Bonjour à tous ! Je tiens à m'excuser pour le retard que j'ai pris sur cette histoire. Entre la reprise de la prépa, la reprise d'autres activités et projets, je n'ai pas pu passer autant de temps que je le voulais sur l'histoire. Surtout que j'ai eu un gros problème au milieu de ce chapitre, n'arrivant pas à écrire le passage sur Harry. Je suis resté bloqué dessus pendant plusieurs semaines.

Je ne m'avance pas sur la date du prochain chapitre, en espérant qu'il ne se passe pas autant de temps que ce coup ci avant sa publication.

En tout cas, je vous remercie tous pour vos messages. Ça me fait très plaisir et surtout ça me remotive à essayer de passer ces problèmes d'écriture ! Merci à tous à les reviewers et bonne lecture !


Il ne comprit pas ce qui se passait, ni où il était. Il lui fallut un petit moment pour encaisser le choc. Finalement le pub qu'il avait traversé avait été une sorte de palier de décompression. Il continuait de plonger dans l'inconnu et l'extraordinaire.

Les réflexes de Mark le rappelèrent toutefois à l'ordre. Il ne put s'empêcher de s'apercevoir qu'il n'était pas habillé comme les gens dans la rue. Tous les piétons étaient vêtus de longues robes, certains portaient même des chapeaux pointus. Il s'était déjà fait la remarque dans le pub mais il ne pouvait pas sortir autant de l'ordinaire dans cette rue où il finirait par attirer tous les regards des curieux.

Il entra dans le premier magasin de vêtement qu'il vit et chercha à toute hâte une robe à sa taille dans la petite boutique.

Il vit alors les petites étiquettes indiquant les prix et comprit qu'il ne pourrait rien s'acheter avec les quelques billets qu'il détenait.

Maugréant dans sa barbe, il fut surpris par une femme d'âge mûr qui l'aborda avec un petit sourire amical. Elle était petite et replète de sorte que Mark avait son chapeau à hauteur d'yeux et qu'il devait légèrement baisser la tête pour la regarder.

-Bonjour monsieur, puis-je vous aider ?

-Eh bien, c'est-à-dire que…

-Il est rare de voir des moldus à cette époque de l'année sur le Chemin de Traverse, remarqua la vendeuse. D'ordinaire vous venez essentiellement pendant les vacances scolaires. Un premier enfant à Poudlard à qui il manquerait des robes ?

Mark ouvrit de grands yeux. Il n'avait pas compris. Une nouvelle fois il était confronté à ce langage dont certains mots lui échappaient.

-Euh… non…

La blonde haussa un sourcil et jeta un œil aux robes qu'il regardait juste avant.

-Vous souhaitez acheter une robe de sorcier ?

Cette fois ci, Mark bloqua toute réaction mais il sentit son cœur s'accélérer.

-Je voudrais acheter une robe en effet… C'est pour…

Il jeta un œil à travers la vitre et vit une jeune femme qui de l'autre côté de la rue installée à la terrasse d'un café. Il tenta le tout pour le tout et la désigna du menton à la vendeuse. Celle-ci eut un grand sourire.

-Oh je vois. Une demande est en approche et la famille de madame est de sang pur. Vous ne voulez pas faire mauvaise impression en vous présentant habillé comme un moldu. Excellente idée. Voyez-vous, j'ai moi-même aimé un moldu dans ma jeunesse… Il n'a pas fait les mêmes efforts que vous et ma famille ne l'a jamais accepté… Il a fini par me quitter après que… Peu importe. C'est très bien.

Elle se déplaça, lui jeta un nouveau coup d'œil et disparut dans un recoin du magasin. Mark souffla heureux de s'en être sorti. Elle revint quelque instant plus tard et lui présenta la robe qu'elle lui avait choisie. Une belle robe noire aux liserés pourpres qui, étonnement, lui plut.

-Je suis certain que vous ferez un malheur avec cette robe. Elle est assez sobre pour ne pas être ostentatoire. Pas besoin d'en faire trop. Sa famille sera sûrement heureuse que vous ayez pris la peine de vous habiller comme nous, il ne faut toutefois mieux ne pas trop en faire.

-Je suis navré mais je n'ai pas de quoi payer votre robe. Je n'ai que de l'argent… moldu, tenta t'il pensant avoir percé à jour le mystère entourant le mot qu'il avait, à plusieurs reprises, entendu.

Il sortit des billets de Livre Sterling.

Elle le regarda surprise, puis déplaça son regard sur la jeune femme dehors.

-C'est une surprise, la devança t'il. Je ne lui ai rien dit… Je pensais pouvoir échanger ma monnaie quelque part ou payer directement avec… C'est la première fois que… Je ne suis pas encore très au fait… Cela ne fait pas très longtemps…

Il essayait de noyer le poisson et de ne pas trop en dire pour ne pas se trahir.

-Ne vous inquiétez pas ! Le rassura immédiatement la vendeuse. Nous sommes habitués avec tous les parents qui viennent faire leurs courses pour la rentrée ou pour les vacances. Vous serez au point pour les prochaines fois et si jamais vous avez un petit qui devait aller à Poudlard. Je vous garde la robe de côté. Je vous conseille d'aller à Gringotts, c'est un peu plus loin. Vous ne pouvez pas rater la banque, c'est le plus grand bâtiment de tout le Chemin de Traverse, tout blanc. Allez vous renseigner auprès des gobelins, ils vous expliqueront comment tout cela fonctionne.

Mark remercia la petite femme et sortit du magasin en agissant comme s'il cherchait à se cacher du regard de l'inconnue de la terrasse. La vieille vendeuse souriait largement en le voyant partir de la sorte et Mark se félicita d'avoir choisi sa boutique. Elle lui avait été d'une aide précieuse sans même s'en rendre compte.

Une fois sorti, il se précipita dans la petite ruelle située à droite de la boutique et s'enfonça de façon à ne plus être vu depuis la rue. Il n'y avait ni boutique, ni passant dans cette ruelle, uniquement des portes de derrière des boutiques situées sur le chemin principal. Il s'agissait en réalité d'un cul de sac où Mark s'arrêta un instant pour faire le point de la situation.

Il ne parvenait pas à tout assimiler et surtout à tout accepter. La vendeuse lui avait parlé de sorcellerie. C'était l'unique explication qui permettait à tous les éléments de concorder. La blessure de son homme camouflée, les personnes sortant de nulle part, les services secrets sur l'affaire, les affiches bougeant seules, les murs se mettant à bouger seuls ou encore les géants dans les pubs.

Toutefois, c'était aussi la seule explication impossible. La magie n'existait pas. Tout le monde savait cela. Mark était passionné de littérature, plus jeune il avait dévoré des dizaines de romans d'aventures et de magie. Il avait souvent rêvé à l'existence des fées, des hobbits ou des elfes mais cela n'existait que dans les livres.

Seulement tout ce qu'il avait vu lors de cette dernière semaine, et encore plus lors de cette matinée rendait la chose envisageable. Après tout, il le voyait et le vivait et il ne pensait pas avoir l'imagination nécessaire pour concevoir qu'il était dans un rêve.

Un léger tournis le prit et il s'adossa à un mur.

Il devait prendre une décision. Revenir sur ses pas et essayer d'oublier tout cela pour reprendre le cours de sa vie ou explorer plus loin et tenter de découvrir ce monde qui vivait cacher du sien.

Il n'hésita pas plus de quelques secondes.

Il se dirigea jusqu'à ce que la vendeuse avait appelé le Chemin de Traverse et regarda des deux côtés. Sur sa gauche il voyait un peu plus loin le mur qui se transformait en arche pour rejoindre son monde. Sur sa droite il voyait apparaître au-dessus des autres bâtisses un immense édifice à la façade aussi blanche que la neige.

Baissant la tête, il s'élança à grand pas vers le bâtiment qui semblait fait d'ivoire.

OoOoOo

La suite des opérations se passa étonnement bien. Il avait croisé son premier gobelin et n'avait presque pas réagi. Du moins pas assez pour que ce dernier ne le prenne mal. Il avait pris place dans une queue derrière une sorcière avant de rencontrer le guichetier.

Ce dernier sans avoir été aimable avait visiblement l'habitude de s'occuper de client complétement perdu. Il avait pris les choses en main et avait changé les billets de Mark en diverses pièces. Il avait désormais une douzaine de grosses pièces dorées, la même quantité de pièces en argent et enfin une grosse dizaine de pièces en bronze.

Il avait échangé pour près de 100 livres Sterling et n'avait pas la moindre idée de ce que valait chacune de ces pièces.

Il avait remercié le gobelin et était ressorti sur le Chemin de Traverse où il avait rejoint le magasin de vêtement. Il s'était séparé de six pièces en or et de quelques pièces en bronze pour l'opération. Il estimait environ la dépense à 35 livres Sterling.

Quelques mètres plus loin, il avait de nouveau rejoint la petite ruelle où il avait pris le temps d'enfiler la robe. Celle-ci se passait par-dessus ses vêtements sans trop les laisser apparaître.

Lorsqu'il se glissa de nouveau sur le Chemin de Traverse, il se sentait plus à l'aise. Sa tenue était neuve et plus habillée que celles des personnes faisant leur course mais il était désormais dans le thème. Il ne craignait plus d'être trop facilement percé à jour.

Il passa ainsi la quasi-totalité de sa journée à flâner sur le Chemin de Traverse. Il avait depuis longtemps perdu la trace de Diego Calan et Eve Corals. A vrai dire, il ne s'en souciait plus. Il avait complétement oublié son enquête et le comment du pourquoi il se trouvait là.

Il était encore un peu perdu et désorienté. Il lui semblait qu'un pan entier de sa vie venait de s'écrouler. La magie existait.

Il avait eu du mal à se convaincre mais toutes les boutiques, les affiches, et même certaines démonstrations avaient fini par faire taire le doute.

Mark n'était pas un fou de shopping, quand il devait faire des courses, il était rapide et efficace afin de ne pas perdre trop de temps. Toutefois tout ce qu'il voyait l'intéressait et il ne voyait plus le temps passer.

Il était resté des heures dans une librairie dont il n'avait pas retenu le nom. Il avait acheté quelques ouvrages qui lui avaient semblé être nécessaire pour mieux comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux.

Il avait ensuite passé de longues minutes chez un apothicaire, puis dans une animalerie magique où il avait croisé des créatures qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Il avait hésité à pénétrer chez un fabriquant de baguettes magiques mais il avait craint d'être percé à jour. Il n'y avait pas beaucoup de client dans le magasin et Mark pressentait qu'il ne s'agissait pas d'un bien que l'on achetait régulièrement.

Il avait déniché un autre magasin de robes d'occasion où il avait acheté des robes noires plus simples.

Il avait ensuite passé une grande partie de son après-midi à s'extasier dans un magasin de farces et attrapes. Weasley, Farces pour sorciers facétieux. Le magasin était tenu par deux rouquins qui devaient être frères et dont l'aîné avait perdu une oreille.

Il n'était pas un grand amateur de farces mais Mark n'avait pu résister à pénétrer dans la boutique tant celle-ci attirait l'œil. Elle se démarquait de toutes les autres par des couleurs éclatantes, et des affiches qui clignotaient. Il n'avait rien acheté mais avait passé de longues minutes à observer les effets de chacune des farces sur les personnes qui se laissaient tenter.

Il avait fini par s'installer à une terrasse où il avait commandé une bièraubeurre. Il n'avait pas la moindre idée de ce que ce pouvait être mais le nom lui laissait à penser que cela devait se rapprocher de la bière moldu. Il avait alors commencé à lire La Philosophie du matérialiste : pourquoi les Moldus préfèrent ne rien savoir.

L'introduction lui avait permis de mieux comprendre la scission entre les deux mondes et les fameuses chasses aux sorcières du Moyen-Âge. Comme la plupart des jeunes moldus au cours de leurs études, il avait été effaré d'apprendre que des femmes avaient pu être brûlées vives pour sorcellerie. Il avait mis ça sur le manque de connaissance scientifique de l'époque et sur la prédominance de la religion dans la société. Il apprit ainsi que si les véritables sorcières n'avaient eu aucun mal à échapper aux bûchers, au point que l'une d'entre elle, Gwendoline la Fantasque s'était laissée attraper 47 fois, ce n'était pas le cas des pauvres moldues qui s'étaient faites condamner pour sorcellerie.

Il apprécia sa bièraubeurre qui n'était finalement que très peu alcoolisée et récupéra un exemplaire d'un journal appelé la Gazette du sorcier qui traînait sur la table voisine. Il redescendit ensuite le Chemin de Traverse où il s'arrêta dans quelques magasins qu'il n'avait pas fait à l'aller.

Il passa encore un bon moment dans le magasin de quidditch qui semblait être le sport principal chez les sorciers. Il ne vit que quelques affiches de joueurs chevauchant des balais mais cela suffit pour lui donner envie d'en savoir plus. Il admira ainsi les balais de courses présents dans la boutique avec son œil de profane avant de rejoindre le mur où se formait l'arche.

Il n'eut pas à s'inquiéter pour son retour, l'arche étant ouverte au moment où il arrivait. Il traversa rapidement le pub où l'odeur d'alcool s'était accrue depuis la fin de matinée et il retrouva le Londres moldu. Dans la rue, il enleva rapidement sa robe qu'il porta sur son bras. Il ressemblait un peu aux avocats qu'il croisait parfois dans le cadre de son métier.

Le chemin du retour jusqu'à sa voiture, puis jusqu'à chez lui, lui parut très rapide tant il était perdu dans ses pensées et dans la magie de sa journée.

Il s'assit sur un des tabourets du bar en posant sa robe et les livres achetés sur le siège d'à côté. Il se prépara rapidement des pâtes pour le repas du soir. Il n'avait pas pris le temps de manger le midi et s'était contenté d'une bièraubeurre en fin d'après-midi, il ne ressentait que maintenant son estomac criant famine.

Une fois le repas rapidement expédié, il se posa dans son canapé et se plongea dans les livres qu'il avait achetés. Il découvrit ainsi petit à petit l'histoire de la magie avec le livre du même nom, mais aussi au travers de celle-ci la création de Poudlard, une école de sorcellerie britannique, ou encore la création du quidditch.

Il ne s'arrêta de lire qu'une fois le dernier livre fini. Il regarda alors pour la première fois l'heure qu'il était. Il fixa sans comprendre l'horloge qui lui indiquait 4h36. Il jeta un regard dehors pour s'assurer qu'elle n'était pas tombée en panne mais s'aperçut qu'il était bien en plein milieu de la nuit. Il n'avait littéralement pas dormi de la nuit.

Il hésita sur la marche à suivre.

Il était désormais persuadé que le fameux MI13 qui lui avait volé son enquête n'était en réalité que des sorciers venus récupérer l'un des leurs. Il avait appris dans le premier ouvrage, la philosophie du matérialisme : Pourquoi les moldus préfèrent ne rien savoir, que certains moldus haut placés comme le premier ministre étaient au courant de l'existence de la sorcellerie.

Il n'y avait plus aucun doute sur le fait que les services secrets n'avaient en réalité pas le moindre rapport avec son enquête. Son chef lui avait bien dit que les autres services secrets ne connaissaient pas ce MI13. Tout se mettait en place d'une façon parfaitement logique. L'absence d'existence de Diego Calan dans leur registre, les personnes disparaissant dans un coin, l'absence de marque sur le corps. Cela expliquait aussi l'amnésie de Richard, ce dernier avait dû subir un sort lui ayant fait occulter son autopsie.

Non tout était parfaitement clair. Sauf que Mark n'avait pas retrouvé, pour autant, le meurtrier de son homme. Seulement son enquête se complexifiait, il ne pouvait plus rien faire dans le cadre de ses fonctions. Il n'avait aucune autorité dans le monde magique et il ne voyait pas comment il pourrait mener à bien son enquête. Il hésita à abandonner. Après tout, il venait de faire une fabuleuse découverte, il pouvait très bien se contenter de profiter de ce monde qu'il n'aurait jamais dû connaître. Il pouvait lâcher prise, les policiers sorciers se débrouilleraient très bien tout seuls.

Il se rappela soudain que son homme avait été tué par une arme à feu, or d'après tout ce qu'il venait de lire, les sorciers n'avaient pas d'armes à feu. Ils combattaient avec leur baguette magique. Sa victime avait donc été tuée de leur côté du mur et très certainement par un non sorcier.

Il ne pouvait pas lâcher. Il devait savoir.

Il vit alors sur le tabouret du bar où il avait posé ses affaires, le bout du journal qu'il avait pris avant de rentrer du Chemin de traverse. Il se leva et s'en saisit en espérant que les journaux sorciers parleraient de son affaire.

La Gazette du Sorcier, qui comme si son nom ne suffisait pas pour le prouver, avait des photos qui bougeaient pour orner chacun de ses articles. Mark survola la première page qui était consacrée à la reprise du championnat de quidditch. La photo principale donnait une idée assez précise du déroulement d'une partie et Mark souhaita instantanément assister à un match.

Oubliant momentanément son enquête, Mark tourna les pages et commença à lire les articles relatifs au sport des sorciers. Le journaliste faisait un état des lieux de chacune des équipes du championnat, de leurs ambitions, de leurs forces mais aussi de leurs faiblesses supposées. Divers journalistes et consultants faisaient leur pronostic pour la saison.

Bien que ne connaissant rien au sport, à ses athlètes ou à son championnat, il lut l'intégralité des articles jusqu'à tomber sur un petit encart dans l'article réservé à l'équipe des harpies de Holyhead. Il s'agissait d'une équipe exclusivement composée de joueuses dont l'une d'entre elles était mise en avant.

L'article présentait la nouvelle titulaire des harpies qui venait d'intégrer l'équipe première après deux années où elle avait été le plus souvent remplaçante. Ginny Weasley, aussi connue pour être la petite amie du Survivant, Harry Potter comme le précisait le journaliste.

La photo qui ornait l'article représentait une jeune fille rousse d'à peine vingt ans qui semblait très énervée. Elle était dans une rue et cherchait à cacher un jeune homme derrière lui. Un jeune homme aux cheveux noirs ébouriffés avec une légère cicatrice sur le front qui jetait de temps à autre un regard par-dessus l'épaule de celle qui semblait être sa compagne. Un jeune homme que Mark connaissait. Il l'avait vu dans le couloir chez Richard le jour où le corps de sa victime avait été pris par les « services secrets ».

Harry Potter.

Il connaissait ce nom. Il l'avait déjà lu dans l'après-midi. Le Survivant. Il ne se rappelait plus exactement ce qu'il avait lu sur lui. Il reprit ses bouquins et chercha son nom dans l'index de ces derniers. Il relut tout ce qu'il y avait à savoir sur lui.

S'il voulait reprendre son enquête, il lui faudrait retrouver celui qui lui avait pris l'affaire.


-Bon Potter, entendit Harry alors même qu'il venait de s'installer à son bureau. Va falloir avancer dans cette affaire. On a une grosse semaine qui nous attend.

-Qu'est-ce qu'on fait ?

-On va essayer d'avoir des infos à Gringotts.

-Ah bon ? Ils nous répondent maintenant ?

-Non mais faut tenter notre chance, l'affaire est d'importance… Je me suis dit pendant le week end, qu'il pouvait très bien y avoir une affaire d'argent derrière tout ça.

-Ah oui ? Pourquoi ?

-Je ne sais pas… le poker peut être… Mais c'est un bon mobile pour tuer, il suffisait que l'un d'eux lui doive de l'argent et qu'il ne puisse pas rembourser.

-Ses amis ? Avec une arme à feu moldu ?

-Je ne sais pas Potter. Mais il faut qu'on avance et de toute façon il faut qu'on s'intéresse plus longuement aux comptes de la famille. Sa femme nous a dit que tout allait bien mais au final si c'est elle qui en cause…

-Oui de toute façon, faut le faire pour pas qu'on puisse nous reprocher quoi que ce soit, mais je doute qu'on trouve quelque chose en rapport avec madame Travis.

Danwin haussa les épaules fatalistes.

-Pour le moment, on n'a pas d'autres pistes et je me vois mal chercher un meurtrier chez les moldus sans le moindre indice. Ils sont bien trop nombreux…

Harry acquiesça. Il était difficile de faire quoi que ce soit pour le moment dans cette enquête. Ils n'avaient rien hormis un meurtre commis par une arme moldue. Leur seule possibilité était de se pencher autant que possible sur la vie privée de Stanley Davis en espérant que son meurtre avait un lien avec cette dernière et qu'il n'était pas la simple victime d'un coup du sort.

-J'ai un contact à Gringotts, tu veux que je voie avec lui ? Je ne suis pas franchement en odeur de sainteté là-bas et j'aimerai éviter qu'ils nous disent non uniquement pour ça… Peut-être qu'il pourra se débrouiller pour nous sortir l'info.

-Ok, je te laisse le contacter dans un premier temps mais on s'y déplacera en cas de refus. On ne peut pas se permettre de laisser une quelconque piste de côté.

Harry acquiesça.

Il prit sa plume et commença à rédiger un mot pour Bill Weasley lui demandant de se retrouver sur le Chemin de Traverse pour déjeuner.

Il voyait régulièrement le frère de Ginny les week-ends où l'ensemble de la famille se retrouvait au Terrier mais il n'avait pas vu ce dernier la veille lors du repas dominical.

Il envoya le message par note volante à la volière du ministère en indiquant bien le destinataire.

Dans l'attente de la réponse, il reprit l'ensemble de ses notes sur l'affaire en cours. Il les relut en espérant que quelque chose leur avait échappé. Il arrivait parfois que la solution soit bien plus simple que tout ce qu'ils avaient pu imaginer.

Son entreprise ne fut toutefois pas couronnée de succès. Il n'y avait rien dans le dossier qui ressemble au début d'une piste. Il reprit les lettres de menace qu'ils avaient récupérées à Balai Magazine.

Il n'y avait pas grand-chose à en tirer. La plupart provenait visiblement de personnes différentes. Il remarqua toutefois qu'une demi-douzaine de lettres se ressemblait sur la forme et sur le fond. Elles étaient toutes rédigées à base de mots découpés dans différents magazines. Le contenu était violent et son auteur s'il ne menaçait pas le journaliste directement lui souhaitait un certain nombre de malheurs pour lui et sa famille.

Les lettres étaient espacées de plusieurs semaines les unes des autres et s'étalaient sur plusieurs années. Heureusement pour Harry, Stanley Travis avait noté sur les lettres la date de chacune des réceptions. C'était un bon réflexe à avoir dans ce genre de situation de menace par courrier. Ainsi en cas de saisie des services de police, ces derniers auraient le maximum d'information à leur disposition.

Harry eut une intuition et nota les différentes dates avant de quitter le QG.

Lorsqu'il revint un peu plus tard dans la matinée, Danwin l'attendait à son bureau.

-Des news ? Lui demanda l'auror alors qu'Harry jetait son dossier sur le plan de travail.

-Pour Gringotts ?

Harry regarda autour de lui et visa une note qui flottait à proximité de son bureau.

Il la déplia et sourit.

-C'est bon, j'ai rendez-vous ce midi. Tu viens manger avec nous ? Je te raconte en route ce que je suis allé chercher.

Danwin acquiesça et Harry se saisit de sa cape.

Ils traversèrent les couloirs du Ministère en direction de la plateforme de transplanage.

-J'ai regardé de plus près les lettres de menace.

-Tu m'avais pourtant fait remarquer qu'il y avait peu de chance pour que ça vienne de là. Notre homme a été tué par une balle de pistolet moldu… Peu de chance qu'un supporter de quidditch ait ce genre d'engin.

-Ouais mais comme tu me l'as rappelé, on ne mène pas une enquête sur des probabilités… Et surtout je n'avais rien à faire en attendant ce midi.

Ils rentrèrent dans l'ascenseur où par chance ils se retrouvèrent seuls. Harry poursuivit :

-J'ai remarqué qu'une personne en particulier en voulait pas mal à notre gars. Plusieurs lettres provenaient du même expéditeur, même style, même format, même contenu… En revanche les dates étaient assez espacées et je me suis demandé si ça ne correspondrait pas à des évènements des matchs de la ligue.

-Bonne idée.

-Du coup je suis allé au Département des jeux et sports magiques pour récupérer les résultats des matchs ayant eu lieu juste avant la réception des lettres. Après avoir regardé de plus près je me suis rendu compte que les lettres parvenaient toujours après des défaites des Vagabonds de Wington. J'ai choppé les numéros de Balai Magazine qui précédaient les lettres et à chaque fois Stanley Travis avait écrit sur le match des Vagabonds. Je pense donc que ces lettres sont l'œuvre d'un supporter un peu trop sensible aux critiques sur son équipe.

-Bien joué Potter.

Harry se transforma rapidement juste avant que les portes ne s'ouvrent sur le hall principal. Il ne le faisait pas toujours dans le Ministère où la plupart des gens avait maintenant l'habitude de le croiser dans les couloirs et savait qu'il travaillait pour le service des aurors. Toutefois le hall pouvait être fréquenté par des personnes étrangères au Ministère et il préférait ne pas prendre de risque.

-C'est une piste même si je ne pense pas qu'elle nous mène à notre tueur. Mais je ne veux rien écarter sans être sûr… Après tout, les nés-moldus peuvent très bien être des grands supporters de quidditch.

-Oui mais tu as raison, je ne pense que des critiques journalistiques soient de natures à faire naître des idées de meurtres même j'ai les plus extrémistes des fans.

Ils atteignirent la zone de transplanage du Ministère et disparurent ensemble.

Quelques minutes plus tard, Harry poussait la porte d'une petite brasserie du Chemin de Traverse à proximité de Gringotts. Il aperçut immédiatement la chevelure rousse de Bill Weasley qui était déjà installé à une table dans un coin du restaurant.

Il annula les charmes pour dévoiler sa véritable identité avant de les remettre en place avant que quelqu'un ne s'en aperçoive.

Il salua l'aîné de la fratrie Weasley et le présenta à son mentor.

-Bill je te présente Andrew Danwin, l'auror en charge de ma formation. Danwin je te présente Bill Weasley, conjureur de sort chez Gringotts.

-Enchanté, salua Bill en serrant la main de l'auror.

-De même.

Après quelques échanges de banalités et après qu'ils aient commandé pour leur repas, Harry en vint aux choses sérieuses.

-Bill, tu es le seul sorcier que je connaisse qui ait un tant soit peu la confiance des gobelins. J'ai besoin de savoir si tu pourrais nous donner un coup de main sur une enquête.

-Oula, la dernière fois que tu m'as demandé de l'aide par rapport aux gobelins, ça s'est fini avec le cambriolage de Gringotts, rigola Bill son sourire déformant les grandes marques de griffures qu'il portait au visage.

-Oui… C'est justement pour ça que je n'ose pas faire la demande moi-même.

-Clairement ton nom donne des boutons aux gobelins avec qui je travaille. Je t'avoue que je suis assez heureux que les gobelins ne lisent pas les journaux sorciers. Je ne suis pas certain que les gobelins apprécient de savoir que j'ai leur pire cauchemar comme beau-frère.

Le sourire du rouquin fit rougir Harry sous l'œil interrogatif de Danwin.

-Oui… Je ne pensais pas que la Gazette ferait dans le sensationnalisme people… J'ai déjà assez à faire avec Sorcière Hebdo.

Bill rigola franchement.

-On n'a pas tous les mêmes problèmes, fit-il avec un clin d'œil. Bon du coup que puis-je faire pour vous ?

-On n'a besoin d'avoir l'état des comptes d'un sorcier qui a été retrouvé mort du côté moldu, fit Harry.

Il nota le haussement de sourcil de Danwin mais il enchaîna.

-C'est une enquête d'une grande importance et on n'a besoin d'une réponse rapide. On ne peut pas se permettre de passer par la voie classique et attendre plusieurs mois avant que les gobelins ne daignent nous répondre… Surtout que leur réponse est souvent assez légère… Là on a besoin d'entrer dans les détails.

-Tu sais que je ne suis que conjureur de sort Harry, je n'ai pas accès aux livres de compte ou aux voûtes.

-Tu n'as pas moyen d'avoir des infos ? Je ne sais pas avec un gobelin que tu aurais à la bonne ? Je sais que tu es la personne la plus proche des gobelins qui puisse exister ou presque.

Bill prit un temps avant de répondre.

-Sans dire que j'ai des amis, je pense avoir tissé certains liens avec les gobelins au cours de ces années passées avec eux. Je peux essayer de fouiner un peu mais je ne te promets rien.

-Super, merci Bill.

-Tu me remercieras si je te trouve quelque chose.

Danwin prit alors la parole.

-Je me permets d'ajouter que tout cela doit rester confidentiel, cette enquête est d'une importance considérable et nous ne pouvons-nous permettre la moindre erreur.

-Je n'ai aucun doute sur la discrétion de Bill, répondit Harry. Il a toujours été là quand j'ai eu besoin de lui et il a dû garder des secrets bien plus importants que cela.

Bill acquiesça et compléta.

-Je peux vous assurer que je me ferai le plus discret possible dans mes recherches et que je ne dévoilerai aucune information sur votre enquête. Je n'ai pas franchement de sympathie pour les journalistes et encore moins depuis qu'ils prennent ma sœur pour cible.

Danwin acquiesça et tendit un petit morceau de parchemin à Bill sur lequel était noté l'essentiel des choses à savoir sur Stanley Taylor pour que le conjureur de sorts puisse mener sa petite enquête.


Merci à tous de m'avoir lu jusqu'au bout ! N'hésitez pas à laisser un message !
A très vite j'espère !