Réponses commentaires : ( :

Rewen : Merci beaucoup !:D ça me rassure de voir alors que c'est assez réaliste, j'ai toujours peur que ça parte dans le ridicule :')

Pour les dialogues je fais énormément d'efforts pour pas qu'il n'y ait que ça mais que lorsqu'il y en a, ils soient intéressants. Ça me fait toujours autant plaisir de voir que c'est réussi, et pour la relation Jean/Eren, vu que j'adore les deux personnages de tout mon coeur, je pouvais pas les faire se haïr comme on le lit beaucoup :')

J'espère que ce chapitre va te plaire vu que j'ai un peu fait ma connasse sur la fin ahah x)

Merci pour ton commentaire qui me fait encore plaisir et merci pour mon style d'écriture, je fais énormément d'efforts pour pas qu'il soit lourd ou même chiant à lire à force:)

Rumi : Merci beaucoup pour ton commentaire et j'espère que ce chapitre va te plaire (sachant qu'il fait 9 000 mots ahah !

Chapitre 5 :

QUAND LE MASQUE TOMBE

Il était 3h51 du matin, Eren enlaça Nuska et Jean habitués à ce genre d'affection lorsque celui-ci avait de l'alcool dans le sang et ce n'était pas Jean qui allait le critiquer, son meilleur ami était dans le même état que lui, Marco le retenait même par les épaules pour l'aider à marcher. Des trois amis, Nuska était la plus sobre, elle gloussa face à l'attitude du brun.

Finalement, la plupart des fêtards s'en allèrent et très vite, il ne restait plus que Jean et Marco ainsi que Reiner et Eren. Bertolt avait salué le blond et s'en était allé avec Annie une dizaine de minutes avant, les deux agents de sécurité du club étaient comme des frères, ils avaient grandi ensemble dans le même quartier, étaient allés dans la même école et aujourd'hui, travaillaient comme collègues. Jamais l'un sans l'autre, c'était souvent comme ça qu'on les voyait parce que d'une certaine manière, c'était la vérité et les deux jeunes hommes le savaient.

Après un dernier câlin, suivi de plusieurs déclarations d'amour entre Eren et Jean, chose qui fit bien rire le reste du groupe puisque d'ordinaire sobres, ceux-ci se disputaient et s'insultaient à longueur de temps, tous quittèrent l'appartement de la noiraude peu de temps avant que Mika ne rentre du travail.

En bas de la rue, le quadruple se sépara en duo, Jean dévisageant soigneusement Reiner et lui aurait bien « cassé la gueule » pour reprendre les mots qu'il avait dit à Marco, et l'autre qui se fichait éperdument de ce que le châtain pouvait bien penser puisqu'il était bien trop saoul pour se battre et surtout parce que le blond avait affaire à bien pire que lui au travail.

Il invita Eren à monter dans sa voiture mais brisa son masque de fierté un instant pour y laisser voir de l'inquiétude. Le blond n'était pas non plus un goujat, il voyait bien qu'Eren était bien trop saoul pour tenter quoi que ce soit et quand bien même, celui-ci ne tenterait jamais rien avec un collègue de boulot. Ce genre d'aventure était risquée même si le brun l'attirait vraiment et qu'il n'en aurait fait qu'une bouchée, Reiner savait qu'il ne resterait qu'un fantasme tant qu'ils travailleraient ensemble.

La nuit était calme et la seule chose qui leur permettait de voir devant eux était la lumière des lampadaires. Reiner mit alors les clés dans le contact, alluma ses feux et se mit à rouler avec Eren qui ne semblait pas encore fatigué.

Lorsqu'ils arrivèrent devant l'appartement du jeune homme aux yeux émeraudes. Reiner se gara soigneusement en bas de l'immeuble de manière à ce que sa voiture ne soit pas trop voyante et n'attire quelques voleurs. Il éteignit ses feux, coupa le contact et sortit de la voiture pour aider Eren à sortir.

Tout le long du trajet, le duo avait parlé un peu d'eux et l'ambiance fut agréable. Lorsque le brun mit un pied en dehors de la voiture, il frissonna. La nuit était fraîche pour une nuit d'été, son compagnon s'en apercevant ôta sa veste en cuir et lui passa sur les épaules avant de l'aider à se relever.

Dans un silence entendu, le brun fit bipper son badge déverrouillant la porte et ils entrèrent jusqu'à ce que Reiner s'aperçoive qu'Eren vivait au cinquième et qu'il n'y avait pas d'ascenseur. Il soupira et Eren s'excusa en rigolant avant de passer un bras autour de sa taille avec un sourire interdit.

Le plus sobre des deux sursauta ne s'attendant pas à un tel contact, il se disait que le brun avait peut-être légèrement abusé sur la bouteille puisqu'il n'avait jamais tenté quelque chose d'aussi soudain à son égard ni même avec n'importe qui du club.

Reiner préféra ne pas s'en formaliser et l'aida à monter les marches silencieusement, malgré son état, le brun ne voulait pas provoquer la colère de ses voisins. Ils continuèrent de monter et ils arrivèrent enfin à destination pour le plus grand soulagement du blond.

—On dirait pas mais tu fais quand même ton poids Eren, râla Reiner en rigolant.

Le brun fit semblant de s'offusquer et fit une mine boudeuse ce qui fit encore rire le blond. Il trouvait sincèrement qu'Eren était une expression à lui-même et il n'était certainement pas le seul à le penser. Le danseur n'avait pas que du succès auprès des clients, beaucoup de ses collègues ne se gênaient pas pour balader leur regard sur lui et le plus dingue, c'est qu'Eren ne s'en rendait jamais compte trop concentré sur son travail.

—Tu dis que je suis gros ? Annnh… T'es pas cool… se plaignait-il en cherchant difficilement ses clés dans ses poches.

—J'ai jamais dit ça mais si tu le prends comme ça, c'est que tu dois l'être, rétorqua le blond qui tenait encore Eren pour ne pas qu'il tombe.

C'est alors que les choses dérapèrent sérieusement, le brun tourna la tête avec un regard désireux, Reiner avala sa salive de travers. Il savait qu'il ne devait pas répondre aux avances d'Eren puisqu'il n'était pas lui-même mais c'était chose difficile pour lui qui fantasmait sur son corps depuis son arrivée au club.

—Tu veux voir ? Demanda le brun sur un ton séducteur.

Le blond sentit le sol se dérober sous ses pieds, il trouvait Eren encore plus attirant avec cette attitude, il se rendit soudain compte qu'il n'y avait que quelques centimètres qui les séparaient et qu'Eren avait encore sa main sa taille. Reiner n'eut pas le temps de décliner l'offre qu'il sentit le brun qui se colla à lui avec un air aguicheur, celui-ci profita de la position du blond pour insérer son genou entre ses jambes.

—Alors… murmura-t-il avec un regard rempli de luxure.

Ce fut de trop pour Reiner qui s'empara des lèvres d'Eren qui lui parut douces malgré le goût d'alcool imprégné. Le brun lâcha un petit sourire satisfait avant de répondre au baiser avec ardeur et de caresser le dos de son amant. Il mouva son genou et sentit Reiner frissonner et se coller encore plus à lui avant de le pousser dans l'appartement et de le coller à la porte. Il commença à parcourir le cou du brun qui sentait la chaleur dans le bas de son ventre s'intensifier. Lorsque Reiner trouva le point sensible sur sa nuque, Eren ne put faire autrement que lâcher un gémissement silencieux ce qui donna encore plus chaud au blond.

Les mains, précédemment sur son dos, s'aventurèrent plus bas pour caresser ses fesses. Reiner frissonna une fois de plus, Eren était un véritable appel au sexe et le brun le savait et s'en amusait.

En cet instant, il n'y avait plus qu'eux et ce besoin vital et douloureux. Juste eux, dans cet appartement silencieux dont les seuls habitants étaient Eren et sa famille.

Alors qu'il baladait ses mains sur les cuisses du brun qui lâchait des soupirs d'aises et qui en voulait toujours plus, il s'arrêta brusquement réalisant ce qu'il se passait.

Reiner était sur le point de coucher avec un de ses collègues et il l'aurait fait si l'idée que son frère et sa sœur soient dans l'appartement ne l'ait pas effleuré l'esprit. Il s'éloigna doucement du brun qui lâcha un grognement mécontent mais Reiner ne pouvait pas. En dépit des apparences, coucher avec un collègue et possible ami totalement bourré n'était pas dans ses principes.

—Eren, je suis désolé… On peut pas même si j'en ai envie… lui dit-il doucement en caressant sa joue.

Le brun soupira mais comprit malgré tout, il posa sa tête sur le torse du plus grand en fermant les yeux. La fatigue devenait trop dure pour lui et il n'avait qu'une envie, c'était de s'allonger et dormir. Et puis, l'alcool commençait à se faire sentir dans le mauvais sens. Il essaya de se redresser mais faillit tomber si Reiner ne l'avait pas soutenu.

—J'ai envie de vomir… lâcha-t-il dans un murmure d'agonie.

Le blond pinça les lèvres et le conduisit au toilette en le mettant à croupi délicatement, il releva la cuvette des wc et lui dit qu'il allait chercher une serviette et un verre d'eau citronné.

A peine eut-il quitté la salle de bain qu'il l'entendit régurgiter, une légère grimace se peint alors sur son visage à l'idée de la gueule de bois qu'allait subir Eren le lendemain. Il revint assez vite et trouva le concerné la tête à moitié sur les wc entre le sommeil et l'éveil.

Reiner lui déposa la serviette sur ses épaules avant de le tenir par les épaules afin qu'il vide tout l'alcool ingurgité ses dernières heures. Il lui tapota le dos pour le réconforter et n'était aucunement gêné d'entendre son camarade vomir, rien que dans le club, cela lui arrivait tous les soirs de jeter des ivrognes.

Au bout de quelques minutes, Eren semblait ne plus rien avoir dans le ventre. Le blond lui demanda si c'était bon et le brun hocha légèrement la tête complètement amorphe. Le plus grand l'aida à se relever et dût retenir encore le brun qui titubait. Il l'accompagna jusqu'au lavabo afin qu'il se lave les dents et une fois fait, l'emmena dans sa chambre où le brun enleva son t-shirt et son pantalon se fichant pas mal de la vue qu'il offrait à Reiner. Celui-ci détourna les yeux les joues légèrement rouges et s'assura qu'Eren était bien installé.

Comme un enfant, il le borda et le brun dormait déjà profondément. Reiner qui se disait qu'au moins, le jeune homme était rentré sain et sauf, s'apprêta à quitter l'appartement quand il sentit une main chaude s'emparer de son poignet brusquement.

—Tu m'ignores pendant deux semaines et tu pars déjà…. Maugréa Eren à moitié comateux, T'es vraiment pas cool Livaï…

Les yeux de Reiner s'agrandir de surprise, il s'attendait à tout sauf à ça. Il n'était pas vexé qu'Eren l'ait confondu avec un autre, il n'y avait même pas quelque chose de concret entre eux. C'était purement physique de son côté pourtant, le blond ne pouvait s'empêcher de se dire que ce « Livaï » était quelqu'un qui ne réalisait pas sa chance.

Il dégagea doucement la main du brun avant de la reposer sur le lit et tourna le dos en direction de la porte quand Eren reprit la parole.

—T'en vas pas… souffla-t-il dans un murmure inaudible, Mikasa et Armin sont pas là, je déteste être seul…

L'ambiance était glaciale, presque troublante. Mika observait de sa place les autres membres du conseil, elle détestait ce genre d'endroit, c'était bien un des rares inconvénients de son métier. Métier oui, c'était ainsi qu'elle appelait ses activités de mafieuse malgré l'opinion publique sur ce fait établi.

Pour elle, être mafieux faisait parti intégrante d'une vocation au même titre que policier, vendeur ou encore vétérinaire. Il y avait derrière sa profession un véritable travail de management, de business et d'économie mais aussi d'ordre, de droits et de juridique. A ce sens, c'était pour elle un métier à part entière, métier certes à plein temps et qui lui coûtait beaucoup mais métier malgré tout.

Sortant de ses pensées, son attention se tourna sur le fils du vieux Reiss qui lisait les rapports et contrats signés ces derniers mois. Elle le considérait plus comme un secrétaire ici, il n'avait pas vraiment sa place au milieu des truands, celui-ci s'appelait Rod Reiss. Il était petit, bedonnant, ses cheveux bruns étaient courts et désordonnés et on pouvait voir la naissance d'une légère moustache. Mika lui lança un regard plein de dédain qu'elle ne cachait même pas. Outre son physique non-imposant, Rod n'était qu'un quarantenaire marié avec plus d'un enfant. Des rumeurs couraient dernièrement, des rumeurs qui pouvaient faire des clivages au sein de la famille royale. En effet, on dirait qu'il aurait une enfant légitime dans la ville elle-même. Cette nouvelle avait eu l'effet d'une bombe et avait fait ressortir son caractère de fouine innocente.

Il était faible, voilà ce que pensait la jeune Milkovitch, il était faible et il ne méritait aucunement le trône. Et son frère, Uri, était à peine mieux, il était certes plus habile en ce qui concernait le business, être tête d'un clan, ce n'était pas aussi simple. Sans ses subordonnés, on était rien et sans chef, les subordonnés n'étaient rien et ça, Uri ne l'avait jamais compris.

La salle dans laquelle ils se trouvaient tous était une salle de réunion d'une boîte de production de film assez connu internationalement. Oui, même le milieu cinématographique trempait avec des affaires sales. On était bien loin du rêve Hollywoodien pensa la grise avec un léger sourire. Livaï juste à sa droite lui lança un regard curieux, il comprit qu'elle pensait à tout sauf les soucis économiques de Naile Dork, c'était bien le cadet de ses problèmes.

La Muraille était située à la droite du vieux Reiss et de ses fils, clan toujours fidèle à l'Empereur, à la gauche de celui-ci se tenait ses chiens, c'est-à-dire Naile Dork et d'autres chefs importants. Eux, ils étaient juste en face de manières à pouvoir tous les fixer. Mikaël tourna doucement la tête pour regarder les membres installés sur les côtés, si elle comptait bien, il y avait les mexicains, les brésiliens, les coréens, et les colombiens. Ils représentaient les autres clans, familles et cartels, ils étaient tous aussi dangereux mais ne pouvaient rivaliser avec les mafias russes, japonaises et américaines. D'une part parce que chacun travaillait avec l'un des quatre clans et d'une autre parce que sans un des quatre, ils seraient dans l'impossibilité d'échapper aussi facilement à la DEA.

Tous se dévisageaient autant qu'ils se respectaient, et Mikaël ne faisait pas exception à la règle. Elle était connue ici pour être l'héritage d'Azarov et de Blokov, aussi sanglante et froide que son père, aussi intelligente et rusée que son oncle. Personne n'osait vraiment les défier outre les imbéciles. Livaï, juste à sa droite, était à côté de Kenny la grise était tout de même ravie de revoir son deuxième oncle. Kenny avait toujours été un personnage intriguant et exceptionnel à ses yeux, il apprenait vite, cachait mieux que n'importe qui ses émotions et enfin, avait acquis le respect et la reconnaissance de tous sur un plateau d'argent. De ce fait, il était normal que Livaï soit tout aussi imposant que son oncle.

Les cinq mafieux gardaient une expression à tel point qu'ils ne faisaient presque un. La présence de Blokov était extrêmement rare. Le frère du parrain et l'oncle de la grise ne se montrait jamais et se contentait de continuer le business en France. Mika savait que tous ici se demandait pourquoi il était présent, les Milkovitch n'avaient pas encore voulu informer le reste de l'Empire de la maladie de leur parrain. Il en avait encore pour quelques mois, ils les préviendraient alors lorsque la succession serait sûre.

—Je conclurais cette réunion sur certains rappels, déclara finalement le vieux Reiss.

L'assistance restait silencieuse, respectant les paroles de leur chef. Reiss regarda chacun des hommes et des femmes présents droit dans les yeux. Les deux cousins avaient beau dire que l'Empereur se faisait trop vieux pour ce poste, ils ne pouvaient nier son droit légitime. Celui-ci s'était battu corps et âme pour l'obtenir, il avait fait bien des sacrifices et avait appris d'innombrables leçons de vie. Il était ici un exemple pour tous et ils comprenaient parfaitement pourquoi Dot Pixis restait à ses côtés.

—Un personne qui ne se consacre pas à sa famille n'aura jamais de valeur. Je suis un homme d'affaire et le sang coûte beaucoup trop cher*. Voilà pourquoi je vous demande à tous de vous traiter avec respect et égalité. Nous sommes un groupe de plusieurs familles réunies ce qui, par conséquent, fait que nous sommes une famille à part entière alors laissons nos guerres et nos querelles de côté et repartons à zéro en ce nouvel anniversaire de la Réunification de l'Empire.

*Citation du Parrain ahah

Ce fut la dernière chose que leur chef déclara avant de se lever suivi de près par ses enfants Rod et Uri. Les autres mafieux le saluèrent respectueusement tout en l'observant partir. Cela faisait une trentaine d'années que le vieux Reiss avait rassemblé divers clans internationaux, il gérait d'une main de fer l'organisation appelée l'Empire et tous lui vouaient un respect absolu. Pourtant, cela n'avait pas empêcher Azarov de se retenir de lui cracher au visage suite à ses dernières paroles. Kenny se contentait d'afficher un sourire insatisfait, il savait mieux contrôler sa colère que son compagnon, ils étaient un peu comme le ying et le yang.

Les Milkovitch et les Ackerman ne s'étaient jamais cacher qu'ils méprisaient leur chef et tous ici le savaient. C'était sans doute pour cette raison que l'Empereur avait rajouté ses dernières paroles. Peut-être qu'au début, Reiss protégeait avec fidélité ses subalternes, aujourd'hui était une autre histoire. Celui-ci semblait tellement s'être habitué à sa position de leader qu'il en avait oublié qu'il pouvait tout perdre d'un claquement de doigts.

S'ils étaient encore dans le contrat, c'était bien parce qu'ils en tiraient bénéfice et ce n'était pas les seuls à agir ainsi. Les trois quarts le faisaient principalement pour le business et Reiss le premier. Il était celui qui tirait le plus d'avantages à tout ceci.

Alors que les différents mafieux se levaient et s'en allaient pour la fête habituelle qui suivait la réunion annuelle, l'un d'eux, d'origines latines s'avança vers Azarov, Kenny et Blokov. Mikaël reconnut immédiatement Carlos Don Rigueira. L'homme était âgé d'une trentaine d'années et était connu pour être l'un des plus gros vendeurs de drogues parmi les cartels mexicains.

Le latino était celui qui avait le plus de mérite de la part des deux clans, ce n'était pas facile d'obtenir leur respect pourtant mais Carlos Don Rigueira avait réussi. A partir de ce moment où il fut reconnu par eux, il avait très vite monté les échelons.

—Azarov Andreï Milkovitch et Kenny Ackerman, ça fait bien longtemps que je ne vous ai pas vu, salua-t-il solennellement en embrassant la joue de chacun, Quand à toi, Blokov, il s'est passé une éternité depuis notre dernière rencontre.

—Disons que j'étais beaucoup occupé par les affaires, répondit simplement le concerné qui avait toujours été l'ombre de son aîné mais qui ne s'en plaignait pas, après tout, c'était son rôle de veiller sur son grand frère.

Carlos était un homme petit, bien plus petit que Livaï, il avait des rondeurs mais portait toujours des costumes hors de prix. D'innombrables rumeurs circulaient à son sujet, l'une étant qu'il avait mené un contrat contre Reiss mais ce n'était ni les russes ni les japonais qui le jugeaient.

Kenny fut celui qui brisa les salutations, il embrassa avec respect la joue de son partenaire et Azarov fit de même toujours avec cet air aussi froid.

—Don Carlos, nous n'avons pas besoin de vous présenter nos enfants depuis le temps, déclara simplement Azarov qui avait horreur que l'on ignore sa fille et son neveu de la sorte. Il avait la voix légèrement enrouée et si l'on faisait bien attention, on pouvait remarqué qu'il avait perdu du poids et que des cernes noires ornaient ses iris violettes.

Le plus petit rigola avant de rétorquer qu'il n'avait pas oublier, il complimenta Mikaël sur sa beauté écrasante laissant son père serrer les dents, puis se tournant vers Livaï, lui dit alors qu'il avait vraiment hérité de Kenny.

Ils discutèrent finalement de tout et de rien, certains mafieux s'intégrant parfois dans la conversation, d'autres en sortant et finalement, Blokov déclara que le voyage l'avait déshydraté et qu'il allait au bar avec sa nièce et son neveu.

Mika le suivit sans rechigner et le regarda se servir d'une coupelle de champagne avant d'observer les autres et de discuter silencieusement. Elle et son cousin firent de même et trinquèrent plus par habitude que pour célébrer l'anniversaire de l'Empire.

—Alors, dyadya (tonton), comment va la France ? Demanda Mika avec un regard intrigué.

Celui-ci ricana en buvant une gorgée amèrement. Il parcourut la foule du regard comme il avait l'habitude de le faire. C'était une particularité des frères Milkovitch dont leur fille et nièce avait hérité, cette façon de regarder les gens presque hautainement. Ça et leurs pupilles violettes quasiment inébranlables.

Blokov avait manqué à Mika et c'était réciproque. Elle le considérait comme un deuxième père et l'idée qu'un jour celui-ci ait des enfants l'excitait. Tout simplement parce que cet homme était fait pour avoir des enfants et la simple idée qu'à 36 ans, son oncle était encore célibataire la tuait.

—La France se porte, c'est un pays agréable, répondit-il avant de reprendre, Mais, j'ai quand même hâte de rentrer, le vin c'est pas ma came. J'ai toujours eu du goût pour le thé et la vodka. Et vous deux alors, j'ai entendu dire que vous régnez d'une main de fer sur ce pays ?

Les deux jeunes gens acquiescèrent silencieusement, Mika lui expliqua les petites mésaventures avec Naile et son dyadya rigola déclarant que Dork était sur le point de chuter et que ce n'était qu'une question de temps. Ils discutèrent une dizaine de minutes avant que Blokov ne se dirige vers Dot Pixis avec un air chaleureux laissant Livaï et la grise seule.

Parfois, certains mafieux venaient leur parler et puis ils s'en allaient, mais Mika ne pouvait s'empêcher de lancer des regards inquiets en direction de son paternel. Livaï sortit alors brusquement de son silence la faisant presque sursauter.

—Tu comptais me le dire quand ? Demanda-t-il sans vraiment de provocation, juste de la curiosité.

Elle resta silencieuse et on entendait seulement le bruit de la foule. Tout en prenant une gorgée de son alcool, elle ne quitta pas des yeux son père.

—Quand on allait avoir le droit d'en parler aux proches, répondit-elle simplement.

La réponse suffit alors au noiraud qui se trouvait soudain stupide de ne pas avoir noté ses changements de comportement depuis son retour de Moscou il y avait trois mois de cela. Il savait qu'elle n'avait pas fini de parler alors il se tut.

—Choura m'a demandé de rentrer il y a quatre mois de cela. C'est allé super vite. Tout a commencé avec des toux beaucoup trop longues, des essoufflements, des vomissements et des pertes de poids… Et puis un jour, il a eu du sang dans ses toux. On est allé voir un docteur, il lui a dit qu'il avait simplement une bronchite. Pendant deux semaines, il me disait que tout allait bien mais je voyais que ça allait pas. Une bronchite, ça dure pas aussi longtemps.

La foule devint soudain oppressante pour le duo, ils savaient que des mauvaises oreilles pouvaient traîner dans le coin pourtant, tous semblaient respecter leur intimité et les laissaient seuls trop occupés à faire de la lèche à leurs parrains. Avec une voix plus sombre, Mika poursuivit son explication en regardant Livaï droit dans les yeux, il y notait de la colère mais aussi de la fatalité.

—Moi j'y croyais pas alors, j'ai insisté pour qu'il fasse des analyses et il a été d'accord. On est allé voir un spécialiste et comme tu t'en doutes, le diagnostic n'était pas bon.

La grise se tut à nouveau avant de poser sa coupelle, son regard devenait de plus en plus glacial mais ça, le noiraud y était habitué. Lorsque sa cousine atteignait un certain stade de colère, elle devenait ainsi et il était presque impossible de l'en sortir.

—J'avais envie de le tuer, ce médecin mudak* et cette gavno* de bronchite… J'ai même failli le faire si Chouva m'avait rien dit… murmura-t-elle d'un ton menaçant.

*Mudak signifit 'Merde ou Tête de merde' et Gavno 'merde' mais ça concerne plus les objets.

Livaï posa à son tour la coupelle, ce serait mentir que de dire qu'il ne se sentait pas concerné par Azarov mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était sa cousine. Il était rare de la voir aussi désemparé et forcément, cela l'atteignait.

—J'imagine que c'est ce qu'on appelle le karma… N'empêche que c'est plutôt ironique de se dire qu'on peut tout avoir en tant que chef mais que la seule chose qu'on veut, on l'aura jamais…

Cette phrase résonna brusquement aux oreilles de Livaï, Mika avait touché un point juste qui s'appliquait même à sa vie. Il était chef de clan et pourtant, il n'était même pas foutu de nouer une relation amicale normale, le monde lui mangeait dans la main, et pourtant, Eren lui résistait toujours un peu.

—Au fait, tu as invité Eren ? Demanda soudain la grise comme si elle lisait dans ses pensées.

Le noiraud soupira mais comprenait que son amie voulait changer de conversation. Il opina silencieusement se disant que pour une fois, il lui accorderait cette discussion.

—Pourquoi je l'inviterais, c'est pas un peu tôt pour lui présenter cette famille de tarées ? Répliqua-t-il avec un sourire insolent.

Il fut content de son succès lorsqu'il l'entendit rire, son véritable rire, doux et cristallin.

—Tu as peut-être raison mais ça fait deux semaines que tu ne lui as pas donné de nouvelles, invites le à boire un café je sais pas… En tout cas, Nuska sera là donc Eren ne sera pas totalement dépaysé si ça peut te rassurer…

L'Ackerman roula des yeux, Mika était tellement insistante comme personne mais c'était bien pour ça qu'il l'appréciait. Il secoua la tête regrettant déjà ce qu'il faisait et puis, envoya le message non sans une légère appréhension. Son action fit encore rire sa cousine, au moins, il y avait quelque chose de bien à son ridicule.

Ils continuèrent de traîner entre les différents groupes de mafieux, Livaï toujours aussi protecteur envers la grise et celle-ci qui se faisait ouvertement draguer par les membres de la pègre. Il n'était pas idiot, il ne suscitait pas la même peur qu'Azarov lorsqu'on approchait sa fille, néanmoins, son attitude en faisait fuir plus d'un et Mika s'amusait de la situation. Finalement, vers 4h du matin, ils en eurent assez.

Kenny les avait rejoint afin de prendre des nouvelles de sa cousine et de parler du bon vieux temps, Livaï devait admettre qu'il s'amusait bien, aussi étonnant soit-il. Cela faisait une éternité qu'ils n'avaient pas été ainsi et d'une part, même s'il connaissait la cause de ce changement d'attitude, il ne pouvait s'empêcher de se sentir bien.

—Dis à papochka que je rentre. Ces types me filent la migraine et j'ai des choses plus importantes à préparer. Prends soin de lui.

Son oncle acquiesça et après une dernière embrassade, Livaï la raccompagna toujours avec cet aura protecteur. Le trajet en voiture fut silencieux, le noiraud concentré sur la route, sa cousine à regarder défiler les rues. Elle n'avait qu'une envie, c'était de rejoindre les bras de Nuska et de s'y loger pour le reste de la soirée.

Ils arrivèrent très vite devant l'appartement modeste, le noiraud pinça alors les lèvres ne sachant quoi dire.

—N'oublies pas que je suis là idiote… ça va aller ? Décida-t-il de dire par précaution.

Mika déboucla sa ceinture avec un calme naturel, ses cheveux cachaient son visage et il lui était impossible de voir son expression actuelle.

—Je te rappelle que je fais face à la mort tous les jours, c'est pas ça qui va m'achever… dit-elle avec un ton dédaigneux.

Juste pour son attitude, le noiraud commença une nouvelle fois à la détester. Il haïssait lorsqu'elle s'ouvrait à lui et que peu de temps après, elle faisait comme si de rien n'était. C'était un des traits de caractère qu'il ne supportait pas chez elle.

—Je suis peut-être ce que je suis mais ma mère me manque tous les jours tu sais ? On reste des êtres humains malgré notre 'profession', dit-il de manière à la forcer à s'ouvrir une nouvelle fois.

Celle-ci se figea instantanément, elle avait horreur lorsqu'il lisait en elle ainsi. Avoir grandi ensemble, ça avait des avantages comme des inconvénients, le fait qu'il la connaisse trop en faisait partie.

Elle releva légèrement la tête pour fixer la rue en face d'elle, Mika savait qu'il ne lâcherait pas le morceau alors autant tout lui avouer.

—C'est juste que… quand j'étais chez moi, j'avais personne sur qui compter hormis Blokov, mon père et Choura, commença-t-elle doucement, Blokov était toujours dans les rues à se battre, Choura était toujours avec lui alors il restait que mon père… J'avais même pas ma mère sur qui m'appuyer parce qu'elle me détestait… Je me demande comment elle le vivrait si elle était encore vivante et qu'elle apprenait pour mon père… La petite fille qui est en moins refuse de voir son papouchka partir, c'est tout…

Elle releva enfin la tête un léger sourire face à sa dernière remarque mais le noiraud savait ce qu'elle ressentait. Il lui rendit son sourire avant de la serrer dans ses bras et d'écraser ses larmes. C'est à ce moment là qu'il se rappelait d'à quel point la vie était précieuse, il avait souvent tendance à l'oublier avec ses activités pourtant, la vérité était là : il tuait des hommes et des femmes qui avaient eux-aussi des proches. Au final, peut-être qu'une part de karma y était pour quelque chose si personne ne pouvait se venger, la vie l'avait faite.

—Wouah ! On s'est jamais fait autant de tunes à deux Jean ! s'exclama Eren avec des étoiles plein les yeux et des billets qui débordaient de ses mains.

Le châtain rigola mais ne pouvait s'empêcher de jubiler par tout le profit qu'ils venaient de faire à la suite de leur danse groupée. Les danses à plusieurs ramenaient souvent plus de pourboires, c'était pour cette raison que le brun appréciait les danses de groupe. De plus, ce soir-là était un soirée à thème, les clients étaient bien plus nombreux que d'ordinaire et plus de civils moins riches entraient dans le club.

Le thème du jour n'était autre que Rio de Janeiro afin de fêter les futures vacances estivales qui étaient proches. Rio de Janeiro signifiait donc tenue de carnaval pour certaines danseuses qui avaient fait l'ouverture, elles avaient de longues plumes de couleurs dans le dos et sur la tête et portaient des sous-vêtements également colorés, cela avait déjà pas mal attiré la clientèle de plus que certaines danseuses refaisaient quelques apparitions de temps en temps alimentant cette ambiance brésilienne.

Il y avait d'autres danseuses vêtues différemment, certaines avaient des bodies espagnoles avec des décolletés plongeants, d'autres moins, il y avait parfois des paillettes sur les manches. Les simples serveuses portaient des robes noires, rouges et blanches ouvertes sur les côtés. Elles étaient vraiment belles de l'avis d'Eren, plus élégantes que provocantes cependant, il n'était pas étonné. Le club était un endroit distingué et pour reprendre les paroles de Nuska à l'entretien de Christa, ce n'était pas le vulgaire club de strip-tease du coin.

Quand à Eren et Jean, ils n'échappaient pas au thème. Jean était vêtu d'un pantalon noir espagnol, un débardeur blanc avec un col en v très plongeant et enfin un veston sans manche gris permettant au public d'admirer les fins muscles de ses bras. En ce qui concernait Eren, il portait également un de ses pantalons espagnoles qui ne collaient pas trop les jambes, seul son haut différait de son meilleur ami. Il avait une chemise noire et avait remonté les manches, le col était aussi remonté et il avait ouvert plusieurs boutons afin que l'on puisse entrevoir le début de ses pectoraux.

Alors qu'ils comptaient encore l'argent qu'ils avaient réuni, ils entendirent des airs de samba provenant du bar. Il n'y avait aucun doute, Erwin avait réussi son coup : la soirée était bien plus qu'un succès. Même les décors avaient été arrangé de sortes à ce que le côté latino ressorte pour tous, même les employés en venaient presque à apprécier travailler en dépit de leur début de semaine, même s'il était mercredi.

—Tu imagines avec Nuska ? Merde, on aurait eu tellement plus de frics à nous trois réunis… Pour une fois que ta peau hâlée nous sert... envia dans un chuchotement Jean qui se disait que la fin de mois ne serait pas aussi difficile qu'il ne se l'imaginait.

Eren gloussa de son côté avant de lui tendre sa part de bénéfice, pour une fois que tout se passait dans les lignes. Ils se levèrent alors avant de passer de l'eau sur leur visage et de s'apprêter à continuer leur service. En sortant, Reiner lança un clin d'œil qui lui répondit en souriant malgré la honte qui l'accablait.

Jean ne manqua pas l'interaction, une fois loin du vigile, il attrapa le bras du brun se disant qu'ils avaient encore une dizaine de minutes avant de revenir dans le bar.

—Tu m'expliques idiot ? Menaça-t-il les sourcils froncés prêt à en découdre avec Reiner.

—Relax Jean… C'est pas lui qui a fait quoi que ce soit… répondit le concerné légèrement honteux de ses actions.

Sa réponse déconcerta son ami qui ne comprit plus rien à ce qu'il se passait entre le blond et lui, il exigea rapidement des explications et ne fut pas si surpris que ça à l'idée d'apprendre que c'était Eren qui avait ouvertement chauffé le blond. Jean soupira en levant les yeux au ciel, il trouvait parfois son meilleur ami totalement irresponsable.

—T'es qu'un idiot suicidaire ! On couche pas avec son collègue ! T'en as des idées toi ! Grogna Jean derrière la porte de service.

Eren croisa les bras comme un enfant capricieux, il leva les yeux à son tour avant de parler assez fort pour se faire entendre à travers les basses qui résonnaient.

—J'ai pas couché avec je te signale… J'ai juste…

—Pardon ? Tu t'es juste frotté sensuellement contre son corps ce qui a provoqué une réaction sanguine de sa part ? Ça s'appelle des préliminaires Eren ! Tu devrais t'excuser très vite !

Le brun savait qu'il avait raison, néanmoins, il ne s'en voulait pas pour les raisons auxquelles Jean pensait. L'idée qu'il ait tenté quoi que ce soit avec quelqu'un d'autre que Livaï le faisait culpabiliser. Il grimaça avant de se rappeler brusquement qu'ils étaient loin d'être en couple et ravala sa rancœur difficilement.

—Ouais t'as raison, je vais aller m'excuser pendant la pause… murmura-t-il comme un enfant prit sur le fait.

Jean soupira une énième fois avant de pousser la porte et d'entrer dans la chaleur du club quasiment étouffante. Il râla encore dans sa barbe que les actions d'Eren frôlait la stupidité et se dirigea en direction d'Annie afin de prendre un plateau. Le brun fit de même et pendant une bonne heure, il servait différents clients et ne grimaça même pas face aux caresses indiscrètes. Il était beaucoup trop content parce qu'il pourrait acheter un cadeau correct à Armin prochainement.

Alors qu'il déposa des verres vides au comptoir qui furent débarrassés par Ymir trop concentré sur son travail pour le remercier, Nuska l'interpella lui et Jean au loin. Ils se regardèrent en même temps avant de hausser les épaules et de la rejoindre savant à l'avance ce qu'elle allait leur dire.

—Enterrement de vie de garçon chambre 02, vous y allez avec Christa, Mina, et Anya, lança-t-elle avant de disparaître vaquer à ses autres activités.

Encore une fois, ils haussèrent les épaules l'air de rien, cela faisait très longtemps qu'ils n'avaient pas fait d'enterrement de vie de garçon ou de vie de jeune fille. Pour un club mixte, ce n'était pas une surprise que des hommes fassent partis de la fin de vie de garçon, c'était même plutôt courant. Ici, les gens assumaient leurs attirances.

Ils attendirent leurs collègues et entrèrent avec plusieurs boissons, plusieurs bougies artificielles et bien sûr, leurs sourires forcés. Le fiancé et ses amis s'exclamèrent en tapant des mains et en sifflant les strippers qui posaient les boissons sur les tables.

Directement, Eren sut que ce n'était pas des riches. Ce n'était pas une critique, loin de là, juste qu'avec le temps, il avait appris à reconnaître ceux qui venaient occasionnellement et ceux qui dépensaient leur argent sans un regard. Ceux-ci étaient plutôt du genre à s'amuser comme si ce serait la dernière fois alors il savait que ce n'était que des petits gens comme lui.

Toujours dans l'ombre, ils s'assirent chacun à côté d'un des invités profitant pour lâcher quelques caresses sensuelles comme on leur avait appris. Eren prit place entre un type légèrement plus grand que lui et un autre qui passa son bras autour de ses épaules.

Une fois les exclamations finies, les lumières se rallumèrent et le brun qui pensait que c'était une bonne soirée vit son monde s'écrouler.

Sur le canapé juste en face, celui où Christa et Mina étaient installées, il y avait Connie Springer, le meilleur ami d'Armin.

Connie ne l'avait pas encore vu, il était trop gêné d'être ici, entourés de deux jeunes femmes très séduisantes. Son frère, le marié, avait insisté pour qu'il vienne déclarant que ce ne serait pas avant son mariage à lui qu'ils referaient une 'sortie entre mec'. L'adolescent avait finalement accepté, d'une part par curiosité, d'une autre parce qu'il aimait les choses interdites.

Malgré la situation, Eren tentait de garder son jeu de séduction, il ne fallait pas qu'il foire sinon c'était tous les danseurs qui prenaient également. Il continuait de parler aux deux hommes à ses côtés qui semblaient sous son charme, le brun les écoutait mais gardait du coin de l'œil Connie qui semblait l'avoir reconnu en vu de son expression horrifié.

—C'est le meilleur enterrement que j'aurais jamais pu rêver, s'exclama le frère de Connie qui était juste à côté d'Anya.

—Moi j'aurais jamais pensé qu'on puisse un jour entrer dans un endroit aussi luxueux! Répondit l'un de ses amis.

Les autres rétorquèrent des réponses affirmatives et la soirée continua tandis que le brun priait pour que sa pause arrive très vite afin de se sortir de cette situation délicate.

—Pas de photo mon chaton, murmura Christa dans l'oreille de Connie ce qui attira l'attention du brun.

Celui-ci rougit immédiatement face à la proximité de la blonde qui avait vite pris le coup du travail.

—Non, j'envoie juste un message à ma copine… répondit-il encore rouge de honte.

Son frère se moqua de lui pour lui rappeler que ce soir, ils avaient le droit à un seul écart. Son frère l'écouta à moitié et lui dit alors qu'il allait aux toilettes. Intérieurement, Eren savait qu'il était fichu alors il était trop tard pour s'inquiéter. Pour le moment, il avait plus important à gérer que les états d'âme d'un adolescent.

Très vite, la pause vint et les danseurs initialement présents remercièrent ceux de substitutions. Eren s'échappa en premier face au regard de Connie qui n'avait pas changé depuis sa découverte.

—Un problème Eren ? Demanda Christa qui s'était faufilée entre Mina et Anya qui discutaient en rigolant.

Il sursauta ne s'attendant pas à l'entendre, il lui lança un léger sourire pour ne pas l'inquiéter.

—C'est rien, je crois juste que ma couverture est grillée maintenant… répondit-il en se grattant la tête.

Cette fois-ci, Jean apparut juste à sa droite lui faisant encore manquer un battement.

—Comment ça ? Demanda celui-ci avec une expression concernée fugace.

Le brun lui expliqua brièvement la situation et Jean ne put faire autrement qu'éclater de rire sous prétexte que sa vie craignait beaucoup trop. Christa le disputa pour lui dire que ça ne se faisait pas de se moquer ainsi de lui et tenta de rassurer Eren. Le brun ne savait pas trop comment le prendre, il n'était pas inquiet, peut-être même soulagé à l'idée qu'il n'ait plus à cacher la vérité. Enfin, il savait qu'il penserait différemment une fois rentré chez lui.

Mais pour l'instant, il avait une chose plus importante à faire. Il s'excusa auprès de ses collègues et se dirigea vers le vigile qui allait sortir pour fumer une cigarette. Eren se dépêcha de prendre sa veste avant de le rejoindre dehors.

Reiner était appuyé contre le mur et semblait déguster ce moment de calme. Avec le monde qu'il y avait, il se demandait combien de personnes il avait dû jeter dehors par la force. Il se racla la gorge bruyamment pour attirer son attention et se mit à rougir en repensant aux évènements.

Le fumeur tourna la tête et fut surpris de voir le brun dans le coin fumeur, il fronça les sourcils perplexe.

—Euh… Je suis venu m'excuser pour lundi soir… Ou pour mardi matin… Enfin peu importe, je suis venu m'excuser pour mon comportement, dit-il avec une voix plus forte.

Son interlocuteur parut encore plus surpris mais ce n'était rien face à Eren lorsqu'il l'entendit rire aux éclats. Il crut un instant que le blond se fichait de lui mais il l'invita à venir vers lui avec un geste amical.

—On est tous les deux fautifs Eren, te biles pas !

Il retira une latte sous le silence nocturne qui était plutôt apaisant outre la fraîcheur de la nuit qui faisait frissonner le brun.

—Mais c'est gentil d'être venu t'excuser, ça montre que t'es vraiment un chic type, poursuivit Reiner en le regardant droit dans les yeux.

Le blond avait toujours un air sérieux peint sur le visage, c'était ce qui déconcertait le plus Eren. Comment pouvait-on avoir l'air toujours aussi monotone ? Intérieurement, le brun trouvait qu'il avait l'allure d'un guerrier mais ça, il préféra le garder pour lui.

—Ouais je sais, se moqua le plus petit avant de reprendre, Et aussi merci pour t'être occupé de moi. J'étais vraiment dans un état lamentable…

Sa remarque provoqua encore une fois l'hilarité de Reiner qui ne pouvait que confirmer. Finalement, ils restèrent ensemble tout le long de la pause à discuter et à en apprendre plus l'un sur l'autre. C'était plutôt agréable pour chacun d'eux, ils se découvrirent plusieurs passions communes et le plus jeune se dit qu'il pouvait se faire un véritable ami en Reiner.

La pause s'acheva pour eux deux, Eren reprit le service et finalement, lorsque cinq heure du matin sonna et qu'il n'y avait plus de client, le brun put rentrer chez lui. Il en avait presque oublié un détail : Connie Springer.

Un frisson le parcourut à l'idée d'avoir une confrontation avec sa famille parce qu'il connaissait Connie. Celui-ci n'avait jamais su tenir sa langue dans sa poche. Alors qu'il marchait les mains dans les poches tout en pensant à comment amener le sujet, il fut enfin terrifié en voyant qu'il était déjà en bas de chez lui.

Le temps passait bien plus vite lorsque l'on était perdu dans ses pensées, malheureusement pour lui. Il monta les marches en sentant le stress commencer à monter, entra dans son appartement et s'attendait presque à voir son frère et sa sœur l'attendre derrière.

Il fut étonné de voir que non, pour une fois, il n'y avait personne dans le salon. Peut-être que Connie avait su se taire, il fut presque soulagé et alla se coucher tâchant de faire le moins de bruit possible.

Le jeune homme s'endormit aussitôt que sa tête toucha l'oreiller, il fallait dire que malgré que les choses se passaient mieux dernièrement, sa fatigue quotidienne était encore présente et ne voulait pas s'en aller même avec tous les efforts du monde.

Le matin arriva rapidement, il se réveilla en douceur avec la désagréable impression de s'être endormi seulement quelques secondes avant. Il était 9h du matin, il préféra traîner doucement et se contenta de fixer le plafond sans aucune motivation.

De son lit, il pouvait entendre Mikasa et Armin discuter dans la cuisine et c'était l'une des raisons qui faisaient qu'il ne voulait pas se lever. Pour une fois depuis bien longtemps, le brun n'avait pas envie de leur faire face si en rentrant, il ne s'était pas inquiété de Connie et de sa découverte, désormais, c'était tout autre chose.

Comment faire face à son unique famille lorsqu'on leur avait menti pendant deux ans ? Un frisson le parcourut, quoi leur dire, comment leur expliquer, dix mille questions se bousculaient dans sa tête lui provoquant une migraine.

Finalement, au bout de quinze minutes il descendit de son lit rassemblant tout son courage. Non, il ne reculerait pas. Après tout, il était l'adulte ici, ce n'était pas Armin et Mikasa qui lui feraient la morale sur comment gérer sa vie non ?

Enfilant un simple pantalon de survêtement, il ouvrit la porte se répétant inlassablement les mêmes pensées. Pourtant, une fois qu'il fit un pas dans le couloir, il s'imagina leur regard. La honte, la pitié, la déception, voilà ce qui l'effrayait en particulier. Il avait peur de lire ses sentiments dans les yeux de sa famille.

Le ventre noué, il secoua la tête, prit une grande respiration et se dirigea déterminé vers la cuisine, dans tous les cas, Eren n'y échapperait pas alors autant y aller avec force plutôt qu'en larmes.

Armin et Mikasa discutaient encore autour de leur tasse fumante, le blond était assis sur une chaise et la noiraude appuyée sur l'évier. Ils parlaient calmement, comme si tout allait bien ce qui inquiéta Eren. Étaient-ils au courant ? S'était-il pris la tête pour rien, encore une fois ?

Il s'approcha de la tablée avec un air un peu plus tranquille et entendit brusquement les deux adolescents arrêter de parler. Une certaine tension monta brutalement et Eren fit comme si de rien n'était, le brun se contentait de se servir du café tout en sentant le regard lourd de sens porté à son égard.

—Comment était le travail ? Demanda Armin avec une voix qui tremblait.

Mikasa ne disait rien, elle se contentait de fulminer de rage sur place et les peurs d'Eren se confirmèrent. Il n'était pas surpris, ni même triste en fait. Il se sentait juste vide, ce sentiment était tombé immédiatement sur lui dès le moment où son frère avait ouvert la bouche.

—Il vous a raconté, j'imagine, déclara-t-il simplement d'une voix monotone s'étonnant presque lui-même.

Armin fuyait soudain son regard mais Eren ne lui en voulait même pas, s'il avait été à sa place, il aurait fait exactement pareil. Mikasa, elle, restait appuyée sur l'évier, ses doigts étaient crispés autour de sa tasse si bien qu'on en voyait des jointures blanches sur ses phalanges.

—Disons qu'il nous a expliqué dans les grandes lignes, murmura l'adolescent tristement.

Le danseur ne savait même pas quoi dire comme un enfant prit sur le fait, et puis en y repensant, il n'y avait rien à dire. Eren exerçait le métier de strip-teaseur pour vivre et subvenir aux besoins de sa famille. Rien de plus, rien de moins.

Une main attrapa brusquement son poignet manquant de lui faire lâcher sa tasse. Il la posa doucement et se retourna face à Mikasa dont le visage était rongé par les larmes. Cette vision enfonça encore plus le brun qu'il ne l'était déjà initialement.

—Comment tu as pu Eren ? Pourquoi ?! Cria-t-elle la voix brisée.

Armin écarquilla les yeux, ce n'était pas comme ça qu'ils avaient prévu de faire parler leur frère. Le blond sentait que les choses dégénéraient et il se leva à son tour pour calmer sa sœur.

—Mikas…

—Non Armin ! Je veux une explication de sa propre bouche ! Continuait-elle de hurler si bien que les voisins devaient entendre eux-aussi, Pourquoi ?! Comment, Eren ?! Je veux que tu me dises pourquoi tu as accepté de te vendre ainsi ?! Depuis combien de temps ?! Pourquoi n'avoir rien dit ?! Hein ?! Pourquoi ?! Enchaînait-elle avec désespoir le visage tordu par la douleur.

Eren se sentit soudain mal pour Mikasa, il avait envie de la serrer dans ses bras mais savait que cela ne servirait à rien. Elle voulait des réponses, juste des réponses. Alors, l'aîné se mit à réfléchir pour donner à sa sœur ce qu'elle voulait désespérément. Il détestait la voir aussi désemparée, elle qui d'habitude se muait dans une expression neutre, cela le brisait.

Pourquoi ? Pourquoi en était-il arrivé là ? La mort de leurs parents était-elle une explication plausible ? Bien sûr que non. Il avait très bien pu vivre avec différents métiers avant celui-ci. Le manque d'argent ? La peur de voir s'éloigner sa dernière famille ? Ou Même le désespoir de les voir prendre le chemin que lui-même avait emprunté ? C'était les explications les plus tangibles à ce pourquoi. 'Taffer pour assurer un meilleur avenir à Mikasa et Armin', c'était la réponse qu'il avait apporté à Christa et elle était toujours vraie, même maintenant.

Maintenant le comment du pourquoi, il était tellement installé dans ce cercle vicieux qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il tombait dedans. C'était juste un remplacement, rien que ça. Juste un remplacement qui avait fini par devenir un temps plein. C'était bien misérable de ce point de vu.

Et puis pourquoi n'avoir rien dit ? La réponse était simple : c'était honteux. De plus, il ne voulait pas inquiéter Mikasa et Armin. Eren passait son temps à leur venir en aide, à tout faire pour qu'aucun n'est de problème, tout faire pour financer leurs études afin qu'ils puissent partir d'ici et vivre une vie heureuse.

Oui, il faisait tout pour eux. Il avait sacrifié ses rêves et ses espoirs pour eux, il avait beau vivre dans le déni, il le savait, eux aussi le savaient, ses amis le savaient, tous le savaient, même les inconnus qui venaient à peine de le rencontrer.

Quel brave jeune homme, c'est honorable de se sacrifier pour ceux qu'on aime. Il n'y a pas plus juste combat que cela, c'était ce qu'il entendait de la bouche de tous, ce qu'il lisait dans les yeux de n'importe qui.

Plus il pensait, plus le stress et les déceptions qui montaient depuis tout ce temps devinrent de la colère. Eren n'en voulait pas à son frère et sa sœur pour ses rêves brisés, jamais il ne leur en voudrait parce que c'était sa décision. Non, ce qui l'énervait, c'était ce manque de reconnaissance. Mikasa pensait-elle réellement qu'il faisait un tel métier parce qu'il aimait ça ?

Chaque jour qui passait était les mêmes avec les mêmes dégoûts, les mêmes peines, les mêmes peurs. Sans parler des regrets, fut un temps, il se demandait constamment comment sa vie se serait passé s'il avait pris une autre décision, aujourd'hui, Eren ne se posait plus de questions, il n'imaginait plus ni ne rêvait. Il vivait, simplement, parce qu'il fallait bien vivre et que c'était la vie tout simplement.

Toujours sourire, rire, paraître normal alors que lui-même savait qu'il n'allait pas bien. Eren n'était pas aussi idiot qu'on le pensait, il sentait bien qu'il était au bord du gouffre, mais s'il faisait tout ce qu'il désirait, ils n'en seraient pas ici aujourd'hui.

Armin le fixait avec inquiétude, il savait que la tournure des évènements n'annonçait rien de bon. Eren avait baissé la tête avec des larmes au coin des yeux, pourtant, lorsqu'il relevait la tête, le blond n'y lut que de la colère à l'état pure.

C'était une expression qu'il n'avait jamais vu sur son visage et même Mikasa fut choquée puisqu'elle lâcha son bras avant de porter une main à sa bouche réalisant trop tard son erreur.

—Pourquoi ? Demanda-t-il froidement, Pourquoi Mikasa ? Parce que si je ne faisais pas ça, Mikasa, vous seriez renvoyés dans un autre foyer putain ! Lâcha-t-il faisant sursauter les deux adolescents.

—Eren… commença Mikasa en tremblant.

Il tapa du point sur la table faisant tomber la tasse qui se brisa au sol en mille morceaux, le café coulait et s'étendait sur le sol avec amertume.

—Non ! Laisses-moi parler pour une fois que j'en ai l'occasion ! Tu veux savoir la vérité hein ? C'est ça ? Je vais te la dire moi la vérité ! J'ai tout abandonné pour vous, j'ai toujours tout fait pour que vous ne manquiez de rien ! J'ai brisé ma vie ! Tu penses que c'est ce que je voulais moi ? Ne plus avoir d'avenir ? Tu penses que je suis aussi idiot que ça à foutre en l'air toutes mes chances de réussites ?! Si je faisais pas ça, qui l'aurait fait ? Un de ses foyers merdiques ?

Le jeune homme s'arrêta afin de reprendre sa respiration saccadée, il se rendit compte qu'il pleurait lorsqu'il sentit que ses joues étaient mouillés mais il s'en fichait éperdument. Plus rien ne comptait actuellement, il étouffait, il n'en pouvait plus, il avait besoin d'éclater.

—Dance or die ? Tu connais ce jeu ? Je vais te l'expliquer, continua-t-il de crier se fichant de réveiller les voisins. Il sortit avec brutalité un billet de son porte-feuille qui était sur le comptoir. Dance, reprit-il en agitant le billet sous le nez, Or die ! Déclara-t-il en roulant en boule le billet et en le jetant par terre. C'est ironique pas vrai, c'est putain d'ironique quand tu sais que tu meurs un peu plus à chaque strip-tease !

Il recula lentement le visage brisé, le vide reprenant le dessus sur la colère, Armin et Mikasa étaient collés l'un à l'autre avec un air effrayé sur le visage. Tous dans la pièce pleuraient et l'ambiance était lourde et oppressante.

— Dans tous les cas avec ce jeu, tu meurs d'une manière ou d'une autre… Mais au moins vous, vous vivez et c'est le plus important… murmura-t-il pour finir en écrasant les larmes sur ses joues.

Le brun recula encore tâchant d'éviter les débris de tasse, il se retourna alors avant d'aller se laver pour sortir. Il ne supportait plus de rester dans cet appartement, tout était trop lourd, même son cœur.

Alors qu'il entra en trombe dans la salle de bain, avec des habits au hasard dans les mains, il se lava rapidement, s'habilla et sortit finalement de cet enfer. En retournant dans le salon, il se rendit compte que les dégâts avaient été nettoyé, Eren ne s'attarda pas dessus et il s'en alla sans même se rendre compte de la présence de Mikasa assise en boule par terre, ses épaules se secouant à cause de ses sanglots.

Alors qu'il se retrouvait en bas de l'immeuble, il se rendit compte que le vide n'avait pas disparu, c'était même pire. Il aurait pensé que se trouver loin de sa famille l'aurait fait se sentir mieux mais non, c'était toujours pire et l'envie de pleurer le reprit. Il se crispa avant de marcher tête baissée et de marcher sans trop savoir où aller ni qui appeler. De toutes manières, il n'avait ni son porte-feuille ni son téléphone sur lui. Il n'y avait que lui et lui-même comme d'habitude.

Le temps passait, les gens se promenaient et lui, il marchait encore sans direction, toujours avec ce regard baissé. Il devait bien être 11h et il savait qu'il devrait rentrer chez lui pour aller au travail. De plus, la faim commençait à se faire sentir sachant qu'il n'avait pas mangé ce matin à cause de la dispute.

Eren était tellement occupé par ses pensées qu'il ne se rendit même pas compte qu'il était dans le parc et qu'il était sur le point de bousculer un passant.

—Oï gamin ! On t'a jamais appris à regarder devant toi quand tu marches ! Entendit-il avant d'afficher une expression choquée en voyant Livaï devant lui.

Le noiraud le dévisagea de la tête aux pieds, après son inspection, il pinça les lèvres avec un air concerné.

—T'as vraiment une gueule de merde, viens avec moi morveux, déclara-t-il simplement avant de prendre délicatement sa main et de l'emmener quelque part.