Titre : Snape family

Rating : T

Disclaimer : Rien est à moi. (Je prône un disclaimer efficace)

Statut : Terminée bien sûr (14 chapitres)

Résumé : Personne à Poudlard n'aurait pu imaginer que les professeurs avaient une famille. Personne n'aurait pu imaginer que Snape avait une famille. Personne n'aurait pu imaginer que cette famille apporterait une romance bien particulière à Poudlard. Slash, Het et tout le tralala.

NdA: Je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est que cette histoire est en attente de publication depuis longtemps. J'essaie de me débarrasser de tout ce qui traîne x) J'espère que cette histoire vous plaira.

Bêta : Merci à Pauu-Aya d'avoir corrigé cette histoire en intégralité. Alors qu'elle s'occupe déjà de ADM et de Merline, sans parler de ses propres fics (qui ne doivent pas beaucoup avancer du coup à cause de moi...) Merci merci merci !


Chapitre 1

Le grand Albus Dumbledore s'était levé dans sa magnifique - selon lui - robe aubergine à pois orange et scrutait la pièce. Son regard était si brillant qu'il pouvait défier le plus réussi des Lumos. Le directeur surplombait la Grande Salle et une aura de puissance mais aussi de confiance enivrait son public. Lorsqu'il posa ses yeux bienveillants sur son auditoire, tout le monde put y voir une bonne dose de malice, ce qui terrifia la plupart des élèves.

C'était de notoriété publique qu'Albus avait des idées loufoques, qu'il avait une perception unique de la vie et chacun avait déjà fait les frais de ses idées. Un génie ou un fou ? Beaucoup se posaient encore la question.

Evidemment, tous admiraient cet homme qui avait à de maintes reprises, prouvé sa force et sa valeur, se dressant contre les mages noirs les plus féroces. Personne ne pouvait lui tenir tête, sauf peut-être McGonagall et Snape. La guerre qui faisait rage au dehors n'avait pas faibli et alors que les élèves avaient surtout envie de s'enfermer dans leur tristesse, le directeur les forçait à penser à autre chose, à rire, à rester insouciant.

Le plus terrifiant pour les élèves à ce moment précis, n'était pourtant pas le sourire d'Albus Dumbledore. Non, le fait doublement troublant était que la répartition des premières années avait eu lieu, mais que le Professeur McGonagall n'avait pas rangé le choixpeau comme d'habitude et que tous les autres professeurs étaient debouts, attendant apparemment quelque chose.

Harry, assis sur son banc à sa place habituelle entre Hermione et Ron, attendait fébrilement ce que le directeur allait annoncer. Il ne se sentait pas très bien, comme à chaque fois qu'il revenait de vacances. Les deux mois chez son oncle et sa tante avaient été éreintants et il voulait simplement manger avant d'aller se coucher dans un lit confortable dont les ressorts ne lacéreraient pas son dos. Les cours de sa sixième année commenceraient le lendemain et la dernière nuit qu'il avait passée chez les Dursley, ils ne l'avaient pas laissé dormir plus de trois heures. Il avait dû ranger l'abri de jardin qui était encombré d'un bric à brac inimaginable et, évidemment, sans un bruit. Il avait réveillé Vernon une fois lorsque la pelle était tombée d'une hauteur de presque deux mètres, directement dans la brouette. Vernon était descendu et Harry avait pris un violent coup derrière la tête sans aucune explication et s'en souvenait encore.

« Qu'est ce que le vieux fou a encore inventé… » grommela Ron à ses côtés.

« Ne sois pas insultant Ronald, » répondit Hermione dans un chuchotement furieux. « N'as-tu donc aucun respect pour notre directeur ?! »

« Si, bien sûr ! Mais je te rappelle qu'il a parfois des idées tordues ! Tiens, et si je cachais la pierre philosophale avec un chien à trois têtes dans une école bourrée de gamin ? Tiens, et si j'organisais le tournoi des trois sorciers dans cette même école ? » singea grossièrement le rouquin.

« Il est puissant mais pas devin, » siffla Hermione. « Et puis- »

« Chut, » la coupa Harry lorsqu'il vit que Dumbledore allait enfin prendre la parole.

« Mes chers enfants, » commença joyeusement le directeur, avant de reprendre un air plus grave. « Comme vous le savez certainement, peu avant les vacances d'été, Voldemort est revenu. »

Le nom du Seigneur des Ténèbres, plus que l'affirmation de son retour, jeta un froid dans la Grande Salle qui, quelques secondes auparavant, bourdonnait encore des retrouvailles entre les étudiants. Le Professeur Dumbledore reprit :

« Au cours d'un communiqué avec la presse, tous les professeurs ici présents m'ont prêté allégeance et ont promis de défendre l'école avec autant de force qu'ils le pourraient. »

« Comme si Snape… » maugréa Ron.

« Chut ! » le coupa immédiatement Hermione, levant les yeux au ciel.

« Nous avons appris pendant les vacances que Voldemort avait été furieux face à cette démarche et avait prévu de se venger. Ainsi, nous avons pris la décision de rapatrier toutes les familles de vos bien-aimés professeurs au sein du château. »

Un brouhaha indécent s'éleva de part et d'autre de la salle et ramena ainsi le sourire aux lèvres du Professeur Dumbledore.

« Je suppose que vous imaginiez vos professeurs comme des êtres asexués mais il n'en est rien, » gloussa le directeur. « La plupart du personnel de cet établissement à une vie de famille et vous aurez l'honneur et le privilège d'en être les témoins cette année. Nous allons accueillir les familles dans une aile spéciale et ceux qui en émettront le souhait pourront prendre les repas en notre compagnie, les autres resteront dans leurs quartiers. Les enfants en âge d'être intégrés à Poudlard le seront. Certains étaient éduqués à domicile, d'autres viennent d'autres écoles. Je vous demanderai de bien vouloir ne pas importuner les familles que vous pourrez croiser dans les couloirs et d'accueillir chaleureusement les nouveaux élèves. »

Le brouhaha s'intensifia et le directeur les fit taire avec un sourire indulgent. Il fit signe aux professeurs de s'asseoir et ils s'exécutèrent, sauf Madame Balbbling qui resta debout, les yeux fixés sur la porte.

« Je vous présente donc, Monsieur Numen Babbling, époux de votre professeur d'Étude de Runes, et leur fille Asterope, » dit Dumbledore en applaudissant joyeusement.

Les portes s'ouvrirent pour laisser passer un homme élégant d'une quarantaine d'année, vêtu d'un costume sorcier noir et gris. Il avait l'air sévère et strict, mais ses yeux s'adoucirent lorsqu'ils tombèrent sur la petite femme replète qui leur souriait. Derrière lui, une jeune fille d'environ treize ans, portant une jolie robe bleu clair attachée par un gros noeud blanc sur le devant, suivait docilement. Elle semblait avoir l'élégance de son père et la douceur de sa mère. Elle était blonde et ses joues étaient délicatement bombées de ses rondeurs d'enfants.

Ils furent accueillis par des applaudissements timides d'élèves, peu certain de savoir comment réagir. C'était une avalanche de nouvelles qui leur tombait dessus avant même d'avoir pris leur repas.

La jeune fille s'approcha du tabouret et salua le Professeur McGonagall qui lui sourit gentiment.

« Miss Babbling a étudié en France à Beauxbâtons, où elle s'était installée avec son père. Elle rejoindra les troisièmes années de la maison choisie par le Choixpeau, » annonça le Professeur Dumbledore.

Asterope s'assit sur le tabouret et l'artefact ancien fut posé sur sa tête. Ils n'eurent pas longtemps à attendre avant que le Choixpeau ne s'écrie :

« SERDAIGLE ! »

Après une seconde de silence, la table des Serdaigles se mit à applaudir joyeusement, se levant, sifflant, retrouvant enfin l'enthousiasme de la répartition. Les élèves de troisièmes années s'écartèrent de leur banc pour laisser une place à la jeune fille qui, avec un sourire timide, salua tout le monde avant de s'asseoir. Son père contourna la table des professeurs et s'installa au côté de son épouse qui lui prit tendrement la main.

Dumbledore s'éclaircit un moment la gorge et reprit la parole, regardant les élèves qui commençaient à réaliser ce qui se passait et qui prenaient déjà des paris sur qui aurait une famille et qui n'en aurait pas :

« Maintenant, le moment est venu pour Lumina Solis, la compagne de Madame Bibine, votre professeur de vol, de faire son entrée, accompagnée de leur fille Hellen. »

Un véritable tonnerre d'applaudissements retentit maintenant de la part des élèves. Certains étaient surpris que leur professeur soit avec une femme et non un homme, d'autres murmuraient qu'ils le savaient, mais tous furent heureux et même émus pour certain, lorsqu'ils virent une femme franchir les portes, tenant fermement contre elle une enfant de quatre ans à peine.

La jeune femme avait la peau matte, les cheveux bruns et des yeux noisette pétillants de joies, elle semblait rayonner alors qu'elle embrassait le sommet du crâne de sa petite fille blottie dans son giron. Elle avança rapidement vers sa compagne pour l'embrasser chastement sous les applaudissements ininterrompus.

Beaucoup d'élèves se rendirent compte à cet instant que ce devait être une étape difficile pour leurs professeurs que de s'ouvrir à ce point à leurs élèves, ainsi, ils redoublèrent d'enthousiasme.

« Je vois que vous êtes sortis de votre torpeur et ça fait plaisir à voir, » gloussa le directeur. « Nous accueillons maintenant, Monsieur Armant Burbage, l'époux de votre professeur d'étude des moldus. »

Les applaudissements reprirent de plus belle lorsqu'un homme d'une soixantaine d'année franchit les portes de la Grande Salle. Il avait les cheveux gris et des rides sur le visage, un embonpoint certain et un sourire charmeur. Il semblait venir d'un autre siècle avec sa robe sorcière marron et sa lavallière. Il s'installa à côté de son épouse et regarda poliment le directeur qui le salua avant de reprendre :

« Voici ensuite le tour de la compagne de Firenze, Biénor, qui se joindra à nous exceptionnellement pour cette soirée mais que vous risquez de ne pas apercevoir par la suite. »

Cette fois-ci, un bruit distinct de sabot perturba le silence de la salle et sous les yeux surpris, entra dans la pièce une jeune centaure. Elle ne regardait que le sol alors qu'elle avançait entre les tables, rougissant timidement. Sa robe était couleur fauve, mouchetée de blanc, elle avait des longs cheveux blonds et semblait gênée par le débardeur qu'elle portait pour cacher sa poitrine généreuse. Elle se déplaça sous les applaudissements de plus en plus bruyants pour s'installer à table - à l'endroit où il n'y avait pas de chaises - à côté de son compagnon qui la regardait les yeux pleins de tendresse.

« Merci d'accueillir maintenant Eole Flitwick, l'épouse de votre professeur de sortilège, accompagnée de leur fils Corvus qui étudiait à Koldovstoretz, il entrera en cinquième année. »

Les portes s'ouvrirent à nouveau pour laisser passer une femme de taille moyenne, elle était plutôt ronde et avait les cheveux bruns. Elle portait une jupe et des collants, avec une paire de bottines à talon et un pull à col roulé. Derrière elle, un jeune homme au cheveux noirs paraissant jovial et rieur, suivait d'une démarche tranquille, les mains dans les poches.

Il s'approcha à son tour du tabouret où il s'assit, laissant le professeur McGonagall poser le Choixpeau sur sa tête. Celui-ci sembla réfléchir un instant avant de s'écrier :

« POUFSOUFFLE ! »

L'exclamation fut suivie d'un tonnerre d'applaudissements venant de la table des jaunes et noirs et le garçon se leva, souriant à son père avant de se rendre à la table de sa nouvelle maison. Sa mère vint s'installer à côté du petit professeur qu'elle réhaussa d'un coussin pour pouvoir l'embrasser.

« Voici maintenant l'époux de votre chère professeur de métamorphose, Antoine Roy. »

L'homme qui arriva avait une cinquantaine d'année, il avait les cheveux blancs et des petites lunettes carrées. Il avait l'air aussi doux que McGonagall avait l'air stricte. Habillé comme un Moldu, il était clair qu'il en était un lui-même. Il n'avait pourtant pas l'air impressionné par les lieux qu'il devait avoir déjà visités pendant les vacances. Avec un sourire sur le visage, il contourna la table des professeurs à son tour et s'installa au côté de la place vide de son épouse.

« Les professeurs ne sont pas les seuls à bénéficier de cette sécurité pour leur famille. Veuillez accueillir Virtus Pince, l'époux de votre bibliothécaire et leur fils, Atlas, qui entrera en septième année après avoir étudié à Castelobruxo. »

Les portes s'ouvrirent à nouveau, sous d'autres applaudissements et découvrirent un homme aux cheveux noirs et au regard sévère. Derrière lui, un jeune homme paraissant tout aussi strict et froid suivait rapidement. Il s'installa sur le tabouret après un signe de tête au Professeur McGonagall. Beaucoup d'élèves relevèrent avec amusement la mine renfrognée de Rusard alors qu'il regardait l'homme s'installer au côté de sa compagne.

Le Choixpeau mit longtemps à se décider encore un fois, mais lorsqu'il ouvrit enfin la déchirure qui lui servait de bouche, il cria :

« SERDAIGLE ! »

Le jeune homme fit un petit sourire, sous les applaudissement de la table des aigles et partit s'asseoir en bout de table, avec les autres septièmes années.

« Il est temps d'accueillir le compagnon de votre professeur d'astronomie, Monsieur Ksora Sinistra et leurs deux enfants Ursae et Avior. »

Un grand homme noir entra dans la salle. Il était accompagné de deux garçons d'environ sept ans qui trottinaient joyeusement derrière lui, l'air parfaitement à l'aise avec leur environnement malgré le bruit des élèves qui célébraient leur arrivée comme il se devait. Après avoir rejoint la table, ils se jetèrent sur leur mère qui les étreignit avec force, tout en regardant son époux s'asseoir à côté d'elle.

« Enfin, mais non des moindres, nous accueillons la famille qui va surcharger le nombre d'élèves dans les classes, voici Mira Snape, l'épouse de votre professeur de potions, accompagnée de leurs enfants Vitae, Mirus, Dulcis, Noctis et Opera Snape qui nous arrivent directement de Salem. »

Cette fois-ci, un silence choqué s'installa dans la salle alors que la porte s'ouvrait une dernière fois, laissant passer une jeune femme de taille moyenne. Elle avait les hanches larges, le teint pâle et une poitrine plutôt généreuse. Elle aurait pu être assez quelconque si elle n'avait pas eu des cheveux longs et ondulés, plus blancs que ceux des Malfoys, et des yeux bleu foncé d'une profondeur si intense. Elle souriait gentiment, semblant comprendre avec indulgence les yeux écarquillés des élèves.

Derrière elle, suivait une jeune femme qui semblait avoir une vingtaine d'année. Elle avait les cheveux noirs et ondulés, lui arrivant aux épaules et les yeux bleus de sa mère. Elle était vêtue d'une robe grise avec un sigle que certains élèves reconnurent comme étant celui des apprentis médicomages. Une paire de lunettes sur son nez retroussé complétait son apparence stricte et studieuse.

A ses côtés, marchaient deux jeunes hommes à l'allure très étrange. Ils avaient eux aussi les cheveux noirs mais courts et méchés de blanc, très certainement faits par un professionnel, car leur coiffure était tout à fait symétriques. Ils avaient la mâchoire carrée et avaient les mains dans les poches. Ils étaient vraisemblablement jumeaux sans pour autant être identique. L'un deux avait un air rusé sur le visage, l'autre avait plutôt un air doux et regardait souvent derrière lui.

Derrière justement, il y avait un autre jeune homme qui paraissait plus jeune, mais de peu. Il avait les cheveux blancs de sa mère, mais lisses, lui arrivant jusqu'au milieu du dos dans une queue de cheval lâche. Une longue mèche effilée lui balayait les yeux pour venir se coincer derrière son oreille droite, où brillait un piercing : un serpent se mordant la queue. Il avait un petit sourire sur le visage alors qu'il tenait la main d'une petite fille intimidée.

Celle-ci avait environ dix ans et les cheveux tout aussi blancs, elle portait une queue de cheval serrée de laquelle retombaient des mèches ondulées. Elle était vêtue d'une robe rose pâle et d'escarpins blancs. Si cette enfant n'avait pas été une Snape, on lui aurait donné le bon dieu sans confession.

Les applaudissements recommencèrent enfin et le groupe se dirigea vers le Choixpeau alors qu'Albus reprenait la parole :

« Vitae a déjà eu ses ASPIC, elle est maintenant étudiante à domicile en médicomagie et effectuera un apprentissage avec notre infirmière. Elle n'a donc pas besoin de passer sous le Choixpeau, » dit-il avec un sourire doux en regardant l'épouse de Snape diriger sa fille d'une main dans le dos jusqu'à la table des professeurs. « Il nous reste donc Mirus et Dulcis qui iront en septième année, Noctis qui rejoindra la sixième et Opera qui ira en première année. Dulcis, c'est à toi. »

L'un des jumeaux s'avança et se plaça sur le tabouret. Le Choixpeau l'eut à peine effleuré qu'il cria :

« SERPENTARD ! »

Le jeune homme sourit et se releva du tabouret, rendant élégamment le Choixpeau à McGonagall avec un sourire charmeur, la faisant lever les yeux au ciel avec un ricanement. Il partit vers les Serpentards qui, bien loin de leur retenue habituelle, applaudissaient gaiement et tapaient sur les tables.

« Mirus, à ton tour. »

Le deuxième adolescent s'installa sur le tabouret, attendant patiemment que le Choixpeau rende son verdict. Il fut un peu plus long à venir que pour son frère, mais le jugement fut sans appel :

« SERPENTARD ! »

Avec autant d'élégance que son frère, il se releva, redonna le Choixpeau à la directrice adjointe et rejoignit la table de ses compagnons qui scandaient des "Les Snape avec nous".

« Noctis, » appela le directeur.

Le dernier des garçons Snape monta à son tour et, l'air détendu, attendit lui aussi la décision du Choixpeau. Celui-ci mit encore plus longtemps, mais rendit un verdict qui secoua la salle dans un déluge de cris venant, pour une fois, de la table la plus calme habituellement.

« SERPENTARD ! »

Le jeune homme sauta du tabouret et avec un sourire resplendissant, rejoignit la table des vert et argent pour échanger une poignée de main étrange avec un Draco Malfoy souriant de façon la plus sincère que personne n'ait jamais vu. Ils s'installèrent côte à côte riant ensemble comme de vieux amis.

« Tu m'étonnes… » grommela Ron. « Tous à Serpentard… »

« Arrête d'être aussi insultant Ronald… » souffla Hermione. « Serpentard ne veut pas dire méchant. »

« Regarde-le avec Malfoy ! Ils sont comme fesses et robes ! »

« Cul et chemise Ron… » soupira Hermione.

Harry se contenta de regarder les nouveaux arrivants avec perplexité. Snape avait des enfants… Et ils en avaient beaucoup ! Et ils étaient tous beaux ! C'était inimaginable. Le Gryffondor était persuadé que personne dans cette école avait misé sur Snape ayant une femme sublime et autant de beaux enfants, au même titre que Rusard ayant une vie amoureuse.

« Opera c'est à toi, » dit Dumbledore, coupant Harry dans ses divagations.

La jeune fille timide s'avança lentement et, encouragée par la directrice adjointe, s'assit sur le tabouret. Le choixpeau s'enfonça sur sa tête, cachant ses beaux et grands yeux bleus. ll y eut une discussion silencieuse qui dura très longtemps entre la fillette et le chapeau. Si longtemps qu'une partie de la Grande Salle avait commencé à discuter, oubliant presque qu'ils étaient en plein milieu d'une répartition.

« POUFSOUFFLE ! » cria le choixpeau en sortant de sa transe.

Il y eut un immense silence, durant lequel chacun essaya de sortir de sa stupeur, avant qu'une Poufsouffle ne se mette à applaudir, puis son camarade de classe la suivit, puis une autre, et encore un autre. Et encore. Après seulement quelques secondes, tous les élèves de Poufsouffle étaient debout et applaudissaient très fort pour accueillir la petite fille, sifflant et tapant sur les tables. Les autres maisons regardèrent avec stupéfaction le Maître des potions applaudir, un micro sourire au coin des lèvres, alors que sa femme s'était levée pour siffler et taper des mains, un immense sourire sur le visage.

« Je vois qu'au moins l'un de vos enfants aura pris votre caractère Mira. Je suis certain qu'elle sera la digne représente de sa mère dans la maison d'Helga, » dit gentiment le directeur.

« Poufsouffle ! La fille de Snape, » pouffa Ron cachant son rire derrière sa main.

« Ne te moque pas… » murmura Hermione. « Il n'y a rien de mal à être Poufsouffle. »

« La maison des trouillards, » ricana encore Ron.

Hermione allait répliquer avec exaspération mais elle fut coupée par Harry :

« Cédric était un Poufsouffle, » dit-il d'une voix grave.

Cette simple phrase eut le mérite de faire taire Ron et pâlir toutes les personnes l'ayant entendu.

« Désolé vieux… » murmura le rouquin dont les joues étaient devenues rouge pivoine. « Cédric était un mec bien et courageux. »

« Alors arrête d'insulter les Poufsouffles, » répliqua Harry sans une once de venin dans la voix. « Et regarde un peu comme sa mère à l'air heureuse… »

Tous regardèrent la table des professeurs et purent voir Madame Snape se rasseoir en essuyant les quelques larmes qui voulaient s'échapper de ses yeux. A côté d'elle, le Maître des Potions regardait sa fille, de nouveau impassible comme d'habitude. Pourtant, un oeil bien exercé - ce qui n'était pas le cas de la plupart des élèves - pouvait voir la lueur de fierté dans son regard d'encre.

Le directeur allait reprendre son discours lorsqu'il vit les trois garçons Snape se lever de la table des Serpentards, traverser la Grande Salle sous les yeux ébahis de leur congénère et venir enlacer leur petite soeur, l'embrassant sur le front et lui murmurant des mots tendres.

Personne ne s'était jamais levé pendant une répartition, et chaque élève fixait les Snape. Certains étaient outrés, d'autres attendrais. En bref, chacun gérait cet évènement à sa façon.

Harry se contentait d'observer les Snapes comme il le faisait avec les Weasley : envieux de l'amour évident entre les différents membres de cette famille. Il était l'un des rares à avoir remarqué la douce caresse du potionniste sur la main de son épouse, son sourire discret et le froncement soucieux de son front en regardant ses enfants. Harry avait pensé qu'ils étaient un peu pareil.

Snape avait été admiré pour ses dons à l'école, mais opprimé par les Maraudeurs. Snape était marqué par le Seigneur des Ténèbres tout comme lui. Snape avait été battu par sa seule famille. Oui, Harry avait pensé qu'ils se ressemblaient, mais c'était avant de voir arriver la famille heureuse et unie qui l'accompagnait. Finalement, Harry se sentait plus seul qu'avant.

« Si vous pouviez rejoindre votre table jeunes hommes, nous pourrons commencer le festin, » dit finalement le directeur avec un sourire indulgent.

Les garçons Snape obéirent immédiatement et vinrent se rasseoir à leur place respective pour écouter la fin du discours.

« Cette année sera donc une année particulière. Vos professeurs font un pas vers vous en acceptant de vous présenter des membres de leurs familles, j'espère que vous réalisez le sacrifice que cela peut être pour eux et que vous ne vous en servirez pas contre eux. Sur ce, je vous souhaite une très bonne nouvelle année scolaire et un bon appétit. »

Lorsqu'il claqua dans ses mains, chacune des cinq tables se retrouva couverte de victuailles. Aussitôt, un brouhaha ininterrompu s'éleva dans la salle, se mêlant aux bruits de mastication, de vaisselle et d'éclats de rire.

Avant la fin du repas, Harry profita de la première vague de départ des élèves pour aller se coucher, il se sentait si mal, si faible. Il ne donna pas l'occasion à ses amis de lui demander s'il allait bien, ou pourquoi il n'avait presque rien mangé. Il partit simplement.

Chaque rentrée c'était la même chose. Après avoir passé deux mois chez les Dursley, affamé, croulant sous les corvées et parfois malmené, il lui fallait un petit temps de réadaptation. Ses amis le savaient mais ne pouvaient rien faire. Ils se contentaient de le regarder tristement et de faire attention à lui. Parfois, Harry avait la chance de pouvoir rester chez les Weasley pour la fin des vacances. Il restait de ce fait moins longtemps chez son oncle et grâce aux petits soins de Molly, se rétablissait plus vite. Cette année cependant, il n'avait pu y échapper et maintenant qu'il était de nouveau dans un environnement dans lequel il se sentait bien, il pouvait laisser retomber la pression, relâchant toutes les souffrances qu'il avait inconsciemment retenues.