Bonjour mes petits agneaux !
Merci beaucoup d'avoir patienté car j'ai eu mes examens puis des vacances à Londres (où j'ai visité les studios Harry Potter !). Et puis... Je fonctionne comme ça, j'écris quand l'inspiration vient donc je préfère ne plus promettre de publication régulière. Sachez en revanche que je n'abandonnerais pas cette histoire car je l'aime trop !
Autre point : On m'a fait remarquer, à très juste titre, que je "racontais" une succession d'évènements plus qu'autre chose et j'en suis totalement consciente. Normalement, j'avais pensé cette histoire à partir du tome 02 mais je ne pouvais pas faire l'impasse sur le 01 comme ça, je suis donc allée au plus vite. A partir de là, les évènements vont changer et j'espère que vous allez aimer.
Chapitre 04
Lucius Malefoy
Harry Potter était un garçon des plus singulier.
Tout d'abord parce qu'il détestait les vacances d'été, période qu'il considérait comme la pire de l'année puisqu'il était obligé de les passer en la très déplaisante compagnie de sa tante Pétunia, de son oncle Vernon et de son cousin Dudley. Ensuite, il tenait absolument à faire ses devoirs avant la rentrée et c'est un point sur lequel il s'entendait avec sa meilleure amie Hermione Granger.
Cependant, en cette fin de mois d'août, Harry Potter ne se trouvait plus à Privet Drive mais dans la petite cuisine du Terrier, la maison de Ron. Il était occupé à rédiger soigneusement sa dissertation d'Histoire de la Magie qu'il aurait à rendre à la rentrée au professeur Binn.
Ron lui se faisait aider par son frère aîné Percy qui, à grand coup de phrases grandiloquentes, tentait tant bien que mal de lui expliquer les principes du sortilège de Transfert pour le devoir de Métamorphose.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ces vacances n'avaient pas été de tout repos.
Tout avait commencé un soir étouffant du mois de juillet où l'oncle Vernon et la tante Pétunia avaient reçu Mr et Mrs Mason à dîner afin que l'oncle Vernon puisse conclure « la plus grosse affaire de sa carrière ». Harry avait naturellement été confiné dans sa chambre et devait prétendre ne pas exister. La mort dans l'âme, il avait passé de longues heures allongées sur le lit de sa chambre en regardant une araignée faire sa toile au plafond et se demandant pourquoi ses amis ne lui avaient pas écrit. En effet, des longues semaines qu'il avait passé à Privet Drive, ni Ron, ni Hermione, ni Drago ne lui avaient envoyé la moindre lettre.
Mélancolique, il s'était levé, avait discrètement pris une douche et avait enfilé son pyjama avant d'ouvrir les fenêtres dans l'espoir de faire rentrer un peu de fraîcheur dans sa chambre. C'est là qu'il vit quelque chose qui n'était pas là quelques heures plus tôt, il en était certain.
Une lettre posée près de la cage d'Hedwige, qui dormait la tête sous l'aile. Le papier, plié en deux, semblait avoir été déposé là. Oui mais par qui ?
« Harry Potter ne doit pas retourner à Poudlard. De très sombres choses sont à l'œuvre et pour votre bien, vous ne devez pas retourner à l'école. »
Harry avait tout d'abord cru à une sorte de blague de la part des Dursley mais il connaissait bien l'oncle Vernon et la tante Pétunia pour savoir qu'ils n'avaient pas le moindre humour. Quant à Dudley, il était tout simplement incapable d'écrire plus d'une phrase sans faire une faute d'orthographe et il doutait fortement que son cousin connaisse le nom de son école.
Harry était resté de longues minutes à contempler le mot comme s'il avait pu soudainement lui révéler le nom de son auteur, mais rien.
A peine une dizaine de minutes plus tard, un énorme hibou, que Harry reconnut comme étant Errol, le vieux hibou de la famille Weasley, débarqua mais, un peu déboussolé, poursuivit sa course jusque dans le salon. Tout le monde put alors constater que Mrs Mason avait une phobie prononcée des oiseaux et elle partit en hurlant. Vernon, rouge comme une tomate trop mûre, jura alors à Harry qu'il ne reviendrait plus jamais dans cette école de fou.
Fort heureusement, Ron n'ayant pas de nouvelle de Harry, il était venu le délivrer dans une Ford Anglia bleue volante accompagné de ses frères Fred et George. Depuis, Harry vivait au Terrier et il avait montré le mot à Ron qui ne voyait pas bien non plus de qui ça pouvait bien venir.
– Et pourquoi pas Drago ? avait suggéré Ron.
Harry n'avait su que répondre. Il ne voyait pas Drago faire ce genre d'humour et il n'avait aucune nouvelle de lui depuis qu'ils s'étaient quittés sur le quai de la voie 9 ¾. Il savait que Lucius Malefoy avait demandé à Drago de cesser d'être ami avec lui et peut-être que Drago avait fini par être d'accord avec son père.
Cette pensée le déprima.
Harry n'avait jamais eu d'ami dans sa vie et l'amitié de Drago, Ron et Hermione était très précieuse à ses yeux.
Il en avait parlé à Ron qui lui avait promis qu'il ne le laisserait jamais tomber et que Drago finirait par entendre raison.
Harry ratura une phrase et soupira en songeant qu'il lui faudrait sans doute réécrire l'intégralité de son devoir. Encore. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre avec l'envie de profiter de ce temps ensoleillé et doux pour jouer aux Quidditch avec Ron et ses frères. Il avait découvert qu'il était très bon et il s'était promis de tenter les sélections pour rentrer dans l'équipe de Quidditch de Serpentard.
Il se secoua et se força à terminer son devoir tandis que Ron, de très mauvaise humeur, arracha si fort sa dissertation des mains de Percy qu'elle se déchira.
Le lendemain matin, Mrs Weasley les réveilla tôt et leur fit un petit-déjeuner consistant à base d'œufs, de saucisses et de toasts. Aujourd'hui, ils devaient aller faire leurs achats au Chemin de Traverse en compagnie de Mr Weasley et Ginny qui entrait en première année à Poudlard.
Au lieu de prendre une voiture, un balai ou un quelconque moyen de transport connu de Harry, Mrs et Mr Weasley, Fred, George, Percy, Ginny, Ron et lui se réunirent devant la cheminée. Incrédule, Harry regarda Fred, George et Ron entrer dans l'âtre de la cheminée et disparaître dans les flammes vertes après y avoir lancé un peu de poudre. Il n'était pas sûr du tout de vouloir tester ce moyen de transport.
Avec appréhension, ce fut son tour et il pénétra dans l'âtre où les flammes vertes virevoltaient comme des ballerines. La fumée le fit tousser et brouilla sa vision.
« – Chem…in…de…Travers… » bégaya-t-il.
Il fut englouti par la cheminée avec un hurlement et sentit son estomac encore plein du délicieux petit-déjeuner de Mrs Weasley remuer dangereusement. Il ferma les yeux en priant que ça s'arrête vite, se demandant s'il n'allait pas tout simplement vomir. Finalement, il atterrit lourdement dans une âtre et eut le réflexe de tendre les mains devant lui pour amortir sa chute. Il toussa longuement avant de regarder autour de lui.
Clairement, ça n'était pas une partie du Chemin de Traverse qu'il connaissait.
Il avait atterri dans une boutique sombre, humide, pleine d'objets dont Harry était sûr qu'ils débordaient de magie noire. Il vit une main décharnée posée sur un socle, un sublime collier d'opale dans une vitrine, une armoire ouvragée magnifique, des livres dont les titres étaient très évocateurs… Ses lunettes s'étaient cassées dans sa chute et il y voyait mal mais il devait sortir de là. Il rabattit sa frange sur sa cicatrice. Si Harry Potter était vu dans une boutique de magie noire, il en était quitte pour encore des mois de rumeurs.
Il s'apprêta à sortir quand la porte d'entrée s'ouvrit vivement et faillit le percuter. Il fit un bond et se retrouva devant un homme grand, aux cheveux longs d'un blonds presque blanc et attachés en un catogan, et dont les yeux gris lui étaient familier. Puis, derrière lui, la silhouette de Drago se détachât.
– Harry ? s'exclama-t-il, incrédule. Qu'est-ce que tu fais là ?
– Je me suis perdu, j'ai utilisé la poudre de Cheminette et j'ai atterri là, bégaya-t-il.
– Papa, c'est Harry Potter, présenta Drago. D'habitude, il est plus propre que ça.
Harry leva les yeux au ciel.
– Je vois, dit lentement Lucius Malefoy.
Il avait l'air de quelqu'un qui cherche la meilleure posture à adopter face à une espèce totalement inconnue et potentiellement ennemie.
– Enchanté, monsieur Potter, je suis Lucius Malefoy.
– Enchanté, monsieur, répondit Harry en se relevant pour épousseter ses mains sur ses vêtements déjà plein de suie.
Il y eut un silence, puis :
– Excusez-moi, savez-vous par où se trouve le Chemin de Traverse ?
Lucius Malefoy plissa ses yeux gris et poussa un imperceptible soupir.
– Je vous y amènerai après. Drago, reste dans l'entrée avec ton… ami, et ne faites pas de bêtises. J'ai à parler avec Mr Beurk.
– Papa va m'emmener voir les balais de courses, se vanta immédiatement Drago. Tu viens avec nous ?
– Je… Je ne…
– Pourquoi pas, coupa Mr Malefoy. Je pense que Mr Potter sera heureux de voir un autre… disons standing que ce à quoi il a été habitué cet été.
Drago fut ravi mais Harry fronça les sourcils. Il faisait clairement référence à la pauvreté de Mr et Mrs Weasley qui pourtant étaient d'une gentillesse sans pareille. Il ne dit rien mais il songea qu'il n'appréciait pas du tout Mr Malefoy.
Cependant, Lucius dut croire que Harry fronçait les sourcils à cause de ses lunettes cassées puisqu'il les prit et sortit sa baguette magique pour les réparer avant de lui tendre.
– Merci, Mr Malefoy, dit-il poliment en les remettant.
– Maintenant, pas un bruit, leur intima-t-il.
Et il s'éloigna.
– Pourquoi tu n'as pas répondu à ma lettre ? demanda Drago un brin vexé une fois que son père se fut éloigné.
– Je n'ai pas reçu de… oh ! En fait, il s'est passé quelque chose.
Il raconta à Drago l'étrange mot trouvé sur sa table de nuit et le fait qu'aucune lettre ne lui soit parvenu depuis le début de l'été. Harry ne lui dit pas, en revanche, qu'il avait pensé que Drago ne lui avait pas du tout écrit. Drago resta silencieux.
– C'est bizarre, reconnut-il. Tu crois que ça peut être ton idiot de cousin ?
– Non, il ne sait pas aussi bien écrire.
– En tout cas, tes moldus sont des imbéciles, conclu Drago. Quand je raconterais ça à papa… Peut-être qu'il peut faire en sorte que tu n'y retourne plus.
– Tu crois ? demanda Harry avec espoir.
– Papa peut tout faire. On est riche, lança Drago comme si ça réglait la question.
– Allons, Drago, intervint Lucius qui était revenu. Restons modeste, tout le monde n'a pas cette chance.
Quand ils sortirent tous les trois de la boutique, Harry vit qu'ils se trouvaient dans une ruelle minable qui semblait entièrement constituée de magasins consacrés à la magie noire. Celui qu'ils venaient de quitter, et dont l'enseigne portait le nom Barjow & Beurk, était le plus grand de tous. Drago en profita pour raconter à son père ce que l'oncle Vernon et la tante Pétunia avaient fait. Lucius Malefoy eut un air dégouté qui devait plus, Harry en était certain, au fait que son oncle et sa tante soient des moldus, qu'au fait qu'il était révolté de voir comment ils le traitaient.
– Je vois, grinça Mr Malefoy. Malheureusement, Drago, Harry n'ayant aucune autre famille, il ne peut pas quitter son oncle et sa tante, aussi abject soient-ils.
Harry soupira. Il s'en était douté.
Mr Malefoy le ramena sur le Chemin de Traverse et ils se rendirent à la boutique de Quidditch. Harry resta bouche bée devant la beauté des balais de courses au manche de bois lustré, aux brindilles soigneusement taillées, et il se rêva un instant pendant un match de Quidditch, virevoltant sur ce genre de balai. Drago, pour sa part, tentait de convaincre son père de lui acheter le dernier Nimbus 2001. Harry comprenait pourquoi. C'était un balai en ébène magnifique.
– On verra, Drago, marmonna son père qui consultait sa montre à gousset. Je suppose que Harry a des courses à faire.
Effectivement mais Harry aurait volontiers donné la moitié de son compte en banque pour ne plus avoir à faire à Mr Malefoy qu'il trouvait de plus en plus antipathique.
– Mr et Mrs Weasley doivent être inquiet, ajouta Harry. Je devrais être avec eux…
Lucius Malefoy eut un étrange rictus qui ressemblait plus à une grimace et qui était en tout point semblable à ce que faisait Rogue chaque fois qu'il apercevait Harry. Quelque chose à mi-chemin entre le dégout et la détestation. Harry se souvenait de la façon dont Drago avait parlé de la famille de Ron la première fois qu'ils s'étaient rencontrés : « Mon père m'a dit que tous les Weasley ont les cheveux roux, des taches de rousseur et beaucoup trop d'enfants pour pouvoir les nourrir. »
Harry décida de tenter une nouvelle approche avec Lucius Malefoy. Après tout, s'il voulait rester ami avec Drago, il avait plutôt intérêt à ne pas se faire détester par son père.
– Je suis vraiment désolé de ne pouvoir rester avec vous, Mr Malefoy, lança Harry d'un ton qu'il espéra convaincant. J'ai déjà beaucoup appris à vos côtés. Je n'ai pas eu la chance d'être élevé par des sorciers alors j'ai encore du mal à me sentir parfaitement à ma place ici…
– Je ne comprends pas pourquoi on t'oblige à vivre avec ces saletés de moldus, tempêta Drago. Papa, on ne peut pas le laisser là-bas !
– En effet, approuva Mr Malefoy en souriant à Harry. Croyez bien, Harry, que je ferais mon maximum pour que vos vacances d'été se fassent loin de ce genre de… personne.
Harry leur sourit, conscient qu'il venait de remporter une petite victoire face à Lucius Malefoy.
– Je t'avais dit que papa était génial, intervint Drago.
Son père posa une main affectueuse sur son épaule et Drago sembla aux anges. Harry soupira. Il n'y avait aucune bonne raison pour qu'il idolâtre ainsi son père mais peut-être que Harry se sentait si agacé car il était jaloux. Lui-même aurait aimé avoir ses deux parents auprès de lui.
– Peut-être que Harry pourra venir au Manoir l'été prochain, tenta Drago. Qu'il voit comment vivent les vrais sorciers.
– Nous verrons cela en temps voulu, Drago, mais ça ne ferait effectivement pas de mal à Harry de voir un peu plus de prestige.
Harry voulut répliquer qu'il préférait encore la chaleur du Terrier à la froideur qui semblait émaner du Manoir Malefoy mais il se contenta d'un sourire poli. Après tout, Lucius Malefoy ne voudrait certainement pas de Harry sous son toit, même si celui-ci lui donnait l'impression de l'admirer.
Fort heureusement, Mr Malefoy conclu qu'il était tard et qu'il faudrait rentrer. Il insista néanmoins pour raccompagner Harry auprès des Weasley prétextant qu'un enfant de douze ans n'a rien à faire seul et qu'un parent digne de ce nom devrait le savoir. Ils partirent donc à la recherche des Weasley et tombèrent sur Mr Weasley qui le cherchait près de la boutique de l'Apothicaire. Ginny, Fred et George étaient avec lui. Un peu plus loin, Mrs Weasley tenait une pile de livres entre ses mains et parlaient avec deux personnes que Harry ne connaissait pas mais qu'il identifia comme les parents d'Hermione.
– Harry ! s'exclama Mr Weasley. Tu vas bien ?
Harry opina mais Lucius Malefoy fut plus rapide que lui à répondre.
– Il serait temps de vous en préoccuper, Arthur, grinça-t-il. Après tout, cela ne fait qu'une heure que j'ai retrouvé Harry bien loin de là où il aurait dû être.
Mr Weasley et Mr Malefoy échangèrent un regard glacial et Drago sembla soudain bien plus mal à l'aise qu'une minute plus tôt. Il fit un sourire à Ron derrière le dos de son père mais celui-ci l'ignora superbement. Harry ne dit rien mais il se jura de dire à Mr Weasley que ce n'était pas grave du tout dès que les Malefoy seraient partis.
– On se revoit au Ministère, Arthur, murmura Lucius Malefoy de sa voix doucereuse et glaciale. Au revoir, Harry.
Drago salua de la main Ron et Harry puis croisa le regard d'Hermione tandis que son père l'entraînait par l'épaule.
– Tout va bien, Harry ? demanda alors Arthur, l'air soucieux.
– Je vais bien, répondit Harry chaleureusement. Mr Malefoy est quelqu'un de…
– Affreux ? suggéra Ginny.
– Allons, Ginny ! la réprimanda son père.
Il raconta à Mr Weasley l'étrange boutique où il avait atterri puis sa rencontre avec les Malefoy.
– L'Allée des Embrumes, conclu Mr Weasley. Un endroit fréquenté par les adeptes de la magie noire.
– Comme les Malefoy, enchaîna Fred.
Arthur Weasley soupira et essuya ses lunettes avec un pan de sa robe de sorcier. Il semblait chercher ses mots.
– Les enfants, dit-il à Harry et Ron, faites attentions avec Drago Malefoy. J'aimerai sincèrement qu'il ne devienne pas comme son père mais je ne veux pas non plus que vous deveniez comme lui, vous comprenez ? Drago agit comme son éducation le lui a dit et j'aime croire que vous avez été mieux élevé que ça. Tous les deux.
Ron hocha la tête et Harry pensa à quelque chose que Dumbledore lui avait dit avant l'été : « Harry, tu dois savoir que devenir ami avec Drago, quelqu'un qui aurait pu très facilement te haïr, est un acte admirable. Un acte qui a eu énormément de répercussion sur lui et qui, je le crois sincèrement, pourrait changer le cours des choses. Toutes nos actions ont des conséquences qui se répercutent à un point que nous n'imaginons pas parfois. ».
Harry décida de garder le conseil de Dumbledore en tête et de conserver son amitié avec Drago. Après tout, Drago n'était pas responsable des actes de son père.
Le 1er septembre à dix heures trente du matin, sur le quai de la gare 9 ¾, Hermione embrassa chaleureusement ses parents pendant de longues minutes. Puis, ses parents hissèrent sa lourde valise dans le Poudlard Express et l'enlacèrent une dernière fois avant qu'elle ne disparaissent dans un wagon.
Elle croisa Neville qui se faisait vertement réprimander par sa redoutable grand-mère, par la fenêtre, car il avait encore perdu son crapaud. Les jumeaux Weasley et Lee Jordan étaient en grande conversation avec Katie Bell et Angelina Jonhson mais elle ne vit aucune trace de Harry ou Ron. En revanche, elle vit Pansy Parkinson et Daphné Greengrass à qui elle fit un signe polit de la main à travers la vitre de leur compartiment. Finalement, elle trouva un endroit vide et s'y installa avant d'ouvrir la fenêtre pour saluer ses parents de la main.
A onze heure précise, le train quitta Londres dans un panache de fumée blanche. Hermione passa une demi-heure à lire Flâneries avec le Spectre de la mort de Gilderoy Lockhart puis elle ne put ignorer plus longtemps la sensation de solitude qui la tenaillait. Où étaient Harry et Ron ? Elle referma son livre d'un coup sec et s'apprêta à sortir quand Drago, Crabbe et Goyle entrèrent dans le compartiment.
– Tu n'aurais pas vu Harry et Ron ? demanda-t-il.
– Justement non, répondit Hermione. J'allais les chercher.
– Ils ne sont pas dans le wagon en tout cas, commenta Goyle la bouche pleine de Patacitrouille.
Il y eut un blanc pendant lequel tout le monde se sentit un peu gêné. Après tout, ils ne côtoyaient Hermione que parce qu'elle était amie avec Harry.
– Bon, on va retourner dans notre compartiment, lâcha finalement Drago. A tout à l'heure.
– A tout à l'heure, Hermione, la saluèrent Crabbe et Goyle.
Hermione se laissa retomber contre la banquette, l'estomac un peu remué. Elle attrapa sa robe de l'école qui dépassait de son sac et contempla la couleur verte des Serpentard en se demandant pourquoi diable est-ce qu'elle avait été répartie là.
Peu avant le déjeuner, Ginny Weasley, qui entrait en première année à l'école, entra dans son compartiment et resta avec elle tout le reste du voyage. Elle posa d'innombrables questions sur la Répartition, l'école, les maisons et les cours auxquelles Hermione se fit un plaisir de répondre.
Le Poudlard Express arriva à la gare de Pré-au-Lard sous une pluie fine et froide qui ruisselait sur les fenêtres des wagons et gelait les premiers élèves qui étaient sortis du train. Hermione laissa Ginny avec les autres premières années et s'enveloppa dans sa cape et son écharpe pour prendre une des carrioles qui les conduisit jusqu'au château. Le soleil était couché et la pluie s'intensifia sous une nuit noire, clapotant contre les vitres froides des carrioles et couvrant presque les bavardages de Pansy et Daphné. Elle ne voyait toujours aucune trace de Harry ou Ron.
Étrange, très étrange.
La chaleur de la Grande Salle enveloppa les élèves trempés jusqu'au dos qui poussèrent des exclamations de soulagement. Hermione s'installa à la table des Serpentard, près de la cheminée et épongea l'eau qui imbibait sa cape. Elle ne suivit que très distraitement la cérémonie de la Répartition, occupée à ressasser ses pensées, jusqu'à ce que ce soit le tour de Ginny Weasley.
« Serpentard ! »
Hermione releva la tête et lui sourit. Ginny, un peu ébranlée mais soulagée, s'installa à côté d'elle en souriant. Elle chercha ensuite vivement ses frères Percy, Fred et George du regard à la table des Gryffondor. Hermione fronça les sourcils en voyant les jumeaux échanger de l'argent, l'un des deux étant visiblement contrarié et l'autre ravi. A tous les coups, ils avaient parié qu'elle se retrouverait à Serpentard.
– Mais où est Harry ? demanda Drago lorsque le banquet commença.
Ça, Hermione n'en avait aucune idée.
– Tu as passé de bonnes vacances ? lui demanda Théodore, qui s'était installé à côté d'elle, en se servant du ragoût.
– Oui excellente, répondit-elle un peu distraite. Et toi ?
– Pas mal, je…
– Oh non, coupa Blaise en regardant vers la table des professeurs. Regardez qui sera notre professeur de Défense contre les Forces du Mal cette année.
Ils se tournèrent vers Gilderoy Lockhart, étincelant en robe turquoise, en grande conversation avec le professeur Chourave qui semblait passablement agacée.
– Je comprends mieux pourquoi on a dû acheter l'intégralité de ses livres, commenta Théodore en lançant un regard dédaigneux.
Hermione, qui aimait bien Lockhart, se tut et regretta l'absence de Harry et Ron. Elle avait beau faire tous les efforts possibles et avoir frôlé la mort avec Drago l'année dernière, elle n'avait aucun ami en dehors de Harry et Ron.
Elle termina le repas en parlant avec Ginny qui était visiblement soulagée d'avoir de la compagnie, puis elle se dirigea vers les cachots à la suite des autres Serpentard. Elle avait hâte de retrouver son lit chaud et le clapotis de l'eau du Lac Noir contre les fenêtres des dortoirs.
C'est alors qu'elle entendit une rumeur persistante enfler parmi la foule des élèves. Une rumeur des plus absurdes :
– … C'est Harry Potter ?
– Oui, dans un truc volant ?
Hermione haussa un sourcil. Qu'est-ce que c'était encore que ces bêtises ? Elle se dépêcha d'arriver dans la salle commune et retrouva ses deux idiots de meilleurs amis au milieu d'une foule plutôt stupéfaite. L'air gêné, ils tentaient d'échapper aux élèves.
– Qu'est-ce que c'est que ces histoires ? demanda Hermione avec mauvaise humeur.
Harry et Ron échangèrent un regard mi-amusé, mi-embarrassé et lui expliquèrent tout, depuis la voie 9 ¾ qui ne s'ouvrit pas jusqu'à leur périple à bord de la Ford Anglia bleue de Mr Weasley. Hermione était consternée mais pas autant qu'eux quand ils expliquèrent que Rogue avait failli s'étouffer de rage après avoir passé trente minutes à leur hurler dessus.
– Dumbledore nous a évité l'expulsion, expliqua Harry penaud, parce que je pense vraiment que Rogue nous aurait fait expulser.
– C'était totalement stupide, confirma Hermione d'un ton dur.
Elle trouvait leur décision d'arriver en voiture volante aussi idiote qu'irréfléchie mais quelque chose d'autre la titillait : le fait qu'ils aient vécu ça sans elle, en la laissant seule dans le Poudlard Express. Elle étouffa ce sentiment de jalousie et annonça d'un ton sec qu'elle montait se coucher en plantant là Harry et Ron qui rougissait jusqu'aux oreilles.
Note : Ce chapitre est un petit peu plus court mais à partir de là, il y aura enfin plus d'action !
Entre nous, si j'avais pu, j'aurais raconté l'histoire à partir du tome 2 mais ça aurait été idiot vu qu'une grosse partie de l'amitié entre Harry et Drago début la 1ère année...
A bientôt pour la suite !