !

Les trois hommes disparurent dans un tourbillon de flammes vertes, atterrissant dans la noble et ancienne maison des Black. À peine était-il sortit de la cheminée qu'ils y retournèrent aussi tôt. Dumbledore sortie un parchemin de sa robe, qu'il embrasa d'un coup de baguette, les cendres se mélangeant à celle déjà présente dans l'âtre, leur permettant de partir pour une destination moins glorieuse : Nurmengard. Quelques instants plus tard, ils foulaient le sol de la prison autrichienne, toujours aussi silencieuse et sombre.

- Comment cela s'est-il passé, mon ami ? S'enquit Dumbledore en époussetant de sa main valide sa robe légèrement poussiéreuse dû au transport en cheminée.

Gellert retira sa capuche, dévoilant une tête rousse souriante, avant de retirer celle de l'autre homme qu'il agrippait férocement.

- Merveilleusement bien. Ce cher Tom n'en a vu que du feu. Je dois dire que ce fut particulièrement jouissif de lui arracher Harry des mains. Tu aurais vu sa tête, Albus, un régal ! Je te monterais tout cela tout à l'heure, conclue-t-il avec une mine rayonnante.

Albus sourit, un air bienveillant se dessinant sur son visage à la vue du visage d'Harry. Ce dernier arborait un air absent, ses yeux verts, habituellement plein de fougue, étaient complètement éteints. Il prit les devants, sortant de la pièce dans lesquels ils se trouvaient avant de les mener dans les dédales de couloirs qu'il connaissait comme ça poche, tout comme Gellert d'ailleurs. Cependant ce dernier était bien trop occupé à raconter son échange avec Tom ainsi que ses premières impressions sur son cobaye qu'était Harry. Dumbledore l'écouta d'une oreille attentive, intéressé par ses observations concernant l'enfant. Il éprouvait une certain joie de constater que Gellert approuvait parfaitement son choix concernant l'éducation de l'enfant, ainsi que son effigie de martyr du monde sorcier. Cela n'avait pas été chose aisé de garder le Survivant à sa botte, plus d'une fois, il avait faillit se détourner du chemin qu'il avait choisi, cependant malgré les récents événements qui l'avait mené jusqu'à Tom, il avait été parfaitement été capable de le récupérer et ainsi concrétiser leur plan. Harry n'était que la première phase. Le cobaye, le test, l'épicentre de la maladie qui ne tarderait pas à submerger le monde sorcier, les rendant complètement malléable. Il avait encore quelques ajustements à faire, pour trouver le bon dosage et ensuite, il ne serait qu'une question de temps avant que cela ne se propage telle une traînée de poudre. Grâce à son excellente réputation, forgé par des décennies d'une conduite exemplaire, il avait sur s'immiscer au coeur de la société sorcière britannique, qui lui faisait confiance. Les Weasley en était la preuve parfaite. La potion qu'ils buvaient quotidiennement aurait un effet beaucoup moins important s'ils n'avaient pas déjà une grande confiance en lui, c'était d'ailleurs pour cela qu'il avait jeté son dévolu sur cette famille, en plus d'être proche du Survivant.

Une fois la descente de l'escalier faite, chose qui avait paru interminable, ils se retrouvèrent devant une porte close. Le directeur s'avança, énonça son prénom avant que la porte ne lâche un grognement, s'ouvrant toute seule. Les deux hommes entrèrent, Harry dans leur sillage, avant de se poster devant la petite cellule où reposait un corps, l'enveloppe charnelle de Gellert Grindelwald, affaissée contre le mur de sa cellule. Il était incroyablement maigre, car cela devait faire plusieurs jours qu'il n'avait pas été nourri, cependant la cellule avait été conçu dans ce but : il était impossible d'y mourir, même de malnutrition.

Albus jeta un coup d'oeil son amant, qui se contemplait depuis le corps de Ron Weasley, affichant une mine satisfaite.

- Bien, je pense qu'il serait bon de se hâter. Je n'ai pas reçu d'autorisation pour cette intrusion tardive, annonça Albus en sortant sa baguette.

- Je suis parfaitement d'accord. Une fois sortit d'ici, je ne veux plus jamais voir l'ombre d'un cachot, répondit Gellert en grimaçant avant d'imiter le directeur.

Les deux hommes échangèrent un regard puis ils mirent à forcer brutalement les sortilèges qui entouraient la cellule, faisant trembler toute la pièce. Les murs de pierre brutes commencèrent à s'effriter et la vitre magique qui délimitait la cellule trembla violemment, avant qu'une grande fissure ne la parcourent. Quelques secondes plus tard, elle vola en éclat, amenant les deux hommes à cesser leurs attaques. Albus s'empressa de faire léviter le corps de son amant d'un simple Wingardium Levisosa, ainsi qu'un rapide sort de conservation qui permettrait au corps de survivre quelques heures encore, tandis que Gellert pour sa part empoignait un Harry inerte pour le forcer à le suivre. Les quatre silhouettes se glissèrent dans la pénombre des sombres couloirs et escalier sans fin qui semblaient les conduire dans les tréfonds du château, après avoir enfoncé violemment la porte ensorcelée qui gardait l'ancienne cellule du mage noir.

Albus suivait Gellert de près, si bien que lorsque ce dernier s'arrêta net dans une impasse, il faillit lui foncer dessus. Un mur de pierre, nu et étrangement lisse se dressait devant eux. Gellert, toujours dans le corps de Ron Weasley s'approcha de son enveloppe originelle qui flottait à côté de d'Albus, et appliqua sa baguette contre la paume inerte, traçant une ligne sur cette dernière. Le sang se mit à jaillir de la main, dégoulinant abondamment sur le sol, avant que Gellert n'en face couler entre ses doigts, pour l'étaler sur le mur, De l'agitation commençait à se faire entendre, de nombreux bruits de pas attestaient de l'arrivée de la garde autrichienne qui fouillait le château. Les deux sorciers s'empressèrent de franchir le murs de briques, suivit de près par Harry et le corps flottant.

Une fois le mur franchit, ce dernier se referma derrière eux, les laissant face à un couloir étroit, humide et rocailleux, où seule la lumière de leur baguette les éclairaient. Après plusieurs minutes à arpenter la caverne, la voie commença à se dégager progressivement, avant qu'une série de marche, ne les firent déboucher sur la sortie d'une grotte, la mer déchaînée s'agitait au loin devant eux.

- Nous pouvons partir, dit Gellert en empoignant Harry encore plus fermement, son regard braqué sur celui d'Albus.

Les quatre silhouettes disparurent de la grotte, quittant Nurmengard une bonne fois pour toute. Ils firent plusieurs arrêts durant leur voyage, n'ayant pas le choix car ils avaient une grande distance à parcourir. Après le deuxième transplanage, le Survivant était blanc comme un linge, mais ses yeux restaient voilés. Au bout d'une dizaine d'arrêts, ils finirent par s'arrêter dans un petit village complètement ensevelit par la neige, se dirigeant vers une maison située légèrement en retrait et d'aspect tout à fait modeste.

Gellert, toujours sous l'apparence du jeune Ronald, se déplaça à travers l'épaisse neige pour se positionner face à la porte, non sans peine, avant d'entamer un ancien chant dans ce qu'Albus identifia comme du vieil allemand.

- Les textes magiques de Mersebourg ? (1) finit-il par demander lorsqu'il s'interrompit.

- Ceux-là même, confirma le mage noir en s'engouffrant dans la maison, traînant le Survivant dans son sillage, avant de l'installer dans une cellule au fond de la pièce. Je suis venu ici, il y a quelques jours pour ajouter de nouvelles protections, les anciennes s'étaient considérablement affaiblies.

Albus referma la porte derrière lui, les coupant ainsi du froid. Cela devait bien fait une quarantaine d'année qu'il n'était pas revenu ici. Il avait emporté quelques affaires suite à l'arrestation de Gellert, des échantillons principalement, ainsi que deux trois cahiers de recherches, histoire de poursuivre leur œuvre même si son amant étaient enfermés, cependant ce fut en vain, car il n'avait pas le talent de Gellert pour .

L'extérieur, en apparence une simple bicoque enfoui sous la neige, ne ressemblait en rien à ce qu'on pouvait s'y attendre à l'intérieur. La pièce était plus ou moins divisée en deux parties, avec au premier plan quelques affaires de première nécessité telle une cuisine ainsi qu'un peu de mobilier, de fabrication très simple, voir rustique même pour certains. Le fond de la pièce en revanche, abritait deux petites cellule et au centre de la pièce un escalier en colimaçon plongeait dans les entrailles de la maison. Après avoir enfermé Harry dans une cellule où il y resta debout, inerte, le duo descendit vers le laboratoire de Gellert, déposant au préalable le corps de ce dernier dans sa chambre. Durant leur descente au laboratoire, les torches s'allumèrent à leur passage, détruisant les nids d'araignées qui s'y étaient créé depuis tout ce temps. Le mage noir dévala les dernières marche, s'extasiant devant une de ses plus grande fierté. Son laboratoire. Chaque coin regorgeait de savoir, d'ingrédient rares et anciens, tout cela résultait de toute une vie de recherche et de voyage. Les murs étaient tous couverts sans exception de grandes étagères où chaque flacon, chaque bocal, le tout parfaitement étiqueté et rangé. Au fond de la pièce, renfoncé dans le mur, se trouvait une autre cellule, plus grande que celles d'en haut, où gisait même un squelette, sûrement les restes d'un des enfants sur lequel travaillait Gellert avant son arrestation. Ce dernier exultait devant chaque table, regardant à la lumière des torches certains liquides, avant de pousser des soupirs de joies en apercevant un de ses cahiers de recherches encore ouvert. Le directeur de Poudlard eut un sourire ému en voyant son comportement. C'était comme assisté à une résurrection. Après en avoir fait rapidement le tour, le rouquin s'approcha de Dumbledore, resté au pied des marches du laboratoire.

- Albus, murmura-t-il en lui prenant la main, nous allons pouvoir terminer ce que nous avions entrepris, toi et moi. Le plus grand bien est à notre porté, je le sens, assura le jeune homme, ses yeux s'illuminant de convoitise, avant qu'il n'embrasse le vieil homme avec la même fougue que lui connaissait Albus.

- J'en suis heureux, le monde nous attends tous les deux, sourit Dumbledore en s'écartant légèrement de son amant. Cela dit, j'espère que tu ne comptes pas régner sous cette apparence, on te prendrait pas au sérieux.

Gellert lâcha un petit rire avant de se détourner du grand barbu, s'avançant vers la cellule un peu plus loin, dont il caressa amoureusement les barreaux. Tant de cobayes avaient séjourné ici avant qu'il ne trouve le bon, songea-t-il.

-Non, bien sûr que non, répondit-il à son amant. J'ai d'autres projets concernant ce Weasley. Une fois que j'aurais stabilisé Potter, il sera le premier à qui j'inoculerais ma décoction. Il deviendra lui aussi un Modifié et notre plan pourra enfin se mettre en place, Albus.

Le directeur de Poudlard sentit une bouffée de soulagement et d'accomplissement lui emplir les poumons. Ils y étaient. Ce qu'ils attendaient depuis beaucoup trop longtemps maintenant était enfin en marche et personne ne serait en mesure de les arrêter, pas même ce très cher Tom. Harry Potter hors d'état de nuire et surtout hors de portée de Voldemort, il ne restait plus aucune résistance à leur plan. Le monde des sorciers serait à eux.

°:::::°

Harry papillonna des yeux, s'habituant peu à peu à la luminosité matinale de la pièce, cependant une étrange sensation lui parcourut l'échine. Il se releva d'un coup, regardant frénétiquement tout autour de lui. De grandes fenêtres, quatre tables les unes disposées près des autres et une cinquième au fond de la pièce, surplombant légèrement la salle. Oui, pas de doute, il s'agissait bien de la Grande Salle de Poudlard, là où il partageait tous ses repas avec le reste des étudiants. Cependant, ce n'était pas possible, il ne pouvait pas se trouver ici, il était au Manoir Malefoy depuis plusieurs jours maintenant. Alors qu'il levait - avait-il dormi à même le sol de pierre ? - ses yeux furent attiré par les vitraux qui diffusait une agréable chaleur, celle du soleil levant, hors, fait étrange, il n'entendait rien, pas un bruit. Le jeune homme avisa les portes de la Grande Salle, toute grande ouverte. Il se mit à marcher vers le couloir, espérant trouver quelqu'un qui pourrait lui expliquer ce qu'il faisait là, cependant, il s'arrêta net, baissant les yeux vers ses jambes. Ses yeux s'agrandir alors qu'il remarquait depuis la première fois qu'il était éveillé que la distance à laquelle il se trouvait du sol était étrangement courte. Ses jambes étaient minuscules. Harry mit ses mains devant ses yeux. Des mains d'enfants.

L'enfant qu'il était maintenant fit un tour rapide de la pièce, constatant que tout bien que son apparence soit différente, la Grande Salle était la même, celle de ses souvenirs dû moins. Ses petits pas le menèrent finalement vers les doubles portes en bois massif qui délimitait la pièce, cependant il se heurta à un mur invisible qui l'empêchait de sortir. Qu'est-ce que cela signifiait ? Personne ne semblait arpenter les couloirs. Ses épaules s'affaissèrent. Personne. Il était seul.

- Bonjour, lança une petite voix fluette derrière lui. Je vois que tu es réveillé.

Harry sursauta, faisant face à un petit garçon, qui, Harry pouvait le jurer, ne se tenait pas là il y a quelques secondes encore. Ses grands yeux bruns étaient légèrement caché par une mèche de cheveux noirs, son visage arborait des traits fins et délicats, mais ses joues étaient légèrement creuses, pas aussi rebondit qu'elles auraient dû l'être pour un enfant. Ses jambes se balançaient dans le vide, ses mains reposant contre le banc en bois de la table de Serdaigle.

- Je suis content de te voir, ajouta-t-il en voyant qu'Harry ne répondait pas. Cela fait longtemps que je souhaitais te rencontrer.

- Qui es-tu ? On est où exactement ? Demanda prudemment Harry en voyant l'enfant descendre du banc.

Le gamin lui sourit, passant une main sur ses vêtements usés avant de saisir la main d'Harry l'amenant avec lui jusqu'au banc.

- On est dans ta tête, lui répondit simplement le garçon. Je t'ai fais appeler jusqu'ici, aux tréfonds de ta conscience, loin, très loin, pour te préserver.

L'enfant parlait calmement, son ton sérieux et son air grave semblèrent le vieillir comme s'il était lui aussi beaucoup plus âgé que son apparence ne le laissait supposer.

- Ici, reprit-il en serrant la main d'Harry, tu seras en sécurité.

Harry fixa l'enfant, touché par la sollicitude de ce dernier à son égard, mais également perdu, ne comprenant pas ce qui se passait. Il tenta de se remémorer ses derniers souvenirs, mais une douleur forte sembla s'emparer de son crâne, le faisant grimacer.

- Que ce passe-t-il ? Je ne comprends pas, où sommes-nous exactement ? Pourquoi je ne me rappelle de rien ?

Harry mit sa tête entre ses mains, une nouvelle douleur lancinante cette fois-ci se propagea telle des ondes de choc dans sa tête.

- Tu auras des réponses, mais il est encore trop tôt. J'ai encore quelques petites chose à faire et par là suite, tu pourras sortir, répondit l'enfant en désignant d'un signe de tête les portes de la Grande Salle.

Harry releva la tête, soufflant un bon coup pour se remettre de la douleur qui s'estompait légèrement, avant hocher lentement la tête. L'enfant lui fit un petit sourire, simple, à peine perceptible, mais le Gryffondor se sentit tout drôle, étrangement apaisé. Le petit brun descendit du banc et Harry fit de même, optant pour la technique du « je-me-laisse-tomber », atterrissant sur ses courtes jambes.

Une fois bien réceptionné, il s'approcha de l'autre enfant, qui semblait prêt à le laisser moisir ici, cependant avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche, il sentit un brasier envahir son bras droit et il tomba à genoux, hurlant de douleur. Sous ses yeux, sa petite main était en train de brûler, se carbonisant progressivement jusqu'à son poignet, laissant la chaire à vif. La douleur était insupportable, sans compter l'odeur de chaire brûlée qui se propageait jusqu'à ses narines, lui donnant une terrible nausée. Finalement, la brûlure sembla cesser de s'étendre et ce n'est qu'après quelques minutes qu'il osa se relever, des larmes roulants sur ses joues.

- Qu'est-ce qui m'arrive ? Sanglota Harry qui tentait de se redresser légèrement, son corps tremblant de la tête.

Le petit brun s'agenouilla à ses côtés, regardant avec de grands yeux sa main meurtrie.

- Je pense que tu es blessé dans le monde réel.

Il claqua des doigts et un sceau d'eau glacé apparut à ses côtés, qu'il s'empressa de pousser légèrement vers Harry pour qu'il y trempe sa main. La douleur s'atténua à peine, mais ce fut suffisant pour que le Survivant se calme légèrement, s'adossant à la table la plus proche. Ses yeux baignés de larmes vagabondèrent sur le visage fermé de l'autre enfant qui semblait ne pas savoir quoi dire ou même quoi faire face à la situation d'Harry.

- Je pense qu'il serait plus prudent pour l'instant si tu te reposais, asséna le petit brun en faisant apparaître un lit au beau milieu de la pièce.

Harry tenta de protester mais ses appels n'eurent aucun effet et l'enfant disparut dans les dédales de couloirs de Poudlard, ses pas s'évanouissant peu à peu à mesure qu'il s'enfonçait dans le château. Harry resta un moment assis par terre, sa main meurtrie baignant dans l'eau glacé.

Il avait apparemment trouvé refuge dans son esprit, hors cela semblait pas cohérent avec ses habitudes et la situation. Pourquoi ce serait-il retranché aussi loin dans sa propre tête ? À vrai dire, il ne pensait même pas être capable de cet exploit. Les souvenirs de ses cours d'occlumencie en compagnie de Rogue flottèrent dans son esprit, lui rappelant qu'il n'avait jamais été doué pour cet art nébuleux. Harry essuya d'un revers de sa main valide, les traces de larmes qui restaient sur ses joues. Il ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas à se souvenir de ce qui s'était passé juste avant qu'il ne s'évanouisse. Il soupira, son regard glissant lentement vers sa main qui flottait toujours dans le sceau. C'était son esprit tout cela, pas vrai ? Il pouvait donc faire abstraction de la douleur s'il le souhaitant. Il traina le sceau d'eau jusque dans son lit, laissant sa main flotter dedans, avant de fermer les yeux, essayant de faire comme il l'avait appris avec Rogue : vider son esprit.

°:::::°

Des morceaux bois jonchaient le sol, vestige d'un ancien mobilier, sûrement une table ayant servis à disposer de la nourriture. Du verres brisé se mêlait au reste des débris, sans compter un peu de sang qui maculait le sol. Tous les invités avaient quitté l'endroit, ne laissant que les mangemorts qui déambulaient dans la pièce avec des mines graves. Personne n'osait regarder la grande silhouette sombre qui se dressaient au centre de la pièce, abordant un regard flamboyant d'une colère contenu, bien que les débris tremblotant à ses pieds en disaient suffisamment long. Les mangemorts s'agglutinèrent tranquillement autours du mage noir, genou à terre, la tête baissé en signe de respect, après avoir passé la pièce au peigne fin pour s'assurer qu'aucun intrus n'était encore présent.

- Rosier, commença lentement Voldemort en dardant son regard flamboyant sur un des ses disciples. Avery et toi, prenez le troisième et le deuxième cercle. Fouillez le manoir de fond en comble, ainsi que les jardins.

- Oui maître, acquiesça l'homme au cheveux noir ainsi que son acolyte blond, qui s'empressèrent de quitter la salle.

Voldemort embrassa du regard le reste des hommes présents devant lui, essentiellement son premier cercle, ainsi que Narcissa et Drago.

- Les autres, attendez en salle de réunion.

Les mangemorts sortirent, Narcissa et le jeune Malefoy leur emboîtant le pas mais le Lord leur fit signe de rester. Narcissa arborait une mine grave, se sentant sûrement responsable pour cette fin de soirée désastreuse. Drago en revanche arborerait une mine déterminé et résolut.

- Maître, commença le jeune blond s'attirant un regard étonné de la part de sa mère.

- Un instant Drago, coupa le mage noir. Je veux que vous sachiez que je ne tiens aucun de vous responsable de ce qui s'est passé ce soir.

Les deux Malefoy échangèrent un bref regard avant de reporter leur attention sur leur maître à la mine toujours imperturbable.

- Nous sommes quand même sincèrement désolé, s'excusa l'épouse Malfoy en effectuant une révérence au mage noir. Nous étions quand même en charge de la sécurité du jeune Harry ainsi que du manoir.

Le Lord se contenta de balayer ses excuses d'un revers de la main.

- Narcissa, je veux que tu laisses traîner tes meilleurs oreilles. Je veux tout savoir, en passant du Ministère de la magie anglais que Autrichien. Je veux savoir comment un vieillard de plus de 110 ans à bien pu échapper à leur vigilance, bien que Dumbledore y est forcément pour quelque chose.

L'espionne acquiesça, effectuant une autre révérence dans sa robe de soirée.

- Quant à toi Drago, je veux que tu assistes à la réunion avec les membres du premier cercle, tu pourras t'exprimer à ce moment-là.

Voldemort se détourna des deux Malefoy, leur signalant par la même occasion qu'il n'était plus disposer à poursuivre cette conversation. Leurs pas s'éloignèrent lentement dans les couloirs du manoir, laissant Tom seul dans la pièce dévastée. Ses yeux se posèrent à l'endroit où se trouvait Harry auparavant avant de descendre sur sa main. Ses doigts, longs et blanchâtre comme des pattes d'araignée enserrait fermement sa baguette. D'un geste de cette dernière, il fit claquer les doubles portes de violemment, se refermant pour éviter toutes intrusions. Il insonorisa la pièce et se laissa aller, se défoulant contre tout ce qui n'était pas encore réduit en poussière. Cela durant une bonne vingtaine de minutes avant qu'il ne finisse par se calmer. Il sortit sur le balcon, inspirant l'air frais. Sous ses yeux défilaient les dernières heures. Il inspira profondément, prenant appuie sur la pierre froide de la balustrade. Il était le plus grand mage noir de ce temps, il devait se reprendre. Bien que sa cause est été noble dans ses débuts, il reconnaissait bien volontiers qu'il n'avait jamais été tout blanc dans l'histoire, pour parvenir à ses fins, il n'a jamais hésité à faire des choses terribles. Cet enfant, Potter, avait été et resterait un jouet, autant pour son camp que celui de la lumière, il était hors de question qu'il devienne quelques chose d'autre à ses yeux. Il était le réceptacle de son âme, il était juste regrettable qu'il soit entre les mains de Grindelwald. Il devait se ressaisir. Il ne fallait pas qu'il se laisse avoir une deuxième fois par Dumbledore.

Tom passa la prochaine demi-heure à psalmodier en latin plusieurs dizaines de sortilèges, de plus en plus complexe, s'affairant à remettre les protections préalablement détruites par Grindelwald, puis une fois chose faite, il se dirigea finalement vers la salle de réunion où les mangemorts l'attendaient. Lorsqu'il entra dans la pièce, les murmures se turent et le silence se fit autour de la grande table en marbre. Le mage noir se place en bout de table, regardant tour à tour ses fidèles mangemorts du premier cercle, pour finir sur le jeune Malefoy qui avait pris la place de son père, un air sûr de lui semblait s'être emparé de ses traits, une telle détermination que le Lord n'avait jamais vu auparavant chez l'adolescent, qui préférait rester dans les jupes de sa mère.

- Ce qui s'est passé ce soir ne devra plus jamais se reproduire, annonça Tom d'une voix tranquille.

Plusieurs hochement de tête approuvèrent ses dires.

- Je veux tout d'abord un récapitulatif de ce qui s'est passé concernant les protections du manoir, dès qu'Avery et Rosier revienne de leur inspection, dites leur de venir me briefer. Ensuite, je veux qu'une lettre d'excuse soit envoyer à tous les invités d'hier soir, envoyer leur à chacun une bouteille de notre meilleur Whisky Pur-Feu en gage de… dédommagement.

- Mon équipe et moi-même nous nous attèlerons à la tâche, intervint solennellement Yaxley, ses cheveux parfaitement gominés brillait sous la lumière des torches.

Le Lord se contenta d'hocher la tête, avant de poursuivre l'attribution des tâches. Ainsi, Dolohov, extrêmement doué pour les missions d'infiltration fut dépêché à Nurmengard, pour enquêter aux côtés des aurors autrichiens pour découvrir comment l'ancien mage noir s'était échappé. Ils écoutèrent ensuite le récit du jeune Malefoy qui raconta la brève conversation avec Severus et sa tentative pour prévenir son maître. Lorsqu'il arriva à sa conclusion, sa voix se tut et le silence se fit dans la pièce. Les mains croisés sous le menton, le mage noir parcouru l'assistance pendant quelques instants, un air troublé s'affichait clairement sur les visages de ses disciples. Nott se racla la gorge, attirant l'attention de tout le monde.

- Mon seigneur, si vous le permettez, avez-vous une idée du retour de Grindelwald parmi nous ?

Les regards passèrent de Nott à leur maître, visiblement le Sang Pur avait formulé la question qui traînait sur toutes les lèvres. Ils n'étaient pas des imbéciles, certains même avaient connu ce qu'était le règne de Grindelwald, alors qu'il avait la main mise sur toute l'Europe. Il avait donc une certaine incertitude de savoir qu'il était de retour dans la nature.

- Non, concéda Tom en regardant tour à tour chaque membre qui siégeait à cette table. Ce qui est certain, c'est que même dans l'ombre, le retour de Grindelwald ne sera pas sans conséquence, c'est pour cela que je tiens à aller interroger Severus, il a sûrement des informations qui nous aideront à comprendre les dessins de ce vieux fou de Dumbledore. Il continue de jouer le parfait directeur et défenseur de la lumière, mais cela ne dura pas. Notre influence au Ministère doit continuer en ce sens.

Plusieurs hochement de tête approuvèrent ses dires mais les mines restaient confuses pour beaucoup.

- Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi avoir enlever Potter ? Demanda Rodolphus Lestrange en fronçant ses sourcils pâles. Certes, il est toujours l'emblème de la lumière, mais il ne représente plus rien pour nous, ce n'était qu'une diversion. Pourquoi le reprendre ? Dumbledore aurait pu le laisser. Mort, il aurait même servi ses intérêts en étant célébré comme un martyre.

Une série de murmures approbateurs s'éleva de la petite assemblée. Le Lord les écouta émettre des théories de plus en plus farfelues avant de couper court à leurs spéculations, désignant pour tout le monde les dernières missions ainsi que la mise en place de rondes de sécurité à l'extérieur du manoir avant de les congédier. Alors que les mangemorts quittaient la pièce, une jeune femme brune s'avançait à contre-courant des membres du premier cercle, attirant l'attention de Drago, qui reconnu sa petite-amie.

- Hermione… appela ce dernier en voulant retenir la jeune fille qui se dirigeait droit vers le mage noir, toujours assis en bout de table.

La pièce s'était complètement vidée, mis à part Drago qui restait quelque pas derrière elle. Elle portait encore sa robe de bal, mais s'est cheveux étaient défait et des traces de larmes étaient encore visible sous ses yeux rougies.

- Pourquoi n'avez-vous rien fait ? Demanda-t-elle en dardant son regard rougi sur le mage noir, toujours sous son apparence reptilienne.

- Miss Granger, je ne pense pas que le moment soit bien choisit. Vous feriez mieux de…

- Il avait confiance en vous ! Coupa la brune, ses mains se crispant sur les pans de sa robe. Moi aussi je… je pensais que vous alliez l'aider.

Drago s'avança vers la jeune espionne, posant une main qui se voulait rassurante sur son bras, mais elle se dégagea, son attention restant focalisé sur le mage noir dont le regard s'était fait encore plus inexpressif si possible.

- Vous ne connaissez pas Harry, comme je le connais, dit-elle d'un ton tremblant, à vrai dire, je ne sais même pas si vous aurez cette opportunité, ce que je sais en revanche, c'est qu'il aurait tout fait pour vous sauvez, s'il avait été à votre place.

La jeune femme sembla hésiter un instant, ouvrant la bouche pour continuer ses reproches mais décida de se taire avant de tourner les talons sans un mot supplémentaire pour le Lord ni même pour Drago, bien que ce dernier, après un bref coup d'oeil à son maître, partit à la poursuite de la jeune femme dans les couloirs. Lord Voldemort, resta quelques instants seul dans la pièce, avant de se lever, quittant la pièce d'un pas tranquille, n'adressant ni un regard ni la parole aux recrues qui passaient dans les couloirs.

Une fois dans ses appartements, il reprit son apparence humaine et se dirigea vers la petite table d'appoint à côté du canapé, où trônait une bouteille en verre de Whisky Pure Feu, où il se servit un verre. Il ferma les yeux en sentant la sensation de l'alcool lui brûler la gorge et expira profondément. Cela repassait constamment en boucle dans son esprit. Lui, tenant fermement sa baguette qui pendait au bout de son bras, figé face à Gellert, la mine d'Harry à la fois terrorisé, perdu et pleine d'espoir… Il vida son verre d'une traite, son regard se posa sur la pendule qui trônait sur le dessus de la cheminée, indiquant quatre heure et quart du matin avant que son regard ne bifurque vers son lit. Il était fatigué, mais il savait pertinemment qu'il n'allait pas pouvoir dormir.

Gellert Grindelwald.

Tom grimaça, sa main se crispant sur son verre. Pourquoi, par Salazar, on lui faisait revivre un enfer pareil ? De toute façon, il s'y était habitué, ses anniversaires étaient toujours un désastre. Il soupira, se resservant un autre verre. Dumbledore n'avait vraiment aucune idée de ce dont était capable cet homme. Ou bien, il était aveuglé par son amour inconditionnel, Tom n'en savait rien. En revanche, il savait que ce mage noir avait été un vrai fléau. Il avait eu la chance, songea-t-il avec ironie, d'avoir été l'apprenti du mage noir à partir de sa septième année, il était donc assez bien placé pour juger si Gellert était sain d'esprit et c'était loin d'être le cas. Potter était maintenant entre ses mains et Jedusor le connaissait assez bien pour savoir que le gamin allait sûrement en baver. Tom poussa un grognement de frustration, avant de s'assoir sur son bureau où il laissa ses pensées errer pendant un long moment, ressassant le passé comme s'il pouvait y changer quoique ce soit.

Il s'endormit au bout d'un long moment mais son sommeil fut agité, peuplé de yeux verts angoissés.

°:::::°

Square Grimmaurd était baigné dans une faible luminosité, provenant essentiellement du feu de cheminée à moitié mourant du salon de l'entrée. Remus était à la fois énervé et épuisé, s'évertuant à faire les cents pas dans la pièce, comme s'il avait été mis en cage. Ses sens étaient aux aguets, attendant impatiemment le retour de Dumbledore. Il était habituellement quelqu'un d'assez calme et tolérant mais depuis qu'il avait appris la disparition d'Harry, il avait été pris d'une forme de panique qu'il ne se connaissait pas. Il avait peur, car Harry était tout ce qui lui restait de ses amis, de James et Lily bien sûr mais de Sirius aussi. Le loup-garou était trop peu présent pour l'adolescent et il s'en voulait terriblement de ne pas avoir été là pour lui. Il adorait Harry, c'était un gentil garçon ne méritant pas tout ce dont il avait a traversé.

Remus s'immobilisa, l'oreille aux aguets, mais ce fut une fausse alerte, puisque ce n'était que Kreature qui traînait de la patte dans les escaliers, sûrement pour errer dans la grande maison des Black, comme cela lui arrivait souvent. Dumbledore lui avait dit de l'attendre au quartier général de l'Ordre juste après l'attaque, chose dont il s'était empressé de faire. Il avait renvoyé tous les autres combattants en les remerciant de leur efficacité. Dans l'ensemble, ils avaient fait une entrée fracassante lors de la réception des Malefoy et n'avait subit aucune perte et presque aucune blessure, mis à part un bras fracturé, gracieuseté d'un des mangemorts.

Finalement, le loup-garou se résolu à s'asseoir dans un des grands fauteuils disposé en face de la cheminée, triturant le collier qu'il avait ramené de voyage il n'y a pas si longtemps. Il avait offert à sa femme le petit bracelet en or, qui depuis ne quittait plus son poignet, mais celui qu'il réservait à Harry avait fini par atterrir à son cou en attendant de pouvoir l'offrir au Survivant. La petite chainette en or, sertie d'une petite pierre noir n'avait pas cessé de chauffer contre sa poitrine, cependant maintenant qu'il était à l'abri, elle restait inerte à son cou, permettant au loup-garou de jouer avec. Ses yeux cernés scrutaient le feu ronflant devant lui et bien lui, il ne tarda pas à dodeliner de la tête, avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, il se sentit affreusement courbaturé, jetant un coup d'oeil réprobateur au fauteuil du salon, responsable de son mal de dos. Une lumière diffuse se propageait dans la pièce en ce premier jour de l'année apportant une légère chaleur sur son visage, cependant ce ne fut pas la première chose qui attira l'attention de Remus. En effet, même s'il évoluait quasiment tout le temps sous une apparence humaine, son odorat restait son sens le plus affuté, une chose assez rare d'ailleurs chez les loups-garou. Ce sens lui était particulièrement utile lors de ses nombreuses missions ainsi qu'à ce moment précis puisqu'il détecta aisément l'odeur de Dumbledore, légèrement citronné, qui émanait de la cuisine.

Il était là. L'inquiétude enserra l'estomac de Remus au même moment, avant qu'il ne se mette en mouvement, traversant la pièce à toute vitesse pour atterrir dans la cuisine, tombant sur le célèbre barbu, sirotant un thé fumant.

- Albus, enfin, s'exclama l'ancien professeur. Je veux dire, j'ai attendu de vos nouvelles toute la nuit. Comment va Harry ? Où l'avez-vous emmené ? Quand est-ce…

Dumbledore leva sa main meurtrie, interrompant le flot de question du loup-garou, son regard bleu était toujours aussi pétillant derrière ses lunettes en demi-lunes, sans oublier son sourire bienveillant que lui connaissait bien Remus. Ce dernier se tut, inspirait un grand coup en se rendant compte qu'il avait peut être été un peu trop… virulent. Certes, Dumbledore ne s'en formalisait pas, mais son invitation à s'assoir en face d'une tasse de thé brulante avait sans aucun doute pour but de le calmer. Le loup-garou s'avança encore dans la pièce, mais il se figea à moitié lorsqu'il sentit le collier contre sa poitrine lui chauffer légèrement. Étrange. Remus cacha son trouble du mieux qu'il put, essayant de se focaliser sur ce que lui disait Dumbledore.

- Harry va bien, le rassura-t-il en poussant légèrement la tasse vers Remus, qui le remercia d'un signe de tête. Il n'est pas très en forme cela-dit, je crains que les affirmations de Severus étaient fausses, déclara-t-il après une gorgée de thé, son air pétillant disparaissant progressivement au profit d'une mine plus soucieuse.

Remus arqua un sourcil, surprit par l'accusation du directeur.

- Que voulez-vous dire ? Questionna-t-il en portant à son tour la tasse à ses lèvres, cependant il interrompit son geste, se contentant de souffler légèrement sur le liquide.

Au moment où il avait saisit la tasse pour la rapprocher de ses lèvres, le collier s'était fait plus brûlant. Quelques chose ne tournait pas rond dans ce thé. Remus fit de son mieux pour rester impassible, mais il vit très clairement les yeux bleus de Dumbledore suivre son mouvement, passant de la tasse à ses lèvres. Il huma l'odeur qui émanait des volutes de la boisson, une sensation étrange lui prenant les tripes. C'était un thé au jasmin, mais plusieurs autres plantes semblaient avoir été rajouté, dont... la belladone, confirma le loup-garou en reniflant le plus discrètement possible. Il en était formel, pour en avoir sentit de nombreuses fois lors de ses missions. La belladone était une plante assez commune, réputé pour empoisonné les voyageurs, car ses fruits étaient aussi toxique que les racines.L'air de rien, il reposa la tasse.

- Il semblerait que Severus m'ai trahit, j'en ai bien peur, poursuivit Albus qui affichait clairement un air à la fois triste et déçu. Je pensais que protéger le fils de Lily aurait plus d'importance à ses yeux que la fidélité qu'il avait envers son maître, j'ai eu tord.

Sa phrase s'acheva sur une certaine froideur qui fit frissonner Remus, qui se contenta de répondre par un sourire crispé.

- Vous ne buvez pas votre thé ? S'enquit Dumbledore en saisissant sa propre tasse pour en prendre une gorgée. Il s'agit là d'un de mes thés personnels, offert par le Grand Maître Tsong lors de mon dernier voyage en Chine.

- À vrai dire, j'ai cru reconnaître l'odeur, il est au jasmin, n'est-ce pas ? Fit Remus, sa mine se faisant soucieuse. À vrai dire, je suis allergique à certaines fleurs, dont certaines variante du jasmin. Je ne préférerais pas tenter le Diable, rigola doucement Remus en reposant sa tasse, espérant en son fond intérieur que son expression légèrement crispée ne le trahisse pas. Cependant, je vais le conserver et l'emmener à Dora en sera absolument fan, elle adore…

Sa voix mourut dans sa gorge lorsqu'il vit la mine de Dumbledore s'assombrir considérablement. Il se racla la gorge avant de se lever de sa chaise, souhaitant abréger la conversation le plus vite possible. Dumbledore allait-il le forcer à boire ce truc ?

- Tout va bien, Professeur ? Demanda le loup-garou.

- Oui. Oui, mon garçon, répéta-t-il en prenant appuie sur sa main valide. Je suis un vieil homme vois-tu, il m'arrive donc parfois de subir quelques douleurs, bref mais intense. Surtout sur cette bonne vieille blessure, dit-il en esquissa un sourire, désignant sa main noirci.

Remus hocha la tête, avant de remercier Dumbledore pour l'avoir informé de l'état d'Harry, puis le vieil homme quitta la demeure. Remus referma la porte du 12 Square Grimmaurd, le coeur battant, attendant plusieurs minutes pour s'assurer que le vieil homme ne reviendrait pas défoncer le panneau de bois à grand coup de sortilège. Une fois calmé, il retourna dans la cuisine, s'arrêtant devant la table où gisaient les deux tasses encore fumantes de thé. Il scella hermétiquement la tasse grâce à un sortilège, de façon à ce que son contenu reste bien en place, puis la fourra dans sa poche, attrapant au passage son long manteau rapiécé, avant de s'engouffrer dans la cheminée, annonçant son adresse.

Il débarqua dans le salon quelques instants plus tard, de douces airs de musiques de Noël jouait depuis le poste de radio posé sur une petite table dans un coin de la pièce, sans oublier la bonne odeur de bacon qui se diffusait agréablement dans toute la maison.

- Remus, s'exclama la jeune femme au cheveux strié de mèches rouge et verte, qui s'affairait dans la cuisine, avant de lui sauter au cou.

- Je suis content de te voir aussi, ma chérie, répondit-t-il en serrant la jeune femme dans ses bras, humant l'odeur de son shampooing comme pour s'assurer qu'il était bien chez lui.

Il se laissa tomber sur la chaise la plus proche, avant de constater qu'une personne supplémentaire se trouvait avec eux. Miss Figg lisait avec attention la Gazette du Sorcier, sirotant une tasse de thé, avant d'adresser un sourire à Remus.

- Alors, comment ça s'est passé ? Tu as vu Harry ? Demanda la jeune femme en glissant une assiette bien remplie sous son nez. Remus ?

Ce dernier ne répondait pas, regardant attentivement la dernière page de la Gazette que tenait la vieille femme. Un nom avait retenu son attention. Sur cette dernière figurait un article, écrit en petit caractère dans le coin inférieur de la page d'où ton pouvait lire ceci :


Tard dans la nuit, le professeur Severus Rogue fut pris en charge par les médicomages de Sainte-Mangouste suite à une attaque des plus vicieuse dans son bureau de Poudlard. Aucun détails n'a été fournis sur son état de santé, mais il a pu quitter les soins intensifs en matinée. Le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore à déclaré dans un communiqué avoir pris des dispositions pour trouver les coupables responsables d'un canular qui aurait mal tourné, enjoignant la ou les personnes responsables à ce dénoncer.

Codette Delage, Gazette du Sorcier.


- Je… Je vais repasser, murmura Remus en se levant précipitamment, embrassant Dora sur le front, puis traversant le salon à toute vitesse.

Nymphadora et Arabella n'avait même pas encore dit « Quidditch » que Lupin avait déjà quitté la maison par poudre cheminette, annonçant Sainte Mangouste d'une voix forte. Les deux femmes échangèrent un regard, avant de se pencher à leur tour sur l'article.

De son côté, Remus arrivait dans le couloirs destiné aux allées et venues en transports magiques de l'hôpital sorcier. Malgré l'heure matinale, le couloir était relativement animé, avec plusieurs patients transportés en civière ou bien des sorciers qui sortaient des nombreuses cheminées, certains affublés de robes blanches où étaient estampé les armoiries de l'Hôpital. Remus se faufila jusqu'au couloir qui menait à la réception.

- Bonjour, je viens voir un patient, Severus Rogue, dit fébrilement le loup-garou en s'adressant à une jeune secrétaire.

- Chambre 655.

- Merci.

Il contourna la réception, se dirigeant vers le premier ascenseur un peu plus loin, hâtant le pas en voyant les portes du premier sur sa gauche se refermer lentement. Il s'y engouffra de peu et composa les numéros de la chambre sur les boutons poussoir. Les ascenseurs de l'hôpital était basé sur le même concept que ceux du Ministère, allant et venant dans différentes directions, ainsi, il fallait se tenir plutôt fermement pour éviter d'écraser les autres personnes, qui se trouvait à être assez nombreuse dans ce compartiment réduit. Remus, coincé entre un homme en blouse blanche et une petite dame chétive et rabougrit, se saisit de la poignée qui pendait au dessus de sa tête, adressant un sourire d'excuse à la personne âgée qui se trouvait à côté de lui, cette dernière se contentant d'éternuer bruyamment comme seule réponse.

Quelques minutes plus tard, il se retrouva devant le numéro 655, les mains moites et le coeur battant. Il était anxieux. Plusieurs questions tournoyaient dans sa tête. Pourquoi Dumbledore avait-il tenté de l'empoisonné? Severus l'avait-il vraiment trahi? À qui pouvait-il faire confiance?

La tasse servie par Dumbledore semblait peser une tonne dans sa poche, mais quelques instant plus tard, Harry surgit dans son esprit. Il ne pouvait pas le laisser tomber. Remus prit une grande inspiration et ouvrit la porte, pénétrant dans la chambre où le maître des potions, s'attendant à trouver ce dernier endormit par une potion de sommeil.

Hors, il trouva Rogue parfaitement réveillé, en pleine conversation avec un jeune homme pâle au cheveux de jais, dégageant un charisme impressionnant. Deux paires de yeux sombres se tournèrent vers lui.

Quant à Remus, son visage perdit quelques couleurs, mais il tenta de rester lucide. Il se sentait aucune menace émanant de ses deux personnes et le collier contre sa peau ne chauffait pas non plus.

- Lupin ? S'étonna le blessé en affichant un air encore plus contrarié qu'à l'accoutumé, ses cheveux gras tombant devant ses yeux.

- Je veux qu'on m'explique tout, déclara tout de go Remus en refermant la porte derrière lui. Depuis le début.

Severus échangea un regard avec le jeune homme, qui après un moment d'hésitation, lui fit un signe de tête ce qui déclencha un grognement contrarié de la part du blessé.

- Cela risque d'être un peu long, fit d'une voix cinglante le maître des potions en se redressant un peu plus, ce qui lui arracha une grimace.

- J'ai tout mon temps, se contenta de répondre Remus en tirant vers lui la chaise la plus proche, plus déterminé que jamais à découvrir ce qui se tramait réellement.


FIN PARTIE I


(1) Formules magiques de Mersebourg : Texte qui existe bel et bien chez nous, moldu. Il s'agit de deux formules «magiques» rédigés en vieil allemand datant du Xième siècle environ. Dans le monde sorcier, j'ai décidé d'en faire un texte rare et ancien que Gellert à dérobé durant ses jeunes années.


Merci de votre lecture, à bientôt !

Chaeos.