Titre:

Silver Blood

Auteure: Elfelmira

Genre: Amitié, Créature, Romance, Two Shot

Résumé: Dans la Forêt Interdite, Harry essaye de sauver la Licorne attaquée par l'Ombre. Mourante, la Licorne fait le plus pur des cadeaux à un garçon tout aussi pur. Harry devient alors une Créature Magique, une Licorne, le Prince des Créature de la Magie...slash/lemon ; TN/HP ; Two Shot

Bashing: Toujours les mêmes parce que j'aime bien : Dumby, les Weasley (hormis les jumeaux), Hermione et le ministère (pas très surprenant). Bon, j'aime beaucoup Hermione, mais j'aime également les bashing la concernant.

Couples: HP/TN, DM/LL (secondaire)

Attention: Cette histoire commence lors de la première année durant la retenue dans la Forêt Interdite. Le début de l'année est le même que dans le livre/film. Alors comme vous avez remarqué il y a une relation entre homme alors les homophobes bye bye! Bref bonne lecture!

Attention lemon à la fin !

Cette histoire est coupée en deux parties, donc c'est Two Shot, plutôt qu'une OS.

Ah ! Cette histoire ne sera pas centrée sur la romance mais plus sur le développement du Monde Magique.

Les personnages d'Harry Potter appartiennent à Rowling!

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Silver Blood

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Partie 1

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L'enfant était horrifié et tremblant. Son regard ne pouvait s'écarter de la terrible scène qui se déroulait devant lui, là, à dix mètre. Jamais autre situation n'avait était pire que celle de cette nuit, dans cette forêt sombre et peu accueillante. Le garçon était à genoux, les yeux baignés de larmes, il souffrait pour elle. Il voulait l'aider mais la peur l'empêchait de bouger. Il pouvait la voir par des rayons de lune qui traversaient difficilement les feuilles des arbres noirs. La lumière argentée tombait directement sur son corps, qui semblait émettre une légère lumière rendant ce spectacle féeriquement morbide.

Le garçon voyait l'Ombre revenir vers sa proie. Elle s'était écartée à l'arrivée des deux enfants afin de surement les observer mais avait seulement repris son activité après le départ précipité de Malfoy, l'autre ne pouvant bouger à la fois de douleur et de terreur.

L'Ombre s'approcha vers le corps mourant au sol. Il allait se pencher pour poser ses lèvres sur la blessure sanglante au flanc de la créature quand enfin l'enfant se ressaisit. Il se leva précipitant. Quelque chose en lui refusait qu'elle meure par cette chose, il ne voulait pas. Cette créature était bien trop pure pour mourir par la faute d'un être aussi maléfique.

Il ignora la douleur qui pulsait dans sa tête et avec un courage qu'il ne pensait pas avoir, il se précipita entre l'Ombre et elle. Il envoya son pied dans le ventre de l'Ombre qui recula d'un mètre avec le choc. Puis le garçon s'allongea, dans un geste de protection, de tout son long sur le large ventre blanc et ensanglanté de la créature. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et se figea en voyant l'Ombre furieuse qui rampait vers lui. L'enfant étouffa un sanglot mais ne bougea pas. Il parvint même à bredouiller:

"T...tu ne la toucheras...pas...tu...n'as pas le...droit..."

L'Ombre ne répondit pas mais au vu de la fumée qui s'échappait de son corps, elle semblait plus qu'en colère. Quand elle fut suffisamment près de sa cible, elle sortit de sa lourde cape noire un long poignard brillant. L'enfant comprenant ce qui allait lui arriver ferma les yeux humides et enfonça ses doigts dans la crinière de sa protégée. Il murmurait pour la rassurer mais surtout pour se rassurer. Il ignorait bien sur si elle pouvait comprendre mais il s'en fichait.

Puis il l'a senti. La douleur. Cette horrible douleur. Elle venait de ses côtes se répondant dans tout son corps. Il cria. Il sentit la lame être remuée dans la plaie. Il hurla. Mais l'enfant ne relâcha pas sa prise. Il se rattachait à cette simple pensée pour se tenir émergé. Il ne voulait pas qu'elle meurt. Et il savait que quand il faillirait alors elle mourait. Alors le garçon restait accroché à cette idée malgré les ténèbres qui envahissaient son champ de vision. Il perdit petit à petit sa capacité à entendre clairement. Il ne sentait plus son corps, même la douleur semblait avoir disparue, il se sentait si lourd, si loin. L'enfant pourrait paniquer mais il ne pouvait même plus y penser tellement ça lui semblait futile. C'était trop dur pour lui de combattre. Impossible. Il s'était déjà trop battu durant sa courte vie. Il se laissa glisser dans le noir et la Mort. Malgré tout il entendit une dernière phrase dite avec une voix si douce qu'il pensait que c'était sa mère.

"La Mort ne va pas à un cœur aussi pur, Elle ne viendra pas pour toi, je te bénis mon fils, Harry..."

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La Licorne à terre avait était atterrée quand elle avait vu cet enfant humain se jeter sur elle pour la protéger de l'Ombre. Jamais encore personne n'avait fait ça: risquer sa vie pour une créature magique aussi pure soit-elle. Mais cet enfant l'avait fait.

Elle l'entendit la rassurer, ça lui fit mal au cœur quand elle remarqua que c'était lui qui avait besoin de réconfort et pas elle. La Licorne vit avec horreur l'être blesser l'enfant. Une larme quitta les yeux argentés de la créature de douleur quand elle entendit le cri perçant du garçon. Elle le vit perdre pied à la réalité petit à petit. Ce petit garçon fragile mourait à sa place...pour la sauver...il prenait sa douleur à sa place... Les doigts du garçon agrippèrent ses poils blancs et argentés.

Cet enfant ne méritait pas ça. Il devait vivre. Longtemps. Comme tous les enfants. Avoir une belle vie. Pas mourir ici, pour protéger une Licorne. Non. Pas ça!

Elle sentit l'enfant s'affaisser contre son flanc. Elle sentit également le liquide rouge couler sur elle. Elle vit l'Ombre se redresser et se pencher vers elle pour finir son œuvre. Mais elle fut stoppée en plein dans son action par une lumière argentée et violette. L'être maléfique fut repoussé vers l'arrière, de plus en plus loin jusqu'à disparaître.

La Licorne leva doucement sa tête lourde et lâcha un long frémissement de soulagement: ses amis étaient là. Formant un cercle protecteur autour d'elle. Elle renâcla pour attirer leur attention. Ils s'approchèrent formant un cercle autour d'elle. L'Ancien sortit du rang. Il était vieux, le plus vieux du clan, mais on pouvait penser qu'il était jeune au vu de sa démarche et de son agilité. Le seul détail qui trahissait son âge avancé était les quelques crins blancs appartenant à sa crinière. Il baissa sa tête et lécha la tête de la Licorne mourante avant de se tourner vers l'enfant. Il était toujours en vie mais de plus en plus faible. Il ne passerait pas la nuit. Aucun des deux ne le pourrait.

La Licorne sentait la vie la quitter mais elle ne pouvait pas. Pas maintenant. Elle devait sauver ce garçon. Elle devait le faire pour lui mais aussi pour le monde magique. Un cœur aussi pur ne pouvait pas se perdre comme ça! Il en était hors de question.

Alors elle ignora l'Ancien penché sur elle, toute son attention focalisée vers l'enfant. Doucement et difficilement, la Licorne tourna son museau vers la tête pâle de l'enfant mourant. Elle posa ses lèvres sur son front laissant glisser le sang argenté droit vers la bouche entrouverte du garçon. Ses dernières paroles remplies d'amour et d'émotion résonnèrent dans la clairière silencieuse:

"La Mort ne va pas à un cœur aussi pur, Elle ne viendra pas pour toi, je te bénis mon fils, Harry..."

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La première chose que se souvient Harry quand il émergea du royaume des songes était la Licorne. Il se demandait comment elle allait, où elle était...il voulait savoir mais paradoxalement il avait peur de la réponse.

Il bougea légèrement et gémit quand la douleur le rappela à l'ordre. Elle se diffusa rapidement dans tout son corps en partant de sa poitrine. Il resta figé attendant qu'elle disparaisse. C'était une technique qu'il avait développé chez les Dursley après une 'séance de sport' avec son Oncle. Quand il fut sûr de ne plus rien ressentir ou vaguement, l'enfant ouvrit les yeux sur un ciel étoilé. Harry observa des yeux où il se trouvait: il ne voyait pas grand-chose sur le côté, ne pouvant bouger la tête, mais comprit rapidement qu'il n'était pas dans le même lieu qu'auparavant, le sol n'ayant pas la même texture. Son observation prit fin quand il frissonna se rendant compte de la fraicheur de la nuit. Il sentit quelque chose être déposé sur lui et le garçon parvint à articuler:

"La...Licorne?"

"Chh, dors, petit, dors, je veille sur toi." Répond une voix rassurante.

Alors, épuisé, l'esprit vide de toutes questions rationnelles, il se rendormit.

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Il se réveilla plus tard, un plein jour cette fois, désorienté, il tenta de se lever. Mais une main se posa contre son épaule, le forçant à se rallonger. Il se tendit à ce contact mais trop faible, il ne fit rien. L'homme, car sa poigne était trop forte pour être celle d'une femme, se leva sans que le garçon ne puisse le voir puisqu'il était derrière lui. Harry entendit ensuite des voix différentes parler entre elles. À propos de lui sans doute. Puis un pas souple d'une personne s'approchant de lui. Peu rassuré, il se recroquevilla sur lui-même sans qu'aucune douleur ne vienne le gêner.

Il sentit alors la peur et la panique commencer à envahir son être quand il comprit enfin sa situation. Il était dans un lieu inconnu, avec des gens inconnus qui ne lui voulaient peut-être pas de bonnes choses. L'image de son Oncle s'interposa pendant quelques instants mais Harry l'envoya balader au loin: ce n'était pas le moment. Il ferma les yeux violement et serra ses bras autour de son ventre approchant ses jambes de sa poitrine dans un vague geste de protection. Puis il attendit en tremblant.

"Harry, petit Harry, ne me crains pas. Je ne te veux que du bien. Tous ici ne veulent que ton bien et ta protection. Regarde-moi. Là, je suis là."

C'était une voix d'homme, douce, apaisante presque paternelle. Alors Harry décida de faire confiance. Doucement il ouvrit les yeux et se tourna vers la voix. Il en resta bouche bée. Ce qu'il avait cru être un homme était loin de l'être. Cet être était juste splendide. Grand, environ 1m85, musclé, avec une peau mate, il était imposant. Il semblait jeune, dans la vingtaine supposa Harry. Ses cheveux sombres tombaient en mèches éparses sur ses épaules sur lesquelles il y avait par-ci par-là des fils dorés. Sur son front, un diadème ou une parure détaillée de perles et de pierres précieuse mettait en valeur son visage. De ses cheveux sortaient des longues oreilles pointues recourbées vers le bas sur lesquelles de longues boucles d'oreilles dorées pendaient. Ses yeux jaunes fendus le regardaient avec bienveillance et inquiétude. Sous son œil gauche, un tatouage dorée, formant des lianes recouvraient une partie de sa joue. Le travail était fin et soigné rendant le résultat époustouflant. L'être lui fit un sourire se voulant encourageant dévoilant des crocs blancs brillants. Mais malgré ça, Harry ne se sentit pas en danger. Il lui faisait confiance. Confiance. Ce mot qu'il n'aurait jamais cru pouvoir utiliser un jour. Il continua de détailler l'inconnu, qui se laissa faire. Son regard se posa sur ses étranges vêtements qui n'étaient clairement pas d'ici. C'était un style oriental, surement inspiré d'ensembles arabes. Mais c'était beau. Colorés serait le mot exact. Il portait un pantalon ample blanc à bordures violettes sombres et jaunes, se serrant vers le bas. Il avait une fine tunique, dévoilant ses épaules nues, en toile orangée et jaune sans vraiment de motifs particuliers mais le travail était remarquable. Il avait aussi passé une écharpe violette parsemée de dorure et d'autres décorations qui partait de son épaule droite pour passer sous son bras gauche où elle était nouée. L'être, outre les objets présents sur son visage, possédait des bijoux dorées et épais à son cou, sur ses bras nus ainsi que sur ses chevilles nues.

L'être leva sa main, montrant les griffes qu'il possédait à chacun de ses doigts, pour l'amener vers Harry. Celui-ci recula comme il put, mais il se stoppa en voyant le regard blessé de son vis à vis. Tremblant alors il attendit. Mais l'autre ne fit que poser sa main sur sa tête, lui caressant ses cheveux. Harry fut ému de ce geste: c'était la première fois qu'on le lui faisait.

Ses joues devinrent humides à cause des larmes qui perlaient sus ses joues. L'étrange créature le prit alors dans ses bras et le serra fort pour le réconforter tout en lui murmurant:

"Chh, ça va aller...je suis là, maintenant...calme toi..."

Harry se laissa aller dans l'étreinte réconfortante, il pleura laissant échapper tout le stress et la peur accumulés durant sa courte vie. C'était la première fois qu'il pouvait se lâcher sans qu'on lui tienne en rigueur. Il dut pleurer pendant une bonne heure avant que ses larmes ne se tarissent. Timide, il n'osa pas lever les yeux, préférant rester collé contre ce torse protecteur. Il sentait vaguement une main lui parcourir le dos en petits cercles. Harry sursauta et se pressa plus contre l'homme quand il entendit un renâclement.

"Hey! Ne t'inquiète pas! Il s'agit juste de l'Ancien et des autres. On est là depuis le début de ton coma. On te surveillait durant ton sommeil." Lui chuchota l'être. "Regarde autour de toi, personne ne te veut de mal, au contraire."

Le garçon l'écouta et il leva timidement la tête, observant autour de lui. Il remarqua en premier que le lieu où il se trouvait était une petite clairière féerique. Tout y était coloré: les fleurs multicolores et de différentes espèces, les arbres verts émeraude, le petit lac bleu saphir qui reflétait le soleil. C'était splendide. Mais ce qui donnait cette touche de rêve n'était pas ce lieu. Non, loin de là. C'était les créatures peuplant cet endroit. Des Licornes pour la plupart, belles et majestueuses, dont une semblait plus âgée et se tenait plus en avant, l'Ancien, pensa Harry. Mélangés à elles, une dizaine de Centaures trépignaient sur place. Il y avait également des Sirènes et des Tritons dans le lac, le regardant avec une telle bienveillance qu'il se sentit un peu gêné et rougit. De minuscules Pixies et Fées voletaient entre les branches et dans les airs, incessantes danses à travers le ciel. Il distingua vaguement deux ou trois ombres entre les arbres à la lisière de la forêt, des Vampires sûrement, peut-être des Nymphes. Et Harry était le centre d'attention de tout ce monde. Réjouissant.

"Mmh..." Rougit-il en se cachant le visage contre le torse de l'être.

Son geste innocent provoqua quelques rires ou sourires d'amusements. L'Ancien renâcla une fois de plus, attirant l'attention de tous sur lui.

"Merci d'être venu, Créatures de la Grande Forêt!"

Harry cligna des paupières quand il comprit que l'Ancien parlait une autre langue mais qu'il comprenait. Étrange. Vraiment.

"Je suppose que je n'ai pas vraiment besoin d'expliquer la raison de ce rassemblement, je pars du principe que vous êtes tous au courant." Continua la Licorne. "Mais je pense qu'il ait de mon devoir d'approfondir la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, autant pour récapituler ce que nous savons que pour expliquer à cet enfant. Je dois dire que ceci me rend extrêmement perplexe: c'est la première fois de ma longue vie que j'assiste à ce phénomène. Pour être plus précis, c'est la PREMIÈRE fois que ce phénomène a été provoqué."

Harry écoutait presque avidement. Tout lui semblait hors du temps, bien trop spécial pour être décrit, il n'avait pas les mots. Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais il savait qu'il était la cause de cette réunion. Alors son esprit prenait note de tout ce qui se passait. Bien sûr, il préféra rester sur les genoux de l'être, il se sentait bien là, il avait l'impression de connaître enfin l'étreinte d'un père ou plutôt d'un grand frère. C'était apaisant.

"Comme vous le savez, mes chers, il y a de ça deux semaines, un être maléfique, l'Ombre, s'est attaqué à l'une des notre." Harry pencha la tête sur le côté: ainsi cela faisait deux semaines qu'il dormait. Il eut une brève pensée pour ses amis, se demandant s'ils s'inquiétaient, mais étrangement il n'en était pas sûr. "Crystal était mourante, prête à rejoindre les cieux et nos ancêtres. Mais le destin en a voulu autrement. Un enfant, que dis-je, un Sorcier, des êtres censés nous haïr, a préféré sacrifié sa vie pour elle, pour Crystal, pour une des nôtres. Jamais auparavant ceci n'était arrivé. C'est l'acte le plus pur que j'ai pu voir dans ma très longue vie. Et je me réjouis que tout Sorcier ne soit pas imbu d'eux-mêmes. Mais alors que cet enfant, lui-même sur le point de mourir, Crystal décida de partager, de lui offrir, de le bénir, avec son propre sang! Jamais, ô grand jamais, ceci n'était arrivé! Elle a sauvé l'enfant, elle a purifié son corps, son sang, tout. Elle a débarrassé ce corps du sang sorcier pour qu'il devienne celui argenté des Licornes. Cet enfant n'est plus humain, n'est plus Sorcier. Non, maintenant il est à la fois comme nous et différent. Il est l'être magique le plus pur existant en ce monde!"

Harry ignora tous les murmures intrigués et excités. Non il était resté bloqué sur deux choses. La première: qu'il ne soit plus humain. Étrangement, il s'en fichait un peu, il aimait bien l'idée. En réalité, il n'avait jamais réellement apprécié le Monde Sorcier, le trouvant trop hypocrite à son goût. En fait, il préférait clairement cette situation. Mais ça le laissait tout de même surprit. Il n'avait pas cru cela possible avant, et apparemment l'Ancien aussi. Mais bon, il ne faisait jamais rien comme tout le monde alors pourquoi pas. Ce constat fut assez rapide pour lui: il aimait ça.

La deuxième par contre, lui fit monter les larmes aux yeux, mais aussi commencer à paniquer. Jusqu'à là, il n'avait pas vraiment pensé à sa Licorne, bien trop embrumé par son réveil, refusant également la vérité que son cœur lui soufflait. Mais maintenant la réalisation lui fit face violement: où était-elle? Il l'avait sauvé, pas vrai? C'était sur? Elle ne pouvait pas le quitter comme ça. Impossible. Le garçon se sentait rattaché par un lien invisible à cette Licorne, à Crystal. Un lien maternelle, plus fort encore que celui qu'il partageait avec Lily Potter. Bien plus fort. Il essaya de se remémorer la dernière image de Crystal, de sa nouvelle mère, de celle qu'il considérait maintenant comme sa véritable mère, et il se souvient de ses derniers mots. Elle l'avait appelé fils...fils...elle l'avait reconnu. Il était son enfant pour elle. Il était son fils. Harry ne fit pas attention à ses joues humides. Il voulait savoir. Qu'est-ce qu'elle était devenue? Il avait besoin d'elle...il voulait la voir...alors il interrompu l'Ancien, qui avait continué son discours auquel il n'avait pas prêté la moindre attention. Sa petite voix brisée et triste attira le regard de tous. On avait l'impression de faire face à un très jeune enfant.

"Où...est maman? Où est-elle? Je veux voir maman...elle ne va pas me laisser, pas vrai?"

Le silence s'ensuivit. Beaucoup semblait choqué de savoir que cet enfant considéré Crystal comme sa mère. C'était attendrissant. Mais la réalité n'était pas toujours rose. Et vois ce petit en pleur, réclamant sa mère avait le don de briser le cœur. Ce fut l'être qui le serrait dans ses bras qui lui répondit:

"Je suis désolé, petit Harry...ta mère était trop proche de la mort...elle a préféré donner sa vie pour toi...elle a rejoint les étoiles..."

Les sanglots ainsi que les "mamans" de l'enfant se répercutèrent dans la silencieuse clairière rendant l'atmosphère assez sinistre. L'être s'efforçait de le calmer, quand l'Ancien reprit d'une voix douce:

"Cet enfant est pur, aussi pur que le crystal. Il faudra le protéger des Sorciers qui voudront profiter de lui. Il restera dans la Grande Forêt en notre compagnie pendant un an environ. On lui enseignera nos savoirs et notre magie avant qu'il ne retourne chez les Sorciers accomplir cette maudite mission qu'il lui a été confié à sa naissance. Mais il sera accompagné, que ça soit dans la Grande Forêt ou chez les Sorciers, deux protecteurs iront avec lui quoiqu'il arrive. Dukhan et Thymós seront ses gardiens. Ainsi soit-il!"

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Harry avait été déplacé par l'étrange être, après le discours, dans une petite hutte en bois un peu plus au calme. Il avait été pris d'une crise de larmes et de panique et on avait dû le transférer pour le laisser se reposer. Tout ça avait été trop rapide pour lui.

Finalement, alors qu'il avait son dos posé contre un des murs, et lui-même étant assis sur un "lit" confortable de feuilles et pailles, l'être décida de lui répéter tout ce qui s'était passé un peu plus tôt. Une fois chose faite, Harry hésita à demander ce qui lui passait par la tête.

"Est-ce que...est-ce que je pourrais dire adieu à maman?..."

"Bien sûr, on ira ce soir! La Cérémonie du Départ a déjà eu lieu, mais rien ne s'oppose à se recueillir sur sa sépulture."

Il lui sourit gentiment, ses crocs sortant un peu de ses lèvres. Curieux, Harry tendit la main pour toucher le visage de son vis à vis. Il frotta son doigt contre sa joue. Il avait la peau douce, sans irrégularité. Quand il se rendit compte de son action, il arrêta et rougit de honte. Jamais il n'aurait eu l'audace de faire ça auparavant.

"Ça va, ne t'inquiète pas." Ria l'être. "C'est dans ta nouvelle nature. Les Licornes sont assez curieuses par principe. Et certaines plus que d'autres, Crystal en faisait partie." Les yeux dans les vagues, il marmonna quelques choses avant de reprendre. "Vas-y! Je suis sûr que t'as plein de questions à me poser! Je vais essayer de répondre du mieux que je peux. Ah! Par contre, une question à la fois, sinon tu risques de trop me fatiguer..."

Harry sourit sur cette touche d'humour. Surtout devant les gestes exagérés qu'il faisait avec ses mains. Mais au fond, il était touché que l'homme lui permette de poser des questions.

"Comment t'appelles-tu? Tu me connais mais pas moi. Et quel race est-tu?"

Harry fut surpris de constater qu'il ne parlait pas l'anglais mais une autre langue. La même que l'Ancien. Elle était douce et mélodieuse. Mais le garçon trouvait ça étrange de pratiquer un autre langage sans l'avoir apprise, et que son interlocuteur le comprenait et parlait l'anglais. L'être ricana, visiblement amusé.

"Heureusement que j'avais dit une question." Bougonna-t-il. "Bref, je suis Dukhan, oui, je suis un de tes protecteurs, Thymós arrivera ce soir je crois. Donc on restera toujours ensemble! Après je suis un Djinn, un génie oriental si tu veux. Plus précisément, je suis un Djinn des sables, manipulant bah...le sable et la terre! Pour ce qui est de la langue, on appelle ça: le Chant Ancien. C'est la plus ancienne langue magique et puissante de ce monde seulement parlée par les Phœnix et les Licornes et comprise que par les Créatures Magiques, ni les Sorciers ni les Muggles ne la comprennent. Évidemment, question pratique, les Licornes et les Phœnix parlent aussi les langues actuelles. Donc tu parles cette langue sacrée grâce à Crystal."

"Ouah! Et tu réalises des vœux, comme le dises les Muggles? Je prendrais soin de cette langue alors, pour la mémoire de maman...et je réapprendrai à parler l'anglais!" Fit le petit avec enthousiasme évident.

"Oula, non pas du tour, je ne réalise aucun vœu! C'est juste une légende urbaine Muggles, que les Sorciers n'ont jamais contestés d'ailleurs...maudits Sorciers...tu pars sur un bon état d'esprit, bravo!"

"Mmhhh...Dukhan...j'ai remarqué que vous n'appréciez pas les sorciers, les autres et toi, pourquoi?"

"Tu es jeune Harry et tu as vécu parmi les Muggles..." soupira le Djinn. "Tu n'as donc pas les mêmes préjugés et histoires avec lesquelles les Sorciers bassinent les jeunes, enfin pas encore."

"Comment ça?"

"Tu as dû remarquer, durant ses quelques mois chez eux, leur façon de penser. Les Muggles sont inférieurs, pareil pour les Muggle-borns, la Magie Noire est mal, la Blanche est bonne, les Slytherins sont méchants, les Gryffindors gentils et bien d'autres exemples tout aussi faux les uns que les autres. Sache que les Sorciers ont un point de vue très...manichéen: tout est soit noir soit blanc. Mais la vie est grise, neutre, il n'y a ni bien ni mal. La Magie est neutre, seule l'utilisation qu'on en fait peut-être mal ou bien, tout dépend de qui s'en sert et comment. Tout ça est bien compliqué. De plus, ces Sorciers sont hypocrites et stupides. Ils ont abandonné la Magie pour le profit du pouvoir, ils ont préféré voir un enfant se sacrifier pour leur propre vie plutôt que de le protéger comme le voulait la Magie. Ils ont arrêté, hormis les Pur-Bloods, de pratiquer les fêtes en Son honneur, Sahman, Yul etc. Mais en abandonnant ces principes, la Magie s'affaiblit, surtout pour les Sorciers les plus anciens et certains nouveau-nés deviennent des Cracmols au fur et à mesure du temps qui passe. La Magie préfère les bannir de ce Monde plutôt que de les laisser le détruire. Évidemment, comme les Pur-Bloods n'apprennent rien de leurs traditions, les gardant jalousement, aux jeunes Muggle-borns nouveau-venus, comment peuvent-ils corriger ça ? Mais le pire ce sont ces inepties à propos des Créatures Magiques. Des mensonges! Tout ce qui est contenu dans leurs livres sont mensonges! Les Vampires ne sont pas assoiffés de sang et peuvent très bien vivre à la lumière! Le Ministère nous catalogue comme "monstres à abattre", seuls les Phœnix et les Licornes ont pu réchapper à ces lois étant donné qu'ils sont les être les plus purs de ce monde. Mais les autres...vois-tu, Harry, ce monde n'est pas merveilleux, il est arriéré, stupide et complètement monstrueux. Je ne dis pas qu'il n'a pas de choses biens, mais ce n'est pas ça que je veux te montrer, non, je veux te montrer, te pointer du doigt, tous ces défauts qui détruisent la Magie, petit à petit. On croyait que tout serait perdus, que nous étions condamnés à mourir un jour ou l'autre mais voilà, tu es arrivé. Tu nous as apporté l'espoir que les sorciers n'étaient pas tous maudits. On a décidé de t'aider dans ta tâche, je te le dirai quand Thymós sera là, on fera tout, mais tout pour pouvoir aider et rétablir la Magie et nos peuples!"

Harry resta consterné par cette révélation. Son esprit tournait à plein régime, confrontant tout ce qu'il avait appris avec ces paroles. Et, effectivement, il ne put qu'être d'accord avec tout ça. Jamais en cours de Défense son professeur n'avait mentionné les avantages des Créatures. Il leur avait seulement fait part de la manière de les vaincre et de leur faire tout un discours qu'ô combien elles étaient dangereuses pour la société! Il se rendit compte que même Ron partageait ces préjugés, notamment en termes de Magie Noire. Même Hermione refusait de connaître le point de vu des Slytherins, les considérant tous comme mauvais. En fait, ce monde, qu'Harry avait en premier lieu, découvert avec joie, bonheur et excitation, lui semblait à présent bourré d'incohérence plus grosses les unes que les autres. C'était terrifiant et inquiétant pour les générations futures.

"Comment vais-je pouvoir régler ça?" S'étonna l'enfant, avec inquiétude, il ne voyait pas comment faire. "Plus tôt, tu m'as dit que vous m'aiderez à combattre ce système, mais je ne vois pas comment. Je n'ai pas envie de me battre, je n'aime pas ça!"

"Petit Harry, ce n'est pas ça...tu ne te battras jamais, de toute manière nous refusons que tu le fasses, à l'inverse des Sorciers. Une Licorne ne se bat jamais ! Mais tu changeras tout! De façon indirecte mais beaucoup plus efficace. Nous combattrons pour toi. Et on peut dire que tu auras le rôle de stratège...non, plutôt de roi. C'est ça! Roi de la magie!"

"Roi...Roi de la Magie? Mais je ne veux pas!"

"C'est pour ça que tu le seras. Tu ne veux pas régner, tu ne profiteras pas de ton statut, comme le fait Dumbledore! Et puis une prophétie te concerne."

"Dumbledore? Prophétie?"

"Une prophétie apparait à la naissance d'une personne choisie, un élu. Mais c'est assez rare qu'elles se réalisent sauf si on s'implique provoquant les circonstances nécessaires comme Dumbledore l'a fait. Pourquoi crois-tu que tu es allé vivre avec des Muggles intolérants? Pour que tu sois manipulable. Il a fait exprès pour te contrôler, puis t'effacer de ce monde une fois ta tâche accomplie et profiter de ta fortune: c'est son but depuis le début...je suis désolé...je sais qu'il a également payé certains de tes "amis" pour te surveiller."

"Qui..?" Demanda l'enfant d'une voix tremblante.

Il se sentait trahis, vraiment. Par cet homme, par ses amis...par tous. Il avait cru en entrant dans ce monde, changer de vie et connaître l'amour, une famille. Il se trompait. Il pensait à la vie perdue qu'il aurait pu avoir sans Dumbledore...ses larmes menaçaient de couler le long de son visage. Il espérait sincèrement que tous ne soit pas contre lui, il ne voulait pas rester seul.

"Les Weasley, hormis les jumeaux, ils se sont révoltés contre leurs parents, mais leurs mémoires et leurs souvenirs ont été bloqué, la Miss Granger est également concernée. Je crois aussi que tes camarades de dortoir te surveillent, mais un peu moins, j'ignore pour Longbottom. Par contre, je sais de source sûre que une petite partie des Slytherin te soutiennent bien qu'ils le cachent admirablement bien: Snape, Malfoy, Zabini, Greengrass et Nott."

"J'ai mal choisi...tout...ma vie est un mensonge..." Le cœur d'Harry était brisé, clairement.

Dire qu'il aurait pu éviter les trahisons de ses "amis" en allant à Slytherin, mais Ron et Hermione avaient finement joué pour lui faire croire que cette maison était maléfique. Il aurait dû écouter le Choixpeau et Malfoy, il aurait eu une famille, une vraie apparemment. Il sursauta quand Dukhan le prit dans ses bras, le serrant contre lui, le réconfortant.

"On te vengera, on se vengera. Ne t'inquiète pas. Si tu veux, l'année prochaine, on ira chercher des contacts chez tes supporters. Ils nous aiderons avec joie. Je suis persuadé qu'ils en seront ravis de pouvoir enfin les rabaisser."

"Comment...comment tu le sais? Tout ça?"

"À vrai dire de façon très simple. Dumbledore est imbu de lui-même et se croit tout puissant. En général, il parle seul dans son bureau de ses plans ou il reçoit ses marionnettes blablatant sur ses projets. Il oublie que Fumseck, "son" Phœnix ne lui appartient pas et qu'il est libre. Celui-ci nous raconte avec bonheur et humour tous ses petits plans. Grace à ça on peut contrer certains de ses plans."

"Oh!" Il eut un moment de silence lui permettant de digérer toutes ses informations. "Et pour la prophétie?"

"Elle est particulière. Contrairement à ce que les Sorciers croient, une prophétie n'est pas orale mais, comment dire, imagée. Un Oracle va voir le futur d'individus précis sous la forme de rêves plus ou moins détaillés. Chez les Sorciers une prophétie orale est la voix à suivre, le « mode » d'emploi pour le futur. Malheureusement, elles sont toujours mal interprétées car chaque mot a un double sens différent, ce qui fait qu'une prophétie sorcière devient fausse. Tu étais concernée par une d'elle, mais Dumbledore l'a très trèèès mal analysée et l'a donc rendue désuète. Pour nous, un Oracle t'a vu au-devant du Monde Magique réunit, veillant sur eux avec bienveillance. Tu seras nommé l'Etoile Argentée, en l'honneur de tes cheveux, je pense."

"Argenté!?" S'écria Harry avec surprise. "Mais j'ai les cheveux noirs pas argentés!"

"Ah! J'ai oublié de te dire que quand Crystal a fait de toi son fils, tu as changé physiquement. Tu n'es plus humain mais une Créature. Tient, regarde toi."

Il fit apparaître un miroir qu'il plaça devant l'enfant. Celui-ci écarquilla ses yeux de choc. Il ne se reconnaissait plus. C'était impossible que ce reflet soit lui. C'était une autre personne, un inconnu, ou alors une blague. Mais sa réflexion fut démentie quand il apporta sa main sur sa joue gauche, le garçon du miroir fit le même mouvement. Ainsi c'était vraiment lui. Il se détailla.

Déjà, il portait une simple robe noire entièrement, différente de son uniforme, quelqu'un avait dû le changer. Elle n'avait rien de spécial, juste que ses épaules étaient dévoilées et qu'elle retombait sur ses pieds nus. Là n'était pas un grand changement. Non. Ça concernait plutôt son apparence physique, sa morphologie. Des cheveux long, arrivant au bas de ses reins, argentés lâches et souples brillaient légèrement à la lumière. Harry ne retient pas son gloussement quand il remarqua que ses cheveux soyeux ne ressemblaient plus à un nid de poule, il n'appréciait pas vraiment ce trait venant de son père. Puis, Harry retourna à sa contemplation. Ses yeux fendus, comme ceux des chats, pétillaient de vie, la couleur violette singulière et peu naturelle lui donnait un charme atrocement adorable. Sous ses yeux, deux fins tatouages de la même couleur que ses iris, en forme de larmes, lui offrait un petit air sérieux. Sa peau pâle, pas d'une pâleur maladie, loin de là, mais d'une douce blancheur porcelaine avec un touché de pêche, montrait un teint de prince. Harry pencha la tête sur le côté, intrigué par tout ça, ses cheveux dégagèrent ses oreilles, dévoilant de fines et longues oreilles pointues. Malheureusement pour lui, il n'avait pris aucun centimètre supplémentaire, le laissant toujours avec une tête de moins que la moyenne pour son âge. Il fit une moue adorable à ce constat. Si le garçon avait auparavant des doutes sur son humanité, maintenant il en était sûr, il n'était plus humain. Mais Créature. Mais il était heureux de pouvoir dire qu'il avait pris de sa mère.

Cette "révélation" embrasa son cœur. Crystal, sa nouvelle mère, l'avait sauvé d'une vie pitoyable de Sorcier, ces mêmes Sorciers qui voulaient l'envoyer à l'abattoir. S'il avait honte d'être un Sorcier, maintenant, il était fier de ne plus l'être. Ainsi il décida, en la mémoire de sa mère, qu'il ferait son possible pour changer ce monde. Il n'était pas une Licorne, ni même humain. Il était le juste milieu, que la Magie avait modélisé un nouveau corps. Harry était déterminé: il sauvera ce monde impur.

OoO

Plus tard, la nuit tombait sur la Forêt. Tout s'assombrissait, les hiboux et chouettes prirent le relais sur le chant des Fées et Pixies, rendant les arbres vivants malgré tout. Les Créatures journalières laissèrent place aux nocturnes. La fraicheur du mois de mars se fit ressentir avec de la buée sortant des différentes bouches. Les étoiles et la lune blanches accompagnées les promeneurs.

Sur le pas de la hutte, Harry assis, le nez levé vers le ciel, se reposait. Il aimait observer les étoiles. Il ressentait pour la première fois la liberté. L'après-midi avait était longue, ponctuée de récit sur l'histoire de la Magie. C'était intéressant, beaucoup plus qu'avec le professeur Binns. Et puis Dukhan était un excellent conteur, rempli d'humour. Celui-ci se trouvait à côté de lui, attendant quelque chose ou plutôt quelqu'un. Il l'avait, en effet, prévenu que Thymós, son autre protectrice arriverait le soir étant en reconnaissance avant. De ce qu'Harry avait compris de Thymós, était qu'elle était Grecque et qu'elle appartenait à l'espèce des Naïades, des esprits des eaux. De l'histoire que Dukhan lui avait racontée, elle et lui se serait rencontré, il y a un peu plus de 1000 ans en Égypte. Elle, elle voyageait aimant découvrir le monde autre qu'à travers ses livres, lui s'ennuyait fortement et terrifiait les pauvres habitants de sa région. Leur caractère étant opposé, ils se battirent à leur rencontre. De même puissance, aucun ne gagna, mais ils développèrent une amitié des plus puissantes mais des plus étranges. Il leur arrivait souvent de se disputer ou de se combattre tout le temps, violement, à croire qu'il existait une tension sexuelle entre eux, blagua Dukhan. Les gens qui les connaissaient disaient que c'était banal. Mais en cas de problème, ils étaient liés comme les doigts d'une main, et se connaissaient mieux que quiconque, et affrontaient le problème avec une facilité déconcertante. Les deux étaient friands d'adrénaline et en cherchaient dans chaque combat, ils devinrent des mercenaires. Ils étaient très connus dans le Monde Magique, sous le nom du Duo Infernal. Mais malgré les massacres et crimes commis, ils n'hésitaient pas à aider les plus faibles: ils avaient grand cœur. Ainsi, Harry était impatient de découvrir Thymós. Car une fois présente, leur véritable mission commencera. C'est-à-dire qu'il commencera son apprentissage.

Plongé dans ses pensées, il sursauta quand il entendit Dukhan se relever.

"La voilà."

En effet, les fourrés bougèrent et s'écartèrent dévoilant une silhouette féminine. Harry plissa des paupières pour mieux l'apercevoir. C'est en arrivant à la lumière de la lune, qu'il put bien la distinguer. Il n'avait jamais vu de Naïade avant, mais celle-ci devait être splendide même selon les critères de son espèce. Thymós avait une peau bleue pâle et l'extrémité de ses longs doigts graciles étaient verts clairs. Ses yeux étaient un contraste en soi, que ça soit par la couleur bleue-verte ou par cet air sérieux et bienveillant. Ses cheveux d'un magnifique bleu marine, courts vers l'avant, arrivant à son cou, longs et dégradés vers l'arrière encadraient son visage fin et délicat. De taille moyenne, elle se mouvait avec une grâce féline. Doucement, la Naïade se stoppa devant eux, à moins de deux mètres, avec un sourire, montrant des dents droites, parfaites et vertes? Oui, elle était très différente de tout ce qu'il avait pu voir jusqu'à maintenant. Il remarqua que ces vêtements étaient faits avec des matériaux plus que particuliers. C'était des algues, un tissu d'algue. Elle avait un t-shirt un peu excentrique, bon carrément provocateur. Elle ne portait qu'un haut vert sombre qui ne couvrait que ses seins montrant son ventre plat et bien dessiné, avec par-dessus un court gilet à manche courte bleu foncé. Elle avait également un pantalon noir serré et moulant descendant sur ses chevilles retenu par une ceinture verte, d'où pendait un poignard. Elle avait à ses pieds des ballerines bleues et légères, faisant aucun bruit quand Thymós se déplaçait. Mais un détail contraria Harry, un objet qu'elle tenait contre sa poitrine, serré comme si c'était la chose la plus importante. Cet objet contrastait totalement avec son style rebelle. C'était un livre épais relié en cuir marron avec un beau titre en encre dorée. C'était pour le moins amusant.

"Salut, petit!" S'écria-t-elle en faisant un grand geste avec sa main libre. "T'es Harry, pas vrai? Le gamin choisit par Crystal et la Magie?" Elle sautilla pour ébouriffer ses cheveux. Elle roucoulait, heureuse. "T'es vraiment adorable! Je suis super contente de pouvoir rester avec toi! Ah! J'oubliais! Je suis Thymós, une Naïade, une Nymphe des eaux, si tu préfères, enchantée!"

Harry cligna des yeux, étonné. Il la trouvait un peu trop enjouée pour son propre bien. Mais elle n'avait pas l'air méchante, juste un caractère déjanté assez sympathique, tout un contraste avec son physique rebelle et sérieux. En fait, elle était un contraste à elle seule. Le garçon lui sourit timidement.

"Moi c'est Harry, ravi de te connaître aussi, Thymós."

"A-do-ra-ble!" S'extasia-t-elle. "Bon, on va devoir faire quelque chose pour ta langue. Tu vas pas pouvoir parler le Chant Ancien à tout va! Il va falloir remédier à ça! Je m'en occuperai moi même!" Elle se tourna vers Dukhan, un sourire angélique aux lèvres. "N'est-ce pas, Dukhan?"

"Totalement d'accord!" Approuva rapidement le Djinn, de la sueur coulant de ses tempes. "Tu commenceras demain."

"Voilà! Gentil! Gentil!" Fit-elle en tapotant le haut du crâne son ami.

"Je.ne.suis.pas.un.CHIEN!" Cria le Djinn en la repoussant et en sautant sur ses pieds.

"Voyons, voyons, tu jappes dès qu'on te complimente et tu grognes dès qu'on t'insultes. Si ça ce n'est pas comme être un chien..." ricana la Naïade mettant sa main devant sa bouche dans un geste se voulant élégant.

"Répète seulement encore une fois, je t'enferme dans du sable..."grogna-t-il.

"Ah! Que ce que je disais! Un vrai chien!"

"Thymós...je vais t'essorer! Et faire disparaitre de la surface du monde tes précieux livres!" Autour de lui du sable commençait à se rassembler.

Mais quand Thymós entendit la dernière réplique du Djinn, elle rentra dans ce qu'Harry appela une colère noire. Sous son regard éberlué, il observa le changement de la Naïade qui fixait Dukhan. Ses cheveux s'humidifièrent, sur sa peau, de l'eau se mit à couler. Elle était belle. Elle attrapa son livre de ses deux mains et l'abattit sur la tête de Dukhan avec une force insoupçonnée qui fracassa le sol à ses pieds. Ah ouais...quand même! Harry ignorait jusqu'à la pourquoi elle se promenait avec un livre aussi gros que celui-là, maintenant il savait pourquoi. C'est vrai, c'est très pratique pour assommer des gens.

Puis Harry continua à regarder les deux amis se battre. Il était stupéfié par leur force et leur puissance magique incommensurable. Ils détruisaient tout autour d'eux, que ça soit avec la force brute ou non, ils étaient impressionnants. Surtout au corps à corps, ressemblant à une danse mortelle et hypnotisante. Oui, il avait été prévenu de leurs disputes verbales et physiques plus ou moins violentes, mais il n'imaginait pas que cela serait autant spectaculaire. L'enfant se dit qu'il devrait s'y faire. Après tout il allait les fréquenter surement pour le reste de sa vie. Et puis cette amitié que ces deux-là était vraiment des plus intéressante et amusante. Il n'allait certainement pas s'ennuyer dans le futur qui semblait assez chargé.

OoO

Un an plus tard, dans la Grande Forêt aussi appelée la Forêt Interdite.

Dans la quiétude de ce mois d'avril, un vent doux agitait les branches devenues vertes avec l'arrivée du printemps. Le soleil perçait entre les nuages blancs et duveteux, laissant voir le ciel cyan. Au sol, les oiseaux chantaient, heureux, en pleine saison des amours. Les ailes des Fées et des Pixies bourdonnaient joyeusement. Chaque Créature profitait de la fraicheur ambiante avec sérénité. Tout semblait parfait, un véritable paradis magique.

BOOUUUMMMM!!!

Ou pas...

"AAAHHH!!! PUTAIN DE MERDE! VA TE FAIRE FOUTRE SALE CON! JE VAIS T'EMBROCHER VIF ET BRÛLER TON ÂME!"

Cette douce explosion raisonna à travers la forêt. De loin, on entendit le soupire contrit et blasé des habitants, semblant habitués par ces éclats assez violents. Même les oiseaux soupirèrent...

"Oups?"

Dans une ancienne carrière de pierres grises et recouvertes de lichens, une femme à la peau bleue hurlait sur un homme à la peau brune. Autour d'eux tout était brisé, détruit, de la fumée s'échapper encore de part et d'autre. Une catastrophe était passée par là. Plus haut, les surplombant, un enfant aux cheveux argentés était assis les jambes croisés sur un rocher, un bras posé sur son genoux gauche avec la tête posée dessus. Son regard neutre et blasé fixait la dispute. Encore une. C'était quotidien. Mais il devait dire que celle-ci faisait partie des plus originale et divertissante.

"Oups? Comment ça "oups"? Tu te fous de ma gueule?" S'écria la femme.

"Euhh, non je t'assure Thymós! Cette fois c'est pas moi!" Contra l'homme en levant les mains devant lui dans un signe de paix.

"Alors qui diable serait le coupable? Harry peut-être? Il est incapable de faire ça! Trop adorable ! Une Fée? Trop innocente! Alicia? Trop...Alicia! L'Ancien? Trop vieux! Alors maintenant, je vais te châtier!"

"Mais c'est pas moi! C'est ma main qui sans faire exprès s'est levée quand elle a vu un moustique, elle hait les moustiques, mais malheureusement elle a agglutiné trop de puissance et au moment où elle allait lancer son attaque de sable tu es passée par là. On a évité le drame heureusement! Mais tu vois, c'est ma main la coupable, pas moi! Mais tout va bien, le moustique est mort!" Expliqua d'une traite l'autre.

"Dukhan...c'est la PIRE excuse que je n'ai jamais entendu auparavant!"

"Qui ne tente rien n'a rien. Je suis pardonné?"

"Tu es pitoyable! Mais bon niveau excuse de merde, t'as atteint un nouveau record. Je veux bien te laisser tranquille pour que tu fêtes ce record dignement. Mais c'est seulement cette fois."

"Ouah! C'est bon, Thymós! Pas besoin de te moquer de moi. Je m'ennuyais et je cherchais un truc à faire, c'est tout."

"Mais bien sûr, je vais te croire! Tu es juste..."

"Stop!" Harry, autrefois sur son rochet, se tenait à présent entre eux. Il en avait marre de ces deux gamins qu'il considérait comme sa grande sœur et son grand frère. Mais des fois, ils abusaient. "C'est pas bientôt fini? Vous me fatiguez! Disputez-vous quand vous voulez, mais pas aujourd'hui. L'Ancien nous demande! Et je refuse d'arriver en retard, surtout que ça va faire un an maintenant!"

Les deux arrêtèrent de s'échanger des politesses et s'entre-regardèrent avec surprise. Ils avaient totalement oublié cette date spéciale. Dukhan haussa les épaules avant d'attraper Harry dans ses bras, qui protesta pour la forme ("je ne suis pas un bébé!), avant de partir en direction de la clairière principale. Thymós sourit face à ce geste enfantin mais qui accompagnait leur quotidien. Elle pensa avec tendresse que leur petit Harry avait bien évolué. Certes, il était toujours plus petit que la moyenne, et le restera, et il avait toujours ce physique androgyne, mais il était plus affirmé, donnait d'avantage ses avis sur un sujet et s'autorisait à interrompre leur 'discussion' musclée. D'ailleurs, il était le seul à pouvoir les stopper. La Naïade était ravie de ces changements. Pour elle, l'arrivée de ce garçon avait bouleversé sa vie en bien. Pour la première fois, elle sentait ce besoin de protection familiale, elle comprenait ce que c'était. Harry considérait Thymós comme sa grande sœur et Dukhan comme son grand frère. Et les deux trouvaient en lui le petit frère qu'ils n'avaient jamais eu. Leur lien c'était renforcé grâce aux riches émotions vécues au cours de l'année passée.

"Thymós!" Appela le Djinn depuis l'ombre des arbres. "Ramène-toi!"

Oui. Songea la Naïade, tout avait évolué pour le mieux. Puis elle remit son éternel livre sous son bras et rejoignit sa famille de cœur.

OoO

L'Ancien les observait, son sabot avant gauche frappant doucement l'herbe à intervalle régulier. Ses yeux violets pâles et plissés étaient sévères. Il était sur le point de perdre patience. La Licorne attendait juste que les chamailleries des deux plus âgés cessent. Il soupira. Lui qui avait cru que la présence d'Harry aurait amélioré les choses, apparemment il avait rêvé éveillé.

"Stop. Ou je vous offre sans remord à Alicia."

Cette simple mise en garde de la part de l'Ancien dite d'une façon plate ramena le silence. Les regards doré, bleu-vert et violet était maintenant fixé sur lui. Enfin. Assis devant lui en tailleur, les trois se maintenaient de telle sorte qu'on avait l'impression qu'ils étaient des personnes calmes. Ce qui était évidemment bien loin de la réalité.

"Merci. Donc je récapitule rapidement, et on fait un récapitulatif afin que je puisse vérifier que vous êtes au point pour parcourir le Monde Sorcier. Commençons par une vue d'ensemble. Apprendre à vous connaître ainsi que les environs?" Hochements de têtes des concernés. "Combats ensemble? Stratégie? Politiques et justices sorcières? Us et coutumes? Géographies et histoires? Etc?" Nouveaux acquiescements. "Bien. Maintenant je me passe de tout commentaires pour Thymós et Dukhan, vous êtes suffisamment grands pour avoir eu l'apprentissage et la maturité nécessaire pour votre mission."

"Maturité, maturité, ça reste à voir..." Ricana Harry en donnant un coup de coude dans les côtes de son grand frère.

"Quoi? C'est elle qui commence! Moi je ne fais que me défendre! Légitime défense!"

"M'accuse pas, d'abord! Qui, je te rappelle, a eu la brillante idée de mettre du liquide vaisselle Muggles dans MON bassin? Hein, qui?"

"C'est le liquide vaisselle qui a coulé dedans tout seul! Je n'y suis pour rien!"

"Et il est venu comment ce liquide? En glissant?"

"Oui!"

"Qu'est-ce que je disais!" Fit théâtralement l'enfant-licorne.

L'Ancien sentit la fatigue pointer le bout de son nez. Comment diable allait-il finir cette dernière réunion récapitulative? Et comment, par les crins de son flanc, allaient-ils s'en sortir si ça continuait comme ça? En réalité l'Ancien savait pertinemment que dès que la situation devient trop limite, ils redevenaient sérieux. Il ne s'inquiétait pas réellement pour eux, notamment concernant les cas sociaux. Ils étaient, après tout, toujours prêts à protéger l'enfant. C'était le principal.

"Bon, j'ai bientôt fini et après vous pourrez y aller." Reprit la Licorne. "Harry, d'après tes professeurs, tes progrès sont fulgurants. Évidemment, il te reste pas mal de choses à apprendre et à approfondir. Tu maitrises nos cultures, les principales magies telles celles du sang, de la médecine, indispensable pour une Licorne, noire et blanche etc. Tu as aussi pu parfaire la connaissance de ton héritage et en noter ces subtilités comme les propriétés de ton sang...à vrai dire tu as assimilé tout ça à une vitesse impressionnante et je suis fier de toi! Bravo!"

Avec le bout de son museau, il frotta la joue, rougie par les compliments, du garçon. Il avait toujours du mal à les accepter, embarrassé d'être le centre de l'attention. Il se pressa contre un Dukhan amusé tout en tentant de cacher ses rougeurs. L'Ancien adorait profiter de ces moments et il n'était pas le seul. Des fois, l'Ancien se comportait comme un vrai gamin, surtout en présence d'Harry qu'il considérait comme son petit-fils.

"Donc vous êtes fin prêt à partir." Annonça officiellement l'Ancien car tous le savait. "Mais avant que vous ne partiez, je dois vous dire des recommandations importantes et nécessaires. J'ai contacté, enfin plutôt mes petites agentes secrètes, les Fées, ont contacté par des messages, nos potentiels alliés Sorciers. Tous ont répondu favorablement pour nous aider, ayant même pratiqué le serment inviolable. Ils ont tous été surpris par ta survie, Harry, Dumbledore ayant fait passer le message que tu étais mort. Ils sont ravis et soulagés que ça ne soit pas le cas et sont partiellement en rogne contre le directeur. D'ailleurs, j'ai dû prier à Severus Snape de ne pas l'empoisonner." Le petit groupe gloussa à cette remarque. "Enfin bref, vous les rencontrerez demain, j'ignore où exactement, mais ne vous en souciez pas, c'est le jeune Malfoy qui vous accompagnera. Il vous attendra à la sortie d'Hogwarts à l'opposée d'Hogwarts. Étant donné que demain c'est un weekend libre, vous aurez deux jours pour vous préparer et faire un minimum connaissance. Vous mettrez en place un plan et, par les étoiles, pensez à nous faire parvenir vos dits plans. Clair?" Rapides mouvements de tête. "Donc, vous partirez juste après pour que vous preniez connaissance de votre lieu de rendez-vous ainsi que des alentours. Compris?"

Les trois firent un simple signe avant de se lever et de prendre leurs affaires qu'ils avaient ramenés avec eux (il faut préciser que ce sont les Fées qui ont apporté leurs sacs). Étant rétrécit, les bagages étaient composés de seulement trois petits paquets qu'ils mirent à leur ceinture respective. Puis le petit groupe à faire leurs adieux. Si ceux de Thymós et Dukhan firent formels et expéditifs, ceux d'Harry furent plus émouvants. Le plus jeune se tourna vers lui et agrippa l'encolure de l'Ancien et le serra contre lui. Il murmurait des remerciements, les larmes aux yeux. Ému, la Licorne lui léchouilla son épaule nue. Puis il avança, rejoignant ses deux grands frère et sœur. Le garçon attrapa la main de Thymós qu'il serra avec émotion. Dukhan sourit légèrement à cette scène et ouvrit la voie. Au moment de quitter la clairière, la voix tendre et sage de l'Ancien raisonna:

"Bonne chance, mes chers, faites attention et portez-vous bien!"

Ces paroles de dernières minutes remplies de tendresse les accompagna tout au long de leur chemin, semblant veiller sur eux et leur porter chance. Ils croisèrent d'autres Créatures, tous leur souhaitant bon courage et apportant leur soutien tacite. Leur marche se faisait dans le silence et le calme. Avançant sans faire le moindre bruit que ça soit de craquements de bois ou de feuilles. C'était instinctif pour eux. Au plus ils quittaient le centre de la forêt, au plus les arbres verts émeraudes et le côté féerique disparurent pour laisser place aux ténèbres des arbres tristes et rabougris. Ceci était un moyen de faire croire aux Sorciers que la Forêt Interdite était dangereuse, sombre et peu accueillante. Mais la vérité était bien loin de ça. Le centre était un lieu de rêve où se cachait nombres d'espèces discriminées et persécutées. Les Créatures avaient joué sur l'apparence afin de tromper leurs ennemis.

Ils leur fallurent environ deux heures à traverser les sous-bois sombres et décharnés avant d'arriver en vue d'Hogsmeade. Se stoppant afin de reprendre leur souffle, ils détaillaient les étranges maisons difformes et grises du village. C'était à la fois accueillant et angoissant. Mais le nombre de commerces et de personnes ainsi que la magie utilisée ôtaient rapidement ce côté sombre. Dukhan décida qu'il irait espionnait le fonctionnement et les environs de village en premier, avant d'être remplacé par Thymós, Harry restant au campement improvisé.

Ils pouvaient commencer leur mission qui annoncerait une nouvelle ère.

OoO

Draco Malfoy avait 13 ans bientôt 14, et était une personne fière. Fier de son statut, fier de son caractère, fier de son corps. Il aimait le fait que tous parle de lui ou qu'ils se retournent à son passage. Oui, il le savait, il était un peu égocentrique, ses amis lui disaient souvent, mais il l'assumait. Et ses amis, peu nombreux à le supporter, étaient au moins de véritables amis sur lesquels il pouvait compter et s'appuyer. Il était fier d'avoir obtenu leur amitié.

Malheureusement, il y avait une seule chose dont il n'était absolument pas fier: sa famille. Snobe et supérieur, voilà ce qu'elle était. Certes il aimait son statut de "Pure-Blood", mais seulement car il avait accès grâce à ça, à des avantages. Mais sa famille, elle...il la détestait. Il rejetait d'emblée que son père soit un Deatheater et que sa mère est adhérée à cette cause en public. Pas parce qu'il pensait la même idéologie qu'eux et qu'il voulait les protéger, non, c'est parce qu'il avait honte. Honte que son père se soit soumis alors qu'un Malfoy ne se soumissait jamais. Honte que sa mère soit aussi passive. Honte d'eux.

Quand il était chez lui, il passait le temps minimum avec « sa » famille. Si ses parents pensaient que Draco était comme eux, avaient réussi à l'éduquer comme ils le souhaitaient, ils n'avaient jamais eu aussi tort. Oui, il est vrai que le blond avait du mal avec les Muggleborns, mais c'était seulement car ils étaient ignorants de leur mode de vie, de leurs coutumes et culture. Il haïssait Dumbledore pour ne rien faire, il haïssait le Ministère pour être corrompu. Il haïssait ces stupides Sorciers.

Quand il était entré à Hogwarts, il avait eu peur de n'avoir personne avec lui, partageant ses idées. Enfin, il savait que son parrain, Severus, était du même avis que lui. Il adorait son parrain. Après tout il avait été plus présent que ses propres parents. Il avait dû cacher ses pensées, une bonne partie de sa première année, mettant un masque. Mais il avait été ravi quand il avait pu se lier d'amitié suite à un de ses éclats. Ce petit groupe l'avait découvert alors qu'il disait ses quatre vérités dans une salle pour se soulager de ce fardeau. Daphné, Théodore et Blaise. Leur lien était maintenant très fort, ils étaient comme les doigts d'une main.

Les quatre amis avaient observé de loin Harry Potter, trouvant des incohérences et des irrégularités dans sa vie. Pourquoi avoir vécu chez des Muggles? Pourquoi ne pas parler de sa vie s'il avait vécu comme un roi? Pourquoi ne se vantait-il pas? Plutôt la question était: pourquoi était-ce Weasley et Granger qui prenaient la grosse tête et se vantaient? Tant de questions sans réponses.

A la disparition d'Harry, Draco s'était senti coupable, après tout il l'avait abandonné à son triste sort par peur. Ses amis et son parrain avaient dû le consoler et le rassurer pendant plus d'un mois. Quelle ne fut pas leur surprise quand Dumbledore annonça sa mort et que Neville soit le véritable survivant, et que pour sa protection il l'avait caché. Rapidement, on oublia Harry Potter au profit de Neville Longbottom. Même Weasley et Granger. Cela en était affligeant. Et le petit Neville Longbottom, dodu et timide, devient arrogant et fort. Très arrogant...tout l'opposé d'Harry.

Seuls les jumeaux Weasley, eux-mêmes et Severus n'appréciaient pas cette situation. Plusieurs fois ils s'étaient réunis, n'acceptant pas le fait que Potter soit mort. Tout ceci devait être une immense conspiration de la part de Dumbledore. Pendant un an, le groupe développa une amitié puissante, même les jumeaux et Severus. Discrètement, ils s'acharnaient contre ces profiteurs, Fred et George jouant les espions. Luna Lovegood les rejoignant peu de temps après.

Évidemment, aucun n'avait prévu recevoir une lettre de Pixies, en mars 1994 de la part d'une Créature, une Licorne pour être plus précis, leur prouvant qu'Harry était vivant et en bonne santé. Cette lettre leur relatait tous leurs projets pour rétablir l'ordre. Le groupe adhéra à tout ceci, et Severus demanda une rencontre pour le weekend suivant, à Hogsmeade. Draco était chargé de récupérer et amener les nouveaux arrivants à bon port où attendrai le reste de ses amis, à l'Impasse du Tisseur. Severus les ayant accompagnés directement en plus de donner au blond un portoloin

Draco laissa échapper un sourire satisfait quand une bande de quatre filles de son âge soupira à son passage dans la rue principale d'Hogsmeade. Oui, il aimait cet effet qu'il donnait à la gente féminine. Après tout il considérait avoir un corps de dieu, et oui, il connaissait son arrogance sur ce sujet. Mais bon que faire de plus que de se vanter, il n'allait pas en pleurer. Son corps était juste parfait. De courts cheveux blonds coiffés, sans gel, délicatement vers l'arrière avec une mèche devant ses magnifiques yeux orageux envoutants. Il avait des traits fins et bien dessinés indéniablement masculin. Un sourire suffisant collé aux lèvres, faisant chavirer le cœur de ses demoiselles sensibles. Il était assez grand pour son âge, assez pour pouvoir toiser de haut ses interlocuteurs. Sa peau pâle et douce faisait rêver. Ses vêtements attiraient l'œil, chics, riches, comme le voulait tout Pure-Blood qui se respectait. En ce moment même, son pantalon de soie d'Accromentules teinté d'un noir encre, moulait bien le bas de son corps, retenu par une ceinture d'argent élégante, d'où pendait une petite bourse discrète bleu océan. Ses bottines noires et brillantes, montantes jusqu'en haut de ses chevilles, étaient tenues par des lacets d'argents de haute qualité. Plus haut, il portait une chemise de la même couleur que sa bourse, avec des bordures argentées. Par-dessus, il avait mis une longue cape fine noire se voulant discrète, même s'il y avait les armoiries de sa famille. Certes, il n'aimait pas sa famille, mais il restait un Malfoy, et il reprendrait les rennes après la mort de son père, le plus tôt possible, espérait-il. Bref, il était parfait. Et attirait les regards envieux et amoureux. Dommage que son cœur soit déjà pris par une adorable petite blonde rêveuse.

Enfin, Draco arriva au bout de la grande rue. Il tourna à gauche dans une ruelle plutôt sombre où peu de passants s'y promenaient. Il marcha d'un pas de conquérant montrant son assurance pour masquer sa nervosité. Il avait à la fois hâte de voir Harry mais le blond était inquiet de ce qu'il allait découvrir. Et si le garçon était d'une arrogance impossible à supporter? Quelqu'un d'égocentrique? Si c'était le cas, ça serait mal parti pour eux. Mais surtout, qui étaient les nouveaux venus? Espions? Assassins? Alliés? Il se posait beaucoup de questions. Heureusement qu'il aurait rapidement une réponse.

Il se stoppa à l'entrée secondaire et peu utilisé du village. Il avait une vue pénétrante sur la Forêt Interdite. Il balaya du regard les environs, la petite plaine devant lui et les maisons poussiéreuses, cherchant les trois autres. Personne. C'était vide. Peut-être n'étaient-ils pas encore présents. Il sursauta quand une voix sortie des ténèbres directement d'un passage étroit.

"Draco Malfoy?"

Il se reprit rapidement. Ce n'était pas le moment de perdre son sang-froid. Pas devant un étranger. Mais ça ne l'empêcha pas de poser sa main sur sa baguette et de resserrer son emprise sur celle-ci.

"Qui le demande?" Demanda-t-il froidement, en ce redressant le plus possible.

La voix de l'inconnu ricana.

"Un allié des ombres, voulant rejoindre la résistance contre les hypocrites."

Draco hocha la tête. Le mot de passe était respecté. Ce n'était pas un imposteur. Oui, le mot de passe était ridicule, mais, hé, le ridicule ne tue pas !

"Montrez-vous, les autres vont s'impatienter."

"Bien sûr, bien sûr, c'est logique."

L'étranger sortit doucement de sa cachette. Draco ouvrit les yeux de choc. L'être devant lui était tout sauf humain. Ses yeux dorés et ses longues oreilles le prouvaient ou encore le sourire inquiétant qui dévoilait des crocs blancs. Le blond était soulagé qu'ils soient alliés car il pouvait le sentir, l'autre était d'une puissance incroyable et supérieur à une majorité de Sorciers.

"Ravi de faire ta connaissance...Draco Malfoy..." Susurra-t-il entre ses crocs. "Harry m'a beaucoup parlé de toi..."

Ses paroles glacèrent le sang de Draco. Il avait maintenant peur. Peur de se retrouver égorgé sur le sol à cause de ses actions de première année à l'encontre d'Harry. Il ignorait ce que le Survivant avait raconté à son sujet mais ça devait être peu valorisant.

"Dukhan!" Cria une voix féminine. "Arrête de t'en prendre à plus faible que toi! Ton humour noir ne fait rire que toi!"

"Mais...je m'ennuyais...je voulais juste m'amuser un peu..." se plaignit faiblement le grand métis.

Draco se tourna légèrement vers sa sauveuse et se figea. Si le dit Dukhan n'était pas humain lui au moins pouvait se fondre facilement dans la masse. Mais la nouvelle venue, c'était impossible. Sa peau bleue-verte, ses cheveux bleus et le reste de son apparence détonnaient du genre humain. Mais elle était belle, vraiment. Surtout que ses vêtements provocateurs ne laissaient pas vraiment de place à l'imagination. Elle arriva devant eux, et Draco remarqua le gros bouquin dans ses bras. Une autre moralisatrice je-sais-tout comme Granger? Pfff, ça serait embêtant.

Le blond observa les deux Créatures argumentaient sur un sujet futile qu'est l'ennui. Il manquait plus qu'Harry pour que le groupe soit complet.

"Oh! Mais tu vas la fermer!" Attaqua la femme bleue.

Apparemment ils n'avaient pas trouvé de compromis pour régler leur discussion.

"Non! Je te dis que je me fais chier! Alors accepte le, point barre! T'as vraiment que de l'eau dans ton cerveau!"

Une aura noire se dégagea de la femme, l'entourant et menaçant son opposant. Draco trembla, la pression était trop importante pur lui.

"Euh? Oups?" Essaya l'homme, en reculant.

"Je...vais...te...TUER!" Hurla-t-elle en décortiquant chaque mot.

Elle leva son gros livre pour l'abattre sur le crâne de l'homme à la chevelure ébène avec une telle force que le sol se fissura. Draco en resta éberlué. C'était impossible! N'est-ce pas? Terrifiante. Elle ne ressemblait en rien à granger niveau caractère, Draco s'était trompé, ce livre était une arme redoutable. Il se jura de ne jamais la contrarier. Il en avait peur. Bien sûr, quand le garçon vit que Dukhan se releva sans aucune blessure, il en fut stupéfait. Le coup avait quand même était dévastateur! Il était impossible de s'en sortir sans au moins une commotion cérébrale! Du moins ça ne concernait pas celui-là.

L'homme semblait en colère, du sable l'entourait petit à petit, il était prêt à un découdre. Tous les deux avaient oublié l'existence de Draco qui regardait la scène ébahit, ne sachant pas quoi faire pour empêcher le combat à venir. Au vu de leur puissance, le village allait en pâtir. Mais aucun des deux n'eut le temps de confronter leur magie. En effet une voix mélodieuse mais dangereusement doucereuse se fit entendre, dos à Draco.

"Je ne vous ai laissé que trente secondes le temps que je puisse ranger le campement et vous voilà à vous battre devant notre allié...tsss, quelle honte..."

Draco trouva cette langue magnifique bien qu'il ne comprenne absolument pas le sens. La seule chose qu'il put interpréter est que c'était une remontrance à l'encontre des deux autres. Les Créatures furent penaudes, Dukhan mettant la main derrière sa tête et la frottant, embarrassé, la femme bleue fit la moue.

"Désolé, on avait comme qui dirait oublié sa présence..." marmonna Dukhan.

"Bien, ceci étant dit, salut Draco!"

Le blond comprit avec surprise les deux derniers mots prononcés en anglais et se retourna pour faire face à celui qu'il supposa être Harry. Comme s'il n'avait pas été assez choqué de cette matinée, il en resta bouche bée devant la nouvelle apparence d'Harry. Cheveux longs argentés, yeux violets, deux petits tatouages sous ses yeux, pâleur d'ivoire et petite taille. Il était devenu un petit ange adorable et mignon. D'ailleurs la petite rougeur gênée sur ses joues prouvait qu'il n'aimait pas donner des ordres et encore moins reprendre les autres.

"Salut...Harry." Parvient-il à souffler.

"Je vais être bref, on est parti sur de mauvaises bases alors que tu es dignes de confiance et que tu as continué à croire en moi. Je te propose que l'on devienne amis." Il tendit sa main mais en voyant le regard perdu de Draco, il se dépêcha d'ajouter. "T'es pas obligé d'accepter bien sûr..."

"Idiot! Bien sûr que j'accepte!"

Il agrippa la main et sourit en voyant l'air parfaitement heureux du plus petit. Oui, Draco pouvait se le dire maintenant, il avait fait le bon choix. Et apparemment, Harry lui pardonnait toutes ses mauvaises actions passées. Un toussotement les ramena à la réalité.

"Bon, va peut-être falloir y aller." Renseigna la femme.

"Oh!" S'écria Harry, se tournant vers le blond. "Je vais te présenter: voici Dukhan, mon grand frère et Thymós, ma grande sœur!"

Après s'être salué cordialement, laissant tout de même Draco dans la confusion, ils empoignèrent le tissu servant de portoloin.

OoO

Fin Partie 1