Je ne possède aucun des personnages des films.
La victoire est là, le sherif est mort, la ville libérée, mais bientôt Robin se rend compte que quelque chose ne va pas et que quelqu'un semble avoir disparu. [FAITES UN VOEU 2019 - Forum Papotage, Ecriture, Lecture et Bonne humeur]
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Cette fic a été écrite en combinant les vœux de PetiteDaisy et de DinaChhaya TalaNokomis dans le cadre du défi "Faites un vœux 2019" du groupe "Papotage, Ecriture, Lecture et Bonne Humeur". Pour bien débuter cette année, Daisy avait envie de lire une fic avec "Pour Robin des Bois, prince des voleurs... Un truc bien drama (où ils se disputent, par exemple, ou alors où "on" essaie de les séparer) pour finir avec du fluff, parce que c'est la vie, le fluff. Mais il faut que ça se passe une fois qu'ils ont appris (enfin, que Robin a appris, plutôt) qu'ils sont frères, j'y tiens." et Dina voulait lire "une fiction bien triste ou Robin et Will finissent séparé. A cause des autres voleurs, du shérif, comme vous voulez, tant que les deux finissent par se retrouver."
Comme il y avait des points communs, j'ai choisi d'écrire cette fic pour vous deux en espérant avoir respecté vos critères ;). Elle compte 6 chapitres ;)
En espérant que cela vous plaise et !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
QUAND L'OMBRE RÔDE
Chapitre 1
Aux quatre coins de la ville de Nottingham, le combat se terminait peu à peu. L'irruption de Robin de Locksley pendant l'exécution publique de ses compagnons, qu'il avait fait avorter, avait déclenché une révolte amplifiée par les mots d'Azeem exhortant les habitants à l'aider à se débarrasser de ce shérif qui les opprimait. La lutte s'était donc déclenchée dans tous les coins de la ville et les nobles qui avaient prêtés allégeance au shérif contre le roi Richard parti en croisade, se trouvèrent pris au piège dans le palais assiégés.
Trois d'entre eux tombèrent entre les mains des insurgés, très heureux de pouvoir mettre la main sur ces traitres à la couronne, mais le dernier, le quatrième n'était pas comme les autres conjurés. Il était plus déterminé, plus distant, plus fourbe aussi, presque l'égal du shérif. D'ailleurs, pendant toute la discussion avec ce dernier, il était resté en retrait, ne voulant pas que son identité soit dévoilée à trop de monde. Il savait que trahir le Roi pouvait être passible de mort et préférait donc ne pas se dévoiler avant d'être sûr que cela ne présentait plus de risque. Tout, même son accoutrement était fait pour mettre en avant sa volonté farouche de discrétion. Il portait notamment une cape à capuche qui dissimulait une partie de son visage et lorsqu'il comprit que tout était en train de déraper, il tenta la fuite par un passage dérobé. Si personne ne savait qu'il avait été là, le Roi ne le saurait jamais et il pourrait garder ses avantages, attendant son heure pour frapper de nouveau. Il se faufila donc dans un étroit escalier qui gagnait le bas des murailles, espérant que personne ne le suivrait.
...
Dans le chaos de la bataille, Will assomma un des gardes fidèles au shérif et redressa la tête juste au moment où une étrange silhouette drapée de noire se glissa dans un escalier pour se sauver de la ville assiégée. Le jeune homme fronça un sourcil. Il se souvenait de cette silhouette. C'était l'un des conjurés, un allié du shérif et il espérait pouvoir se sauver sans rendre compte de ses actes de trahison ? Oh non, le jeune homme refusait de le laisser s'en tirer à si bon compte. Il tourna la tête pour alerter un compagnon, mais il était seul. Il haussa les épaules. Tant pis, il allait s'occuper de lui sans aide. De toute manière, il était seul lui aussi et tous ces nobles n'étaient que des couards !
Il s'élança donc dans sa direction, le rattrapant au bas des marches où il le héla sur un ton ferme.
- Eh là ! Ne bougez plus !
Surpris l'homme sursauta et tourna un regard noir au rebelle qui le menaçait de son épée.
- Si tu me laisses disparaître, je te donnerais cette bourse hors-la-loi, tenta-t-il de négocier.
- Tu crois que tu peux m'acheter avec une simple bourse ?
- Allons ! Ne prends pas cet air choqué ! Ce sont des pièces d'or. Cela ferait de toi un homme riche.
- Ces derniers jours j'ai appris que la richesse d'un homme ne se mesurait pas à la taille de sa bourse.
- C'est très joli, mais pourtant cette bourse pourrait améliorer grandement ta vie de va-nu-pieds.
- Elle me sied ma vie, surtout maintenant ! En revanche, tous les traitres à notre Roi doivent être jugés.
- Tu as de la voix paysan, il n'y a donc rien que je puisse dire pour te convaincre de me laisser passer ?
- Non ! Mon frère est sur le point de chasser le shérif, plus rien ne sera comme avant.
- Ton frère ? Serais-tu un bâtard de Locksley ?
Will frémit de rage et bondit sur l'homme, prêt à lui trancher la gorge.
- Je t'interdis de me traiter de la sorte ! Tu pensais pouvoir m'acheter et tu penses qu'être blessant pourra t'éviter la prison ? Eh bien tu te trompes ! Tu vas finir en prison, comme tous ceux qui ont comploté avec le shérif et contre notre Roi !
- Tu m'amuses bâtard, répliqua le noble en repoussant Will.
- Je te ferai perdre ce sourire, je…
Mais Will ne termina jamais sa phrase. Concentré sur le noble qui tentait de le défier, il n'avait pas entendu une autre personne se rapprocher d'eux. Le coup l'atteignit à la tempe. Un coup brutal qui lui arracha un léger cri avant qu'il ne s'effondre sur le sol, inconscient. L'homme qui venait de l'assommer s'attira un sourire de la part du noble. Les deux semblaient bien se connaître.
- Tu arrives à point nommé.
- J'ai eu du mal à vous retrouver dans toute cette cohue, répliqua le soldat en continuant sa sinistre besogne.
En effet, tout en parlant, il sortit sa lame, empoignant Will par les cheveux, prêt à l'égorger pour parachever son œuvre, mais le noble retint son geste au dernier moment.
- Non !
L'homme redressa la tête.
- Mais ce n'est qu'un rebus de paysan !
- Tu te trompes, il est bien plus que cela. C'est le frère de Locksley. L'avoir en vie peut nous servir.
- Nous servir ?
- Réfléchis un peu Edward, en évinçant le shérif, Locksley va prendre de l'importance dans l'entourage du Roi, il serait donc intéressant d'avoir des moyens de pression sur lui.
- Alors, on l'emmène ?
- Oui, on l'emmène. Ligote-le ! Je serai ravi de discuter avec lui en tête à tête de son agaçant frère.
Un léger sourire passa sur le visage du soldat qui rangea sa lame et empoigna le corps du jeune homme pour le balancer sur son épaule avant de finir de dévaler les escaliers. Le noble drapé de noir lui emboîta le pas et les deux hommes quittèrent la ville encore en pleine ébullition.
Aucun des deux n'aperçut Petit Loup qui les regarda s'enfuir sans faire un geste pour alerter des renforts. Will n'était qu'un traitre, peu importait ce qui pouvait bien lui arriver.
OoooO
La plus folle des euphories régnait dans la ville. La mort du shérif, comme du prêtre cupide avait été accueillie par des mouvements de liesse et de joie. Tout le monde avait le cœur à la fête et Robin, galvanisé par sa victoire tout autant que par la joie d'avoir libéré Marianne participait à cette liesse. Il serrait des mains, riait, buvait des chopes de vins ou de bière avec ses hommes. Le moment était à la fête, mais quelque chose n'allait pas.
Quelque chose sur laquelle il eut besoin de temps avant de mettre le doigt dessus. Il y avait Frère Tuck, Jean, Fanny, Azeem qui boitait, mais il manquait quelqu'un… une personne qu'il avait envie de voir pour la serrer dans ses bras, mais il avait beau regarder autour de lui, il ne découvrit pas de traces de la présence de Will. Dans les premiers moments, il s'était dit qu'il devait fêter la victoire un peu plus loin et qu'il allait bientôt le rejoindre, mais les minutes passaient et Will ne réapparaissait pas. Peu à peu, Robin sentit l'euphorie le quitter. Ce n'était pas normal. Il devrait être là, avec eux… Un frisson remonta le long de son échine. Non ce n'était pas normal.
Délaissant ses amis sans dire un mot, Robin se mit à parcourir la ville le cœur battant. Pourquoi il se sentait aussi mal ? Ce n'était pas normal. Rien ne pouvait justifier cette boule au ventre qui était en train de lui donner la nausée. Rien à part… la peur de le perdre… Et il se maudit. Dans cette fichue euphorie, il ne s'était pas préoccupé de ce qui avait pu lui arriver. Il lui avait évité la hache du bourreau et après… après il n'avait pensé qu'à Marianne, prisonnière du shérif. Un shérif qu'il avait affronté et tué avant de se laisser porter par l'allégresse générale. Comment il avait-il pu l'oublier, ne plus penser à lui ou à ce qui avait pu lui arriver ? Et s'il était blessé ? Pire… Et s'il était mort ? Cette simple idée lui brisa le cœur en deux et Robin continua à parcourir la ville, hurlant à plein poumon.
- Will !
Ses yeux se posaient sur les corps étendus sur le sol, des corps dans lesquels il ne voulait pas voir son frère, mais pourtant, il le cherchait.
- Will ! Will !
Son cœur battait fort, de plus en plus fort pendant que son angoisse montait d'un cran.
- Will !
Robin repéra Bouc et l'attrapa par un bras, le faisant sursauter.
- Tu as vu Will ?
- Euh non, pas depuis un moment, mais pourquoi tu…
Bouc ne finit pas sa phrase, car Robin était déjà loin, cherchant à localiser son frère tout en luttant contre son désespoir de plus en plus fort.
- Will !
Toujours dans la panique de ne pas le retrouver, il sursauta lorsqu'une main l'attrapa par le bras. Hagard, il se retourna vers l'importun et se figea en découvrant l'air inquiet de Marianne.
- Que se passe-t-il ?
- Je ne retrouve pas Will.
- Will ? S'étonna Marianne qui se souvenait des échanges houleux entre les deux hommes au camp des rebelles. Mais pourquoi son absence te met dans cet état ?
Robin frémit de colère devant le ton qu'elle venait d'employer avant de se rappeler que ce n'était pas de sa faute, elle ne pouvait pas savoir.
- C'est mon petit frère.