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Warnings : violence, insultes, relation sexuelle non consentie.


Yorkshire, Angleterre, octobre 1914.

Violet soupira, elle se retrouvait seule avec seulement Helen et Abby. Elle avait reçu une lettre de Thomas la semaine dernière. Il allait bien, la bataille de la Marne avait été dure, mais il s'en était sorti. Malheureusement, James, un garçon de cuisine de Downton avait perdu la vie, à tout juste 18 ans. La vieille femme soupira, elle détestait tant cette situation, mais elle était heureuse que Thomas fusse sain et sauf. Violet gambergeait pas mal sur les derniers événements. Sybil venait souvent la voir. La brune arriva d'ailleurs au même moment, il était l'heure du thé. La jeune femme s'installa sur le canapé et regarda sa grand-mère

-Comment allez-vous aujourd'hui ?

-Très bien merci, et toi ?

-On fait aller, je me demandais, pouvez-vous m'apprendre à maîtriser ma magie ?

-Oui, j'imagine que c'est la meilleure solution.

-Vraiment ?

-Oui, les choses ont changé ici, mais je veux que tu me promette une chose.

-Laquelle ?

-Une fois que tu saura utiliser la magie, fais en sorte de ne jamais l'utiliser devant les Moldus.

-Je vous le promets, Grand-Mère .

-Parfait, dans ce cas je vais t'emmener à Londres, à un endroit qu'on appelle le Chemin de Traverse, là-bas tu pourras acheter ta propre baguette, ce sera plus pratique.

-C'est vrai, je peux avoir ma propre baguette ?

-Bien sûr.

Elle sourit et les deux jeunes femmes partirent par le premier train en partance pour la capitale. Sybil était très contente, Violet lui sourit, elle était si fière que sa petite-fille voulait apprendre à contrôler son don.


Londres, Angleterre, octobre 1914 :

Sybil était tout simplement hypnotisée par ce qui l'entourait. Elle n'arrivait pas à croire qu'il y avait une telle rue dans Londres. Les gens qui l'entouraient étaient incroyables, si différents d'elle qu'elle avait l'impression d'être sur une autre planète. Violet, de son côté, avait l'impression de se retrouver à la maison. Elle marchait à travers les allées comme si elle n'était jamais partie. Elle entra dans une boutique, suivie par sa petite-fille. Le vendeur se tourna et sourit :

-Mesdames bonjour... Oh mon dieu, Minerva McGonagall dans ma boutique, je n'en reviens pas ! C'est un privilège !

-Bonjour, je viens pour acheter une baguette à ma petite-fille. Ses pouvoirs viennent juste d'être découverts donc maintenant elle a besoin d'une baguette pour pouvoir commencer son apprentissage.

-Bien sûr, je vais vous trouver la baguette idéale !

Il partit dans son arrière-boutique et revint avec une baguette. Il présenta la boîte ouverte à la jeune femme. Sybil saisit la baguette et rien n'arriva. Le vendeur grimaça et alla chercher une autre boîte. Au bout de la quatrième, quelque-chose se passa enfin. Il y eut une lumière et Sybil écarquilla les yeux :

-Mais qu'est-ce que... ?

-La baguette choisit son sorcier ou sa sorcière. Cette baguette est en saule avec une plume de griffon, c'est de l'excellente qualité !

-Je n'en doute pas, en tout cas elle est magnifique !

Violet attrapa son porte-monnaie mais le vendeur leva la main :

-Non Madame, c'est un privilège pour moi de vous offrir cette baguette.

-Merci c'est très aimable à vous.

-Mais non c'est normal. Après tout, il y a bien longtemps que le monde magique se demande quand vous allez faire votre grand retour.

-C'est gentil à vous, mais j'ai fait ma vie parmi les Moldus, donc je ne peux pas revenir.

-Oui, mais avec cette guerre je pense que les choses vont changer. J'ai comme le pressentiment que les deux mondes vont devoir unir leurs forces.

Sybil sourit et elles rentrèrent à Downton. La brune était tellement contente, elle avait hâte de commencer son apprentissage. Violet la regarda :

-Alors nous allons commencer par la base, ma grande.

-Oui je vous écoute.

La jeune femme écouta sa grand-mère avec attention Violet lui expliquait les sorts basiques.


Somme, France, 1er juillet 1916.

Thomas était reclus dans une tranchée, il avait tellement peur. Ils venaient d'arriver sur le front en Picardie, il faisait un temps affreux et ils venaient d'essuyer les balles ennemies. Il avait tout juste eu le temps de courir pour sauter dans une tranchée Alliée. Il saisit d'une main tremblante son paquet de cigarettes dans sa poche et l'alluma avec difficulté, il tremblait tant. Il tira une énorme bouffée de sa cigarette, il avait les larmes aux yeux. Thomas ne s'était pas attendu à ça, alors qu'ils couraient pour attaquer, il avait vu tellement d'hommes se faire tuer. Il avait envie de vomir rien que d'y penser, il avait vu des hommes être coupés en deux, d'autres perdre simplement un membre. Il avait vu un jeune qui devait avoir à peine 16 ans, qui avait dû réussir à s'enrôler par un drôle de stratagème, à terre, ses boyaux dans les mains, sortis de son ventre. Thomas se mit à pleurer, les officiers hurlèrent de retourner à l'attaque. Le brun ferma les yeux, inspira et essaya de retrouver son courage. Il savait que ; de toute façon ;il n'avait pas d'autre choix que de sortir de là. Il vit alors Edward un peu plus loin. Le chauffeur lui sourit d'un air se voulant rassurant, même si Thomas pouvait bien voir que son amant était aussi terrorisé que lui. L'officier lança :

-A l'attaque !

Ils sortirent de la tranchée et commencèrent à courir. L'officier était à peine sorti de la tranchée qu'il se fit balayer par les tirs allemands. Thomas tira dans le tas, il avait trop peur pour viser. Après ça le brun tourna la tête et son cœur s'arrêta. Il vit Edward se prendre une balle en pleine tête. Thomas se mit à vomir, c'était la pire chose qui lui soit arrivée de sa vie, voir son amour mourir devant lui. Il attrapa une grenade qu'il avait à sa ceinture et la lança en direction de ses ennemis. Il n'avait plus rien à perdre, de toute façon. Un autre officier cria de se replier, et Thomas courut en direction de son amant, passant miraculeusement entre les balles. Il le souleva sur son épaule et courut dans la tranchée. Il regarda son amant et tapota sa joue :

-S'il te plaît réveille toi, Edward je t'en prie ne me laisse pas.

Bien évidemment son amant ne pouvait pas répondre mais Thomas ne voulait pas accepter l'idée qu'Edward était mort sans essayer de le réveiller. Évidemment c'était inutile et l'officier lança :

-Barrow inutile de t'acharner, il est mort mon gars. C'était un ami ?

-Oui, un ami proche. Nous travaillions ensembles.

-Il avait de la famille ?

-Non.

-Bon, bah désolé pour toi mon gars.

Il fallait emmener le corps hors de la tranchée pour ne pas qu'il apporte une épidémie au sein du régiment. Thomas se laissa tomber sur une caisse en bois et regarda le vide, il se sentait comme mort. Le brun attrapa du papier et un crayon et commença à écrire :

« Chère Violet, chère Sybil.

Je vous écris cette lettre commune car même le papier est rationné ici. C'est horrible d'être là, je... je viens de voir Edward mourir sous mes yeux. J'ai... j'ai l'impression d'être mort moi aussi, et j'ai l'impression que cette maudite guerre ne se terminera jamais ! Ça fait 2 ans que je patauge dans la boue des tranchées, et par miracle j'ai échappé aux maladies. Vous me manquez, j'aimerais tant retrouver le calme et la beauté de la maison. La servitude me manque, au moins je ne risquais pas ma vie à chaque instant ! J'ai attrapé des poux, je n'ai presque plus de cigarettes, et je n'arrive plus à dormir plus de deux heures par nuit depuis quasiment un an. Sybil, j'espère que vous maîtrisez bien la magie à présent, je vous envie ! Je suis sûre que vous faites une merveilleuse sorcière ! Violet, Minerva... je ne sais même plus comment vous appeler, tout se chamboule dans ma tête ! Quoi qu'il en soit, votre amulette fonctionne bien puisque je n'ai pas été blessé une seule fois. Si seulement j'étais blessé moi aussi, je pourrais rentrer... mais... de ce que j'ai vu, ici être blessé est synonyme d'être mort ou handicapé à vie. Certains ne sont pas blessés physiquement, mais certains sont rapatriés car ils sont pris de démence. C'est incroyable, certains hurlent alors qu'il ne se passe rien, certains tremblent et ne peuvent le contrôler, d'autres au contraire sont plongés dans un mutisme et un immobilisme étranges, comme si ils étaient vides de l'intérieur. Je pense que leurs cerveaux ont... grillés. J'ai si peur que ça m'arrive ! Je vous écris justement cette lettre pour penser à autre chose, pour ne pas ruminer la vue d'Edward mourant là juste sous mes yeux. J'ai hâte de revenir et de vous revoir, de sortir enfin de cet enfer sur Terre !

Je vous embrasse,

Thomas.

P.S : Nous étions la seule famille d'Edward... Je ne sais pas vraiment ce que ça signifie, ce que vous pourrez organiser ou non. Mais... au moins chérissez sa mémoire car c'était un homme bien. À très vite. »

Il écrivit rapidement l'adresse sur une enveloppe et la confia au « facteur » de la section. Thomas était au bout du rouleau, il détestait cette crasse, cette odeur de mort et de bien d'autres choses inavouables. Il se passa une main sur le visage, le brun était tellement las, il vivait un horrible cauchemar depuis son arrivée au front.


Yorkshire, Angleterre, fin juillet 1916.

Violet était en train de parfaire l'éducation magique de Sybil lorsque le facteur apporta une lettre du front. Les deux femmes prirent la lettre et la parcoururent. Sybil ne pouvait contenir ses larmes, Violet de son côté avait les yeux brillants mais elle se refusait à pleurer. Elle soupira :

-Il va falloir organiser des obsèques pour ce pauvre Edward.

-Oui... Il faut que je retourne à la maison Grand-Mère, je dois m'occuper des blessés.

-Je sais ma grande, je passerai tout à l'heure.

-Bien.

Violet essuya les larmes sur les joues de sa petite-fille :

-Soyons fortes Sybil.

-Oui Grand-Mère.

La brune serra sa grand-mère dans ses bras avant de partir. Violet posa une main sur son ventre lorsqu'elle fut seule, elle avait du mal à respirer. Elle était inquiète pour Thomas, mais surtout elle déplorait le bilan de cette bataille. Dès le premier jour, date à laquelle Thomas leur avait écrit, cinquante-huit mille anglais avaient été mis hors de combat donc dix-neuf mille deux cent quarante morts d'après les journaux. Ces chiffres faisaient froid dans le dos, comment une seule journée pouvait faire autant de pertes ?! Elle prit un thé bien sucré, car sa mère avait coutume de dire qu'un thé bien sucré pouvait chasser tous les maux, puis elle partit pour Dowton. L'immense demeure servait d'hôpital de fortune pour les blessés qui arrivaient en trop grand nombre pour l'hôpital du village. Violet aidait comme elle le pouvait, mais elle avait beaucoup de mal à affronter ces visions horribles. Tant d'hommes avaient été amputés d'une partie de leur corps, mais le pire étaient ceux dont le visage était recouvert de bandes. Pour eux, Violet savait qu'il n'y avait pas d'espoir, ils étaient défigurés, cette guerre n'avait pas jugé bon de leur prendre leur vie, mais elle la leur avait gâché malgré tout. Car un homme sans un bras ou sans une jambe pouvait peut-être essayer de retrouver une vie normale, mais un homme avec le visage ravagé ne pourrait pas. Il serait regardé et traité comme un monstre. Violet avait tant de peine pour eux, pour la plupart ils étaient si jeunes, ils ne méritaient pas cela !

Au bout de plusieurs heures, la famille Crawley se retrouva dans le salon pour manger quelque-chose car tous contribuaient à leur façon à cet effort de guerre. Violet décida d'en avoir le cœur net, car même Rosamund était venue prêter main forte pour quelques temps. Elle sortit sa baguette de son sac et la tendit à sa fille :

-Ne pose pas de questions, je vais simplement te demander de prendre ça dans ta main et de faire mouliner ton poignet.

La rousse ne comprit pas mais s'exécuta, elle savait à quel point il était préférable de ne pas contrarier Violet. Rien ne se passa. Violet hocha la tête et donna la baguette à Robert. Celui-ci fit le mouvement et brisa une tasse. La vieille femme hocha la tête et lorsque son fils voulu l'interroger elle leva la main :

-Chut un instant, Mary et Edith doivent essayer aussi.

Elle fit essayer cela à ses deux autres petites-filles mais aucune ne révéla de pouvoirs. Violet inspira :

-Je vais vous expliquer tout ne vous en faites pas. Et avant que vous ne disiez quoi que ce soit, sachez que je ne suis pas folle. Je suis une sorcière, il y a un monde magique qui existe mais dont vous n'avez pas conscience. Mon vrai prénom est Minerva et non Violet, mon défunt mari, que Dieu ait son âme, a trouvé plus judicieux de changer mon prénom qu'il trouvait trop excentrique. Patrick ne savait pas que j'avais des pouvoirs. Je n'aurais sûrement jamais parlé de ça si il y trois ans, Sybil n'avait pas révélé, sans le vouloir une capacité pour la magie. Robert, tu as cela en toi et j'en suis tellement fière, mais les filles, cela ne signifie pas que je ne suis pas fière de vous même si vous n'avez pas ce don. Vous êtes ce que l'on appelle des Moldus, ce sont les gens sans pouvoirs.

-Mère... c'est impossible voyons.

-Non, elle a raison.

Tout le monde tourna la tête vers Tom, qui était à présent fiancé à Sybil. L'irlandais se frotta la nuque avec embarras :

-Je... je suis un sorcier moi aussi. Et franchement, qui ne connaît pas Minerva McGonagall dans notre monde ? Tout ce qu'elle a dit est vrai, mais nous devons cacher notre vraie nature car les Moldus ont toujours eu peur des sorciers et des sorcières. Sybil, je suis très heureux de savoir que vous avez aussi des pouvoirs, mais ça ne me surprend pas le moins du monde.

Il lui sourit et soupira de soulagement :

-C'est si agréable de pouvoir l'avouer enfin ! J'avais peur de devoir garder le secret toute ma vie ! Minerva, si je peux vous appeler ainsi, je ne sais pas si vous le savez, mais beaucoup de sorciers ont rejoint les combats, malheureusement cela est le cas dans les deux camps. Alors... On peut dire que cette guerre est réellement mondiale puisqu'elle unit nos deux mondes dans une même bataille. Le Ministère de la Magie invite tous ceux dotés de pouvoirs à participer comme ils le peuvent à l'effort de guerre. Je sais que vous le faites avec Sybil en soignant les blessés, Lord Grantham, vous le faites en transformant votre demeure en hôpital provisoire, mais je sais qu'avant aujourd'hui vous n'aviez pas confiance d'être un sorcier.

-Et vous Tom, comment participez-vous ? Demanda Robert.

-Moi, je suis régulièrement en contact avec le monde magique, et je les aide à faire le lien avec les Moldus. Je suis un peu un... comment dire... un parlementaire pour les deux partis si je puis dire.

-Je vois...

-J'attends simplement que l'on me donne l'ordre d'aller sur le front. Dès qu'on me le dira je le ferai sans hésiter.

Sybil étouffa un sanglot, cette idée lui était tout bonnement insupportable. Tom la prit dans ses bras :

-Mais peut-être que ça n'arrivera jamais, après tout, je suis à un poste important puisque je suis le lien entre nos deux mondes.

-C'est pour ça que vous êtes arrivé comme chauffeur ?

-En effet.

Robert hocha la tête et Tom regarda Sybil :

-Ne sois pas inquiète, tout ira bien.

La brune hocha la tête, elle ne savait pas quoi faire. Violet regardait le couple en souriant, elle les trouvait très bien assortis, même si Tom n'était pas de leur rang. Elle savait que l'irlandais était un bon garçon, elle ne doutait pas qu'il rendrait sa petite-fille heureuse. Violet finit par rentrer chez elle, elle était fatiguée.


Somme, Picardie, France, 18 décembre 1916

Thomas soupira de soulagement, la bataille de la Somme était officiellement terminée. Les conditions climatiques étaient un vrai désastre depuis le 18 novembre, et Joffre venait enfin de renoncer à l'offensive, ils allaient donc pouvoir souffler un peu. Joffre avait annoncé que les soldats pourraient rentrer chez eux en permission pendant six jours, Thomas avait hâte de pouvoir rentrer en Angleterre. Il s'approcha de son commandant et demanda :

-Commandant, savons-nous combien de victimes à fait cette bataille ?

-On en estime environ quatre cent dix-neuf six cent cinquante-quatre rien que dans l'armée britannique. Mais je ne suis même pas sûr qu'on ait retrouvé le corps de tous les pauvres bougres qui ont perdu la vie dans cette boucherie !

Thomas sentit sa gorge se serrer, ces chiffres lui faisaient froid dans le dos. Et il ne pouvait s'empêcher de penser à Edward, il avait si mal d'avoir perdu son amant. Le commandant posa une main réconfortante sur l'épaule du brun :

-Je comprends votre douleur Barrow, j'ai moi-même perdu mon frère et mon fils aîné dans cette maudite bataille. Il faut nous dire qu'ils sont morts pour la liberté, ça n'apaise pas le chagrin, mais ça aide à digérer cette horreur. Si tout se passe comme prévu vous pourrez rentrer en permission dans deux jours.

-Pour ensuite partir où ?

-Je ne sais pas encore, nous verrons bien le moment venu. Pour l'instant vous allez retourner à la base, respirer un peu et préparer votre permission.

Thomas salua son supérieur et rejoignit le camion qui devait les ramener jusqu'au campement. Le brun était épuisé, il avait si mal dormi ces derniers temps. Il se passa une main dans les cheveux et s'alluma une cigarette. Il tourna la tête et vit un homme à côté de lui, un roux avec un bandage qui lui recouvrait un œil. Thomas arqua un sourcil et l'autre soupira :

-Éclat d'obus... Heureusement j'ai seulement perdu un œil ! Je dois remercier le Seigneur que ce ne soit pas plus grave !

-T'es bien courageux l'ami !

Thomas lui tendit une cigarette et l'autre l'accepta avec plaisir. Le brun alluma la cigarette du borgne et demanda :

-Tu t'appelles comment ?

- Gareth O'Riley, et toi ?

-Thomas Barrow, t'as quel âge le jeune ?

-J'ai 20 ans depuis hier, et toi ?

-J'en ai 28... depuis un moment.

Gareth sourit et ils fumèrent tranquillement pendant que le camion roulait. Le jeune roux lança :

-Je suis de Manchester, et toi ?

-Je viens du Yorkshire.

-Ah c'est joli par là-bas, j'y ai déjà été. Tu connais un peu Manchester ?

-Très mal je dois bien l'avouer. Tu vas rentrer en permission toi aussi ?

-Oui, j'ai hâte de retrouver ma fiancée ! Elle s'appelle Elizabeth, regarde.

Gareth sortit une photo de sa poche intérieure. Thomas observa la photo et hocha la tête en tirant la dernière bouffée de sa cigarette :

-Mignonne.

-Oui, elle est blonde avec de grands yeux verts, c'est la plus belle fille de Manchester pour sûr !

- Je n'en doute pas. J'espère que... ton œil ne sera pas un problème.

-Quand j'ai été envoyé sur le front elle m'a dit que chaque blessure ne me rendrait que plus beau !

-Bah tu as bien de la chance d'avoir une fiancée si compréhensive.

-Et toi, t'as une fiancée au pays ?

-Non.

-Oh... tu n'as pas trouvé la bonne ?

-Disons que c'est plus compliqué que ça.

-Tu préfères les hommes ? »

Thomas serra la mâchoire et passa une main dans ses cheveux en désordre :

-Oui, et si tu veux tout savoir l'homme que j'aimais est mort devant mes yeux dans cette maudite bataille !

-Je suis désolé l'ami, je n'imagine même pas à quel point ça doit être dur !

-C'est gentil.

-Je suis sûr que c'était un gars bien.

-En effet.

-Il s'appelait comment ?

-Edward.

-Ne perds pas espoir, avec le temps la douleur sera moins vive. J'ai perdu mon frère à notre arrivée à la bataille de la Marne. Tu te rends compte, nous sommes arrivés le 12 septembre le matin, mon frère s'est fait tué lors de la charge, et quelques heures plus tard, cette bataille était finie. Cette guerre est horrible, et j'espère qu'elle prendra vite fin !

-Je l'espère moi aussi.

Le camion s'arrêta à la base militaire. Thomas se dirigea vers le dortoir. Il partit aussitôt pour se laver, il en avait bien besoin. Il avait froid et il était plus sale qu'il ne l'avait jamais été. Alors qu'il était en train de se laver, la voix de Gareth lança derrière lui, le faisant sursauter :

-Depuis quand tu sais que tu préfères les hommes ?

-Euh... depuis que je suis en âge de comprendre ces choses-là, pourquoi ?

-Je me pose la question c'est tout, tu es le premier homosexuel que je rencontre et qui parle de ces choses-là.

-Ah...

-Oui, du coup je m'intéresse. Mais si je te dérange dis le moi, Elizabeth me dit toujours que je suis beaucoup trop curieux !

-C'est bon t'inquiète pas, je pense que j'aurais aussi des questions si nos rôles étais inversés.

-C'était quoi qui faisait le rôle de la femme ?

-Ça par contre, ça ne te regarde pas.

- Pourquoi ?

-Parce que.

-T'as peur que je te baise pédale ?

-Non, mais c'est personnel comme sujet. »

Gareth s'approcha, tout à coup il n'était plus le gentil rouquin du camion. Son œil visible brillait d'une lumière de haine :

-T'as cru que parce que j'ai plus qu'un œil j'ai pas vu comment tu me regardais tout à l'heure ?

-Je ne t'ai pas spécialement regardé, les roux c'est pas du tout ma tasse de thé.

-Ah oui ?

Gareth s'approcha et décocha un énorme coup de poing dans l'estomac de Thomas. Le brun se plia en deux en toussant, crachant un peu de sang au passage. Deux hommes grands et costauds arrivèrent :

-C'est lui la tapette dont tu nous as parlé, petit ?

-Oui c'est bien lui.

-Attends, on va voir si il aime toujours ça !

Un des hommes attrapa un bras de Thomas et le maintint. Gareth fit de même avec l'autre bras, ils le plaquèrent face au mur. Le troisième homme ricana, ce qui glaça le brun. Il essaya de se débattre de toutes ses forces mais les deux salauds qui le tenaient étaient bien trop forts pour lui, il était si épuisé. Alors qu'il continuait de se tortiller comme un dément pour se libérer de ces étreintes douloureuses, le troisième homme entra en lui sans ménagement, le faisant crier de douleur. Gareth lui donna un coup derrière la tête pour le faire taire. Thomas fut à moitié assommé, il sentait toutefois du sang couler le long de sa nuque, et cette atroce douleur tandis que l'autre continuait de le prendre violemment. Thomas sentit ses yeux rouler, il s'évanouit.


Le brun se réveilla un peu plus tard, il avait mal au crâne, mais encore plus aux fesses. Il cligna des yeux, mais la douleur était trop forte, il régurgita le peu qu'il avait mangé dans la journée. Il entendit une voix :

-Barrow tout va bien ?

C'était le commandant. Thomas se redressa tant bien que mal :

-Ça va aller mon commandant.

-Mais non voyons, vous avez une plaie à la tête et des contusions sur tout le corps... que s'est-il passé ?

Thomas se redressa et sentit une vive douleur au niveau de son flanc. Il releva le bras et grimaça de douleur, ces fumiers avaient gravé profondément dans sa peau le mot « pédale », sûrement avec un couteau ou un rasoir. Le brun ferma les yeux et soupira, il cicatrisait très mal, donc il savait qu'il porterait ce mot immonde sur sa peau jusqu'à son dernier souffle. Le commandant s'accroupit devant lui :

-Qui vous a fait ça Barrow ?

-Hum... Gareth O'Riley et deux malabars mais je ne connais pas leur nom.

-Ils seront punis pour ça. Ont-ils... abusé de vous ?

-Oui Commandant.

-Alors la punition sera d'autant plus forte. Ils n'ont pas à juger votre vie privée, j'en fais une affaire personnelle !

Thomas fronça les sourcils, il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, de plus il était frigorifié, il ne savait pas vraiment depuis combien de temps il était allongé sur le sol gelé. Toutefois son corps était plus blanc que d'habitude, il grelottait et ses membres étaient engourdis. En plein mois de décembre dans le Nord de la France il ne pouvait pas s'attendre à autre chose qu'à un froid glacial. Le commandant retira sa veste d'uniforme et la plaça sur les épaules du brun :

-Relevez vous, vous devez déjà avoir attrapé froid, mais ce n'est pas une raison pour aggraver les choses.

-Merci Commandant.

-Appelez moi Peter, s'il vous plaît.

-Mais...

-Quoi, parce que je suis commandant je ne suis pas un homme comme les autres ? Moi aussi j'ai mes faiblesses, comme tout le monde et... je crois que vous êtes l'une d'entre elles. »

Thomas écarquilla les yeux, il ne savait pas vraiment si il était mort, si il rêvait ou si il était dans la réalité. Quoi qu'il en soit il su qu'il était bien vivant car Peter déposa un baiser sur ses lèvres :

-Je ne laisserai aucun soldat vous faire du mal, je ne tolère pas que les hommes de notre propre camp se battent les uns avec les autres ! Reposez vous, vous partez pour l'Angleterre demain.

-Euh... d'accord.

Thomas voulut prendre sa serviette mais remarqua qu'elle avait disparue. Ses agresseurs avaient dû la lui prendre pour l'humilier un peu plus. Peter se passa une main sur la nuque :

-Ah... attendez moi là.

Il partit à grandes enjambées, laissant le brun perplexe. Thomas était réellement surpris de voir qu'un commandant pouvait être homosexuel. Il savait que le grade ne faisait pas l'homme, mais il trouvait cela surprenant malgré tout. Peter revint quelques minutes plus tard avec des vêtements propres qu'il lui tendit :

-Ce n'est pas que je ne trouve pas que vous avez de belles fesses, mais je pense qu'il serait plus... décent de sortir habillé.

Thomas ricana malgré lui mais fut pris d'une violente quinte de toux. Il avait attrapé froid, c'était plus que sûr à présent.


Yorkshire, Angleterre, 20 décembre 1916.

Sybil était chez sa grand-mère en train de prendre le thé lorsqu'une charrette s'arrêta devant la maison. C'était la charrette de Monsieur Higgins, un fermier du coin. Elle vit alors un homme descendre de la remorque et un sourire illumina son visage, c'était Thomas. La brune courut à l'extérieur et serra le brun dans ses bras. Thomas sourit et la serra fort à son tour, il était si heureux de la revoir. Sybil le prit par la main et l'attira à l'intérieur. Elle lança toute joyeuse :

-Grand-Mère regardez qui voilà !

-Oh Thomas ! Que je suis heureuse de vous voir !

Elle se leva et le prit dans ses bras. Le brun fut surpris, jamais Violet ne s'était montrée si familière par le passé. Il hésita un instant, puis referma ses bras autour d'elle lui aussi. La vieille femme recula et sourit :

-Vous allez bien ?

-On fait aller, merci.

Violet sonna et demanda qu'on apporte du thé. Elle le regarda :

«-Alors, pour combien de temps êtes-vous ici ?

-Je devrais repartir le 25 dans la journée.

-Je vois, c'est mieux que rien ! Je suis navrée qu'Edward ait perdu la vie, c'était un si gentil garçon.

-Je sais, je suis navré moi aussi.

-Qu'est-ce que vous ne nous dites pas ? Demanda Sybil.

-Rien. Répondit à la hâte Thomas en détournant les yeux.

-Thomas Barrow ne me forcez pas à vous faire un sort de vérité ? Menaça Violet.

Le brun soupira :

-A la fin de la bataille, il y a deux jours, des soldats m'ont coincé dans les douches et...

-Et ?

-Ils m'ont frappé pas mal et l'un d'eux m'a violé.

-Quelle horreur ! Mais ce sont des monstres !

-Tout va bien ne vous en faites pas. Je savais bien que je n'aurais pas dû me confier à ce maudit rouquin dans le camion !

-J'espère qu'il mourra dans une prochaine bataille !

-Sybil voyons, ce genre de chose se pense mais ne se dit pas à haute voix ! La réprimanda Violet.

-Désolée Grand-Mère, mais ça me révolte ce genre de comportement !

-Je sais, moi aussi. Dieu se chargera de les punir comme il se doit !

Le thé arriva enfin, et Thomas en était ravi. Il était toujours malade, et il savait que le breuvage lui ferait beaucoup de bien. Violet demanda après avoir bu une gorgée de sa tasse :

-Ils vous ont frappé vous dites ?

-Oui, j'ai des côtes brisées, c'est pour ça que ça siffle un peu quand je respire, j'ai de multiples hématomes, une plaie à l'arrière du crâne et... ils ont... comment dire ? Ils ont gravé une insulte dans ma peau à l'aide d'une lame quelconque.

-Puis-je la voir ?

-Euh...

-Je peux peut-être la soigner.

Thomas retira donc sa veste et sa chemise. Violet grimaça :

-Ce n'est pas distingué du tout de faire ce genre de choses !

Elle regarda Sybil et lui indiqua une liste d'ingrédients. La brune alla les chercher et Violet sourit doucement à Thomas :

-Je vais vous préparer un baume, ça fera disparaître la blessure durant la nuit.

-Vous en êtes sûre ?

-Bien évidemment ! Je refuse que vous restiez marqué par cette ignominie ! »

Thomas la remercia et Abby vint rajouter des bûches dans la cheminée. Elle regarda Thomas :

-Mon Dieu mais que s'est-il passé ?!

-Des imbéciles qui n'étaient pas d'accord avec ma vie privée apparemment.

-Mais tu dois avoir très mal !

-Ne t'inquiètes pas, je vais survivre.

Il lui fit un clin d'œil et elle partit. Sybil revint et Violet se dirigea vers un chaudron qu'elle fit léviter dans la cheminée. Elle ajouta les ingrédients un à un, prononça une formule et touilla la mixture. Elle se tourna vers Thomas :

-Il faut laisser reposer un peu, je vous l'appliquerai après le repas.

-D'accord.

-Vous allez voir, on va vous remplumer un peu ! Et vous allez dormir dans un bon lit douillet, vous allez reprendre des forces.

-C'est très gentil.

-Mais non c'est bien normal !

Elle lui sourit et ils continuèrent de prendre le thé, Thomas s'était rhabillé entre temps.


Le jour de Noël arriva. Thomas était heureux de le passer avec les Crawley. Il discutait joyeusement avec eux, il oubliait un peu la guerre chez Violet, car à Dowton, le hall et certaines pièces étaient remplies de blessés. Le baume de Violet avait parfaitement fonctionné, il n'avait plus la moindre marque. Sybil était en train de brosser ses longs cheveux bruns, Thomas était assis à côté d'elle. Elle lança :

-Je maîtrise un peu mieux la magie chaque jour, je suis tellement contente !

-C'est très bien que vous appreniez à exploiter ce don !

-Oui, et durant votre absence il s'est révélé que Père a des dons lui aussi, même si il refuse d'y croire. Et Tom nous a avoué qu'il est un sorcier et qu'il travaille avec le Ministère de la Magie.

-Vraiment ? Pourquoi les choses les plus intéressantes arrivent-elles toujours pendant mon absence ?!

-Je ne sais pas...

-De mon côté j'ai malheureusement perdu Edward mais... mon commandant, qui s'appelle Peter, est épris de moi. C'est lui qui m'a retrouvé après l'agression dans les douches et il a dit que les coupables seraient sévèrement punis. Ensuite il a dit que comme tout homme il avait ses faiblesses et que j'étais l'une d'entre elles. Juste après il m'a volé un baiser.

-Non ?!

-Si je vous jure ! C'était il y a quasiment une semaine et je suis encore sous le choc !

-Comment est-il ? Je veux tout savoir !

- Il est grand, musclé, les cheveux blonds, les yeux bleus très clairs, un nez légèrement en trompette. Il a des lèvres fines et une moustache parfaitement taillée.

-Il a l'air très séduisant !

-Il l'est, mais... Je ne peux pas déjà m'enticher d'un autre homme, Edward est décédé depuis si peu de temps !

-Je comprends... Prions pour que cette guerre se termine vite et que vous en sortiez tous les deux sains et saufs ! »

Thomas hocha la tête et Sybil continua de lui raconter les potins qu'il avait loupé. Elle terminait de se préparer pour le repas de Noël familial. Thomas repartait le lendemain, et aucun des deux bruns ne voulait le mentionner, ils étaient réellement très proches, et l'idée que Thomas retourne risquer sa vie les chagrinaient à un point inimaginable.


Quelque part en France, 11 novembre 1918.

Thomas était si heureux, il attrapa un papier et un crayon, commençant à écrire à toute vitesse :

« Ma très chère Sybil,

C'est avec une joie sans borne que je vous écris cette lettre ! C'est officiel, l'Allemagne va signer l'armistice, la guerre est terminée ! Je suis si heureux, je vais revenir auprès de vous ! J'ai été envoyé çà et là dans des batailles, mais heureusement je m'en suis bien sorti. Je me suis coupé sur une baïonnette alors que je courrais me réfugier, la plaie s'est infectée mais au final je m'en sors bien car j'ai été soigné avant que la gangrène ne me prenne ma jambe. Je boite un peu tout de même, mais rien de méchant, le docteur dit que quand la blessure sera totalement refermée et cicatrisée, alors le boitement disparaîtra. Peter est toujours en vie lui aussi, et il parle de venir avec moi dans le Yorkshire... Je pense que c'est le début d'une histoire d'amour, même si pour l'instant il ne s'est rien passé d'autre que ce baiser volé. J'espère que tout va bien de votre côté, qu'avec Tom ces fiançailles se concrétiseront bientôt par un mariage ! Ça me ferait très plaisir de fêter un tel événement à mon retour ! Je vous dit donc à très vite, je pense que mon retour dans notre chère Angleterre ne sautait tarder.

Sincèrement votre,

Thomas. »

Le brun donna sa lettre au facteur et se tourna vers Peter en souriant :

-Vous êtes sûr de vouloir venir dans le Yorkshire avec moi ?

-Bien sûr ! Et j'ai déjà dit qu'on pouvait se tutoyer. Après tout, si on se fréquente vraiment une fois en Angleterre, il serait plus commode de ne pas continuer à nous vouvoyer non ?

- Je ne sais pas... pour être commandant il faut être issu de bonne famille.

-Oui je suis fils de duc, mais ce n'est pas une raison ! Thomas je suis un homme avant tout, je suis fatigué que tu l'oublies aussi facilement ! »

Thomas ne put réprimer un sourire, Peter était vraiment très beau et il savait comment se rendre adorable. Il lui caressa la joue et ils firent leur paquetage, ils allaient bientôt pouvoir partir. Le brun avait hâte de rentrer à la maison, de voir ce qui s'était passé durant ces deux dernières années.


Yorkshire, Angleterre, fin novembre 1918.

Thomas respira l'air frais de la campagne et sourit. Il toqua à la porte et Abby vint ouvrir. Elle sourit et cria de joie :

-Madame c'est Thomas !

-Qu'il entre et vite !

Le brun sourit et entra dans la maison, Peter sur ses talons. Il entra dans le salon et sourit à Violet :

-Bonjour.

-Bonjour, comment allez-vous ?

-Très bien maintenant que cette guerre est terminée, et vous ?

-Pareillement. Qui est ce monsieur qui vous accompagne ?

-Je vous présente Peter Lincoln.

-Le fils du Duc Francis Lincoln ?

-Oui Madame, j'étais le commandant de Thomas pendant la guerre.

-Et à présent vous êtes son amant ?

-Hum... pas vraiment, mais j'espère que nous aurons une relation amoureuse prochainement en effet.

-Bien, c'est tout le mal que je vous souhaite mes enfants !

Thomas sourit et ils prirent le thé, discutant de tout et de rien. Le brun était heureux d'être revenu chez lui, il vit bientôt Sybil arriver :

-Thomas je n'arrive pas à y croire, vous êtes vraiment là !

-Oui en effet.

-Vous m'avez l'air en forme.

-Je le suis, je vous présente Peter. Peter je te présente Sybil.

Le blond sourit, les deux hommes s'étaient levés à l'arrivée de la brune. La jeune femme sourit :

-Enchantée, vous allez rester dans la région ?

-Je pense oui, vous savez quand on survit aux obus, au gaz moutarde et autres armes de la guerre, on reste avec les gens qu'on aime. En l'occurrence c'est Thomas.

-Et votre famille ?

-Ils vont bien, mais ils n'ont pas de nécessité que je rentre maintenant, je ne suis pas l'héritier direct. Mon père a réussi à ce que mon frère aîné, Andrew, ne soit pas envoyé à la guerre puisqu'il s'est marié en 1913 et sa femme était enceinte quand la guerre a été déclarée. Du coup c'est moi qui ait été envoyé là-bas.

-C'est... étrange.

-J'imagine que non, vous n'êtes que des filles, mais je pense que votre père aurait aussi agit ainsi si il avait eu un fils.

-Il a laissé son futur gendre aller là-bas.

-Vraiment ?

-Oui vraiment, pourtant c'est son héritier légitime.

Peter hocha la tête et ils continuèrent de discuter. Sybil s'était assise sur un fauteuil et discutait avec les autres. Violet était contente de voir à nouveau sa petite-fille et Thomas ensembles. Elle trouvait que ce monsieur Lincoln était un homme correct.


Yorkshire, Angleterre, 1919.

Sybil arriva chez Violet et sourit :

-Je vais me marier avec Tom, nous l'avons annoncé à mes parents ! Ils étaient un peu réticents, mais j'ai dit que si ils refusaient j'allais m'enfuir avec lui ! Papa a donc accepté, nous avons prévu de partir en Irlande avec Tom.

-Bien... félicitations ma grande.

Violet sourit à sa petite-fille :

-As-tu vu les journaux aujourd'hui ?

-Non, pourquoi il y avait quelque-chose d'important ?

-De primordial même !

Violet posa le journal et la brune écarquilla les yeux en voyant le gros titre « Un monde magique bien réel ! ». Sybil prit le journal et lut l'article. Il parlait de la découverte du monde magique, de l'aide qu'avaient apportés sorciers et sorcières pendant la guerre. Apparemment seuls les Alliés avaient eu l'aide de la magie, les Allemands n'avaient rien eu. Pourtant, Sybil avait apprit par sa grand-mère qu'il existait une communauté de sorciers et sorcières là-bas. Apparemment ils n'avaient pas voulu que les Moldus apprennent leur existence. L'article parlait donc de tout ça, et posaient beaucoup de question sur le fait qu'une aussi grande partie d'un pays soit ignorée. Sybil hocha la tête :

-C'est impressionnant, on dirait que maintenant personnes magiques et personnes ordinaires vont marcher main dans la main !

-Je l'espère, sinon ce serait vraiment dommage. Je ne veux pas que ces révélations lance une nouvelle chasse à la sorcière comme au Moyen-Age.

-Je comprends oui, j'ai peur moi aussi. Il est sûr que c'est inquiétant, après tout, moi aussi j'ai paniqué lorsque j'ai appris que j'avais des pouvoirs.

-Et c'est tout naturel, mais je ne veux pas qu'une nouvelle guerre se déclenche alors que celle-ci vient tout juste de se terminer !

-J'espère aussi que nous ne passerons pas par cela Grand-Mère, je l'espère de tout cœur. »

Elles continuèrent de discuter de tout ça, la brune se disait qu'elle était heureuse que le monde Moldu sache enfin à propos du monde magique, mais elle avait peur. Elle se disait que maintenant qu'elle allait se marier avec Tom il y avait de fortes chances qu'ils aient des enfants, et si ses enfants étaient sorciers et sorcières elle ne voulait pas qu'ils soient embêtés comme des créatures de foire. Violet la regarda :

-Je comprends ta crainte, mais il n'y a pas de raison pour que ça se passe mal ! De toute façon tu n'es pas encore mariée alors la question ne se pose pas, tu le sauras quand tu auras un enfant. D'ici là, les mentalités auront peut-être évoluer.

-Je crois les doigts Grand-Mère.

Thomas arriva, il avait été faire des achats pour Violet, il n'y avait plus vraiment besoin de domestiques à présent. Le brun continuait toutefois de s'occuper de Violet, il se moquait que ce ne soit pas comme avant, au moins il faisait la seule chose qu'il savait faire. Peter de son côté avait acheté une maison et y vivait sur les rentes qu'il touchait de l'armée et de sa famille. Il faisait quelques menus travaux quand Thomas avait besoin d'aide. Les deux hommes avaient trouvé une bonne harmonie, mais Thomas était inquiet, Sybil parlait de partir vivre en Irlande avec Tom, maintenant qu'elle avait la bénédiction de Robert. Le brun regarda la jeune femme :

-Vous êtes sûre de votre décision ?

-Bien sûr, c'est le pays natal de Tom, je trouve normal qu'on aille y vivre.

-Il s'est attiré des ennuis c'est ça ?

-Non, j'en ai simplement assez de vivre dans le passé. Les choses ont changé depuis la guerre mais mon père ne semble pas en avoir conscience ! J'en ai plus qu'assez, je veux vivre ma vie comme bon me semble.

-Mais il faut me promettre d'être prudente.

-C'est promis, je ne fait jamais rien d'irréfléchi.

-Vraiment ? Et ces escapades secrètes pour aller à des réunions politiques ? Ça vous a valu une blessure à la tête si je me souviens bien.

-C'est vrai... mais j'étais jeune, j'ai mûri depuis !

-Je n'en doute pas.

-Pendant la guerre, je me suis occupée des blessés, certains sont morts sous mes yeux alors je sais à quel point la vie est fragile.

-Je sais oui, moi aussi je sais que la vie ne tient réellement qu'à un fil.

La brune hocha la tête et frotta le bras de son ami :

-Toute cette barbarie était inutile si tu veux mon avis.

-Je suis bien d'accord mais malheureusement ils se fichent bien de notre avis.

-C'est ce qui me révolte !

Thoma sourit, il adorait la fougue de Sybil depuis toujours. Ils continuèrent de discuter puis la brune finit par partir. Elle ne l'avait pas dit mais elle avait prévu de s'enfuir avec Tom le soir même. Violet regarda Thomas une fois que Sybil fut sortie et demanda :

-Vous aussi vous savez qu'elle va s'enfuir avec lui n'est-ce pas ?

-Oui, c'est pour ça que je lui ai dit d'être prudente. Je veux qu'elle soit heureuse mais qu'elle ne prenne pas de risque pour cela.

-Moi non plus je ne le veux pas. J'espère que quand ses sœurs et ses parents l'apprendront, ils lui feront changer d'avis.

-Je l'espère moi aussi. »

Ils discutèrent puis la journée se termina. Le soir Thomas partit rejoindre Peter chez lui. Les gens du village avaient toujours du mal avec le principe de l'homosexualité et continuaient de parler dans leur coin. Toutefois, ils ne désapprouvaient plus ouvertement lorsqu'ils voyaient les deux hommes ensemble. Il fallait dire que les amants restaient tout de même discrets et sobres lorsqu'ils étaient en public, il savait que les mentalités ne pouvaient pas évoluer aussi vite.


Yorkshire, Angleterre, fin 1919.

Thomas était en train de faire du jardinage chez Peter lorsque le facteur lui apporta une lettre. Le brun le remercia et reconnu tout de suite la douce écriture de Sybil sur l'enveloppe. Il l'ouvrit et lu la lettre de sa meilleure amie :

« Cher Thomas,

Le mariage s'est très bien passé, nous étions en petit comité, c'était merveilleux. Tom est un mari doux et aimant, je suis vraiment heureuse avec lui. Le médecin m'a dit que j'étais enceinte, n'est-ce pas merveilleux ?! Tom veut que le futur enfant soit baptisé dans la tradition catholique et j'ai accepté parce que je l'aime plus que tout. Nous aimerions beaucoup que vous soyez le parrain de notre enfant à venir, après tout, vous êtes mon meilleur ami. Vous me manquez, mais Dublin est une belle ville et l'Irlande est un pays magnifique, je ne m'ennuie jamais ! J'ai aussi beaucoup de contact avec la communauté magique, ici à Dublin, les Moldus et les Sorciers vivent main dans la main, c'est fantastique ! J'aurais aimé que vous soyez là vous aussi, mais je pense que vous êtes mieux avec Peter dans votre maison. J'espère que tout se passe toujours bien entre vous, normalement je devrais bientôt revenir à Downton. J'espère aussi que Grand-Mère va bien, elle vous aime vraiment beaucoup et je trouve ça très bien, comme ça elle n'est pas totalement seule. Il faut que je vous laisse maintenant, Tom a besoin de moi.

Je vous embrasse.

Sybil. »

Thomas sourit avec tendresse, Sybil avait toujours été sa préférée et il était heureux que tout se passe bien pour elle là-bas. Il sentit deux mains se poser sur sa taille et un baiser atterrit sur sa nuque :

-Alors, que dit cette belle lettre ?

-Sybil et Tom vivent un mariage heureux, elle aime le pays, elle est enceinte et elle revient bientôt à Downton. Apparemment tout se passe bien dans le meilleur des monde.

-Tant mieux, c'est une fille bien.

-Son mari veut qu'ils baptisent leur enfant dans la tradition catholique et ils veulent que je sois le parrain.

-C'est merveilleux !

-Oui, et elle a appris à connaître la communauté magique, apparemment là-bas les deux mondes vivent main dans la main.

-Comme nous tu veux dire ?

-Plus ou moins, je te rappelle que moi je n'ai pas de pouvoirs, je suis un Cracmol.

-Et alors ? Tu n'es tout de même pas un Moldu comme moi, et ça ne m'empêcher pas de t'aimer !

-Je t'aime aussi Peter, mais je doute que ça arrive ouvertement ici.

-Tu savais que Madame Patmore était une Sorcière ?

-Non, qui te l'a dit ?!

-Je l'ai croisée l'autre jour, nous avons discuté et elle m'a dit qu'elle était soulagée de ne plus avoir à garder le secret.

-Je ne suis pas tellement surpris cela dit. Et toi tu n'es pas choqué d'avoir appris tout ça ?

-Non, vous êtes des êtres humains avant tout.

Il l'embrassa et Thomas se remis au jardinage pendant que Peter retournait à l'intérieur pour faire du ménage. Le brun était heureux dans ce petit quotidien, cette simplicité.


Yorkshire, Angleterre, février 1920.

Thomas rentrait de chez Violet lorsqu'il vit Sybil devant leur portail. Il sourit :

-Mais quelle bonne surprise !

-Vraiment ?

-Bien sûr ! Alors, je vois que le bébé pousse bien.

-En effet, j'approche du terme. Je suis contente de vous voir.

-Moi aussi, entrez.

Thomas l'emmena à l'intérieur et Peter sourit :

-Ah bonjour Sybil.

-Bonjour Peter, comment allez-vous ?

-Très bien, et vous ?

-Pareillement, je vais nous préparer du thé. »

Le blond s'éclipsa et Sybil prit la main de Thomas :

-Je suis tellement contente !

-Moi aussi.

-Alors, quoi de neuf par ici ?

-Pas grand-chose, Madame Patemore est une Sorcière.

-Je ne suis pas vraiment surprise, il suffisait de la voir en cuisine pour remarquer qu'elle maîtrisait la magie ! Et mon père, est-ce qu'il essaye d'utiliser son don ?

-Non, il refuse toujours de l'admettre et je pense que ça ne changera jamais.

-Je pense aussi, il est très buté quand il le veut.

-C'est vrai, mais je me demandais, pourquoi est-ce que vos pouvoirs se sont déclarés si tard ?

-J'en ai parlé avec mes amis du Ministère de la Magie l'autre fois, ils disent que c'est parce que je n'avais jamais su interpréter les signes. Comme chaque fois les signes arrivaient quand j'étais seule dans ma chambre, je pensais que c'était mon esprit qui me jouait des tours. De plus, ils disent que les pouvoirs se concrétisent réellement lorsqu'ils sont mis en relation avec un objet magique. Alors quand j'ai découvert la baguette de ma grand-mère avant la guerre c'était le déclic qu'il manquait.

-Je vois. Tout ce que j'espère c'est que votre bébé ne sera pas Cracmol.

-Même si c'était le cas on l'aimerait tout autant.

-C'est bien. Je suis honoré par votre vœux de faire de moi le parrain de votre enfant.

-Mais non voyons c'est normal. Je suis contente d'être venue ici en premier.

-Vous n'êtes pas encore allée à Dowton ou chez votre grand-mère ?

-Non, je voulais vous voir d'abord.

-C'est vraiment très gentil.

-Toutefois je dois y aller, mes parents vont m'attendre, je leur ai dit que j'arriverai aujourd'hui.

-D'accord, vous voulez que Peter vous conduise avec la voiture ?

-Non c'est gentil, j'ai un chauffeur qui m'attend un peu plus loin.

-Comme vous voulez, à bientôt alors.

-A bientôt.

Ils sourirent et la jeune femme partit. La brune partit et Thomas prit le thé avec Peter, ils voulaient se détendre un peu, ils étaient contents d'avoir vu la brune.


Quelques jours plus tard, Thomas était en visite chez Violet lorsqu'Andrew, un domestique de Downton arriva :

-Lady Sybil a accouchée!

-Oh... nous arrivons tout de suite ! »

Violet se leva et partit avec Thomas en direction de Downton, le brun conduisait la voiture. Il se gara devant l'immense bâtisse et ils entrèrent dans la maison. Sybil était dans sa chambre, elle se reposait. Violet demanda à son fils :

-Tout s'est bien passé ?

-A merveille, elle a une magnifique petite fille. Tom va arriver dès que possible, on lui a envoyé un télégramme. Il veut que l'enfant s'appelle Sybil Junior, je cite « pour qu'elle soit aussi belle que sa mère ».

-C'est une belle idée.

-Elle a fait quelques complications, mais finalement tout s'est arrangé.

-Vraiment ?

-Oui, vous pensez que c'est à cause de cette histoire de pouvoirs ?

-Je n'en ai aucune idée, est-ce que vous avez eu des pensées différentes de d'habitudes ?

-Oui, lorsque le docteur Clarkson m'a dit qu'elle avait des complications, j'ai souhaité plus que tout que ma fille s'en sorte. J'ai posé mes mains sur ses chevilles et sa tête puisqu'elle avait des migraines et les chevilles gonflées. Et par je ne sais quel miracle, ses chevilles ont dégonflé et les migraines ont cessé !

Robert avait les larmes aux yeux, il avait eu si peur pour sa fille. Violet le prit dans ses bras :

-Tout va bien, c'est terminé maintenant. Ce n'est pas un miracle, c'est la magie. Et je suis heureuse que tu l'ai eu, ça a sauvé Sybil. Car même si elle est Sorcière, ses pouvoirs seuls ne suffisaient pas à la guérir. Bravo Robert.

Elle sourit et Violet caressa la joue de sa petite-fille qui dormait à poings fermées. Elle demanda :

-Puis-je voir la petite ?

- Oui bien sûr.

Une nourrice arriva avec un bébé dans les bras. Violet en eut les larmes aux yeux, c'était un magnifique bébé. Elle caressa sa petite joue ronde incroyablement douce. Sybil murmura :

-Prenez-la , Grand-Mère.

-Non, mes bras n'ont plus la force. Par contre, son parrain veut peut-être la porter.

Ils sourirent et Thomas prit la petite dans ses bras. Sybil la regarda et le brun sentit une larme couler sur sa joue, il était si ému. Sybil sourit :

-Vous êtes beaux tous les deux, nous n'aurions pas pu choisir de meilleur parrain.

-J'en suis convaincu, lança Tom. J'ai transplanné dès que j'ai eu le télégramme.

Thomas lui tendit la petite. Tom prit le bébé dans ses bras avec précaution, il pleurait de bonheur :

«-Elle est parfaite, comme sa mère ! Je pense que Sybil Junior sera tout à fait approprié. Et toi ma chérie, ça va ?

-Oui ça va, j'ai eu des complications mais mon père m'a sauvée grâce à la magie en lui, même si il refuse de l'admettre.

Tom se tourna vers Robert :

-Merci beaucoup à vous, je ne peux pas vivre sans votre fille ! Merci du fond du cœur.

-Je ne pouvais pas me résoudre à voir ma fille souffrir sans rien faire, il fallait que j'essaye.

-Et vous avez brillamment réussi.

La famille resta donc là, à admirer la petite. Violet sortit une poupée de chiffon de son sac :

-Je l'ai faite moi-même... Enfin j'ai ensorcelé des baguettes qui ont tricoté la poupée mais c'est presque pareil.

-Tout à fait. sourit Tom.

-C'est de la laine magique, ça lui portera chance.

Violet posa la poupée près du petit poing du bébé. C'était un objet magiquee et une drôle de lueur brilla lorsque la petite attrapa le bras de la poupée. Sybil et Tom sourirent et s'embrassèrent, leur fille avait des pouvoirs. Violet hocha la tête :

-J'ai aussi un cadeau pour Marigold et George.

Elle avait fait une poupée pour la fille d'Edith et un personnage en bois pour le fils de Mary. Elle avait encore utilisé des matières magiques. Les deux enfants prirent les jouets et tous deux révélèrent également des pouvoirs lorsqu'ils furent en contact des objets magiques. Violet était tellement fière, elle regarda son fils :

-Alors Robert, la magie est-elle toujours une chose mauvaise qu'il faut ignorer ?

-Je dois avouer que le fait que mes trois petits-enfants en soient dotés me fait aimer de plus en plus ce drôle de don.

Violet sourit et regarda la famille qui était réunie, elle était heureuse, enfin. Sa vie de Sorcière lui avait manquée pendant si longtemps, mais à présent elle pouvait à nouveau la vivre au grand jour. Et elle voyait que les futures générations de la famille assuraient la relève magique. La vieille femme lança :

-J'aimerais, si ça ne dérange personne, qu'entre nous vous m'appeliez maintenant par mon vrai prénom : Minerva. Maintenant que la magie n'est plus un secret, je n'ai plus à garder cette fausse identité dans l'intimité. »

Tout le monde acquiesça, et ils laissèrent Sybil se reposer, la jeune femme commençait à s'endormir. Thomas regarda Tom :

-Je n'ai pas eu l'occasion de vous le dire avant, mais félicitations, vous avez une magnifique fille.

-Merci, et je suis heureux que vous ayez accepté d'être son parrain. Vous n'avez pas de pouvoirs mais vous n'en êtes pas moins cher à nos cœurs. Je pense que nous allons nous réinstaller à Downton, même si Sybil aime Dublin, je sens que le domaine lui manque. Et je pense qu'il est préférable que notre fille ne soit pas trop éloignée de son parrain.

-Ce serait formidable. Vous en avez parlé avec Sybil ?

-Pas encore, je comptais en parler avec Robert et Cora, pour être sûr que ça ne les dérangerait pas qu'on revienne. Et une fois que je serai fixé, j'en parlerai avec Sybil, en plus j'attends qu'elle reprenne des forces, elle vient de vivre une épreuve très difficile.

-Je suis bien d'accord. J'espère que tout se passera bien et que vous serez donc de retour parmi nous.

Les deux hommes sourirent et Thomas raccompagna Minerva chez elle. Celle-ci lui sourit :

« -Qui pourrait se rappeler qu'il y a encore deux ans la guerre faisait rage ?! Lorsque l'on voit un bébé venir au monde, on oublie toutes les mauvaises choses, on ne voit que le bonheur.

-C'est vrai.

-Et je veux que ce bonheur n'arrête jamais, pendant trop longtemps j'ai regretté mon passé, je ne veux pas que l'avenir qu'il me reste soit pareil. Je veux profiter pleinement de mes arrières-petits-enfants.

-Et vous le pourrez.

-Oui, et je suis heureuse que vous preniez soin de moi même si la domesticité a plus ou moins disparue.

-Je le fait car ça me plaît, et aussi parce que c'est la seule chose que je sais faire.

Minerva sourit, et dire que quelques années plus tôt ce jeune homme avait changé sa vie en la reconnaissant dans un monde ou personne ne la connaissait autrement que Violet Crawley comtesse douairière de Grantham. Minerva serait éternellement reconnaissante envers Thomas pour avoir été son confident lorsqu'elle avait voulu parlé de son passé, mais aussi pour être devenu le meilleur ami de Sybil. Jamais il n'avait jugé le fait que la jeune femme eusse des convictions politiques ni qu'elle eisse cette soif de modernité. Il avait bravement affronté la guerre, il en était revenu, et c'était comme si il n'était jamais parti, comme si il avait toujours fait partie de la famille. Minerva sourit à Thomas :

-Un thé bien sucré pour fêter la naissance de Sybil Junior ça vous tente ?

-C'est une excellente idée Minerva.

-Parfait, alors installons nous, Helen nous apportera ça au plus vite.

Minerva sonna la cloche et sourit, décidément, elle ne savait pas comment il avait fait, mais ce jeune Cracmol lui avait fait retrouvé goût à la vie. Minerva McGonagall n'était plus dérangée par ses rides ni par ses yeux moins rieurs. Elle était en paix, elle n'était plus qu'une seule et même personne qui pouvait parler de son passé à qui voulait l'entendre sans avoir à falsifier ses souvenirs. On avait même célébré officiellement le premier mariage entre un Sorcier et une Moldue. Bien sûr il y avait d'autres cas dans le passé, à commencé par son propre mariage, mais c'était le premier célébré depuis que les deux mondes s'étaient découverts. Car elle devait avouer que beaucoup de personnes dans le monde magique n'avaient jamais côtoyé de Moldus avant la guerre. Minerva sourit, elle n'était pas toujours amatrice de changement, mais celui qui avait soufflé sur elle depuis qu'elle avait rencontré Thomas était le meilleur changement qu'elle avait pu espérer. La vieille femme était sûre d'une chose : elle avait hâte que ses arrières-petits-enfants grandissent pour leur apprendre la magie, et elle savait que Thomas l'aiderait du mieux qu'il pourrait car il semblait la voir comme une mère spirituelle, et elle en était très heureuse, car elle était très attachée à lui elle aussi.


Fin.


Oui désolée, chronologiquement je ne suis peut-être pas tout à fait synchro au niveau des naissances, et j'ai pris quelques libertés sur comment l'histoire se déroule (hors dates de la guerre qui sont véridiques), j'espère que ça vous aura plu malgré tout !