Chapitre 45 : Quand la Fantasy tourne à l'Horreur

Tom referma le livre en soupirant. Alice au Pays des Merveilles était un assez bon roman. Pas vraiment le style qu'il lirait de lui-même mais … Voilà sans plus. La question qui lui torturait l'esprit par contre était : d'où venait ce foutu clown ?! Il avait beau retourné cela dans tous les sens, il ne voyait pas l'origine de cet entité, déguisement ou quoi que cela puisse être.

Ayant déjà fait un pas pour mieux comprendre l'esprit d'Alice Londubat, le mage noir est prêt à retourner à Sainte Mangouste pour retenter l'expérience. Mais il ne voulait pas être seul. Ce clown était ... terrifiant. Bella accepta volontiers de l'accompagner pour le soutenir. Alors, ils déposèrent les jumeaux chez Narcissa avant de faire route pour l'hôpital.

Ils rencontrèrent en chemin les Londubat, Frank installé dans une chaise roulante. Ils les saluèrent, bien que Tom plus sombrement, déjà tendu pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Rendre visite à un clown... Il sentait déjà ses mains devenir moites. Plus ils approchèrent de la section psychiatrique, plus ses muscles se tendaient d'anticipation. Il ne ressentait qu'une seule chose, l'envie de fuir. S'il n'avait pas promis de réparer ses fautes, il l'aurait déjà fait sans demander son reste. Mais il voulait tenter encore une fois. S'il échouait encore, il irait faire route pour la Russie sur le champ. Gregori s'en sortirait certainement mieux que lui. Mais il ne voulait pas se présenter devant le vampire sans avoir montrer un peu de sa bonne volonté.

Il s'assit et observa le visage d'Alice Londubat. Un frisson de peur lui parcourut l'échine et il se crispa sur sa baguette. Il sentit un bras se glisser et le serrer par la taille. Il ferma les yeux et se colla contre le corps familier derrière lui. Il attrapa la main collée contre son ventre et la serrer en remerciement.

« Je suis là, » murmura Bella à son oreille. « Je ne bouge pas d'ici. »

Tom déglutit et hocha lentement la tête. L'idée d'entrer dans l'esprit de cette femme ne lui plaisait pas mais il était rassuré de la présence de son épouse juste derrière lui. Pour une fois qu'elle était son ancrage et non l'inverse ... Après une inspiration profonde, il se glissa dans l'esprit d'Alice Londubat.

OoO

Bella se tenait juste derrière son époux, lui serrant la taille, le menton sur son épaule. Elle écoutait sa respiration profonde et calme. Elle sentait malgré tout la tension dans les muscles de Tom ainsi que la pression qu'exerçait la main sur son poignet. Il n'était pas à l'aise.

Elle tourna légèrement la tête et posa son regard sur Neville Londubat. Elle lui fit un mince sourire, voulant le rassurer.

« Il n'a vraiment pas l'air bien, » murmura le Gryffondor pour ne pas déconcentrer le mage noir.

« Comment te sentirais-tu si tu devais affronter ta plus grande peur ? » demanda doucement Bellatrix.

« Il n'est pas obligé de ... »

« Il a fait une promesse, celle de tout tenter. Tom ne revient jamais sur ses promesses. On t'a pris tes parents, jeune Neville. »

« Ce n'était pas vraiment votre faute. Dumbledore est à l'origine de tout cela. Et vous m'avez déjà rendu mon père. »

En disant cela, le Gryffondor avait serré l'avant-bras de Frank Londubat. Ce dernier affichait toujours un masque tendu. Il n'aimait pas les deux Serpentards, mais il avait confiance en sa mère et elle lui assurait qu'ils ne leur ferait aucun mal. Mais il était vrai que Lord Jedusor était pâle comme un linge.

Bellatrix sentit les abdominaux de son mari se bander et la main se faire encore plus crispée sur son poignet. Elle gémit de douleur.

« Lady Jedusor ? » fit Augusta Londubat.

« Ca ira, » murmura Bella. « C'est juste ... Tom a une poigne assez forte. Il est ... angoissé apparemment. Rien d'étonnant, je suppose. »

La respiration du mage noir se fit un peu plus rapide et sa magie commença à s'agiter un peu autour de lui, noire et oppressante et pourtant défensive. Des cruches d'eau et des vases explosèrent, faisant sursauter les personnes présentent dans la pièce. Heureusement, Alice Londubat avait été déplacée dans une chambre seule pour permettre un peu de calme.

Puis, la peur sembla monter encore monter d'un cran. Bella pouvait le sentir. Tom transpirait et angoissait. Sa respiration était irrégulière et sa poigne était tellement serrée qu'elle ne sentait plus sa propre main. Soudain, elle se sentit jetée à terre. Quand elle se redressa, elle vit Tom contre un mur, tremblant, les jambes recroquevillées contre son torse. Son regard avait son éclat rouge comme à chaque fois qu'il usait de la magie noire mais il semblerait qu'il avait juste cherché à se défendre. Contre quoi, Bella ne connaissait pas la réponse. Mais en tous cas son mari était bien loin de fier mage noir que tout le monde craignait. Il ressemblait même à un enfant en cet instant, fragile et apeuré.

Elle se rapprocha de lui et vint le prendre dans ses bras. Elle le sentit se serrer contre elle. Il tremblait mais ne disait rien. Sa respiration était toujours trop rapide.

« Respire lentement, Tom, » murmura Bella d'une voix rassurante. « Le clown n'est pas là. Ce n'est qu'une invention de l'esprit. Tu es avec nous maintenant. Vas-y respire lentement. C'est cela. Encore... »

Pendant qu'elle rassurait son époux, les Londubat s'affairaient autour d'Alice. Elle était toujours à l'état de légume, inconsciente du monde qui l'entourait. Tom n'avait pas réussi et en était revenu dans un état encore plus préoccupant que précédemment.

Le silence était pesant alors que Bella ramenait son mari auprès d'eux. Il était perdu dans ses pensées et images effrayantes. Elle appela alors Kreattur. Ce dernier apparut dans un craquement.

« Maîtresse ? » fit l'elfe en s'inclinant.

« Ramène Tom à la maison, Kreattur. Il a besoin d'être dans un milieu familier. »

« Oui, Maîtresse. »

L'elfe agrippa l'épaule du mage noir et disparut avec lui. Preuve que Tom était loin, il n'avait même pas sourcillé. Jamais il n'aurait laissé quelqu'un d'autre le faire transplaner ainsi. Il était toujours celui qui dirigeait le transplanage.

Bellatrix soupira et se redressa.

« Je vous tiens au courant, Lady Londubat, » fit-elle en approchant. « Mais pour le bien-être psychologique de mon mari, je pense qu'il vaudrait mieux qu'il ne retourne pas dans l'esprit de votre belle-fille. Je suis désolée. »

« Je comprends. Il semble si... »

« Donc, il n'y a aucun espoir pour Alice, » dit tristement Frank.

« Je ne dirais pas encore cela, Mr Londubat, » répliqua Bella. « Au vu de la situation, Tom fera appel à l'homme qui lui a tout appris. Il y a toujours de l'espoir. » Elle soupira. « Je vais vous laisser. Il faut que je retourne auprès de mon mari. »

Elle parcourut les couloirs de l'hôpital pour rejoindre l'entrée. Elle transplana directement chez elle. Tom était toujours recroquevillé sur lui-même. Il tenait un oreiller contre lui et fixait un point devant lui.

« Tom ? » fit Bella.

Il ne réagit pas. Elle s'approcha et s'assit à coté de lui. Il vint de lui-même appuyé sa tête contre son épaule. Au moins, il était semi-conscient de son entourage.

« Qu'as-tu vu Tom ? »

Elle patienta longuement, caressant les cheveux ondulés et soyeux de son mari. Il tremblait toujours un peu mais sa respiration se faisait plus apaisée. Au bout d'une vingtaine de minutes, et après une bonne infusion de camomille, il finit par prendre la parole.

« Au début, je ne voyais pas Alice, » murmura-t-il. « Mais j'ai vu d'autres personnages de l'histoire. Le lapin blanc ... le chapelier fou, ... le lièvre de Mars... J'avais vraiment l'impression d'être Alice dans l'histoire ... Puis, il y a ... c'était. J'avais l'impression d'être revenu à la guerre. L'horreur qu'on faisait... »

« Comment cela ? »

« La mort ... il y avait du sang partout. J'avais peur de m'être perdu dans mes souvenirs mais les cadavres étaient différents de ceux qu'on voyait. C'était les créatures du monde d'Alice et aussi des enfants... Mais les corps... »

Elle le sentit frémir dans ses bras.

« Tom ? »

« Ils flottaient... et j'ai entendu un bruit ... »

« Quel genre de bruit ? »

« Je ne sais pas mais c'était ... angoissant. Je ne pourrais pas te le décrire. Et quand je me suis retourné j'ai vu Alice Londubat ... mais ... elle était différente. »

« Comment ? Elle n'était plus un clown ? »

« Si justement. Elle était toujours ... » Il frémit encore. « Son regard... On aurait dit des lucioles mais ce n'était cette lueur scintillante ... Non, c'était ... quelque chose de morbide. Et ... et son visage a changé. Elle est devenue progressivement un monstre comme dans les histoires d'horreur. J'avais l'impression de voir Fenrir dans ses très mauvais jours... non, même pire que Fenrir ! Elle m'a parlé. Sa voix était différente ... plus masculine et plus menaçante. Et aussi plus caverneuse. Mais elle s'est présentée comme ... Gripsou je crois. Je n'en suis pas sûr. Elle m'a attaquée juste après. Je ... j'étais tellement effrayé que j'avais oublié que je pouvais m'échapper de là en sortant simplement de son esprit. »

« Tu n'y retourneras pas, n'est-ce pas ? »

Tom secoua négativement la tête.

« Je ne pourrais pas y arriver. Si ... si j'y retourne, je ... ne sais pas ce que je ferais mais rien de bon en ressortira. »

« Tu vas aller voir Mr Raspoutine. »

« Oui ... »

Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre. Tom avait vraiment besoin d'attention. La première fois depuis très longtemps. Il paraissait tellement humain en cet instant. Tellement vulnérable. Elle envoya juste une lettre à sa soeur pour qu'elle garde les jumeaux la nuit également. Elle savait que Lucius et Narcissa en seraient très heureux. Mais là, Tom avait besoin d'elle.