Je me lance dans la traduction de cette merveilleuse histoire écrite par Frecklefrog (sur AO3), une histoire qui réchauffe le cœur et redonne le sourire. J'ai déjà les trois premiers chapitres en réserve, ils sont donc disponibles en même temps que celui-ci. Mais pour ce qui est de la suite, ce ne sera pas une publication régulière, comme pour une autre de mes traductions. Je publierai un chapitre dès qu'il aura été relu par ma bêta-lectrice, Yu, qui malgré le fait qu'elle ait beaucoup de mal a apprécier Mob psycho 100 a quand même accepté de m'aider ! (un ange cette fille, je vous le dis) Il n'y a quasiment pas de fanfiction en français pour ce fandom, alors j'essaye d'apporter ma pierre à l'édifice !

Pour ce qui est de l'image de couverture, il s'agit d'un très beau fanart réalisé par delicourse sur Tumblr (et delicourseart sur Twitter), qui m'a donné son feu vert pour utiliser son dessin, et que je remercie !

For Frecklefrog : Thanks a bunch for letting me post a translation of your story !

Voilà, voilà, bonne lecture !


Écrit par Frecklefrog

Mob plisse les yeux face à une feuille d'exercices d'additions de nombres décimaux. Cela ressemble à une addition normale, qu'il est capable de faire (bien que lentement) mais le fait d'avoir à se souvenir de la virgule rend d'une manière ou d'une autre les nombres beaucoup plus durs à assimiler que d'ordinaire. En arrière-plan, la voix animée de Reigen va et vient. Il est au téléphone avec quelqu'un, mais Mob n'est pas prêt à gaspiller de l'énergie pour comprendre individuellement les mots.

Une goutte de sueur coule le long de sa joue. Les nombres ont-ils toujours été aussi intimidants ?

Comme s'il est en mesure de sentir son désespoir, Reigen se lève magistralement et ferme son téléphone. « Mets-ça de côté, Mob, nous avons un client » dit-il, se dirigeant vers le petit bureau de Mob.

Mob le regarde avec précaution. « … Il y a vraiment un esprit cette fois ? » demande-t-il. Il travaille pour son maître depuis environ un an, et la majorité du temps il ne fait rien à part rester les bras croisés tandis que Reigen baratine à propos d'un esprit qu'il ne peut ni voir ni sentir. « J'ai des devoirs. »

« Évidemment qu'il y a un esprit. Il y a toujours un esprit, Mob, certains d'entre eux sont juste trop puissants pour que tu les voies, » répond Reigen, sans surprise, « Enfin bref, celui-là semble être parfait pour toi. Il fait flotter des choses dans les airs et effraye quelques uns des résidents d'un immeuble de l'autre côté de la ville. Simple comme bonjour, un bon entraînement. »

Mob hausse les épaules, parce que son maître a généralement raison à propos de ce genre de choses, et il est loin de finir ses exercices de maths de toute façon. Il est plutôt content de faire une pause, pour être franc.

Ils se rendent à l'immeuble hanté. C'est à l'autre bout de la ville, alors ils prennent le train, et Mob doit appeler sa mère pour qu'elle sache qu'il rentrera tard. Elle ne répond pas, mais il laisse un message sur le répondeur afin qu'elle ne s'inquiète pas.

« Tu sens quelque chose, Mob ? » demande Reigen, une main dans sa poche et l'autre montrant vaguement devant lui. L'immeuble a l'air ordinaire, si ce n'est un peu cher, fait de briques rouges et de plâtre crème. Il y a quelques arbres à l'extérieur, et Mob trouve cela joli. Il aime les arbres.

« Non, Maître, » dit Mob, ce qui n'est pas totalement vrai. Il sent- quelque chose. C'est radieux et animé, et cela enveloppe tout le dernier étage d'une lueur jaune. Mais ça ne ressemble pas à un esprit, alors il l'ignore.

Reigen ferme les yeux et acquiesce sagement, une main sur le menton. « Exact. Soit il se cache soit il est trop puissant pour toi- quoi qu'il en soit, nous allons l'exorciser. Pas vrai, Mob ? »

« Oui. » dit Mob.

Reigen tourne la tête d'un mouvement assuré et brusque et se met en route vers l'immeuble. Mob le suit, mais il y a un curieux insecte niché dans l'écorce de l'un des arbres auquel il s'arrête et l'observe un moment.

« Eh, Mob, » l'appelle Reigen depuis l'entrée du bâtiment. « Ne reste pas planté là. »

« Ah ! » s'exclame Mob d'une voix aiguë, se mettant droit comme un I avant de le rejoindre en trottant aussi vite que le peuvent ses petites jambes. « Désolé, Maître. »

« Est-ce que tu as trouvé l'esprit ? » demande Reigen, un sourcil prudemment levé. Il plisse les yeux vers l'arbre que Mob avait fixé il y a une minute, une grande main étalée sur la partie basse de son visage.

« Il y avait un insecte, » dit Mob, y jetant également un oeil. Il ne peut pas voir l'insecte d'ici, mais peut-être que Maître Reigen peut. Il a toutes sortes de pouvoirs intéressants.

L'autre sourcil de Reigen se lève à son tour, et il plisse les lèvres. « Parfois les esprits ressemblent à des insectes, » déclare-t-il, comme s'il donnait un sage conseil, « Es-tu certain que ce n'était qu'un insecte, Mob ? »

« C'était un insecte, » répète Mob, parce qu'il n'est pas vraiment sûr de ce qu'il devrait dire d'autre.

« … D'accord. On entre. » dit Reigen, tenant la porte afin que Mob puisse passer. « J'espère que tu es prêt à faire fondre quelques esprits. »

Mob essuie distraitement ses chaussures sur le sol. Il ne comprend toujours pas vraiment ce que Maître Reigen veut dire par « fondre », mais il vaut généralement mieux faire avec. Sinon il passe par un discours de quinze minutes qu'il n'a pas demandé dont il décrochera à la moitié.

Le client est une jeune femme dans la trentaine qui vit au dernier étage. Elle les accueille dans le rez-de-chaussé et décrit d'une voix tremblante le phénomène qui est à l'origine de sa détresse- d'étranges bruits dans la nuit, venant de l'appartement à côté du sien, des objets flottants, des portes et des fenêtres se fermant abruptement sans vent et personne ne se trouvant assez près pour le faire. Mob pense qu'elle exagère un peu, personnellement, mais il ne dit rien alors que Reigen la réconforte et lui assure qu'ils vont trouver l'esprit et l'exorciser.

« Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de réduction d'esprit, » dit-il, sa bouche se courbant allègrement d'un côté d'une manière qui permet de montrer toutes ses dents, « Garanti. »

Trouver l'esprit s'avère être compliqué, cependant. Mob n'arrive à sentir aucune énergie spirituelle dans l'immeuble, ce qui est presque encore plus étrange que d'en sentir une quantité anormale. Les esprits de bas niveau sont plus ou moins partout. En y repensant, le seul endroit où il a aussi peu senti d'esprits est sa propre maison.

Le dernier étage a encore cette curieuse aura radieuse, et Mob commence à se demander s'il s'agit d'un esprit, simplement un type d'esprit différent de ce qu'il a vu jusqu'à maintenant. Mais il n'arrive pas à trouver quoi que ce soit et Maître Reigen commence à s'impatienter, et quelque chose lui dit que ce n'est pas ce qu'il cherche.

Mais il y a quelque chose. Cela semble semblable à l'aura du dernier étage, mais plus concentré, plus fort, et cela bouge à travers l'immeuble. Mob se dit, étant donné qu'il s'agit de la seule chose qu'il peut sentir, que c'est probablement ce qu'ils recherchent.

« Il descend dans l'ascenseur, » dit Mob, ouvrant les yeux et regardant Reigen.

« Pourquoi un esprit utiliserait l'ascenseur ? » demande la cliente. Mob marque une pause. Il n'aurait jamais pensé à poser la question. Pourquoi un esprit utiliserait l'ascenseur ? Ne pourrait-il pas simplement passer à travers le sol ?

« Une excellente question, à laquelle j'ai une excellente réponse, » commence Reigen, appuyant ses propos d'une ribambelle de rapides mouvements de la main, « Voyez-vous, certains esprits, ah, se souviennent de ce qu'ils faisaient lorsqu'ils étaient encore en vie- c'est-à-dire, qu'ils ne réalisent pas qu'ils sont morts. Alors ils continueront les mêmes actions qu'ils effectuaient lorsqu'ils n'étaient pas morts. C'est pourquoi il y a des esprits qui passent à travers les murs, parce que les murs n'étaient pas là de leur vivant. »

Ah. C'est logique.

Ils suivent la présence au niveau inférieur, dans l'étage le plus bas et légèrement crasseux de l'immeuble. « Les sous-sols, » se plaint Reigen, ayant l'air curieusement nerveux alors que quelque chose ressemblant à un cafard glisse dans un coin, « Les esprits adorent les sous-sols. »

Mob ne dit rien qui montre qu'il n'est pas d'accord, mais Reigen continue à parler alors qu'ils ratissent la chaufferie, offrant des explications et des justifications qui passe par-dessus la tête de Mob. La présence qu'il a ressenti auparavant est proche, mais cela ne ressemble toujours pas à un esprit. Il fronce les sourcils. « Je pense que c'est dans l'autre pièce, » dit-il.

La bouche de Reigen se courbe en un grand sourire malicieux. « C'est exact, Mob, très bon- euh, technique pour sentir les autant que moi, bien sûr. Mais c'est très bien. Dépêchons-nous de le faire fondre avant qu'il y ait un cafard. »

Il y a un autre garçon dans la buanderie. Il a l'air d'avoir l'âge de Mob, avec une touffe de cheveux marron foncé et un t-shirt rose pétant. Derrière lui flotte un panier de vêtements qui semble plutôt lourd, entouré d'un cocon jaune-vert mouvant. Il est positionné d'une manière qui, s'il tombe, il atterrira directement sur lui. Ce qui, honnêtement, ne serait probablement pas suffisant pour le blesser gravement, mais cela ferait tout de même mal. Il est de dos.

« Petit, attention ! » crie Reigen.

Le garçon sursaute et se retourne. Le panier vacille instablement dans les airs.

« Vas-y, Mob, fonds-le ! » s'exclame Reigen, et Mob tend la main, déjà recouverte des disques bleus mouvants de son aura. Mais-

Mais il ne peut pas exorciser l'esprit, parce qu'il n'y en a pas, et le garçon le regarde avec de grands yeux bleus écarquillés. Sa main luit du même jaune que le panier.