Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Note : Je me décide enfin à publier le résultat de mon Camp NaNoWriMo d'avril. Cette fanfic se base sur un prompt proposé par un ami "et si Hannibal avait choisi quelqu'un d'autre pour fuir après la saison deux ?" et sera divisée en plusieurs parties. Ne me lancez pas des tomates tout de suite, je n'ai fait que suivre mes idées un peu tordues.

Univers : Univers Alternatif - Post-saison 2.


PARTIE 1 - Prologue

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir.

Ecclésiaste 3 : 1-2.


La lame du couteau se brise en heurtant le carrelage. La porte se referme dans un claquement sec. Le silence s'impose en reprenant ses droits.

Noyé dans la douleur, il est seul. Il n'y a que son souffle qui résonne à ses oreilles, plus bruyant que jamais. Son corps ne répond plus à ses injonctions depuis déjà de longues minutes, l'empêchant de se mouvoir, et il ne peut compter que sur son esprit pour le maintenir à flot. Ses pensées demeurent ses dernières compagnes, trop sombres pour être réellement salvatrices, mais encore présentes telles des lanternes affaiblies qui éclairent difficilement le peu de chemin qui lui reste à faire.

Selon certaines croyances, un homme sur le point de mourir voit sa vie défiler sous ses yeux, de sa naissance à cet instant fatal, et rien ne lui est alors épargné. Ce n'est pas exactement ce qui lui arrive, pas de cette manière. Les souvenirs qui le hantent brusquement sont les pires de son existence, tous sont liés à ses mauvaises décisions et aux échecs nombreux qui ont suivi. Ils retracent le fil des événements qui l'ont conduit à se retrouver dans cette pièce en ce jour funeste, aux mains sanglantes d'un meurtrier sans scrupule qui s'est servi de lui comme bouclier contre le monde.

Un gémissement de souffrance franchit ses lèvres lorsqu'il essaye de se redresser. Il est condamné à attendre la mort, allongé sur un tapis qui s'imbibe de son sang. Il ne sent plus ses membres inférieurs, comme si tout contact était coupé entre ses jambes et son cerveau, ce qui lui donne une assez bonne idée du problème auquel il est confronté. Le simple fait de s'appuyer sur ses bras envoie des décharges électriques dans sa colonne vertébrale et il se résigne à ne plus bouger. Son téléphone portable – l'ultime moyen qu'il lui reste pour appeler de l'aide – est posé sur les draps, presque à portée de main. S'il avait la force de se trainer jusqu'au coin du lit, il pourrait tirer sur le tissu et faire tomber l'appareil mais il n'est pas en capacité de déplacer son corps. Son bourreau savait exactement ce qu'il faisait en le poignardant dans le dos et en l'abandonnant. Crier serait inutile, les portes sont fermées et sa voix n'est déjà plus qu'un murmure qui se perd dans les ombres.

Étrangement, au lieu de songer à ce qui pourrait se produire après son dernier souffle – une autre forme de vie ou un voyage d'une durée indéterminée au purgatoire – il se tourne intérieurement vers un passé très proche. Il a fait beaucoup d'erreurs, c'est devenu presque habituel chez lui, et il s'interroge sur les véritables raisons qui ont motivé son comportement. Il n'était pas inconscient durant tous ces mois à jouer un rôle qui lui paraissait au début inapproprié et il n'a pas eu d'entrave pour le forcer à obéir. Malgré toutes ses propres protestations, il a soutenu la tragi-comédie grotesque de son marionnettiste en exécutant à la perfection tout ce qu'il devait faire, sans s'échapper de cette emprise angoissante.

Le regrette-t-il vraiment maintenant qu'il est en train de mourir ? Agirait-il de la sorte si le choix lui était offert d'effacer ce temps de fugues et de secrets ? Patienterait-il jusqu'à ce coup fatal porté d'une main de maître ? Embrasserait-il une fois de plus la cause de son tourmenteur ?

Au fond de lui, il connaît les réponses à toutes ces questions. Et désormais, face à sa vie qui s'achève, il ne peut plus compter sur le moindre espoir de rédemption.