Et voilà l'épilogue de cette histoire qui touche à sa fin. Encore un grand merci à Nanthanan14 pour cette expérience très sympathique, et à vous de l'avoir lue!
Bonne lecture!
NB: l'univers et les personnages ne m'appartiennent pas.
Epilogue
J'ai mal…
Paradoxal…
C'est lui qui souffre, qui est blessé, gravement blessé, qui hurle de douleur et qui agonise devant moi, mais c'est moi qui ait l'impression de souffrir si atrocement que j'ai envie de mourir. Je tremble. Je tiens à peine debout, mais ma colère et ma douleur me permettent de ne pas m'effondrer totalement. Il m'a attaqué, aveuglé par sa rage et j'ai réagi. Je m'en veux de l'avoir fait, j'aurais sûrement moins mal si je l'avais laissé me tuer… Si le combat était à refaire, je ne bougerais pas, je le laisserais m'achever si tel était sa volonté. Alors que là, je le regarde ramper, mutilé et je tremble. Je ne voulais pas faire ça. Je ne voulais pas lui faire du mal, surtout pas à lui et le cri qui sort de ma gorge est un cri du cœur.
- Nous étions comme des frères !
J'attends un mot, une réaction. Je ne perçois que la haine et mon cœur finit de se déchirer. Machinalement, je ramasse son sabre et je cours rejoindre Padmé. Si elle n'avait pas eu besoin de mon aide, je me demande si je ne me serais pas laissé mourir avec lui tellement j'ai mal à ce moment-là, mais je ne peux pas. Je dois l'aider… en souvenir de ce frère que je viens de blesser à mort, que je laisse agoniser derrière moi, je dois l'aider. Je dois sauver sa famille.
Je remonte vite en direction du vaisseau. Je glisse mes bras sous le corps de Padmé qui gémit doucement et je cours à l'intérieur. J'ai à peine le temps d'entrer les coordonnées que je finis par m'effondrer. Mes nerfs lâchent d'un coup brusquement, les larmes et les tremblements me terrassent et je reste là, prostré, anéanti par ce qu'il vient de se passer.
Un bip insistant me tire de mes réflexions. Je me relève et je reprends les commandes. Mon appareil rejoint celui de Bail Organa. Je glisse mes mains sur mes joues et mes cheveux. Je me recompose un visage digne d'un Jedi et je fais pénétrer doucement mon appareil dans le cargo.
Padmé est prise en charge, ses enfants sont en train de naître, mais je comprends aussi rapidement que tout se passe mal. Je ne suis pas le seul à avoir eu le cœur brisé par ce qui s'est passé sur Mustafar… Elle aussi et elle se laisse mourir. À la surprise générale, elle ne met pas au monde un bébé mais deux… deux bébés qu'on me met dans les bras tour à tour, et qui me projettent à ce que je viens de perdre, consumé par le côté obscur à cause de moi.
Bail sent que je suis à deux doigts de défaillir, il pose une main sur mon épaule quand je pose la petite fille à côté de son jumeau. Il pense comme moi. Nous devons protéger ces enfants de Palpatine. Ils voulaient leur père, la Force est puissante en eux, il les voudra aussi. Je l'écoute me dire qu'il s'occupera de la petite fille. Toujours dans un état second, je hoche la tête. C'est une bonne idée, elle sera bien sur Aldébaran… Et je sais… pour le petit garçon je sais. Je vais l'emmener sur Tatooine. Il a un oncle et une tante par alliance là-bas, je sais qu'ils élèveront cette enfant avec amour et puis… il me faut un lieu pour réfléchir… un lieu pour me retirer et expier mes fautes… Tatooine sera la planète parfaite pour ça. Je veillerai sur cet enfant, je le protégerai…
Tatooine… Mon cœur se serre quand des images se bousculent dans ma tête : le sourire espiègle de mon ancien maître, la naïveté de mon futur jeune padawan… Sa poignée de main heureuse quand il m'a dit qu'il se nommait Anakin. Un tremblement me déchire de manière incontrôlée. Comme tout cela me semble venir d'une autre vie… Il était curieux, passionné. J'aurais dû en faire l'élu mais je l'ai trahi, abandonné… Une dernière larme coule sur ma joue…
- Je l'ai perdu.
OoooOoooO
Mes sens sont brouillés. Mes pensées s'égarent. J'ai l'impression de n'être plus qu'un tas de chairs à vif qui brûle. Extérieurement. Intérieurement. Je ne fais que souffrir. Sur cette pente brûlante je ne ressens que torture, abandon et colère.
J'entends, ou plutôt perçois, au loin mon nouveau maître qui s'est approché alors que l'ancien est parti, me laissant pour mort. Ce lâche qui a été trop faible pour m'achever lui-même, toujours attaché à ses sentiments si faux. Je n'aurais pas hésité si j'avais été à sa place… tout est de sa faute, il m'a tout volé. Je suis soulevé, il m'emmène… où, je ne sais pas, mon esprit se perd dans le néant…
La suite… si c'en est une, peut-être que ce n'est qu'un cauchemar, n'est que réveils successifs entre deux râles que j'arrive à faire passer entre mes lèvres, n'est que douleurs lors de manipulations des droïdes médicaux sur mon corps supplicié, n'est qu'égarement de mon esprit… qui fait écho à mes souffrances physiques.
Je revois Padmé tomber après que je lui ai serré sa gorge avec la Force… ma colère a été si forte à ce moment. Et comme pour me répondre, une décharge de douleur me prend à nouveau, me laissant haletant, frémissant et je me perds à nouveau dans les ténèbres…
Plus tard, une minute ou une heure, je ne peux le dire, je sens des pièces qui se rajoutent peu à peu à mon corps. Les droïdes fixent des prothèses à mes jambes… je le sens, je peux à nouveau diriger cette partie de mon corps. Mes bras me reviennent aussi. Je contrôle à nouveau une partie de mon corps. Un corps qui ne brûle plus, plus par le feu du moins. Il est juste consumé par pire… la peine et le doute coulent en moi, sachant que Padmé était vivante quand je l'ai lâchée… mais j'ai senti tellement de détresse émanant d'elle. Est-elle saine et sauve ? Le sera-t-elle maintenant que je ne suis plus vers elle ? Me reviendra-t-elle ? À cette question, ma respiration me devient difficile… mon torse ne se soulève presque plus… le néant m'appelle à nouveau…
Suis-je éveillé ? Suis-je dans le coma ? Tout se mélange… le passé, le présent. Le avant, le après. Y avait-il vraiment un avant ? Ma vue floue voit approcher un masque… de plus en plus près de mon visage. Il le recouvre, j'entends un « clic », et… je respire ! Facilement, sans pression sur mon torse, sans douleurs qui compriment ma poitrine, avec facilité.
La table sur laquelle je repose bascule lentement à la verticale. Mon maître est là. Je sens sa satisfaction, sa victoire. Il me parle, me demande si je l'entends. Bien sûr ! Mais une seule question me taraude. Où est Padmé ? Est-elle sauve ?
Sa réponse est sans appel… je l'aurais tuée, dans ma colère. Je pousse des cris rageurs, ne contrôlant plus la Force qui coule en moi et je détruis tout ! Toute la salle se voit brisée, les droïdes sont démantelés, les verres explosent, mes entraves cassent. Je tombe à genoux, terrassé par le but que je n'ai pu atteindre, la promesse que je n'ai pu tenir. La vérité me fait face, impitoyable, vengeresse.
- Je l'ai perdue…