Disclaimer : Pas à moi, Square Enix, tout ça tout ça.

Cette fic est écrite dans le cadre des 24h du FoF. Le prompt était Mettre les voiles, et l'OS a été écrit en envions une heure.

Il est tard, il doit restes quelques fautes que je corrigerai demain, mais sinon voilà un OS sur mes chouchous avec lesquelles je n'écris pas assez. C'est un peu bizarre, ça se veut plus ou moins poétique et ça se passe dans un futur hypothétique où Noct est devenu roi. Wala.

EDIT du 08/09/2020 : Comme j'en ai marre des OS qui traînent un peu partout sous mon profil, j'essaie de regrouper ceux que j'ai déjà écrits pour faire des recueils de ship. Donc cette fanfic est désormais un recueil Glad/Noct. Comme ça, je serai en paix avec mon côté maniaque pour deux jours au moins. Et j'en ai aussi profité pour corriger deux trois fautes qui traînaient par là.

Bonne lecture !


Insomnia l'insomnie

.

S'en aller. Il y a pensé tant de fois, Noctis ne les compte même plus.

Quitter le palais dans la nuit, sur la pointe des pieds, s'envoler, s'en aller.

Oublier.

Mais on ne peut pas oublier quand on est prince. On ne peut pas oublier quand on est roi. Surtout, on ne peut pas oublier quand on est élu.

S'en aller, il l'a sincèrement désiré. Un beau jour, disparaître. S'évader. A dix-sept ans, ne jamais rentrer du lycée. S'égarer dans les rues, par-delà le monde. Disparaître à jamais. Mourir, d'une certaine manière. Et ne plus exister.

A vingt ans, prendre la Régalia et décoller.

A vingt-quatre, se mêler à la foule et s'y évaporer.

A trente, dans un autre pays, s'inventer.

Mais aujourd'hui, il sait. Il sait que c'est impossible. Il sait qu'Insomnia a besoin d'un roi. Le monde d'un Elu. Et lui, ailleurs, qu'est-ce qu'il aurait bien fait, ailleurs ?

Alors, Noctis est resté. Par dépit. Faute de trouver le courage qu'il lui fallait, peut-être. Par défaut. Parce que les autres options n'étaient pas plus tentantes, finalement. Parce qu'au fond de lui, il savait qu'il le fallait. Qu'il ne pouvait partir. Alors, il ne lui restait plus qu'à rester.

Il a plié les voiles, rangé le bateau. Adieu la mer, adieu l'ailleurs. Adieu le futur qu'il n'aura jamais. Puisqu'il faut demeurer, alors adieu les rêves et l'espoir frivole d'un départ prémédité.

Il est resté. Il s'est marié. Près de lui Luna dort. En face, c'est la ville qui somnole sans jamais vraiment plonger. Insomnia. Insomnie. La ville qui ne dort jamais. Sa ville. Son pays. Ses terres et sa patrie. Il a tout donné, il n'est jamais parti.

Il est resté, auprès de ses amis. Chacun porte le vêtement de la garde royale. Chacun le défend, l'arme au poing. Chacun prêt à donner sa vie. Chacun tant un guerrier qu'un ami. Noctis se demande, parfois, s'il était parti, les aurait-il emmenés avec lui ? Non, il ne pense pas. Prompto peut-être, à la limite. Des potes égarés sur les terres d'Eos, avides de frissons et d'aventures. Mais Ignis, il l'aurait ramené par la peau des fesses pour les lui caler sur le trône. Gladio, n'en parlons pas. Et Gladio, est-ce qu'il aurait voulu partir sans Gladio ?

Non.

La réponse est claire, concise, toute trouvée. Il ne pouvait partir ni avec, ni sans Gladio. Alors il ne pouvait pas partir. Il est resté. Pas grave. Le monde a continué à tourner.

Gladio ne dort pas, lui non plus. Pas d'insomnie. Seulement, c'est son garde de nuit. Son gardien. Son bouclier. Il veille. Derrière sa porte, son arme au poing, il surveille. Noctis sait. Assis à sa fenêtre, dans le plus grand des silences, il écoute. Il pense. Il imagine, derrière le mur, un homme qui se tient là, debout, juste pour lui. Un homme qui donnerait sa vie. Un homme aux colères vives comme un feu d'artifice, un homme maladroit qui ne sait jamais consoler. Un homme né pour une route, une destinée. Un homme qui a accepté, et qui sert de bon cœur. Un homme fait pour servir. Un homme fait pour défendre. Un homme fait pour mourir. Pour lui.

Un homme qu'il a aimé. Qu'il aime.

Noctis aime Gladio. Alors, Noctis ne peut pas partir. C'est aussi simple que ça.

Derrière la porte, il guette. Tout doucement, le roi s'approche. Il appuie son dos contre le bâtant. Il écoute. Du silence. Rien. Le bois lui cache la respiration de l'autre. Il lui vole sa chaleur. Son image dure et calme. Ses tatouages. Son regard sans fond, plus noir que le ciel d'Insomnia qui ne dort pas. La porte lui prend tout. Elle les sépare. Et parce qu'elle est là, elle, eux ne seront jamais. Jamais un. Toujours deux. C'est comme ça. Un roi et une reine pour le pays.

Noctis aurait voulu. Il a même eu, un peu. Les regards hésitants pendant les entraînements, les effleurements. Les mains perdues. Les sourires retrouvés. Les remarques glissées. Tout en douceur, toujours en subtilité. Jamais rien de concret. Un voile léger. Un amour fantôme qui jouait entre. Un spectre. On ne peut pas saisir les spectres. On les observe seulement. On les voit apparaître, disparaître. Il est un fantôme qui tourne encore dans la tête du roi. Un fantôme qu'il n'étreindra jamais.

Il a accepté. Il s'est résigné. Il était prince. Il est roi. Il est Élu. Il ne peut qu'une seule chose. Monter sur le trône et chasser les ténèbres.

Il aurait voulu s'en aller, mettre les voiles. Fuir, adieu les responsabilités. Disparaître à jamais. Glisser hors des barreaux de la cage dorée. Mais il n'a pas pu. Il s'est résigné. Il s'est esquivé.

Il n'a jamais osé.

Il s'est trouvé des excuses, des milliers. Ignis, Gladio. La prophétie, les ténèbres. Son père dont la mort approchait si vite. Ses propres limites. Vivre dehors, comment faire ? Et si dehors c'était l'enfer ? Non, décidément, pas d'échappée. Pas d'envolée. La Régalia est restée au garage. Ses rêves, des mirages. Il ne poussa jamais les exaucer.

Des excuses, Noctis en a trouvé. Parce qu'au final, c'était plus simple de rester.

Plus simple que de supporter sa propre couardise. Plus simple que d'essayer de convaincre Gladio, Ignis, plus simple que de se faufiler derrière les murs et d'en assumer les conséquences. Plus simple que d'imaginer, loin d'ici, ce que le monde ferait sans lui.

Il a choisi la voie la plus simple. Le chemin le plus dur. Il a fait avec, toute sa vie. Et maintenant, collé contre cette porte, ses mains sur le bois frais, son esprit sans sommeil égaré, il sait. Il sait qu'au moment de sa mort, quand son temps sera écoulé, il ne lui restera qu'un regret.

Il aurait voulu s'en aller.


Voilà, j'espère que la lecture vous a plu ! Vos avis m'intriguent.

Bye !