Encore une longue absence... je fais de mon mieux pour écrire mais le temps me manquait. Je fais de mon mieux pour écrire
mais l'inspiration me manque parfois.
Il y aura une deuxième partie à ce chapitre !
Bonne lecture à vous !
Une attente interminable
Novembre 2018
Nous sortons du restaurant en nous tenant la main. Nous venons de fêter la nouvelle de ma grossesse avec un repas dans un restaurant gastronomique, nous avions fait pareil quand nous avons su pour Mel. Une fois à l'air frais, nous décidons qu'une petite balade dans le quartier nous fera le plus grand bien après avoir autant mangé.
« Tu veux une fille ou un garçon ? demande-t-il.
-Un petit garçon. Et toi ?
-Je m'en fiche. »
Il m'attire vers lui sous la lumière d'un lampadaire et commence à danser en murmurant les paroles d'une chanson douce.
« Tu es heureux.
-Je passe une excellente soirée avec ma femme enceinte sous une magnifique pleine lune. Dis-moi pourquoi je ne devrais pas être heureux.
-Je t'aime. »
Il m'embrasse amoureusement mais nous sommes interrompus par des voix.
« Allez dépêche-toi, les flics vont rappliquer.
-Mais non.
-Bien sûr que si, l'alarme a sonné. »
Je me fige à la vue des deux cambrioleurs qui ont l'air de sortir d'une bijouterie avec de gros sacs remplis.
« Oh… il semblerait que nous ayons de la compagnie. »
Le voleur sort un couteau de sa poche et le pointe vers nous. Tobias me protège en me plaçant derrière lui.
« Ne pensez pas à appeler la police, ni à nous suivre ou vous le regretterez. »
Malheureusement, j'avais déjà mon téléphone en main et ça, le troisième voleur l'a vu.
« Eh P., elle a un téléphone. »
P. se jette en avant et avant qu'il ne puisse me blesser avec son couteau, Tobias me pousse et je tombe au sol. Puis tout se passe au ralenti. Les trois hommes se jettent sur Tobias. J'entends ses cris de douleurs puis plus rien. La sirène de police retentit dans la nuit alors les trois voleurs partent en courant. Je regarde Tobias mais je ne vois que cette tâche rouge qui s'agrandit sur son ventre.
« N-Non… Pas ça… »
Je me traîne vers Tobias qui tente de garder les yeux ouverts. Les sirènes se rapprochent.
« Tobias… Non… Reste avec moi. Garde les yeux ouverts ! »
Je fais pression sur son estomac au moment où les voitures s'arrêtent. Dès qu'un policier sort de la voiture, je lui cris d'appeler une ambulance.
« Chéri, garde les yeux ouverts. L'ambulance arrive.
-Tu..tu vas bien ?
-Oui, tu m'as protégée. On va bien.
-Parfait. Embrasse Mel, dis-lui… dis-lui que son papa l'aime… Le bébé aussi…
-Tu leur diras toi-même… OU EST L'AMBULANCE ? crié-je aux policiers sur place.
-Shh… calme-toi, mon cœur.
-Je ne peux pas… Je t'aime…
-Je t'aime aussi. Serre-moi, s'il te plaît. »
Je le garde près de mon cœur en attendant. A mon plus grand soulagement, l'ambulance arrive trente secondes plus tard. Les ambulanciers m'écartent pour s'occuper de Tobias. Une femme s'occupe de moi et vérifie que je ne suis pas blessée.
« Non… mon mari…
-On s'occupe de lui, madame. Il est déjà parti à l'hôpital. Nous allons vous y emmener aussi.
-Est-ce qu'il va s'en sortir ?
-Je ne sais pas, je n'ai pas pu me rendre compte de son état. Les médecins vous diront tout à l'hôpital. »
Ils m'emmènent dans la seconde ambulance à l'hôpital. Les policiers me préviennent qu'ils viendront plus tard pour que je leur raconte ce qu'il s'est passé.
Les médecins viennent me voir pour m'annoncer que mon mari est vivant mais qu'il a un traumatisme crânien et qu'il a subi une opération pour stopper son hémorragie.
« Madame, votre mari est dans le coma. Pour l'instant, il est impossible de savoir quand et s'il va se réveiller. »
Je me souviens juste mettre mise à pleurer dans mon lit d'hôpital en entourant mon ventre comme pour protéger mon bébé de ce monde extérieur sans pitié.
PRESENT – Mars 2019
« Bonjour Elisa, comment tu vas ? demandé-je à l'une des infirmières que je connais bien maintenant.
-Bonjour Tris, ça va et toi ?
- Ca va. Comment va-t-il ? Du nouveau ?
- Le docteur attend les résultats de son IRM, il devrait venir te voir dans une heure environ.
-D'accord, merci. »
Je m'avance vers la chambre où se trouve mon mari qui est dans le coma depuis 5 mois.
« Bonjour Tobias. »
Je l'embrasse sur la joue puis prend sa main pour la poser sur mon ventre arrondi qui abrite notre deuxième enfant et qui ne sera là que dans deux mois. Notre fille aînée est avec mes parents pendant que je passe du temps ici.
Le bébé bouge dans le ventre quand je pose la main de Tobias sur lui. Je replace délicatement sa main sur le lit puis dispose le bouquet de fleurs que j'ai apporté dans un vase.
Je m'installe sur la chaise à côté du lit et prends sa main dans les miennes.
« Bonjour chéri. Le bébé va très bien, j'ai ma prochaine échographie la semaine prochaine. Mel meurt d'envie de te voir, je vais demander au médecin quand est-ce qu'elle pourra venir plus souvent, tu sais qu'ils n'aiment pas trop les enfants dans le service. Ca va faire un mois qu'elle en t'a pas vu. Il y a trop de câbles selon eux… Tu nous manques Tobias. Je ne te remercierais jamais assez de m'avoir protégée ce jour-là, tu nous as sauvés tous les deux. Je t'aime. »
Je couche ma tête sur sa main et ferme les yeux. Je trouve ça particulièrement reposant comme position. Je chantonne une petite chanson tout en caressant sa main.
« Bonjour, Mme Eaton. »
Je relève la tête pour faire face au médecin.
« Bonjour Docteur, comment va-t-il ?
-Etat stable.
-Il n'y a pas de progrès ?
-C'est très léger. Mais ne perdez pas espoir.
-Je ne perds pas espoir. Je sais qu'il va se réveiller. Il va devoir m'aider à m'occuper de ce monstre. », dis-je en plaçant ma main sur mon ventre.
Il sourit puis pose la feuille des analyses sur le lit et prend place sur l'autre chaise près du lit.
« Vous venez tous les jours, vous allez bien ? Je sais que cet environnement n'est pas le plus adapté pour une femme enceinte.
-Tant que je pourrais me déplacer, je viendrai ici.
-Bien, qui suis-je pour vous convaincre. Dit-il en souriant.
- Est-il possible de laisser revenir Mel ? Elle demande à voir son père et ça devient très difficile de lui dire non.
-Etant donné qu'elle est très sage, elle peut revenir aussi souvent que vous le souhaitez. Mais ne la laissez pas se promener seule dans les couloirs où je serai contraint d'interdire ses visites.
-Bien sûr. Merci docteur !
-Je vous en prie. Je vous souhaite une bonne journée et n'hésitez pas à me contacter si vous avez la moindre question. »
Je dégaine mon téléphone pour appeler ma mère.
« Allô ?
-Maman, j'ai parlé au médecin. Est-ce que tu peux venir avec Mel ?
-C'est vrai ? Elle va être tellement contente. On arrive le plus vite possible.
-Tu m'appelles quand vous arrivez pour que je puisse vous attendre dans le couloir.
-Bien sûr. A tout de suite, ma chérie. »
Je m'assieds sur le bord du lit en attrapant les mains de Tobias.
« Tu as entendu ? Mel arrive. Elle va être folle de joie de te voir, ça va faire un mois qu'elle n'est pas venue et tu lui manques énormément. J'espère que tu es prêt parce qu'elle a beaucoup de choses à te raconter. Elle passe beaucoup de temps avec ta mère qui l'emmène partout quand elle peut. Elle l'a emmenée au zoo la semaine dernière. Mel veut un tigre à la maison maintenant. J'ai pensé à lui prendre un chat pour qu'elle se sente moins seule. »
Je caresse sa joue cachée par une barbe. Je vais devoir le raser bientôt, peut-être demain.
Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.
« Allô ?
-Nous sommes dans l'ascenseur, nous arrivons bientôt. Prépare-toi parce qu'elle ne tient pas en place.
-Je vous rejoins. »
Je raccroche et me lève. Je me penche pour embrasser le front de mon mari.
« Je reviens tout de suite, Mel arrive. »
Je sors juste de la chambre quand Mel et ma mère apparaissent dans le couloir. Mel saute sur place en me voyant mais reste près de ma mère. Elle sait qu'elle n'a pas le droit de courir dans l'hôpital. Quand il ne reste que dix mètres entre nous, elle court vers moi. Je me penche pour la serrer dans mes bras.
« Hey, tu es contente de voir papa ?
-Oui ! »
Je me redresse en lui prenant la main et enlace ma mère avec mon bras libre.
« Comment il va ?
-Stable, une légère amélioration.
-Au moins, ça s'est amélioré.
-Oui. »
Nous allons vers la chambre et Mel regarde le lit avec des grands yeux et la bouche entrouverte. La première fois qu'elle a vu Tobias avec ces tubes dans le nez et les bras, elle s'est mise à pleurer. Maintenant, il lui faut juste un petit temps d'adaptation et ensuite, elle n'y prête plus attention.
Je me baisse pour être plus proche d'elle.
« Tu te souviens des règles ?
-Pas courir.
-Oui, et ?
-Pas crier.
-Et ?
-Toujours rester avec maman.
-C'est ça. Allez viens, on va dire bonjour à papa. »
Je la porte pour l'asseoir sur le bord du lit. Je l'observe du coin de l'œil pendant que ma mère s'installe sur l'autre chaise.
« Comment va mon petit-fils ?
-Il va bien. Il bouge beaucoup.
-Tu arrives à dormir au moins ? Tu as l'air fatiguée.
-Je fais des cauchemars. Je dors souvent avec Mel pour avoir quelqu'un à serrer dans mes bras.
-Ca va aller…
-Maman ! Pschhht ! »
Nous nous retournons vers ma fille qui vient de nous gronder.
« Pourquoi ?
-Papa dort.
-Je te l'ai déjà dit, il ne se réveillera pas si tu parles fort. Au contraire, il entendra mieux ce que tu lui dis.
-D'accord. »
Elle recommence son récit du zoo et nous la regardons toutes les deux. Après une vingtaine de minutes, elle commence à piquer du nez.
« Elle a fait sa sieste ?
-Non. Tu as appelé avant que je ne la couche. »
Je me lève et caresse les cheveux de ma fille de trois ans.
« Tu veux faire dodo avec papa ? »
Elle hoche la tête. Avec de l'aide, je l'allonge contre Tobias en faisant en sorte qu'elle ne touche aucun tube et qu'il ait son bras autour d'elle. Je place une couverture sur elle et lui donne son doudou pour qu'elle puisse dormir. Elle s'endort en un rien de temps.
« Tu devrais essayer de dormir toi aussi. Je la surveille pour qu'elle ne dérange pas les tubes.
-Merci maman.
-Repose-toi ma chérie. Le bébé en a besoin aussi.
-Je sais.
-Attends, je vais demander un oreiller aux infirmières. »
Alors qu'elle nous laisse, je me lève pour détendre mon dos. Je regarde à l'extérieur. Ce sont les patients comateux qui ont la plus belle vue. Ironique.
Je décide de prendre en photo les deux amours de ma vie. Tobias pourra voir ce qu'il a manqué mais si le pire devait arriver, j'aurais un dernier souvenir de lui.
Je ne dois pas penser à ça parce qu'avec mes hormones, je vais craquer à la vitesse de la lumière.
Ma mère revient avec un oreiller et une infirmière.
« Bonjour Jane.
-Bonjour Tris, contrôle quotidien. »
Je prends le coussin en m'asseyant à ma place. Jane regarde Mel dormir avec un sourire.
« Je dois la réveiller ? Est-ce qu'elle dérange ?
-Non pas du tout. Laisse-la dormir avec son père, ça ne doit pas arriver souvent.
-Non, elle en profite. »
Je la regarde noter tous les chiffres qu'elle lit sur les machines, s'ils changent par rapport aux normes elle ne laisse rien paraître.
Je m'installe dans le siège au dossier réglable et tente de trouver une position confortable. Je sais qu'il ne me faut pas longtemps pour m'endormir, j'ai trop d'heures de sommeil à rattraper pour rester éveillée sur un fauteuil si confortable.
Et voilà pour la première partie ! La suite viendra sûrement demain ou après-demain.
