Bonjour tout le monde ! Je suis content de pouvoir vous liver un nouveau One-Shot aujourd'hui !
Il s'agit en fait d'une réécriture, puisque la premier version de ce texte ne me satisfaisait pas vraiment, je n'avais pas vraiment réussi à retranscrire ce que je voulais. Cette fois-ci en revanche le ton me plaît, et malgré sa "courteur", j'espère que vous l'aimerez aussi.
Sinon, d'autres textes courts devraient suivre dans les mois à venir, pour vous faite patienter en attendant que je lance ma nouvelle fiction longue cet été.
Bonne lecture !
Les fées chassent les cauchemars
La lueur rougeoyante d'une cigarette se découpa dans le cadre sombre d'une fenêtre.
Sirius Black prit une longue bouffée, tirant sur la fin de la clope. Un léger ruban de fumée s'échappa de ses lèvres entrouvertes.
Puis le jeune homme écrasa le mégot contre le cendrier posé sur le rebord du mur.
Devant lui, à l'extérieur, la nuit s'étirait tranquillement, baignant Godric's Hollow d'ombres bleutées. Il n'y avait sur la place pas une seule fenêtre allumée, et Sirius ne distinguait dans les ruelles plus loin que quelques lanternes.
En bref, le village entier semblait dormir. Seul Sirius restait éveillé, fatigué pourtant, mais incapable de trouver le sommeil.
Pourtant, tout était calme, le sifflement du vent caressait les vieilles pierres de l'Eglise à quelques pas de là, et la lune éclairait paresseusement la façade de la maison des Potter.
Tout allait bien, Harry dormait à l'étage, et il n'y avait pas un chat dans les rues.
Mais malgré ça, Sirius avait peur. Oh, ce n'était pas une de ces peurs qui vous coupait le souffle et vous donnait les larmes aux yeux... Non, c'était bien plus pernicieux, une pointe d'angoisse persistant dans la poitrine, juste un pic logé entre le cœur et la cage thoracique.
Juste un « Et si... » qui se propageait chez tous les sorciers en ces temps de guerre. Et si quelque chose arrivait pendant qu'il gardait son filleul ? Et si quelqu'un avait réussit à localiser la maison des Potter ? Et si Voldemort attaquait ? Et si James et Lily ne rentraient jamais ?
Sirius alluma la dernière cigarette de son paquet et la fuma rapidement. Ensuite il referma la fenêtre, coupant la brise d'automne qui s'infiltrait dans le salon.
Un soupir passa ses lèvres. Il lui semblait que l'aube ne viendrait jamais.
Le jeune homme se décida finalement à monter dans la chambre d'amis à l'étage. Passer le reste de la nuit à se morfondre sur la guerre qui grondait dehors ne serait pas meilleur qu'un sommeil, même agité.
Sirius s'éveilla en sursaut avec l'impression de n'avoir fermé les yeux qu'un instant. Un cri se fit entendre dans la chambre à côté de la sienne, dissipant immédiatement le brouillard qui flottait dans sa tête. Harry pleurait !
Le jeune homme attrapa sa baguette et se leva rapidement. Il marcha jusqu'à la chambre de son filleul, et poussa doucement la porte décorée d'un Harry en lettres de bois peintes par Lily.
Une petite veilleuse en forme de Vivet Doré éclairait doucement la pièce, projetant sa lumière sur le petit garçon assis dans son berceau.
Sirius s'approcha d'Harry, qui cessa de crier, mais dont les yeux embués laissèrent encore échapper de grosses larmes, qui virent s'échouer dans le col de son pyjama bleu orné de petites chouettes.
« Eh ben, bonhomme, qu'est-ce qu'il y a ? » chuchota son parrain en essuyant ses joues trempées.
L'enfant regarda à droite et à gauche, et babilla avec tristesse un « mama » qui fendit le cœur de Sirius.
Le jeune homme se pencha, attrapant son filleul avec adresse, puis il le hissa dans ses bras, et commença à caresser ses cheveux, humides de sueur. Il jeta alors un sort pour rafraîchir le petit garçon, puis entama un mouvement de balancier pour bercer Harry et le rassurer.
Celui-ci cessa petit à petit de pleurer, mais ses lèvres tremblaient toujours dans la lueur tamisée de la petite chambre, et ses joues semblaient encore un peu rouges.
Au fil des balancements, la respiration du petit se calma cependant. La tête posée sur l'épaule de son parrain, ses paupières finirent par s'abaisser.
Mais quand Sirius essaya de le remettre dans son berceau, Harry rouvrit brusquement les yeux, et se remit à pleurer. Alors le bébé retourna dans les bras de l'animagus.
Puis son parrain le recoucha. Puis le repris dans ses bras. Trois fois de suite.
À l'horloge murale, l'heure tournait. Harry refusa encore et encore de se rendormir seul.
Et finalement Sirius abdiqua, épuisé.
« Très bien, petit cerf, tu as gagné. On va essayer autre chose. »
Ce fut alors le biberon, puis le changement de couche, puis la lecture d'une histoire. Sirius tenta même de se changer en Patmol pour calmer son filleul. Mais rien n'y faisait, le bébé restait visiblement inquiet.
Patmol soupira de désespoir, et hésita à laisser l'enfant pleurer pour retourner se coucher tant il était fatigué. Mais il eu soudainement une nouvelle idée. S'installant dans le fauteuil à bascule près de la cheminée du salon, il alluma celle-ci d'un coup de baguette, et cala confortablement Harry contre lui.
Le feu se mit à crépiter doucement, et la main de Sirius passait et repassait dans le dos du petit garçon en une caresse apaisante.
Bientôt, le pouce dans la bouche, Harry attrapa du regard les ombres qui dansaient sur le mur de pierre, pour ne plus les lâcher.
Dans le calme de la nuit, la voix chaude et profonde de Sirius s'éleva, entonnant les paroles de la seule berceuse qu'il connaissait, souvenir flou remonté de sa toute petite enfance.
Les fées chassent les cauchemars
Volant par dessus ton berceau chaque soir
Petit, ne pleure pas, petit, ne t'en fais pas
Demain, à l'aube, le phénix chantera
Les fées chassent les cauchemars
Dansant sous la lune chaque soir
Petit, dors tranquille, ce n'est que la musique du sabbat
Petit, dors tranquille, ce n'est qu'un chat noir qui passe par-là
Les fées chassent les cauchemars
Chevauchant Sombrals et Dragons chaque soir
Petit, ne crains ni l'Augurey ni la nuit noire
Car chaque nuit les fées chassent les cauchemars
Agréablement bercé par les balancements de la chaise à bascule et les vibrations tout contre son oreille, le petit garçon délaissa son pouce, sa petite menotte retombant contre sa joue.
La grande main rassurante qui frottait son dos eu finalement raison de ses angoisses, et le bébé ferma les yeux. Se laissant happer par la berceuse chuchotée comme une ritournelle, Harry s'endormit profondément dans les bras de son parrain.
Petit, ne crains ni l'Augurey ni la nuit noire
Car chaque nuit les fées chassent les cauchemars
FIN